Le cinéaste iranien Abbas Kiarostami est mort à l’âge de 76 ans

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C’est une perte majeure, celle d’un immense artiste – par ailleurs photographe, poète et peintre – qui aura marqué d’une empreinte indélébile l’histoire du cinéma mondial. Le réalisateur iranien Abbas Kiarostami est mort à 76 ans, a-t-on appris lundi 4 juillet, des suites d’un cancer. Selon l’agence de presse ISNA, le réalisateur, dont l’état de santé s’était dégradé, avait quitté Téhéran la semaine dernière pour subir un traitement en France, après avoir été opéré à la mi-mars dans la capitale iranienne.

La vie s’arrête donc, y compris pour l’auteur de Et la vie continue. Dans ce film magnifique de 1992, un cinéaste de Téhéran, double de l’auteur, revenait en compagnie de son fils sur les lieux du tournage d’un film précédent, où venait de se produire un tremblement de terre meurtrier, à la recherche de survivants parmi les enfants qui y avaient participé.

Cette quête de la vie dans un paysage de mort, cette aspiration humaniste sous le carcan qui oppresse, fut en vérité l’admirable constante de l’œuvre d’Abbas Kiarostami. Une œuvre menée avec courage sous les fourches caudines de la censure islamique, jusqu’à épuisement de l’auteur, parti tourner sous d’autres cieux lorsque le régime durcit son autorité.

L’instigateur d’un nouveau cinéma iranien

Né à Téhéran le 22 juin 1940, formé aux Beaux-Arts, réalisateur de films publicitaires, Abbas Kiarostami participe en 1969 à la création du département cinéma de l’Institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes (le Kanoun), dans le cadre duquel il va réaliser de nombreux courts-métrages. Ce sont des films à vocation civique et pédagogique, d’emblée sublimés par le sens effarant de la mise en scène qui s’y exprime.

Le tout premier, réalisé en 1970 et intitulé Le Pain et la Rue, annonce le génie de Kiarostami à transformer un scénario de trois lignes en un monument de comédie humaine, ipso facto en morceau d’anthologie du cinéma. Ici, l’histoire d’un garçonnet cheminant par les ruelles pour ramener le pain du déjeuner à la maison, quand un chien menaçant, soudain, lui barre la route.

En 1979, commencé sous le régime du Chah, il réalise Cas n° 1, cas n° 2. Un exemple de dilemme moral comme il les affectionne (des élèves exclus de la classe pour chahut, puis la dénonciation par l’un d’eux du coupable) qu’il soumet à l’appréciation de diverses personnalités, dans ce qui est devenu, durant le tournage, la République islamique d’Iran. Beau panel utopique, qui réunit un communiste, un rabbin, des artistes, ainsi que l’ayatollah Sadeq Khalkhali, homme affable qui se montre l’un des plus libéraux envers les enfants. C’est le même qui, au titre de chef du Tribunal révolutionnaire, fera pendre haut et court des centaines d’opposants au régime. Le film disparaît rapidement de la circulation.

Le Kanoun n’en devient pas moins, sous l’impulsion de Kiarostami, le havre d’une relative liberté artistique, en même temps que le laboratoire d’un nouveau cinéma iranien qui émerge sur la scène internationale. L’Asie, en effet, prend à cette époque le relais des nouvelles vagues qui refluent partout ailleurs. De Taïwan (Hou Hsiao-hsien), de Hongkong (Wong Kar-waï) et donc aussi d’Iran, renaissent des propositions esthétiques stimulantes. Etonnamment, sous un régime autoritaire et iconoclaste, que tout semble vouer à devenir un no man’s land cinéphilique, apparaît un courant qui, se fortifiant des interdits de représentation qu’on fait peser sur lui, requalifie à nouveaux frais, par son mode opératoire et sa vive préoccupation sociale, le néoréalisme italien.

L’enfance comme motif central

Avant que les cinéphiles ne découvrent sur la scène des plus grands festivals cette silhouette qui leur deviendra familière – lunettes fumées, élégance discrète, humour fin, sourire désarmant –, on peut dater le moment de sa découverte en France. C’était en mars 1990, avec la sortie en salles de son quatrième long-métrage, Où est la maison de mon ami ? (1987). L’histoire simple, et néanmoins épique, d’un garçonnet qui a chipé le cahier de son ami, et cherche, de village en village, à le lui rendre, faute de quoi il pourrait se faire renvoyer de l’école. Le film, remarquable, tend vers le conte et condense l’esprit du cinéma de Kiarostami : l’enfance comme motif central, la fraîcheur revigorante du regard porté sur le monde, le dépouillement de l’argument allant de pair avec la complexité de la structure narrative.

