Un an d’arts sur les chapeaux de roues et parfois sur les jantes

Culture Languedoc


2016 fut une année de rebondissements dans le domaine des politiques culturelles impactées par la réforme territoriale. Cette rétrospective se concentre sur l’énergie artistique qui demeure et doit plus que jamais être défendue.

La chorégraphie restitue la dimension comique de l’oeuvre. Photo Marc Ginot

La boite à joujoux. Photo Marc Ginot

Janvier. Fondé sur les écritures contemporaines le festival Marseillais Actoral fait escale à Montpellier à l’invitation de Rodrigo García. Dirigé par Hubert Colas, le festival propose des rencontres inédites et surprenantes entre des auteurs, on retient notamment la performance du jeune chorégraphe croate, Matija Ferlin, celle de Anne-James Chaton à la Panacée et la rayonnante présence de Lydie Salvayre. A l’Opéra Comédie, l’ONM et Montpellier Danse s’associent autour de l’univers onirique de Debussy. Le chorégraphe Hamid El Kalmouse livre une version inédite de La boite à Joujoux.  Invité par la librairie Sauramps, l’auteur américain des Appalaches Ron Rash évoque son oeuvre de roc à Montpellier.

agnes-jaoui-j-ai-tres-envie-que-la-musique-fasse-partie-integrante-de-mes-films,M227098Février. Le Sonambule innove à Gignac avec un BD concert initié par le groupe rock Skeleton Band.  Au théâtre La Vignette à Montpellier la compagnie Moébus, s’attaque à la figure du bouc émissaire avec Pharmakos. Dans La brebis galeuse de Celestini donnée à Béziers et mis en scène par Dag Jeanneret à sortieOuest, Nicola superbement interprété par Christian Mazzuchini rêve de supermarchés merveilleux, de films intergalactiques, de chansons à la guimauve et de femmes dociles. La réalisatrice actrice et chanteuse, Agnès Jaoui interprète son dernier album Nostalgias au Théâtre de Sète.

3e volet de La France vue d’ici pour la 8e édition du festival sétois . Photo Patrice Terraz

3e volet de La France vue d’ici pour la 8e édition du festival sétois . Photo Patrice Terraz

Mars. La documentaliste néerlandaise Heddy Honigmann, le polonais Jerzy Skolimowski, l’algérien Farid Bentoumi, l’écrivain et réalisateur français Pascal Bonitzer, comptent parmi les invités du Festival de cinéma Itinérances d’Alès qui place le cirque et la musique au coeur de sa 34e édition. Quatre photographes chiliens tirent le portrait de Sète dans le cadre de la 8e édition du festival ImageSingulières. L’équipe célèbre les 30 ans de l’Agence VU à travers un coup de projecteurs sur sept grands photographes espagnols. L’Espagnol Alberto Garcia-Alix et le Suédois Anders Petersen confrontent leur regard. Au Corum, la mise en scène de l’Opéra Bouffe Geneviève de Brabant par Carlos Wagner reconduit sans mignardise l’immédiateté sensible d’Offenbach vers de nouvelles potentialités.

Marlène Monteiros Freitas

Marlène Monteiros Freitas « Jaguar »

Avril. Invité par Montpellier Danse, la chorégraphe Marlène Monteiros Freitas pose  ses valises pour une semaine à Montpellier. Ses figures du grotesque et son esprit subversif et sensible transpercent les murs. Elle  présente Jaguar, à La Vignette et Paradis au CDN hTh. Le plasticien brésilien Mauricio Oliveira fait étape à l’hôpital de Lodève où ses travaux sont exposés. Invitée par la librairie  L’Échappée belle, Patti Smith débarque à Sète pour une lecture de son dernier opus M Train qui dessine la carte de son existence. A Pézenas, la 17e édition du festival de chanson le Printival met à l’honneur la chanson francophone dans toute sa diversité.

L' Orchestre arabo-andalou de Fès

L’ Orchestre arabo-andalou de Fès

Mai. Le 11e festival Arabesques met en lumière la richesse des cultures arabes. Il débute avec la présence exceptionnelle de l’Orchestre arabo-andalou de Fès à l’Opéra Comédie. L’hypnotisante outiste syrienne Waed Bouhassoun, offre un superbe récital. Au Théâtre Jean-Claude-Carrière, elle chante des poèmes d’Adonis, Mansur al-Hajjal, d’al-Mulawwah, et d’Ibn Arabi sur ses propres compositions. Le thème des Vanités revu et corrigé par huit artistes contemporains donne lieu à une expo au musée d’Arts et d’archéologie aux Matelles. La Comédie du Livre de Montpellier convoque les meilleures plumes de l’Italie pour une édition ardente. A Sérignan, le Mrac pousse les murs avec la complicité de l’artiste contemporain, Bruno Peinado.

