Simon Starling et Maxime Rossi contre les fantômes au MRAC

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Simon Starling et Maxime Rossi à découvrir au MRAC.  Un reflet des temps nouveaux qui tisse des liens alternatifs avec le monde d’hier pour que le courant passe entre les cultures.

Plus qu’un simple reflet du passé, les deux artistes présents au Musée Régional d’Art Contemporain (MRAC) de Sérignan proposent un flirt poussé avec la machine. Ils usent tous deux d’un parcours musical, comme si la meilleure façon de conserver un moment qui semble révolu était de la placer dans l’actualité, dans un temps habité de son et de silence.

« Le travail de Maxime Rossi se plait à convoquer des icônes musicales qui peuplent notre imaginaire collectif « , souligne  Sandra Patron, la directrice du MRAC qui assure le commissariat des deux expositions. Né en 1980 l’artiste parisien dont le travail a été présenté au Palais de Tokyo, au Museo Madre de Naples  ainsi qu’à la Biennale de Sydney en 2014, a conçu Chrismas on Earth Continued spécifiquement pour le MRAC. L’installation s’inscrit dans la lignée du travail que développe l’artiste autour du rapport émotionnel que la musique engage avec le spectateur, des procédés scéniques, et des techniques de sample.

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Chrismas on Earth Continued

Thriller psychédélique
Chrismas on Earth (1963) est l’unique film achevé de la figure légendaire de l’underground américain, Barbara Rubin, inspirée du recueil de poèmes Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud. Une ode à la jeunesse et à ses tourments, au sexe et au Rock’n roll… Dans son installation, Maxime Rossi évoque cet événement qu’il  juxtapose avec le festival Chrismas on Earth continued qui eut lieu en 1967, au cours duquel Pink Floyd reprit le fameux morceau Louie Louie.

« J’ai cherché à faire des connexions entre ces deux événements au coeur de la contre culture des années 60, explique Maxime Rossi, si le festival resta dans les mémoires comme un naufrage commercial, financier, et artistique avec la déchéance physique de Syd Barret et d’Hendrix, il fut aussi l’objet de manipulations politiques. Dans un moment d’intense paranoïa aux Etats-unis, lié au contexte de la guerre froide,  les paroles de la chanson Louie Louie étaient vécues par le FBI comme un vecteur de pornographie. Ce qui n’était pas le cas, mais les agents du FBI ont passé des mois à chercher et retourner le texte de la chanson dans tous les sens pour y trouver un sens obscène. Tant et si bien que face à leur insuccès ils ont fini par inventer des paroles violentes

L’installation invite à une immersion corporelle dans un vaste espace sombre, où se mêlent faits réels, rumeurs colportées et faits alternatifs. Le visiteur pénètre dans un monde hallucinatoire qui reste cependant très référencé. La musique et les images sont mixées dans un système de rotation aléatoire sans fin et sans répétition. L’artiste ayant confié l’écriture spatiale et de sa partition à un ingénieur chargé de la finaliser avec la création d’un algorithme. « Quand on évoque l’époque psychédéliques, on pense souvent à des personnes défoncées mais c’est aussi une esthétique, une présence vague, une chose qui module sans cesse…»

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Simon Starling Photo Jmdi

Ghost stories
L’artiste anglais Simon Starling centre depuis vingt ans son oeuvre sur l’histoire dont il revisite les formes et la façon dont elles mutent à travers les époques et les cultures. Le MRAC propose quatre de ses derniers projets sous le titre A l’ombre du pin tordu.

Au XVIII e siècle l’inventeur Joseph Marie met au point les premières cartes perforées pour les métiers à tisser technique reprise au milieu du XIX par Charles Babbage pour la conception des premiers ordinateurs. Simon Starling qui a du nez, découvre à Turin dans une fabrique de textile un piano et une partition en hommage au son produit par les machines à tisser. De là naîtra  Red Green Blue, Loom music en 2015 à découvrir au 1er étage du MRAC.

