Saperlipopette rêves d’hier aux goûts du jour

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Roue libre par Les Nouveaux Nez&Cie Crédit Photo Daniel Michelon

Jeune public. Le festival des enfants et des parents Saperlipopette démarre demain au Domaine D’O et se poursuit jusqu’au 29 mai dans tout l’Hérault.

Il faudra se coucher tôt ce soir pour être en forme demain et après-demain afin de profiter d’une immense partie de cache-cache dans le parc du Domaine D’O. On y découvrira au gré des chemins et bosquets une multitude de spectacles sélectionnés avec attention par Isabelle Grison, la directrice de ce festival jeune public. « Pour sa 19e édition, Saperlipopette nous emmène dans nos souvenirs les plus tendres sur le thème : Il était une fois aujourd’hui. » Et ce aujourd’hui revêt toute son importance car « les artistes choisis ont en commun l’adaptation des histoires à la sauce contemporaine… Un peu plus de cruauté par ci, un peu plus d’humour par là ! qui garantissent un peu de bousculade dans le souvenir des grands. »

On retrouvera ainsi Blanche neige et moi, par la compagnie La servante qui explore à travers un texte audacieux la quête d’identité. Ceux qui attendent la petite farandole des 7 Nains rentrant du boulot resteront sur leur faim. Ici le nain Edwin souffre de schizophrénie et regroupe sept personnalités en un seul petit homme. Avec Boris et les sœurs Sushis, la Cie sétoise Effet mer poursuit l’exploration de la complexité à s’intégrer dans la société pour des personnages hors normes. Les trois personnages principaux sont des enfants.

La Cie Théâtre du Petit Pois, propose une libre adaptation du chef d’oeuvre de Lewis Carrol avec Le Thé d’Alice qui associe Théâtre, conte, marionnettes et livre pop-up. Le théâtre Magnétic de Bruxelles ressort du tiroir trois petits cochons paumés, un loup très malin pour nous conter une histoire désossée. Dans l’amphithéâtre, les Nouveaux Nez& Cie se déploient sur deux ou une roue provoquant l’émoi des premières et incertaines promenades à vélo.

La Cie des Plumés met ses poules sur leur trente-et-un pour leur numéro de dressage. Le spectacle Prends-en de la graine mêle le cirque, le théâtre et l’art du clown dans un numéro surprenant et poétique. Bien d’autres propositions d’ouverture au monde sont à l’affiche de Saperlipopette ce week-end au Domaine D’O avant de partir sur les routes héraultaises.

JMDH


Entrée nord samedi 7 mai et dimanche 8 mai de 12h à 20h. Achat des places sur place.

Source : La Marseillaise 06/05/2016

Intermittents et précaires. Après l’accord Robin des bois la vigilance

L’entrée de  hTh, le CDN de Montpellier. Photo dr

L’entrée de hTh, le CDN de Montpellier. Photo dr

 Montpellier. Malgré la signature d’un accord favorable, l’occupation se poursuit au Centre dramatique national de Montpellier dans l’attente de la confirmation de sa mise en œuvre.

Les rapports entre la direction du CDN, les personnels et la  coordination des Intermittents et précaires (CIP) qui occupent toujours le lieu sont au beau fixe. A l’issue d’une conférence de presse de fin de saison, le directeur d’hTh Rodrigo Garcia est revenu sur l’occupation qu’il a qualifié d’aventure. « L’occupation s’est opérée dans le respect. Je suis heureux que le théâtre puisse être un lieu de travail. » Puis il a courtoisement invité les portes paroles du mouvement à venir s’exprimer sur l’état de la situation.

