Pas de panique tout baigne, c’est juste les 20 ans du FIRN. dr
A vingt ans, le Festival International du Roman noir de Frontignan enclenche une petite fiesta du polar sans plisser les paupières.
Organisé conjointement par la ville de Frontignan et l’association Soleil Noir, le FIRN fête cette année ses vingt ans. Créé en 1997 par Michel Gueorguieff qui a su convaincre le maire de Frontignan, Pierre Bouldoire, sur la base de quelques fondamentaux comme l’idée que le livre est avant tout populaire, que le roman noir est utile pour comprendre les sociétés parce qu’il parle de leurs sous sol et qu’on y découvre les règles du jeux, qu’écrire du noir peut être un acte de lutte, que lire du noir est un acte de culture, qu’on doit parfois, comme tous bons inspecteurs de la crim’, laisser tomber les évidences pour suivre son intuition. Les fidèles vous le diront ; ce n’est pas un hasard si Cesare Battisti a été fait citoyen d’honneur de Frontignan et que la marraine du festival, qui y a fait ses premières armes, se dénomme Fred Vargas.
Cet événement littéraire bénéficie d’un pouvoir d’attraction hors du commun. Il rassemble tous les éditeurs qui comptent sur la planète noire. Des écoles aux maisons de retraite, le polar a bousculé cette ville de 20 000 âmes. Cela se vérifie aussi auprès des meilleurs écrivains français. Il se dit que l’association du roman noir à Frontignan rend le Muscat fou de jalousie. Elle s’est même propagée aux quatre coins du monde en séduisant les plus grands auteurs de polar de la planète. James Crumley, Georges V Higgins, Gregory Mcdonald, Elmore Leonard… pour ne citer qu’eux, sont venus à Frontignan. On peut affirmer que le FIRN a fait école si on se réfère à la profusion de festival de roman noir ayant vu le jour au cours des deux dernières décennie, mais le FIRN reste un cas d’espèce qu’il doit à son exigence et à son humanité.
Tous les ans, le festival choisit sa thématique. Cette année, c’est autour du nombre 20, que l’équipe a inventé de nouvelles mises en scène. 20 ans, 20 événements parmi lesquels l’expo Yes Willem à découvrir à la Médiathèque Mitterrand à Sète, 20 jours de festival, et 20 auteurs de nationalités différentes de l’argentine (Carlos Salem) au Nigéria (Leye Adenie) en passant par la Moldavie (Vladimir Lortchenkov) ou le Soudan (Parker Bilal) qui se retrouvent dans la place à partir d’aujourd’hui jusqu’à dimanche.
En numérologie, le nombre 20 est considéré comme le symbole d’une transformation et amène une évolution heureuse. On vous attend donc pour le meilleur à Frontignan, toujours loin des sentiers battus…
Qui s’intéresse à l’écriture échappe difficilement à l’attraction pour Sade, qui aime les actrices et les comédiennes ne peut être insensible au parcours imprévisible d’Isabelle Huppert. De quoi saisir l’engouement pour cette lecture, étonnement donnée dans les conditions d’un spectacle. A Montpellier, lors d’une soirée de fin de printemps, Isabelle lit Sade dans le grand amphi du Domaine d’O, face à 1 200 spectateurs.
Sa frêle silhouette d’adolescente se dessine sur la grande scène. Elle paraît fragile, dans sa robe légère rouge vermillon. Pourtant, le rythme sec de ses petits pas, la détermination avec laquelle elle traverse la scène, indiquent que cette pieuse image pourrait être une apparence.
Photo Marie Clauzade
La première de Juliette et Justine, le vice et la vertu a été donnée en janvier 2013 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, depuis l’actrice reprend régulièrement le spectacle, comme un souffle, qu’elle intercalerait selon ses désirs entre ses nombreux projets. « Il y a un suspense, une naïveté, commente-t-elle à propos du spectacle. C’est pathétique, bien sûr, mais la chose que je ressens en lisant Sade, c’est l’humour.»
