Les historiens considèrent que le « Nouveau Monde » correspond à l’Amérique découverte par Christophe Colomb. En cette fin de séquence électorale, le Nouveau Monde découvert par Emmanuel Macron ressemble fortement à l’américanisation de notre pays, contaminé par les pratiques politiques en vigueur outre atlantique : Le peuple s’abstient et les lobbies font la loi.
Les 56,6 % d’abstention, soit 26 millions d’électeurs, sans compter les 2 millions de votes blanc, montrent que, au-delà des louanges des courtisans, la crise de représentation a atteint un nouveau pic particulièrement inquiétant. La seule élection qui mobilise les Français – exceptée peut-être celle des municipales – est la présidentielle, quand ils se choisissent un monarque républicain. Comme aux Etats-Unis, c’est cette élection qui structure l’organisation du paysage politique. Les Américains l’ont tellement intégré qu’ils laissent ceux qui se passionnent encore pour la politique faire la loi lors des « Primaires » puis, après que leur champion a été élu par leurs Conventions respectives, ce sont les électeurs, matraqués par des campagnes de publicité ciblées, qui se déplacent dans les « swing states », ces quelques Etats qui font basculer l’élection du Président. Ensuite les citoyens se retirent sur leur Aventin, laissant les professionnels de la profession politique, « ceux de Washington », les lobbyistes, le big-business, voire la mafia, s’occuper des affaires sérieuses.
Le nouveau Président a scénarisé sa campagne selon un storytelling très écrit : mettant en avant son couple, comme aux Etats-Unis, chantant la Marseillaise la main sur le cœur comme lors de l’hymne américian… A cela s’ajoute la volonté d’Emmanuel Macron de s’appuyer sur une technocratie dotée désormais des pleins pouvoirs, pratiquant le spoil system, comme aux Etats-Unis, en remplaçant tous les directeurs d’administration sur des bases politiques.
Un pouvoir soi-disant au dessus des partis, au-delà du clivage droite-gauche, un pouvoir fondé sur la seule gestion comptable, est en train de s’installer sous nos yeux. Les citoyens, épuisés par trente ans d’austérité, de montée du chômage, de lois sécuritaires, laissent faire. Pourquoi, après tout ne pas donner sa chance au nouveau Président puisque les autres, droite et gauche confondues, ont de toute manière montré leur incompétence ? L’idée que la politique doit être jugée uniquement sur ses résultats concrets est aussi une idée venue d’Amérique où le pragmatisme est érigé en valeur suprême. Est bon ce qui marche. Les citoyens sont d’abord des consommateurs. Comme dans l’émission de téléréalité, The Apprentice, animée par Donald Trump de 2004 à 2015, si ça ne marche pas, vous êtes viré. Les députés socialistes et écologistes se reconnaitront dans ce scénario, eux qui ont été viré sur la seule base de leur étiquette, qu’ils aient ou non travaillé avec acharnement. Le produit PS, victime d’un accident industriel a été boycotté par les électeurs consommateurs. Tout le reste n’est que baliverne.
Reste que tout ne s’set pas passé comme prévu. La vague d’En Marche n’a pas submergé entièrement le paysage politique. La France insoumise est en mesure d’organiser un groupe, le FN aura 8 députés, sans compter l’ineffable Dupont -Aignan et Les Républicains ont pu sauvegarder près de 150 députés. Seul le PS, divisé entre macronistes compatibles et sociaux-démocrates « old school », subit une déroute sans précédent, comme l’a dit son chef démissionnaire, Jean Christophe Cambadelis. Pour les Verts c’est plutôt Waterloo, morne plaine. Les seuls députés réélus étant ceux qui les ont trahis.
Mais la France n’est pas l’Amérique. Le débat politique risque de se déporter vers la rue, accentuant un peu plus la crise de la Vème République, incapable de représenter dignement et équitablement ses citoyens. D’autant que si Emmanuel Macron entend aller vite pour détruire les acquis sociaux, il se garde bien d’avancer un quelconque agenda pour changer les institutions. Pourquoi changer un système qui donne 70 % des sièges à un parti qui ne représente au final que 15 % des inscrits ? La République en Marche fait croire qu’elle change tout pour ne rien changer. Une fois de plus, le Guépard a frappé !
Ce Nouveau Monde ressemble en fin de compte à l’Ancien Monde. L’ordre politique est conforme à la Constitution voulue par De Gaulle. Un souverain bienveillant met sous tutelle son peuple appelé à le plébisciter. Comme aurait pu le dire Marguerite Duras, dans son commentaire sur l’affaire du petit Grégory, qui revient à l’antenne comme un remake nostalgique de l’Ancien Monde, celui d’avant Macron : Emmanuel, « sublime, forcément sublime ».
