Wall Street connaît une « correction » supérieure à 10 %

 La Bourse de New York a terminé, jeudi, sur une forte baisse de 4,15 %. La Bourse de New York a terminé, jeudi, sur une forte baisse de 4,15 %. Bryan R. Smith / AFP

La Bourse de New York a terminé, jeudi, sur une forte baisse de 4,15 %.
La Bourse de New York a terminé, jeudi, sur une forte baisse de 4,15 %. Bryan R. Smith / AFP

La Bourse de New York s’est repliée de 4,15 % jeudi. Les marchés craignent un retour de l’inflation aux Etats-Unis et un relèvement plus rapide qu’attendu des taux de la Fed.

Volatilité. C’était le nouveau mot employé à Wall Street, pour ne pas avoir à dire que les marchés actions étaient entrés dans une phase baissière. Mais depuis jeudi soir 8 février, les opérateurs boursiers ne peuvent plus nier l’évidence : la Bourse connaît une « correction », c’est-à-dire une baisse supérieure à 10 %.

A New York, le Dow Jones a perdu ce jour 1 032 points à 23 860 points, soit un recul de 4,15 % tandis que le Nasdaq, l’indice riche en valeurs technologiques perdait 3,90 %. Cette chute, qui s’ajoute à deux forts reculs enregistrés les 2 et 5 février, fait que Wall Street se situe désormais 10,3 % en dessous de son record du 26 janvier. On ne peut pas encore parler de bear market – un marché baissier avec un recul supérieur à 20 % –, mais il n’empêche, l’euphorie sur la place new-yorkaise – la cote progressait avec une régularité de métronome depuis l’élection de Donald Trump, en novembre 2016 –, est brisée.

  • Vendredi 2 février : la hausse des salaires fait craindre un retour de l’inflation

Tout a commencé le 2 février avec la publication des bons chiffres de l’emploi par le département du travail américain. Non seulement les Etats-Unis ont créé 200 000 emplois en janvier, mais surtout les salaires ont augmenté, sur un an, de 2,9 %, contre 2,5 % auparavant.

Cette évolution est décisive. Depuis des trimestres, les économistes ne comprenaient pas pourquoi les rémunérations n’augmentaient pas plus, en dépit d’un taux de chômage tombé à 4,1 % de la population active, son plus bas niveau depuis le début du siècle. C’est désormais chose faite, et les opérateurs ont tendance à estimer que ce chiffre est durable, corroboré par les enquêtes de terrain qui montrent une pénurie de main-d’œuvre.

Deux conséquences, les salariés vont avoir un pouvoir de négociation renforcé et s’attribuer ainsi une part plus importante de la valeur ajoutée américaine, d’autant que la baisse de l’immigration légale et illégale constatée aux Etats-Unis devrait accentuer le manque de main-d’œuvre. Surtout, cette hausse des salaires fait craindre un retour l’inflation, laquelle risque de provoquer une hausse plus rapide qu’attendue des taux d’intérêts.

  • Lundi 4 : une Fed plus « faucon »

Lundi, justement, était la journée de prestation de serment du nouveau président de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), Jay Powell. Ce républicain modéré n’est pas un macro-économiste keynésien obsédé par le retour au plein-emploi, comme le fut la démocrate Janet Yellen. Ancien avocat et homme de marchés, il veut éviter les bulles financières. C’est en tout cas sa réputation.

Les opérateurs de marché en ont déduit qu’il agirait de manière décisive pour remonter les taux de l’institution monétaire, peut-être à quatre reprises au cours de l’année au lieu de trois, comme l’avait laissé entendre la Fed en décembre 2017. Bank of America Merrill Lynch prévoit qu’in fine, en 2019, les taux de la banque centrale seront compris entre 2,75 % et 3 % (contre 1,25 %-1,50 % aujourd’hui).

