Résolutions de l’ONU non respectées par Israël

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Au mépris du droit. 1947-2009 : une impunité qui perdure

 

Assemblée générale
(ayant alors fonction d’organe décisionnaire)

Résolution 181 (29 novembre 1947). Adoption du plan de partage : la Palestine est divisée en deux Etats indépendants, l’un arabe, l’autre juif, et Jérusalem est placée sous administration des Nations unies.

Résolution 194 (11 décembre 1948). Les réfugiés qui le souhaitent doivent pouvoir « rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et vivre en paix avec leurs voisins »  ; les autres doivent être indemnisés de leurs biens « à titre de compensation ». Création de la commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine.

Résolution 302 (8 décembre 1949). Création de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).

Conseil de sécurité

Résolution 236 (11 juin 1967). Au lendemain de la guerre de juin 1967, le Conseil de sécurité exige un cessez-le-feu et un arrêt immédiat de toutes les activités militaires dans le conflit opposant l’Egypte, la Jordanie et la Syrie à Israël.

Résolution 237 (14 juin 1967). Le Conseil de sécurité demande à Israël d’assurer « la sûreté, le bien-être et la sécurité des habitants des zones où des opérations militaires ont eu lieu » et de faciliter le retour des réfugiés.

Résolution 242 (22 novembre 1967). Le Conseil de sécurité condamne l’« acquisition de territoire par la guerre » et demande le « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés ». Il affirme « l’inviolabilité territoriale et l’indépendance politique » de chaque Etat de la région.

Résolution 250 (27 avril 1968). Israël est invité à ne pas organiser le défilé militaire prévu à Jérusalem le 2 mai 1968 considérant que cela aggraverait les « tensions dans la région ».

Résolution 251 (2 mai 1968). Le Conseil de sécurité déplore la tenue du défilé militaire de Jérusalem « au mépris » de la résolution 250.

Résolution 252 (21 mai 1968). Le Conseil de sécurité déclare « non valides » les mesures prises par Israël, y compris l’« expropriation de terres et de biens immobiliers », qui visent à « modifier le statut de Jérusalem », et demande à celui-ci de s’abstenir de prendre de telles mesures.

Résolution 267 (3 juillet 1969). Le Conseil de sécurité censure « toutes les mesures prises [par Israël] pour modifier le statut de Jérusalem ».

Résolution 340 (25 octobre 1973). A la suite de la guerre de Ramadan ou de Kippour, création de la deuxième Force d’urgence des Nations unies (FUNU-II) qui vise à « superviser le cessez-le-feu entre les forces égyptiennes et israéliennes » et à assurer le « redéploiement » de ces mêmes forces.

Résolution 446 (22 mars 1979). Le Conseil de sécurité exige l’arrêt des « pratiques israéliennes visant à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 », déclare que ces pratiques « n’ont aucune validité en droit » et demande à Israël de respecter la convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.

Résolution 468 (8 mai 1980). Le Conseil de sécurité déclare « illégales » les expulsions à l’étranger de notables palestiniens de Hébron et de Halhoul par les autorités militaires israéliennes et demande à Israël de les annuler.

Résolution 592 (8 décembre 1986). Le Conseil de sécurité rappelle que la convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre « est applicable aux territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967 ». Il condamne « l’armée israélienne qui, ayant ouvert le feu, a tué ou blessé des étudiants » de l’université Bir Zeit.

Résolution 605 (22 décembre 1987). Après le déclenchement de la première Intifada, le Conseil de sécurité condamne les pratiques d’Israël « qui violent les droits de l’homme du peuple palestinien dans les territoires occupés, en particulier le fait que l’armée israélienne a ouvert le feu, tuant ou blessant des civils palestiniens ».

Résolution 607 (5 janvier 1988). Israël doit « s’abstenir d’expulser des civils palestiniens des territoires occupés » et respecter les obligations que lui impose la convention de Genève.