A vrai dire, cette risée silencieuse que la comédienne interprète parfaitement en l’enfouissant profondément en elle, démasque les fondements de notre savoir. Elle ébranle la norme, l’alliance du trône et de l’autel, du pouvoir et de la croyance…
Tantôt Justine, perdue par la vertu, tantôt Juliette triomphant par le vice, Isabelle nous fait entrer dans l’immensité du texte, dont les extraits sélectionnés par Raphaël Enthoven composent un récit. Les textes choisis se trouvent en position charnière, portant les instances de refoulement de l’oeuvre sadienne, immoralisme, érotisme, folie, littérature, inconscient, font surgir la pensée s’y trouvant enfermée
. Par l’écriture et la fiction, Sade permet au crime de trouver sa voie. C’est l’auteur qui a vaincu le miroir narcissique et se retrouve de fait au coeur de l’actualité contemporaine. Dans la bouche d’Isabelle Huppert, l’écriture méditée de Sade nous traverse corporellement comme une radiographie.
Vanessa Liautey, dans le quatrième mur. Photo Marc Ginot
Theâtre hTh lieu de circulation pour le théâtre d’Europe ne snobe pas les compagnies de la Région dont les créations s’ancrent avec rage dans le monde d’aujourd’hui. C’est ce que démontre le festival Big Band qui se tient actuellement au CDN jusqu’au 3 mars
Cette ouverture à la richesse de la création régionale confirme la qualité des compagnies, dramaturges, et comédiens qui composent le vivier présent sur notre territoire, lié en partie à un dispositif d’enseignement de qualité. Au regard des premières pièces du bien nommé festival Big Band qui a ouvert cette semaine, on pourrait ajouter un certain goût pour l’esprit subversif avec des positionnements politiques indispensables à notre époque.
Oiseaux de tempête
Comme le déclare la pièce d’Hélène SouliéNous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce. Le texte est adapté du conte insurrectionnel de Lola Lafon. Ici, le théâtre aborde en face le désir de l’émancipation féminine en allant droit au but avec force et conviction. Avec la volonté de mettre la vérité à nue, comme Jane Campion le fait au cinéma, parce que l’état des faits est affligeant. Toutes les sept minutes, une femme est violée dans la France d’aujourd’hui. L’ expérience, majoritairement muette, de milliers de viols, ne serait être classée dans la rubrique fait divers. La pièce sort de la normalité pour faire remonter cette oppression comme un indicateur politique. Elle dépasse aussi le stricte sujet du viol pour évoquer les diktats sociaux, économiques et familiaux, le permettant.
Tumultes Marion Guerrero met en scène Tumultes, le texte de Marion Aubert produit par la cie Tire pas la Nappe. « Au départ, nous avions le désir, avec Marion Guerrero de travailler sur les émeutes du 6 février 1934. Le Front Populaire, indique Marion Aubert. On a parler de l’avortement, des tricoteuses de la révolution. On a fait des impros. On a tenté de faire la révolution dans l’école. Manon est allée faire des discours sur les places de Saint-Etienne. Personne ne s’en est rendu compte. J’ai listé des questions, Qu’est ce que c’est que de sentir quelque chose possible ? C’est quoi le sentiment d’injustice ? C’est quoi avoir peur pour ses enfants ? D’où ça nous vient, ce climat d’inquiétude ? De haine ? De suspicion ? Comment ça se fabrique le fascisme ?
Tumultes dresse le portrait d’une génération inquiète mais surtout vive, créative et décidée à empoigner le monde avec rage, esprit critique, humour et passion.
Le quatrième mur
« Tout s’étiole, on ne sait plus ce qu’on fait. Les artistes crèvent. Ils ont été satellisés, analyse le metteur en scène Julien Bouffier à propos de l’esprit de contestation que l’on sent planer au sein du milieu artistique, on nous sort parce qu’on en a besoin, mais c’est pas comme ça que ça marche. On discute entre nous. Moi j’ai de la chance, mais tout le monde va tellement mal que nous avons besoin de parler pour redonner une place aux artistes dans la société. Notre place a été spoliée par des administratifs, des filtres, des péages… »
Julien Bouffier monte Le quatrième mur d’après le roman de Sorj Chalandon un des 1er journaliste à entrer dans le camp de Chatila après les massacres. Il en a tiré une fiction. L’histoire d’un militant pro-palestinien féru de théâtre qui veut monter Antigone d’Anouilh sur la ligne verte de Beyrouth avec des acteurs de toutes les nationalités et religions du conflit. « Je suis né au Liban, confie Julien Bouffier, j’ai cherché comment m’inscrire dans cette histoire mais le pays du livre n’est pas le Liban, c’est Chalandon spectateur de Sabra et Chatila.»
