Jacque Généreux . Nous sommes mondialement gouvernés par des aveugles

Un manuel d’éducation citoyen par Jacques Généreux. Photo dr

Un manuel d’éducation citoyen par Jacques Généreux. Photo dr

Essai :
Avec la «Déconnomie» Jacques Généreux démontre la bêtise de la théorie économique dominante et tente d’en expliquer les raisons. Nous sommes tous concernés…

Une crise ne constitue jamais  un événement exceptionnel et exogène au système économique nous rappelle Jacques Généreux membre des Economistes atterrés, avant d’aborder la nature du nouveau cadre systémique dans lequel prospère les folies politiques en temps de crise. La Grèce à qui la Troïka n’a laissé pour seule alternative, que le maintien des politiques absurdes qui ont aggravé la crise au lieu de la résorber, en est un bon exemple.
Le professeur d’économie à Science Po revient rapidement sur la forme de capitalisme qui s’est imposée depuis les années 80 à savoir le capitalisme financiarisé.   « Système dans lequel l’abolition des frontières économiques nationales et la dérégulation de la finance confèrent aux actionnaires le pouvoir d’exiger un taux de rendement capital insoutenable tant pour l’économie que pour l’écosystème, les salariés et la démocratie.» Le bilan dressé de ce système s’avère comme l’on sait, totalement négatif, sauf pour les 10% des plus riches qui ont accaparé l’essentiel des ressources mondiales.
Le fait que tout ce qui reste utile à  l’équilibre et à la paix tient aux lois, mesures et institutions qui limitent le pouvoir de l’argent, pousse Jacques Généreux à envisager les raisons auxquelles tiennent la persistance de ce système calamiteux.

Il en dénombre trois : « 1. Il n’y a pas d’alternative, les politiques sont impuissantes face à l’inéluctable mondialisation de l’économie ; 2. d’autres voies sont possibles, mais leur accès est interdit par des élites dirigeantes au service des plus riche; 3. nous sommes gagnés par une épidémie d’incompétence et de bêtise, depuis le sommet qui gouverne la société jusqu’à la base populaire qui, en démocratie, choisit ses dirigeants

Le désastre de notre ignorance
La première raison est vite démontée. N’importe quel gouvernement souverain pourrait réguler la finance, plafonner le rendement du capital et limité l’exposition de son pays au dumping fiscal et social. La deuxième raison implique de trouver des contournements. Quand à la 3eme, l’auteur nous invite à s’interroger pas seulement sur les motifs cachés des politiques économiques mais aussi sur l’intelligence et les compétences des économistes qui les conçoivent, des journalistes qui les promeuvent, des dirigeants qui les mettent en oeuvre et, pour finir, de nous tous, citoyens qui lisons, écoutons ou élisons les précédents.

L’intelligence n’est pas un réflexe c’est un effort dont il faut ressentir l’exigence.

JMDH

La Déconnomie , éditions du Seuil , 19,5€

Source : La Marseillaise 04/01/2017

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Juncker aurait bloqué des réformes contre l’évasion fiscale, selon le «Guardian»

3152Selon des documents confidentiels révélés par le « Guardian », l’actuel président de la Commission européenne aurait bloqué des réformes lorsqu’il était Premier ministre luxembourgeois.

Le « Guardian » révèle que l’actuel président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker aurait bloqué des réformes destinées à lutter contre l’évasion fiscale des sociétés multinationales, lorsqu’il était Premier ministre luxembourgeois.

Se basant sur des documents diplomatiques allemands confidentiels, le « Guardian » explique le fonctionnement d’un comité qui se réunit depuis 1998 pour veiller sur l’engagement pris par les Etats membres de l’UE de ne pas se livrer à une concurrence déloyale entre eux en matière de politique fiscale. Selon le journal, une petite poignée de pays, souvent dirigés par le Luxembourg (avec à l’époque Jean-Claude Juncker a sa tête), ont utilisé leur présence dans ce comité pour freiner ou diluer l’action de l’UE et protéger leurs propres régimes fiscaux.

Contacté par le « Guardian », un porte-parole du ministère des Finances s’est refusé à commenter ces documents « dont ils n’avaient pas connaissance ».

Voir aussi : Actualité Internationale Rubrique UEJuncker au centre d’un scandale fiscal impliquant 340 multinationalesBarroso à Goldman Sachs : l’éthique en toc de la Commission européenne, Pluie de critiques après l’embauche de Barroso, L’Union européenne malade de l’atlantisme, Luxembourg, Commission la finance aux manettes, rubrique Politique, AffairesL’ancienne commissaire européenne Neelie Kroes rattrapée par sa société offshore  , Histoire, Jean-Claude Juncker (archives), Rapport SREL, On Line  L’Europe des profiteurs ,

Rome envisage de mobiliser 20 milliards d’euros pour ses banques

AFP/Archives | Le nouveau chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, le 16 décembre 2016 à Rome

AFP/Archives | Le nouveau chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, le 16 décembre 2016 à Rome

Le nouveau chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni*, a déclaré lundi soir qu’il demandera au parlement national, à titre de précaution, de voter une enveloppe budgétaire de 20 milliards d’euros pour aider les banques en difficultés.