1376689_506_obj9181828-1_667x333Juin. Le Musée Fabre de Montpellier est à l’initiative d’une rétrospective internationale consacrée à l’une des figures majeures du pré-impressionnisme. L’exposition Frédéric Bazille,  la jeunesse de l’impressionnisme, est organisée avec le musée d’Orsay à Paris et la National Gallery of Art de Washington. Elle présente les travaux de ses contemporains (Delacroix, Courbet, Corot, Manet, Monet, Renoir, Sisley…). François Guérif est l’invité d’honneur du Firn à Frontignan à l’occasion des 30 ans de la collection Rivages/Noir. Autour du thème Mort de rire, cette 19e édition reçoit la participation exceptionnelle de quatre auteurs américains venant pour la première fois en France : Christa Faust, Daniel Friedman J. David Osborne et P.G. Sturges.

« Le Sacre du Printemps », une chorégraphie de Pina Bausch, interprétée par le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch dans les Arènes de Nîmes.

« Le Sacre du Printemps », une chorégraphie de Pina Bausch, interprétée par le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch dans les Arènes de Nîmes.

Aux Arènes de Nîmes, la chorégraphe Pina Bausch s’offre un triomphe posthume avec la reprise de Café Müller et  du  Sacre du printemps accompagnés par un orchestre de 100 musiciens. The Encounter, première française de l’auteur britannique Simon Mc Burney embarque le public du Printemps des Comédiens au fin fond de la forêt amazonienne pour y vivre une expérience onirique qui frappe à la porte du réel. Proposé par hTh, Nowhere, la performance en solo du  chef Marino Formenti, ouvre un espace musical urbain de sept jours où le temps s’abolit.

Albert Ibokwe Khoza dans une chorégraphe performance de Robyn Orlin

Albert Ibokwe Khoza dans une chorégraphe performance de Robyn Orlin

Juillet. Avec Du désir d’horizons présentée au Festival Montpellier Danse, Salia Sanou approche l’indicible et l’absurde condition de vie d’un camp de réfugiés. La rencontre inévitable entre le performer Albert Ibokwe Khoza et la chorégraphe sud africaine Robyn Orlin nous transporte dans la radicalité de l’histoire. La 26e édition du Festival de Thau qui mixe cultures musicales de la planète et conscience écologique affirme sa singularité. La programmation  s’affiche avec une forte présence africaine doublée d’une thématique sur les femmes engagées à l’image des Amazones d’Afrique. Cent poètes traversent les rives tels des prophètes de la paix, pour investir la ville de Sète à l’occasion du Festival Voix Vives en Méditerranée. Le Festival de Radio France défie la peur sur le thème Voyage en Orient, à l’instar de la soirée d’ouverture Mille et quelques nuits réunissant Lambert Wilson, Karine Deshayes, Michael Schønwandt et l’Orchestre national de Montpellier autour des secrets de Shéhérazade.

Ballake Sissoko & Vincent Ségal

Ballake Sissoko & Vincent Ségal

Août. Fiest’A Sète poursuit le défrichage des musiques du  monde associant fraîcheur et pertinence musicale inédites comme la rencontre entre le Libanais Bachar Mar-Khalife et la sublime Natacha Atlas où celle entre Ballake Sissoko & Vincent Ségal.

Patrick Boucheron aux Chapiteaux du livre

Patrick Boucheron aux Chapiteaux du livre

Septembre. A sortieOuest, la rentrée culturelle se fête en lecture avec Les Chapiteaux du Livre. Les auteurs invités à Béziers s’emparent de l’histoire contemporaine pour la mettre en débat, s’y retrouvent notamment Patrick Boucheron, Chloé Delaume, Jean-Hugues Oppel.

Au Cinemed Jo sol Antigone D'or 2016

Au Cinemed Jo sol Antigone D’or 2016

Octobre. Avec une vingtaine de films projetés, le Cinemed consacre cette année une large place à l’émergence cinématographique tunisienne. Présidé par Laetitia Casta, le jury  de  la 38ème  édition du Cinemed attribue le prix de l’Antigone d’or à Vivre et autres fictions  de Jo Sol.

