Comment élever son fils pour qu’il ne devienne pas sexiste

Capture d'écran du film "About a boy" inspiré du livre de Nick Hornby (DR)

Capture d’écran du film « About a boy » inspiré du livre de Nick Hornby (DR)

C’est au moment de l’entrée à l’école que ça a lieu. Ce petit garçon dont la première grande amie fut une fille et qui jouait indifféremment avec ses figurines « Reine des neiges » et « Livre de la jungle » se transforme en chantre de la masculinité.

Son petit frère, encore à la crèche, une douceur toute ronde surnommée « pomme poussin », se met par mimétisme à crier « à l’attaque » et « à l’abordage » en dévalant les rues pavées et ne porte plus qu’un T-shirt Spider-Man heurtant. Ou l’autre, avec « un dragon feu ».

Le soir, l’aîné, en moyenne section de maternelle, vous raconte que lui et ses potes sont poursuivis dans la cour par une petite fille qui veut leur faire des bisous et qui chante du Balavoine, « Qu’est ce qui pourrait sauver l’amour » ? pour déconcentrer leurs jeux de bagarre.

Quand on lui répond que cette petite fille a l’air d’être un génie, qu’elle mériterait un portrait en der de Libé, il entre dans une colère noire et lance des coups de pied en l’air (c’était pas la bonne réponse). Plus tard, les deux garçons dessinent. L’aîné commente. « Maman, là, il y a un gentil qui a un sabre laser. Et un pistolet qui lance des lasers. Des rayons laser. C’est la guerre. » OK, cool. Je me tourne vers le petit. Et toi, c’est quoi ces traits rouges alors ? « Un gros soldat de Napoléon. » Silence. Bon. C’est l’horreur et c’est tout à fait normal.

Recyclage

Sachez-le, cette genrification soudaine et radicale de vos enfants est banale. L’une des explications : l’entrée à l’école.

Julie Pagis, chercheuse en sociologie politique au CNRS, qui a écrit « l’Enfance de l’ordre » (Seuil), s’exclame :

« Quand ses enfants se transforment comme ça, on se dit ‘mais c’est une catastrophe, c’est dans les gènes !’ Mais non, c’est l’école. »

La chercheuse explique dans son livre que les enfants recyclent les injonctions domestiques (sois propre, tiens-toi bien) pour construire leur modèle social. C’est la raison pour laquelle ils vantent les mérites d’une société hygiéniste et sécuritaire. Mais ce n’est pas tout.

« Les enfants recyclent aussi les injonctions quotidiennes de leur groupe de pairs, dont la principale est de ne pas déroger aux normes de sa classe de sexe. Il y a sanction dès qu’il y a déviance de genre. C’est raconté dans le livre : j’ai vu un petit garçon devoir se justifier parce que son slip était violet… Trop proche du rose. »

Alors que doit-on/peut-on faire, en tant que parent, pour contrebalancer ce modelage spectaculaire (sachant qu’il ne s’agit pas de dire ici que seule une réponse individuelle est souhaitable) ?

« Laissez-les pleurer »

Acheter une poupée au plus petit, faire de « Ce rêve bleu » d’Aladin l’hymne du bain (toi aussi, jeune mâle, apprends l’amour dégoulinant), arrêter d’acheter des T-shirts super-héros, inviter la petite fille qui chante du Balavoine à la maison (il a l’air de bien l’aimer, en fait), expliquer aux garçons que notre corps de mère n’est pas à leur disposition pour s’y lover ou y grimper (« là je fais autre chose, t’as vu ? »).

Pourquoi pas. L’article du « New York Times » « How to raise a feminist son », « Comment faire pour que son garçon soit féministe », fait ses propres préconisations. Onze conseils et parmi eux :

  • laissez pleurer vos petits garçons,
  • apprenez-lui à s’occuper de lui,
  • aidez les amitiés féminines,
  • apprenez-lui que non veut dire non,
  • et que « fille » n’est pas une insulte,
  • indignez-vous contre l’intolérance et le sexisme devant lui,
  • lisez-lui des livres sur des héroïnes.