Résolution 608 (14 janvier 1988). Le Conseil de sécurité demande à Israël « d’annuler l’ordre d’expulsion des civils palestiniens et d’assurer le retour immédiat et en toute sécurité » de tous ceux déjà expulsés.

Résolution 636 (6 juillet 1989). Le Conseil de sécurité demande à Israël, en conformité avec ses précédentes résolutions et avec la convention de Genève, de « cesser immédiatement d’expulser d’autres civils palestiniens » et d’assurer le retour en toute sécurité de ceux déjà expulsés.

Résolution 641 (30 août 1989). Le Conseil de sécurité « déplore qu’Israël, puissance occupante, continue d’expulser des civils palestiniens » et lui demande d’assurer le retour de tous les expulsés.

Résolution 672 (12 octobre 1990). Après les violences de l’esplanade des Mosquées – le mont du Temple, le Conseil de sécurité condamne « les actes de violence commis par les forces de sécurité israéliennes » à Al-Haram Al-Charif et dans d’autres lieux saints de Jérusalem et demande à Israël de « s’acquitter scrupuleusement des obligations juridiques et des responsabilités qui lui incombent » vis-à-vis des civils des territoires occupés.

Résolution 673 (24 octobre 1990). Le Conseil de sécurité condamne le refus d’Israël d’appliquer la résolution 672.

Résolution 681 (20 décembre 1990). Israël est sommé d’appliquer la convention de Genève.

Résolution 694 (24 mai 1991). Le Conseil de sécurité déclare que l’expulsion de quatre nouveaux civils palestiniens en mai 1991 par les forces israéliennes constitue une violation de la convention de Genève.

Résolution 799 (18 décembre 1992). Le Conseil de sécurité condamne les quatre cents expulsions de décembre 1992, soulignant qu’elle est contraire aux obligations internationales imposées à Israël par la convention de Genève. Le Conseil réaffirme l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban.

Résolution 904 (18 mars 1994). A la suite du massacre de la mosquée de Hébron, le Conseil de sécurité demande à Israël de prendre les mesures nécessaires « afin de prévenir des actes de violence illégaux de la part des colons israéliens » envers les civils palestiniens.

Résolution 1322 (7 octobre 2000). A la suite du début de la seconde Intifada, le Conseil de sécurité déplore les violences et condamne le « recours à la force excessif contre les Palestiniens ». Il demande à Israël de respecter ses obligations relatives à la convention de Genève.

Résolution 1397 (12 mars 2002). Le Conseil de sécurité demande la « cessation immédiate de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terreur et toutes provocations, incitations et destructions », et réclame la coopération des Israéliens et des Palestiniens visant à la reprise des négociations.

Résolution 1402 (30 mars 2002). Après la réoccupation totale de la Cisjordanie, le Conseil de sécurité demande un cessez-le-feu immédiat et le « retrait des troupes israéliennes des villes palestiniennes ».

Résolution 1405 (19 avril 2002). Le Conseil de sécurité déclare qu’« il est urgent que les organismes médicaux et humanitaires aient accès à la population civile palestinienne ».

Résolution 1435 (24 septembre 2002). Le Conseil de sécurité exige « le retrait rapide des forces d’occupation israéliennes des villes palestiniennes ». Il demande à l’Autorité palestinienne de « faire traduire en justice les auteurs d’actes terroristes ».

Résolution 1515 (19 novembre 2003). Le Conseil de sécurité se déclare « attaché à la vision d’une région dans laquelle deux Etats, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues », et demande en conséquence aux parties en conflit de s’acquitter des obligations relatives à la « feuille de route » du Quartet.

Résolution 1544 (19 mai 2004). Le Conseil de sécurité demande qu’Israël respecte « les obligations que lui impose le droit humanitaire international » et « l’obligation qui lui est faite de ne pas se livrer aux destructions d’habitations ».

Résolution 1850 (16 décembre 2008). Le Conseil de sécurité soutient le processus d’Annapolis, et demande aux parties de « s’abstenir de toute mesure suceptible d’entamer la confiance » et de ne pas « remettre en cause l’issue des négociations ».