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Hearing de Koohestani au Théâtre La Vignette

Novembre. Le pôle culturel de l’université Paul-Valéry et le Théâtre La Vignette reçoivent le dramaturge iranien Amir Reza Koohestani pour deux jours. Le Rockstore fête ses 30 ans. A cette occasion la salle de concert mythique de Montpellier concocte une programmation béton et éclectique sur un mois complet.

Dave Clarke I love Tecno

Dave Clarke I love Techno

Décembre. Laurent Garnier,   Dave Clarke, Ben Klock, Marcel Dettman… Les plus grands noms de la techno se retrouvent au Parc Expo de Montpellier pour I Love Techno Europe. Le cinéaste Costa-Gavras évoque la première partie de sa carrière à Montpellier à la Médiathèque Fellini.

Jean-Marie Dinh

Source La Marseillaise 30 /12/2016

Voir aussi ; Culture Hérault 2015 Rétrospective #2  Rubrique Théâtre, rubrique Festival, rubrique Cinéma, rubrique Artrubrique Photo, rubrique Danse, rubrique Exposition, rubrique Livres, Littératures, rubrique Musique, rubrique Politique culturelle,

Etrange et fabuleux voyage sur la planète de Ziggy Stardust

David Bowie séance de maquillage devant un miroir rond . Photo Mike Rock  Ecosse 1973.

David Bowie séance de maquillage devant un miroir rond . Photo Mike Rock Ecosse 1973.

L’exposition  Life On Mars  du photographe Mike Rock nous plonge en 40 clichés dans l’intimité de David Bowie entre 1972 et 1973, une période charnière de sa carrière qui voit naître le personnage de Ziggy Stardust. A découvrir en exclusivité Au Multiple à Toulouse jusqu’au 15 janvier 2017.

Sur la porte de l’immense hangar du Multiple, encore destiné il y a peu, au stockage des chars du carnaval de Toulouse, s’affiche l’image de Ziggy, icône absolue du glam rock. L’événement à quelque chose de surnaturel et d’étrange comme si le personnage avait choisi ce cadre industriel pour opérer son retour.

On apprend que cette exposition exceptionnelle organisée par Autantyk fut le fruit de plusieurs coïncidences. A l’origine, l’exposition devait se dérouler à Barcelone, mais la disparition prématurée de l’artiste le 10 janvier dernier,  en a décidé autrement. Une fois le contrat passé, Patrick Thaunay, producteur de l’expo qui développe différents projets sur le lieu, découvre que Serge Friand, un des artistes abrités au Multiple, se trouve être le président du David Bowie Fan club Toulouse.  Propulsé commissaire de l’expo, celui-ci s’implique à 200% dans le projet qui aura été monté en six mois. En partenariat avec le photographe Mike Rock, il contribue grâce aux perles de sa collection personnelle à rendre le parcours captivant.

 

IMG_2648Les mutations du personnage
Les photographies jamais montrées jusqu’alors s’intègrent dans une scénographie, signée Lorena Acin, inspirée du tournage  du  célèbre clip Life on Mars. Le 12 mai 1973, Mike Rock immortalise la scène,  Bowie y figure dans un impeccable costume bleu ciel avec chemise rayée noir et blanc et cravate à pois. « Ce qui est fantastique sur la période que couvre précisément l’exposition, c’est de suivre la création du personnage de Ziggy, explique Serge Friand, elle passe par trois étapes, il y eut d’abord, Major Tom, puis Starman et enfin Ziggy. »

Bowie présente pour la première fois son alter ego en juillet 1972 comme un messager humain d’une intelligence extraterrestre cherchant à transmettre à l’humanité, un message d’amour et de paix.  Face à l’étrange, on ramène naturellement l’inexplicable à des faits connus, à une expérience préalable et par là, au passé que l’expo rend  très palpable. Le cas d’une visiteuse de la première heure, dame sexagénaire, très émue de se trouver là en témoigne : « Moi et mon mari on a toujours été des fans de Bowie. Mon mari est mort mais je sais que ma présence ici est un cadeau pour lui. C’est formidable d’avoir la primeur à Toulouse

Mike Rock présent au Multiple de Toulouse pour l’exposition Life on Mars Photo France 3

Mike Rock présent au Multiple de Toulouse pour l’exposition Life on Mars Photo France 3

Parmi la dizaine de photographes ayant côtoyé Bowie, Mike Rock est son photographe attitré. Il suit l’artiste dans son quotidien. Ce que révèle un certain nombre de photos où l’on découvre la star en train de lire dans le train, téléphonant de l’Hôtel Plaza après son premier concert à New York, ou méditant entre deux concerts en Ecosse.