  • Mardi 6 : le rebond, on cherche les coupables

Volatile : la démonstration semble faite mardi alors que le Dow Jones reprend 2,3 %. On cherche les responsables alors que le marché était depuis des mois des plus réguliers. Comme toujours, on incrimine les algorithmes des ordinateurs qui gèrent les fonds des épargnants.

Lorsque la Bourse dévissait, ceux-ci ont réalloué automatiquement des fonds, pour rééquilibrer les risques de leurs clients, en vendant des actions pour acheter des bons du trésor. Phénomène logique. La presse s’est penchée aussi sur des produits financiers qui assurent contre la volatilité des marchés. Et on a découvert que des petits malins avaient choisi de spéculer en vendant ces produits, persuadés que les places boursières resteraient calmes comme une mer d’huile. La volatilité est revenue, et ils ont perdu la moitié de leur mise, ce qui aurait accentué les turbulences.

En réalité, les banques sont ravies : le retour de la volatilité fait peur aux épargnants pères de famille et redonne de la valeur aux hedge funds et autres produits complexes, plus à même de traverser des montagnes russes et qui assurent de fortes commissions.

  • Mercredi 7 : Trump ouvre grand les vannes budgétaires avec le Congrès

Donald Trump s’agace. Lui qui vantait la Bourse comme étalon de son action positive sermonne les marchés financiers sur Twitter, tel le roi des Perse Xerxès (480 avant Jésus Christ) qui fit fouetter la mer pour avoir détruit un pont, l’empêchant d’envahir la Grèce. « Au bon vieux temps, lorsqu’il y avait des bonnes nouvelles, la Bourse montait. Aujourd’hui, quand il y a une bonne nouvelle, le marché baisse. Grave erreur, alors que nous avons tant de bonne (grandes) nouvelles sur l’économie », a protesté le président américain.

La grande nouvelle, c’est que Donald Trump et les républicains annoncent un compromis qui relève de 300 milliards de dollars (245 milliards d’euros) le plafond de la dette et est censé éviter une fermeture des institutions fédérales jusqu’en mars 2019. Surtout, il ouvre grand les vannes des dépenses budgétaires, militaires (165 milliards de dollars sur deux ans) et civiles (131 milliards de dollars).

Le compromis s’ajoute à la réforme fiscale, qui représentait un stimulus pro-cyclique et jugé inutile voire contre-productif par l’immense majorité des macro-économistes, de l’ordre de 0,7 point du produit intérieur brut (PIB) sur dix ans (1 450 milliards d’euros, financés à moins d’un tiers par d’hypothétiques surcroîts de croissance).

On retrouve donc une Amérique en croissance depuis plus de huit ans, au plein-emploi, avec un déficit budgétaire prévu de 5 % du PIB (il était de 3,5 % pour l’exercice budgétaire clos le 30 septembre 2017). Un chiffre jugé unanimement extravagant à ce stade du cycle économique.

Ce laxisme peut entraîner une hausse des rendements exigés par les marchés financiers et une hausse accrue des taux par la Fed pour lutter contre l’inflation. Certes les Américains sont protégés par le statut de valeur de réserve mondiale du dollar et ne peuvent a priori pas connaître le destin de la Grèce, voire de l’Italie, même si le système de l’étalon dollar de Bretton Woods avait fini par exploser en 1971 et 1 973 à cause des dépenses de la guerre du Vietnam. Il n’empêche, cette surchauffe accentue les risques d’atterrissage brutal de l’économie, voire de récession, alors que la croissance prévue par Merrill Lynch pour 2018 et 2019 est de 2,7 % et 2,2 %.

  • Jeudi 8, la Banque d’Angleterre sème la panique

Nouvelle baisse en Bourse. L’affaire a été provoquée par la Banque d’Angleterre, qui n’a pas remonté ses taux, les laissant au niveau de 0,5 %, mais qui a annoncé que la remontée amorcée en novembre 2017 pourrait être plus forte et intervenir plus rapidement que prévu pour ramener l’inflation autour de 2 %.