« C’est une mesure de précaution. Nous estimons qu’il est de notre devoir de prendre cette mesure pour sauver l’épargne. Je souhaite que toutes les forces politiques au Parlement partagent cette responsabilité », a déclaré M. Gentiloni à la presse à l’issue d’un conseil des ministres.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Pier Carlo Padoan, a précisé pour sa part que l’impact de cette mesure, si elle se rendait nécessaire, se répercuterait sur le budget 2017.

M. Padoan a lui aussi insisté sur le côté « précaution » de cette mesure et n’a pas voulu commenté l’opposition allemande à ce type d’intervention.

Il a précisé que les 20 milliards d’euros pourront être utilisés pour deux types de mesures: comme « garantie de liquidité » pour rétablir la capacité de financement à moyen et long terme des banques et pour un programme de « renforcement patrimonial » des banques.

Ces mesures pourront être appliquées « à la demande d’un établissement bancaire respectant les conditions » pour une telle intervention.

Cette décision du nouveau gouvernement semble viser en particulier la banque Monte dei Paschi di Siena (BMPS), le maillon faible du système bancaire italien, dont la fragilité inquiète à travers l’Europe, même si M. Padoan n’a voulu mentionner aucune banque.

La troisième banque italienne et plus vieille de la planète a lancé lundi une augmentation de capital dont elle espère lever jusqu’à 5 milliards d’euros d’ici jeudi.

Un éventuel échec de cette recapitalisation via le marché ouvrirait la voie à un sauvetage public.

BMPS a affiché les pires résultats lors des tests de résistance publiés fin juillet par l’Autorité bancaire européenne (EBA). Ces tests mesurent la capacité d’une banque à résister à des chocs conjoncturels.

L’Etat injecterait des fonds selon une procédure baptisée « recapitalisation préventive ».

Celle-ci impose auparavant une mise à contribution des actionnaires et détenteurs d’obligations subordonnées –via une conversion cette fois forcée des obligations à un niveau beaucoup moins intéressant que celui proposé actuellement.

Source : AFP 19/12/2016

 

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Paolo Gentiloni* : L’ancien ministre des Affaires étrangères italien, Paolo Gentiloni, a été nommé pour succéder à Matteo Renzi à la tête du gouvernement. M. Renzi avait démissionné la semaine dernière suite à son cinglant échec lors du référendum sur la réforme de la Constitution. M. Gentiloni a voulu agir vite pour ne pas faire sombrer son pays dans une énième crise politique, et a quasiment reconduit tous les ministres du gouvernement Renzi. L’homme se pose ainsi dans la continuité de son prédécesseur… Il est notre Européen de la semaine. Son portrait est signé Carlotta Morteo.

Source RFI

Voir aussi : Actualité internationale, rubrique Italie,  rubrique Politique, rubrique UE,

 

Christine. Girl Of Good Fortune

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Christine Lagarde reste directrice du FMI elle ne déposera pas de recours…

Déclarée coupable mais dispensée de peine par la Cour de justice de la République la juridiction d’exception, conçue pour épargner aux politiques les foudres de la justice ordinaire.

 Le conseil d’administration du FMI, qui représente ses 189 Etats membres, n’a pas tardé à honorer ce bel exemple.
Il a fait savoir hier dans un communiqué qu’il « réaffirme sa pleine confiance dans la capacité de la directrice générale de continuer d’assumer ses fonctions efficacement . »
Voir aussi : Actualité internationale, Rubrique Politique, Affaires, rubrique Société, Justice,

L’allégement de la dette grecque suspendu après l’annonce de mesures sociales

 Le premier ministre grec Alexis Tsipras, au Parlement, le 10 décembre. Le premier ministre grec Alexis Tsipras, au Parlement, le 10 décembre. ANGELOS TZORTZINIS / AFP

Nouvelle illustration de l’abus de pouvoir de la Troïka qui règne en maître sur tous les pays de l’UE. Le tort de Tsipras (qui tente de regagner de la popularité avec des mesurettes sociales) est d’avoir pris ces décisions sans consulter au préalable les créanciers.

« Il est impératif que les mesures ne soient pas décidées de façon unilatéral… » rappelle le puissant ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble.