Mais à peine découvert, le cinéaste change déjà de braquet. Il signe en 1990, avec Close up, le premier d’une série de chefs-d’œuvre qui le consacre comme l’un des plus grands cinéastes du monde. L’utilisation du document comme source d’une fiction indécidable est renforcée, le vertige baroque creusé. Le film reconstitue la trame d’un fait divers, avec dans son propre rôle le principal protagoniste : Hossein Sabzian, un imposteur cinéphile qui se fait passer pour le célèbre réalisateur Mohsen Makhmalbaf. Kiarostami a également eu la possibilité de filmer le vrai procès de Sabzian, dont le verdict est infléchi par la présence des caméras. Ici donc, l’entremêlement entre la réalité et la fiction, la réflexion sur la passion du cinéma et son rapport à la vraie vie atteignent un point de fusion et de jouissance étourdissant.

A 50 ans, le cinéaste va vivre la décennie la plus fertile de sa carrière. Et la vie continue (1992) et Au Travers des oliviers (1994) suivent Où est la maison de mon ami ?, chacun renvoyant à un élément, réel ou fictionnel, qui touche au précédent, la trilogie tissant une trame fascinante où la figure du cinéaste et le processus du tournage se trouvent chaque fois remis en abyme selon le principe des poupées russes. Le miracle en l’espèce est que cette construction retorse est conçue pour redonner droit à l’accident, à la pure présence, à la vie débarrassée des scories de l’apprêt.

Un « code » Kiarostami

En 1997, arrive ce qui devait arriver : Le Goût de la cerise (1997) remporte la Palme d’or au Festival de Cannes. L’histoire d’un type nommé « monsieur Badii », dont l’idée fixe est de se suicider, et donc de trouver une main charitable pour jeter de la terre dans la fosse où il escompte terminer ses jours. Sillonnant les environs de Téhéran dans un antique 4 × 4, ce singulier pionnier du covoiturage propose le marché à chaque passager qu’il embarque. Deux ans plus tard, effleurant avec toujours autant de grâce la dialectique de la mort et de la vie, Kiarostami donne Et le vent nous emportera (1999), une sorte d’En attendant Godot installé dans un village du Kurdistan, où un anthropologue qui attend de pouvoir observer les rites funéraires locaux finit par sauver la vie d’un ouvrier prisonnier d’un trou.

A cette date, un « code » Kiarostami s’est imposé à tous les cinéphiles. Routes serpentines accrochées aux vallons, paysages somptueux traversés de voitures-caméras, panoramiques amples et langoureux, récits tragiques et drôles, délibérément indéterminés. Une croyance s’en dégage : un film ne sera jamais que le début d’un chemin qui s’achève dans l’esprit du spectateur. Artiste de la dépossession, comme Kafka avait imaginé un artiste du jeûne, Kiarostami crée en un mot un cinéma qui est une épreuve de la liberté dans un système qui n’a de cesse de la contraindre.

Cette inclination le conduira plus loin dans la remise en cause des prérogatives de l’auteur et de la mise en scène. Une nouvelle période va ainsi s’ouvrir, plus expérimentale, qui privilégie le dispositif, manière de laisser le monde entrer à plein dans le cadre plutôt que de le subjuguer. Force est de constater que cette inflexion a lieu au moment où, en Iran, la lutte entre les forces réformatrices et conservatrices est en train de tourner à l’avantage des secondes. Après vingt ans de régime islamique, dont dix consacrées à attaquer et à interdire l’artiste célébré en Occident, une possible lassitude a peut-être gagné Kiarostami, dont les deux derniers films n’évoquent sans doute pas pour rien le motif de l’enterrement vivant.

Ten (2002) inaugure donc une série de films, dont le minimalisme va aller s’accentuant (Five, Shirin…), estompant de fait la présence de ce maître du cinéma sur la scène internationale. Le premier titre reste le plus exaltant : une séduisante conductrice dans la circulation de Téhéran, deux caméras installées sur le tableau de bord, dix séquences numérotées de 10 à 1, correspondant chacune à un personnage qui monte à bord. Une société réelle, ayant soif de démocratie, y bout d’impatience. On connaît la suite. Election de Mahmoud Ahmadinejad comme président en 2005, répression sanglante des manifestants lors de sa réélection en 2009.

« Je ne renoncerai jamais à mon métier »

Kiarostami change alors de cap : le tournage à l’étranger, possiblement avec vedette. Au fond de lui-même, y croît-il vraiment, lui qui avait naguère défendu la nécessité pour le cinéaste de demeurer sur son terreau ? Copie conforme (2010), variation rossellinienne avec Juliette Binoche, puis Like Someone in Love (2012), respectivement tournés en Italie et au Japon, confirmeraient ce doute, sans le moindre déshonneur. Son ultime tournage, resté inachevé en raison de la déclaration brutale de sa maladie, aura eu lieu en Chine. Kiarostami aurait d’ailleurs pu, de longue date, s’installer à l’étranger. Il s’y est toujours refusé, car il lui importait de tourner dans son pays, auquel le rattachait, spirituellement et plastiquement, toute la tradition poétique et picturale persane, très sensible dans ses films.