« David Bowie a été mon ami pendant 44 ans. Il a eu un impact énorme sur ma carrière et ma sensibilité, confie le photographe Mike Rock très proche de la star, il est aussi – à mes yeux – l’artiste le plus important de ma génération, un véritable révolutionnaire culturel. Il a changé tant de choses… Non seulement dans la musique, l’art, la mode… mais aussi dans la façon dont les gens se voient »  indique le photographe en ajoutant, « Bowie a donné aux hommes la possibilité de dévoiler une facette plus soft. Pas seulement dans leur sexualité mais aussi dans leur attitude sensorielle. Il a rendu l’androgyne beau. »

Le 3 juillet 1973, Bowie « tue » Ziggy sur la scène de l’Hammersmith Odeon, avant d’entamer un nouveau parcours vers Rock ‘n’ Roll Suicide et de nouvelles identités…

Jean-Marie Dinh

 

Autantyk favorise la place de l’Art dans les PME

 

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L’exposition, organisée par Autantyk se déroule au Multiple, une halle industrielle qui accueille toutes sortes de projets. Autantyk a pour mission de réinventer le monde des PME pour améliorer leur performance économique tout en privilégiant la collaboration et l’épanouissement au travail. La structure expérimente de nouveaux lieux et espaces de travail et accompagne des PME dans leur stratégie du changement et dans la mutualisation de moyens. « Nous décloisonnons le monde de l’entreprise avec l’environnement culturel et artistique, indique son directeur Patrick Thaunay durant les six mois de préparation de l’expo on a travaillé ensemble sans avoir un seul conflit. » Du grand art !

« Life on Mars  » de Mick Rock jusqu’au 15 /01/2017. Le Multiple 27 bis allée Maurice-Sarraut, Toulouse (31). De 10h à 19h30 tous les jours sauf les lundis et jours fériés. Informations :  http://www.lifeonmars.eu

Source La Marseillaise 10/12/2016

Voir aussi : Rubrique Exposition, rubrique Photo, rubrique Musique,

Les stars de la techno in the room au Parc expo

blu-rayI Love Techno Europe reçoit les plus grands DJs de la scène internationale samedi 10 au Parc expo de Montpellier.

Né en 1995, I Love Techno est devenu au fil des éditions une institution dans le monde de l’électro. Ce festival a toujours été précurseur. Il a accueilli les plus grands DJs tel Richie Hawtin, The Prodigy, Justice ou encore Daft Punk. Développé en Belgique, il pose ses enceintes à Montpellier en 2011 en atteignant une fréquentation de 10 000 personne qui n’a cessé de croître pour atteindre 36 000 personnes en 2014 année où, victime de son succès, le festival est annulé pour des raisons de sécurité.
Bien que n’ayant pas rattrapé tous les déçus, le redémarrage en 2015, reste encourageant avec 20 000 personnes. Qu’en sera-t-il cette année ?

« Difficile de le savoir, indique le président de Live Nation France Festivals Armel Campagna, auparavant on avait 70% des réservations 7 jours avant l’événement, aujourd’hui nous n’avons plus de visibilité avant que les portes ne s’ouvrent. »
Côté logistique et notamment technique, tout est calé. La place du show, comme les créations lumières et les scénographies, distinguent par leur qualité cette manifestation. Un travail de terrain en lien avec les artistes du territoire est aussi apprécié. Il a bénéficié du soutien de la Métropole de Montpellier qui s’est impliquée en organisant un contest associant différents lieux de la ville pour valoriser les jeunes DJs du territoire qui se produiront samedi en warm up sur la Green Room.
Côté sécu et prévention aucun problème assure Armel Campagna : « Il faut éviter la stigmatisation en associant systématiquement les drogues à la techno. Sinon c’est un véritable hôpital de campagne. Si on est malade, mieux vaut venir à I love techno qu’au urgence. »

Mais l’argument majeur demeure la concentration des plus grandes stars  du genre dans le périmètre : Ben Klock, Marcel Dettmann, Dave Clarke, Laurent Garnier pour ne citer qu’eux.