Dans le milieu de la culture, il faut laisser de l’autonomie liée à l’identité du fonctionnement
Entretien Montpellier terre de toutes les cultures, c’est le défi que lance le maire et président de la Métropole Philippe Saurel qui s’en explique ici.
Montpellier et sa Métropole bénéficient d’une croissance démographique soutenue, d’une densité universitaire et d’une mobilité internationale importante sur un territoire qui rencontre des difficultés socio-économiques. Sur quoi repose votre vision de la politique culturelle ?
Il faut bâtir le hashtag #MontpellierDestination Culture. Pour y parvenir nous avons les ingrédients que vous avez cités, la croissance de la ville, sa jeunesse, le caractère universitaire « d’une ville monde ». C’est-à-dire une ville dans laquelle se reflètent tous les visages de la planète.
Parmi les faits nouveaux vous affirmez la volonté de développer les arts plastiques…
Nous mettons l’accent sur l’art contemporain. Un maillon de la chaîne qui était un peu défaillant et que nous allons traiter de manière originale. Nicolas Bourriaud en assure la direction artistique à la tête d’un EPPC qui comprendra la Panacée, à laquelle viendra s’ajouter le MoKo un nouveau Centre d’Art. Ces deux lieux seront liés à l’école des Beaux Arts. Ce triptyque doit maintenant s’ adosser à une fondation pour faire venir les collections et éventuellement financer des projets. Nous sommes en cours de réflexion pour trouver la personne idoine qui présidera l’EPPC, comme Aurélie Filippetti préside le Cinemed et donne son éclat au festival du cinéma Méditerranéen. La notion d’enseignement avec les Beaux Arts pourrait s’étendre à l’Ecole nationale d’architecture, et la Faculté des lettres et sciences humaines. Nous travaillons actuellement à la rédaction d’un protocole d’accord sur la culture entre La Métropole et Montpellier 3.
Votre champ opérationnel s’est élargi avec le transfert de compétences du Département …
En effet, par le truchement du transfert de compétences, nous avons reçu en legs le Domaine D’O, le Printemps des Comédiens, Folie d’O et Arabesques. Trois grands festivals qui viennent compléter le dispositif prestigieux dont nous disposions déjà.
Qu’en est-il pour le festival jeune public Saperlipopette ?
Je pense que Saperlipopette devrait rester sous l’égide départementale. Si ce n’était pas le cas on le conservera. C’est un très bon festival.
Les 25 agents transférés doivent-ils s’attendre à un changement de culture ?
Le transfert s’est opéré à partir de la signature début janvier 2017. A ce jour, on ne voit toujours pas le logo de la Métropole sur le Théâtre Jean-Claude Carrière. Nous nous sommes donnés un an pour faire le transfert et discuter avec tous les acteurs. En 2017 c’est le Département qui reste maître d’ouvrage sur la programmation et le financement du Théâtre d’O.
Quelles perspectives à moyen terme?
D’après la délibération jointe à la signature du contrat, tant que nous gardons le festival, le Département s’engage à le financer. Il n’y a donc aucun problème sur la pérennité des festivals.
Quelle est votre vision de la construction de la coopération concernant les structures et les hommes ?
Parlons des hommes. Je leur laisse une totale liberté. Jean-Paul Montanari, Valérie Chevalier, Nicolas Bourriaud, font ce qu’ils veulent.
Il peut apparaître des contradictions entre une vision internationale et une programmation culturelle qui répond aux attentes. Cela s’est illustré avec Rodrigo Garcia.