Ce souci justifiait le refus courtois qu’il opposait aux sollicitations politiques des journalistes occidentaux. Mais en juillet 2009, dans les jours les plus noirs de la répression, il n’y tint plus. Déclarant, alors qu’on le retrouvait en Toscane sur le tournage de Copie conforme :

« La situation politique est telle que la possibilité même d’y travailler paraît très compromise. Et je ne sais pas, franchement, si ça sera possible à l’avenir. Nous sommes ici informés tous les jours, par Internet, des événements qui ont lieu en Iran. Ce qui nous parvient de la violence de la répression donne l’impression qu’une page vient d’être tournée, sans retour. Pour ce qui me concerne, tout ce que je sais, c’est que je veux retourner à Téhéran, que mon désir est de tourner des films dans mon pays. J’ai été jusqu’à présent un citoyen très conciliant, dans la mesure où l’on ne montre plus mes films en Iran depuis douze ans. Si la situation devait encore empirer, si l’on me privait de mes droits, une chose est certaine, c’est que je ne renoncerai jamais à mon métier. »

Poignante déclaration d’un créateur épuisé par le combat contre l’obscurantisme. Comment, s’agissant de sa propre mort, ne pas songer à l’épilogue sublime, une des plus belles fins de l’histoire du cinéma, du Goût de la cerise ? A ce monsieur Badii, allongé dans sa fosse par une nuit orageuse, à sa solitude infinie et silencieuse sous le ciel sombre et déchiré, à l’écran noir qui le fait durablement disparaître, avant ce retour inopiné du jour et du mort dans une prise vidéo d’amateur et phosphorescente de la fin du tournage.

On y voit Badii fumer une cigarette avec Kiarostami, on y accueille la lumière frémissante d’une aube nouvelle, on y suit des soldats jouer comme des enfants, on y entend s’élever un bouleversant instrumental du funèbre Saint James Infirmary. Ebloui, sonné, on n’y comprend plus rien : « twist » conceptuel ? Résurrection de Badii ? Pied de nez à la censure religieuse qui proscrit le suicide ? Du moins voit-on que la vie, bel et bien, continue.

Jacques Mandelbaum

Source Le Monde 04/07/2016

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Arabesques « Le combat est culturel. Nous devons être au front »

Arabesques : pour se construire il faut savoir d’où l’on vient

Nesma  dépeint l’itinéraire de la poésie  arabo-andalouse.  Photo dr

Nesma dépeint l’itinéraire de la poésie arabo-andalouse. Photo dr

Le festival Arabesques qui met en lumière la richesse des cultures arabes est aussi un vecteur d’intégration.

A travers cette 11e édition, le festival Arabesques poursuit l’exploration des multiples richesses de la culture du Monde Arabe. Un voyage qui nous conduit à travers l’histoire sur des terres d’échanges et de tolérance en se gardant bien de la tentation exotique ou folklorique au sens touristique du terme. Il s’attache aux racines comme à la réalité multiculturelle, y compris dans l’hexagone. L’action menée auprès des scolaires durant toute l’année par l’association Uni’Son, mis à l’honneur au début du festival, est une pierre angulaire d’une manifestation dont la programmation reste avant tout festive.

Hier au cinéma Diagonal, la projection du documentaire de Wahid Chaïb et Laurent Benitah s’inscrit pleinement dans cet esprit. Le film Chaâba du bled au bidonville évoque le Chaâba, lieu d’habitation surnommé par ses habitants qui signifie « trou», « patelin lointain » en arabe dialectal. Il propose un coup de projecteur sur un lieu de vie de 1949 à 1967 d’une trentaine de familles algériennes venues en France au sortir de la seconde guerre avec l’espoir d’améliorer le quotidien de leurs familles restée en Algérie.

Ce témoignage soulève la difficulté d’une génération de migrants et de leurs descendants à évoquer le passé. Il participe pleinement à la démarche positive d’Arabesques quant aux origines déjà évoquées lors des éditions précédentes avec le témoignage des Chibanis.

Le passage de repères identitaires bouleversés  à celui de cultures partagées suppose un travail de (re) connaissance auquel s’emploie le festival à travers de multiples propositions.
A l’heure de la montée de l’influence salafiste auprès d’une partie de la jeunesse, les déclarations du chef du gouvernement actant que le courant fondamentaliste « était en train de gagner la bataille idéologique et culturelle » ne peuvent que renforcer l’échec de l’intégration. Parce qu’elles tendent à désigner l’islam en général comme une menace dirigée contre la France.

La partie de la compréhension et de l’humanisme défendue par Arabesques qui concerne la grande majorité des musulmans français sans se limiter à une communauté religieuse ou une carte d’identité, porte en revanche ses fruits. On le voit dans la diversité du public.

