Pour éviter que les choses n’empirent, nous avons la responsabilité de reprendre les commandes de cette magnifique évolution humaine qu’est la démocratie.
Malgré le choc, l’élection de Trump est pour moi la suite logique d’un monde qui n’a cessé de sombrer dans un cauchemar orwellien et kafkaesque depuis cette terrible journée de septembre 2001. Nous sommes témoins depuis 15 ans de la descente aux enfer de nos démocraties au profit d’une démagogie populiste destinée à effrayer puis rassurer le troupeau de moutons apeurés que nous sommes devenus. La propagande a remplacé l’information pour s’assurer que nous ne sortions pas des rails, de peur de ne plus faire partie du troupeau et mis à l’écart. Les remises en questions des fondamentaux de nos démocraties ne sont plus bienvenues, au contraire, l’esprit critique est lourdement sanctionné quand il remet en question un système démocratique qui, on nous le répète à tue-tête, fonctionne à merveille.
Et ils ont raison nos politiciens, vu de leur côté du miroir, la machine fonctionne bien et à plein régime. Leur grosse entreprise ne connaît pas la crise. Pourtant la mondialisation et la technologie ont permis d’unifier le monde dans un modèle économique qui ne profite qu’à très peu de gens et qui s’enfonce petit à petit dans son propre dogme capitaliste. Nous sommes les témoins passifs sur nos réseaux sociaux et autres plateformes de communication de l’injustice du monde, nous l’acceptons comme des moutons vers l’abattoir, résignés et complices, espérant être égorgés après nos voisins pour profiter un peu plus longtemps de nos écrans plats et de nos divertissements en HD, comme avenir inéluctable.
Les politiciens ne sont au contrôle de rien, et ne sont pas plus savants que vous et moi.
Et pourtant. Pourtant nous sommes en démocratie. Le meilleur système de gouvernance mis au point jusqu’à ce jour. Un système basé sur l’humain et sur son sens critique. En France, nous sommes apparemment maîtres de nos destins puisque nous pouvons aller voter pour élire des hommes et femmes qui ont le courage de prendre la responsabilité de nous gouverner, grâce à des idées, des programmes pour trouver des solutions à nos problèmes. C’est du moins comme cela qu’ils nous l’annoncent, campagne politique après campagne politique. Nos dirigeants restent persuadés qu’ils savent, nous n’avons qu’a voter pour eux…
De toute façon nous n’avons pas le choix…
Heureusement, nous sommes de plus en plus conscients, nous peuples du monde, que les politiciens ne sont au contrôle de rien, et qu’ils ne sont pas plus savants que vous et moi, et parfois moins, ce qui rend soudain le choix démocratique plus difficile qu’on ne l’aimerait. Nous votons plus souvent CONTRE, que POUR et cela n’est pas sain pour notre république.
Les politiciens font de la politique comme certains font des baguettes (ou des pains au chocolats à 10 centimes).
Nos politiciens veulent bien faire, ils ont chacun un avis sur la situation et une proposition à faire, certaines sont meilleures que d’autres et leur volonté n’est pas (pour la plupart) à remettre en question. Malgré tout je voudrais livrer le fond de ma pensée en affirmant haut et fort qu’ils sont tous corrompus. Cette phrase populiste et généraliste je l’affirme sans remords, car nous avons les preuves au quotidien, que le système politique dans lequel ils nagent est une eau trouble qui les corrompt petit a petit comme la rouille d’un morceau de metal au fond d’un étang. Les politiciens n’ont pas de vision car ils n’ont pas les mains libres et ne comprennent pas la situation, ils l’exploitent. Ils le savent qu’il n’y a pas de solutions a l’intérieur de leur paradigme, ils en sont complice, ils en vivent, c’est leur métier. Ils font de la politique comme certains font des baguettes (ou des pains au chocolats à 10 centimes). Il faut vendre son pain. Il faut faire croire au miracle pour justifier son existence. Nos politiciens ne savent pas de quoi ils parlent. Et pourtant nous les laissons parler… Car nous leurs avons donné nos voix.
Il est temps de reprendre nos voix. Pour cela nous devons rétablir dans la constitution française le vote dit: blanc.
Un vote sans nom, qui représente une idée, plutôt qu’une personne. Aujourd’hui, pour calmer les foules, le vote blanc est reconnu depuis 2014, mais pas comptabilisé, donc considéré comme nul. Le vote blanc a pourtant fait partie de la constitution dès ses premières réformes pour assurer une démocratie totale, puis retiré ensuite car trop dérangeant pour maintenir une oligarchie politique en circuit fermé, comme c’est le cas aujourd’hui.
Sans le vote blanc nous ne sommes qu’un ersatz de démocratie. Sans le vote blanc, vous n’avez pas le choix complet, celui de participer à la vie démocratique en votant contre L’ENSEMBLE du système politique. Nous devons réécrire les règles qui cadrent la politique nationale. Pour cela il est impératif de passer en 6e République.
