Le « New York Times » gagne 300 000 abonnés en trois mois

 L’application du « New York Times » consultée à Pékin le 5 janvier. L’application du « New York Times » consultée à Pékin le 5 janvier. FRED DUFOUR / AFP

L’application du « New York Times » consultée à Pékin le 5 janvier.
L’application du « New York Times » consultée à Pékin le 5 janvier. FRED DUFOUR / AFP

Le quotidien américain a vu le nombre de ses abonnements en ligne faire un bond de 19 % depuis fin septembre 2016. Sur un an, la hausse s’élève à 45,9 %.

Le New York Times a gagné quelque 296 000 abonnés en ligne sur les trois derniers mois de 2016, a-t-il annoncé jeudi 2 février, un bond considérable de 19 % depuis la fin septembre, période correspondant aux derniers mois de l’élection présidentielle américaine. A la fin de l’année 2016, le groupe de presse comptait 1,853 million d’abonnés au seul service en ligne, en hausse de 45,9 % par rapport à 2015.

Résolument tourné vers le numérique et ses supports dématérialisés, le New York Times ne communique plus séparément les chiffres d’abonnements aux seules éditions papier ou mixte (papier + Internet).

Lors d’une conférence téléphonique, le PDG, Mark Thompson, a précisé que le nombre total d’abonnés, tous supports confondus, atteignait 2,9 millions depuis la fin 2016. Il a ajouté qu’à cette date, le portefeuille d’abonnés était supérieur à 3 millions. Par comparaison, il a rappelé qu’en 1993, au plus haut de l’ère tout papier, le nombre d’abonnés n’était que de 1,8 million.

« Nous ne faisons que commencer », a assuré M. Thompson. « Je pense qu’il y a un immense potentiel de croissance en matière d’abonnements et de chiffre d’affaires. »

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Le numérique pour compenser le papier

Le groupe est, comme beaucoup d’autres, lancé dans une course contre la montre pour compenser la chute des ventes des éditions papier et de la publicité imprimée. Sur le seul quatrième trimestre, cette dernière a baissé de 20 %. Le repli s’accélère, car il n’est que de 15,8 % sur l’ensemble de l’année. Quant au recul des ventes des éditions imprimées, le New York Times en fait état mais ne donne aucun chiffre.

La publicité sur les supports numériques a progressé, elle, de 10,9 % au quatrième trimestre, un rythme plus soutenu que celui enregistré sur l’année (+ 5,9 %). La publicité dématérialisée représente désormais 41,9 % des revenus publicitaires du groupe (au quatrième trimestre), contre 34,1 % seulement un an plus tôt.

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L’entreprise dit s’attendre à une baisse des recettes publicitaires entre 5 % et 10 % au premier trimestre 2017 par rapport à la même période de 2016. Au total, sur l’année, le chiffre d’affaires du New York Times accuse un léger repli de 1,5 % à 1,55 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros). Quant au bénéfice net, en partie affecté par des charges de restructuration, il est en baisse de 62 % sur l’année à 23 millions de dollars.

A la Bourse de New York, le titre a terminé la séance de jeudi à l’équilibre à 13,55 dollars, dans un marché quasiment inchangé également (– 0,03 %).

Diversification

Déjà très actif dans la vidéo, le New York Times a poursuivi sa diversification en lançant, mercredi, une émission d’information quotidienne en podcast, « The Daily ».

Ce programme de quinze à vingt minutes, téléchargeable tous les matins à partir de 6 heures, entre en concurrence non seulement avec les autres podcasts, notamment ceux d’autres quotidiens comme le Washington Post et le Wall Street Journal, mais aussi avec des matinales radiophoniques.

Lors de la conférence téléphonique, Mark Thompson a révélé que « The Daily » s’était hissé, jeudi, en tête des podcasts les plus téléchargés aux Etats-Unis.

Source AFP 03.02/2017

 

Le « New York Times » segmente ses abonnements Web

 NYT Opinion, nouvelle offre d'abonnement en ligne du "New York Times".

NYT Opinion, nouvelle offre d’abonnement en ligne du « New York Times ».