Résolution 1860 (8 janvier 2009). Après l’incursion de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité exige « l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes de la bande de Gaza ». Il demande de ne pas entraver l’entrée des organisations médicales dans Gaza et d’empêcher le trafic illégal d’armes.

Voir aussi : International, rubrique Moyen-Orient, Israël, Dans les Territoires, la spoliation s’accélère,, rubrique Politique, Politique Internationale, rubrique Histoire, rubrique Société Justice,

Entretien Costa-Gavras : « Z a été comme une étincelle, les gens se sont éveillés »

« Ce qui m’intéresse essentiellement,  ce sont les gens qui résistent au pouvoir. »

« Ce qui m’intéresse essentiellement, ce sont les gens qui résistent au pouvoir. »

A Montpellier Le cinéaste et président de la Cinémathèque française Costa-Gavras était l’invité de la Librairie Sauramps pour la parution de son coffret DVD « Intégrale vol.1 (1965-1983) »  chez Arte éditions.

Vous êtes né à Athènes en février 1933. Très jeune vous optez pour l’exil, dans quelle perspective arrivez-vous en France ?

Je suis arrivé en France en 1955, pour étudier. Je voulais écrire.  Je me suis inscrit en licence de Lettres.  A l’époque,  c’était le seul pays où l’on pouvait entreprendre des études sans avoir d’argent, ce qui était mon cas. Sinon on était plutôt tenté par la belle vie en Amérique, telle qu’elle apparaissait à nos yeux.

A Paris, je fréquentais la Cinémathèque où j’ai découvert des cinéastes  comme Jacques Becker, Erich von Stroheim, Renoir … qui m’ont permis de saisir que l’on pouvait travailler de nouvelles formes d’écriture avec des images. Par la suite j’ai voulu entrer à l’Idhec. Le concours  d’entrée était très difficile. Il y avait un projet d’expo sur le théâtre grec ancien, on s’est adressé moi. Bien que n’étant pas formé – personne n’enseigne le théâtre antique en Grèce, ni la démocratie – je me suis lancé.

Lorsque vous quittez la Grèce  en 1955, période où le pays voit le retour de la monarchie,  le faites-vous aussi pour des raisons politiques ?

Oui, je fuyais la monarchie soutenue par les colonisateurs américains. Mon père était un démocrate anti -royaliste. Il avait fait la guerre en Asie mineure et il avait vu mourir autour de lui tous ses amis pour rien. Ce conflit soutenu par les royalistes, qui rêvaient de reconstruire l’empire byzantin, l’avait marqué profondément.

Après, durant la guerre civile tous ceux qui n’étaient pas conservateurs étaient considérés comme des communistes et ils ne disposaient pas des mêmes droits, leurs enfants n’avaient pas accès aux études.

Vous trouvez donc les moyens d’apprendre le cinéma notamment au côté de René Clément. Dans quelles circonstances réalisez-vous , « Compartiment tueur » votre premier film, sorti en 1965 ?

A l’origine,  j’avais dans l’idée de faire une adaptation, un peu comme un exercice, parce qu’on ne travaillait pas sur les adaptations à l’Idhec. Il s’est trouvé qu’une secrétaire avait lu le livre de Sébastien Japrisot. Elle en a parlé au directeur des studios. Nous en avons  discuté avec lui et il a fini par me dire : faisons un film.

Yves Montand s’est déclaré partant et Simone Signoret m’a dit :  je te fais la vieille actrice. Tout cela était inattendu, après c’est devenu un film d’amis où se sont greffés Trintignant, Piccoli, Charles Denner, Bernadette Lafont… Daniel Gelin est venu faire de la figuration, simplement parce qu’il voulait être de l’aventure.

Le film rencontre un vif succès en France  comme aux Etats-Unis. La critique salue vos talents de réalisateur et lance votre carrière. Comment s’est enclenché «  Un homme de trop « , votre second long métrage ?