Une bonne occasion pour Le commissaire européen à l’économie Pierre Moscovici de nous rappeler qu’il est à gauche et au Monde de le souligner avec insistance…

 

Une bonne occasion pour Le commissaire européen à l’économie Pierre Moscovici de nous rappeler qu’il est à gauche et au Monde de le souligner avec insistance…

Aurait-on trop vite tourné la page de la crise grecque ? Le Mécanisme européen de stabilité (MES, principal détenteur de la dette publique grecque) a décidé, mercredi 14 décembre, de suspendre l’application des mesures d’allégement de la dette hellène, pourtant validées lors d’une réunion des ministres des finances de la zone euro, le 5 décembre.

La raison, selon plusieurs sources bruxelloises ? Le puissant ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, aurait mis son veto à cette décision du MES devant se prendre à l’unanimité. Il réagirait à l’annonce faite par le premier ministre grec, Alexis Tsipras, le 8 décembre, de rétablir pour les plus petites pensions de retraite un 13e versement annuel et de reporter la hausse de la TVA sur les îles de l’est égéen, où s’entassent plus de 16 000 migrants et réfugiés, « tant que dure la crise des réfugiés ».

Son tort est d’avoir pris ces décisions sans consulter au préalable les créanciers. « Il est impératif que les mesures ne soient pas décidées de façon unilatérale ou annulées sans préavis », a déclaré M. Schäuble, mercredi. « Les institutions [les représentants des créanciers] ont conclu que les actions du gouvernement grec semblent ne pas être en ligne avec nos accords », a réagi Michel Reijns, le porte-parole du président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. « Quelques Etats membres le voient aussi de cette façon et [il n’y a] donc pas d’unanimité désormais pour mettre en place les mesures » d’allégement de la dette, ajoute-t-il.

Pierre Moscovici contre cette suspension

Ce contretemps n’est pas du tout du goût du commissaire européen à l’économie, Pierre Moscovici, qui refuse que la Commission endosse la responsabilité du veto. « On ne peut pas dire que cette décision [de suspension] a été prise sur le fondement d’une évaluation de la Commission [sur les mesures décidées par Tsipras], puisque cette évaluation n’est pas achevée, affirme l’ex-ministre des finances du gouvernement Ayrault au Monde. Ceux qui souhaitent la suspension des mesures de court terme doivent endosser leurs responsabilités. »

Pour M. Moscovici, les mesures sur la dette ne doivent pas être remises en cause. Leur principe avait été agréé par les dix-neuf ministres des finances de l’eurozone, fin mai. « Cet accord sur la dette grecque reste robuste, puisque les engagements sur les mesures de court terme reposaient sur la clôture de la première revue du plan d’aide [cette clôture a eu lieu cet automne] », explique le commissaire.

Même si elles n’avaient rien de radical, les mesures sur la dette visent pourtant à alléger de manière substantielle l’énorme fardeau grec (180 % du produit intérieur brut). Il est vrai qu’elles avaient été acceptées du bout des lèvres par M. Schäuble, qui a souvent répété qu’elles n’étaient pas nécessaires.

« Une application des règles sans indulgence »

Depuis que le troisième plan d’assistance financière à la Grèce a été validé (86 milliards d’euros, à l’été 2015), Alexis Tsipras a pourtant fait passer la plupart des nouvelles mesures d’austérité exigées par les créanciers, dont une énième révision à la baisse des retraites grecques, au printemps. Et de nombreuses hausses de TVA.

« De façon pas toujours spontanée mais constante, les Grecs ont respecté le programme d’aide, et les efforts qu’ils ont fournis sont considérables. Alors quand ils remplissent leur part du contrat, les autres doivent aussi remplir la leur », martèle M. Moscovici. « La Commission plaide pour une application des règles sans indulgence, mais qui permette un progrès partagé. On ne peut pas opposer l’allégement de la dette grecque à la justice et la cohésion sociale, que le peuple grec attend », ajoute le socialiste.

La délégation socialiste française au Parlement européen a très vivement réagi à la suspension des mesures sur la dette, mercredi. « Trop c’est trop, nous disons basta à M. Schäuble. Faites preuve d’un minimum de sens politique, et d’humanité, tout simplement, ont-ils fait savoir dans un communiqué. La Grèce renoue avec la croissance depuis deux trimestres, il est légitime qu’un chef de gouvernement redistribue là où il y a urgence sociale. L’Union européenne doit envoyer un signal social positif. Ne laissons pas la Grèce s’épuiser et le peuple grec sans espoir. »

Cette suspension semble avoir renforcé la détermination de M. Tsipras. Mercredi, il a dit qu’il allait proposer ses mesures sociales dès jeudi devant son Parlement. « Nous allons respecter intégralement notre accord avec les créanciers, mais nous allons aussi défendre de toutes nos forces la cohésion sociale », avait-il affirmé le 8 décembre. Les tensions, qui, entre Grecs et créanciers, s’étaient si fortement apaisées ces derniers temps, sont-elles reparties pour durer ?

Cécile Ducourtieux

Source Le Monde 14/12/2016

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