Les théâtres Sorano et Jean Vilar croisent leur regard

Culture Occitanie Métropoles

Par Jean-Marie Dinh

Janvier 2017

Toulouse vue de nuit.

Toulouse vue de nuit.

L’heure d’une renaissance

L’émergence de la Région Occitanie ouvre un nouveau champ des possibles en matière de propositions artistiques et culturelles.

Dans l’ex-région Languedoc-Roussillon, les regards se tournent vers Toulouse, la nouvelle capitale régionale. A Toulouse, le statut de ville centre demeure, ce qui change, c’est le périmètre et la recherche de cohérences territoriales. Cela peut ne pas le paraître, mais c’est un pas vers l’inconnu que font les voisins d’hier et qui partagent aujourd’hui une certaine communauté de destin.

A ce contexte nouveau, s’ajoute le contexte de rationalisation économique vécu par le secteur culturel comme une menace aux multiples effets. C’est pourquoi, les acteurs au sens large, ont bien compris qu’ils se devaient d’être force de propositions pour sortir de l’ornière comptable et/ou concurrentielle et revenir aux fondamentaux en étant porteurs de sens, et d’esprit d’ouverture.

Dans le complexe enchevêtrement de responsabilités à définir, la culture n’est pas la dernière roue du carrosse. Elle ne saurait simplement répondre aux injonctions émanant d’ici ou là, car elle a pleinement son rôle à jouer pour combattre le rétrécissement du champ des idées qui pointe.

Au sein de notre cahier culture interrégional, il nous a semblé enrichissant d’ouvrir un chantier thématique qui fasse résonance avec les mouvements liés à la réforme territoriale. Espace de curiosité, de découvertes et de questionnement qui s’opèrent chez les artistes, les acteurs culturels, les responsables politiques, les spectateurs et les citoyens qui y vivent. Ce chantier, il est important de le préciser, s’inscrit comme une proposition de travail  collaboratif ce qui signifie qu’il vous est possible de le nourrir en prenant contact avec nous.

A bientôt.

 

RENCONTRE
Eclairage de deux directeurs artistiques sur les opportunités à saisir de la grande Région en matière culturelle : Sébastien Bournac du théâtre Sorano à Toulouse et Frantz Delplanque du théâtre Jean-Vilar à Montpellier.

Occitanie
C’est à l’occasion de la création  Mélankholia, de la compagnie U-Structurenouvelle donnée au théâtre Jean Vilar à Montpellier et programmée prochainement au Périscope à Nîmes, que nous avons croisé pour la première fois Sébastien Bournac, directeur du théâtre Sorano en déplacement pour découvrir l’offre théâtrale des compagnies montpelliéraines. Le jeune metteur en scène en charge de la destiné du théâtre historique toulousain depuis un an, met en oeuvre un projet qui fait la part belle à la jeune création.

« Je mesure  le  privilège qui m’a été confié par le maire Jean-Luc Moudenc et son adjoint Francis Grass, (en charge de la culture), de diriger le Sorano dans la lignée de Maurice Sarrazin, confie, Sébastien  Bournac. Je connais la place que tient ce théâtre dans le coeur des spectateurs toulousains. Avec toute l’équipe, le projet que nous menons consiste à redonner une identité  à ce lieu et à trouver des complémentarités avec le TNT et le Théâtre Garonne. Il passe notamment par un soutien aux jeunes compagnies qui peinent à s’insérer dans le tissu professionnel. »

Sebastien Bournac ©P.Nin Ville de Toulouse

Sebastien Bournac : « La grande Région est une chance. Elle nous pousse à approfondir le dialogue et nous bouscule dans nos habitudes.» ©P.Nin Ville de Toulouse

Un  souffle nouveau
La saison du Sorano 2016/2017, figure comme le premier opus du nouveau directeur. Elle s’est ouverte par une opération coup de coeur baptisée Supernova. Durant quinze jours, le Théâtre Sorano a proposé  cinq spectacles  de la jeune création contemporaine, quatre maquettes de projets en cours et huit jeunes équipes artistiques aux esthétiques revigorantes.

La nomination de Sébastien Bournac clôt une période de flottement de plusieurs années. Didier Carette, l’ancien directeur du Sorano sert aujourd’hui de caution culture au FN. En désaccord avec le maire précédent Pierre Cohen, il avait démissionné de ses fonctions.  Durant la mandature du maire socialiste, le théâtre Sorano est repassé en régie municipale directe sans dégager de véritable projet artistique.