Après ce premier succès un  producteur américain m’a demandé de lui proposer un projet je lui ai dit que je voulais adapter La condition humaine. J’ai commencé la préparation avec les acteurs, Piccoli Kremer, Claude Brasseur… et puis le producteur n’a pas donné suite, prétextant que le sujet était trop complexe. Il y avait trop de Chinois dans cette histoire pour les Américains.

A ce moment j’ai appris que Chabrol voulait faire un film sur la Résistance. C’est ainsi qu’on a basculé avec l’équipe sur Un homme de trop. Qui n’a pas bien marché. Chabrol ne voulait pas prendre position, il voulait aborder la Résistance sous l’angle de l’action. Les spectateurs attendaient sans doute autre chose sur ce sujet.

Avec Z, sorti en 1969, vous revenez vers vos origines à un moment clé, un an et demi après le coup d’Etat des colonels, aviez-vous conscience de la portée politique que ce film portait en germe ?

J’ai eu le livre de Vassilis Vassilikos dans les mains avant le coup d’Etat. Le film relate l’assassinat  du député Lambrakis à Athènes en 1963. Nous l’avons écrit avec Jorge Semprun. C’était un peu comme un cri lancé sur un mur pour dire « à bas les colonels » Nous avons tourné à Alger, les acteurs ont accepté d’y participer sans condition. Je me souviens de  Trintignant me disant, je le fais sans être payé.

Le succès  a été immédiat. Le film est resté quarante semaines à Paris. Les gens applaudissaient à la fin. Nous étions sous le coup de la stupéfaction. Z a été une étincelle, les gens se sont éveillés. Il se sont  exprimés  comme l’a fait Melina Mercouri, mais les moments que j’ai vécus le plus intensément, sont liés à l’effet mobilisateur qu’a eu le film sur la population grecque qui avait vécu le coup d’Etat un peu passivement au début.

Quel rapport entretenez-vous avec l’engagement en tant que cinéaste ?


Ce qui m’intéresse essentiellement ce sont les gens qui résistent au pouvoir, d’où ma volonté d’adapter La condition humaine. Pour moi le cinéma est avant tout un spectacle, pas un préau où on fait des discours politiques ou académiques. Mais je n’ai jamais considéré le spectacle comme un amusement. Le cinéma doit parler de la société.

Dans l’Aveu en 1970, vous dénoncez les excès du stalinisme notamment en Tchécoslovaque. Ce film reflète-t-il aussi une désillusion d’une partie des artistes français de gauche ?

Notre génération était très attirée par les propositions soviétiques que nous ne considérions pas comme des ennemis mais comme des alliés. Nous discutions beaucoup avec Montand, Resnais, Chris Marker, Semprun… des vicissitudes de l’histoire mondiale.

A cette époque, on sentait le besoin d’un changement profond. Les communistes italiens nous paraissaient avoir fait un pas important. On sentait que cela pouvait se développer en France. Mais au sein du PCF d’alors aucune critique n’était possible. Certains acteurs avaient refusé de faire le film.

En 1973, avec Etat de siège, vous prenez pour cible la politique des Etats-Unis sur l’Amérique Latine ?


Au Guatemala, j’ai découvert l’existence de spécialistes de la déstabilisation politique. J’ai suivi cette piste  qui m’a conduit  à faire un film sur l’Uruguay dont la réflexion porte sur la violence révolutionnaire.

Après Claire de femme, vous revenez sur la thématique avec Missing ?

Claire de Femme est une adaptation d’un livre de Romain Gary qui interroge sur notre capacité à profaner le malheur avec l’amour.  Pour Missing c’est venu d’une proposition américaine. Comme j’avais rencontré Allende plusieurs fois ça m’intéressait  à la condition de faire la post production en France. Le film a marché.

Quand un film ne marche pas, ça m’est arrivé, c’est qu’on a loupé quelque chose…

Recueillli par Jean-Marie Dinh

Source La Marseillaise 17/12/2016

Voir aussi  : Rubrique Rencontre, Jorge Semprun :La crise implique de réinventer la démocratie, rubrique, Cinéma, rubrique Histoire, rubrique Europe, Grèce, rubrique Amérique Latine,

Etrange et fabuleux voyage sur la planète de Ziggy Stardust

David Bowie séance de maquillage devant un miroir rond . Photo Mike Rock  Ecosse 1973.

