Festival Actoral. La révolution par l’écriture

Grinshorn & Wespenmaler

Grinshorn & Wespenmaler. Photo Mezli Vega Osorno

Actoral. Le festival des écritures contemporaines se clôture ce soir. Les blessures intimes deviennent des langues à hTh.

L’escale montpelliéraine du Festival Marseillais Actoral dédié aux écritures contemporaines se conclut ce soir à hTh avec le poète sonore Anne-James Chaton et l’artiste de musique électronique Alva Noto dans le cadre de Analogie / digital. Flaubert, Jules Verne, mais aussi Descartes, Napoléon, Freud… sont convoqués à prendre un sacré coup de jeune.

Cette soirée clôture un festival captivant que l’on doit à la passion tenace d’Hubert Colas pour les écritures contemporaines. Depuis le 14 janvier le CDN est une terre d’aventure où se croisent des artistes d’horizons différents qui ont pour point commun d’être en prise avec de nouvelles formes de langage. « Ce ne sont pas des artistes doucereux qui viennent à Actoral », avait prévenu Hubert Colas. Il n’a pas menti.

A l’instar du drame patriotique international Grinshorn & Wespenmaler de l’autrichienne Margret Kreidl mis en espace par Marlène Saldana et Jonathan Drillet qui rend un vibrant et décalé hommage à l’Autriche d’Haider, le leader bronzé de l’extrême droite autrichienne, qui trouva la mort en sortant d’un club gay, ivre au volant de sa Volkswagen Phaeton.Le public qui est venu pour découvrir, perçoit et participe au rapport délicat entre la création et le monde insensé dans lequel il vit. En pleine dérive extrémiste, l’absurde reprend du poil de la bête.

L’inhumanité ordinaire

La société hyper sécurisée et tellement insécurisante inspire les artistes d’aujourd’hui qui baignent dans cette inhumanité ordinaire. Tous les domaines artistiques, sont concernés et notamment la littérature contemporaine. On a goûté au rationalisme irrationnel de Thomas Clec qui met trois ans à parcourir les 50 m2 de son appart parisien pour faire de l’autofiction un inventaire politique (Intérieur ed. L’arbalète/Gallimard).

On a zoomé avec Camera (ed, Pol) d’Edith Azam et sa véhémence nerveuse qui se rend à l’évidence du désespoir et n’existe que par la résistance du langage. On a entendu par les yeux et l’émotion le manifeste physique et tragique du jeune danseur chorégraphe croate Matija Ferlin. Ces rencontres surprenantes entre auteurs, metteurs en scène, chorégraphes, et publics se sont croisés dans l’espace de manière inédite, inspirant d’innombrables prises de positions.

Elles sont ce qui émerge. L’exceptionnelle tension et la passion qui en découlent demeurent le champ des appropriations de la langue. Cette approche des écritures semble découler de l’exploration de cet univers polémique dans lequel chacun se sent investi d’une mission, celle du CDN semble en tout cas bien ravivée.

Jean-Marie Dinh

Source La Marseillaise 22/01/2016

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Documentaire au Cinéma Diagonal. « La fête et finie » ou l’angle aveugle du développement urbain

janv-15-et-17_OC_ENT-DAV_la-fete-est-finie-413x219Diagonal. L’instrumentalisation de l’art et de la culture au service des promoteurs.

A l’invitation des Amis du Monde Diplomatique et du cinéma Diagonal le réalisateur marseillais Nicolas Burlaud est venu présenter à Montpellier son film La fête est finie. Ce documentaire réalisé avec très peu de moyens, se saisit de l’exemple marseillais pour évoquer l’angle aveugle du développement urbain.

Vendu par les édiles locales de tous bords comme créateur d’emplois, vecteur de progrès et de croissance économique, partout dans le monde, les plans de rénovation urbaine relèguent aux oubliettes la notion même du rôle politique dans la cité. A savoir, les actions possibles, anticipées, par les individus et les groupes sociaux, situés les uns à l’égard des autres en réciprocité de perspectives dans un environnement partagé.