Ceux si se sont félicités de l’accord trouvé dans la nuit du 27 au 28 avril dernier par les organisations de salariés et d’employeurs du secteur du spectacle, sur l’assurance chômage spécifique aux intermittents. Encouragé par sa base, la CFDT qui restait  réservée, a finalement signé lundi à l’issue de son bureau fédéral. Désormais, le texte est paraphé par l’ensemble des syndicats représentatifs du secteur culturel. Ce qui est plutôt de bonne augure pour la suite, car comme le souligne les membres du CIP LR toujours sur le front, la vigilance reste de rigueur. « Cet accord reprend bon nombre de nos revendications construites, de luttes acharnées à décrypter, expliquer, convaincre et  d’occupations, d’actions menées depuis 2003. C’est un accord Robin des bois issu de treize ans de lutte

Parmi les principaux points actés dans cet accord figurent, l’ouverture des droits à l’indemnisation aussi bien pour les artistes que pour les techniciens, à partir de 507 heures travaillées sur 12 mois. L’accord prévoit aussi un retour à une date anniversaire pour le calcul des droits des intermittents, un système plus avantageux que l’actuel dispositif «glissant», instauré en 2003. Sont aussi prévus «la neutralisation des baisses d’indemnisation après un congé maternité» ou encore « un début de prise en compte des arrêts maladie concernant les affections de longue durée ».

Medef et gouvernement
Tout n’est pas résolu car c’est un accord de branche et il faudra encore qu’il franchisse l’étape interprofessionnelle de l’Unedic. En clair pour la CIP l’accord doit être avalisé tel quel par le Medef qui préconisait dans sa feuille de route de faire 400 M d’euros d’économie par an d’ici 2020. La conscience comme la connaissance du dossier pousse le mouvement unitaire à raffermir la solidarité interprofessionnelle et à se positionner d’or et déjà contre une participation ponctuel de l’Etat. «?Dans ce cas l’accord ne sera plus pérenne, et nous serions tributaires des budgets revus annuellement ainsi que  d’une alternance politique.?» Enfin, le triomphe n’est pas de rigueur car la revendication concerne l’ensemble des chômeurs. Les propositions du Medef sur le régime général prévoient des coupes terribles pour les activités réduites et les personnes les plus démunies comme les seniors «Ce que nous défendons nous le défendons pour tous»

Épilogue début juillet.

JMDH

Source La Marseillaise 04/05/2016

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Société, Travail, Mouvements sociaux, Intermittents retour au front, Négociations explosives,  rubrique Politique, Politique Economique, il faut que le Medef et la CFDT « reconnaissent ce choix »,

A Montpellier, Nuit debout crée une ZAD écologique en quartier populaire

arton9676-b5d18Les jeunes de Nuit debout sont venus occuper un parc menacé par des constructions, en soutien aux habitants en lutte. Ce poumon vert est indispensable pour l’harmonie de ce quartier de Montpellier. Les enfants apprécient : ils jouent dans le parc !

Les barrières de chantier ont été écartées pour ouvrir un passage. Un panneau coloré peint par des petites mains sur un grand morceau de carton annonce aux passants : « parc ouvert ». Au-delà, un étroit chemin s’enfonce entre les arbres pour déboucher sur une esplanade enherbée, dominée par une petite colline. De là haut, la vue embrasse les immeubles cernant l’unique espace vert du quartier. « Il faut venir au petit matin, on entend le concert des oiseaux », confie Aida Gradenigo, habitante de l’un des appartements HLM de la résidence Las Rébès à Montpellier, installée au pied de ce parc.

Depuis dix jours, l’élégante dame aux cheveux blancs n’est plus seule à les écouter le matin. Les lieux ont été investis par quelques dizaines de « jeunes » -étudiants, stagiaires, travailleurs -, venus avec leurs tentes et leurs outils au cœur de ce quartier populaire pour y installer une ZAD -comprenez « zone d’activité démocratique ». Ces nouveaux occupants ont répondu à un appel à l’aide des habitants du quartier. Ils sont une trentaine chaque soir à dormir sur place.