JMDH

Service de tram et navette renforcé toute la nuit.

Source : La Marseillaise 09/12/2016

Voir aussi : Rubrique Musique,rubrique FestivalDernier cri, le festival qui laisse sans voixDernier cri. État de la culture techno, rubrique Montpellier, La Métropole berce la musique électro,

 

Kléber Mequida : « Nous maintenons l’orientation et le budget culturel en 2017 »

Kléber Mesquida : "«?Nous reconduirons l’actuel directeur de sortieOuest dans ses fonctions dans le cadre de l’Epic Hérault Culture?»

Kléber Mesquida : « « Nous reconduirons l’actuel directeur de sortieOuest dans ses fonctions dans le cadre de l’Epic Hérault Culture »

Le président du Conseil départemental de l’Hérault Kléber Mesquida (PS) revient sur le volet culture du transfert de compétences entre le Département et la Métropole de Montpellier ainsi que sur les incidences de l’accord qui devrait être scellé jeudi 8 décembre lors de la dernière rencontre à la Chambre régionale des comptes.

 

Les négociations difficiles que vous avez entreprises avec Philippe Saurel autour de la compétence culturelle sont à l’origine de profondes inquiétudes notamment autour de l’avenir de sortieOuest. Pouvez-vous éclaircir la situation ?

Je constate une certaine agitation dont le dessein m’apparaît assez politique. J’ai répondu par courrier au Collectif des spectateurs de sortieOuest pour leur préciser l’attachement que le Conseil départemental porte à la culture. Il n’est pas question d’abandonner sortieOuest. J’en veux pour preuve le budget constant pour 2017 que nous maintenons sur la base de 2016 ; soit 810 000 euros. Cela dans un contexte, c’est important de le préciser, où le Département de l’Hérault se doit de réduire son budget de 54 millions d’euros en 2017. Le budget culturel global est maintenu autour de 12 M.

L’association sortieOuest sera-t-elle dissoute ?

Oui, l’association laissera place à l’EPIC Hérault Culture dans lequel s’intégreront les activités culturelles du Domaine de Bayssan, et probablement d’autres structures ayant la même vocation comme la Cigalière à Sérignan…

Que va-t-il advenir du personnel de l’association ?

L’EPIC Hérault Culture, permet la gestion d’une activité de service public de nature industrielle et commerciale. Il intégrera tous les personnels qui dépendront de la comptabilité publique. Ce type d’établissement ne permet pas les déficits.

Cela pourrait avoir pour conséquence de faire perdre à sortieOuest son label de scène conventionnée attribué par l’Etat à un projet spécifique ?

Dans le cadre des négociations nous sommes également en contact avec l’Etat et la Région Occitanie qui pourraient renforcer leur participation notamment financière.

Cela ne présume pas nécessairement de la reconduite du projet mené actuellement ?

Il n’y a aucune raison de modifier ce projet qui répond bien à la politique culturelle conduite par le département et garantit un service public de la culture sur le territoire. Nous avons l’intention de reconduire les fonctions de l’actuel directeur dans le cadre de la nouvelle structure.

Concernant les programmations de saisons du Domaine d’O à Montpellier, que va-t-il se passer ?

A défaut d’accord, la Métropole de Montpellier devrait hériter de la compétence culturelle sur le haut du Domaine. C’est-à-dire du Théâtre Jean-Claude Carrière et de l’Amphithéâtre d’O.

Quid du Théâtre d’O ?

La salle du Théâtre D’O deviendra une salle de réunion et de réception ce qui constitue déjà une partie de sa vocation.

Quel avenir pour les festivals ?

Nous avons proposé à la Métropole de conserver trois mois de programmation pour assurer leur pérennité, la négociation n’est pas totalement terminée.

Là encore que devient le personnel ?

Dans le cadre du transfert de compétences le personnel sera affecté à des tâches équivalentes. Nous allons lancer un appel au volontariat et nous nous tiendrons à l’écoute en prenant en compte les critères d’ancienneté, la situation familiale… Nous mettrons en application le droit du travail.

Le travail de communication n’a-t-il pas fait défaut justement, pour accompagner les changements ?

C’est possible. Cela a sans doute favorisé les crispations.