Source : Blog Médiapart de Noël Mamère 19 juin 2017
Suite à cela, explique Ali Arkady dans le Spiegel, j’ai amené ma famille dans un endroit sûr et j’ai quitté l’Irak, mon pays, parce qu’il était clair que ma vie serait en danger dès que je publierais ces preuves de crimes de guerre.”
Un photojournaliste vient de diffuser des images qui prouvent que la Division d’intervention d’urgence a eu recours à la torture sur des détenus accusés d’être affiliés à l’État islamique. Le gouvernement irakien a lancé une enquête.
L’homme est pendu par les mains, bras derrière le dos et yeux bandés. Son corps vrille à l’extrémité des câbles qui le maintiennent suspendu. Derrière lui, un soldat en uniforme pose sur le haut de son dos un pack de bouteilles d’eau pour redoubler la souffrance. Les images diffusées par la chaîne ABC le 25 mai sont terrifiantes. Filmées par Ali Arkady, photojournaliste irakien, elles témoignent de la torture perpétrée par une force gouvernementale sur des détenus accusés d’être affiliés à l’État islamique.
La diffusion de ces images fait suite à la parution du témoignage du photojournaliste dans Der Spiegel la semaine dernière. “Pas des héros, mais des monstres”, titrait alors le magazine allemand. Ces monstres sont des soldats de la Division d’intervention d’urgence (Emergency response division, ERD) qui dépendent du ministère irakien de l’Intérieur. En octobre dernier, le photojournaliste de 34 ans avait décidé de suivre cette force soutenue par les États-Unis afin de documenter le combat contre l’État islamique pour reprendre Mossoul. Torture, viols, meurtres : rapidement, son reportage a tourné au cauchemar. Il écrit :
Les choses maintenant empiraient, de façon bien pire que ce à quoi je m’attendais ou que j’avais pu imaginer.”
Enquête
Le 25 mai, le gouvernement irakien a ordonné le lancement d’une enquête. “Les allégations d’Arkady soulèvent des inquiétudes quant à savoir si les États-Unis en font assez pour vérifier avec quelles forces ils s’associent pour combattre l’État islamique en Irak, alerte le Washington Post.
Arkady a dit qu’il avait été témoin d’abus en fin d’année dernière, quand la coalition dirigée par les États-Unis a élargi sa mission de conseil et d’assistance afin de travailler en étroite collaboration avec les forces du ministère de l’Intérieur irakien – y compris la Division d’intervention d’urgence – sur les opérations de planification et en fournissant un soutien aérien
Suite à cela, explique Ali Arkady dans le Spiegel, j’ai amené ma famille dans un endroit sûr et j’ai quitté l’Irak, mon pays, parce qu’il était clair que ma vie serait en danger dès que je publierais ces preuves de crimes de guerre.”
Le dramaturge contemporain Roméo Castellucci était de retour au Domaine d’O pour présenter son dernier spectacle inspiré de Tocqueville, Democracy in America, au Printemps des Comédiens Montpellier.
Évoquer le travail de Castellucci impose d’emblée un déplacement car à la différence de ses semblables cet artiste incontournable évolue loin des obligations et des compromis. Comme si sa position majeure au sein des auteurs contemporains de théâtre supposait de prendre des distances avec la famille. Peut être une manière de préserver sa liberté, plus sûrement une lecture à lui du monde, sensible, paradoxalement proche et distante. Castellucci nous entraîne dans son univers, unique et complexe, obscur, lumineux, et drôle à la fois.
Democracy in America sa dernière création, inspirée De la Démocratie en Amérique de Tocqueville se présente comme une étude en plusieurs tableaux de la construction du grand mythe américain. L’oeuvre n’est pas une pièce politique, sans doute pour accorder à la réflexion sur la démocratie américaine la place centrale quelle mérite. On part donc du pouvoir de la langue transportée par un petit bataillon sautillant. L’allure générale des costumes – un mixte entre la fraîcheur Hollywood des Pom Pom Girls et la sérénité d’un bataillon de l’armée rouge – lestés par de lourdes clochettes, fait son effet. Les recrues locales brandissent une bannière avec une lettre inscrite sur chaque étendard. A chaque top, le ballet s’arrête donnant à lire un nouveau slogan. Comme si le passeport pour Democracy in America passait avant tout par la publicité.
Du destin humain américain
Si l’Amérique a nettoyé, le modèle démocratique de l’agora grecque, lui préférant celui de l’empire romain, elle en a conservé le pouvoir de la langue dans sa version rituelle nous rappelle Castellucci dont la focale se pose sur les immigrés pentecôtistes et leur glossolalie. Le metteur en scène capte le spectateur par le son d’une langue dénuée de sens, confirmant qu’après avoir endosser les attributs d’un dieu unique tout relève fondamentalement du domaine de la foi. Là ou Tocqueville portait un regard sur le destin politique des sociétés démocratiques, Castellucci s’attarde sur le destin humain.