« Pour nous c’est un ballon d’oxygène », assure Hachème Amirpour, retraité de 73 ans. La vue depuis chez lui donne sur le parc. Un bâtiment pourrait être construit à dix mètres seulement de ses fenêtres. Cela fait un peu plus d’un an que les habitués de « la colline », comme on l’appelle ici, ont découvert un jour de début février un permis de construire affiché à l’entrée. Ils comprennent que 63 logements sociaux répartis en trois immeubles vont bientôt s’ériger sur cet hectare de verdure. Très vite, des habitants se réunissent et se mobilisent.

Hacheme, Aida, et Jean-Michel

« Depuis que la résidence Las Rébès a été racheté par l’office public HLM de la mairie, en 1999, les logements comme le square sont moins bien entretenus. Il y a déjà 68 % de logements sociaux dans notre résidence. Le quartier est saturé, la mixité sociale est en train de disparaître, ça suffit », estime Hachème. Mais après un an de réunions de voisinage, d’actions dans le parc et autour, de protestations auprès de la mairie ou dans les consultations de quartier, et de recours juridiques, toujours pas de réponse. Un matin, une première pelleteuse est arrivée, quelques habitants l’ont empêché de commencer. Une dizaine d’entre eux se sont retrouvés assignés en justice pour « entrave à la liberté du travail », en même temps que les deux associations qui défendent cet espace boisé. « On a eu 100 euros par personne d’astreinte, plus 100 autres euros à chaque fois que l’on empêchera les travaux, et les frais de justice sont à notre charge, détaille Hachème, qui fait partie des assignés. Cela fait beaucoup, parmi nous certains ne vivent qu’avec 460 euros pas mois. » Pour éviter de nouvelles sanctions financières, son association, Poumon Vert-Las Rébès, s’est dissoute. Les Enfants de la colline, eux, ont lancé une souscription pour payer les frais de justice : 1.000 euros d’huissier plus 4.000 euros d’avocat.

Un parc au milieu des immeubles, menacé par la construction de trois nouveaux immeubles

Certains commençaient à désespérer, quand le mouvement Nuit Debout de Montpellier leur a donné un nouveau souffle. L’un des opposants a eu l’idée d’aller y raconter l’histoire du square menacé lors de l’assemblée générale. Un appel a été lancé à participer à un grand pique-nique le dimanche 17 avril. Le soir, certains plantaient leurs tentes, l’occupation était lancée.

Un centre aéré à ciel ouvert

Moins de deux semaines plus tard, on pourrait croire qu’ils sont là depuis plusieurs mois. Les bâches tendues entre les branches d’un grand peuplier abritent la cuisine. Une yourte fait office de salon-dortoir-lieu de réunion. Les eaux de la douche ruissellent vers le petit jardin en permaculture où les premières pousses pointent déjà. Le bois des arbres coupés laissé sur place a permis de construire des tipis au sol et des cabanes dans les arbres. Un peu à l’écart, un espace bureau pour les nombreux étudiants qui occupent le site a été aménagé. « On envisage aussi d’y faire du soutien scolaire », espère Jules, l’un de ceux qui a planté sa tente sous les arbres. En bordure de l’esplanade, une aire d’herbes hautes est protégée par des barrières, pour ne pas déranger les hérissons. Ils sont réputés nombreux sur la zone. Plusieurs espèces de chauve-souris ont également été repérées.

Salon, dortoir et salle de réunion : la yourte est bien utile

Camille affiche une liste des règles sur la zad. « La règle n°1, c’est l’autogestion ! », explique-t-elle. On compte sur chacun pour participer à la vie collective. Mais l’enjeu, c’est aussi de préserver le lieu -notamment en évitant des déchets – et surtout de ne pas déranger les habitants. L’alcool fort est interdit, musique, bière et vin sont proscrits après 22 heures en semaine, 23 heures le week-end. « Et tous les matins, on essaye de se lever vers sept heures pour que tout le monde soit prêt quand les gens arrivent », ajoute Camille.