Cette annonce a fait remonter les taux à dix ans sur les bons du trésor américains, qui ont atteint 2,851 % jeudi contre 2,05 % début septembre 2017, et relancé la chute des actions.

Toute une relecture du passé est en cours : les Etats-Unis n’ont jamais connu de déflation, les salaires ont toujours augmenté, même si c’était faiblement. Bref, après n’avoir vu aucune mauvaise nouvelle pendant plus d’un an, les marchés voient le retour de l’inflation partout… et les ennuis qui continuent : jeudi soir, l’attitude de certains républicains, opposés à la dérive des déficits, et de l’aile gauche des démocrates, furieux que n’ait pas été traité le dossier de l’immigration, empêchait le vote du budget par le Congrès, et le pays connaissait son second shutdown en quelques semaines.

Arnaud Leparmentier

Source : Le Monde 8/02/2018

Voir aussi : Actualité Internationale, Rubrique Finance, Le Dow Jones perd 4,6 % à l’issue d’une séance chaotique, On line, Wall Street : comment expliquer le recul des Bourses dans le monde, Les marchés financiers craignent la fin de « l’argent facile » ,

Simon Starling et Maxime Rossi contre les fantômes au MRAC

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Simon Starling et Maxime Rossi à découvrir au MRAC.  Un reflet des temps nouveaux qui tisse des liens alternatifs avec le monde d’hier pour que le courant passe entre les cultures.

Plus qu’un simple reflet du passé, les deux artistes présents au Musée Régional d’Art Contemporain (MRAC) de Sérignan proposent un flirt poussé avec la machine. Ils usent tous deux d’un parcours musical, comme si la meilleure façon de conserver un moment qui semble révolu était de la placer dans l’actualité, dans un temps habité de son et de silence.

« Le travail de Maxime Rossi se plait à convoquer des icônes musicales qui peuplent notre imaginaire collectif « , souligne  Sandra Patron, la directrice du MRAC qui assure le commissariat des deux expositions. Né en 1980 l’artiste parisien dont le travail a été présenté au Palais de Tokyo, au Museo Madre de Naples  ainsi qu’à la Biennale de Sydney en 2014, a conçu Chrismas on Earth Continued spécifiquement pour le MRAC. L’installation s’inscrit dans la lignée du travail que développe l’artiste autour du rapport émotionnel que la musique engage avec le spectateur, des procédés scéniques, et des techniques de sample.

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Chrismas on Earth Continued

Thriller psychédélique
Chrismas on Earth (1963) est l’unique film achevé de la figure légendaire de l’underground américain, Barbara Rubin, inspirée du recueil de poèmes Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud. Une ode à la jeunesse et à ses tourments, au sexe et au Rock’n roll… Dans son installation, Maxime Rossi évoque cet événement qu’il  juxtapose avec le festival Chrismas on Earth continued qui eut lieu en 1967, au cours duquel Pink Floyd reprit le fameux morceau Louie Louie.

« J’ai cherché à faire des connexions entre ces deux événements au coeur de la contre culture des années 60, explique Maxime Rossi, si le festival resta dans les mémoires comme un naufrage commercial, financier, et artistique avec la déchéance physique de Syd Barret et d’Hendrix, il fut aussi l’objet de manipulations politiques. Dans un moment d’intense paranoïa aux Etats-unis, lié au contexte de la guerre froide,  les paroles de la chanson Louie Louie étaient vécues par le FBI comme un vecteur de pornographie. Ce qui n’était pas le cas, mais les agents du FBI ont passé des mois à chercher et retourner le texte de la chanson dans tous les sens pour y trouver un sens obscène. Tant et si bien que face à leur insuccès ils ont fini par inventer des paroles violentes

L’installation invite à une immersion corporelle dans un vaste espace sombre, où se mêlent faits réels, rumeurs colportées et faits alternatifs. Le visiteur pénètre dans un monde hallucinatoire qui reste cependant très référencé. La musique et les images sont mixées dans un système de rotation aléatoire sans fin et sans répétition. L’artiste ayant confié l’écriture spatiale et de sa partition à un ingénieur chargé de la finaliser avec la création d’un algorithme. « Quand on évoque l’époque psychédéliques, on pense souvent à des personnes défoncées mais c’est aussi une esthétique, une présence vague, une chose qui module sans cesse…»