A l’heure où les bidonvilles ressurgissent dans les grandes villes françaises, poussés par les inégalités croissantes, et l’arrivée de nouvelles populations migrantes il parait urgent de s’intéresser, aux origines des problèmes posés, à la richesse des identités culturelles concernées pour ne pas reproduire un schéma discriminant voué à l’échec.

JMDH

Source : La Marseillaise 19/05/2016

Du bonheur en perspective

Orchestre arabo-andalou de Fès

Orchestre arabo-andalou de Fès

Le début de semaine fut illuminé par la présence exceptionnelle et  hypnotisante de l’Orchestre arabo-andalou de Fès à l’Opéra Comédie.  Sous le serein patronage de Mohamed Briouel qui se produit aussi en compagnie d’artistes de traditions juives, les huit musiciens chanteurs de l’orchestre national ont interprété un répertoire traditionnel du XV² siècle. La restitution de la musique ancienne andalouse marocaine dans la pure tradition, porte en elle une dimension populaire attisée par la présence des artistes qui a conquis le public Montpelliérain.

La fin de semaine s’annonce également riche en propositions.

Hindi Zahra

Hindi Zahra

Vendredi  à 19h30 au Théâtre Jean-Claude Carrière, un concert de  Bab Assalan quartet issue d’une rencontre entre le luthiste syrien Khaled et son frère percussionniste, Mohanad  Aljaramani et le clarinettiste français  Raphaël Vuillard. A 21h30 suivra dans l’Amphi D’O un double plateau plein d’énergie. Karimouche la chanteuse danseuse rappeuse et comédienne  débarque sur scène avec son style et son franc-parler pour embarquer le public dans un show musical où se côtoient ragga, reggae électro et pop music. Dans un style tout autre, plus dépouillé, la chanteuse d’origine berbère Hindi Zahra pose le charme de sa voix sur des mélodies jazz, soul et folk.

Waed Bouhassoun

Waed Bouhassoun

Samedi, le rêve commence à 15h avec la conteuse Halima Hamdane (pour enfant). A 16h le journaliste Rabah Mezouane fait le point sur la musique du Maghreb dans le paysage français. A 18h, il ne faut pas manquer le récital de la syrienne Waed Bouhassoun, une outiste talentueuse qui chante des poèmes d’Adonis, Mansur al-Hajjal, d’al -?Mulawwah, ou d’Ibn Arabi sur ses propres compositions.

Voir programme jusqu’à dimanche Festival Arabesques 2016.

 

 

 

« Faire émerger l’idée d’une communauté au sein de laquelle ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. »

Habib Dechraoui

Habib Dechraoui

Entretien avec Habib Dechraoui, le directeur du festival Arabesques qui a débuté par deux journées dédiées au public scolaire.

Fort de son expérience, le festival Arabesques se positionne aujourd’hui comme un carrefour permettant le croisement des richesses artistiques du monde arabe et comme un merveilleux outil de coopération avec les villes et acteurs culturels des pays de l’autre rive de la Méditerranée. L’édition 2016 qui se tient à Montpellier jusqu’au 22 mai rend compte de ce mouvement, de ces croisements, de ces apports culturels.

Après la dixième édition célébrée l’année dernière, quel type de motivation vous guide dans le contexte difficile que traversent les pays arabes ?


L’édition 2015, a été très appréciée pour sa qualité artistique et très suivie avec près de 200 000 personnes concernées par le festival et tout le travail réalisé en amont par l’association Uni’Sons qui oeuvre notamment auprès des scolaires. Avec Jeunesse en Arabesques, nos activités de sensibilisation artistique qui contribuent au rapprochement entre les peuples, connaissent une demande exponentielle. Pour une autre partie du public,  l’opéra du Caire perpétuant le répertoire Oum Kalsoum à l’opéra Comédie reste un souvenir inoubliable.

C’est aussi un vecteur qui fait sens  car il s’agit  de musique classique. Un double rapprochement s’est opéré du public habituel de l’opéra vers un répertoire différent et d’un public qui apprécie ce répertoire mais n’avait jamais franchi les portes de l’opéra. Avec la directrice de l’opéra, Valérie Chevalier, très enthousiasmée par cette expérience, nous poursuivons notre collaboration. Cette année nous recevons l’orchestre arabo-andalou de Fès, le groupe le plus important  du genre andalou marocain. Ils seront à Montpellier lundi 16 mai pour une date unique en France. Et d’autres projets sont en cours.

Sous quelles étoiles s’inscrit le thème de l’Orient merveilleux ?


Sous le ciel  aux mille et une étoiles de l’héritage arabo-andalou. Nous avions choisi la thématique avant les attentats de novembre dernier. Ces sinistres événements nous renforcent dans notre conviction que la culture est le vecteur essentiel du savoir vivre ensemble. Il s’agit de souligner et de faire émerger l’idée d’une communauté au sein de laquelle  ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. Cet héritage commun n’appartient pas à une religion ou une autre.

Vous employez  le terme communauté, comment faut-il l’entendre ?