S’élève la voix souffrante d’une femmes, Elisabeth, confrontée à une situation de vie extrême qui exprime son doute à son mari Nathanaël. L’homme déraciné et dévot ne comprend pas sa femme qui vient de vendre leur enfant, et tente de lui dissimuler son acte désespéré.
Lui, se borne à l’acceptation de son destin sur cette terre qui ne leur permet pas de subsister. Renonçant à son passé il intègre leur échec en bon libéral dans une démocratie naissante. Ce qu’a bien décrit Tocqueville à son époque : « Les hommes de nos jours sont moins divisés qu’on ne l’imagine ; ils se disputent sans cesse pour savoir dans quelles mains la souveraineté sera remise ; mais ils s’entendent aisément sur les droits et les devoirs de la souveraineté. Tous conçoivent le gouvernement sous l’image d’un pouvoir unique, simple, providentiel et créateur. »
A ce sujet, les passerelles avec l’actualité peuvent traverser l’esprit. Comme l’élection de Trump par des électeurs qui n’ont obéi à aucun déterminisme «identitaire», mais ont simplement exprimé leur colère d’habiter de plus en plus mal un pays qui se défait, et l’on sait que cette lame de fond n’épargne pas l’Europe.
Mais comme souvent, Roméo Castellucci, qui préfère pétrir sa matière à la source, a recours au symbolisme. C’est le cas lorsqu’il orchestre la discordance et les violences imposées, qu’implique l’intégration au système politique. Le metteur en scène dresse une fresque picturale avec un traitement du nu féminin puisé chez Ingres qui balise les contours d’un cadre bien plus stricte qu’il n’en a l’air.
La grâce et la portée de cette épopée ne tombent pas de la scène quand le miroitement s’éteint. Liberté est laissée aux spectateurs d’en rallumer les lumières.
Crise dans le Golfe. Pourquoi le Qatar est mis au ban par ses voisins
L’Arabie Saoudite et ses alliés, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, l’Égypte et le Yémen, ont annoncé le 5 juin la rupture de leurs relations avec le Qatar, isolant ainsi cette petite monarchie du Golfe, accusée de soutenir des groupes terroristes. Le décryptage de cette crise sans précédent par le quotidien beyrouthin L’Orient-Le Jour.
Le “Sunnistan” [les États arabes sunnites du Golfe] est à nouveau éclaté. L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, l’Égypte et le Yémen ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec le Qatar. C’est une décision sans précédent qui illustre les nombreuses divisions au sein du “camp sunnite”. Les pays concernés ont annoncé de plus la suspension de toutes les liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec l’émirat qui est désormais exclu de la coalition arabe militaire qui intervient au Yémen.
Riyad et ses alliés ont justifié leur décision en accusant le Qatar de soutenir les “groupes terroristes” sunnites, y compris “Al-Qaida, l’organisation État islamique (EI) et la confrérie des Frères musulmans”, mais aussi les “groupes terroristes soutenus par l’Iran dans la province de Qatif”, [région portuaire située à l’est] en Arabie Saoudite. Le Qatar a réagi avec colère en accusant à son tour ses voisins du Golfe de vouloir le mettre “sous tutelle”.
Isoler diplomatiquement l’Iran
La crise sans précédent entre les partenaires du Golfe intervient une semaine après une vive polémique suscitée par des propos attribués à l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Ce dernier aurait critiqué la volonté de Riyad d’isoler diplomatiquement l’Iran tout en prenant la défense du Hezbollah et des Frères musulmans. Il aurait également tenu des propos assez négatifs sur les relations entre l’administration de Donald Trump et le Qatar, pourtant un proche allié des États-Unis.
Les autorités qataries ont affirmé avoir été victimes de “hackers” [qui auraient publié fin mai sur l’agence de presse officielle qatarie, QNA, de faux propos attribués à l’émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani], mais cela n’a pas empêché Riyad et Abou Dhabi de bloquer, en conséquence, les médias qataris, comme Al-Jazira, sur leurs territoires.
Tensions préexistantes
La récente crise médiatico-politique a rallumé la mèche de la discorde au sein du camp sunnite. Mais elle n’a fait que révéler les tensions préexistantes entre d’une part le Qatar et d’autre part Riyad et ses alliés, dont les stratégies sur la scène régionale sont souvent en compétition.