La première régle est l’autogestion

Vers quatorze heures, le jardin s’anime de cris d’enfants. Le square est devenu le lieu de rendez-vous des gamins du coin. Sous la yourte, un cours de percussions s’organise. Vers le tipi des enfants, se tient un atelier peinture. Un match de foot s’installe sur l’esplanade tandis qu’une partie de balle au prisonnier commence en contrebas. Les « zadistes » font office de moniteurs de centre aéré. Pas besoin d’expliquer aux petits pourquoi une journaliste vient les voir. « Je ne veux pas qu’ils construisent parce que j’aime bien venir ici, on s’amuse », lance Bayane. « On est là pour jouer, avoir des nouvelles copines, pour profiter de la nature. C’est trop bien cet endroit, on rencontre des gens qu’on ne connaît pas ! » approuve Cherine.

Les enfants jouent entre les tentes

Certains viennent seuls, d’autres avec leurs mères. Elles, pour la plupart, se tiennent un peu à l’écart, installées sur des chaises de jardin en plastique. La majorité sont voilées. Un groupe d’ados en baskets et jogging tient conseil un peu plus près du campement. Anne, jeune maman voilée, vient avec ses deux enfants et n’hésite pas à se mêler à la bande d’occupants et d’habitants mobilisés qui fait vivre le campement : « Avant, j’avais l’habitude de traverser le parc tous les jours pour emmener les enfants à l’école. Mais on y restait peu. Depuis que c’est occupé, c’est du bonheur, on est dans la nature, les gamins ils se régalent, ils font autre chose que de regarder la télé, ils dorment mieux le soir. Et nous on rencontre des gens, des voisins. On a pris conscience de l’importance de garder ce bout de vert et on n’a plus envie de le laisser au béton. »

Tristan : « On nous rabâche qu’il faut casser les ghettos »

Tristan, la trentaine, rentre du boulot et vient promener son chien qui chahute avec les gamins. « Je viens tous les jours, raconte-t-il. J’habite ici depuis quatre ans et c’est au parc que j’ai rencontré mes voisins. Je ne comprends pas ce projet. Toute l’année, on nous rabâche qu’il faut casser les ghettos, faire de la mixité sociale, et un matin on nous dit qu’on va planter encore plus de logements sociaux dans un quartier où il y en a déjà plus de 500 ! »

Hacheme Aida Jean-michel_

Hacheme Aida Jean-michel_

« Dans un quartier avec espace vert, la criminalité baisse de 60 % »

En fin d’après-midi, deux animatrices improvisées ramènent trois petites filles qui habitent quelques centaines de mètres plus loin, dans la cité des Cévennes. Là, les immeubles sont deux fois plus haut qu’à Las Rébès. Au pied de la dizaine d’étages, se succèdent boulangerie, boucherie hallal, épicerie et tabac aux devantures délavées. La mosquée s’est installée dans un ancien supermarché. En face, entre deux barres, une dalle de béton est colonisée par une nuée d’enfants en rollers, surveillés depuis les balcons colorés de linge. On nous fait comprendre qu’il faut ranger l’appareil photo. « Il y a aussi des espaces verts chez nous », lâche une des fillettes en désignant quelques mètres carrés accueillant deux pins qui surmontent quelques buissons. « Mais c’est vrai qu’ici on tourne en rond, alors qu’au parc on fait de nouvelles activités », ajoute-t-elle.

« Le quartier s’est paupérisé ces cinq dernières années, la résidence des Cévennes est en voie de ghettoïsation et de paupérisation », affirme Jean-Michel Vidal. Ce fonctionnaire vit à Las Rébès depuis dix-sept ans. « On vient d’être classé Zone urbaine sensible. Derrière la préservation du parc il y a aussi un enjeu social. Pourquoi des gens plus démunis n’auraient-ils pas droit à un espace vert ? Ce sont justement ceux qui n’ont ni jardin, ni résidence secondaire ! Il y a une étude qui dit que dans un quartier avec des espaces verts, la criminalité baisse de 60 %. Les jeunes ont besoin d’un endroit où se détendre, où jouer au ballon, courir, au lieu d’être en bas de l’immeuble. Toute personne sensée sait ça ! »