Décence ou féminisme ?

Publié début juin, l’article a divisé le monde en deux.

Une partie des lecteurs a dénoncé la furie féministe qui veut désormais troubler la construction identitaire des jeunes garçons. Nouveau projet mondial. Les autres, qui se posent ces questions tous les jours, étaient  reconnaissants (l’article a été partagé 360.000 fois).

A noter, Melinda Gates, la femme de Bill, fait partie du deuxième groupe. Sur Facebook, elle écrit :

« En élevant mon garçon, Rory, j’ai compris qu’on ne peut pas enseigner le genre en une seule conversation. C’est quelque chose qui s’inscrit doucement et silencieusement à l’intérieur de petits moments. »

Sur les réseaux, le titre de l’article a aussi été indéfiniment discuté. Parle-t-on ici d’une éducation féministe ou simplement décente ? A notre avis, ce dont il s’agit se situe entre les deux. C’est plus que de la décence et c’est peut-être moins que du féminisme. Disons que c’est une éducation résistante aux stéréotypes.

C’est là-dessus que nous avons interrogé plusieurs parents, intéressés par ces questions, et voici comment ça se passe chez eux.

1 La tranche « speed »

Montrer à ses enfants une répartition des tâches égalitaire, c’est évidemment par là qu’il faut commencer. Dans l’article du « New York Times », l’une des sociologues interrogées :

« Les garçons qui ont été élevés par des mères qui travaillent sont significativement plus égalitaires dans leurs comportements. »

Un autre précise :

« Quand c’est possible, il vaut mieux ne pas tomber dans une répartition des tâches genrée. »

Problème : même dans les couples où il y a une bonne répartition des tâches, cette dernière reste souvent genrée.

Xavier, journaliste de 40 ans, nous explique qu’il en fait à peu près autant que sa femme. Mais que lui se consacre plutôt aux tâches extérieures (courses) et elle intérieures (ménage).

La grande réussite de ce couple, quand même, c’est que la « tranche speed » des enfants (18/20 heures) est quasiment toujours réalisée à deux.

« Je n’ai jamais fait d’horaires à rallonge. »

Avant de raccrocher, la sociologue Christine Mennesson me lance :

« L’important, c’est quand même ce qu’on donne à voir en termes d’organisation de la vie familiale. Il n’y a pas que la répartition des tâches, il y aussi la question de savoir qui dépense l’argent et qui prend les décisions. »

Ou qui sauve les situations. Anne*, maman d’un petit garçon de 2 ans et demi, très au fait des questions de genre, se marre :

« Si à chaque fois que j’ai un problème avec l’évier, je vais voir le papa de mon fils… C’est un problème. »

 

2 La mère n’est pas un terrain vague

Xavier, père de deux jeunes garçons, raconte :

« Il y a autre chose qu’on a vraiment fait, c’est mettre des barrières. On a des moments et des espaces à nous. Le lit parental, par exemple. Je trouve que c’est une bonne manière de leur faire prendre conscience que nous ne sommes pas à disposition, surtout leur mère…

Qu’elle n’est pas là pour éponger tous leurs désirs et leurs caprices à n’importe quel moment. »

Xavier dit que les femmes sont souvent « plus en prises » avec les caprices. Quand un enfant ne veut pas dormir, ce sont elles qui vont dans la chambre une fois, deux fois… Et le père intervient la cinquième fois.