Riyad a fait du containment iranien son principal objectif dans la région. Plus qu’une politique, c’est une véritable hantise pour le royaume wahhabite qui craint que l’Iran accroisse son influence dans toute la région et déstabilise les régimes du Golfe en encourageant la révolte des populations chiites. Doha n’est clairement pas sur la même longueur d’ondes puisqu’il ne considère pas Téhéran comme un ennemi, encore moins comme un ennemi prioritaire. Doha refuse de couper tous les ponts avec Téhéran et continue d’entretenir des relations diplomatiques avec ce dernier. Le Qatar était par exemple en première ligne ces derniers mois pour négocier l’évacuation des populations civiles syriennes au sein des deux camps avec les milices chiites pro-Téhéran.
Riyad et ses alliés reprochent également à leur voisin de soutenir les groupes islamistes, voire djihadistes, sunnites, dans la région. Doha refuse de placer les Frères musulmans sur la liste des groupes terroristes et continue d’apporter un soutien à plusieurs groupes islamistes, proches de la confrérie, notamment en Libye et en Syrie. Abou Dhabi et Le Caire, qui considèrent pour leur part les Ikhwan [Frères musulmans] comme l’ennemi absolu, entretiennent des relations très tendues avec le Qatar depuis déjà plusieurs années. En chef de file du camp sunnite, le roi Salmane d’Arabie Saoudite, moins hostile que son prédécesseur à la confrérie, arbitrait jusqu’à récemment les conflits entre ces différents États. Mais, conforté dans sa ligne anti-iranienne par les récents discours du président américain Donald Trump, Riyad semble avoir décidé qu’il n’était plus question de tolérer la moindre dissidence au sein du “Sunnistan”.
Faire plier Doha
Le projet de Donald Trump de créer un Otan arabe, qui aurait vocation à combattre l’extrémisme sunnite comme chiite, ressemble aujourd’hui plus que jamais à un mythe. Les pays arabes sunnites ne parviennent pas à s’entendre autour d’une stratégie commune et Riyad n’est toujours pas parvenue à imposer totalement son leadership aux autres puissances.
Le Qatar, émirat aux moyens importants, notamment en gaz et en pétrole, mais qui reste un petit pays dans la région, apparaît néanmoins aujourd’hui plus isolé que jamais. Il ne peut même pas vraiment compter sur la Turquie, dont la politique n’est pourtant pas si éloignée, mais dont la priorité est aujourd’hui donnée au combat contre les Kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et leurs satellites dans la région [le président turc Recep Tayyip Erdogan a néanmoins appelé le 6 juin à résoudre la crise par les négociations et le dialogue].
Le rapport de forces est clairement à l’avantage de Riyad et de ses alliés, qui vont faire pression pour faire plier Doha. Par tous les moyens.
Anthony Samrani
Source L’Orient du jour
RIYAD POURRAIT FOMENTER UN COUP D’ETAT AU QUATAR
L’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, dans le palais royal, le 3 août 2015, à Doha. PHOTO / BRENDAN SMIALOWSKI / REUTERS
Plus le temps passe, plus les Saoudiens seront tentés par le recours à des solutions radicales pour faire plier Doha. L’enjeu pour eux : maintenir leur crédibilité de puissance régionale.
Et ils sont condamnés à ne pas répéter le scénario de 2014, quand ils avaient déjà exigé du Qatar la fermeture de la chaîne de télévision Al-Jazira : Or le Qatar avait refusé d’obtempérer, mettant ainsi en évidence aux yeux de tout le monde les limites de la puissance de ces deux pays.”
Aujourd’hui, à nouveau, “plus le temps passe, plus la situation devient compliquée”, les deux pays risquant de perdre la face après avoir mis la barre très haut.
Ils doivent donc absolument réussir à contraindre le Qatar à mettre genou à terre. En dernier recours, ils pourraient chercher d’autres moyens pour y parvenir, y compris un changement de régime, que ce soit par une invasion ou en fomentant un coup d’État.”
Le ministre des Affaires étrangères émirati a certes déclaré le 6 juin que le but de son pays était d’imposer au Qatar “un changement de politique et non pas un changement de régime”, comme l’a rapporté la presse d’Abou Dhabi. Mais des médias émiratis et saoudiens envoient également d’autres signaux.
Opération médiatique
Aussi bien le journal saoudien Al-Hayatque celui des Émirats The Nationalavaient ainsi, dès le début de la crise, parlé d’un prince de la famille régnante du Qatar, Cheikh Saoud ben Nasser Al Thani, qui aurait l’intention de “retourner dans son pays pour y créer un parti d’opposition”.
De même, le journal saoudien donne la parole à l’ancien chef des services secrets du Qatar, Mahmoud Mansour, visiblement prêt à se mettre au service des Saoudiens. Selon lui, les dirigeants du Qatar devraient comparaître devant la justice internationale pour leur politique “criminelle de soutien à des fauteurs de troubles”.
