Kléber Mequida : « Nous maintenons l’orientation et le budget culturel en 2017 »

Kléber Mesquida : "«?Nous reconduirons l’actuel directeur de sortieOuest dans ses fonctions dans le cadre de l’Epic Hérault Culture?»

Kléber Mesquida : « « Nous reconduirons l’actuel directeur de sortieOuest dans ses fonctions dans le cadre de l’Epic Hérault Culture »

Le président du Conseil départemental de l’Hérault Kléber Mesquida (PS) revient sur le volet culture du transfert de compétences entre le Département et la Métropole de Montpellier ainsi que sur les incidences de l’accord qui devrait être scellé jeudi 8 décembre lors de la dernière rencontre à la Chambre régionale des comptes.

 

Les négociations difficiles que vous avez entreprises avec Philippe Saurel autour de la compétence culturelle sont à l’origine de profondes inquiétudes notamment autour de l’avenir de sortieOuest. Pouvez-vous éclaircir la situation ?

Je constate une certaine agitation dont le dessein m’apparaît assez politique. J’ai répondu par courrier au Collectif des spectateurs de sortieOuest pour leur préciser l’attachement que le Conseil départemental porte à la culture. Il n’est pas question d’abandonner sortieOuest. J’en veux pour preuve le budget constant pour 2017 que nous maintenons sur la base de 2016 ; soit 810 000 euros. Cela dans un contexte, c’est important de le préciser, où le Département de l’Hérault se doit de réduire son budget de 54 millions d’euros en 2017. Le budget culturel global est maintenu autour de 12 M.

L’association sortieOuest sera-t-elle dissoute ?

Oui, l’association laissera place à l’EPIC Hérault Culture dans lequel s’intégreront les activités culturelles du Domaine de Bayssan, et probablement d’autres structures ayant la même vocation comme la Cigalière à Sérignan…

Que va-t-il advenir du personnel de l’association ?

L’EPIC Hérault Culture, permet la gestion d’une activité de service public de nature industrielle et commerciale. Il intégrera tous les personnels qui dépendront de la comptabilité publique. Ce type d’établissement ne permet pas les déficits.

Cela pourrait avoir pour conséquence de faire perdre à sortieOuest son label de scène conventionnée attribué par l’Etat à un projet spécifique ?

Dans le cadre des négociations nous sommes également en contact avec l’Etat et la Région Occitanie qui pourraient renforcer leur participation notamment financière.

Cela ne présume pas nécessairement de la reconduite du projet mené actuellement ?

Il n’y a aucune raison de modifier ce projet qui répond bien à la politique culturelle conduite par le département et garantit un service public de la culture sur le territoire. Nous avons l’intention de reconduire les fonctions de l’actuel directeur dans le cadre de la nouvelle structure.

Concernant les programmations de saisons du Domaine d’O à Montpellier, que va-t-il se passer ?

A défaut d’accord, la Métropole de Montpellier devrait hériter de la compétence culturelle sur le haut du Domaine. C’est-à-dire du Théâtre Jean-Claude Carrière et de l’Amphithéâtre d’O.

Quid du Théâtre d’O ?

La salle du Théâtre D’O deviendra une salle de réunion et de réception ce qui constitue déjà une partie de sa vocation.

Quel avenir pour les festivals ?

Nous avons proposé à la Métropole de conserver trois mois de programmation pour assurer leur pérennité, la négociation n’est pas totalement terminée.

Là encore que devient le personnel ?

Dans le cadre du transfert de compétences le personnel sera affecté à des tâches équivalentes. Nous allons lancer un appel au volontariat et nous nous tiendrons à l’écoute en prenant en compte les critères d’ancienneté, la situation familiale… Nous mettrons en application le droit du travail.

Le travail de communication n’a-t-il pas fait défaut justement, pour accompagner les changements ?

C’est possible. Cela a sans doute favorisé les crispations.

Il semble que le transfert concernera 8 compétences. Les agents concernés dans le secteur social craignent un recul de la qualité du service rendu…

Dans un premier temps il peut y avoir un manque de visibilité pour savoir à quel guichet s’adresser mais l’usager bénéficiera des mêmes services et la gestion de l’APA (NDLR Allocation personnalisée d’autonomie) demeurera dans sa totalité départementale.