Lorsque je parle d’Arabesques, je fais tout pour ne pas évoquer la religion qui relève du domaine privé. La communauté à laquelle je fais référence se compose d’une pluralité d’identités à la fois sociales, géographiques, ethniques, populaire, rurales et urbaines… La communauté est la somme de ces identités qui composent le public d’Arabesques.

Auquel s’ajoute les artistes qui viennent d’autres rives de la Méditerranée. J’admire par exemple le courage de la société civile tunisienne qui est très active. J’ai envie d’y contribuer à un petit niveau en faisant venir des artistes. La scène émergente du monde arabe est pleine de vivacité à l’instar du  festival musical de Beyrouth Beirut & Beyond dont la dernière édition à pour la première fois été annulée en raison des troubles que connaît la capitale libanaise. Tous ces artistes composent une partie de notre communauté. Il nous font du bien. C’est une des raisons d’être du festival Arabesques de donner à comprendre,  de préserver l’art traditionnel arabe et de rendre visibles les créateurs émergents. Pour des raisons budgétaires, j’ai malheureusement dû annuler deux projets auxquels je tenais beaucoup : une création audiovisuelle égyptienne, et un groupe palestinien.

Le festival ne se réduit pas  à établir une programmation, où en êtes-vous dans la mise en perspective ?

Nous avons passé le cap des dix ans l’an dernier. Après chaque édition l’équipe du festival se retrouve dans les Cévennes pour faire le bilan. Je sais généralement où je veux aller mais il est important pour moi de rester à l’écoute des acteurs qui m’accompagnent depuis le début. Si la musique reste  au centre de notre programmation parce qu’elle est populaire et fédératrice le festival a la volonté d’amener le public ailleurs . Aussi bien vers des  formes classiques que vers la découverte de groupes rock et électro qui font une percée significative dans les pays arabes. Nous avons aussi la volonté d’ouvrir le festival à d’autres formes d’expressions artistiques comme les arts plastiques,  le théâtre, le cirque… pour suivre le mouvement de la nouvelle scène arabe qui diversifie ses moyens d’expression.

La délocalisation du festival pourrait-elle être en jeu dans les années à venir ?

Depuis trois ans les sollicitations se succèdent à l’échelle européenne et au-delà. Mais je suis attaché à mon territoire d’action qui est un des plus sinistrés. Notre QG se situe toujours dans le quartier haut de La Paillade. Je pense que le combat doit se mener au front. C’est important de ne pas déserter parce que le monde à horreur du vide.

Aujourd’hui dans les quartiers, on voit les acteurs économiques, sociaux et culturels agoniser. Une fois qu’ils ne seront plus là, ce sera la fin. Après les attentats de Bruxelles, le  Bourgmestre à fait un constat très lucide en affirmant que le combat contre le terrorisme et le repli identitaire passaient d’abord par la culture et l’éducation.
Pour moi le succès  du festival n’est pas une surprise. Il est lié au soutien du Conseil départemental, mais je connaissais dès le début le potentiel de ce projet. Après 10 ans nous devons projeter de nouveaux axes de développement. Je persiste à penser que nous devons lancer des passerelles à partir d’ici, des racines. Mes parents sont arrivés là dans les années 50. Tout cela je le valorise aujourd’hui et cela me donne de la force. On ne devrait pas accorder tant d’attention aux gens qui présentent leur projet avant de leur demander leur bilan. Ce qu’il ont fait concrètement.

Vos coup de coeur à l’affiche de cette 11e édition…

Le cabaret Tam Tam qui nous fait replonger dans les nuits parisiennes festives de la diaspora orientale parisienne dans les années 40. Et le récital  de Waed Bouhassoun réfugiée syrienne qui interprète ses compositions au Luth sur des poèmes d’Adonis, Sorhawardi ou Ibn Arabi. Elle me touche beaucoup.

Recueilli par Jean-Marie Dinh

Source : La Marseillaise 14/05/2016

Voir aussi : Rubrique  Festival, Il était une fois les Chibanis, rubrique Méditerranée, rubrique Montpellier, rubrique Politique, Politique Immigration, Politique Culturelle, Politique de l’Education,

Festival Actoral. La révolution par l’écriture

Grinshorn & Wespenmaler

Grinshorn & Wespenmaler. Photo Mezli Vega Osorno

Actoral. Le festival des écritures contemporaines se clôture ce soir. Les blessures intimes deviennent des langues à hTh.

L’escale montpelliéraine du Festival Marseillais Actoral dédié aux écritures contemporaines se conclut ce soir à hTh avec le poète sonore Anne-James Chaton et l’artiste de musique électronique Alva Noto dans le cadre de Analogie / digital. Flaubert, Jules Verne, mais aussi Descartes, Napoléon, Freud… sont convoqués à prendre un sacré coup de jeune.