Le deuxième projet présenté réinvestit la pièce At the Hawk’s Well montée par le poète dramaturge irlandais W.B Yeat au coeur des horreurs de la Grande guerre. Dans cette pièce se croisent le folklore Irlandais, le mouvement moderniste occidental et le Théâtre Nô. Cette fusion, issue de multiples collaborations inspire At Twilight (au crépuscule). Simon Starling rejoue la vive dramatisation du théâtre Nô en offrant une représentation saisissante des êtres présents qui infusent nos actes et nos pensées.

Avec El Eco, l’artiste nous entraîne au musée de Mexico City où une fresque murale réalisée en 1953 rend hommage à la fête des morts. Une réflexion sur le temps qui passe à travers un saisissant aller-retour entre passé et présent.

Le parcours se conclue en musique avec The Liminal Trio Plays the Golden Door, une installation qui imagine la rencontre possible entre trois musiciens migrants qui ont débarqué d’Europe à Elis Island aux Etats-Unis au début du XXe siècle. Un travail d’une grande force et d’une absolue poésie.

 Jean-Marie Dinh

Au MRAC Occitanie à Sérigan jusqu’au 18 mars 2018.
Rens : 04 67 32 33 05

Source : La Marseillaise 07/11/2017

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Art, Art contemporain, La cosmologie Kiefer, Keith Haring, L’art on the beat, Leila Hida, Nicolas Fenouillat, rubrique Exposition,

Retour sur Mulholland Drive

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L’univers lynchien de Montpellier par le photographe toulousain Yohann Gozard.

Exposition
A la Panacée débute le premier cycle d’expositions présentées sous la direction de Nicolas Bourriaud en charge du futur Centre d’art contemporain, nouvelle génération attendu pour 2019. Sous le titre Retour sur Mulholland Drive une vingtaine d’artistes  rendent compte des tendances actuelles de l’art contemporain.

En attendant le MoCo, futur navire amiral de Montpellier Contemporain, La Panacée se recentre sur l’art contemporain après quelques errements autour de la création numérique. Non que l’art numérique soit inintéressant dans les formes de langage qu’il a mis à jour, mais plutôt qu’il était peu opportun d’axer les lignes programmatiques du lieu sur un terme aussi générique. On a senti le moment où la notion d’art elle-même se trouvait en souffrance face à sa particule numérique. La page s’est tournée avec l’arrivée de Nicolas Bourriaud nous évitant peut-être la chasse aux Pokémons tendances, dans les couloirs de la Panacée sponsorisée par SFR.

L’arrivée de cet historien et critique d’art contemporain n’est pas pour autant un gage de confort pour le visiteur. Exit les balises pédagogiques, et place à l’émotion, aux interrogations, au malaise parfois qui peuvent émaner des oeuvres contemporaines. La proposition d’exposition autour du film de David Lynch Mulholland Drive en témoigne.

Etre dérangé en trois fragments
« L’art d’aujourd’hui ne relève pas d’une esthétique unique. On ne peut pas tout résumer par un point de vue ou un regard, explique Nicolas Bourriaud, le cycle d’expositions à la Panacée s’ouvre à tous les médiums et toutes les disciplines.» Une manière de répondre à la masse de propositions artistiques en provenance des quatre coins de la planète et de préfigurer le modèle nouveau du futur MoCo en connexion avec le monde.

Conception basée sur le constat que Paris n’est plus l’instance de validation. La proposition qui s’ouvre aujourd’hui se découpe en trois expositions distinctes. Solo show de l’artiste iranienne Tala Madani, jamais exposée en France, propose un univers grotesque et critique centré sur une représentation masculine où s’agitent des hommes décervelés. Mus par leurs instincts sexuel primaires, ces personnages semblent désigner un recul certain de la conscience dans tout ce qui existe.

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Tala Madani opère un détournement  de l’usage de la lumière spirituelle qui exprime la vibration énergétique par laquelle les choses deviennent visibles ou sont éclairées. Les représentations de l’artiste opèrent une forme de redistribution du sacré et du moi intérieur dégénéré qui met à niveau la lumière cosmique, avec celle d’un d’orifice ou d’excréments.

