Amnesty International fustige la prolifération des discours haineux

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Dans son rapport annuel, l’ONG dénonce une rhétorique « toxique » « diabolisant » certains groupes et en premier lieu les réfugiés.

Des dirigeants du monde entier, comme Donald Trump aux Etats-Unis ou Rodrigo Duterte aux Philippines, propagent des discours de haine « diabolisant » certains groupes, une rhétorique « toxique » qui rend le monde plus dangereux, s’alarme Amnesty international dans son rapport annuel présenté mercredi 22 février.

« Les discours clivants de Donald Trump, Viktor Orban [Hongrie], Recep Tayyip Erdogan [Turquie], Rodrigo Duterte [Philippines] (…) s’acharnent sur des groupes entiers de population, les désignent comme boucs émissaires et propagent l’idée selon laquelle certaines personnes sont moins “humaines” que d’autres », les premiers visés étant les réfugiés, dénonce Amnesty international.

Et de citer le décret anti-immigration fermant temporairement les frontières des Etats-Unis aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane, suspendu depuis, ou encore l’accord « illégal et irresponsable » conclu entre l’Union européenne et la Turquie, permettant de renvoyer des demandeurs d’asile dans ce pays.

Au total, l’organisation non gouvernementale (ONG) a dénombré 36 pays ayant « violé le droit international en renvoyant illégalement des réfugiés dans des pays où leurs droits étaient menacés ».

L’ONG fustige les discours « déshumanisants »

Ces discours de rejet et de haine ont des effets directs sur les droits et les libertés, dénonce Amnesty : « Des gouvernements ont fait voter des lois qui restreignent le droit d’asile, la liberté d’expression, qui légitiment la surveillance de masse ou donnent aux forces de l’ordre des pouvoirs illimités. »

Loin d’être l’apanage de leaders extrémistes, ces paroles stigmatisantes ont été adoptées « parfois de façon voilée, parfois de façon plus ouverte » par « des partis dits centristes », souligne John Dalhuisen, directeur d’Amnesty International pour l’Europe.

« Les discours déshumanisants, c’est quand le premier ministre hongrois qualifie les migrants de “poison, c’est quand Geert Wilders [député néerlandais d’extrême droite] parle de la racaille marocaine, c’est aussi quand le premier ministre néerlandais écrit une lettre ouverte invitant les migrants à se comporter de façon normale ou de rentrer chez eux. »

Les étrangers et les musulmans, « cibles principales de la démagogie européenne » sont « présentés comme une menace à la sécurité, à l’identité nationale, des voleurs d’emplois et des abuseurs du système de sécurité sociale », insiste-t-il.

Les effets pervers de l’état d’urgence en France

En France, où l’ONG sise à Londres a exceptionnellement présenté son rapport annuel, Amnesty dénonce la restriction des droits fondamentaux dans le cadre des mesures prises pour lutter contre le terrorisme, en particulier l’état d’urgence, prolongé depuis les attentats du 13 novembre 2015.

Selon son recensement, de la fin de 2015 à la fin de 2016, « seuls 0,3 % des mesures liées à l’état d’urgence ont débouché sur une enquête judiciaire pour faits de terrorisme ». En revanche, « les assignations à résidence ont entraîné des pertes d’emploi ou la marginalisation des personnes [concernées] », déplore Camille Blanc, présidente d’Amnesty International France.

L’ONG considère par ailleurs qu’en matière d’accueil des réfugiés, « la France n’a pas pris ses responsabilités au niveau international » et ne protège pas suffisamment les réfugiés et les migrants présents sur son sol.