David Bowie séance de maquillage devant un miroir rond . Photo Mike Rock Ecosse 1973.

L’exposition  Life On Mars  du photographe Mike Rock nous plonge en 40 clichés dans l’intimité de David Bowie entre 1972 et 1973, une période charnière de sa carrière qui voit naître le personnage de Ziggy Stardust. A découvrir en exclusivité Au Multiple à Toulouse jusqu’au 15 janvier 2017.

Sur la porte de l’immense hangar du Multiple, encore destiné il y a peu, au stockage des chars du carnaval de Toulouse, s’affiche l’image de Ziggy, icône absolue du glam rock. L’événement à quelque chose de surnaturel et d’étrange comme si le personnage avait choisi ce cadre industriel pour opérer son retour.

On apprend que cette exposition exceptionnelle organisée par Autantyk fut le fruit de plusieurs coïncidences. A l’origine, l’exposition devait se dérouler à Barcelone, mais la disparition prématurée de l’artiste le 10 janvier dernier,  en a décidé autrement. Une fois le contrat passé, Patrick Thaunay, producteur de l’expo qui développe différents projets sur le lieu, découvre que Serge Friand, un des artistes abrités au Multiple, se trouve être le président du David Bowie Fan club Toulouse.  Propulsé commissaire de l’expo, celui-ci s’implique à 200% dans le projet qui aura été monté en six mois. En partenariat avec le photographe Mike Rock, il contribue grâce aux perles de sa collection personnelle à rendre le parcours captivant.

 

IMG_2648Les mutations du personnage
Les photographies jamais montrées jusqu’alors s’intègrent dans une scénographie, signée Lorena Acin, inspirée du tournage  du  célèbre clip Life on Mars. Le 12 mai 1973, Mike Rock immortalise la scène,  Bowie y figure dans un impeccable costume bleu ciel avec chemise rayée noir et blanc et cravate à pois. « Ce qui est fantastique sur la période que couvre précisément l’exposition, c’est de suivre la création du personnage de Ziggy, explique Serge Friand, elle passe par trois étapes, il y eut d’abord, Major Tom, puis Starman et enfin Ziggy. »

Bowie présente pour la première fois son alter ego en juillet 1972 comme un messager humain d’une intelligence extraterrestre cherchant à transmettre à l’humanité, un message d’amour et de paix.  Face à l’étrange, on ramène naturellement l’inexplicable à des faits connus, à une expérience préalable et par là, au passé que l’expo rend  très palpable. Le cas d’une visiteuse de la première heure, dame sexagénaire, très émue de se trouver là en témoigne : « Moi et mon mari on a toujours été des fans de Bowie. Mon mari est mort mais je sais que ma présence ici est un cadeau pour lui. C’est formidable d’avoir la primeur à Toulouse

Mike Rock présent au Multiple de Toulouse pour l’exposition Life on Mars Photo France 3

Mike Rock présent au Multiple de Toulouse pour l’exposition Life on Mars Photo France 3

Parmi la dizaine de photographes ayant côtoyé Bowie, Mike Rock est son photographe attitré. Il suit l’artiste dans son quotidien. Ce que révèle un certain nombre de photos où l’on découvre la star en train de lire dans le train, téléphonant de l’Hôtel Plaza après son premier concert à New York, ou méditant entre deux concerts en Ecosse.