Je n’ai eu aucun problème avec Rodrigo Garcia. Sa programmation artistique est magnifique. Elle ne concerne pas tous les publics mais je l’ai défendue. Nicolas Bourriaud peut répondre à la contradiction que vous soulevez. Le projet qu’il conduit dispose des deux dimensions. Il a collé au ventre, la soif de montrer que Paris est contournable et que l’on peut développer une programmation internationale à Montpellier. Il faut que l’art décape !
Prenez-vous en compte la singularité des domaines artistiques ? Le théâtre par exemple en tant qu’art politique…
Le théâtre est à la fois le plus incisif et le plus fragile des secteurs artistiques. Dans les sociétés totalitaires, les régimes politiques durs ont toujours combattu en priorité, le théâtre et le livre. En même temps le théâtre est un vase d’expansion des fresques carnavalesques en passant par le théâtre de rue de Molière. Pendant la guerre en Allemagne et ailleurs, les pièces qui ont commencé à être données sur le ton de la dérision ont rapidement été interdites. C’est un domaine artistique très subtil.
Dans la problématique financière liée aux deux orchestres nationaux métropolitains Montpellier licencie et Toulouse embauche ce qui semble annoncer la fin du lyrique à Montpellier ?
Non, aujourd’hui un expert a été nommé par l’Etat pour rendre un rapport dans les deux mois, sur la situation réelle des finances de l’OONM. En fonction de ce rapport, avec le Drac j’inviterai les actionnaires pour évoquer la situation.
Porter cette réflexion sur la seule dimension financière résume la situation…
C’est le problème principal parce que des dépense non prévues ont fait jour à la fin de l’année. La Métropole est le premier financeur avec 13 M d’euros. Il nous revient de trouver une issue à cette situation.
Comment miser sur la culture au niveau international et abandonner l’Orchestre ?
Je ne vise pas à l’abandon de l’Orchestre tout au contraire. Mais pour garder l’Orchestre, il faut peut-être revoir un certain nombre de ses fonctionnements internes à l’aune du rapport qui sera rendu. Il faut d’abord sauver l’OONM et après le booster.
Au chapitre de la nouvelle donne de la décentralisation entre Marseille et Toulouse comment envisagez vous les relations inter-métropolitaines coopération ou concurrence ?
J’entretiens d’excellentes relations avec Toulouse notre capitale régionale. Cela n’empêche pas que le maire de Toulouse joue pour sa ville et le maire de Montpellier également, mais on est capables de se parler et de travailler ensemble. Avec Jean-Claude Gaudin nous avons évoqué le fait de tisser des liens entre les opéras de Marseille et Montpellier. Nous pourrions aussi faire des échanges de musiciens avec l’Opéra de Palerme.
En matière de coopération décentralisée souhaitez-vous raffermir la notion d’identité méditerranéenne ?
De civilisation méditerranéenne, cette idée il est important de la faire ressurgir parce qu’elle génère une forme d’apaisement. Il suffit que l’on visite à Palerme le Palais des Normands pour constater que le plafond de cette chapelle palatine est décoré avec des sourates du Coran.
Privilégiez-vous la gestion particulière des différents lieux ou une gestion commune ?
Dans le milieu de la culture, il faut laisser de l’autonomie liée à l’identité du fonctionnement. En revanche, au niveau des services de la Métropole et de la Ville nous allons créer une direction mutualisée de la culture. Et les organigrammes feront état de fonctions mutualisées ou pas.
Envisagez-vous l’apport de financements privés ?
J’y suis favorable sous toutes ses formes à une seule condition. Que la gouvernance de la logistique liée à l’exercice de la compétence reste à la Métropole
Quelle place prend la culture dans votre vie quotidienne ?
La culture est omniprésente. Je ne peut pas séparer la culture de la décision politique.
2016 fut une année de rebondissements dans le domaine des politiques culturelles impactées par la réforme territoriale.Cette rétrospective se concentre sur l’énergie artistique qui demeure et doit plus que jamais être défendue.