« Dans le cadre des élections présidentielle et législatives qui vont avoir lieu en 2017, la France est à la croisée des chemins concernant les droits humains, qui font écho à une tendance mondiale, et les citoyens ne doivent pas tomber dans le piège de ces discours qui entraînent la haine, la peur ou le repli de soi. »

Face aux renoncements des grandes puissances à se battre pour le respect des droits et des libertés, et la passivité des Etats face aux atrocités et crises vécues en Syrie, au Yémen, ou encore au Soudan du Sud, Amnesty International appelle chacun à se mobiliser et agir. « 2017 sera une année de résistance, a dit à l’Agence France-Presse le président d’Amnesty, Salil Shetty. Nos espoirs reposent sur le peuple. »

Source : Le Monde.fr avec AFP 22/02/2017

Voir aussi : Actualité Internationale Rubrique Politique, Politique de l’immigration, L’Unicef dénonce l’exploitation des migrants mineurs dans les « jungles » françaises, rubrique Société, Justice,

Donald Trump devient le 45e président des Etats-Unis

 Donald Trump et sa femme Melania à leur arrivée au Lincoln Memorial pour le concert inaugural de l'investiture du président élu à Washington MANDEL NGAN  /  AFP

Donald Trump et sa femme Melania à leur arrivée au Lincoln Memorial pour le concert inaugural de l’investiture du président élu à Washington MANDEL NGAN / AFP

Donald J. Trump prête serment vendredi sur les marches du Capitole, au coeur de Washington, pour succéder à Barack Obama et devenir le 45e président des Etats-Unis, incroyable épilogue d’une campagne anti-élites qui a pris tout le monde à revers.

A 70 ans, sans la moindre expérience politique, diplomatique ou militaire, le magnat de l’immobilier s’apprête à prendre les rênes de la première puissance mondiale sous le regard inquiet des alliés des Etats-Unis, échaudés par ses déclarations tonitruantes, parfois contradictoires.

Après une nuit à Blair House, résidence réservée aux hôtes de marque située en face de la Maison Blanche, Donald Trump et son épouse Melania devaient partager un thé avec Barack et Michelle Obama avant de se rendre ensemble au Capitole.

Des centaines de milliers d’Américains, partisans enthousiastes et farouches opposants, sont attendus sur les larges pelouses du National Mall qui lui fait face. Trois de ses prédécesseurs – Jimmy Carter, George W. Bush, Bill Clinton – seront présents, ainsi qu’Hillary Clinton, son adversaire malheureuse.

« Je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des Etats-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis »: peu avant midi (17h00 GMT), l’homme d’affaires prêtera serment, comme l’ont fait avant lui George Washington, Franklin D. Roosevelt ou encore John F. Kennedy.

Il a choisi pour ce faire deux bibles: la sienne, qui lui a été offerte par sa mère en 1955, et celle d’Abraham Lincoln, sauveur de l’Union, également utilisée par Barack Obama il y a quatre ans.

Après le temps de la campagne (17 mois) et celui de la transition (deux mois et demi), voici venu celui de l’exercice du pouvoir (quatre ans) pour cet ancien animateur d’une émission de téléréalité qui a promis de « rendre sa grandeur à l’Amérique » mais fait face à un pays fracturé, tant son style et ses propos, volontiers provocateurs, divisent.

« Nous allons rassembler notre pays », a-t-il promis jeudi.

Niveau d’impopularité record

Dans une journée chargée en rituels dont l’Amérique est friande, le 45e président de l’histoire américaine prononcera ensuite un discours d’investiture moins en forme de programme que de « vision », assure son entourage.

La cérémonie, qui sera suivie en direct à travers le monde, aura un goût de revanche pour l’homme d’affaires à la coiffure étonnante dont l’annonce de candidature avait été accueillie par des ricanements, chez les républicains comme chez les démocrates.

Son équipe annonce pour le début de la semaine prochaine une série de décrets visant à défaire une partie du bilan de son prédécesseur démocrate (climat, immigration…) et à ébaucher le sien. Il pourrait en signer quelques-uns dès vendredi.

La tâche s’annonce ardue pour l’auteur du best-seller « The Art of the Deal » qui a promis, avec un sens de la formule qui enchante ses partisans et consterne ses détracteurs, d’être « le plus grand créateur d’emplois que Dieu ait jamais créé ».

La constitution de ses équipes a été difficile tant la victoire a pris le camp républicain par surprise. Du fonctionnement quotidien de la Maison Blanche, énorme administration, aux interactions avec les autres agences, les premières semaines pourraient être chaotiques.