« Quand ils sont durs avec leur mère et ils le sont souvent plus avec elle, je ne réagis jamais en me disant ‘c’est leur histoire à eux’, je me range de son côté tout de suite. On ne peut pas la pousser plus que moi. »

 

3 Se déconditionner

Le matin, quand j’habille mon fils de 4 ans et demi, je soulève une jambe inerte, puis l’autre. Je tire sur son pantalon comme si son corps était un tuyau de chair. A ce moment-là, en général, je me plains. Je dis un truc du genre, « ça va durer combien de temps ce problème de motricité fine ». Et il rigole :

« Oui je sais maman, je serais une fille, je m’habillerais tout seul depuis au moins un an et demi. »

Rires complices. Problème : je continue de l’habiller.

Je me dis qu’il va mal faire, ou faire trop lentement ou alors j’aime ça plus que je ne le prétends. Mais il faut que je me surveille.

Gaëlle-Marie, mère féministe de grands enfants, trouve que c’est déjà « vraiment cool » que j’en aie conscience.

« Un garçon, on va avoir tendance à considérer qu’il n’est pas capable de ramasser une chaussette avant ses 18 ans. Tandis qu’avec une fille, on va tisser une complicité de maîtresse de l’espace domestique. »

Mais en tant que parent, à force de ne pas agir de la même façon pour les filles et les garçons, on crée des problèmes. Dans son livre « le Meilleur pour mon enfant » (éd. Les Arènes, 2015), Guillemette Faure cite la neurologue Lise Eliot :

« On observe bien quelques différences entre les cerveaux masculin et féminin à la naissance, mais ces différences sont minimes. »

Le cerveau, très plastique, évolue avec l’expérience.

Comme le note le « New York Times », il est important d’apprendre aux garçons à s’occuper d’eux. Pour que ça rentre. Gaëlle-Marie :

« Avec moi, c’est simple, ils ont tous allés se faire foutre. Il n’était pas question que je fasse la boniche à la maison. Je n’ai pas plié un tee-shirt de mon gamin depuis dix ans. Au moment de son bac, j’ai proposé de l’aider avec sa chambre : il m’a dit que c’était sympa mais que je n’étais pas obligée. Le message était passé. »

 

4 Doucement sur le « t’es fort »

L’enfant fait une petite acrobatie, un tour sur lui-même, en criant « t’as vu maman ? » Que répondre à part un truc genre « wow, bravo, trop fort » ? (J’ai essayé le « ouais bof » mais c’est vraiment pas sympa.)

Et que dire aux puéricultrices de la crèche qui font une fête quand votre petite fille arrive avec une robe ? « Mais mon Dieu, que tu es belle ! »

Voilà comment on se retrouve devant cette vidéo mentionnée par Virginie Despentes dans une récente interview qui montre des enfants des deux sexes manger des yaourts dégueulasses (trop salés). Alors que les garçons, confiants, disent « beurk », les filles se retiennent de dire ce qu’elles pensent, avalent le truc et sourient.

Dans son livre, la sociologue Julie Pagis raconte que les filles, observées dans le cadre de son étude, plaçaient le métier de fleuriste plus haut dans la liste hiérarchique des professions. « Parce que c’est joli. »

« Quand on dit tous les matins à sa fille qu’elle est belle… Ça veut dire « il faut que tu le sois », c’est une injonction implicite et ça peut avoir un vrai effet à long terme. »

Ça vaut aussi avec le « t’es fort » pour les garçons.

5 Essayer le roller

Christine Mennesson, sociologue, nous dit que les activités sportives jouent un rôle important dans la construction des normes de genre.

« Cela participe à la fabrication d’une forme de masculinité que certains qualifient d’hégémonique ou traditionnelle. »

Mais, d’un autre côté, les compétences sportives sont importantes pour l’intégration sociale avec le groupe de pairs :

« Très souvent, le garçon en périphérie dans la cour de récréation a un déficit de compétence sportive. »

On peut donc faire une balance coûts-avantages.

Christine Mennesson précise qu’il existe des contextes qui favorisent l’apprentissage d’une plus grande tolérance (comme les séances de roller mixte, par exemple).

Xavier ajoute que les activités culturelles rapprochent les sexes. Son fils, qui a lu « Harry Potter » huit fois, en parle avec les filles de sa classe.