Situation différente dans le quartier de La Paillade à Montpellier, où Le Théâtre Jean Vilar est passé en régie municipale directe en 2011. Nommé directeur par le maire Philippe Saurel, Frantz Delplanque poursuit une ligne artistique toujours éclectique et ouverte aux compagnies régionales initiée par son prédécesseur Luc Braemer. En ce début 2017, le directeur entreprend sa troisième saison.  Avec une totale liberté. Il a défini les axes de son projet au cœur duquel il développe la citoyenneté en mettant particulièrement l’accent sur le lien avec les habitants du quartier et l’éducation artistique.

Frantz Delplanque Photo Inés Baucells

Frantz Delplanque : « Ce serait dommage d’attendre du politique pour faire notre travail naturel. » Photo Inés Baucells

Echanges régionaux
L’émergence de la Région Occitanie demeure étroitement liée à la redistribution de compétences en matière de politique culturelle et aux schémas que privilégieront le Conseil régional, l’Etat, et les Métropoles dans ce secteur. En parallèle, on assiste à une mise en relation volontaire des acteurs qui ouvrent l’espace d’un terrain d’épanouissement prenant en compte les spécificités territoriales et les affinités artistiques.

« Ce serait dommage d’attendre le politique pour faire notre travail naturel. En tant que directeur artistique, on ne va pas qu’à Paris et à Avignon, explique Frantz Delplanque, je suis allé voir ce qui se passe à Toulouse. Dès sa nomination, Sébastien Bournac est entré en contact avec moi. J’ai fait la connaissance d’une personne chaleureuse. Je sens chez lui une attention au territoire et aux hommes, et son projet culturel est ouvert. En deux mots, on est raccord. Cela va déboucher sur des projets communs.»

Il va de soit que la notion même de culture en région se caractérise par la vitalité de l’offre artistique territoriale. Les lignes artistiques des lieux de diffusion et la programmation des festivals permettent des échanges nationaux et internationaux.

« Nous devons tisser des liens mais la diffusion des Cies ne doit pas se faire qu’en Occitanie, l’interrégionale et l’international continuent. L’Occitanie se positionne d’ailleurs déjà de manière transfrontalière avec le TNT.  Les agences régionales peuvent entrer en jeu. On aurait besoin d’une médiation à l’échelle européenne.»

L’analyse de l’offre artistique suppose de considérer le champ des acteurs en constante mutation qui la nourrissent. « Concernant la création régionale, le renouvellement évident, c’est celui des générations, indique Sébatien Bournac, nous avons peu de jeunes équipes en Midi-Pyrénées. Une situation notamment liée à l’absence de cursus complet de formation théâtrale pendant des années. Aujourd’hui, fort heureusement, les choses ont changé. Mais auparavant après leur cursus de départ,  personne n’attendait les jeunes comédiens, alors ils partaient vers Paris ou ailleurs.»

Dans ce domaine, Montpellier dispose de structures significatives en matière de formation artistique avec l’ENSAD, l’Université Montpellier 3, les écoles de théâtre  et bientôt le Cours Florent. « Il faut considérer que sur un territoire aussi grand que l’Occitanie, on a des émergences en permanence » analyse Frantz Delplanque.

Réduction budgétaire
Les directeurs artistiques sont aux premières loges pour mesurer les effets de la crise budgétaire qui se traduit par de graves conséquences sociales dans le milieu artistique et une menace sur la qualité de l’offre culturelle.

Hier encore, chacun pouvait mener sa politique propre en matière de diffusion. Aujourd’hui la notion de réseau est devenu incontournable et la coordination s’organise.

« La grande Région est une chance. Elle nous pousse à établir et approfondir un dialogue que nous n’avions pas ou peu. Et cela débouche concrètement. Nous nous apprêtons à accueillir au Sorano début février, le spectacle « Les grandes bouches » du metteur en scène montpelliérain Luc Sabot.  Et puis cette ouverture modifie notre  manière de travailler et nos certitudes. Cela relativise notre façon de faire », estime Sébastien Bournac.

« Nous avons subi un recul du nombre de festivals. Des structures sont menacées. La réduction budgétaire, on peut la comprendre. Nous avons été assez responsables dans le milieu culturel, mais à un moment il faut que l’on veille sur nous. En matière de diffusion, chacun de nous fait ses propres choix en fonction des projets menés et chacun dispose de ses réseaux. La réflexion commune permet de démultiplier les possibilités, souligne Frantz Delplanque, Notre relation avec le Sorano va permettre de trouver des débouchés pour les compagnies que nous soutenons.»