Cette soirée clôture un festival captivant que l’on doit à la passion tenace d’Hubert Colas pour les écritures contemporaines. Depuis le 14 janvier le CDN est une terre d’aventure où se croisent des artistes d’horizons différents qui ont pour point commun d’être en prise avec de nouvelles formes de langage. « Ce ne sont pas des artistes doucereux qui viennent à Actoral », avait prévenu Hubert Colas. Il n’a pas menti.

A l’instar du drame patriotique international Grinshorn & Wespenmaler de l’autrichienne Margret Kreidl mis en espace par Marlène Saldana et Jonathan Drillet qui rend un vibrant et décalé hommage à l’Autriche d’Haider, le leader bronzé de l’extrême droite autrichienne, qui trouva la mort en sortant d’un club gay, ivre au volant de sa Volkswagen Phaeton.Le public qui est venu pour découvrir, perçoit et participe au rapport délicat entre la création et le monde insensé dans lequel il vit. En pleine dérive extrémiste, l’absurde reprend du poil de la bête.

L’inhumanité ordinaire

La société hyper sécurisée et tellement insécurisante inspire les artistes d’aujourd’hui qui baignent dans cette inhumanité ordinaire. Tous les domaines artistiques, sont concernés et notamment la littérature contemporaine. On a goûté au rationalisme irrationnel de Thomas Clec qui met trois ans à parcourir les 50 m2 de son appart parisien pour faire de l’autofiction un inventaire politique (Intérieur ed. L’arbalète/Gallimard).

On a zoomé avec Camera (ed, Pol) d’Edith Azam et sa véhémence nerveuse qui se rend à l’évidence du désespoir et n’existe que par la résistance du langage. On a entendu par les yeux et l’émotion le manifeste physique et tragique du jeune danseur chorégraphe croate Matija Ferlin. Ces rencontres surprenantes entre auteurs, metteurs en scène, chorégraphes, et publics se sont croisés dans l’espace de manière inédite, inspirant d’innombrables prises de positions.

Elles sont ce qui émerge. L’exceptionnelle tension et la passion qui en découlent demeurent le champ des appropriations de la langue. Cette approche des écritures semble découler de l’exploration de cet univers polémique dans lequel chacun se sent investi d’une mission, celle du CDN semble en tout cas bien ravivée.

Jean-Marie Dinh

Source La Marseillaise 22/01/2016

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Culture Hérault. Rétrospective #1 de janvier à juin 2015

On ne peut pas faire feux de tout bois

Sous le double feu des réductions budgétaires et de la compétition politique le monde culturel et artistique démontre sa vivacité.

 2015 fut une année riche en propositions culturelles et artistiques dans l’Hérault, avec la persistance d’un poids économique et politique qui pose plus de questions qu’il ne fournit de perspective. On s’est évertué à calmer les inquiétudes légitimes des artistes et acteurs culturels. Et on s’est souvent agité avec des spéculations fantaisistes sur l’apport culturel à l’économie ou aux stratégies politiques, mais la valeur de la culture en termes de socialisation, d’ouverture, et d’imagination demeurent largement ignorées. Ce qui n’a pas empêché les citoyens, trop souvent cantonnés dans le rôle de spectateurs, de nourrir leur appétit pour le changement et la curiosité.

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Pavillon Populaire. Exposition consacrée à Aaron Siskind

Janvier. Au Pavillon populaire, Gilles Mora renoue avec sa passion pour les photographes américains, avec l’exposition Siskind, le photographe poète qui enquêtait sur la vie dans les quartiers populaires durant la grande dépression. Montpellier Danse invite la mythique Carolyn Carlson en prise avec l’inconscient et le comos. Serge Avedejian, évoque au cinéma Diagonal son dernier film le  Scandale Paradjanov et la vie mouvementée de ce génial réalisateur.

Carolyn Carlson

Carolyn Carlson

Février. Les lodévois défendent la poésie et leur festival les Voix de la Méditerranée mais les plumes poétiques coulent sous le plomb de l’austérité. A Béziers, les irréductibles de SortieOuest résistent au coeur d’un combat politique et culturel exacerbé par les élections départementales.

Mars. A Montpellier, La Baignoire ouvre grand les portes aux auteurs dramatiques contemporains, avec Horizons du texte. Faute de soutient elle ne reconduira pas cet événement en 2016. Invité par les K-fé-Krime Sauramps, l’inquiétant auteur de roman noir américain Jake Hinkson nous explique pourquoi son héros Geoffrey kidnappe son kidnapper… «Je crois qu’il fait cela parce qu’à ce moment c’est le grand vide.» Dans le cadre de la saison hTh, le collectif de jeune acteur La carte Blanche, présente au Domaine d’O Lost in the same woods. avec un regard autocritique sur une génération qui tente de «réconforter son besoin d’être autre chose que des solitudes.» Le festival de théâtre novateur Hybrides, se voit couper les vivres par la mairie de Montpellier. Il organise sa soirée d’annulation qui donne matière à un débat sur la place des artistes dans la société. Piqué par la mouche des petits roitelets, Noël Ségura, le maire (Dvg) de Villeneuve-lès-Maguelone illustre sa détermination à faire disparaître la scène nationale jeune public qui rayonne depuis vingt-deux ans sur sa commune. Et y parvient au grand dépit de la région et de la Drac qui soutiennent le financement du projet.