Dans une sorte de combo gagnant, on peut aussi croiser le sport et la culture. Adeline, dont le fils est fan du PSG, nous dit :

« Je lui fais une éducation en parallèle : on regarde des vieux matchs des années 1970 et du foot féminin. »

 

6 Le bon commentaire

Un commentaire au moment où il se passe un truc sexiste. Gaëlle-Marie :

« Nous, pendant des années, on a désapprouvé les pubs pendant les soirées télé mais sans se tourner vers eux. »

Ou après. Dans son livre autobiographique « Saturday’s Child », la féministe américaine Robin Morgan parle de l’éducation de son petit garçon Blake ? devenu lui-même un féministe revendiqué.

« Aucun livre, aucune émission, aucun film n’est interdit, mais on en parle après autant qu’il faut. »

 

7 Les grandes discussions

Pour ça, Gaëlle-Marie pense qu’il y a des créneaux :

« Ce que j’ai noté, c’est qu’il y a quand même des périodes où ils sont plus réceptifs. Dans le cadre des vacances scolaires, par exemple. »

Xavier commence doucement à penser à la discussion qu’il va avoir d’ici un ou deux ans avec son aîné.

« Je veux lui parler du consentement et du désir masculin qui n’est pas forcément en adéquation avec le plaisir féminin. Lui dire qu’il n’y a pas que la pénétration vaginale, mais aussi le clitoris. Que le sexe ne se termine pas avec l’orgasme masculin. C’est important de savoir ça, et ça permet de changer plus globalement la représentation de la femme… Moi, personne ne me l’a dit. »

Il sourit :

« Mais je n’ai aucune idée de comment je vais faire ça. »

 

8 Mettre du féminin à la maison

Anne, qui a un petit garçon de 2 ans et demi, se sent démunie face à toutes ces questions. Elle tâtonne :

« Quand on est féministe, on croit savoir ce qu’on devrait faire avec une fille… Mais un garçon, c’est encore autre chose. »

Il y a une asymétrie des normes de genre. Si une fille doit être poussée à s’autoriser plus de choses, que faire avec un garçon ?

Anne tente de faire entrer du féminin dans l’imaginaire très développé de son petit garçon. Elle fait attention à ce qu’il y ait, dans sa bibliothèque, autant d’héroïnes que d’héros. Elle essaye de mixer les boîtes Playmobil. Et féminise les peluches de son fils. Ce n’est pas son renard, mais sa renarde.

« On s’est beaucoup moqué de moi pour ça. Mais c’est toujours le masculin qui l’emporte par défaut… Sauf quand c’est une girafe ou une tortue. »

Dans son livre, Robin Morgan raconte qu’elle imaginait pour son fils des alternatives aux « fêtes patriarcales ». « La fête des sorcières », par exemple.

9 Pas la guerre, mais…

Robin Morgan écrit aussi qu’elle a acheté des poupées et des camions à son fils. Et interdit les jouets de guerre. Mais pour donner le change au groupe de pairs de l’école, elle a imaginé des substituts.

Elle a raconté à son fils les légendes médiévales (la Table ronde).

« Au moins, les batailles peuvent être déconnectées de la réalité : les massues et les lances ne sont pas un enjeu au Vietnam. Il ne pourra pas se dire que les armes actuelles sont des jouets et vice-versa. »

 

10 Une femme n’est ni une mère ni une amoureuse

Voilà un réflexe à la con particulièrement répandu. Ça m’est arrivé l’autre jour au square. Mon fils de 2 ans et demi jouait avec une petite Nina. A un moment, ils se sont pris la main. Excitation générale comme s’il était un vieux célibataire dégoûtant et qu’il avait enfin une occaz.

« Vous vous faites un bisou pour vous dire au revoir ? »

Mauvais réflexe. Nina est une petite fille qui n’a pas demandé à avoir un petit peu de salive sur la joue.

