Aux Etats-Unis, nouveau recul sur la protection des données personnelles

Aux Etats-Unis, nouveau recul sur la protection des données personnelles

Aux Etats-Unis, nouveau recul sur la protection des données personnelles. Clemens Bilan. AFP

Depuis octobre, de nouvelles règles imposaient aux fournisseurs d’accès à Internet de demander l’accord de leurs clients avant de vendre leurs données à des fins publicitaires. Un projet de résolution voté ce mercredi vise à les annuler.

Entre la vie privée des citoyens et les intérêts des opérateurs de télécommunications, le Sénat américain a manifestement fait son choix. Il a en effet voté, ce mercredi, un projet de résolution visant à abroger des règles adoptées en octobre dernier par la Commission fédérale des communications (FCC), durant la fin de mandat de Barack Obama. Ces nouvelles règles imposaient aux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) d’obtenir l’autorisation de leurs clients avant de collecter et monnayer leurs données personnelles – notamment leur géolocalisation ou leur historique de navigation – à des fins publicitaires.

Une évolution qui avait fortement déplu aux principaux acteurs du secteur, AT&T, Comcast et Verizon, qui se sont particulièrement fait entendre sur le sujet depuis l’arrivée aux manettes de Donald Trump, et la nomination par ce dernier d’un nouveau président, Ajit Pai, à la tête de la FCC. Pour les sénateurs républicains qui ont propulsé le projet de résolution, l’obligation faite aux FAI a pour tort principal d’accorder un avantage concurrentiel à Facebook, Google ou Twitter, qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes, sur le marché publicitaire… Il s’agirait donc, selon l’expression du sénateur républicain Bill Nelson, interrogé par Reuters, de «rétablir l’équilibre de l’écosystème d’Internet». Outre sa logique très particulière d’alignement par le bas, le texte pose un autre problème : il empêcherait à l’avenir la FCC de rétablir des règles similaires.

Pour le sénateur démocrate Bill Nelson, vent debout contre le projet de résolution, les FAI américains «veulent pouvoir vendre [les données personnelles] au plus offrant sans que le consommateur le sache et y consente». Même son de cloche du côté de l’American Civil Liberties Union (Aclu), dont la conseillère législative, Neema Singh Guliani, voit dans ce vote un «sacrifice du droit à la vie privée des Américains, dans le but de protéger les profits des grandes entreprises de l’Internet». L’Aclu en appelle désormais à la Chambre des représentants pour mettre un coup d’arrêt au texte.

Amaelle Guiton

Source : Libération 23/03/2017
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Venezuela : quatorze pays américains demandent un calendrier électoral

6744297_03533811bc3fc15be661652389c445cbdf4fcd62_1000x625Les voisins continentaux, qui critiquent le régime Maduro, demandent également à Caracas de libérer les prisonniers politiques.

Quatorze pays du continent américain ont demandé jeudi au Venezuela «la libération des prisonniers politiques» et l’établissement d’«un calendrier électoral», dans une déclaration conjointe publiée par le ministère mexicain des Affaires étrangères.

Les signataires sont l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, les Etats-Unis, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay, le Pérou et l’Uruguay.

«Nous jugeons urgent que soit traitée de manière prioritaire la libération des prisonniers politiques, que soit reconnue la légitimité des décisions de l’Assemblée nationale, conformément à la Constitution, et que soit établi un calendrier électoral incluant les élections qui ont été reportées», déclarent les pays signataires.

L’élection présidentielle vénézuélienne est prévue pour décembre 2018. Les élections des gouverneurs et des maires, qui devaient avoir lieu en décembre dernier, ont été reportées à courant 2017 et leur date n’a pas encore été fixée. En décembre dernier, la Table de l’unité démocratique (MUD), la coalition d’opposition de centre droit, avait gelé ses négociations avec le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro.

Crise politique et économique

Ces discussions avaient lieu depuis octobre sous l’égide du Vatican et de l’Union des nations sud-américaines (Unasur).
L’opposition, qui contrôle le Parlement depuis fin 2015 et exige des élections anticipées, accuse le président Maduro d’avoir plongé le pays dans une grave crise politique et économique.