Entre Les pérénigrations vers l’Ouest  célébrées dans le célèbre roman de Wu Cheng et Le voyage vers le soleil levant, les acteurs de la culture se retrouvent dans un nouvel espace pour produire de l’art et du sens.

La folle épopée du Théâtre Sorano de Toulouse

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Au cœur de Toulouse, la façade en briques avec son portique à colonnes en impose. Construit au XIXe par Urbain Vitry, l’imposant bâtiment, ancien auditorium du Musée d’histoire naturelle, est inscrit aux monuments historiques.

Sa vocation dramaturgique advient en 1964 où il devient le théâtre Sorano inauguré par le metteur en scène et comédien, Maurice Sarrazin, un des pionniers de la décentralisation culturelle au même titre que Charles Dullin, Jean Vilar, et Jean-Paul Sartre, il compte parmi les acteurs du mouvement de renouvellement français qui aboutira à un théâtre décentralisé populaire. La construction de ce théâtre, capable d’accueillir 560 spectateurs entre l’orchestre et le balcon est pour Maurice Sarrazin un vrai tournant dans la vie culturelle toulousaine.
Un petit retour en arrière permet de comprendre la place qu’occupent les hommes de théâtre toulousains de l’époque.

Décentralisation culturelle
En 1945, Maurice Sarrazin fonde avec quelques camarades comédiens la troupe du Grenier de Toulouse. Ne bénéficiant alors d’aucune subvention publique, ils sont à l’origine d’une des premières expériences de décentralisation dramatique en France après guerre.
En 1949, le Grenier de Toulouse devient Centre dramatique national du Sud-Ouest. La troupe obtient alors des financements qui lui permettent de monter plus de 150 représentations par an. De 1945 à 1964, le Grenier de Toulouse joue plus de 2550 fois dans la région mais seulement une centaine de fois à Toulouse car il n’y bénéficie d’aucun lieu d’accueil. C’est pour remédier à ce problème qu’en 1964, Maurice Sarrazin dirige la construction de son propre théâtre qui porte le nom d’un des acteurs fondateurs de la troupe, décédé en 1962, Daniel Sorano.

Jusqu’à son éviction en 1969, Sarrazin poursuit l’oeuvre théâtrale entreprise avec sa troupe. Il fait connaître à un large public les grands classiques du répertoire mais aussi des dramaturges contemporains plus difficiles d’accès (Beckett, Ionesco). Il ouvre également son théâtre à l’opéra et aux ballets. Cette action pionnière dans le domaine de la diffusion théâtrale se généralise par la suite avec la multiplication de ce type de Centre dramatiques Nationaux et de troupes permanentes en province.

Théâtre Sorano 35 Allée Jules Guesde, 31000 Toulouse. Tél : 05 32 09 32 35 www.theatre-sorano.fr

Jean Vilar petit histoire d’un théâtre municipal à La Paillade

theatre-jean-vilar-montpellier-93214-visuel-3Implanté au coeur du quartier populaire de la Mosson dans le Chai de l’ancien Mas de la Paillade le théâtre Jean Vilar de la ville de Montpellier compte 374 places. Le Mas de la Paillade fait partie de l’ensemble des « folies de la Mosson »  construites aux XVIIIe et XIXe siècles, comme le domaine Bonnier de la Mosson.

Ce domaine viticole est une ancienne propriété dont son dernier propriétaire est Jean de Baroncelli, écrivain et critique au journal Le Monde, marié en 1949 à l’actrice Sophie Desmarets. Après le gel des vignes du domaine, en 1956, la famille décide de vendre une partie des terrains agricoles à la ville, puis le domaine lui-même quelques années plus tard.

Aujourd’hui, les bâtiments sont répartis en plusieurs structures. Le château abrite les bureaux administratifs du Théâtre et une annexe de la Mairie.Le chai a été reconverti en 1994 en salle de spectacle. Une partie du bâtiment abrite l’Espace Bernard Glandier consacré à la danse et géré par le chorégraphe Didier Théron. Lors de la création du théâtre en 1994,  le maire Georges Frêche avait laissé pour toute consigne à Luc Braemer, qui allait en prendre la direction pour vingt ans, de remplir la salle et de faire venir le public du centre-ville à la Paillade y ajoutant une mission d’accueil et de soutien aux compagnies et artistes locaux. Le directeur et son équipe ont toujours attaché de l’importance au travail de sensibilisation des publics, comme en témoigne le service éducatif créé en 2002.