Anne a un autre problème avec son fils : quand il pointe du doigt les femmes des publicités dans la rue, il les appelle « des mamans ».

« C’est très difficile de trouver dans les livres d’enfants des adultes qui ne soient que des adultes… Ce sont toujours des parents. »

Et si elle n’est pas une mère, elle n’est pas une putain. Dans son étude sur la diffusion du féminisme dans la sphère familiale, Camille Masclet, sociologue, raconte l’histoire de Jeanne « qui interdisait à son fils de dire ‘putain’ parce que c’est une injure faite aux femmes ».

11 De la délicatesse

Une fois qu’on a dit tout ça, il faut faire attention à ce qu’on fait.

Gaëlle-Marie :

« La grosse propagande est contre-productive et peut mettre les enfants dans des situations de décalage trop grandes.

A un petit garçon en maternelle, on peut tenter d’expliquer doucement qu’il n’est pas normal de fendre un groupe de filles dans la cour de récréation, mais il faut le faire avec des pincettes. »

Julie Pagis dit aussi que ce travail anti-normes peut alimenter le mépris de classe :

« Si on apprend à sa fille à ne pas aimer le rose, elle peut se mettre à dire des choses comme ‘Solène, je l’aime pas, c’est le genre de filles qui aiment le rose’. Comme il y a plus de sexualisation dans les classes populaires, cela va créer d’autres tensions. »

Robin Morgan dit que son fils a toujours été un peu à l’écart à l’école. Le petit garçon de 5 ans ultrapolitisé et connaissant Shakespeare.

« Mais il a réussi à faire face aux cruautés des autres enfants avec son sens de l’humour. »

Dans l’étude de Camille Masclet, Laurent, fils de féministe, râle :

« C’est vrai que ce qui était un peu chiant, c’était d’entendre les trucs ‘les hommes, les hommes’, alors elle généralise pas, enfin je sais qu’au fond elle généralise pas mais […] par rapport à certaines choses, on a l’impression d’être […] un con alors qu’on a pas encore été un homme. »

 

12 Mais des carafes

De la délicatesse, donc. Mais aussi, si l’occasion se présente, quelques coups d’éclat mémorables.

Après notre échange, Anne nous a envoyé un mail qui se terminait ainsi :

« J’ai été très émue récemment par le discours de Jean Veil sur sa mère, qui fait écho à ces préoccupations… »

Pendant l’hommage national, il s’est adressé à sa mère décédée :

« Aujourd’hui je te pardonne d’avoir renversé sur ma tête l’eau de la carafe lorsque nous étions à table, sous prétexte que j’aurais tenu des propos que tu trouvais misogynes. »

Nolwenn Le Blevennec

Source ; Rue 89 19/07/2017

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La Marseillaise. Audience positive au tribunal de commerce

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Les efforts entrepris pour que vive « la Marseillaise » ont été exposés au tribunal de commerce de Marseille mercredi tandis qu’un nouveau rassemblement de soutien se tenait devant ses portes. Délibéré le 19 juillet.

C’est la nouvelle qu’attendaient les amis et salariés de la Marseillaise rassemblés devant le tribunal de commerce. « L’audience a été positive. Il y a encore des efforts à faire sur les chiffres mais nous sommes plutôt contents », indique maître Caradec qui représentait le journal pour cette audience d’étape.

Audrey Garino, directrice générale des éditions des Fédérés, société éditrice de la Marseillaise, résume les points mis en avant pour convaincre le tribunal des efforts consentis : « la restructuration du journal, la belle réussite du Mondial la Marseillaise à pétanque et les avancées accomplies sur le volet immobilier ». « Nous allons concentrer notre travail sur l’augmentation de nos recettes », complète-t-elle.