La boite à joujoux. Photo Marc Ginot
Janvier. Fondé sur les écritures contemporaines le festival Marseillais Actoral fait escale à Montpellier à l’invitation de Rodrigo García. Dirigé par Hubert Colas, le festival propose des rencontres inédites et surprenantes entre des auteurs, on retient notamment la performance du jeune chorégraphe croate, Matija Ferlin, celle de Anne-James Chaton à la Panacée et la rayonnante présence de Lydie Salvayre. A l’Opéra Comédie, l’ONM et Montpellier Danse s’associent autour de l’univers onirique de Debussy. Le chorégraphe Hamid El Kalmouse livre une version inédite de La boite à Joujoux. Invité par la librairie Sauramps, l’auteur américain des Appalaches Ron Rash évoque son oeuvre de roc à Montpellier.
Février. Le Sonambule innove à Gignac avec un BD concert initié par le groupe rock Skeleton Band. Au théâtre La Vignette à Montpellier la compagnie Moébus, s’attaque à la figure du bouc émissaire avecPharmakos. Dans La brebis galeusede Celestini donnée à Béziers et mis en scène par Dag Jeanneret à sortieOuest, Nicola superbement interprété par Christian Mazzuchini rêve de supermarchés merveilleux, de films intergalactiques, de chansons à la guimauve et de femmes dociles. La réalisatrice actrice et chanteuse, Agnès Jaoui interprète son dernier album Nostalgias au Théâtre de Sète.
3e volet de La France vue d’ici pour la 8e édition du festival sétois . Photo Patrice Terraz
Mars. La documentaliste néerlandaise Heddy Honigmann, le polonais Jerzy Skolimowski, l’algérien Farid Bentoumi, l’écrivain et réalisateur français Pascal Bonitzer, comptent parmi les invités du Festival de cinéma Itinérances d’Alès qui place le cirque et la musique au coeur de sa 34e édition. Quatre photographes chiliens tirent le portrait de Sète dans le cadre de la 8e édition du festival ImageSingulières. L’équipe célèbre les 30 ans de l’Agence VU à travers un coup de projecteurs sur sept grands photographes espagnols. L’Espagnol Alberto Garcia-Alix et le Suédois Anders Petersen confrontent leur regard. Au Corum, la mise en scène de l’Opéra Bouffe Geneviève de Brabant par Carlos Wagner reconduit sans mignardise l’immédiateté sensible d’Offenbach vers de nouvelles potentialités.
Marlène Monteiros Freitas « Jaguar »
Avril. Invité par Montpellier Danse, la chorégraphe Marlène Monteiros Freitas pose ses valises pour une semaine à Montpellier. Ses figures du grotesque et son esprit subversif et sensible transpercent les murs. Elle présente Jaguar, à La Vignette et Paradis au CDN hTh. Le plasticien brésilien Mauricio Oliveira fait étape à l’hôpital de Lodève où ses travaux sont exposés. Invitée par la librairie L’Échappée belle, Patti Smith débarque à Sète pour une lecture de son dernier opus M Train qui dessine la carte de son existence. A Pézenas, la 17e édition du festival de chanson le Printival met à l’honneur la chanson francophone dans toute sa diversité.
L’ Orchestre arabo-andalou de Fès
Mai. Le 11e festival Arabesques met en lumière la richesse des cultures arabes. Il débute avec la présence exceptionnelle de l’Orchestre arabo-andalou de Fès à l’Opéra Comédie. L’hypnotisante outiste syrienne Waed Bouhassoun, offre un superbe récital. Au Théâtre Jean-Claude-Carrière, elle chante des poèmes d’Adonis, Mansur al-Hajjal, d’al-Mulawwah, et d’Ibn Arabi sur ses propres compositions. Le thème des Vanités revu et corrigé par huit artistes contemporains donne lieu à une expo au musée d’Arts et d’archéologie aux Matelles. La Comédie du Livre de Montpellier convoque les meilleures plumes de l’Italie pour une édition ardente. A Sérignan, le Mrac pousse les murs avec la complicité de l’artiste contemporain, Bruno Peinado.