Le film traite de la destruction du Marseille populaire et de l’entrée féroce des promoteurs avec comme cheval de Troie « Marseille Capitale Européenne de la Culture » mise en place par CCI, la ville de Marseille et les fonds d’investissements du grand capital.

Usant des moyens de voyous qu’Audiard décrit dans De battre mon coeur s’est arrêté, les promoteurs déplacent les pauvres de leurs lieux de vie pour développer des zones sous hautes surveillance réservées aux marchands.

L’intérêt du film est aussi d’interroger l’instrumentalisation de la culture et de ses acteurs. Nicolas Burlaud filme sa ville avec amour et nous invite à résister en prenant conscience des liens qui nous unissent.

JMDH

Source : La Marseillaise 20/01/2016

Présentation du film

Marseille est en passe de devenir une ville comme les autres. Sous les assauts répétés des politiques d’aménagement, elle se lisse, s’embourgeoise, s’uniformise. Cette transformation se fait au prix d’une exclusion des classes populaires, repoussées toujours plus au Nord. Son élection en 2013 au titre de «Capitale européenne de la culture» a permis une accélération spectaculaire de cette mutation. Là où brutalité et pelleteuses avaient pu cristalliser inquiétude, résistance et analyses, les festivités nous ont plongés dans un état de stupeur. Elles n’ont laissé d’autre choix que de participer ou de se taire…

Contact : lafeteestfinie@primitivi.org ou 06 62 46 14 06

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5 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur Ettore Scola

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Le cinéaste italien Ettore Scola est décédé mardi à l’âge de 84 ans à Rome. Le réalisateur des chefs d’oeuvre Une journée particulière et Nous nous sommes tant aimés était un homme engagé. L’Express fait le point sur quelques aspects méconnus de sa personnalité.

« En vieillissant, je garde ma curiosité. Et la curiosité, c’est l’envie. L’optimisme ». Cette citation presque philosophique d’Ettore Scola, tirée d’une interview en 2010 accordée à Nice Matin, pourrait résumer son oeuvre. Le réalisateur de chefs d’oeuvre tels que Une journée particulière ou encore Nous nous sommes tant aimés, mort ce mardi à 84 ans, fut un auteur prolifique, aux nombreuses passions et engagements. L’Express revient sur des aspects parfois méconnus de sa personnalité.

Dessinateur de presse

Ettore Scola a fait des études de droit. Mais très tôt c’est vers les médias qu’il se dirige. A la fin des années 1940, son premier métier n’est autre que dessinateur de presse. Il participe à une revue humoristique, l’hebdomadaire satirique Marc’Aurelio, avant de se lancer dans le cinéma. « Ce journal a joué un rôle très important en Italie, un peu comme chez vous Charlie Hebdo ou Le Canard enchaîné. Marc’Aurelio, dont le tirage a atteint un demi-million d’exemplaires, était un véritable îlot de liberté. Bien sûr, il y avait le fascisme, la censure était vigilante mais, dans les pages de ce journal, se faufilait un sentiment de rébellion », expliquait-il dans Le Monde en 2013. A ses côtés, on retrouve d’autres plumes emblématiques comme son ami Federico Fellini. En juin 2012, Ettore Scola expose même ses fameux dessins de presse à Paris. Dans une interview au Figaro, il confie toujours dessiner « énormément ». « C’est un instrument en plus, très utile. Cela permet de donner des esquisses aux scénaristes, aux costumiers, pour la photographie. Je continue de le faire. Automatiquement. Même quand je parle au téléphone, sans finalité précise. »

Scénariste plutôt que réalisateur

Si Ettore Scola a réalisé près de 40 films en 40 ans, l’homme est tombé dans la réalisation un peu par hasard. Etonnamment, il a regretté d’avoir abandonné son métier de scénariste. « C’est [Vittorio] Gassman qui m’a presque obligé à réaliser ce film [Nous nous sommes tant aimés], j’étais content. Malheureusement, je suis ainsi devenu metteur en scène et j’ai abandonné le métier de scénariste, à regret: écrire un scénario, c’est un travail plus intellectuel, seul chez soi. Tandis que le metteur en scène, c’est celui qui a toutes les emmerdes, tout le monde vient vous trouver, vous pose plein de questions. Metteur en scène, c’est un métier d’esclave ! », rapportait le journal belge La Province.