En effet, non seulement Doha apporterait son soutien aux Frères musulmans, mais, à en croire ses allégations, il pourrait même “avoir donné l’asile à Abou Bakr Al-Baghdadi”, le ‘calife’ de l’organisation État islamique (Daech).
Des déclarations qui sonnent, en effet, comme une opération médiatique destinée à justifier un droit d’ingérence régionale.
La diplomatie française redouble d’efforts pour tenter d’apaiser les tensions entre Riyad et Doha.
Appels au dialogue, rencontres, tentatives de médiation, la France multiplie les gestes en vue de rapprocher les points de vue entre le Qatar d’une part, l’Arabie saoudite et ses alliés de l’autre. Hier encore, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, annonçait qu’il allait s’entretenir par téléconférence avec le président français Emmanuel Macron et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani.
Dès le lendemain de la crise, qui a éclaté lundi dernier, la France s’est mise en ligne de front pour appeler au dialogue entre les frères ennemis. Le président français s’est entretenu avec ses homologues turc et qatari une première fois. À la suite de cette conversation téléphonique, le porte-parole du Quai d’Orsay a souligné que la France est « aux côtés des pays de la région dans l’intensification nécessaire de la lutte contre les groupes terroristes, leurs soutiens et leur financement ». Et pas plus tard qu’il y a deux jours, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a reçu son homologue qatari à Paris pendant la tournée européenne de ce dernier. Le ministre des Affaires étrangères de l’émirat, cheikh Mohammad ben Abdel Rahman al-Thani, a pour sa part affirmé que M. Macron a été « très actif dans la communication entre les différentes parties de cette crise (…) et la France parle aux gouvernements en faveur d’une désescalade ». Plus tôt, M. Le Drian avait également rencontré le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Jubeir.
Ne pas souffler sur les braises
La France est sur tous les fronts diplomatiques de la crise, aux côtés de la Turquie et du Koweït, pour le séisme le plus grave dans la région depuis la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG), en 1981 (à l’exception de l’épisode de l’occupation du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein, en 1990, et de la guerre du Golfe qui en a découlé).
« La France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, a des responsabilités particulières au sein du groupe européen », précise Frédéric Charillon, professeur des universités en science politique et spécialiste des relations internationales. Dans ce coin stratégique du globe, elle est « sans doute l’une des puissances les mieux placées parmi les membres du Conseil de sécurité pour aider à renouer le dialogue », estime le chercheur. Par ailleurs, Paris « n’a aucun intérêt à souffler sur les braises », ajoute-t-il.
Et pour cause, au-delà de la sphère géopolitique, le Qatar présente un intérêt économique majeur pour la France. Au-delà de ses acquis fortement médiatisés dans le monde sportif (le PSG), le petit émirat a investi dans de nombreux domaines divers. Luxe, immobilier, commerce ou encore médias, Doha semble être presque partout. À noter que la France est le deuxième bénéficiaire des investissements qataris après le Royaume-Uni. La relation privilégiée avec Doha se renforce durant le mandat de Nicolas Sarkozy, aux dépens de l’Arabie saoudite. Par la suite, si François Hollande mène une politique autrement plus balancée entre Riyad et Doha, les relations entre le richissime Qatar et la France restent bonnes. La vente de 24 Rafale au petit émirat en 2015 menée par Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense à l’époque, souligne « la constance, la fiabilité, la crédibilité de la France », selon M. Hollande. Autant d’éléments avec lesquels le nouveau président français va devoir conjuguer.
Apaiser les tensions
Mais au-delà des sphères économiques, la crise entre le Qatar, l’Arabie saoudite et ses alliés représente une étape majeure pour Emmanuel Macron. Arrivé à la présidence il y a un mois jour pour jour, ses premiers pas sur le devant de la scène diplomatique moyen-orientale sont observés à la loupe, surtout par les pays de la région. Il porte un lourd poids sur ses épaules alors qu’il avait annoncé durant la campagne présidentielle vouloir « mettre fin en France aux accords qui favorisent le Qatar » et avait reproché au quinquennat de Nicolas Sarkozy d’avoir été trop « complaisant » à l’égard de Doha « en particulier ». L’ancien banquier va devoir prouver ses capacités de négociation pour ramener les pays frères autour de la même table. Tâche difficile alors que le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Sabah al-Khaled al-Sabah, rappelait dimanche « l’inéluctabilité de résoudre la crise dans le cadre du Golfe ».
« Paris ne pourra naturellement pas régler seul un différend qui est d’abord l’affaire de pays arabes », note M. Charillon. « Emmanuel Macron peut réaffirmer la volonté de la France d’aider à apaiser les tensions de la région, et tenter de proposer de nouvelles méthodes. Mais le Moyen-Orient nous a appris à être prudents et humbles », conclut le chercheur.