L’environnement est aujourd’hui toujours au coeur du projet de Frantz Delplanque. Le contexte social économique et culturel hexagonal et le positionnement du maire Philippe Saurel en faveur d’une citoyenneté renouvelée balise plus que jamais la destinée d’un projet qui doit faire sens auprès des habitants du quartier.

Théâtre Jean Vilar 155 rue de Bologne, 34080 Montpellier. Tel: 04.67.40.41.39

 

Agenda. Selection théâtre Région Occitanie

LES MOLIERE DE VITEZUne sélection de spectacles à  Toulouse. 1- « Les Molière de Vitez », mise en scène Gwenaël Morin, actuellement au Théâtre Sorano jusqu’au 21/01. Photo dr

 

« L’enlèvement au sérail »,  opéra de Mozart.  Dir Tito Ceccherin, mise en scène Tom Ryser  du 27 /01 au 5/02  Orchestre  National du Capitole  de Toulouse. Photo Alain Wicht

bouches 2 et 3 fev« Les Grandes Bouches ». Texte François Chaffin  mis en scène Luc Sabot  les 2 et 3 février 2017 au Théâtre Sorano. Photo dr
T Garone © Othello Vilgard« Une légère Blessure »  d’après le roman de Laurent Mauvigner mis en scène Othello Vilgard. Actuellement jusqu’au 28/01 au Théâtre Garonne. Photo Othello Vilgard

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Begin the Beguine
Texte de John Cassavetes mis en scène  par Jan Lauwers. Cette dernière pièce en trois actes de Cassavetes surgit directement des zones obscures er marginales de la société. Du 26 janv au 3 fev 2017 CDN hTh à Montpellier

300x340_acte_c_drActe
Texte Lars Norén mise en scène Nathalie Nauzes. Un huis-clos entre un homme et une femme, un médecin et une prisonnière, enfermée dans un quartier de haute sécurité. Du 23 au 28/02  au Théâtre Garonne de Toulouse

suruneile_vignette1Sur une île
Texte de C. de Toledo. Conception C. Bergon. 22 juillet 2011,. A. B. Breivik, terroriste norvégien d’extrême droite, est  à Utoya où se tient l’université d’été de la ligue des jeunes travaillistes.  Théâtre la Vignette 1 et 2/02  Montpellier

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Let me try
Pièce adaptée du Journal de Virginia Woolf, écrit entre 1915 et 1941. Mise en scène Isabelle Lafon  « Si vous voyez un panneau indiquant « Les intrus seront poursuivis », allez-y ! « Soyons tous des intrus » Ce samedi 15 au TNT Toulouse.

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« Croire Obéir Combattre » : Bruno Geslin s’attaque au sport comme forme d’uniformisation de la pensée.
Touchant autant au politique qu’à l’esthétique, Parallèle aborde le pouvoir les 25 et 26 /01 au Théâtre de Nîmes.

Source : Cahier culture La Marseillaise 14/01/2017

Voir aussi : Rubrique ThéâtreDossier. Théâtre en péril, fin d’un modèle à Montpellier et dans l’Hérault, hTh 2017 Libre saison de bruit et de fureur, SortieOuest archivesBéziers, le débat déconstruit la mystification, Sortieouest. Des spectacles vraiment vivants ! , rubrique Politique, Politique culturelleDernière saison d’hiver au Domaine d’O ?, Politique Locale, rubrique Danse,  rubrique Montpellier, rubrique Rencontre, Rodrigo Garcia : «Vivre joyeusement dans un monde détestable»,

Réforme territoriale : quels enjeux pour le réseau de solidarité

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La réforme territoriale de 2014-2015 entraine des conséquences importantes pour les politiques de solidarité. Afin d’analyser les enjeux de cette réforme et formuler des propositions d’adaptation dans le contexte des fusions opérées par les associations régionales, la FNARS a élaboré un guide à destination de son réseau. Un séminaire a également été consacré à ce sujet en novembre 2016..

MONTÉE EN PUISSANCE DES RÉGIONS ET DES INTERCOMMUNALITÉS
Les régions disposent à présent de compétences stratégiques en matière de développement économique et d’aménagement du territoire. Elles pourront aussi se voir déléguer par l’État la mission de coordonner les acteurs de la politique de l’emploi sur leur territoire. Les métropoles pourront récupérer, par transfert ou par délégation, des compétences étendues appartenant aux communes, aux départements, aux régions et à l’État. Parmi ces compétences figurent des missions capitales telles que la gestion du fonds de solidarité logement, du fonds d’aide aux jeunes, la garantie du droit opposable au logement, l’attribution des aides à la construction, la veille sociale, ou encore l’accueil et l’hébergement des personnes défavorisées.