La semaine dernière, le secrétaire général de l‘Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, qui compare le Venezuela actuel à «une dictature», a publié un rapport de 75 pages sur la situation politique vénézuélienne.
Il a évoqué dans ce document la possibilité de suspendre le Venezuela de l’OEA s’il ne tenait pas rapidement des élections générales.

Le président Maduro a répliqué en accusant M. Almagro de promouvoir «une intervention internationale» contre le Venezuela.
Les 14 pays qui ont signé la déclaration rendue publique jeudi se déclarent «profondément préoccupés» par la situation de crise politique, économique et sociale qui règne au Venezuela. Ils indiquent qu’ils vont examiner «avec attention» le rapport du secrétaire général de l’OEA «dans le but de se mettre d’accord sur une stratégie d’action appropriée».

Ils appellent le gouvernement de Caracas à garantir la séparation effective des pouvoirs et le respect de l’Etat de droit et des institutions démocratiques. Ils soulignent que «la suspension d’un pays membre» de l’OEA est «l’ultime recours» et déclarent que le dialogue et la négociation sont «la voie appropriée pour parvenir à des solutions durables des problèmes» du Venezuela.

Source Leparisien.fr avec AFP 24/03/2017

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L’envers du décor

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Votre télé, votre espion

Les récentes révélations sur les pratiques d’écoute de la CIA nous ouvrent les yeux sur les dangers du monde virtuel, constate Neue Zürcher Zeitung :

«Les divulgations prouvent à un vaste public ce que les experts en sécurité rabâchent depuis des années déjà : le nouveau monde numérique est extrêmement vulnérable. On sait depuis plus de deux ans que les téléviseurs connectés à Internet peuvent être autant d’espions dans notre propre salon ; le producteur Samsung l’a clairement indiqué. Mais ce genre de mises en garde passent au second plan car le désir de bénéficier de nouveaux services numériques confortables est plus fort. On ne veut pas se priver du confort de pouvoir dire à son téléviseur sur quelle chaîne passer, alors on ferme les yeux sur le fait qu’il enregistre aussi les conversations privées. … De la gamelle du chien à la balance en passant par le babyphone, on a l’impression que tout et n’importe quoi doive être interconnecté, pour peu qu’un raccordement à Internet soit possible. Mais ce que Wikileaks vient de dévoiler nous donne à voir l’envers du décor.»

Marie-Astrid Langer

Source : Neue Zürcher Zeitung (CH) 09/03/2017

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Amnesty International fustige la prolifération des discours haineux

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Dans son rapport annuel, l’ONG dénonce une rhétorique « toxique » « diabolisant » certains groupes et en premier lieu les réfugiés.

Des dirigeants du monde entier, comme Donald Trump aux Etats-Unis ou Rodrigo Duterte aux Philippines, propagent des discours de haine « diabolisant » certains groupes, une rhétorique « toxique » qui rend le monde plus dangereux, s’alarme Amnesty international dans son rapport annuel présenté mercredi 22 février.

« Les discours clivants de Donald Trump, Viktor Orban [Hongrie], Recep Tayyip Erdogan [Turquie], Rodrigo Duterte [Philippines] (…) s’acharnent sur des groupes entiers de population, les désignent comme boucs émissaires et propagent l’idée selon laquelle certaines personnes sont moins “humaines” que d’autres », les premiers visés étant les réfugiés, dénonce Amnesty international.

Et de citer le décret anti-immigration fermant temporairement les frontières des Etats-Unis aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane, suspendu depuis, ou encore l’accord « illégal et irresponsable » conclu entre l’Union européenne et la Turquie, permettant de renvoyer des demandeurs d’asile dans ce pays.

Au total, l’organisation non gouvernementale (ONG) a dénombré 36 pays ayant « violé le droit international en renvoyant illégalement des réfugiés dans des pays où leurs droits étaient menacés ».

L’ONG fustige les discours « déshumanisants »

Ces discours de rejet et de haine ont des effets directs sur les droits et les libertés, dénonce Amnesty : « Des gouvernements ont fait voter des lois qui restreignent le droit d’asile, la liberté d’expression, qui légitiment la surveillance de masse ou donnent aux forces de l’ordre des pouvoirs illimités. »

Loin d’être l’apanage de leaders extrémistes, ces paroles stigmatisantes ont été adoptées « parfois de façon voilée, parfois de façon plus ouverte » par « des partis dits centristes », souligne John Dalhuisen, directeur d’Amnesty International pour l’Europe.