En face, le porteur du projet de construction est ACM Habitat, l’office public de l’habitat de la métropole de Montpellier. Son président n’est autre que le maire de la ville, le divers gauche Philippe Saurel, qui rappelle que l’office a reçu 16.000 demandes de logements sociaux en 2015… Il explique également ne pouvoir arrêter un projet déjà bien avancé. Son adjointe à l’urbanisme, Stéphanie Jannin, a reçu les habitants et leur a indiqué qu’il resterait environ 7.000 mètres carrés de parc autour des futurs immeubles, à aménager en concertation.

« Mais ces espaces seront dédiés à de la voirie », craint Hachème. « Et pourquoi ne va-t-on pas mettre des logements sociaux dans les quartiers du sud-est, où ils construisent des appartements de luxe de deux cent mètres carrés ? », interroge Jean-Michel.

Certains soupçonnent même un conflit d’intérêt à la mairie. Car Stéphanie Jannin travaillait, avant d’être élue, pour le cabinet d’architectes Lebunetel. Or c’est justement ce cabinet qui a été choisi pour le projet de Las Rébès (voir page 4 de ce document).

« Avec l’association Anticor, nous avons donc porté plainte contre X auprès du procureur de la République pour prise illégale d’intérêt. Stéphanie Jannin aurait dû se désinvestir du dossier, or elle a reçu les habitants en concertation et a fait de nombreuses prises de parole sur le sujet », explique Sébastien Lenoir, président des Enfants de la Colline. Autre espoir du côté de la voie juridique, l’association entame un recours contre le permis de construire, car le bâtiment 11 du quartier Las Rébès, juste en bordure du parc, est déjà fragilisé. La crainte est que les nouvelles constructions précipitent son effondrement.

Afin de débloquer l’affaire, les membres du conseil citoyen du quartier des Cévennes (qui contient Las Rébès et la cité des Cévennes) appelle la mairie à la concertation. Pour les occupants, cette journée de lundi risque d’être décisive : les vacances scolaires finies, les enfants seront moins présents et la police pourrait ne plus hésiter à intervenir. « Avec l’état d’urgence j’ai peur que ça se finisse en matraque et gazage », avoue Tristan. « Mais on est préparés, répond Jules. On a des listes de personnes à appeler en cas d’intervention, on peut ramener du monde. Et on a la vigie », lâche-t-il en désignant une cabane en haut du grand peuplier. Les policiers mettraient alors du temps à en déloger les occupants, suffisamment pour faire venir du renfort. Cet arbre, le seul que le projet de construction a prévu de garder, serait alors le meilleur allié des défenseurs du square.

Marie Astier (Reporterre)

Source Reporterre 2/05/2016

Rubrique Société, Logement, Mouvement sociaux, Justice, Citoyenneté, rubrique Politique, Politique locale, Affaires, Société civile, rubrique Montpellier,

Fiest’A Sète canaliseur de musique vivante du 23 juillet au 7 août

fiesta-sete-2016Pour sa 20e édition, le festival des musiques du monde cultive les terres fertiles des grands ancêtres et invite les pousses les plus vivantes

L’affiche est belle. Elle est signée Le Bail. Ce portrait un peu barré nous rappelle un grand monsieur, maintenant que tout lui est permis, il semble naviguer sur ses quatre jambes. Il n’en faudra pas moins pour suivre l’édition 2016 avec toute la vigueur convoquée par l’équipe de Fiest’A Sète sur la scène du Théâtre de la mer et  celles du Bassin de Thau du 23 juillet au 8 août prochain. L’inébranlable directeur José Bel a présenté cette semaine dans le détail, les artistes qui se succéderont dans la chaleur climatique et corporelle de l’été.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi, on peut dire que la composition des soirées de Fiest’A Sète relève en elle-même du grand art. Les soirées thématiques guidées par « une certaine idée de la modernité, du métissage et du mouvement,» répondent à une volonté de croisement des esthétiques musicales et de rencontres.