Intérims, l’art contre emploi, présente neuf artistes qui prennent le monde du travail comme matériau et explorent les mécanismes du salariat avec un regard militant ou ironique. Cette seconde exposition fait lien avec le concept Exform – forme saisie par les artistes  autour des enjeux d’exclusion, culturels, sociaux ou politiques, et territoire traversé par des mécanismes de rejet et de réhabilitation – au coeur des dernières recherches de Nicolas Bourriaud.

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Intitulée Retour sur Mulholland drive, la troisième proposition explore l’univers lynchien à partir des travaux d’une vingtaine d’artistes et plus particulièrement du film sorti en 2001 qui a marqué une génération de créateurs par la force de son esthétisme et l’ambivalence du rapport à la réalité. Les travaux exposés ont pour dénominateur commun d’utiliser des objets du quotidien pour y insuffler une puissance d’évocation singulière. Les formes proposées sont empruntes d’une gravité à la hauteur du vertige lié à la perte d’identité sans pour autant s’inscrire comme forme de contre-pouvoir.

JMDH

Source ; La Marseillaise 27/01/2017

Voir aussi :   Rubrique Artrubrique Expositionrubrique Montpellier, rubrique Société, Travail, rubrique Rencontre, Nicolas Bourriaud,

Sérignan. Le Mrac pousse les murs avec la complicité de Bruno Peinado

 

Bruno Peinado au MRAC à Sérigan

Bruno Peinado est intervenu sur la façade et prolonge l’exposition « Il faut reconstruire l’Hacienda » à l’intérieur du Mrac. Photo JMDI

La présidente de Région Carole Delga a  inauguré le 20 mai l’extension du Mrac en réaffirmant son engagement en faveur de l’art contemporain. Une utopie vivante prenant forme au plus près de chacun…

L’histoire du musée est née de la passion et de l’engagement d’un homme pour la culture. Ceux d’André Gélis, maire de Sérignan, qui inaugure en 2006, ce lieu de 2 500 m² dédiés à l’art contemporain au cœur du village héraultais viticole de 8 000 habitants. Il y expose 400 œuvres d’une soixantaine d’artistes (Alechinsky, Buren, Combas, di Rosa, Klossowski…) Le coût de construction, 5,5 millions d’euros, lui coûtera son mandat. Deux ans plus tard, son successeur Frédéric Lacas, entame les négociations avec la Région qui en assure la gestion depuis 2010 et renouvelle l’ambition culturelle de ce musée illuminé par l’œuvre  créée in situ par l’artiste Daniel Buren.

L’inauguration architecturale de la semaine dernière marque un nouveau tournant pour le Mrac. Le nouvel espace de 420 m² acquis par la Région qui a investi 1,8 million d’euros, a été redessiné et agencé par l’atelier d’architecture Castelnau Ferri pour s’inscrire dans le cadre des volumes existants. Il permet d’augmenter de 25% la surface initiale d’exposition en la portant à 2 000 m². Les réserves ont été agrandies, optimisées et aménagées afin d’améliorer les conditions de préservation de l’ensemble des œuvres.

La directrice du Musée régional d’art contemporain, Sandra Patron peut ainsi accueillir le dépôt exceptionnel du Fonds d’art contemporain pour une durée de cinq ans qui comprend 167 œuvres de 64 artistes issus de 17 nationalités différentes. En parallèle, la Région a passé commande à l’artiste emblématique de sa génération Bruno Peinado pour concevoir une œuvre pérenne sur la façade du nouveau bâtiment.

La singularité de l’histoire du Mrac tient en partie aux interactions intérieur/extérieur initiées par les artistes comme Buren ou l’Islandais Erro. Avec son intervention sur la façade du nouveau bâtiment, Bruno Peinado, formé à l’Ecole des Beaux Arts de Montpellier qui connut une forte influence du mouvement Supports/Surfaces, poursuit le lien conceptuel du dedans/dehors.