Et jamais depuis 40 ans un président américain n’avait pris le pouvoir avec un niveau d’impopularité aussi élevé.

Par ailleurs, selon une étude du Pew Research Center publiée jeudi, 86% des Américains jugent que le pays est plus politiquement divisé que par le passé (ce chiffre était de 46% lorsque Barack Obama est arrivé au pouvoir en 2009).

Obama s’envole pour la Californie

Ceux qui espéraient que la fonction change l’homme ont été déçus.

Grâce à Twitter, le septuagénaire continue de régler quotidiennement ses comptes avec ceux qui ont émis des critiques à son égard, de John Lewis, figure du mouvement des droits civiques, à l’actrice Meryl Streep, accusée d’être le « larbin » d’Hillary Clinton.

« Il semble vouloir se battre contre tous les moulins à vent de la terre plutôt que de se concentrer sur le fait d’endosser le poste le plus important au monde », a résumé d’une formule assassine le sénateur républicain John McCain, l’une des rares voix dissidentes au sein du Grand Old Party.

Résultat, l’opposition démocrate fourbit ses armes, et des dizaines d’élus boycotteront la cérémonie. Plusieurs manifestations sont également prévues vendredi et samedi.

Sur la scène internationale, le bouillant promoteur immobilier a déjà décoché ses flèches à l’encontre de la Chine, de l’Otan ou encore de la chancelière allemande Angela Merkel.

Or c’est sur ce front que son mandat à venir suscite les plus grandes interrogations.

Les dirigeants de la planète s’interrogent sur la valeur exacte à accorder à ses déclarations quand les responsables qu’il a nommés – à la tête du département d’Etat ou du Pentagone – prennent des positions apparemment inverses, comme sur la Russie de Vladimir Poutine ou l’accord nucléaire iranien.

Juste après la cérémonie, Barack Obama, 55 ans, s’envolera directement pour la Californie pour ses premières vacances en famille d’ex-président.

Après huit années au pouvoir, le président démocrate qui a surmonté une crise économique et financière qui menaçait de tout emporter sur son passage a indiqué qu’il entendait rester à l’écart de la « mêlée » pour laisser son successeur gouverner.

Mais il a aussi promis, lors de son ultime conférence de presse mercredi, de sortir du bois si « les valeurs fondamentales » de l’Amérique, de l’immigration à la liberté d’expression, étaient menacées.

Source AFP 20/01/2017

Voir aussi : Actualité Internationale, rubrique Politique, rubrique International, société civile, rubrique Amérique du Nord Etats-Unis, La réponse de San Francisco, Fucking Tuesday, rubrique Société, Citoyenneté, Droit des femmes, Santé , Religion,

Jacque Généreux . Nous sommes mondialement gouvernés par des aveugles

Un manuel d’éducation citoyen par Jacques Généreux. Photo dr

Un manuel d’éducation citoyen par Jacques Généreux. Photo dr

Essai :
Avec la «Déconnomie» Jacques Généreux démontre la bêtise de la théorie économique dominante et tente d’en expliquer les raisons. Nous sommes tous concernés…

Une crise ne constitue jamais  un événement exceptionnel et exogène au système économique nous rappelle Jacques Généreux membre des Economistes atterrés, avant d’aborder la nature du nouveau cadre systémique dans lequel prospère les folies politiques en temps de crise. La Grèce à qui la Troïka n’a laissé pour seule alternative, que le maintien des politiques absurdes qui ont aggravé la crise au lieu de la résorber, en est un bon exemple.
Le professeur d’économie à Science Po revient rapidement sur la forme de capitalisme qui s’est imposée depuis les années 80 à savoir le capitalisme financiarisé.   « Système dans lequel l’abolition des frontières économiques nationales et la dérégulation de la finance confèrent aux actionnaires le pouvoir d’exiger un taux de rendement capital insoutenable tant pour l’économie que pour l’écosystème, les salariés et la démocratie.» Le bilan dressé de ce système s’avère comme l’on sait, totalement négatif, sauf pour les 10% des plus riches qui ont accaparé l’essentiel des ressources mondiales.
Le fait que tout ce qui reste utile à  l’équilibre et à la paix tient aux lois, mesures et institutions qui limitent le pouvoir de l’argent, pousse Jacques Généreux à envisager les raisons auxquelles tiennent la persistance de ce système calamiteux.