« David Bowie a été mon ami pendant 44 ans. Il a eu un impact énorme sur ma carrière et ma sensibilité, confie le photographe Mike Rock très proche de la star, il est aussi – à mes yeux – l’artiste le plus important de ma génération, un véritable révolutionnaire culturel. Il a changé tant de choses… Non seulement dans la musique, l’art, la mode… mais aussi dans la façon dont les gens se voient »  indique le photographe en ajoutant, « Bowie a donné aux hommes la possibilité de dévoiler une facette plus soft. Pas seulement dans leur sexualité mais aussi dans leur attitude sensorielle. Il a rendu l’androgyne beau. »

Le 3 juillet 1973, Bowie « tue » Ziggy sur la scène de l’Hammersmith Odeon, avant d’entamer un nouveau parcours vers Rock ‘n’ Roll Suicide et de nouvelles identités…

Jean-Marie Dinh

 

Autantyk favorise la place de l’Art dans les PME

 

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L’exposition, organisée par Autantyk se déroule au Multiple, une halle industrielle qui accueille toutes sortes de projets. Autantyk a pour mission de réinventer le monde des PME pour améliorer leur performance économique tout en privilégiant la collaboration et l’épanouissement au travail. La structure expérimente de nouveaux lieux et espaces de travail et accompagne des PME dans leur stratégie du changement et dans la mutualisation de moyens. « Nous décloisonnons le monde de l’entreprise avec l’environnement culturel et artistique, indique son directeur Patrick Thaunay durant les six mois de préparation de l’expo on a travaillé ensemble sans avoir un seul conflit. » Du grand art !

« Life on Mars  » de Mick Rock jusqu’au 15 /01/2017. Le Multiple 27 bis allée Maurice-Sarraut, Toulouse (31). De 10h à 19h30 tous les jours sauf les lundis et jours fériés. Informations :  http://www.lifeonmars.eu

Source La Marseillaise 10/12/2016

Voir aussi : Rubrique Exposition, rubrique Photo, rubrique Musique,

Génocide rwandais : retour sur 22 ans de tensions entre Kigali et Paris

Le président Rwandais Paul Kagamé repproche à la France son implication  avant pendant et après le génocide. Photo Tiksa Negeri Reuters

Le président Rwandais Paul Kagamé repproche à la France son implication avant pendant et après le génocide. Photo Tiksa Negeri Reuters

La justice rwandaise a demandé à la France, mardi 29 novembre, son entraide judiciaire dans le cadre d’une enquête criminelle pour complicité de génocide visant des officiers militaires français ayant servi au Rwanda pendant le génocide. Kigali souhaite procéder aux interrogatoires de ces responsables à l’ambassade du Rwanda à Paris.

Cette demande vise à éclairer le rôle de la France dans le génocide des Tutsis, qui a fait environ 800 000 morts d’avril à juillet 1994. Elle risque de raviver les tensions diplomatiques entre les deux pays.

  • Ce que Kigali reproche à Paris

Le 6 avril 1994, l’avion du président rwandais, d’ethnie hutu, Juvénal Habyarimana, en provenance de Tanzanie, est abattu alors qu’il amorce son atterrissage à Kigali, la capitale rwandaise. Trois jours plus tard, un gouvernement intérimaire, composé d’extrémistes hutus, arrive au pouvoir. Les Tutsis sont immédiatement accusés de l’attentat contre l’avion présidentiel. S’ensuivent cent jours de massacres et d’atrocités, avec, au final, 800 000 morts, majoritairement tutsis.

La rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) que dirigeait Paul Kagamé, a chassé, en juillet 1994, le régime extrémiste hutu et mit fin au génocide. Depuis lors, M. Kagamé – d’abord vice-président et ministre de la défense, entre 1994 et 2003, puis élu chef de l’Etat cette année-là et réélu en 2010 – reproche à la France son implication avant, pendant et après le génocide.

En 2006, Kigali avait temporairement rompu ses relations avec Paris lorsque le juge Jean-Louis Bruguière, chargé de l’enquête sur le crash de l’avion de Juvénal Habyarimana, avait réclamé que Paul Kagamé soit jugé pour son rôle dans la mort de ce dernier. Le président rwandais avait accusé en retour la France d’avoir formé les militaires qui se sont livrés au génocide.

L’ouverture de l’enquête rwandaise annoncée par le procureur général, Richard Muhumuza, s’inscrit dans cette optique de déterminer la responsabilité d’une vingtaine de militaires français, dont l’identité n’a pas été divulguée.