Entretien. Ferhat Aït Ali, économiste : “Doha a les moyens de résister”
Avec ses ressources économiques, ses relations diplomatiques et ses liens supposés avec les djihadistes, le petit émirat peut tenir tête à l’Arabie Saoudite, affirme l’économiste algérien Ferhat Aït Ali dans les colonnes du Temps d’Algérie.
Le Temps d’Algérie : Plusieurs sanctions économiques ont été prises à l’encontre du Qatar par l’Arabie Saoudite et ses alliés. Selon vous, quelles seront les répercussions économiques immédiates sur le Qatar ?
Ferhat Aït Ali : Le Qatar, émirat gazier par excellence et pays à faible densité démographique, qui n’a pas de besoins en infrastructures de base sur des distances importantes – mais qui n’a pas énormément investi sur son territoire par rapport aux émirats dont la plus grande part des investissements est nationale, et aux Saoudiens, dont les budgets explosent –, n’est pas, dans l’immédiat, dans une posture pire que celle de ses adversaires. Avec des rentrées annuelles à peu près équivalentes à celles de l’Algérie, il peut vivre avec des dépenses bien inférieures à celles de ses voisins, et sur des réserves généralement bien placées et rentables. Il aura certainement des surcoûts dus aux nouvelles distances à franchir pour s’approvisionner, mais il pourra éventuellement compter sur la Turquie, le Koweït, et même Oman, pour servir de relais ou de passages vers des marchés extérieurs?; il pourra aussi se rabattre sur des pays comme le Pakistan ou l’Inde, tout proches par voie maritime, pour contourner l’embargo saoudien qui ne vaut que vers l’ouest.
Le Qatar pourra donc résister économiquement. Mais combien de temps ?
Il pourra résister assez longtemps pour voir ses adversaires soit réguler leurs passions, soit partir vers une aventure militaire qui coûtera cher à toutes les parties. Cet émirat, ne l’oublions pas, a des alliés assez puissants, dont les États-Unis, qui jouent un double jeu dans cette affaire.
Le Qatar peut également jouer la carte de ces fameux terroristes qu’on le soupçonne de soutenir, en en activant toutes les cellules dormantes s’il est directement attaqué. Économiquement, il aura toujours des débouchés pour écouler son gaz, et des fonds pour approvisionner son économie et se défendre le cas échéant?; de ce côté, il a de quoi tenir longtemps encore.
Quel sera le poids de cette crise sur l’Opep ?
Dans l’immédiat, l’impact semble être nul dans les deux sens, vu la perte de poids de l’Opep [Organisation des pays exportateurs de pétrole] et de ses membres sur les marchés pétroliers et les nouvelles technologies qui permettent de les contourner petit à petit. L’émirat est un État gazier par vocation, et cette ressource n’étant pas liée au pétrole sur les marchés,même les cours du gaz ne s’en sont pas ressentis. Par contre, un retrait du Qatar de l’accord actuel [sur les quotas de production], bien que sans incidence majeure sur les quantités de pétrole qu’il pourrait injecter en plus – 30?000 barils/jour –, pourrait représenter une incitation pour les autres pays à se débarrasser d’un accord qui les gêne, car sans grands résultats sur les prix. Cela pourrait alors tourner à la débandade au sein de l’organisation et sur les marchés.
Le fait que le Qatar se rapproche de l’Iran est très mal perçu notamment par l’Arabie Saoudite, mais aussi par les États-Unis évidemment. À quoi doit-on s’attendre ?
À part l’Arabie Saoudite, qui a fait de la guerre contre le chiisme une sorte de nouveau cheval de bataille dans sa tentative de leadership sur le monde musulman, aucun État n’a jamais réellement rompu avec l’Iran, même pas Israël.Et le Qatar ne peut pas se le permettre, en plus d’entrer en conflit, direct ou larvé, avec une puissance qui se trouve juste en face de lui et qui partage sa seule ressource, le gaz, sur des champs limitrophes aux contours indéfinis.
Des relations apaisées avec ce pays, quel que soit son régime ou son dogme religieux, sont une nécessité vitale pour cet émirat, et jamais l’Arabie Saoudite ne lui a demandé de cesser ces relations, jusqu’à l’avènement messianique du roi Salmane. Si le Qatar faisait quoi que ce soit qui déplaise effectivement aux Américains, ces derniers l’auraient déjà rappelé à l’ordre.
Source Le Temps d’Algérie 16/06/2017
AUCUNE ISSUE RAPIDE A L’HORIZON DE LA CRISE SAOUDO-QATARIE
Les Libanais du Qatar, à l’instar des nombreuses autres communautés d’expatriés dans le pays, s’inquiètent de la tournure de la crise qui sévit actuellement entre l’Arabie saoudite et ses alliés, d’une part, et le Qatar, d’autre part. Il faut dire que la communauté libanaise est forte de 35 000 personnes et qu’elle envoie annuellement au Liban un total de 54 millions de dollars.