Il en dénombre trois : « 1. Il n’y a pas d’alternative, les politiques sont impuissantes face à l’inéluctable mondialisation de l’économie ; 2. d’autres voies sont possibles, mais leur accès est interdit par des élites dirigeantes au service des plus riche; 3. nous sommes gagnés par une épidémie d’incompétence et de bêtise, depuis le sommet qui gouverne la société jusqu’à la base populaire qui, en démocratie, choisit ses dirigeants

Le désastre de notre ignorance
La première raison est vite démontée. N’importe quel gouvernement souverain pourrait réguler la finance, plafonner le rendement du capital et limité l’exposition de son pays au dumping fiscal et social. La deuxième raison implique de trouver des contournements. Quand à la 3eme, l’auteur nous invite à s’interroger pas seulement sur les motifs cachés des politiques économiques mais aussi sur l’intelligence et les compétences des économistes qui les conçoivent, des journalistes qui les promeuvent, des dirigeants qui les mettent en oeuvre et, pour finir, de nous tous, citoyens qui lisons, écoutons ou élisons les précédents.

L’intelligence n’est pas un réflexe c’est un effort dont il faut ressentir l’exigence.

JMDH

La Déconnomie , éditions du Seuil , 19,5€

Source : La Marseillaise 04/01/2017

Voir aussi : Rubrique  Politique économiqueLe changement c’est maintenant, rubrique Politique, L’après-Hollande a commencé, Valls dépose les armes de la gauche devant le Medef, rubrique Finance, rubrique UE, Des infos sur le Mécanisme européen de stabilitéTraité transatlantique : les pages secrètes sur les services, rubrique Livre, Thomas Piketty : Un capital moderne, rubrique Rencontre Jacques Généreux : « Le débat sur la compétitivité est insensé »,

Birmanie Répression des Rohingyas : Aung San Suu Kyi sort du déni

Capture d'écran YouTube

Capture d’écran YouTube

Les autorités ont lancé une enquête après la mise en ligne d’un film montrant des policiers frappant violemment des musulmans.

Il y a un mois, les Nations unies dénonçaient le «nettoyage ethnique» de la minorité musulmane rohingya par l’armée birmane. Le gouvernement semble enfin réagir, après la publication d’une vidéo, qui aurait été tournée le 5 novembre par des gardes-frontières birmans dans le village rohingya de Kotankauk, dans l’Etat de Rakhine :

Il a fallu près de deux mois pour que la vidéo soit diffusée sur les réseaux sociaux dans le monde entier. On y voit des policiers frapper violemment des habitants dans la rue, puis à terre, filmés par un garde-frontière, Zaw Myo Htike, en mode «selfie», clope au bec. Devant le scandale, les autorités ont ouvert une enquête et, selon le site militant RohingyaBlogger.comdes militaires sont venus inspecter le lieu du drame ce dimanche. Le cabinet de la dirigeante de fait, Aung San Suu Kyi, a annoncé l’arrestation des policiers qui ont été identifiés sur la vidéo, et a affirmé que «d’autres enquêtes sont en cours pour mettre fin aux agissements d’autres policiers qui auraient frappé des villageois lors de cette opération». Un changement complet d’attitude de la part d’un gouvernement, qui avait jusque-là nié la répression contre les Rohingyas, malgré les nombreux témoignages dénonçant incendies volontaires et viols systématiques de la part des forces de l’ordre sur les habitants.