En effet, il a signé une vingtaine de scénarios, dont de nombreuses comédies. De 1953 à 1965, il est l’auteur de trois films dont en 1965 Il Gaucho de Dino Rossi. Il a débuté comme « script doctors », consultant en scénario. « Oui, je faisais le nègre pour des gens comme Dino Risi, Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman ou Marcello Mastroianni, mais sans jamais que mon nom apparaisse. J’ai aussi écrit pour Toto -immense acteur populaire en Italie-, mais c’était une horreur d’écrire pour lui ! »,des propos rapportés par La Province.

Un parcours parsemé de récompenses

Nommés à plusieurs reprises aux Oscars, c’est en Europe qu’Ettore Scola est consacré. Il reçoit pas moins de quatre césars, en 1977, 1978 et deux en 1984, mais aussi six Rubans d’argent en Italie en 1966, 1978, 1980, 1981 et deux en 1987. Ettore Scola est aussi primé à Berlin avec l’Ours d’argent en 1984, ou encore la Mostra de Venise en 1990 et 2013, et bien sûr au Festival de Cannes en 1976 et 1980. Il en sera d’ailleurs le président du jury en 1988.

Permette rocco papaleo 1971

Permette rocco papaleo 1971

Engagé en politique

Ettore Scola est un homme de gauche convaincu, proche du Parti communiste italien d’Enrico Berlinguer et plus récemment du Parti Démocrate. Au début des années 70, il a même tourné des documentaires pour le PC, notamment sur les fêtes de l’Unita, le quotidien du parti, ou sur des luttes emblématiques. Il devient même ministre de la Culture d’un cabinet fantôme formé en 1989 par les dirigeants communistes italiens.

En 2004, une réplique de Silvio Berlusconi provoqua la colère du réalisateur. L’ancien Cavaliere déclara notamment que la preuve de son libéralisme était qu’il [sait] faire des films à un communiste comme Ettore Scola ». Indigné, Ettore Scola promit de ne plus réaliser de film tant que Silvio Berlusconi serait au pouvoir. En 2012, dans un portrait de Libération, il en dit plus sur son engagement au sein du parti communiste. « C’était comme un bouclier, nous étions ancrés dans notre foi et sûrs de nos valeurs, puis tout s’est effondré. Mais si l’idéologie est morte, il reste les idées, et ce rêve d’un monde plus juste », précisait alors le cinéaste, ravi de voir les Indignés reprendre le flambeau.

Amoureux de la France

Reçus sur les plateaux télé et radio, récompensés à de nombreuses reprises au Festival de Cannes et aux Césars, Ettore Scola aime la France. Une quinzaine de ses films sont d’ailleurs des co-productions franco-italiennes. Il a aussi fait tourner de nombreux acteurs français comme Jean-Louis Trintignant, Serge Reggiani ou encore Fanny Ardant, Philippe Noiret ou  Gérard Depardieu.

Source L’Express 20/01/2016

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Culture Hérault. Rétrospective #1 de janvier à juin 2015

On ne peut pas faire feux de tout bois

Sous le double feu des réductions budgétaires et de la compétition politique le monde culturel et artistique démontre sa vivacité.

 2015 fut une année riche en propositions culturelles et artistiques dans l’Hérault, avec la persistance d’un poids économique et politique qui pose plus de questions qu’il ne fournit de perspective. On s’est évertué à calmer les inquiétudes légitimes des artistes et acteurs culturels. Et on s’est souvent agité avec des spéculations fantaisistes sur l’apport culturel à l’économie ou aux stratégies politiques, mais la valeur de la culture en termes de socialisation, d’ouverture, et d’imagination demeurent largement ignorées. Ce qui n’a pas empêché les citoyens, trop souvent cantonnés dans le rôle de spectateurs, de nourrir leur appétit pour le changement et la curiosité.