Juin. Le Musée Fabre de Montpellier est à l’initiative d’une rétrospective internationale consacrée à l’une des figures majeures du pré-impressionnisme. L’exposition Frédéric Bazille, la jeunesse de l’impressionnisme, est organisée avec le musée d’Orsay à Paris et la National Gallery of Art de Washington. Elle présente les travaux de ses contemporains (Delacroix, Courbet, Corot, Manet, Monet, Renoir, Sisley…). François Guérif est l’invité d’honneur du Firn à Frontignan à l’occasion des 30 ans de la collection Rivages/Noir. Autour du thème Mort de rire, cette 19e édition reçoit la participation exceptionnelle de quatre auteurs américains venant pour la première fois en France : Christa Faust, Daniel Friedman J. David Osborne et P.G. Sturges.
« Le Sacre du Printemps », une chorégraphie de Pina Bausch, interprétée par le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch dans les Arènes de Nîmes.
Aux Arènes de Nîmes, la chorégraphe Pina Bausch s’offre un triomphe posthume avec la reprise de Café Müller et du Sacre du printemps accompagnés par un orchestre de 100 musiciens. The Encounter, première française de l’auteur britannique Simon Mc Burney embarque le public du Printemps des Comédiens au fin fond de la forêt amazonienne pour y vivre une expérience onirique qui frappe à la porte du réel. Proposé par hTh, Nowhere, la performance en solo du chef Marino Formenti, ouvre un espace musical urbain de sept jours où le temps s’abolit.
Albert Ibokwe Khoza dans une chorégraphe performance de Robyn Orlin
Juillet. Avec Du désir d’horizons présentée au Festival Montpellier Danse, Salia Sanou approche l’indicible et l’absurde condition de vie d’un camp de réfugiés. La rencontre inévitable entre le performer Albert Ibokwe Khoza et la chorégraphe sud africaine Robyn Orlin nous transporte dans la radicalité de l’histoire. La 26e édition du Festival de Thau qui mixe cultures musicales de la planète et conscience écologique affirme sa singularité. La programmation s’affiche avec une forte présence africaine doublée d’une thématique sur les femmes engagées à l’image des Amazones d’Afrique. Cent poètes traversent les rives tels des prophètes de la paix, pour investir la ville de Sète à l’occasion du Festival Voix Vives en Méditerranée. Le Festival de Radio France défie la peur sur le thème Voyage en Orient, à l’instar de la soirée d’ouverture Mille et quelques nuits réunissant Lambert Wilson, Karine Deshayes, Michael Schønwandt et l’Orchestre national de Montpellier autour des secrets de Shéhérazade.
Ballake Sissoko & Vincent Ségal
Août. Fiest’A Sète poursuit le défrichage des musiques du monde associant fraîcheur et pertinence musicale inédites comme la rencontre entre le Libanais Bachar Mar-Khalife et la sublime Natacha Atlas où celle entre Ballake Sissoko & Vincent Ségal.
Patrick Boucheron aux Chapiteaux du livre
Septembre. A sortieOuest, la rentrée culturelle se fête en lecture avec Les Chapiteaux du Livre. Les auteurs invités à Béziers s’emparent de l’histoire contemporaine pour la mettre en débat, s’y retrouvent notamment Patrick Boucheron, Chloé Delaume, Jean-Hugues Oppel.
Au Cinemed Jo sol Antigone D’or 2016
Octobre. Avec une vingtaine de films projetés, le Cinemed consacre cette année une large place à l’émergence cinématographique tunisienne. Présidé par Laetitia Casta, le jury de la 38ème édition du Cinemed attribue le prix de l’Antigone d’or à Vivre et autres fictions de Jo Sol.
Hearing de Koohestani au Théâtre La Vignette
Novembre. Le pôle culturel de l’université Paul-Valéry et le Théâtre La Vignette reçoivent le dramaturge iranien Amir Reza Koohestani pour deux jours. Le Rockstore fête ses 30 ans. A cette occasion la salle de concert mythique de Montpellier concocte une programmation béton et éclectique sur un mois complet.
Dave Clarke I love Techno
Décembre. Laurent Garnier, Dave Clarke, Ben Klock, Marcel Dettman… Les plus grands noms de la techno se retrouvent au Parc Expo de Montpellier pour I Love Techno Europe. Le cinéaste Costa-Gavras évoque la première partie de sa carrière à Montpellier à la Médiathèque Fellini.