Si nous prenons nos responsabilités, de citoyens, cette « utopie » peut devenir réalité.
Le passage de la 5eme a la 6eme république fait partie des options offertes par la constitution française. Pour cela il faut que le peuple ou/et les dirigeants demandent la mise en place d’une CONSTITUANTE, c’est a dire un espace de réflexion sur notre pays, un espace dont nous sommes tous invités à participer. Cette CONSTITUANTE va permettre au pays de prendre de grandes décisions sur son avenir. Durant ces mois de discussions et d’échange nous allons voter. Pas pour des gens, mais pour des idées. Nous allons confronter nos avis sur les sujets les plus importants de notre société, la liberté, la finance, la peine de mort, l’aide sociale, la santé, le travail, et bien sur la politique, parmi les centaines de sujets dont nous allons débattre.
Alors comment officialiser le vote blanc pour la prochaine élection présidentielle ?
La solution vient du peuple. De nous. Et si nous prenons nos responsabilités, de citoyens, cette « utopie » peut devenir réalité. Il suffit d’utiliser les armes démocratiques à notre avantage. Nous devons créer un parti politique populaire dont le seul but est la mise en place d’une constituante.
Pour se présenter aux élections, le candidat d’un parti a besoin de 500 signatures de maires. Ces signatures peuvent être difficiles à obtenir pour des petits candidats qui n’attirent pas l’attention ou au contraire l’attirent trop. Mais je suis certain que si nous décidions ensemble de créer ce parti éphémère apolitique et de présenter un candidat lambda, nous trouverons nos 500 signatures en quelques heures. Il suffit pour cela que dans chaque ville et village de France, un de nous aille demander aux plus des 36.000 maires, s’ils se sentent à l’aise dans cet impitoyable monde politique. Nous aurons nos signatures dans l’heure. Pas besoin d’un budget ou d’un bureau central, nous pouvons tout organiser sur les réseaux sociaux. Avec nos signatures, nous pouvons présenter un candidat « démissionnaire » qui offrira enfin à tous les absentéistes et les déçus (j’en suis) la possibilité de pouvoir exprimer enfin leur voix sans savoir à l’avance que c’est peine perdu.
Rêvons ensemble, juste un instant:
Le parti du VOTE BLANC présente un citoyen lambda comme candidat aux élections présidentielles en 2017, cette personne garantit sous serment qu’elle démissionne de son poste le jour de l’élection. Elle n’est qu’une incarnation (au sens légal du terme) pour permettre au VOTE BLANC d’avoir sa légitimité dans les urnes. Le programme du parti du VOTE BLANC se résume à une liste exhaustive des sujets à traiter par la Constituante qui sera mise en place. La constituante est composée de législateurs et d’avocats qui n’ont d’autre mission que de constater les préoccupations des Français et les mettre en forme pour ensuite permettre aux Français de voter pour affirmer ou infirmer une proposition. Durant cette période de 9 mois, un an, ou 18 mois, nous, Français, nous allons être appelés à voter pour répondre à des dizaines de questions essentielles que nous nous posons à nous même. De ces résultats, la constituante pourra adapter la constitution, pour finalement la faire passer en 6eme. Un peuple a pris son destin en main.
Il est urgent de prendre nos responsabilités, non pas pour créer une révolution, mais justement pour l’éviter.
Fin du rêve, retour à la réalité.
Et la réalité est brutale car rien ne semble indiquer qu’elle s’embellisse dans le futur. Nous pouvons sentir l’orage gronder, et la violence, qu’elle soit révolutionnaire, ou bien d’Etat, semble inéluctable. Pour empêcher le pire il faut changer le monde, rien de moins que ça. Sommes-nous des citoyens assez courageux pour prendre notre avenir en main ? Ou sommes-nous juste des consommateurs obéissants ?
Il est urgent de prendre nos responsabilités, non pas pour créer une révolution, mais justement pour l’éviter.
Le parti du vote blanc n’a pas pour but de prendre la place des politiques, il a pour objectif d’amener les citoyens aux urnes, de leur redonner l’envie de participer à la vie démocratique pour éviter les extrêmes, qu’importe pour qui ils votent, que ce soit pour Sarkozy, Trucmuche, ou le Parti du Vote Blanc, ce n’est pas la question, du moment que les citoyens votent.
49% d’abstention ça donne un fou dangereux à la Maison Blanche. En France nous ne sommes pas loin de ce genre de chiffre… et de ce genre de candidat(e).
Pour éviter que les choses n’empirent, nous avons la responsabilité de reprendre les commandes de cette magnifique évolution humaine qu’est la démocratie, pour lui redonner sa vraie signification.
Pas la peine de chercher très loin d’ailleurs car la démocratie, se résume en trois mots.
Liberté, égalité, fraternité.
Source Blog Mathieu Kassovitz 15/11/2016
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