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Pavillon Populaire. Exposition consacrée à Aaron Siskind

Janvier. Au Pavillon populaire, Gilles Mora renoue avec sa passion pour les photographes américains, avec l’exposition Siskind, le photographe poète qui enquêtait sur la vie dans les quartiers populaires durant la grande dépression. Montpellier Danse invite la mythique Carolyn Carlson en prise avec l’inconscient et le comos. Serge Avedejian, évoque au cinéma Diagonal son dernier film le  Scandale Paradjanov et la vie mouvementée de ce génial réalisateur.

Carolyn Carlson

Carolyn Carlson

Février. Les lodévois défendent la poésie et leur festival les Voix de la Méditerranée mais les plumes poétiques coulent sous le plomb de l’austérité. A Béziers, les irréductibles de SortieOuest résistent au coeur d’un combat politique et culturel exacerbé par les élections départementales.

Mars. A Montpellier, La Baignoire ouvre grand les portes aux auteurs dramatiques contemporains, avec Horizons du texte. Faute de soutient elle ne reconduira pas cet événement en 2016. Invité par les K-fé-Krime Sauramps, l’inquiétant auteur de roman noir américain Jake Hinkson nous explique pourquoi son héros Geoffrey kidnappe son kidnapper… «Je crois qu’il fait cela parce qu’à ce moment c’est le grand vide.» Dans le cadre de la saison hTh, le collectif de jeune acteur La carte Blanche, présente au Domaine d’O Lost in the same woods. avec un regard autocritique sur une génération qui tente de «réconforter son besoin d’être autre chose que des solitudes.» Le festival de théâtre novateur Hybrides, se voit couper les vivres par la mairie de Montpellier. Il organise sa soirée d’annulation qui donne matière à un débat sur la place des artistes dans la société. Piqué par la mouche des petits roitelets, Noël Ségura, le maire (Dvg) de Villeneuve-lès-Maguelone illustre sa détermination à faire disparaître la scène nationale jeune public qui rayonne depuis vingt-deux ans sur sa commune. Et y parvient au grand dépit de la région et de la Drac qui soutiennent le financement du projet.

Horizon du Texte. Béla Czuppon

Horizons du Texte. Béla Czuppon

Avril. Invité du festival de cinéma social de la CGT, le réalisateur Patrice Chagnard vient débattre de son film Les règles du jeu qui pointe les principales clés pour réussir dans le nouveau monde professionnel.

Festival Arabesques

Festival Arabesques

Mai. Au Domaine d’O, Arabesques, le festival des arts arabes célèbre sa dixième année d’existence dans une clairvoyante chaleur humaine. La thématique des littératures ibériques  de la Comédie du livre, offre l’occasion d’ouvrir le débat sur les drames ayant traversés l’histoire de l’Espagne et du Portugal au XXe. Douleurs d’un passé largement revisité par les auteurs contemporains portugais et espagnols. On y croise aussi de grands auteurs français, Lydie Salvayre, Jérôme Ferrari Antoine Volodine… L’édition 2015 est une réussite mais l’édition 2016 se fera sans l’association des libraires Coeurs de livres qui perd son financement municipal.

Jérôme Ferrari et Lydie Salvayre

Jérôme Ferrari et Lydie Salvayre

Au Diagonal, Daniel Mermet passe présenter le premier volet du film Howard Zinn Une histoire populaire américaine, coréalisé avec Olivier Azam. A Sète, le Musée Paul-Valéry revient au source de la Figuration libre. Trois jours durant, le CDN hTh ouvre ses portes à tous vents à l’expression plurielle du sexuel. La Cie « A contre poil du sens » du chorégraphe Matthieu Hocquemiller assure la programmation du Festival Explicit. Les Amis de RKK dont l’équipe de Fiest’A Sète et de Nova, témoignent d’une perte énorme après la disparition de l’artiste attendu dans la région.