 « Il faut reconstruire l’Hacienda », extérieur . Photo dr

« Il faut reconstruire l’Hacienda », extérieur . Photo dr

Reconstruire l’Hacienda

L’artiste intègre dans un esprit ludique le local de la Poste situé au rez-de-chaussée en empruntant à sa signalétique. « Je me suis inspiré de leur charte graphique et des nombreux supports publicitaires pour créer des enseignes libérées de leur contenu. »  Repeint en gris, le bâtiment revêt l’aspect joyeux d’une maison qui évoque l’univers virtuel des jouets. « Le gris se situe habituellement du côté de la perte. Il n’est pas considéré comme une couleur. Il ne trouve sa valeur qu’entre le blanc et le noir. C’est la couleur des bâtards, pour moi c’est la couleur de la mixité. » Sur ce fond gris, les panneaux colorés et les caissons lumineux renvoient à l’abstraction et participent à l’œuvre d’ensemble intitulée par l’artiste Il faut reconstruire l’Hacienda.

  « Il faut reconstruire l’Hacienda », intérieur , Good Stuff , the pleasure Principle  .  Photo dr

« Il faut reconstruire l’Hacienda », intérieur , Good Stuff , the pleasure Principle . Photo dr

Pour ce projet, Peinado est allé puiser dans l’imaginaire de l’Hacienda, d’après le texte d’Ivan Chtcheglov dit Gilles Ivain, Formulaire pour un urbanisme nouveau  dont une version, établie par Guy Debord, est parue en 1958 dans la revue Internationale situationniste. Avant d’être reprise, dans les années 80, sous le nom d’Hacienda, boîte de nuit mythique de Manchester, issue d’un projet utopique porté par le label de Joy Division, Factory Records. Cette association est à l’origine de toute la scène house anglaise qui fait lien entre la culture populaire et l’avant-garde artistique dans le champ de la communication du design et de la publicité. « Le retrait est une forme de résistance », indique Peinado qui se confronte aux paradoxes avec force et bonne humeur.

Ainsi, la destinée du Mrac de Sérignan,  musée où l’on marche dans la lumière, se poursuit.

JMDH

 

Le programme de l’Hacienda
Pendant toute la durée de l’exposition Il faut reconstruire l’Hacienda visible jusqu’au 9 octobre, l’artiste iconoclaste Bruno Peinado nous invite à des rencontres depuis une reconstruction du dancefloor de la mythique Hacienda de Manchester. Ce lieu fut dans les années 1980 1990 un véritable espace social transversal, tout à la fois salle de concerts, club, espace d’exposition et d’échanges. Il est reformulé au Mrac comme une extension de l’exposition. Concerts, performances, lectures ou conférences, à découvrir tous les dimanches à 15h. Une programmation d’événements variés et gratuits, dans un mix réjouissant entre les styles et les générations. Découvrir le programme sur : mrac.languedocroussillon.fr/

Source La Marseillaise 24/05/2016

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Art, rubrique Exposition, rubrique Politique, Politique culturelle,

Vanités post-moderne à la maison des Consuls

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1- Carrona (2011, verre de Murano, détail) de Javier Pérez

Le thème des Vanités  revu et  corrigé par huit  artistes contemporains  de renommée internationale au musée d’Arts et d’archéologie des Matelles en  Grand Pic Saint-Loup

Le réseau de diffusion habituel de l’art contemporain international trouve peu de relais en zone rural ce pourquoi on aurait tord de se priver des belles exceptions qui confirme la règle. Ce que donne à voir l’exposition Vanités jusqu’au 4 septembre à la Maison des Consuls du village des Matelles est assez rare pour être souligné. L’idée qu’il faille frapper fort pour produire un effet d’aubaine plutôt qu’envisager une lente mutation pour passer des traditionnels spectacles de la salle des fêtes à une programmation plus ambitieuse  est défendue par le directeur de la culture de la Communauté des communes du Grand Pic Saint-Loup, Didier Fournials, et elle est soutenue par son président Alain Barbe. Outre le fait que cette initiative réponde au défi d’ouvrir le flux  convoité du tourisme  culturel, elle  s’inscrit également dans le cadre d’une politique culturelle en direction de la population résidente qui a accès à des oeuvres majeures.