Très peu d’images filtrent de cette région de la Birmanie, où les autorités ne laissent entrer, «pour raisons de sécurité», ni médias indépendants ni ONG, et où les observateurs internationaux ont été déclarés persona non grataA la suite d’une attaque attribuée aux Rohingyas en octobre sur un poste-frontière, l’armée a lancé des opérations de répression contre la minorité musulmane, qui subit un véritable apartheid dans ce pays majoritairement bouddhiste. Depuis cette nouvelle flambée de violence, près de 50 000 Rohingyas auraient fui vers le Bangladesh voisin, selon les autorités de ce pays.

Guillaume Reuge

Source Libération 02/01/2017

Voir aussi : Actualité Internationale , Rubrique Asie, Birmanie rubrique Politique, , Société civile, rubrique Société, Religion, rubrique On Line, L’ONU dénonce le «nettoyage ethnique» des Rohingyas par l’armée birmane,

 

En plein cœur de Tokyo, une librairie à un seul livre !

Photo : Miyuki Kaneko

Photo : Miyuki Kaneko

L’idée semble un peu farfelue, voire portée par un individu qui n’a pas conscience de la réalité du monde. Et pourtant, le concept de Yoshiyuki Morioka cartonne…

Un seul livre par semaine

C’est bel et bien ce que propose une librairie implantée en plein cœur de Ginza, un quartier chic de Tokyo, au rez-de-chaussée du bâtiment historique Suziki (qui date de 1929). Ouvert de 13h à 20 h tous les jours sauf le lundi, l’établissement de Yoshiyuki Morioka est atypique. Sa boutique est plutôt simpliste. Ici, pas de grands rayonnages pour exposer des dizaines de livres différents, un seul livre étant présenté par semaine. Le décor est assez sommaire : peinture blanche sur les murs, sol en béton. Quant au support servant à présenter l’unique ouvrage, il consiste en une sorte de chevalet. Rien d’extraordinaire donc. Et pourtant, la librairie attire de très nombreux japonais depuis son ouverture en mai dernier. Car si le livre en vente est unique, chaque jour est l’occasion d’organiser un évènement autour de l’ouvrage et de son auteur. Un contexte propice à la découverte.

Une idée née d’une rencontre

Le concept trouve ses origines dans une rencontre avec un auteur, dans une librairie classique. Après avoir remarqué toute l’attention apportée à l’auteur en lui-même, Yoshiyuki Morioka s’est demandé pourquoi autant d’intérêt ne pourrait-il pas être porté à un seul livre. Pourquoi un ouvrage ne pourrait-il pas être mis autant en valeur qu’un auteur lors d’une séance de dédicaces ? Ce raisonnement a conduit le libraire à imaginer une boutique de livres sous un nouveau jour en mettant en scène le moindre détail afin de focaliser toute l’attention des clients sur le livre de la semaine. Mission réussie puisque tout y contribue. De la peinture blanche des murs au positionnement de l’ouvrage au centre de la pièce, rien n’est laissé au hasard. Même le concepteur de la boutique, Takram Design Engineering, semble séduit. Il déclare ainsi qu’une librairie avec un seule livre « offrira une meilleure compréhension, une relation plus étroite avec le lecteur ». Il est bien évident que les clients n’ont aucune raison de parcourir les allées dans tous les sens, ni de chercher après le livre qui les attirera le plus. Le choix est ici déjà fait, ce qui permet au lecteur de ne pas se fier à la seule couverture du livre mais d’apprendre à connaitre son auteur et son contenu.

De par son action, Yoshiyuki Morioka lutte contre le principe économique de long tail qui consiste à vendre un ouvrage sur la durée et donc à en stocker plusieurs exemplaires. Son idée n’a finalement rien de si loufoque. Dans les métiers du livre depuis plus de dix ans, Yoshiyuki Morioka n’est pas un débutant. Sa librairie japonaise en est une belle preuve.

« Aru wa nai ni masaru » (« mieux vaut quelque chose que rien », « c’est mieux que rien »). Un « hon » (« livre »), c’est déjà bien, n’est-ce pas ?

Source : Japonisez-vous  2016

Voir aussi : Rubrique International, rubrique Asie, Japon, rubrique Livre, Lecture,