  • Paris sur la ligne du démenti

Paris a toujours démenti une quelconque implication française dans le génocide. Auditionné devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale en novembre, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a maintenu cette ligne : « Affirmer que l’armée française a pris part au génocide est un mensonge indigne, que je ne tolérerai jamais », a-t-il déclaré, en ajoutant qu’il « [entendait] défendre sans concession l’honneur des militaires français lorsqu’ils sont injustement accusés ».

Les tensions se sont de nouveau accentuées en octobre après que la justice française a décidé d’entendre le général Kayumba Nyamwasa, qui, depuis qu’il a cessé tout lien avec le régime, accuse M. Kagamé d’avoir été l’instigateur de l’attentat contre M. Habyarimana. L’initiative a conduit la ministre des affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, à menacer la France de publier les noms des responsables français impliqués, selon Kigali, dans le génocide.

Dans un rapport en date du 31 octobre, la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG) mentionne 21 officiers français qu’elle accuse d’avoir joué un rôle dans la préparation puis l’exécution du génocide, dont des hauts conseillers de François Mitterrand. « Des hauts gradés français et des personnalités politiques ont commis au Rwanda des crimes très graves », accuse la CNLG.

  • La justice lente et peu efficiente

La création d’un Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), en 1994, n’a pas apporté les réponses sur les circonstances du génocide. En vingt ans d’exercice, le TPIR a mis en accusation 93 personnes ; 61 ont été condamnées.

En France, la cour d’assises de Paris a condamné, en juillet, à la prison à perpétuité deux bourgmestres rwandais, Tito Barahira et Octavien Ngenzi, pour leur rôle dans la mort de 2 000 personnes en 1994. Ils avaient été arrêtés en France et ont été jugés par le « pôle génocide et crimes contre l’humanité » – créé en 2012 – en vertu de la compétence universelle des juridictions françaises.

Ce procès était le deuxième organisé en France en relation avec les massacres commis au Rwanda. En 2014, l’ex-capitaine de l’armée Pascal Simbikangwa avait été condamné à vingt-cinq ans de réclusion pour génocide et complicité de crimes contre l’humanité.

Au Rwanda, les procès gacaca (des tribunaux communautaires villageois) ont été activés pour accélérer le jugement de personnes ayant participé au génocide. Mais, selon de nombreux observateurs, beaucoup d’entre elles vivent en France sans être inquiétées par la justice française.

  • L’impossibilité d’accéder aux archives

Dans une lettre ouverte publiée par Le Monde en octobre, Guillaume Ancel, un ancien officier français ayant servi au Rwanda en 1994, interpellait François Hollande :

« Vingt-deux ans après les faits, moi, ancien lieutenant-colonel de l’armée française, je ne sais toujours pas expliquer les contradictions entre la version officielle servie à nos concitoyens d’une opération humanitaire et la réalité des missions militaires que j’ai menées là-bas, qui ressemblent à s’y méprendre à un soutien aux génocidaires. »

La déclassification des archives estampillées secret défense apparaît comme le seul moyen de permettre à la justice de faire son travail et de se pencher sur les responsabilités françaises.

Le 7 avril 2015, François Hollande avait annoncé la déclassification des archives de l’Elysée, du ministère des affaires étrangères, du ministère de la défense et de l’Assemblée nationale relatives à l’engagement de la France au Rwanda entre 1990 et 1995. Un an plus tard, seuls quelques documents ont été mis à disposition. Aucun ne provient du ministère des affaires étrangères, du ministère de la défense et de l’Assemblée nationale.