La beauté éphémère de la vie


La Maison des Consuls abrite au rez-de-chaussé  une collection archéologique dont l’exposition temporaire permettra de découvrir les 3 500 pièces de l’expo permanente. La Vanité démarre dans la Hollande calviniste du XVII e siècle. Le genre est une mise en jeu du vivant qui s’éloigne des sujets de la période italienne. « C’est une réappropriation de la réflexion sur la mort, précise la commissaire de l’exposition Marie-Caroline Allaire-Matte « L’homme se prend en charge. Les figurations sont objectivées par le sujet qui évoque à la fois la vie humaine et son caractère éphémère.» Cette nouvelle impulsion prisées à l’époque baroque va disparaître au XVIIIe siècle avant de resurgir au XXe portée par des artistes comme Braque, Picasso ou Cézanne.

Le parti pris de l’exposition vise à présenter les toutes dernières tendances de la création dans ce domaine. «Les Vanités d’aujourd’hui ne sont pas comme hier, l’expression d’une philosophie. Depuis les années 80, nous sommes dans un appel à la réflexion sur notre monde, indique la commissaire dont le travail s’est opéré à partir de choix concis dans une démarche prospective sans crainte des contrastes. Les oeuvres présentées sont issues des FRAC Midi Pyrénées, et Languedoc-roussillon, du CIRVA de Marseille et du Carré d’Art de Nîmes. Le regard du visiteur se renouvelle dans une scénographie organisée suivant les pièces en enfilade de la Maison des Consuls où se succèdent les visions de huit artistes de renommée international.

Une certaine perception de notre finitude

La première pièce de Patrick Neu, un superbe crâne en Cristal noir fait lien avec l’histoire, mais opère aussi un déplacement par la couleur et la notion de masse sans se défaire d’une radicalité à l’endroit de jointure avec le cou.  Javier Pérez présente une très belle pièce composée d’un immense lustre en cristal rouge brisé. On admire les morceaux accessibles qui jonchent le sol tandis qu’une dizaine de corbeaux prélèvent les morceaux de cristal cassés. On peut lire dans cette œuvre une vision de notre édifice collectif et une certaine perception de notre finitude dans une dimension magnifiée.

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Pièce de Jan Fabre (Stillife with artist 2004)  Exposition Vanités.

 

Le travail photographique de Valérie Belin sur les crashs à grande vitesse fascine. Vecteur de statut sociale la voiture passe et nous trépassons avec la voiture. L’artiste flammand Jan Fabre relie son univers au thème des Vanités en proposant une joyeuse façon de passer à la postérité. Son sarcophage en paon et ailes de scarabée rend hommage à la mort et à la résurrection avec le goût certain que l’artiste affirme pour le mystère. Car comme le rappelle Marie-Caroline Allaire-Matte « On ne tue pas un paon on attend qu’il meurt

JMDH

"Car" Valérie Belin nous parle d’une société qui passe son temps à se survivre à elle-même

« Car » Valérie Belin nous parle d’une société qui passe son temps à se survivre à elle-même

Source La Marseillaise 13/05/2016

Vanités, jusqu’au 4 septembre Maison des Consuls 04 99 63 25 46

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Sète livre le paysage aux artistes d’aujourd’hui

Au CRAC

Dans la vallée des Merveilles

Dans la vallée des Merveilles

Les passeurs artistiques Philippe Durand, Philippe Ramette, Olga Kisseleva et Emma Dusong partagent l’espace du centre d’art régional jusqu’au 29 mai 2016

La pertinence de la notion de passeur d’art, pourrait bien être celle de la délimitation de ses contours, des liens de passage où circulent les hommes et leurs émotions…  L’artiste Philippe Durand développe une pratique photographique sur le mode de la déambulation, à la recherche de traces visibles dans l’espace public. En 2014, il décide d’explorer la vallée des Merveilles, situé dans le Parc National du Mercantour. Fasciné par cet espace naturel, il y découvre un patrimoine archéologique exceptionnel qui, selon lui, constitue «un autre espace public, évidemment non urbain mais balisé, marqué, transmis d’une personne à l’autre.» Considérant ce site comme un proto-musée en plein air, sans auteur, sans commissaire, sans public ni communication, l’artiste en fait un lieu de travail, dans une nouvelle dimension spatiale et temporelle.