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Simon Starling Photo Jmdi

Ghost stories
L’artiste anglais Simon Starling centre depuis vingt ans son oeuvre sur l’histoire dont il revisite les formes et la façon dont elles mutent à travers les époques et les cultures. Le MRAC propose quatre de ses derniers projets sous le titre A l’ombre du pin tordu.

Au XVIII e siècle l’inventeur Joseph Marie met au point les premières cartes perforées pour les métiers à tisser technique reprise au milieu du XIX par Charles Babbage pour la conception des premiers ordinateurs. Simon Starling qui a du nez, découvre à Turin dans une fabrique de textile un piano et une partition en hommage au son produit par les machines à tisser. De là naîtra  Red Green Blue, Loom music en 2015 à découvrir au 1er étage du MRAC.

Le deuxième projet présenté réinvestit la pièce At the Hawk’s Well montée par le poète dramaturge irlandais W.B Yeat au coeur des horreurs de la Grande guerre. Dans cette pièce se croisent le folklore Irlandais, le mouvement moderniste occidental et le Théâtre Nô. Cette fusion, issue de multiples collaborations inspire At Twilight (au crépuscule). Simon Starling rejoue la vive dramatisation du théâtre Nô en offrant une représentation saisissante des êtres présents qui infusent nos actes et nos pensées.

Avec El Eco, l’artiste nous entraîne au musée de Mexico City où une fresque murale réalisée en 1953 rend hommage à la fête des morts. Une réflexion sur le temps qui passe à travers un saisissant aller-retour entre passé et présent.

Le parcours se conclue en musique avec The Liminal Trio Plays the Golden Door, une installation qui imagine la rencontre possible entre trois musiciens migrants qui ont débarqué d’Europe à Elis Island aux Etats-Unis au début du XXe siècle. Un travail d’une grande force et d’une absolue poésie.

 Jean-Marie Dinh

Au MRAC Occitanie à Sérigan jusqu’au 18 mars 2018.
Rens : 04 67 32 33 05

Source : La Marseillaise 07/11/2017

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Art, Art contemporain, La cosmologie Kiefer, Keith Haring, L’art on the beat, Leila Hida, Nicolas Fenouillat, rubrique Exposition,

Brexit : les députés britanniques adoptent le « Repeal Bill »

Des drapeaux européen et britannique flottent sur Parliament Square, lors d’une manifestation pour l’Europe,  le 9 septembre 2017. STRINGER / REUTERS

Des drapeaux européen et britannique flottent sur Parliament Square, lors d’une manifestation pour l’Europe, le 9 septembre 2017. STRINGER / REUTERS

La chambre des Communes a approuvé la loi d’abrogation du droit européen à 326 voix contre 290, après avoir rejeté un amendement travailliste de blocage du texte.

La mise en oeuvre du Brexit a franchi une première étape législative au Parlement britannique dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 septembre, avec l’adoption du projet de loi gouvernemental destiné à mettre fin à la suprématie du droit européen au Royaume-Uni.

A l’issue de plus de huit heures de débats lundi, les députés de la chambre des Communes ont adopté ce texte crucial à 326 voix contre 290 en seconde lecture, après avoir rejeté un amendement travailliste de blocage du texte.

Le « Repeal Bill » continuera d’être examiné au Parlement dans les prochains jours. Les députés ont validé en outre le calendrier présenté par le gouvernement pour ce dernier examen, d’une durée fixée à huit jours. Certains élus jugeaient ce délai trop court au vu de la complexité du texte.

May salue « une décision historique »

« Le Parlement a pris la décision historique de soutenir la volonté du peuple britannique et de voter pour une loi qui apporte certitude et clarté avant notre retrait de l’Union européenne », s’est réjoui la Première ministre Theresa May dans un communiqué.