 

Source Le Monde.fr avec AFP et Reuters  30/11/2016

Voir aussi : Actualité Internationale, Actualité France, rubrique Afrique, Rwanda, rubrique Théâtre« Hate Radio »On Line, Il faut maintenant briser le silence,

La révolution est davantage qu’un fait divers

Le Cri du peuple,par Jacque Tardi et Jean Vautrin

Le Cri du peuple,par Jacque Tardi et Jean Vautrin

« À l’aube du 18 mars, Paris fut réveillé par ce cri de tonnerre : Vive la Commune ! Qu’est-ce donc que la Commune, ce sphinx qui met l’entendement bourgeois à si dure épreuve ? Les prolétaires de la capitale, disait le Comité central dans son manifeste du 18 mars, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques… Le prolétariat… a compris qu’il était de son devoir impérieux et de son droit absolu de prendre en main ses destinées, et d’en assurer le triomphe en s’emparant du pouvoir. Mais la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre tel quel l’appareil d’État et de le faire fonctionner pour son propre compte. (…)

Le régime impérial est la forme la plus prostituée et en même temps la forme ultime de ce pouvoir d’État, que la société bourgeoise naissante a fait naître, comme l’outil de sa propre émancipation du féodalisme, et que la société bourgeoise parvenue à son plein épanouissement avait finalement transformé en un moyen d’asservir le travail au capital. L’antithèse directe de l’Empire fut la Commune.(…)

Paris s’était débarrassé de l’armée et l’avait remplacée par une garde nationale, dont la masse était constituée par des ouvriers. C’est cet état de fait qu’il s’agissait maintenant de transformer en une institution durable. Le premier décret de la Commune fut donc la suppression de l’armée permanente, et son remplacement par le peuple en armes. La Commune fut composée des conseillers municipaux, élus au suffrage universel dans les divers arrondissements de la ville. Ils étaient responsables et révocables à tout moment. La majorité de ses membres était naturellement des ouvriers ou des représentants reconnus de la classe ouvrière.

La Commune devait être non pas un organisme parlementaire, mais un corps agissant, exécutif et législatif à la fois. Au lieu de continuer d’être l’instrument du gouvernement central, la police fut immédiatement dépouillée de ses attributs politiques et transformée en un instrument de la Commune, responsable et à tout instant révocable. Il en fut de même pour les fonctionnaires de toutes les autres branches de l’administration. Depuis les membres de la Commune jusqu’au bas de l’échelle, la fonction publique devait être assurée pour un salaire d’ouvrier. Les bénéfices d’usage et les indemnités de représentation des hauts dignitaires de l’État disparurent avec ces hauts dignitaires eux-mêmes.

Les services publics cessèrent d’être la propriété privée des créatures du gouvernement central. Non seulement l’administration municipale, mais toute l’initiative jusqu’alors exercée par l’État fut remise aux mains de la Commune. Une fois abolies l’armée permanente et la police, instruments du pouvoir matériel de l’ancien gouvernement, la Commune se donna pour tâche de briser l’outil spirituel de l’oppression, le pouvoir des prêtres ; elle décréta la dissolution et l’expropriation de toutes les Églises dans la mesure où elles constituaient des corps possédants. Les prêtres furent renvoyés à la calme retraite de la vie privée, pour y vivre des aumônes des fidèles, à l’instar de leurs prédécesseurs, les apôtres.

La totalité des établissements d’instruction furent ouverts au peuple gratuitement, et, en même temps, débarrassés de toute ingérence de l’Église et de l’État. Ainsi, non seulement l’instruction était rendue accessible à tous, mais la science elle-même était libérée des fers dont les préjugés de classe et le pouvoir gouvernemental l’avaient chargée. Les fonctionnaires de la justice furent dépouillés de cette feinte indépendance qui n’avait servi qu’à masquer leur vile soumission à tous les gouvernements successifs auxquels, tour à tour, ils avaient prêté serment de fidélité, pour le violer ensuite. Comme le reste des fonctionnaires publics, magistrats et juges devaient être élus, responsables et révocables. »

Dans « La guerre civile en France » Karl Marx

Ossements des communards dans les catacombes de Paris

Ossements des communards dans les catacombes de Paris

Voir aussi :  Rubrique Société,  rubrique Histoire, rubrique Politique, L’Assemblée réhabilite les communards victimes de la répression,