NOUVELLE DONNE POUR LES DÉPARTEMENTS ET L’ÉTAT
Le département peine à jouer son rôle de chef de file de l’action sociale. Son action est doublement limitée: d’une part, le poids croissant des prestations légales, de moins en moins couvertes par l’État, obère ses marges de manoeuvre pour conduire des politiques d’insertion; d’autre part, il ne dispose pas de moyens juridiques contraignants pour coordonner l’action des autres acteurs. À cet égard, les conventions territoriales d’exercice concerté des compétences, introduites par la loi NOTRe, constituent une avancée importante. L’État adapte également son organisation pour tenir compte de la réforme territoriale: fusion et réorganisation des services régionaux, nouveaux pouvoirs confiés aux préfets de région, redéfinition des arrondissements des sous-préfectures, etc.

SUR LES DOMAINES D’ACTION DE LA SOLIDARITE
Les politiques du logement et de l’hébergement seront fortement impactées par les nouveaux pouvoirs des métropoles. L’insertion par l’activité économique pourrait tirer parti de la montée en puissance des conseils régionaux dans les domaines du développement économique, de l’emploi et de la formation professionnelle. L’accès aux soins des personnes défavorisées dans les territoires devrait en principe être facilité par les dispositions de la récente loi de modernisation de notre système de santé. Enfin, plusieurs évolutions touchent à la mise en oeuvre territoriale des politiques d’aide aux jeunes et d’accès aux services publics.

DES ENJEUX CRUCIAUX POUR LES ACTEURS DE LA SOLIDARITÉ
Dans tous ces domaines, le guide FNARS propose des pistes de réflexion et d’action. La FNARS et ses adhérents devront d’abord identifier les transferts de compétences et favoriser le décloisonnement des dispositifs et des territoires. Face aux nombreuses compétences optionnelles des intercommunalités, un modèle de cartographie des compétences sera proposé dans le guide diffusé au réseau. La montée en puissance des métropoles risque aussi d’exacerber la fracture entre les territoires métropolitains, qui concentreront de nombreuses compétences et des moyens importants, et les espaces périurbains et ruraux, où les compétences sociales resteront dispersées et où l’accès aux services publics constitue déjà un enjeu prégnant. La stratégie d’influence et de communication devra aussi évoluer pour s’adapter aux nouvelles compétences des collectivités territoriales, notamment en investissant les instances adéquates et en renforçant la communication régionale. Enfin, la réforme constitue une occasion de réfléchir, avec l’ensemble du réseau FNARS, aux moyens d’animation à mettre en place dans des régions élargies.

Dominique Chaubon

Source Blog Fnars 15/11/2016

Voir aussi : Actualité France Rubrique Politique, Politique locale, Politique de l’immigration,  rubrique Société, Emploi, Logement, Santé, Justice,

La Comédie du Livre donne rendez-vous à l’Italie littéraire

Milena Argus son roman Mal de pierres sera porté au cinéma par N. Garcia.  dr

Milena Argus son roman Mal de pierres sera porté au cinéma par N. Garcia. dr

La 31e Comédie du Livre se déroulera du 27 au 29 mai 2016. L’événement se classe dans le top 5 des manifestations littéraires françaises . Plus de 100 000 visiteurs sont attendus.

Après la littérature Ibérique en 2015, la manifestation confirme l’ancrage méditerranéen de la Métropole en mettant cette  année à l’honneur la littérature italienne. Le plateau d’auteurs invités compte pas moins de 35 écrivains italiens. La disparition de géants mondiaux comme Antonio Tabucci en 2012, ou plus récemment Umberto Ecco démontre la fertilité de la péninsule italienne en matière de monstres de la littérature. C’est-à-dire la capacité de l’Italie à produire des écrivains dont les oeuvres structurent notre imaginaire et notre rapport au monde.

Parmi ceux qui seront présents à Montpellier Claudio Magris héritier de la La Mitteleuropa qui connaît un grand succès public et critique, ou encore Erri De Luca dont les écrits lumineux frappent l’imaginaire autant que ses textes plus engagés. Luviana Castellina ex députée européenne, incarnera  l’une des  grandes consciences politiques en l’Italie tandis que Milena Agus représentera la nouvelle vague littéraire sarde.

