Législatives : pourquoi vous ne trouverez peut-être pas toutes les professions de foi dans votre boîte aux lettres…

DB4fr7VWAAAtb2U

Depuis que l’envoi du matériel électoral a été délégué au secteur privé, la diffusion du matériel électoral est un vaste capharnaüm. Au point que dans plusieurs dizaines de circonscriptions au moins, les électeurs ne le recevront pas intégralement.

Quand une question économique se transforme en atteinte directe à la démocratie. Pour baisser les coûts de l’élection, l’État a décidé de sous-traiter au privé la mise sous pli et la distribution des professions de foi et des bulletins de vote. Résultat, c’est le bazar. Martine Billard, responsable de la France insoumise a tiré la sonnette d’alarme, dans un communiqué de presse publié ce matin :

Dans de nombreuses circonscriptions, le matériel officiel, qui avait pourtant été livré sans problème au prestataire privé chargé de la mise sous pli, n’est jamais arrivé au domicile des électeurs. Dans certaines circonscriptions il n’y a ni profession de foi ni bulletin, dans d’autres il manque l’un ou l’autre.

Et elle n’est pas la seule. L’Union populaire républicaine (l’UPR) a ainsi elle aussi relevé des problèmes dans une quinzaine de circonscriptions : « Cette anomalie témoigne de l’affaiblissement du service public et des moyens alloués par l’État à l’exercice de la démocratie, s’indigne le parti de François Asselineau. Elle donne également l’impression que les élections sont de moins en moins traitées avec sérieux par les pouvoirs publics, comme s’il était entendu que les élections ne changent rien à rien, que les électeurs n’ont pas besoin de connaître l’ensemble des candidats qui se présentent, et que, de toutes façons, les résultats sont joués d’avance. » Reste que si le préjudice est plus grand quand le parti est petit (et donc peu connu), tout le monde trinque : des Républicains au NPA, en passant par le PS, et dans toute la France.

Couacs

Des couacs kafkaïens ont par exemple été relevés dans l’Oise, où sont touchés une quinzaine de partis. Notamment la France insoumise, dont le matériel électoral a été envoyé… en Seine-et-Marne. Pis : « Après avoir livré le million de bulletins [il en faut deux par électeur : l’un livré à domicile, l’autre en mairie, NDLR] à mauvaise destination, les professions de foi ont été acheminées à Pontault-Combault mais… en retard et sans bon de livraison », souligne Le Parisien. La candidate insoumise, Marie-Laure Darrigade, se voit ainsi obligée de livrer elle-même son matériel au domicile des gens. Elle se serait bien passée d’une élection 100 % « home made » !

En région parisienne, Le Parisien fait état de plusieurs problèmes : des professions de foi manquantes ou jamais arrivées dans les boîtes aux lettres dans les Hauts-de-Seine, à Asnières et Montrouge, mais aussi dans le Val-de-Marne, à Créteil et à Ablon-sur-Seine, ou encore en Seine-Saint-Denis, à Rosny-sous-Bois ou à Aubervilliers. En Occitanie, c’est « le cirque, l’anarchie. Des professions de foi sont absentes de plis. Parfois, on trouve six fois le même bulletin », ont dénoncé, sur France 3 Région, des insoumis des Hautes-Pyrénées qui ont lancé un appel pour en savoir plus sur l’ampleur du phénomène.

En Haute-Savoie, les professions de foi du député LR sortant Bernard Accoyer (qui se présente comme suppléant) ont été envoyées… dans la Loire, à Roanne (lire ici). L’AFP estime que, dans le même département, « d’autres candidats se sont plaints de l’absence de leur matériel : Chantal Touvet (PCD) dans la 2e circonscription , Astrid Baud-Roche (DVD), Marion Lenne (REM) et Jean-Baptiste Baud (PS) dans la 5e circonscription du Chablais ». La préfecture plaide le manque de temps pour réimprimer et réacheminer toute la paperasse, et prie les électeurs de se rendre sur Internet. En l’occurrence sur un site mis en place par le gouvernement qui s’avère assez complexe d’utilisation pour l’internaute moyen – on imagine ce qu’il en est pour les 70 ans et plus, ou pour les personnes qui n’ont pas un accès facile à Internet…

