Donné à la Cartoucherie, ce spectacle d’Ariane Mnouchkine n’est pas une création, mais à Montpellier, ce fil d’Ariane ouvre le Printemps des Comédiens comme système d’aide à la navigation dans une 31e édition où le théâtre interroge le monde par différents endroits.
Pour Une chambre en Inde, Mouchkine a emmené toute sa troupe du Soleil au Sud de l’Inde, à la découverte d’une tradition théâtrale tamoule populaire. Ce n’est pas pour autant une pièce sur l’Inde, plutôt une tentative d’éclairer les impasses du monde, et la façon dont elles sont vécues en France à la lumière indienne.
Cette lumière nous déshabille des jugements préfabriqués qui polluent notre regard en le rendant trouble et incertain. Cette lumière repose sur la confiance et le courage. Elle induit de l’optimisme sans emprunter les chemins de fuite du sécuritaire ou du prêt à consommer. Une chambre en Inde est une transposition loufoque de l’angoisse. On lutte contre le drame en érigeant une névrose… La névrose du bonheur, celle d’être là ensemble, prêt à mourir et à rire.
Donné à la Cartoucherie, ce spectacle d’Ariane Mnouchkine n’est pas une création, mais à Montpellier, ce fil d’Ariane ouvre le Printemps des Comédiens comme système d’aide à la navigation dans une 31e édition où le théâtre interroge le monde par différents endroits.
Pour Une chambre en Inde, Mouchkine a emmené toute sa troupe du Soleil au Sud de l’Inde, à la découverte d’une tradition théâtrale tamoule populaire. Ce n’est pas pour autant une pièce sur l’Inde, plutôt une tentative d’éclairer les impasses du monde, et la façon dont elles sont vécues en France à la lumière indienne. Cette lumière nous déshabille des jugements préfabriqués qui polluent notre regard en le rendant trouble et incertain. Cette lumière repose sur la confiance et le courage. Elle induit de l’optimisme sans emprunter les chemins de fuite du sécuritaire ou du prêt à consommer. Une chambre en Inde est une transposition loufoque de l’angoisse. On lutte contre le drame en érigeant une névrose… La névrose du bonheur, celle d’être là ensemble, prêt à mourir et à rire.
Jean-Marie Dinh
Les 2,3,4,7,8,9 et 10 juin . Informations et réservations : www.printempsdescomédiens.com
Stéphane Ricordel & Dakh Daughters débarquent d’Ukraine pour «Cabaret» Crédit Photo dr
Festival Cette nouvelle édition du Printemps des Comédiens accueille de grands maîtres de la scène internationale, et de jeunes artistes, elle reflète une grande diversité de manières de questionner le monde.
La 31 édition du Printemps des Comédiens débute mardi 30 mai au Domaine d’O à Montpellier. Contre vents et marais, plus que jamais, le Printemps des Comédiens porte l’ouverture dans son ADN et nous entraîne dans son ambition artistique, politique et poétique, à questionner le monde. Le voyage proposé durera un mois. Et la fête du théâtre et du cirque dénouera les corps et les langues sur les plateaux et sous la pinède jusqu’au 1er juillet, où la page se refermera avec Sentiments connus, visages mêlés, date unique en France de Christoph Marthaler, et le Vosksbühne de Berlin.
Un mois de rencontre avec les oeuvres et tous ceux qui les font vivre, un mois de plaisir où le festival oeuvrera à faire émerger de la conscience par les différents chemins qu’emprunte la programmation. Des grands maîtres de la scène internationale, sont attendus à commencer par le retour d’Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil, ou celui de Roméo Castellucci, du 15 au 17 juin, avec Democracy in America co-prodruit par le festival.
Mnouchkine ouvre le bal
Le spectacle Une chambre en Inde est donné du 30 mai au 10 juin ( Il reste quelques places mais il serait sage de ne pas trop tarder…) Dans cette chambre indienne séjourne Cornélia, réfugiée de l’histoire qui assume la direction d’une troupe de théâtre depuis que son directeur, terrassé par l’horreur des attentats de Paris, a fui. Cornélia (Hélène Cinque !) doit annoncer le thème du prochain spectacle. Dehors tonne le bruit de la tempête chaotique qui dévaste le monde. « Ce spectacle résolument contemporain aborde une question qui me hante. Comment aujourd’hui raconter le chaos d’un monde devenu incompréhensible ? Comment raconter ce chaos sans y prendre part, c’est – à – dire sans rajouter du chaos au chaos, de la tristesse à la tristesse, du chagrin au chagrin, du mal au mal ? Comment créer un objet d’art...» confiait Ariane Mnouchkine à propos de sa nouvelle quête sans frontières.
Musique débridée, humour, virtuosités athlétiques, six chanteuses slaves au look déglingué de rockeuses gothiques débarquent du 1er au 4 juin dans l’amphithéâtre d’O. Elles se font appeler Dakh Daughters, sont multi-instrumentistes, usent des techniques vocales insoumises des chanteuses traditionnelles, et seront les « monsieur loyal » de ce moment à partager. Ce cabaret singulier sera aussi l’occasion d’échanger autour d’un repas ukrainien.
Avec Angelus Novus, donné au CDN hTh du 2 au 4 juin Sylvain Creuzevault interrompt le silence des démons avec son Antifaust. Il est aussi question des tourments de l’histoire et des figures tutélaires qui fondent. Ainsi qu’advient-il du Faust de Goethe dans notre société d’aujourd’hui qui fait de tout savoir une marchandise ? Le théâtre de Creuzevault ferraille sans relâche avec ces questions : «Il s’agit peut-être d’écrire un Faust contre son propre mythe.»
A dire vrai, dans cette programmation, rien ne fait mentir le président du festival Jean-Claude Carrière, lorsqu’il rappelle : « Au Printemps des Comédiens, nous sommes l’accueil et la bienvenue, nous ouvrons nos bras et nos idées, nous nous intéressons aux autres, et nous pensons que le théâtre est là pour nous permettre de nous réunir, et de nous réjouir ensemble d’être libres et vivants.» Les heureux spectateurs de l’édition 2017 mesureront que ce ne sont pas que des mots, même si les mots comptent