Baptisé « Loi de (retrait de) l’Union européenne », le texte vise à abroger l’« European Communities Act » de 1972 qui avait marqué l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE et introduit la primauté du droit communautaire sur le droit britannique.

Il doit transposer telles quelles ou amendées une grande partie des lois européennes dans le droit britannique, un travail titanesque au regard des quelque 12.000 règlements européens qui s’appliquent actuellement dans le pays.

Concrètement, cette loi doit permettre au Royaume-Uni de continuer à fonctionner normalement lorsqu’il aura effectivement coupé le cordon avec l’UE, fin mars 2019 théoriquement, à l’issue du processus de négociation avec Bruxelles.

Pouvoirs exceptionnels

Le ministre du Brexit, David Davis, avait mis en garde dimanche contre un vote de rejet qui équivaudrait à « une sortie chaotique de l’Union européenne ».

Malgré l’opposition du Labour, principal parti d’opposition, du Parti national écossais (SNP, pro-UE et indépendantiste) et du Parti libéral-démocrate, un porte-parole de la Première ministre Theresa May s’était dit confiant lundi dans le résultat du vote, le gouvernement conservateur disposant d’une courte majorité grâce à son alliance avec le petit parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP.

Mais la partie n’est pas pour autant gagnée pour l’exécutif, fragilisé depuis les élections générales de juin. Son projet de loi mécontente de nombreux députés, jusque dans les rangs conservateurs, non pas tellement en raison de leur opposition au Brexit, mais plutôt à cause de la méthode préconisée.

Le gouvernement sollicite en effet des pouvoirs exceptionnels afin de procéder lui-même aux lourdes modifications nécessaires pour transposer le droit européen, en s’exonérant du plein contrôle du Parlement (dits « pouvoirs d’Henry VIII », qui s’apparentent aux ordonnances françaises).

Un « coup de force » pour l’opposition

Impensable pour la majorité des députés travaillistes qui y voient un « coup de force », quelques uns d’entre eux s’étant cependant écartés des consignes de vote de leur parti pour se rallier au gouvernement.

« Si je vote contre (…) ce soir, ce n’est pas parce que je vote contre le Brexit. (…) Je vote plutôt contre un Brexit mal géré, qui menace d’affaiblir davantage nos traditions démocratiques établies de longue date et durement acquises », a expliqué la députée travailliste Angela Smith. Contrairement au gouvernement, son parti veut maintenir le Royaume-Uni dans le marché unique européen pendant une période de transition post-Brexit.

Les prérogatives dont pourrait disposer l’exécutif inquiètent également les syndicats. « Il est ulcérant de voir un gouvernement qui a promis de protéger les droits des travailleurs présenter un projet de loi sur le retrait de l’UE truffé de failles sur les droits des travailleurs », avait dénoncé dimanche la secrétaire générale de la confédération syndicale TUC, Frances O’Grady.

Le Brexit continue de diviser au Royaume-Uni, où plusieurs milliers de personnes avait manifesté samedi dans le centre de Londres pour demander au gouvernement d’y « renoncer ».

Source Le Monde.fr et AFP | 12.09.2017

Voir aussi : Actualité Internationale Rubrique UE, rubrique Grande Bretagne, Législativesi. Theresa May en échec, Enclencher la procédure de divorce avec l’UETheresa May prête à repousser le Brexit à 2019, rubrique Economie, rubrique Politique, Politique économique,

Brian Aldiss, fin de l’escale

L'écrivain Brian Aldiss est mort le 19 août, à l'âge de 92 ans. Photo DR

L’écrivain Brian Aldiss est mort le 19 août, à l’âge de 92 ans. Photo DR

L’écrivain et essayiste britannique, légende de la science-fiction, est mort le 19 août à 92 ans.