« Chemin parcouru »

En attendant le délibéré le 19 juillet, Alain Hayot, président des éditions des Fédérés souligne « la tonalité positive de l’audience lors de laquelle il a été réaffirmé que la Marseillaise n’est pas à vendre ». « Le tribunal a pris acte des efforts considérables réalisés, du travail sur l’avenir du site et du grand succès populaire du Mondial. Par ailleurs, des contacts sont en cours avec l’État et les ministres en charge du secteur », indique-t-il à la fois « optimiste » et « conscient » du rôle majeur joué par la souscription en cours.

Pierre Guille, le président du Mondial la Marseillaise à pétanque, se félicite de l’élan donné par la réussite de l’édition 2017. « Le résultat est moins important que le chemin parcouru pour l’atteindre », assure-t-il, heureux d’avoir attiré encore plus de boulistes que l’année précédente et d’être parvenu à organiser l’événement en un temps record après l’extension du redressement judiciaire à l’association organisatrice. « Chaque salarié s’est réapproprié le Mondial qui a permis d’engranger 420 000 euros de recettes. On a réussi tous ensemble, collectivement : les salariés, les bénévoles, les Amis, le comité bouliste départemental », se réjouit-il.

Un succès salué par Jean-Marie Dinh (SNJ-CGT) qui identifie « deux axes essentiels à nos yeux : la préservation de l’emploi et l’entrée de nouveaux capitaux ». Il prévient que « les syndicats CGT de l’entreprise s’opposeront fermement à tout nouveau PSE ». « Nous avons besoin d’apports nouveaux pour régénérer la Marseillaise via des investissements dans les nouvelles technologies et le numérique notamment ainsi que dans la formation », affirme-t-il avant d’insister : « Nous serons porteurs de propositions constructives dans tous les cas pour préserver notre entreprise, notre journal, les emplois et notre indépendance ».

Quant à Serge Baroni, le président des Amis de la Marseillaise, il se dit « satisfait de la tonalité de l’audience ». Il appelle tous les lecteurs « attachés à ce titre » à poursuivre l’effort de souscription et à multiplier les initiatives locales de soutien.

« Nous préparons une belle soirée à l’Agora des galériens pour la rentrée », annonce-t-il avant de promettre d’y revenir plus précisément « dans la page Pour que vive la Marseillaise ». Évidemment.

Léo Purguette

Source La Marseillaise 13/07/2017

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Censurée, l’interdiction de manifester revient dans le texte sur l’état d’urgence

ob_90acd5_libertesL’interdiction de séjour, utilisée pour empêcher des militants de rejoindre les cortèges anti-loi travail, avait été censurée par le Conseil constitutionnel.

Ce sera la première loi votée sous la présidence d’Emmanuel Macron. La sixième prolongation de l’état d’urgence est en cours d’examen au Sénat. Le texte gouvernemental doit être adopté selon une procédure accélérée avant le 15 juillet, date de la fin de l’actuelle période d’état d’urgence.

À l’occasion de l’examen en commission des lois du Sénat, le gouvernement a déposé un amendement réintroduisant l’interdiction de séjour. Il a été adopté mercredi 28 juin. Censurée le 9 juin par le Conseil constitutionnel, cette disposition donne aux préfets le pouvoir d’interdire à une personne de paraître dans « tout ou partie du département », si elle cherche à « entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics ».

L’interdiction de séjour est dénoncée par ses détracteurs comme un détournement de l’état d’urgence. Assimilée à une interdiction de manifester, elle a essentiellement été déployée pendant le mouvement contre la loi travail, pour empêcher des militants soupçonnés de vouloir commettre des violences de rejoindre les cortèges. Il ne s’agissait donc pas de prévenir un risque d’attentat.

Loi travail et hooliganisme

g-8514D’après les chiffres communiqués au Monde par le Sénat, parmi les 618 mesures individuelles d’interdiction de séjour prises depuis le début de l’état d’urgence, 438 l’ont été dans le cadre de la mobilisation contre la loi travail (seules 169 auraient cependant été notifiées aux personnes visées).