L’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a en effet rejeté une invitation du président américain Donald Trump à se rendre à Washington pour prendre part à une réunion de médiation entre l’émirat et l’Arabie saoudite, même si, selon certaines informations, il craindrait également d’être victime d’un coup d’État. Doha continue également de soutenir que toutes les accusations de soutien au terrorisme faites par Riyad et ses alliés sont « infondées », et, de source diplomatique, on estime désormais que la crise s’est installée dans un « tunnel obscur » dont l’issue est à l’heure actuelle très peu claire.
Il faut également ajouter à ce sombre tableau la chute la plus raide du riyal qatari depuis 1999, puisque même si, dans les faits, la monnaie de l’émirat n’est passée que de 3,64 à 3,65 face au dollar, il n’en reste pas moins que c’est là un indice peu prometteur de l’évolution de la situation. Les experts s’attendent à une nouvelle dégringolade dans le cas où la crise s’inscrirait dans la durée.
Sur le plan économique, les pénuries de produits en provenance d’Arabie commencent à se faire ressentir, et c’est désormais l’Iran et la Turquie qui ont proposé de prendre le relais afin que le pays reste à flot en matière de denrées alimentaires et de produits de première nécessité.
Les auteurs de la cyberattaque mondiale lancée vendredi exigent le versement des rançons en bitcoins car cette monnaie immatérielle permet l’anonymat, mais face à la mobilisation internationale, cela ne suffira peut-être pas pour couvrir leurs traces, assurent des experts.
Le bitcoin, qui tire son origine d’un logiciel mis en ligne en février 2009 par un ou plusieurs informaticiens se cachant sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, est une monnaie virtuelle autorégulée, qui préserve l’anonymat de ses propriétaires.
Sur l’écran qui apparait sur les centaines de milliers d’ordinateurs infectés par le virus «WannaCry» au cours des derniers jours, dans 150 pays, figure un lien pour permettre aux victimes d’acheter des bitcoins, puis une adresse où envoyer la rançon, en échange de laquelle les pirates promettent de décrypter les fichiers que leur virus a crypté.
«Le bitcoin, c’est l’argent liquide du numérique», explique à l’AFP Nicolas Debock, investisseur chez Balderton Capital, spécialiste des monnaies virtuelles. «Les transactions sont totalement anonymes, non répudiables. En revanche, elles sont totalement traçables».
«Toutes les transactions sont inscrites dans les chaînes de stockage, appelées «blockchains». C’est anonyme, mais tout le monde peut surveiller une adresse bitcoin et voir comment l’argent bouge», ajoute-t-il. «Personne ne pourra leur prendre cet argent, mais il sera possible de suivre à la trace l’activité de ce compte».
Pour Pierre-Antoine Gailly, rapporteur en 2015 d’un rapport sur le bitcoin et les monnaies virtuelles pour le Conseil économique, social et environnemental français (CESE), cela pose «un problème majeur».
«Le bitcoin n’a besoin d’aucune banque, donc cette circulation « monétaire » échappe à toute supervision, à tout contrôle», dit-il à l’AFP. «Les comptes n’ont pas d’adresse physique, pas d’adresse bancaire, il n’y a pas d’hébergeur central: l’anonymat est mis en tête de gondole».
«Un coup très fort»
L’ampleur des dégâts infligés aux ordinateurs du monde entier, le nombre de victimes et de pays concernés par ce piratage d’une gravité inédite va certainement pousser les services internationaux d’enquête et de renseignements à surveiller de près l’adresse bitcoin sur laquelle les rançons ont été ou vont être versées, estiment les experts.
Des services existent, appelés «tumblers», qui promettent aux détenteurs de bitcoins d’anonymiser entièrement leurs comptes en monnaie virtuelle.
«Le tumbler va diviser les sommes en bitcoins en milliers de petits morceaux, les répartir sur des milliers d’adresses différentes et faire plein de transactions», explique Manuel Valente, directeur à Paris de la maison du Bitcoin. «Au bout d’une semaine, on remet tous ces bitcoins sur une nouvelle adresse, en espérant avoir couvert ses traces. Ce sont des systèmes de blanchiment de bitcoins. Sur le darkweb, il y a des gens qui proposent ce genre de service».
Mais si, face à l’importance du préjudice, les polices et services de renseignement du monde entier, avec leurs formidables puissances de calcul, s’allient pour surveiller le compte bitcoin des pirates, cet argent virtuel sera intouchable sans se faire repérer.