« Les discours déshumanisants, c’est quand le premier ministre hongrois qualifie les migrants de “poison, c’est quand Geert Wilders [député néerlandais d’extrême droite] parle de la racaille marocaine, c’est aussi quand le premier ministre néerlandais écrit une lettre ouverte invitant les migrants à se comporter de façon normale ou de rentrer chez eux. »

Les étrangers et les musulmans, « cibles principales de la démagogie européenne » sont « présentés comme une menace à la sécurité, à l’identité nationale, des voleurs d’emplois et des abuseurs du système de sécurité sociale », insiste-t-il.

Les effets pervers de l’état d’urgence en France

En France, où l’ONG sise à Londres a exceptionnellement présenté son rapport annuel, Amnesty dénonce la restriction des droits fondamentaux dans le cadre des mesures prises pour lutter contre le terrorisme, en particulier l’état d’urgence, prolongé depuis les attentats du 13 novembre 2015.

Selon son recensement, de la fin de 2015 à la fin de 2016, « seuls 0,3 % des mesures liées à l’état d’urgence ont débouché sur une enquête judiciaire pour faits de terrorisme ». En revanche, « les assignations à résidence ont entraîné des pertes d’emploi ou la marginalisation des personnes [concernées] », déplore Camille Blanc, présidente d’Amnesty International France.

L’ONG considère par ailleurs qu’en matière d’accueil des réfugiés, « la France n’a pas pris ses responsabilités au niveau international » et ne protège pas suffisamment les réfugiés et les migrants présents sur son sol.

« Dans le cadre des élections présidentielle et législatives qui vont avoir lieu en 2017, la France est à la croisée des chemins concernant les droits humains, qui font écho à une tendance mondiale, et les citoyens ne doivent pas tomber dans le piège de ces discours qui entraînent la haine, la peur ou le repli de soi. »

Face aux renoncements des grandes puissances à se battre pour le respect des droits et des libertés, et la passivité des Etats face aux atrocités et crises vécues en Syrie, au Yémen, ou encore au Soudan du Sud, Amnesty International appelle chacun à se mobiliser et agir. « 2017 sera une année de résistance, a dit à l’Agence France-Presse le président d’Amnesty, Salil Shetty. Nos espoirs reposent sur le peuple. »

Source : Le Monde.fr avec AFP 22/02/2017

Voir aussi : Actualité Internationale Rubrique Politique, Politique de l’immigration, L’Unicef dénonce l’exploitation des migrants mineurs dans les « jungles » françaises, rubrique Société, Justice,

Expos Photo. Cap sur l’Amérique en 2017 au Pavillon Populaire

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En 2017, le Pavillon Populaire de Montpellier se plonge dans la photographie américaine, terrain d’exploration favori de son directeur artistique, Gilles Mora.

Première exposition à inaugurer la série :  Notes sur l’asphalte. Présentée en exclusivité, elle dévoile les travaux de six chercheurs américains émérites, réalisés sur les routes des États-Unis entre 1950 et 1990.

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Plus tard, le public pourra découvrir les œuvres de William Gedney, artiste dont l’œuvre est encore trop méconnue en Europe comme aux États-Unis.

Puis à l’automne, le Pavillon Populaire présentera les images iconiques de la Trilogie de Ralph Gibson, fondateur de la fine art photography et ayant profondément influencé l’édition d’ouvrage photographique.

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Notes sur l’asphalte
Le sous titre de cette exposition, Une Amérique mobile et précaire, précise en même temps qu’il définit ce que donne à voir cette exposition d’amateurs.

Ces 216 clichés issus des travaux de chercheurs dans leur cadre professionnel, dénué donc de toute ambition artistique, offre au regard un visage de l’Amérique non esthétisée.

L’absence de cadrage qui rappelle un peu les photos de touristes, comme le choix des sujets, non symboliques, apparaissent comme les principaux attraits du voyage banal qui nous est proposé, loin du rêve.

JMDH

Source La Marseillaise

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