Il semble que le transfert concernera 8 compétences. Les agents concernés dans le secteur social craignent un recul de la qualité du service rendu…

Dans un premier temps il peut y avoir un manque de visibilité pour savoir à quel guichet s’adresser mais l’usager bénéficiera des mêmes services et la gestion de l’APA (NDLR Allocation personnalisée d’autonomie) demeurera dans sa totalité départementale.

Recueilli par J-M Dinh

Source : La Marseillaise 06/12/2016

Voir aussi : Rubrique Politique, Politique culturelleDernière saison d’hiver au Domaine d’O ?, Politique Locale, rubrique ThéâtresortieOuest un théâtre de toile et d’étoiles reconnu et défendu, Dossier. Théâtre en péril, fin d’un modèle à Montpellier et dans l’Hérault, SortieOuest archives, Rubrique Rencontre, Béziers, le débat déconstruit la mystification,  rubrique Montpellier,

 

Jeff Mills et l’Orchestre du Capitole

Jeff Mills et l'Orcherstre du Capitole de Toulouse. Photo JMDI

Jeff Mills et l’Orchestre du Capitole de Toulouse. Photo JMDI

Concert Toulouse
Le pape de Dédroit au touché légendaire mixe avec l’Orchestre national du Capitole dirigé par Christophe Mangou. Ce soir à la Halles aux grains

Light from the Outside World marque la première collaboration entre le DJ Jeff Mills et l’Orchestre national du Capitole de Toulouse dirigé par Christophe Mangou. Une expérience hors du commun, mêlant l’effectif symphonique aux platines, le son aux lumières, l’acoustique au sample.

Né en 1963 à Détroit, berceau de la culture électronique nord-américaine, où l’on prend la musique au sérieux, le Jeff Mills est l’un des pionniers de la musique techno. Il était d’Underground Resistance, un  mouvement s’appuyant sur un l’engagement social qui a développé une forme de radicalisme artistique. Il suffit d’écouter The Bells, et les inoubliables Amazon et Sonic Destroyer, issus de cette  l’époque, pour s’en convaincre. Jeff Mills est à la source du genre. Mais comme tous les grands artistes, le défi est d’avancer là où on n’est pas attendu.

Capter et redéfinir
Avec plus de 25 cinq ans de pratique musicale, Mills a toujours su évoluer et surprendre en se frottant à différents styles. Son répertoire passe des titres amples et mélodieux comme Imagine et The March,  à de la techno deep et classieuse Gamma Player, ou à des morceaux tirés de ses bandes originales Entrance to Metropolis, Keaton’s Theme.

L’artiste développe un goût prononcé pour les compositions avant-gardiste Medium C ou l’obsédant Man From Tomorrow, sans oublier bien sûr des hymnes dancefloor. Mais il ne faut pas se méprendre, sa musique n’est pas une musique de club, c’est un art total et engagé, qui regroupe plusieurs disciplines et différents concepts.

Jeff Mills ne s’est jamais arrêté. Il parcours le monde fait des escales, parfois prolongées comme à Berlin qu’il quitte  en estimant le schéma trop figé. « On fait de la techno là-bas comme on fabrique des stylos ». A l’instar des artistes hors normes tels Franc Zappa ou Elvis Costello, Jeff Mills initie un projet orchestrale en 2005 et poursuit dans cette voie  en Norvège en 2011 avec l’Orchestre symphonique de Stavanger  déjà dirigé par Christophe Mangou.

Jeff Mills et le chef français l’interprètent ensuite à la Salle Pleyel à Paris en 2012, puis tourne dans le monde. Jeff Mills est reconnu pour sa technicité hors-pair il a développé une gestuel quasi instinctive à trois platines.

Les petits veinards ayant assisté au premier concert mettant en présence le maître de Détroit avec un Orchestre symphonique  ( celui Montpellier) sous la baguette d’Alain Altinog, au Pont du Gard en 2006, s’en souviennent encore. Gageons qu’ils sont prêts à faire le déplacement vers la ville rose. Il reste encore quelques places !

JMDH

Une rencontre avant-concert avec le chef d’orchestre Christophe Mangou, est organisée ce soir de 18h45 à 19h15 à la Halle aux grains Renseignements : (0)5.62.27.62.0
www.theatreducapitole.fr.

Source La Marseillaise 30/11/2016

Voir aussi : Rubrique Musique, rubrique FestivalDernier cri, le festival qui laisse sans voixDernier cri. État de la culture techno, rubrique