En réalité, le problème n’est pas nouveau, puisque le gouvernement avait déjà « expérimenté » (sic) la « modernisation » (re-sic) de la distribution du matériel électoral aux dernières départementales ainsi qu’aux régionales. La profusion inédite des listes, mais aussi la montée en puissance progressive de la privatisation, rend sans doute le processus encore plus complexe pour ces législatives. « Dans le passé [la] mise sous pli était gérée par les préfectures. Elle a ensuite été privatisée mais à un niveau local, permettant encore le contrôle par les candidats. Cette année le choix de gérer cela par de grandes régions a empêché tout contrôle et provoque donc de nombreux dysfonctionnements », souligne Martine Billard, qui dénonce un « déni de démocratie ».

Source Politis 09/06/2017

Voir aussi : Actualité France, Rubrique  Politique, Affaires, Quand François Bayrou appelle Radio France pour se plaindre, Avec Edouard oublions Fukushima, Un nouveau droit à l’opacité pour les multinationales, rubrique Société, Justice, Citoyenneté, On LIne, Le MoDem à son tour soupçonné d’emplois fictifs au Parlement européen

Quand François Bayrou appelle Radio France pour se plaindre en tant que « citoyen »

Francois-Bayrou-lance-son-projet-de-moralisation-de-la-vie-politique

Le ministre de la justice a appelé le directeur de l’investigation de la Maison ronde pour se plaindre de l’enquête de Franceinfo sur son parti.

Un ministre de la justice qui appelle des journalistes pour leur demander de cesser d’enquêter sur une affaire concernant le parti dont il est le président… La pratique pourrait sembler relever d’un temps révolu. François Bayrou, garde des sceaux, a pourtant confirmé à Mediapart avoir téléphoné, mercredi 7 juin, au directeur de l’investigation de Radio France, Jacques Monin, pour se plaindre de l’enquête des journalistes de la Maison ronde sur les soupçons d’emplois fictifs des assistants du MoDem au Parlement européen. Une enquête finalement diffusée le lendemain par Franceinfo.

« Voici ce qu’il me dit en substance : “Des gens de chez vous sont en train de téléphoner à des salariés du MoDem, de les harceler de manière inquisitrice, et de jeter le soupçon sur leur probité. C’est inacceptable” », raconte M. Monin à Mediapart. Sur l’antenne de France Inter, le journaliste précise : « Je lui réponds que harcèlement c’est une qualification pénale, donc que je peux interpréter son coup de fil comme une pression sur moi. »

François Bayrou ne conteste pas le coup de fil. « J’ai dit que les jeunes femmes ressentaient comme du harcèlement ces appels sur leurs portables personnels », a confirmé le ministre à l’AFP. « Ce n’est pas une menace, ni de l’intimidation. J’ai seulement dit que je trouvais cela choquant », assure-t-il à Mediapart. Surtout, se défend M. Bayrou, ce n’est pas le garde des sceaux qui a appelé Radio France, ni même le président du MoDem : c’est le « citoyen ». Et cela n’avait « rien à voir » avec sa fonction.

« Je ne fais jamais pression sur les journalistes », a tenu à rappeler François Bayrou, pour qui « on n’est pas condamné au silence parce qu’on est garde des sceaux ».

Voir aussi : Actualité France, Rubrique  Politique, Affaires, Un nouveau droit à l’opacité pour les multinationales, rubrique Médias, rubrique Société, Justice, Citoyenneté, On LIne, Le MoDem à son tour soupçonné d’emplois fictifs au Parlement européen

Comment empêcher les identitaires de saborder le sauvetage des migrants en Méditerranée ?

  • rifugiati-annegati

    Génération identitaire veut empêcher les bateaux d’ONG d’aller en Méditerranée secourir les migrants, cagnotte en ligne à l’appui. Face au silence des politiques, des militants se demandent si des solutions juridiques existent.