Pour Clément Francomme, directeur général de Utocat, entreprise de logiciels spécialisée dans les technologies «blockchain», les pirates le savent si bien que la collecte d’argent via les rançons n’est peut-être pas le véritable but de cette cyberattaque.
«L’idée était peut-être de montrer au reste du monde qu’ils ont fait un coup très très fort. Avec une attaque pareille, ils vont être très connus dans le milieu des pirates internationaux. Cette équipe a fait une démonstration de force, et je suppose que dans pas très longtemps il va y en avoir une autre», dit-il.
«C’est une démonstration de puissance, pour construire un CV. Ils pourraient ne pas avoir envie de dépenser ces bitcoins, sachant qu’ils vont être très surveillés, mais plutôt de se servir de leur renommée mondiale pour vendre des services à côté».
Michel MOUTOT
Agence France-Presse 15/05/2017
Le bitcoin, qui tire son origine d’un logiciel mis en ligne en février 2009 par un ou plusieurs informaticiens se cachant sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, est une monnaie virtuelle autorégulée, qui préserve l’anonymat de ses propriétaires.
Du rançongiciel au « kill switch », voici un lexique des principaux termes de cybersécurité utilisés pendant la cyberattaque attribuée au virus Wannacry, réalisé notamment à partir du glossaire de l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informations).
– Bitcoin:
Le Bitcoin est une monnaie électronique virtuelle basée sur un algorithme. Elle permet d’acheter des biens et des services et peut être échangée contre d’autres devises. Indépendante des réseaux bancaires, elle fonctionne de manière décentralisée grâce à la technologie du blockchain ou « chaîne de blocs », un registre partagé sécurisé.
Permettant à ses utilisateurs de brouiller leur identité, elle est devenue très populaires sur les sites illicites.
– Kill switch
Un « bouton d’arrêt » virtuel qui peut être présent dans le code d’un logiciel malveillant.
Dans le cas de Wannacry, un chercheur en cybersécurité a remarqué que le rançongiciel tentait avant chaque infection de contacter un nom de domaine et s’exécutait s’il était sans réponse de ce dernier. Il a donc enregistré le nom de domaine pour freiner la propagation du rançongiciel, semble-t-il avec succès.
Mais les experts avertissent que le code du logiciel peut être changé pour créer des variantes qui ne comportent pas de bouton d’arrêt.
– Logiciel malveillant ou malware:
Tout programme développé dans le but de nuire à, ou au moyen, d’un système informatique ou d’un réseau. Il peut prendre la forme d’un virus ou d’un vers informatique.
– Faille:
Vulnérabilité dans un système informatique permettant à un attaquant de porter atteinte à son fonctionnement normal, à la confidentialité ou à l’intégrité des données qu’il contient.
Une faille « zero day » est une vulnérabilité qui n’a pas encore été rendue publique.
– Patch
Morceau de code que l’on ajoute à un logiciel pour remédier à un problème.
– Phishing ou hameçonnage:
Vol d’identités ou d’informations confidentielles (codes d’accès, coordonnées bancaires) par subterfuge : un système d’authentification est simulé par un utilisateur malveillant, qui essaie alors de convaincre des usagers de l’utiliser et de communiquer des informations confidentielles.
L’utilisateur est souvent invité à visiter le site frauduleux – qui ressemble au site authentique – par un courrier électronique.
– Rançongiciel ou ransomware:
Forme d’extorsion imposée par un code malveillant sur un utilisateur du système. Si ce dernier refuse de payer ou d’effectuer une tâche imposée, le service auquel il veut accéder lui est refusé.
Un tel code peut par exemple chiffrer des fichiers pour les rendre inexploitables. L’utilisateur reçoit une demande de payement pour récupérer ses fichiers.
– Réseau de machines zombies ou botnet
Un botnet, ou un réseau de robots, est un réseau de machines compromises à la disposition d’un individu malveillant. Ce réseau est structuré de façon à permettre à son propriétaire de transmettre des ordres aux machines du botnet et de les actionner à sa guise.
Certains réseaux peuvent atteindre plusieurs milliers de machines. Celles-ci peuvent faire l’objet de commerce illicite et être utilisées dans des opérations malveillantes contre d’autres machines.
– Virus et vers informatiques:
Un virus est un programme ou morceau de programme malveillant dont le but est de survivre sur un système informatique (ordinateur, serveur, appareil mobile, etc.) et souvent d’en atteindre les données, mémoire, réseau. Il peut être propagé par messagerie, partage de fichiers, portes dérobées, page internet frauduleuse, clés USB?
Un ver est un virus qui se propage de manière quasi autonome (sans intervention humaine directe) via le réseau. Il cherche à propager son code au plus grand nombre de cibles, puis de l’exécuter sur ces mêmes cibles à l’insu des utilisateurs.