Les premiers arrêtés ont été pris, fin 2015, au moment de la conférence de Paris sur le climat (COP21) – des militants avaient en outre été assignés à résidence –. D’après le Sénat, des personnes soupçonnées de hooliganisme ont aussi été empêchées d’accéder aux « fan zones » pendant l’Euro 2016.

Le Conseil constitutionnel a censuré l’interdiction de séjour, jugée trop imprécise dans sa formulation et pas assez encadrée. L’institution a considéré qu’elle ne conciliait pas suffisamment la sauvegarde de l’ordre public et celle de la liberté d’aller et venir et du droit de mener une vie familiale normale. Dans la nouvelle rédaction adoptée mercredi, il faut qu’il existe « des raisons sérieuses de penser » que le comportement de la personne « constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». L’arrêté préfectoral devra en outre être limité dans le temps et l’espace, en tenant compte « de la vie professionnelle et familiale ». Il ne pourra pas inclure le domicile de la personne.

« Nous mettons simplement en application la décision du conseil constitutionnel », résume le sénateur centriste Michel Mercier, rapporteur du texte. Depuis le début de l’année, près de 80 interdictions ont été prises. Leur emploi a diminué mais la réforme du code du travail par ordonnances promet une rentrée sociale à risque.

Source Le Monde 29/06/2017

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Srebrenica: les Pays-Bas responsables du massacre

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Justice internationale En juillet 1995, 35o musulmans ont été massacrés par les Serbes dans une enclave sous protection des casques bleus néerlandais de l’ONU. L’Etat néerlandais est fautif, selon le TPI.

 

L’Etat néerlandais est tenu partiellement responsable du décès de 350 musulmans lors du massacre de Srebrenica en 1995, selon un jugement de la Cour d’appel de La Haye rendu mardi.

«La Cour juge que l’Etat néerlandais a agi illégalement» et «condamne l’Etat à verser une compensation partielle» aux familles des victimes, a déclaré la juge Gepke Dulek. Les Casques bleus néerlandais ont «facilité la séparation des hommes et des garçons musulmans tout en sachant qu’il y avait un risque réel qu’ils subissent un traitement inhumain ou qu’ils soient exécutés par les Serbes de Bosnie», a-t-elle expliqué.

Environ 8000 hommes et garçons musulmans ont perdu la vie en 1995 lors du génocide de Srebrenica, théâtre des pires atrocités commises en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

30% des dommages et intérêts

Les troupes néerlandaises, connues sous le nom de «Dutchbat», retranchées dans leur base, avaient recueilli des milliers de réfugiés dans l’enclave des Nations unies.

Mais, submergées, elles avaient d’abord fermé les portes aux nouveaux arrivants, puis permis aux Serbes de Bosnie d’évacuer les réfugiés. Les hommes et les garçons avaient alors été séparés et mis dans des bus.

«Dutchbat aurait dû prévenir ces hommes des risques qu’ils couraient et aurait dû leur laisser le choix de rester dans l’enclave pendant que leur famille était évacuée», a poursuivi la juge.

Toutefois, la Cour d’appel condamne l’Etat néerlandais à verser seulement 30% des dommages et intérêts réclamés par les familles des victimes car elle «n’est pas certaine que ces personnes n’auraient pas été tuées plus tard même si elles étaient restées dans l’enclave.»

Une cour inférieure avait déjà statué en 2014 que l’Etat néerlandais était responsable du décès de ces 350 hommes et garçons bosniaques.

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Présence contestée

L’Etat néerlandais avait fait appel du verdict, en disant que personne n’aurait pu prévoir un génocide. Aux Pays-Bas, le rôle des anciens Casques bleus néerlandais continue de susciter la controverse.