Les maisons d’édition réputées pour leur catalogue italien débarquent avec leurs auteurs : Francesca Melandri, Giorgio Vasta, Andréa Bajani, et Ronerto Innocenti pour Gallimard, Stefano Benni, Giorgio Pressburger Valerio Magrelli et Antonella Cilento, pour Actes Sud,  ou encore Paolo Giordano, Marcello Fois, pour les éditions du Seuil. Michela Murgia les Antonio Moresco, Walter Siti et l’historien Giacomo Todeschini pour Verdier. A noter que l’éditeur invité cette année viendra aussi accompagné de talentueux auteurs français tels que Patrick Boucheron, Pierre Bergounioux et David Bosc.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle révèle déjà le vaste panorama littéraire italien qui sera offert à travers la vitalité de ses écrivains, y compris dans le domaine  du Roman noir et policier où les auteurs mettent souvent au centre de leurs intrigues les mensonges et les secrets de l’histoire officielle représenté par Maurizio De Giovanni et Luca Poldelmengo (Rivages) ou Giancarlo De Cataldo, l’auteur de Romanzo criminale qui est à la fois écrivain, scénariste et magistrat accompagné de Carlo Bonini (Métailié) et Paola Barbato (Denoël).

Le grand dessinateur Lorenzo Mattoti (Casterman) qui signe l’affiche de cette édition viendra illustrer l’élégance et la pureté du trait très présentes dans la bande dessinée italienne. Pour conclure, on doit se préparer à tout et prendre un peu d’avance sur les lectures.

JMDH

Les préfaces en médiathèques : L’Italie à l’heure des bilans

Massimo Tramonte

Massimo Tramonte

Le réseau des médiathèques de la Métropole propose un avant goût de la 31e Comédie du livre jusqu’au 26 mai 2016. Aujourd’hui à 18h30, au Grand auditorium de la Médiathèque Emile Zola à Montpellier, le maître de conférence Massimo Tramonte donnera une conférence sur le thème :  L’Italie à l’heure des bilans.

L’universitaire entend dresser un bilan réaliste et sans concession. « L’Italie est l’un des pays fondateurs de l’Union européenne et de la zone euro. Malgré cela l’Italie vit depuis de nombreuses années une crise économique, politique et morale dont on ne voit pas l’issue.

Des écrivains comme Roberto Saviano et Giancarlo De Cataldo, entre autres, ont bien décrit dans des ouvrages de fictions construites comme des enquêtes journalistiques, les dérives de l’Italie actuelle.

L’Italie est un pays en déclin avec des inégalités toujours plus importantes où 5% des familles les plus riches détiennent 35% de la richesse du pays et où 20% des plus pauvres s’acheminent vers une pauvreté absolue. Un pays où un jeune de 27 ans, qui a la chance de travailler, gagne en moyenne 26% de moins qu’un jeune de 27 ans en 1993 (données officielles).

Un pays où la distance entre la politique et la réalité du pays est toujours plus grande.  A l’heure des bilans, il faudrait, pour « sauver » l’Italie, comme le disait il y a quelques années l’historien Paul Ginsborg : faire confiance à des éléments fragiles mais toujours présents dans le passé de l’Italie : l’expérience des autonomies locales, l’européisme, les aspirations égalitaires et l’idéal de la paix, toutes choses inscrites dans cette Constitution qu’on voudrait changer en profondeur. »

Le 8 avril Dominique Fernandez présentera son dictionnaire amoureux de l’Italie.

Source : La Marseillaise

Voir aussi : Actualité locale, Rubrique Livre, Lecture, Littérature italienne, Edition, rubrique Montpellier, rubrique Italie,

Une offre artistique globale

Les politiques entourés des directeurs artistiques Crédit Photo jmdi

Les politiques entourés des directeurs artistiques Crédit Photo jmdi

Par Jean-Marie Dinh

Sept  festivals incontournables se succéderont au Domaine départemental d’O du 7 mai  au 27 août 2016.