L’application NYT Opinion illustre la nouvelle stratégie du quotidien américain, visant à recruter de nouveaux abonnés numériques avec des offres ciblées à coûts réduits.

l n’y a plus une, ni deux, mais trois, et bientôt quatre applications mobiles du New York Times. En faisant son apparition sur les plateformes IOS  le 4 juin, NYT Opinion donne accès aux tribunes et textes des éditorialistes du journal pour 6 dollars par mois (4,40 euros). L’application doit « attirer plus efficacement les lecteurs fidèles à notre contenu, tout en les rapprochant des chroniqueurs », a indiqué Andy Rosenthal, éditeur des pages Opinions, dans un communiqué.

  • Quatre nouvelles offres d’abonnements

NYT Opinion est introduite près de deux mois après les débuts d’une autre application, NYT Now.

– NYT Now : symbole d’une « nouvelle stratégie de segmentation de l’offre » numérique selon l’analyste des médias Ken Doctor, cette application mobile, lancée en avril, propose une sélection du meilleur des articles du titre. Seule, elle vaut 8 dollars par mois (5,90 euros) mais est accessible aux abonnés numériques.

– Times Premier : ce service premium a été présenté une semaine avant NYT Now. C’est une option haut de gamme (10 dollars) qu’on peut ajouter à toute formule d’abonnement pour avoir accès à des contenus « bonus », comme des articles sur les coulisses d’une enquête, photos non publiées, sélection de livres numériques ou de vidéos

– NYT Cooking : dans la lignée de ces déclinaisons, une application mobile de niche dédiée à la cuisine devrait être lancée prochainement.

  • Proposer des offres moins chères

Avec ces nouvelles applications, le New York Times viserait « un public plus jeune, qui cherche à s’informer à des prix plus raisonnables », explique au Monde le directeur du laboratoire d’analyse des médias d’Harvard, Joshua Benton.

Elle permettent en tout cas à la marque New York Times d’offrir des prix d’entrée plus bas : 6 ou 8 dollars par mois.

A titre de comparaison, il faut débourser 15 dollars pour s’abonner via le site et son smartphone, 20 dollars pour le site et sa tablette et 35 dollars pour tous les supports.

La version la plus chère (l’accès numérique complet Times Premier) vaut 45 dollars/mois.

  • La « deuxième phase » de la stratégie numérique-maison

Pour M. Benton, le New York Times cherche surtout à franchir une nouvelle étape, après avoir réussi à fidéliser une solide base d’abonnés aux offres standard : sur le numérique, avec presque 800 000 abonnés (en augmentation de près de 78 % en deux ans), les offres payantes génèrent des revenus supérieurs à ceux de la publicité en 2013.

Denise Warren, vice-présidente du pôle produits numériques et services du groupe, voit dans cette diversification la « deuxième phase » de la stratégie numérique du New York Times, trois ans et demi après avoir crée un « mur payant », depuis adopté par d’autres sites d’information (X articles par mois sont gratuits, puis il faut s’abonner). Après avoir « converti les lecteurs les plus fidèles à l’abonnement numérique, nous voulons désormais satisfaire une demande plus large et des lecteurs à la recherche d’un accès privilégié à des contenus précis », a indiqué au Monde Mme Warren.

  • Sur le Web, les abonnements rapportent plus que la publicité

Que pourraient rapporter ces nouveaux produits au titre ? Au New York Times, on refuse de communiquer des objectifs et les nombres d’abonnés de ces applications de niche. Ken Doctor prédit lui 200 000 abonnés à NYT Now d’ici à deux ans. « Si le New York Times peut générer 20 millions de dollars avec chacun de ces quatre produits, le titre doublerait les revenus issus de ses offres payantes sur le numérique », qui ont plafonné à 150 millions de dollars (110 millions d’euros) en 2013.

L’image d’un titre vieillissant, en crise et luttant pour s’adapter à la transition numérique décrite dans le documentaire A la une du New York Times (2011), semble donc avoir changé. M. Doctor estime à 500 le nombre de sites d’information américains qui ont repris le système de « mur payant » à la suite du New York Times avéré. Le site a aussi innové sur Internet avec des articles multimédias qui ont suscité de l’admiration dans la profession.

  • Rapport interne alarmiste

Pourtant, le titre ne montre pas que des signes d’optimisme. En mai 2014, quelques jours après la démission controversée de la directrice de la rédaction Jill Abramson, un rapport interne confidentiel dressait un tableau alarmiste du numérique au New York Times.