Plus de 200 d’entre-eux demandent également des dommages et intérêts au gouvernement pour les avoir envoyé à Srebrenica remplir «une mission irréaliste, dans des circonstances impossibles», selon les mots prononcés l’année dernière par Jeanine Hennis-Plasschaert, ministre de la Défense.

«A partir de demain (mardi), 206 de mes clients réclament une compensation de 22’000 euros chacun», a déclaré leur avocat à l’émission télévisée néerlandaise Jinek lundi soir. Au total, les dommages s’élèveraient à environ 4,5 millions d’euros. (ats/nxp)

Source : La Tribune de Genève 27/06/2017

Voir aussi : Actualité Internationale, Rubrique UE, rubrique  De l’Etat de droit à l’Etat de sécurité, rubrique Pays-BasComment expliquer la réussite de Wilders aux Pays-Bas ?, rubrique PolitiquePolitique Internationale, rubrique Société, Justice,

Irak. Des forces gouvernementales accusées de crimes de guerre

Suite à cela, explique Ali Arkady dans le Spiegel, j’ai amené ma famille dans un endroit sûr et j’ai quitté l’Irak, mon pays, parce qu’il était clair que ma vie serait en danger dès que je publierais ces preuves de crimes de guerre.”

Suite à cela, explique Ali Arkady dans le Spiegel, j’ai amené ma famille dans un endroit sûr et j’ai quitté l’Irak, mon pays, parce qu’il était clair que ma vie serait en danger dès que je publierais ces preuves de crimes de guerre.”

Un photojournaliste vient de diffuser des images qui prouvent que la Division d’intervention d’urgence a eu recours à la torture sur des détenus accusés d’être affiliés à l’État islamique. Le gouvernement irakien a lancé une enquête.

L’homme est pendu par les mains, bras derrière le dos et yeux bandés. Son corps vrille à l’extrémité des câbles qui le maintiennent suspendu. Derrière lui, un soldat en uniforme pose sur le haut de son dos un pack de bouteilles d’eau pour redoubler la souffrance. Les images diffusées par la chaîne ABC le 25 mai sont terrifiantes. Filmées par Ali Arkady, photojournaliste irakien, elles témoignent de la torture perpétrée par une force gouvernementale sur des détenus accusés d’être affiliés à l’État islamique.

La diffusion de ces images fait suite à la parution du témoignage du photojournaliste dans Der Spiegel la semaine dernière. “Pas des héros, mais des monstres”, titrait alors le magazine allemand. Ces monstres sont des soldats de la Division d’intervention d’urgence (Emergency response division, ERD) qui dépendent du ministère irakien de l’Intérieur. En octobre dernier, le photojournaliste de 34 ans avait décidé de suivre cette force soutenue par les États-Unis afin de documenter le combat contre l’État islamique pour reprendre Mossoul. Torture, viols, meurtres : rapidement, son reportage a tourné au cauchemar. Il écrit :

Les choses maintenant empiraient, de façon bien pire que ce à quoi je m’attendais ou que j’avais pu imaginer.”

Enquête

Le 25 mai, le gouvernement irakien a ordonné le lancement d’une enquête. “Les allégations d’Arkady soulèvent des inquiétudes quant à savoir si les États-Unis en font assez pour vérifier avec quelles forces ils s’associent pour combattre l’État islamique en Irak, alerte le Washington Post.

Arkady a dit qu’il avait été témoin d’abus en fin d’année dernière, quand la coalition dirigée par les États-Unis a élargi sa mission de conseil et d’assistance afin de travailler en étroite collaboration avec les forces du ministère de l’Intérieur irakien  y compris la Division d’intervention d’urgence – sur les opérations de planification et en fournissant un soutien aérien

Suite à cela, explique Ali Arkady dans le Spiegel, j’ai amené ma famille dans un endroit sûr et j’ai quitté l’Irak, mon pays, parce qu’il était clair que ma vie serait en danger dès que je publierais ces preuves de crimes de guerre.”

Source Spiegel, 26/05/2017

 

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