Les rapports à la culture se déplacent mais l’espace départemental dédié à la culture du Domaine d’O conserve son attractivité. Le président du Conseil départemental Kléber Mesquida entouré du président de l’Epic du Domaine, Michael Delafosse, et des directeurs artistiques des festivals d’été Elysé Lopez, président des Folies d’O, Habib Dechraoui pour Arabesques, Sabine Maillard pour les Nuits d’O, Jean Varela pour le Printemps des comédiens et Isabelle Grison pour Saperlipopette, Mélanie Villenet-Hamel pour la direction du pôle artistique ainsi que Jean Pierre Rousseau pour la longue escale du Festival de Radio France ont présenté succinctement l’offre culturelle du Domaine d’O jusqu’à la fin de l’été.

Qualité diversité accessibilité


L’offre est pléthorique et la qualité se dispute avec la diversité dans un souci d’accessibilité qui a toujours guidé la politique culturelle du département de l’Hérault. « Parce qu’elle émancipe et rassemble, la culture doit être ouverte à tous plus que jamais, le Département s’engage pour le savoir, les artistes et le spectacle vivant », résume le vice-président à l’Education et à la Culture Renaud Calvat.

La fête commencera les 7 et 8 mai avec Saperlipopette, festival dédié aux plaisirs des enfants et des parents qui répond cette année à la thématique « Il était une fois… Aujourd’hui ». Occasion d’aborder la dimension contemporaine des textes et des spectacles destinés au jeune public, souligne Isabelle Grison. Après le week-end d’ouverture à Montpellier le festival rayonnera dans pas moins de 18 communes du département jusqu’au 29 mai.

Du 11 au 22 mai le festival Arabesques, grand rendez-vous des arts du monde arabe, prendra le relais. Pour sa 11e édition, sans se départir de ses épices festives et éclectiques, l’expression artistique donnera de l’air à la confusion politique, aux idéologies pernicieuses et aux libertés confisquées sur le thème de L’Orient Merveilleux de Damas à Grenade. Les recettes de ce festival qui concerne un public  peu présent dans la sphère culturelle habituelle, s’avéreront savoureuses en termes de partage.

30e Printemps des Comédiens

En trente ans, combien de représentations ? combien d’artistes ? combien d’éclats de rire ? combien d’orages ? d’éblouissements ? de bonheurs de théâtre ? Le second festival de théâtre français après Avignon se tiendra du 3 juin au 10 juillet au Domaine d’O avec une nouvelle programmation, signée Jean Varela, d’un équilibre exceptionnel. Le public fidèle s’y rend désormais les yeux fermés. Un signe de confiance, dans un monde qui en manque, mais Jean-Claude Carrière, qui préside le festival et garde toujours les yeux ouverts, nous invite par ce geste à affirmer que nous sommes vivants. « Cette année nous avons une raison de plus d’aller au théâtre. Car il y a quelques mois, à Paris, un théâtre a été mitraillé, acteurs et spectateurs. »

Pour sa 10e édition, Folies d’O qui propose une programmation d’opérettes et comédies musicales en plein air présentera  Orphée au Enfers les 2, 3 et 5 juillet dans l’amphithéâtre d’O. Oeuvre parodique de libération pour Offenbach mis en scène par Ted Huffman sous la direction musicale de Jérôme Pillement. Le Festival de Radio France poursuivra la fête du 11 au 26 juillet avec son volet Jazz concocté par  Pascal Rozat et un Carmina Burana dans la version pour deux pianos. Les Nuits d’O musique et cinéma  clôtureront l’été du 18 au 26 août avec six fiévreuses soirées à déguster sous les étoiles.

Transfert de compétence

La bataille politique engagée pour la gouvernance du Domaine d’O servira-t-elle la culture ?

La présentation de l’offre culturelle départementale s’inscrit dans un âpre débat sur le transfert de compétence entre le département de  l’Hérault et la Métropole de Montpellier présidée par Philippe Saurel. Celui-ci dispute la compétence culturelle au département qui tente de conserver la vitrine d’une politique culturelle ambitieuse.

Alors que la carte  des nouvelles compétences des 13 Métropoles est presque achevée, ce combat fait de la Métropole montpelliéraine un cas d’école. A l’exception de la Métropole Rouen-Normandie qui a acquis par convention la gestion de trois musées, aucune des conventions de transferts signées à ce jour ne concerne la culture. L’enjeu semble avant tout politique pour Philippe Saurel, dont l’exclusion assumée du PS et le faible score aux Régionales, le pousse à asseoir son assise sur le territoire métropolitain.

La question de ce transfert se pose aussi en termes économiques. Le budget culturel global du Conseil départemental de l’Hérault avoisine les 12M d’euros dont 3M à 4M d’euros devraient être compensés par la Métropole en cas de transfert, si celle-ci conserve la qualité de l’offre actuelle.