Depuis vingt ans cet axe a produit un paquet de moments hors du temps. La fibre d’esprit qui pousse l’équipe vers l’avant et l’avenir, garde ces orfèvres programmateurs de tomber dans la nostalgie. Là où certains en auraient fait des caisses autour du vingtième anniversaire, José Bel évoque les racines musicales des monstres présents cette année, et du devenir des jeunes talents qui l’ont émus. Après trente ans derrière  le comptoir de sa boutique de disque et vingt ans de festival, il sait un peu de quoi il parle, mais sa nature modeste le pousse à nous transmettre l’essentiel :  partager ce qu’il aime.

Un flingue à sept coups

L’édition 2016 dure 14 jours durant lesquels elle accueillera 25 groupes lors de 14 concerts.  La première semaine donne lieu à 8 concerts gratuits autours du bassin de Thau. En seconde semaine tout se recentre au Théâtre de la Mer avec 7 concerts payants. Fait singulier, Fiest’A Sète assure 75% de son budget en autofinancement. Comme les tarifs sont accessibles et que l’on pratique le hors piste sans lésiner sur le risque, l’avenir du festival est chaque année remis sur le tapis. Raison de plus pour se jeter dans l’effervescence des soirées qui rythment cette 20e édition.

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Omara Portuondo

Ca commence avec Siempre Cuba y España le 2 août en présence  de la grande Omara Portuondo exhumée de l’oublie sur le vieux continent par Wim Wenders. Pour ce set, elle sera accompagnée par  le célèbre chanteur de flamenco Diego el Cigala. Un des premiers à débusquer le cousinage de sa tradition flamenca avec les expressions créoles qu’elle a su jadis inspirer.  Pour parfaire l’émotion de ce croisement des cultures, la violoniste et chanteuse cubaine Ylian Canizares nourrira l’atmosphère de sa vitalité créative.

John Mclaughlin

John Mclaughlin

Soirée jazz du monde le lendemain avec Ilhan Ersahin’s de mère suédoise et de père turc, il a grandi à Stockholm ce qui ne l’a pas empêché de plonger dans le bain du jamaïcain. Il partage aussi le parcours de Truffaz, bref un souffle voyageur bienvenu pour une escale sétoise. Le second concert est une légende de la guitare précurseur de la world music, il a joué avec les plus grands en voyageant sur les grands fleuves musicaux de la planète : John Mclaughlin.

Bachar Mar-Khalife

Bachar Mar-Khalife

La nuit orientale du 4 août se conjuguera les notes du pianistes  franco-libanais Bachar Mar-Khalife avec les étoiles. Il a participé à plusieurs projets qui mélangent jazz, world music, électro et hip-hop et joué sous la direction de Lorin Maazel. Natacha Atlas viendra faire planer le voile du mystère de ses origines et de sa trajectoire musicale dont la récente rencontre avec Ibrahim Maalouf donne à la diva l’occasion d’exercer tout son talent.

 Fred Wesley

Fred Wesley

Deux dinosaures de la black music se retrouvent le 5 août. Fred Wesley, pièce maîtresse dans l’élaboration du son de la soul music. Il fut le directeur musical de James Brown. Lucky Peterson occupe lui une place prépondérante  dans l’histoire du blues.

320x240_fiestasete-06-08-2016-2554316Pascale Comelade bénéficie d’une carte blanche dont il profitera pour inviter sa bande de potes catalans le 6 août. La nuit est annoncée sous le thème de nuit singulière  Elle convient aussi au grand violoncelliste Vincent Segal qui se produira accompagné du virtuose de la Kora le Bamakois Ballaké Sissoko.

Le 7 août honneur à l’Afrique lusophone avec la volcanique Capverdienne Lura et l’Angolais Bonga. L’édition se clôture avec la soirée cubaine du 8 août en compagnie de Omar Sosa& Gustavo Ovalles et le NY salsa all Stars.