Une de ses nouvelles avait tellement fasciné Stanley Kubrick que le réalisateur avait rêvé pendant vingt ans de l’adapter. Ce fut fait par Steven Spielberg sous le titre d’Intelligence artificielle (IA, 2001). Brian Aldiss avait écrit cette histoire d’enfant androïde qui désespère de toucher le cœur de sa mère adoptive en 1969 pour la revue Harper’s Bazaar. L’écrivain britannique, grand maître de la science-fiction, récusait cette seule étiquette. «Je ne suis pas qu’un auteur de SF, disait-il à Libération lors d’une rencontre à Paris en 2001, devant un whisky dans un café du quartier de Saint-Germain qu’il affectionnait tous deux. Je suis un écrivain avant tout.» Ce grand homme tenait alors avec classe ses 75 ans et publiait en français chez Métailié un crépusculaire roman de genre, Mars la blanche, en même temps qu’une fiction crétoise facétieuse, la Mamelle de Némésis.

(…)

Ses sujets rejoignent alors les préoccupations sociales et expérimentales du courant de la SF anglaise, la New wave, apparu dans les années 60, dont il sera une des figures avec J.G. Ballard et John Brunner. Comme eux, il collabore à la revue qui l’incarne, New Worlds, dirigée à partir de 1964 par Michael Moorcock. Son roman Croisière sans escale (1958) raconte la rencontre de Roy Complain avec un vaisseau naviguant depuis tant de générations de Terriens que ses passagers en ont oublié pourquoi ils sont là. «L’histoire que voici est celle d’une idée sublime», souligne le prologue. Ce roman mal reçu à l’époque est désormais un classique. Son expérience à Sumatra et en Birmanie lui inspire un recueil de nouvelles post-apocalyptiques (le Monde vert, 1962, prix Hugo). En 1968, il imagine une tour implantée en Inde au début du XXIe siècle qui permet l’observation d’une population enfermée subissant sa surcroissance. La Tour des damnés, réédité en 2013 aux éditions du Passager clandestin, fait alors écho à des préoccupations de l’époque explorées aussi dans des dystopies de Harry Harrison (Soleil Vert, 1966) ou de John Brunner (Tous à Zanzibar, 1968).

Frédérique Roussel

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Source : Libération 21/08/2017

Voir aussi : Rubrique Littérature, Littérature Anglo-saxone,

Législatives au Royaume-Uni. Theresa May en échec

la_nouvelle_thatcher_veut_cogner_fort._drUne déroute pour Theresa May qui voulait asseoir son autorité sur les conservateurs. La première ministre britannique n’a pas rencontré le succès qu’elle escomptait en déclenchant des législatives anticipées.

Elle promettait de gagner des dizaines de sièges ; elle en a perdu 12, perdant au passage la majorité absolue qu’avait conquise son prédécesseur David Cameron. Les élus du parti, des ministres, des membres de son entourage sont furieux. Même en formant un nouveau gouvernement grâce à l’accord avec le Parti unioniste démocrate, il n’est pas sûr qu’il survive longtemps.

La Grande-Bretagne sort affaiblie des élections générales du jeudi 8 juin. A quelques jours du début d’une négociation historique sur la sortie du pays de l’Union européenne, les Britanniques se retrouvent sans majorité gouvernementale claire.

Le parti travailliste, et surtout son chef de file, Jeremy Corbyn, ont gagné la bataille de la légitimité comme première voix de l’opposition. Le travailliste était traité avec mépris par la plupart des médias et par Theresa May. C’est une belle revanche pour celui que les députés de son propre parti ont longtemps considéré comme un “loser”. En mettant la barre à gauche, il a mobilisé les jeunes et recueilli 40 % des voix, soit 10 points de plus que son prédécesseur modéré Ed Miliband en 2015.

Sources Le Monde et The Guardian 09/06/2017

Voir aussi : Actualité Internationale Rubrique UE, rubrique Grande Bretagne, rubrique Economie, rubrique Politique, Politique économiquePolitique de l’immigration, rubrique On line Les résultats avec  The Guardian,