Horizon du Texte. Béla Czuppon

Horizons du Texte. Béla Czuppon

Avril. Invité du festival de cinéma social de la CGT, le réalisateur Patrice Chagnard vient débattre de son film Les règles du jeu qui pointe les principales clés pour réussir dans le nouveau monde professionnel.

Festival Arabesques

Festival Arabesques

Mai. Au Domaine d’O, Arabesques, le festival des arts arabes célèbre sa dixième année d’existence dans une clairvoyante chaleur humaine. La thématique des littératures ibériques  de la Comédie du livre, offre l’occasion d’ouvrir le débat sur les drames ayant traversés l’histoire de l’Espagne et du Portugal au XXe. Douleurs d’un passé largement revisité par les auteurs contemporains portugais et espagnols. On y croise aussi de grands auteurs français, Lydie Salvayre, Jérôme Ferrari Antoine Volodine… L’édition 2015 est une réussite mais l’édition 2016 se fera sans l’association des libraires Coeurs de livres qui perd son financement municipal.

Jérôme Ferrari et Lydie Salvayre

Jérôme Ferrari et Lydie Salvayre

Au Diagonal, Daniel Mermet passe présenter le premier volet du film Howard Zinn Une histoire populaire américaine, coréalisé avec Olivier Azam. A Sète, le Musée Paul-Valéry revient au source de la Figuration libre. Trois jours durant, le CDN hTh ouvre ses portes à tous vents à l’expression plurielle du sexuel. La Cie « A contre poil du sens » du chorégraphe Matthieu Hocquemiller assure la programmation du Festival Explicit. Les Amis de RKK dont l’équipe de Fiest’A Sète et de Nova, témoignent d’une perte énorme après la disparition de l’artiste attendu dans la région.

Go down Moses. Castellucci au Printemps des comédiens,

Go down Moses. Castellucci au Printemps des comédiens,

Juin. Pour sa 18e édition, le Firn convoque le monde à la grande table du noir à Frontignan sur le thème Etrange étrangers. Il édite  un recueil de quatorze nouvelles noires sur ce thème en partenariat avec la Cimade. Le monde contemporain se croise pour dresser un état de la scène chorégraphique au 35e Festival Montpellier Danse. Après l’année blanche et sociale de 2014, Jean Varéla et son équipe passent brillamment la barre de la 29e édition du Printemps des Comédiens en gardant l’esprit d’un festival ouvert sur le monde

Jean-Marie Dinh

A suivre

Voir aussi ; Culture Hérault 2015 Rétrospective #2  Rubrique Théâtre, rubrique Festival, rubrique Cinéma, rubrique Artrubrique Photo, rubrique Danse, rubrique Exposition, rubrique Livres, Littératures, rubrique Musique, rubrique Politique culturelle

Hérault rétrospective 2 : les grands rendez-vous culturels du second semestre 2015

Massino Stanzione Suzane et les veillards. photo DR

Musée Fabre : Massino Stanzione Suzane et les veillards. photo DR

La création s’émancipe de la morosité

Hérault rétrospective 2 : les grands rendez-vous culturels du second semestre 2015 ont fleuri aux quatre coins du département malgré une situation artistique de plus en plus tendue.

Nous poursuivons notre voyage rétrospectif en revenant sur les événements culturels du second semestre 2015. La richesse de ces initiatives artistiques comporte bien des graines à faire germer cette année car notre territoire a plus que jamais besoin d’ouverture, de curiosité et de rêves !

Marcus Miller Jazz à Sète

Marcus Miller Jazz à Sète

Juillet. Le 35e festival de Montpellier Danse se poursuit. La Marocaine Bouchra Ouizguen et ses quatre Aïtas se distinguent par leur liberté dans la création Ottof. Maguy Marin conclut l’édition avec sa pièce BiT qui ausculte l’idée du lien avec le sens de l’affrontement qu’on lui connaît. En matière de politique culturelle, le festival ouvre ses portes à l’association HF L-R qui convoque les acteurs culturels pour plancher sur les inégalités hommes/femmes dans le secteur culturel. Le festival Jazz à Sète concocte une édition de choix qui culmine avec le concert du bassiste Marcus Miller sur les traces des racines de la musique noire.