Go down Moses. Castellucci au Printemps des comédiens,

Go down Moses. Castellucci au Printemps des comédiens,

Juin. Pour sa 18e édition, le Firn convoque le monde à la grande table du noir à Frontignan sur le thème Etrange étrangers. Il édite  un recueil de quatorze nouvelles noires sur ce thème en partenariat avec la Cimade. Le monde contemporain se croise pour dresser un état de la scène chorégraphique au 35e Festival Montpellier Danse. Après l’année blanche et sociale de 2014, Jean Varéla et son équipe passent brillamment la barre de la 29e édition du Printemps des Comédiens en gardant l’esprit d’un festival ouvert sur le monde

Jean-Marie Dinh

A suivre

Voir aussi ; Culture Hérault 2015 Rétrospective #2  Rubrique Théâtre, rubrique Festival, rubrique Cinéma, rubrique Artrubrique Photo, rubrique Danse, rubrique Exposition, rubrique Livres, Littératures, rubrique Musique, rubrique Politique culturelle

Hérault rétrospective 2 : les grands rendez-vous culturels du second semestre 2015

Massino Stanzione Suzane et les veillards. photo DR

Musée Fabre : Massino Stanzione Suzane et les veillards. photo DR

La création s’émancipe de la morosité

Hérault rétrospective 2 : les grands rendez-vous culturels du second semestre 2015 ont fleuri aux quatre coins du département malgré une situation artistique de plus en plus tendue.

Nous poursuivons notre voyage rétrospectif en revenant sur les événements culturels du second semestre 2015. La richesse de ces initiatives artistiques comporte bien des graines à faire germer cette année car notre territoire a plus que jamais besoin d’ouverture, de curiosité et de rêves !

Marcus Miller Jazz à Sète

Marcus Miller Jazz à Sète

Juillet. Le 35e festival de Montpellier Danse se poursuit. La Marocaine Bouchra Ouizguen et ses quatre Aïtas se distinguent par leur liberté dans la création Ottof. Maguy Marin conclut l’édition avec sa pièce BiT qui ausculte l’idée du lien avec le sens de l’affrontement qu’on lui connaît. En matière de politique culturelle, le festival ouvre ses portes à l’association HF L-R qui convoque les acteurs culturels pour plancher sur les inégalités hommes/femmes dans le secteur culturel. Le festival Jazz à Sète concocte une édition de choix qui culmine avec le concert du bassiste Marcus Miller sur les traces des racines de la musique noire.

Le festival de Radio France déploie en 16 jours 212 manifestations dont 175 gratuites et 63 concerts en région. L’édition 2015 permet de découvrir trois opéras inconnus : Don Quichotte chez la Duchesse de Boismortier, Fantasio d’Offenbach et La Jacquerie de Lalo. Côté électro, Tohu Bohu retrouve l’air libre. Durant trois jours le programmateur Pascal Maurin fait pulser le parvis de la Mairie  entre 19h et 22h. La jeunesse suit mais demande la permission de minuit. Au Domaine D’O, Pascal Rozat concocte un volet jazz sensible et équilibré en jouant la carte de la qualité. Sous la houlette de son directeur Jean-Pierre Rousseau, la 30e édition du Festival des radios publiques se clôt avec de solides perspectives. Ce qui n’était pas gagné.

Kintsugi Abbaye St Félix de Monceau

Kintsugi Abbaye St Félix de Monceau

Sur le massif de la Gardiole, l’Abbaye St Félix de Monceau accueille un trio exceptionnel avec la création Kintsugi, produite par Le Silo, dédiée aux musiques du monde. La Fabrique Coopérative donne également du corps au festival de Thau qui ouvre le territoire à la diversité musicale et au développement durable.