C’est le dernier projet de certains mouvements racistes européens, et il se trouve des gens pour le financer : entraver les missions de sauvetage de migrants en mer Méditerranée en empêchant leurs bateaux de quitter les ports. L’esprit de l’initiative était résumé le 14 mai dans une vidéo publiée sur YouTube par un collectif nommé Defend Europe : face à une «invasion en cours», «de toute l’Europe, nous nous réunissons pour agir», expliquent quatre militants xénophobes d’un ton grave, dans un port de la mer Méditerranée. Il y a un Allemand, un Britannique, un Italien et un Français, chacun représentant sa branche nationale du mouvement Génération identitaire. En France, celui-ci constitue un vivier pour le Front national, dont il a accompagné la campagne présidentielle.

Leur première (et seule à ce jour) action concrète a été menée le 12 mai au soir à Catane, en Sicile, contre le bateau Aquarius affrété par les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières. Elle a été empêchée par des gardes-côtes italiens, mais dans une vidéo, les xénophobes promettent fièrement de «revenir» avec une opération de plus grande ampleur : «affréter un grand bateau et naviguer sur la mer Méditerranée pour contrecarrer les bateaux de ces contrebandiers humains». Et pour mettre en œuvre ce projet, ils ont lancé une campagne de financement participatif dont le but était de récolter 50 000 euros. En trois semaines, l’objectif a été amplement atteint : les dons de généreux anonymes ont atteint 65 000 euros, selon Defend Europe.

Des actes de piraterie ?

En attendant une éventuelle réaction des pouvoirs publics (contacté par Libération, le ministère français des Affaires étrangères n’a pas encore donné suite) et de responsables politiques (dont le silence est remarqué), des gens s’organisent, notamment pour explorer les pistes juridiques à actionner. Sur Twitter, la militante féministe et antiraciste Chercherjournal, qui tweete sur le sujet depuis mardi, a lancé un appel pour savoir si les actions des identitaires relevaient de la piraterie. La réponse n’est pas évidente. Définie par la convention des Nations unies sur le droit de la mer, conclue à Montego Bay en 1982 (à lire ici en PDF), la piraterie se définit par «tout acte illicite de violence ou de détention ou toute déprédation commis par l’équipage ou des passagers d’un navire ou d’un aéronef privé, agissant à des fins privées, et dirigé : I) contre un autre navire ou aéronef, ou contre des personnes ou des biens à leur bord, en haute mer; II) contre un navire ou aéronef, des personnes ou des biens, dans un lieu ne relevant de la juridiction d’aucun Etat».

La première question est donc de savoir si, en tentant de bloquer des navires sans les aborder physiquement, Defend Europe se livre à des «actes de violence ou de détention ou toute déprédation». La seconde est de savoir si ces actes se déroulent en haute mer ou «dans un lieu ne relevant de la juridiction d’aucun Etat». Or, ici, la réponse est claire : ce n’est pour le moment pas le cas, puisque la première a eu lieu dans le port de Catane, en Sicile, un lieu qui relève donc de la juridiction italienne. Il serait possible alors de parler de «brigandage», selon un rapport de la commission des affaires étrangères du Sénat rendu en 2010. Mais le même rapport souligne que l’Etat où ont lieu des actions de «brigandage» est le «seul compétent pour les réprimer». Bref, en ce qui concerne l’opération menée en Sicile en mai, c’est à la justice italienne d’agir. On ignore si elle l’a fait.

Pour la suite, il reste à voir si les identitaires affréteront bien, comme ils l’annoncent, «un grand bateau» pour «naviguer sur la mer Méditerranée pour contrecarrer les bateaux de ces contrebandiers humains». Et si, à cette occasion, ils engageront un contact physique avec les bateaux de sauvetage.

«Mise en danger de la vie d’autrui»

Mais piraterie ou pas, aux yeux du professeur de droit Patrick Chaumette, directeur du programme de recherche Human Sea, «ces actions constituent une mise en danger de la vie d’autrui, un obstacle à l’obligation internationale de sauvegarde de la vie humaine en mer et une entrave à la liberté de navigation». L’obligation internationale de sauvegarde de la vie humaine en mer est définie par les conventions internationales Solas et SAR, adoptées en 1974 et 1979, dont les Etats membres de l’UE sont signataires. «Il est probable que les législations nationales répriment le non-respect de cette obligation internationale», souligne Patrick Chaumette, ajoutant que «la non-assistance à personne en danger se retrouve partout, ainsi que les entraves à la liberté de navigation». En France, le code pénal dispose à l’article 223-5 que «le fait d’entraver volontairement l’arrivée de secours destinés à faire échapper une personne à un péril imminent […] est puni de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende».