Une troisième réunion sur le sujet est prévue prochainement entre les représentants des deux institutions. Dans le cas où les deux parties ne parviendraient pas à un accord, un ensemble beaucoup plus vaste de compétences serait transféré de plein droit à la métropole pour un budget estimé à 31M d’euros.

Pour l’heure, ce dossier n’a pas été débattu au Conseil de la Métropole. Dans l’hypothèse d’un transfert du Domaine d’O, Philippe Saurel s’est déjà prononcé pour y installer le CDN. Ce projet qui nécessite l’avis de l’Etat, avait naguère été évoqué par le Conseil général mais aujourd’hui, d’un côté comme de l’autre, personne ne se soucie de projet artistique et les directeurs qui jouissent d’une liberté de programmation n’ont pas voix au chapitre…

 

L’évolution des festivals

Faute de pouvoir présenter la programmation artistique de chaque festival et d’en mesurer la pertinence dans les équilibres, la présentation mutualisée  a été nourrie par le regard d’ Emmanuel Négrier, directeur de recherche au CNRS en Science politique dont les travaux confrontent les politiques culturelles à l’épreuve des pratiques.

Auteur de plusieurs études sur les festivals, l’expert a évoqué le phénomène de la  festivalisation en soulignant plusieurs grandes tendances.  Ainsi à quelques exceptions près concernant une poignée de grands festivals en Europe, l’inflation des festivals consolide leur ancrage territorial. Les festivals deviennent des opérateurs culturels  et développent des actions tout au long de l’année.  50% des manifestations étudiées «?génèrent?» ainsi une activité à l’année.  70% du public des festivals est local. Sociologiquement ont assiste à une féminisation du public ainsi qu’à son vieillissement, accompagné d’une fragmentation des goûts artistiques.

Si on  compare les coûts de fonctionnement d’un théâtre ou d’une salle de concert, les festivals permettent de faire des économies  notamment grâce au recours au bénévolat. Mais ils bénéficient moins des politiques publiques en matière de pédagogie et de démocratisation artistiques.

 

Voir aussi : Actualité Locale  Rubrique Politique culturelle, Vers un Domaine d’O multipolaire, Crise : l’effet domino, rubrique Festival, Théâtre, rubrique Musique,,

Comédie du livre. La Métropole à l’heure italienne

img_2205Comédie du livre. La 31e édition qui se tiendra à Montpellier du 27 au 29 mai, se dévoile.

La Comédie du livre aura désormais des préfaces, a indiqué Nicole Liza, la conseillère municipale déléguée à cette grande fête du livre qui tiendra cette année sa 31e édition. Pour mettre en appétit et concerner les habitants de la Métropole montpelliéraine, ces avant-goûts se tiendront en amont de la manifestation dans 16 communes autour de Montpellier trois mois avant le grand week-end du 27 au 29 mai sur la Comédie. Une dizaine de rencontres d’auteurs sont programmées dans des lieux patrimoniaux et le réseau des médiathèques métropolitain pour mieux se familiariser avec la littérature italienne à l’honneur cette année.

En actant le transfert de La Comédie du livre et des jumelages de la ville à la Métropole, le maire de Montpellier Philippe Saurel poursuit la construction d’une réflexion centrée sur la cohérence économique à moyen et long termes. Il a annoncé hier que le jumelage avec Palerme sera signé lors de l’événement, indiquant que le choix de la thématique italienne était le fruit de cette volonté.

Dynamique spatiale impensée

Le processus de métropolisation s’inscrit dans la réforme territoriale et au-delà, dans un mouvement de concentration des réseaux de l’économie mondiale. Il évolue en France au détriment des communes et des départements en modifiant l’ancrage local. Il pose aussi de réelles problématiques, politiques et démocratiques comme il questionne les dimensions sociale et culturelle.

L’incontestable qualité de programmation de La Comédie du livre devrait cependant résister à ce choc espace temps. De grands noms de la littérature italienne sont attendus comme Claudio Magris, Erri De Luca, Luciana Castellina, Milena Agus. La Carte blanche est confiée cette année à Maylis de Kerangal, qui invite des fleurons du renouveau littéraire hexagonal tels : Olivia Rosenthal, Olivier Roch, Jerôme Ferrari. Enfin les excellentes éditions Verdier débarquent avec dix de leurs auteurs. De quoi donner matière à réflexion.

JMDH

Source : La Marseillaise 11 01 2016

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