Le festival de Radio France déploie en 16 jours 212 manifestations dont 175 gratuites et 63 concerts en région. L’édition 2015 permet de découvrir trois opéras inconnus : Don Quichotte chez la Duchesse de Boismortier, Fantasio d’Offenbach et La Jacquerie de Lalo. Côté électro, Tohu Bohu retrouve l’air libre. Durant trois jours le programmateur Pascal Maurin fait pulser le parvis de la Mairie  entre 19h et 22h. La jeunesse suit mais demande la permission de minuit. Au Domaine D’O, Pascal Rozat concocte un volet jazz sensible et équilibré en jouant la carte de la qualité. Sous la houlette de son directeur Jean-Pierre Rousseau, la 30e édition du Festival des radios publiques se clôt avec de solides perspectives. Ce qui n’était pas gagné.

Kintsugi Abbaye St Félix de Monceau

Kintsugi Abbaye St Félix de Monceau

Sur le massif de la Gardiole, l’Abbaye St Félix de Monceau accueille un trio exceptionnel avec la création Kintsugi, produite par Le Silo, dédiée aux musiques du monde. La Fabrique Coopérative donne également du corps au festival de Thau qui ouvre le territoire à la diversité musicale et au développement durable.

Août. A Sète, le festival Voix Vives célèbre les plus grands poètes libanais Salah Stétié, Vénus Khoury-Ghata, Adonis et les voix émergentes de la poésie méditerranéenne qui embrasent la ville de mots et d’humanité. L’exigence artistique et culturelle qui a fait la réputation du festival Fiest’A Sète se confirme lors de sa 19e édition. Avec une semaine de concerts gratuits et une semaine où les légendes de la musique se succèdent  au Théâtre de la mer. Salif Keita y reforme le groupe mythique malien Les Ambassadeurs. Dans le Biterrois, la 15ème édition du festival des Nuits de la Terrasse mêle avec un bonheur certain musique,  théâtre et poésie dans La Communauté de communes Orb et Taurou.

Catherine Corsini au Diagonal

Catherine Corsini au Diagonal

La meilleure veine rock de Seattle débarque à Montpellier avec un concert de Mark Lanegan ex-complice de Kurt Cobain au Rockstore. Au Diagonal, Catherine Corsini présente son dernier film La belle saison. Une histoire d’amour entre deux femmes en pleine éclosion du féminisme.

Tuggener au Pavillon Populaire

Tuggener au Pavillon Populaire

Septembre. La grande exposition d’été du Musée Fabre révèle l’Âge d’Or de la peinture à Naples, mettant en lumière un foyer artistique majeur au XVIIe siècle. Au Pavillon Populaire, on touche la réalité des ouvriers avec Fabrik : une épopée industrielle 1933/1953, l’exposition consacrée au photographe Jakob Tuggener. Invité par la librairie Sauramps, Boualem Sansal présente son roman 2084 la fin du monde. A Sérignan, Le Musée d’art contemporain propose un nouvel accrochage de sa collection et se prépare à son extension.

Octobre. Lors des Nuits Zébrées de Radio Nova, Ebony Bones enflamme le Zénith. Didier Castino présente Après le silence, futur Prix du 1er roman à la librairie Le Grain des mots. Mis en scène par Thom Luz When I Die, ouvre la saison du théâtre de La Vignette. Le Domaine d’O programme L’art du Théâtre de Pascal Rambert mis en scène par Julien Bouffier. Philippe Saurel présente sa politique culturelle dans les murs en chantier du futur Centre d’art contemporain.

When I Die Mms en scène par Thom Luz Théâtre  La vignette

When I Die Mms en scène par Thom Luz Théâtre La vignette

Novembre. En résidence à Sortie Ouest, Charles Tordjman adapte Le Monologue du Nous d’après Bernard Noël. L’opéra Comédie rend hommage aux musiques interdites. La scène nationale de Sète présente la création de Yan Lauwers, Le poète aveugle. Rodrigo Garcia livre sa première création au CDN, élabore un langage scénique singulier et radical, Le festival Dernier cri dresse un état de la culture techno à Montpellier. Le grand poète et passeur Jean Joubert tire sa révérence.

Ad noctum, de Christian Rizzo

Ad noctum, de Christian Rizzo

Décembre. Jacques Allaire adapte Le dernier contingent au Théâtre de Sète. On plonge en eau profonde dans un spectacle parlant et silencieux. Ad Noctum, second volet du triptyque chorégraphique de Christian Rizzo nous convie à traverser le temps avec un duo mémorable.

A n’en pas douter, la valeur des pratiques culturelles ne cessera de susciter débat et controverse dans le monde brûlant de 2016.

JMDH

Source La Marseillaise

Voir aussi ;  Culture Hérault 2015 Rétrospective #1 Rubrique Théâtre, rubrique Festival, rubrique Cinéma, rubrique Artrubrique Photo, rubrique Danse, rubrique Exposition, rubrique Livres, Littératures, rubrique Musique, rubrique Politique culturelle,

1. M. Stanzione au Musée Fabre. 2. Jean Joubert. 3. Salif Keita à Fiest’A Sète 4. Ad Noctum de C Rizzo. dr