Au Printival le Garage électrique organise un débat sur le thème de la culture de proximité

Les échanges remettent la culture au centre du débat public

Table ronde et réflexions organisées dans le cadre du festival Printival,  explorent la question des dynamiques culturelles de territoires avec le soutien du Garage électrique et de Réseau en scène

Le festival Printival qui s’est clôturé le 23 avril à Pézenas offre une large place à la dimension professionnelle. Il s’agit de favoriser la rencontre entre artistes, programmateurs et producteurs mais aussi de mener des actions,  de rechercher des solutions pour l’avenir, comme de construire de nouveaux  modèles face à la situation inédite liée à la baisse des budgets et aux effets de la réforme territoriale.

Depuis  quatre ans le Printival invite le Garage Electrique à organiser des interventions sur des problématiques liées au domaine musical. Cette structure d’ingénierie culturelle créée il y a douze ans, a vu sa mission évoluer. Elle est passée de l’accompagnement de projets artistiques à une fonction qui favorise la mise en réseau et soutient les acteurs porteurs de projets culturels.

Nouveau modèle

«Le Garage électrique assure aujourd’hui la mission de centre ressources des musiques actuelles en Languedoc-roussillon, explique l’un de ses deux fondateurs Mathieu Lambert, La profession de manager a muté. Ce ne sont plus les maisons de disques qui structurent le chiffre d’affaires. La fonction de développeur d’artiste intègre aujourd’hui un ensemble comprenant les concerts, la production de disques, de livres, le merchandising  et la gestion des droits… Cette mutation comporte une dimension artisanale affirmée en rapport avec l’économie sociale. Elle se caractérise par un ancrage territorial assez fort

Une culture agissante

C’est notamment sur ce constat que s’est fondée la rencontre sur le thème Développer les projets culturels de territoire : pour une culture de proximité ? A travers l’expérience des différents invités, en lien avec la chanson et la musique, s’affirme l’idée que « les projets culturels de territoire créent les conditions propices à (re)tisser des liens de proximité pour une culture ouverte à tous.»

Dans le théâtre de Pézenas où se tient la rencontre, artistes et acteurs culturels prêtent une oreille attentive aux échanges qui remettent la culture au centre du débat public.

« Nous ne considérons jamais le mot professionnel au sens statutaire, précise Mathieu Lambert,  pour nous, quelqu’un qui se pose des questions professionnelles est un professionnel.» La nouvelle géographie administrative et la nouvelle répartition de compétence sont-elles une opportunité pour repenser le maillage culturel ? Il semble encore un peu tôt pour répondre.

A la table des invités, un conseillé de la Drac  Languedoc-Roussillon évoque la problématique  des  treize départements que compte la nouvelle région LRMP en terme d’équité territoriale.

«Nous sommes en pleine réorganisation de nos services. Auparavant j’exerçais ma mission dans un champ artistique de compétence sur cinq départements. Aujourd’hui je suis affecté à deux départements sur l’ensemble de l’action culturelle. Ce n’est pas mieux ou moins bien, c’est différent

« Ce qui ne change pas, souligne P-M Robineau de la Cité de la chanson du Mans, c’est qu’on impose toujours aux acteurs culturels d’adapter leur projet à une logique de guichet

Face aux changements les acteurs culturels se repositionnent et repensent leurs actions sur les territoires. «Je pense que nous avons une vraie responsabilité politique qui passe notamment par la construction de contre-pouvoir, souligne Mathieu Lambert, le risque c’est de se retrouver inféodés aux faits du prince.

JMDH

 

Source : La Marseillaise le 23/04/2016

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Printival la part belle à la chanson francophone et aux découvertes

Sages comme des sauvages

Pour sa 17e édition, Printival met à l’honneur la chanson francophone dans toute sa diversité jusqu’au 23 avril à Pézenas

Une passion comme héritage, celle de la chanson francophone, est à l’origine du Printival qui a vu le jour en l’an 2000 à Pézenas sous la houlette du fils de Boby Lapointe. L’idée d’un festival mêlant humour et chanson trouve tout de suite des adeptes.

Elle a fait son chemin depuis en concernant un public fidèle et varié. Durant les années 2007/2008 le festival passe sous chapiteau en tentant de faire croître la fréquentation mais les résultats ne sont pas à la hauteur de l’ambition et l’expérience se solde par une période de disette.

En 2010, Dany Lapointe, la petite fille de Boby, reprend le flambeau. Elle dispose d’une connaissance intime de la structure (gérée par l’association La maman des poissons). Au-delà de l’histoire familiale, elle y a déjà exercé tous les postes en tant que bénévole. Devant ses nouvelles responsabilités, Dany arrive avec des idées nouvelles et un objectif prioritaire : « Ancrer le festival dans le territoire. »

Le bureau de l’association niché dans le coeur historique de cette charmante cité de 8 000 habitants est un appartement réaménagé où se croisent les bénévoles.

Dany Lapointe Directrice du Printival. Photos JMDI

Dany Lapointe Directrice du Printival. Photos JMDI

L’Ancrage local

« Nous travaillons en direction des lycées. C’est une façon de faire connaître la richesse de la chanson aux jeunes qui y sont peu sensibilisés et de construire le public de demain explique Dany entre deux coups de fil et une table ronde. Au lycée Jean-Moulin, avec le concours de l’Académie Charles Cros, nous avons lancé un atelier où les lycéens écrivent des chansons. Nous avons des projets en cours avec l’école de musique de Pézenas et le Conservatoire de Béziers.» Cette dimension liée à l’action culturelle consolide la vocation d’opérateur local. A partir du festival dont la majorité du public est local l’association a développé des actions tout au long de l’année.

«Durant le festival nous mettons l’accent sur les rencontres professionnelles qui permettent de favoriser les relations entre les artistes et les programmateurs ou les producteurs. Après le festival nous organisons des spectacles dans les domaines viticoles avoisinants et des concerts en appartement qui réunissent entre 40 et 50 personnes.Tout le monde amène à manger et à boire et on partage le repas sur place avec les artistes à l’issue de leur spectacle. Cela génère des rapprochements. C’est aussi une autre manière d’aborder le spectacle », indique la directrice.

La maman des poissons s’implique également dans l’activité de production de concerts comme ceux de Bancal Chéri réunissant Nicolas Jules, Imbert Imbert, Dimoné, Roland Bourbon. Des production d’album sont également à l’actif de l’association. Le prochain sera celui de la circassienne et chanteuse Barbara Weldens.

50% d’artistes de la région

Cette 17e édition reste sur l’axe de la découverte de nouveaux talents notamment locaux. Près de 50% des artistes programmés sont issus de la grande région. Ce qui n’empêche nullement le festival de tisser des réseaux internationaux avec des festivals belges, suisses ou québécois. « Nous appréhendons la chanson francophone au sens large. Cela touche le monde du rock, du rap jusqu’aux musiques du monde. Il faut souligner la vitalité de la création dans un environnement morose lié aux baisses de budgets, indique Dany Lapointe. Si la chanson francophone reste peu médiatisée on trouve dans ce secteur beaucoup d’artistes de qualité. Je dois dire que nous avons l’embarras du choix pour établir notre programmation. Et une fois que c’est bouclé, nous allons chercher le public.»

JMDH

Source La Marseillaise, 22/04/2016

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