Lura

Lura

Prêts pour le grand bain ?

JMDH

Source : La Marseillaise  16/04/2016

Voir aussi : Rubrique Actualité Locale, Rubrique Musique, rubrique Festival, Fiest’A Sète archives, On Line Site Officiel.

Au Printival le Garage électrique organise un débat sur le thème de la culture de proximité

Les échanges remettent la culture au centre du débat public

Table ronde et réflexions organisées dans le cadre du festival Printival,  explorent la question des dynamiques culturelles de territoires avec le soutien du Garage électrique et de Réseau en scène

Le festival Printival qui s’est clôturé le 23 avril à Pézenas offre une large place à la dimension professionnelle. Il s’agit de favoriser la rencontre entre artistes, programmateurs et producteurs mais aussi de mener des actions,  de rechercher des solutions pour l’avenir, comme de construire de nouveaux  modèles face à la situation inédite liée à la baisse des budgets et aux effets de la réforme territoriale.

Depuis  quatre ans le Printival invite le Garage Electrique à organiser des interventions sur des problématiques liées au domaine musical. Cette structure d’ingénierie culturelle créée il y a douze ans, a vu sa mission évoluer. Elle est passée de l’accompagnement de projets artistiques à une fonction qui favorise la mise en réseau et soutient les acteurs porteurs de projets culturels.

Nouveau modèle

«Le Garage électrique assure aujourd’hui la mission de centre ressources des musiques actuelles en Languedoc-roussillon, explique l’un de ses deux fondateurs Mathieu Lambert, La profession de manager a muté. Ce ne sont plus les maisons de disques qui structurent le chiffre d’affaires. La fonction de développeur d’artiste intègre aujourd’hui un ensemble comprenant les concerts, la production de disques, de livres, le merchandising  et la gestion des droits… Cette mutation comporte une dimension artisanale affirmée en rapport avec l’économie sociale. Elle se caractérise par un ancrage territorial assez fort

Une culture agissante

C’est notamment sur ce constat que s’est fondée la rencontre sur le thème Développer les projets culturels de territoire : pour une culture de proximité ? A travers l’expérience des différents invités, en lien avec la chanson et la musique, s’affirme l’idée que « les projets culturels de territoire créent les conditions propices à (re)tisser des liens de proximité pour une culture ouverte à tous.»

Dans le théâtre de Pézenas où se tient la rencontre, artistes et acteurs culturels prêtent une oreille attentive aux échanges qui remettent la culture au centre du débat public.

« Nous ne considérons jamais le mot professionnel au sens statutaire, précise Mathieu Lambert,  pour nous, quelqu’un qui se pose des questions professionnelles est un professionnel.» La nouvelle géographie administrative et la nouvelle répartition de compétence sont-elles une opportunité pour repenser le maillage culturel ? Il semble encore un peu tôt pour répondre.

A la table des invités, un conseillé de la Drac  Languedoc-Roussillon évoque la problématique  des  treize départements que compte la nouvelle région LRMP en terme d’équité territoriale.

«Nous sommes en pleine réorganisation de nos services. Auparavant j’exerçais ma mission dans un champ artistique de compétence sur cinq départements. Aujourd’hui je suis affecté à deux départements sur l’ensemble de l’action culturelle. Ce n’est pas mieux ou moins bien, c’est différent

« Ce qui ne change pas, souligne P-M Robineau de la Cité de la chanson du Mans, c’est qu’on impose toujours aux acteurs culturels d’adapter leur projet à une logique de guichet

Face aux changements les acteurs culturels se repositionnent et repensent leurs actions sur les territoires. «Je pense que nous avons une vraie responsabilité politique qui passe notamment par la construction de contre-pouvoir, souligne Mathieu Lambert, le risque c’est de se retrouver inféodés aux faits du prince.

JMDH

 

Source : La Marseillaise le 23/04/2016

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Politique culturelle, Festival, rubrique Musique,