Recueilli par J-M Dinh

Source : La Marseillaise 06/12/2016

Voir aussi : Rubrique Politique, Politique culturelleDernière saison d’hiver au Domaine d’O ?, Politique Locale, rubrique ThéâtresortieOuest un théâtre de toile et d’étoiles reconnu et défendu, Dossier. Théâtre en péril, fin d’un modèle à Montpellier et dans l’Hérault, SortieOuest archives, Rubrique Rencontre, Béziers, le débat déconstruit la mystification,  rubrique Montpellier,

 

Saurel Métropole : Mise en cohérence de la politique culturelle

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La campagne des Régionales déplace le centre de gravité. Photo dr

Montpellier. Philippe Saurel place la culture comme pilier de la politique de la ville et de la métropole et avance sa méthode pour y parvenir.

Convoquée dans les locaux de l’Hôtel Montcalm, la presse a essuyé hier les plâtres du futur Centre d’art contemporain de la Métropole, à l’occasion de la présentation de la politique culturelle initiée par le président de l’établissement de coopération intercommunale. Seul à la tribune, un premier rang d’élus assis face à lui, et une bonne moitié de l’auditoire resté debout faute de chaises suffisantes, Philippe Saurel a tracé les grandes orientations de sa politique culturelle et des changements attenant à la rénovation tout en précisant qu’il inscrivait son action dans la continuité des grandes heures culturelles frêchiennes.

Dans cet esprit, le budget consacré à la culture (50 millions pour la Métropole ; 10,4 millions pour la Ville) demeure un des plus important en France, avec l’objectif renouvelé d’un rayonnement susceptible de porter ombrage au roi soleil.

C’est en s’attachant à la gestion quotidienne de la chose publique, dimension politique : « une culture pour tous et pour chacun » et cadrage de l’exécutif : « Il n’y a pas de chapelle ni de République autonomes. S’il devait y en avoir une, ce serait la ville elle-même…» que Philippe Saurel signifie sa volonté de rupture. Au cours de sa première année aux manettes, celle-ci s’est illustrée de manière plutôt brutale dans le secteur culturel. Certains projets artistiques comme celui de La Chapelle ou le festival Hybrides en ont durement pâti.

L’éviction  sans ambages d’acteurs reconnus a par ailleurs contribué à créer un climat tendu dans la sphère culturelle montpelliéraine déjà fragilisée par la crise générale que traverse le secteur. Cela ne contribue certes pas à la construction d’une offre artistique pertinente et attractive. Cependant, le temps a certainement réduit l’amertume, et le cadre de la campagne du candidat Saurel aux Régionales, déplacé le centre de gravité. « Mes déplacements dans la grande région m’ont appris l’humilité

Construction politique

Au coeur du futur Centre d’Art contemporain dont l’ouverture est prévue au premier semestre 2019, le président de la Métropole a tracé un vaste panorama des grands chantiers en cours. Le conservatoire à rayonnement régional sur le site de l’ancienne maternité Grasset, (ouverture janvier 2020), l’aménagement des archives municipales de la ville dans l’ancien bâtiment des archives départementales (ouverture début 2018), un projet de réhabilitation de la cave coopérative de Murviel-lès-Montpellier qui sera dédié à l’archéologie, la rénovation de la salle Louis Feuillade à la Paillade destinée aux cultures urbaines. Le développement des arts est envisagé à travers l’aménagement d’un tracé de douze étapes le long des lignes de tram.

Pour mettre en oeuvre ce programme la Métropole poursuit sa phase de recrutement et recherche notamment un nouveau directeur pour le Cinemed ainsi que pour le Centre d’art contemporain. « Ils devront être pro dans leur domaine et intégrer la vision culturelle de la métropole en synergie avec tous les acteurs

Tout est dans « intégrer » car il paraît difficile, voire contre productif, de corseter toutes les structures et les acteurs artistiques dans une vision unique. Si elle s’avère nécessaire, l’étape de mise en cohérence de l’action politique n’assure pas pour autant la qualité de l’offre culturelle et artistique de la Métropole. C’est forts de leur liberté de surprendre et de se confronter que les artistes donne du sens et de l’intensité à la vie commune et donc à la vie politique.

Jean-Marie Dinh

Source La Marseillaise 03/10/2015

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Montpellier, rubrique Politique, Politique Locale, Politique culturelle,