Enfin, certains pensent que la convention de Genève de 1951 peut être invoquée. Celle-ci dispose en effet, dans son article 33, qu’«aucun des Etats contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques», souligne le site de l’agence pour les réfugiés des Nations unies. En annonçant qu’ils comptent sauver les migrants en détresse dans la Méditerranée pour «les raccompagner jusqu’aux côtes africaines», les identitaires entravent-ils le respect cette convention ? «Je ne pense pas que les atteintes à la convention de Genève soient pénalisées, cela se saurait», tempère Patrick Chaumette, ce qu’appuient des juristes à la Cimade.

En attendant, une mobilisation est en cours pour appeler Paypal à prendre position, le service de paiement en ligne étant une option possible pour participer à la cagnotte des identitaires. En effet, les conditions d’utilisation de Paypal interdisent le recours au service pour «des activités qui violent la loi». Contacté par Libération, Paypal a précisé que sa politique «est d’interdire que nos services soient utilisés pour accepter des paiements ou des dons pour des organisations dont les activités prônent la haine, la violence ou l’intolérance raciale», mais qu’il s’«interdit en revanche de faire un quelconque commentaire sur un compte PayPal spécifique». Le BAAM (Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants) a publié sur Facebook un message type à envoyer à Paypal pour faire pression sur le service.

SOS Méditerranée et MSF choisissent le mépris

De leur côté, SOS Méditerranée et MSF n’ont pas engagé d’actions en justice et n’ont pas l’intention, dans l’immédiat, de le faire. A Libération, les deux disent ne pas vouloir accorder d’importance aux projets des identitaires, MSF soulignant que «l’incident [du 12 mai] était assez mineur : ils ont balancé une fusée et ça n’a pas vraiment empêché l’Aquarius de continuer sa route.» SOS Méditerranée préfère mettre l’accent sur ses actions en cours, et notamment un «appel du 8 juin» que l’organisation a lancé jeudi à Marseille pour remobiliser la société autour du sauvetage des migrants.

Par ailleurs, les associations doutent que l’argent récolté par les identitaires suffise réellement à financer leur projet. Mais la Cimade souligne que leur action prend appui sur les récentes critiques exprimées par le parquet de Catane et l’agence européenne de contrôle des frontières Frontex, qui ont accusé les ONG d’encourager les passeurs. «Les associations qui interviennent sont juste là pour répondre au silence de l’Union européenne», défend Eva Ottavy, responsable des solidarités internationales au sein de la Cimade. «Ce que fait l’UE, c’est l’externalisation des contrôles : on sous-traite aux pays voisins (Libye, Tunisie, Maroc…) la gestion des frontières pour contenir les populations, mais aussi pour expulser les personnes jugées indésirables sur le territoire européen.»

Contactée par Libération, l’agence Frontex répond qu’elle n’a «jamais accusé les ONG de collaborer avec les passeurs. Nous avons souligné la nécessité pour tous les acteurs travaillant en mer Méditerranée de collaborer avec les autorités italiennes pour combattre les réseaux de passeurs.» Elle ne répond pas, en revanche, à nos questions sur d’éventuels commentaires ou interventions de sa part pour empêcher les identitaires d’agir.

La situation des migrants en mer Méditerranée est plus critique que jamais. En mars, SOS Méditerranée décrivait une situation «qui dépasse tout ce que l’on a pu voir jusqu’à maintenant». Pour l’heure, les Nations unies recensent 1 650 personnes mortes en mer Méditerranée depuis le début de l’année, 6 453 ayant été secourues au large de la Libye. Avec 7 927 morts et disparus, 2016 a été une année record.