Aire  initiatique archaïque
A la différence du monde de l’art contemporain, les aires culturelles sont rarement des champs clos. Elles subissent, le plus souvent au fil du temps des influences multiples. Influences restituées par les photographies de Philippe Durant qui documentent l’exposition. Les clichés de l’artiste mettent en scène le dialogue des échanges à première vue très inégaux qui s’instaurent entre les cultures à travers le temps. Des gravures anciennes telles les bêtes à cornes préhistoriques que nos lointains ancêtres gravaient dans la roche pour se mettre en contact avec la puissance chamanique de l’animal, côtoient des graffitis plus récents. Un type qui fume dessiné par un berger au début du XXe siècle, un Mickey déifié dans les années 80 ou un graff des twin towers localisé et daté au canif New York 2001. «C’est intéressant de voir que les premiers et les derniers dessins de l’histoire de l’humanité se ressemblent» souligne justement le critique Pacôme Tiellement.

Signes  de l’engagement
Le travail de l’artiste se rapporte à l’histoire de l’art, à l’histoire d’un continent disparu, retrouvé et déplacé. L’exposition tente de recomposer une topographie du lieu. Comme une mise en abîme du gigantesque musée à ciel ouvert de la vallée des merveilles reconstitué au sein du Crac de Sète. Une immense photo murale du site sert de structure à l’exposition. Dans la première salle quelques éléments gonflables évoquent le chaos rocheux du paysage, leur dimension ludique emprunte au parc d’attraction en parfait contraste avec les vidéos qui invitent à une lecture méditative du site. On passe le mur de roche comme l’on traverse un miroir pour se retrouver dans la seconde salle en présence des photographies. A la croisée entre individu et société, l’installation La Vallée des Merveilles pose les signes de l’engagement dans la collectivité. Cette proposition artistique peut être perçue sous une forme individuelle et singulière ou/et comme une forme sociale et donc socialement partagée.

La  force et l’émotion
Avec Suivre sa voix, la jeune Emma Dusong se situe sur le front des pionniers de l’émotion. Son installation Classe évoque les limites et les risques du système éducatif et l’espoir déchu face au désir d’apprendre librement. L’artiste suit les traces de l’intime dans la durée et la profondeur. La conversation avec sa grand-mère espagnole sétoise renvoie à la disparition, aux craintes qu’elle suscite, mais également à tout ou partie de l’histoire de l’enfance, de la famille, de l’amour. Elle transcende largement l’état affectif des individus pour les inscrire dans le paysage de l’art.

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Emma Dusong Suivre sa voix

24456_1453372230_Emma-Dusong-IMG_7724-600pxEmma Dusong travaille avec la voix et le silence à travers divers médiums. Souvent déclenchées par des performances chantées (écrites et composées par l’artiste) ses pièces sonores proposent un univers  de doute et de métamorphose.
Elle présente son travail en France et à l’étranger depuis les années 2000. En 2008, elle a reçu le prix agnes b. En 2008-2009, elle fut résidente au Pavillon de Tokyo et en 2010, elle est nominée au prix Audi Talents Awards à la FIAC.

«Je m’intéresse à la voix humaine, sa dimension vivante et évanescente, tellement présente, expressive et tactile. Je viens au départ de l’image et j’ai eu besoin à un moment donné d’un médium qui soit le plus vivant possible dans le prolongement de la respiration. Chanter était aussi ce qui me faisait le plus peur et me permettait donc de donner un renouveau à ma pratique. Ce qui me trouble dans la voie chantée est le côté vertigineux de la voix. La voix a cappella émise sans amplification lui permet d’être le plus suspendue possible, la plus vulnérable

Monographie
Philippe Ramette  questionne le réel

11_philippe-ramette-10-6444bA l’occasion de cette exposition l’artiste Philippe Ramette réactive son travail photographique mis en sommeil depuis neuf ans et propose un portrait de l’artiste au fil de l’eau. « Ma démarche est une attitude contemplative. L’idée récurrente consiste à représenter un personnage qui porte un regard décalé sur le monde , sur la vie quotidienne. Dans mes photos, je ne vois pas d’attirance pour le vide, mais la possibilité d’acquérir un nouveau point de vue.»

JMDH

Source La Marseillaise 16/03/2015

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