Si ces nouvelles applications sont des succès, d’autres pourraient suivre, ce que n’écarte pas Mme Warren dans une interview au site Capital New York : « Quand on pense à la profondeur et à la largeur du New York Times, on peut laisser aller notre imagination » pour créer d’autres applications. Ken Doctor voit dans les rubriques Voyages, Technologie ou Cinéma de potentielles applications à succès, imaginant surtout ce « mur payant 2.0 » comme un « futur modèle pour les sites d’information ».

Elian Peltier

Le Monde 06/06/2014

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WikiLeaks. Comment l’Arabie Saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire

For Courrier InternationalThe New York Times a trié et vérifié 60 000 câbles diplomatiques saoudiens révélés par WikiLeaks. Conclusion : le royaume wahhabite a mis en place un redoutable système de prosélytisme à échelle planétaire pour faire la promotion d’un islamisme rigoriste.

Depuis des dizaines d’années, l’Arabie Saoudite injecte “des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques à travers le monde, pratiquant une diplomatie du chéquier”, révèle le journal américain New York Times.

Pour arriver à cette conclusion, le journal a trié et analysé 60 000 documents diplomatiques saoudiens dont les fuites ont été orchestrées par le site WikiLeaks. Le SaoudiLeaks ne fait que commencer. D’autres informations pourraient être bientôt révélées : WikiLeaks a révélé que quelque 400 000 autres documents étaient en attente de publication.

On sait que l’une des priorités de Riyad est de répandre une vision rigoriste de l’islam sunnite. Ce que l’on sait moins, c’est que l’Arabie Saoudite investit également énormément d’argent pour combattre son principal ennemi : l’Iran chiite.

“[Les Saoudiens] craignaient que la levée des sanctions internationales contre l’Iran après la signature de l’accord nucléaire [le 16 juillet] donne davantage de moyens à Téhéran pour soutenir des groupes [chiites et pro-iraniens]. Mais les documents révèlent une compétition qui va bien au-delà, avec de profondes racines idéologico-religieuses”, écrit le quotidien américain.

Un soft power efficace

C’est tout un système d’influence que les autorités saoudiennes ont mis en place et financé par l’argent des pétrodollars, montre l’enquête du quotidien américain. Riyad a notamment accordé des moyens financiers à des prédicateurs à l’étranger, construit des mosquées, des écoles, des centres et soutenu des campagnes pour “contrer des responsables et des médias à l’étranger qui étaient susceptibles de s’opposer à l’agenda du Royaume”.

“Dans la seule région du Kerala [en Inde], les Saoudiens ont donné 4,5 millions de riyals [1,1 million d’euros] à différents organismes”, rapporte par exemple le site India TV en réaction aux informations révélées par Wikileaks.

De même, le quotidien de Toronto The Globe and Mail a relevé un “don de 211 000 dollars canadiens [150 000 euros] à une école d’Ottawa et un autre de 134 000 dollars [96 000 euros] à une école de Mississauga” gérée par la Muslim Association of Canada, qui gère également des mosquées et d’autres écoles.

Si les sommes peuvent paraître relativement modestes pour chacun des cas pris isolément, elles deviennent énormes une fois additionnées les unes aux autres. Tout le mérite du New York Times est précisément d’avoir fait cette addition. “Il s’agit de milliers et de milliers d’organisations militantes et religieuses (…) directement ou indirectement financées par eux”, explique Usama Hasan, chercheur en études islamiques à la fondation Quilliam à Londres, cité par le journal.

L’organisation mise en place consistait globalement à identifier les personnalités et les associations étrangères à aider ou financer. “Le ministère des Affaires étrangères transmettait les demandes de financement à des officiels de Riyad, parfois les services de renseignements donnaient leur accord après examen des bénéficiaires potentiels et la Ligue islamique mondiale contribuait à avoir une stratégie coordonnée, tandis que les diplomates saoudiens supervisaient le projet à travers le monde”, explique encore le New York Times.

Les pays concernés ne sont pas seulement ceux du Moyen-Orient où la lutte fait rage entre l’Arabie Saoudite et l’Iran pour l’influence régionale, mais aussi les pays africains, notamment le Mali, où des acteurs locaux ont fait référence à la “menace du chiisme iranien” pour appuyer leurs demandes de fonds auprès des Saoudiens. “La peur de l’influence chiite allait jusqu’à englober des pays dotés de minorités musulmanes aussi réduites qu’en Chine. Aux Philippines, où seulement 5 % de la population est musulmane, des documents présentent également des propositions pour ‘restreindre l’influence iranienne’.”