Août. A Sète, le festival Voix Vives célèbre les plus grands poètes libanais Salah Stétié, Vénus Khoury-Ghata, Adonis et les voix émergentes de la poésie méditerranéenne qui embrasent la ville de mots et d’humanité. L’exigence artistique et culturelle qui a fait la réputation du festival Fiest’A Sète se confirme lors de sa 19e édition. Avec une semaine de concerts gratuits et une semaine où les légendes de la musique se succèdent  au Théâtre de la mer. Salif Keita y reforme le groupe mythique malien Les Ambassadeurs. Dans le Biterrois, la 15ème édition du festival des Nuits de la Terrasse mêle avec un bonheur certain musique,  théâtre et poésie dans La Communauté de communes Orb et Taurou.

Catherine Corsini au Diagonal

Catherine Corsini au Diagonal

La meilleure veine rock de Seattle débarque à Montpellier avec un concert de Mark Lanegan ex-complice de Kurt Cobain au Rockstore. Au Diagonal, Catherine Corsini présente son dernier film La belle saison. Une histoire d’amour entre deux femmes en pleine éclosion du féminisme.

Tuggener au Pavillon Populaire

Tuggener au Pavillon Populaire

Septembre. La grande exposition d’été du Musée Fabre révèle l’Âge d’Or de la peinture à Naples, mettant en lumière un foyer artistique majeur au XVIIe siècle. Au Pavillon Populaire, on touche la réalité des ouvriers avec Fabrik : une épopée industrielle 1933/1953, l’exposition consacrée au photographe Jakob Tuggener. Invité par la librairie Sauramps, Boualem Sansal présente son roman 2084 la fin du monde. A Sérignan, Le Musée d’art contemporain propose un nouvel accrochage de sa collection et se prépare à son extension.

Octobre. Lors des Nuits Zébrées de Radio Nova, Ebony Bones enflamme le Zénith. Didier Castino présente Après le silence, futur Prix du 1er roman à la librairie Le Grain des mots. Mis en scène par Thom Luz When I Die, ouvre la saison du théâtre de La Vignette. Le Domaine d’O programme L’art du Théâtre de Pascal Rambert mis en scène par Julien Bouffier. Philippe Saurel présente sa politique culturelle dans les murs en chantier du futur Centre d’art contemporain.

When I Die Mms en scène par Thom Luz Théâtre  La vignette

When I Die Mms en scène par Thom Luz Théâtre La vignette

Novembre. En résidence à Sortie Ouest, Charles Tordjman adapte Le Monologue du Nous d’après Bernard Noël. L’opéra Comédie rend hommage aux musiques interdites. La scène nationale de Sète présente la création de Yan Lauwers, Le poète aveugle. Rodrigo Garcia livre sa première création au CDN, élabore un langage scénique singulier et radical, Le festival Dernier cri dresse un état de la culture techno à Montpellier. Le grand poète et passeur Jean Joubert tire sa révérence.

Ad noctum, de Christian Rizzo

Ad noctum, de Christian Rizzo

Décembre. Jacques Allaire adapte Le dernier contingent au Théâtre de Sète. On plonge en eau profonde dans un spectacle parlant et silencieux. Ad Noctum, second volet du triptyque chorégraphique de Christian Rizzo nous convie à traverser le temps avec un duo mémorable.

A n’en pas douter, la valeur des pratiques culturelles ne cessera de susciter débat et controverse dans le monde brûlant de 2016.

JMDH

Source La Marseillaise

Voir aussi ;  Culture Hérault 2015 Rétrospective #1 Rubrique Théâtre, rubrique Festival, rubrique Cinéma, rubrique Artrubrique Photo, rubrique Danse, rubrique Exposition, rubrique Livres, Littératures, rubrique Musique, rubrique Politique culturelle,

1. M. Stanzione au Musée Fabre. 2. Jean Joubert. 3. Salif Keita à Fiest’A Sète 4. Ad Noctum de C Rizzo. dr