Frantz Durupt

Source Libération : 09/06/2017

Premier déplacement en région pour Françoise Nyssen

Philippe Saurel et Françoise Nyssen photo JMDI

Philippe Saurel et Françoise Nyssen photo JMDI

Visite
La nouvelle ministre de la Culture était vendredi à Montpellier où elle s’est dit à l’écoute des territoires.

« C’est pour nous l’occasion de lier un peu plus notre travail avec les services de l’Etat et le ministère de la Culture car seuls, nous existons mais à plusieurs, nous sommes plus forts ». Philippe Saurel, maire de Montpellier, exclu du PS en 2014, aujourd’hui soutien d’Emmanuel Macron, affichait vendredi un large sourire au côté de la ministre de la Culture qui a choisi sa ville pour sa première visite décentralisée.

Après une matinée de rencontre à la DRAC, la ministre qui a «pu (se) rendre compte du travail qui avait été accompli. Non seulement dans son contenu mais aussi pour reconfigurer une grande région, ce qui n’a pas été une mince affaire » a déjeuné avec Philippe Saurel au Centre contemporain la Panacée.

Avant de rejoindre le Printemps des Comédiens, elle s’est rendue à la librairie Sauramps pour porter un soutien symbolique aux salariés victimes d’un redressement judiciaire.

« Ce dossier me touche. Il concerne la notion même de vie culturelle. Il y a le CNL, les organisations professionnelles, les dispositifs locaux qui pourront se mettre en place, mais il faut d’abord un entrepreneur et c’est aussi là où l’on peut mesurer l’importance des entrepreneurs de la culture. Une ville comme Montpellier sans une librairie de cette importance, ce n’est même pas envisageable.»

A la tête de la Maison d’édition Actes Sud à Arles (13), Françoise Nyssen s’est illustrée comme une entrepreneuse avec le Méjean associant  lieu d’exposition librairie, restaurant, hammam et cinéma. « J’ai créé un écosystème, mais au risque de vous décevoir nous ne luttions pas pour la décentralisation. Nous faisions les choses  là où nous nous trouvions. Et nous avons décentralisé notre bureau à Paris » confie la ministre, plus à l’aise sur ce terrain que sur la question de la concentration dans le secteur de la presse.

JMDH

Source : La Marseillaise 03/06/2017

Voir aussi ;   Rubrique Politique culturellePhilippe Saurel « Il faut batîr Montpellier destination culture », rubrique Festival rubrique Art, rubrique Exposition, rubrique Livres, rubrique Rencontre, Nicolas Bourriaud « disposer d’institutions qui ressemblent à leur territoire » rubrique Montpellier,

Montpellier : « Une chambre en Inde » d’Ariane Mnouchkine ouvre le Printemps des Comédiens

Photo Marie Clauzade

Photo Marie Clauzade

Donné à la Cartoucherie, ce spectacle d’Ariane Mnouchkine n’est pas une création, mais à Montpellier, ce fil d’Ariane ouvre le Printemps des Comédiens comme système d’aide à la navigation dans une 31e édition où le théâtre interroge le monde par différents endroits.

Pour Une chambre en Inde, Mouchkine a emmené toute sa troupe du Soleil au Sud de l’Inde, à la découverte d’une tradition théâtrale tamoule populaire. Ce n’est pas pour autant une pièce sur l’Inde, plutôt une tentative d’éclairer les impasses du monde, et la façon dont elles sont vécues en France à la lumière indienne.

Cette lumière nous déshabille des jugements préfabriqués qui polluent notre regard en le rendant trouble et incertain. Cette lumière repose sur la confiance et le courage. Elle induit de l’optimisme sans emprunter les chemins de fuite du sécuritaire ou du prêt à consommer. Une chambre en Inde est une transposition loufoque de l’angoisse. On lutte contre le drame en érigeant une névrose… La névrose du bonheur, celle d’être là ensemble, prêt à mourir et à rire.

Jean-Marie Dinh

 Les 2,3,4,7,8,9 et 10 juin . Informations et réservations : www.printempsdescomédiens.com

Source : La Marseillaise

02/06/2017

Voir aussi : Rubrique Théâtre, rubrique Montpellier rubrique Festival,