Source : Le Courrier International 17/07/2015

Voir aussi : Actualité Internationale, Arabie Saoudite, Politique, Politique Internationale, Société, Religion,

Wikileaks publie 400.000 documents secrets sur la guerre en Irak

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109.032 morts en Irak dont plus de 60% de civils

La coalition internationale a torturé des prisonniers irakiens et fermé les yeux sur des exactions commises par les forces irakiennes, a affirmé vendredi le site WikiLeaks, en publiant près de 400.000 documents secrets de l’armée américaine sur la guerre en Irak. «L’administration Obama a l’obligation (…) d’enquêter» sur ces révélations, a jugé le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Nowak.

Après des semaines de suspense, le site spécialisé dans le renseignement a commencé à diffuser vendredi soir 391.831 documents qu’il a présentés comme «la plus grosse fuite de documents militaires secrets de l’Histoire». Les documents mettent en évidence «de nombreux cas de crimes de guerre qui semblent manifestes de la part des forces américaines, comme le meurtre délibéré de personnes qui tentaient de se rendre», accuse le site dans un communiqué.

Ces documents révèlent «la vérité» de la guerre en Irak, a déclaré le fondateur du site Julian Assange, samedi lors d’une conférence de presse à Londres. WikiLeaks évoque aussi le comportement de soldats américains «faisant sauter des bâtiments entiers parce qu’un tireur se trouve sur le toit».

Tortures

Les documents révèlent «plus de 300 cas de torture et de violences commis par les forces de la coalition sur des prisonniers», ajoute WikiLeaks, qui a aussi dénombré plus d’un millier d’exactions de la part des forces irakiennes. «On parle de cinq fois plus de morts en Irak, un vrai bain de sang comparé à l’Afghanistan», a déclaré sur CNN le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, jugeant que «le message de ces dossiers est puissant et peut-être un peu plus facile à comprendre que la complexe situation en Afghanistan».

L’AFP a pu consulter une partie des documents à Londres avant leur diffusion sur internet. Une grande partie des textes sont expurgés des noms pouvant mettre en danger des personnes, a expliqué WikiLeaks. WikiLeaks a également remis à l’avance ses documents à plusieurs médias internationaux comme le New York Times, le Guardian, le Monde, Der Spiegel et la chaîne Al-Jazira, qui a la première révélé leur contenu.

15.000 décès de civils non révélés

Selon la chaîne de télévision du Qatar, l’armée américaine a «couvert» des cas de torture de détenus par les autorités en Irak, où des centaines de civils ont en outre été tués à des barrages tenus par les alliés. Au vu des documents, «les autorités américaines n’ont pas enquêté sur les centaines de cas de violences, tortures, viols et mêmes des meurtres commis par des policiers et des militaires irakiens», écrit le Guardian.

Selon le communiqué de WikiLeaks, les documents secrets couvrent la période du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2009, après l’invasion américaine de mars 2003 qui a renversé le régime de Saddam Hussein.

Les documents révèlent que le conflit a fait 109.032 morts en Irak, selon le communiqué, qui précise que plus de 60% sont des civils, soit 66.081 personnes. Sur ce total, 15.000 décès de civils n’avaient jusqu’à présent pas été révélés, selon WikiLeaks.

Nouveaux cas impliquant la société Blackwater

Ces chiffres montrent «que les forces américaines disposaient d’un bilan recensant morts et blessés irakiens même si elles le niaient publiquement», a relevé Al-Jazira. Un bilan américain publié officiellement fin juillet faisait état de près de 77.000 Irakiens civils et militaires tués de 2004 à août 2008.

Selon Al-Jazira, les documents font également état de liens entre le Premier ministre irakien sortant Nouri al-Maliki et des «escadrons de la mort» qui semaient la terreur au début du conflit. D’autres documents «révèlent de nouveaux cas impliquant (l’ancienne société de sécurité américaine privée) Blackwater dans des tirs contre des civils», sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle.

«L’administration Obama a l’obligation d’enquêter»

Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Nowak, a appelé le président américain Barack Obama à lancer une enquête sur les cas de torture révélés dans une série de documents de l’armée américaine publiés vendredi par le site WikiLeaks.

«L’administration Obama a l’obligation, quand surgit des accusations sérieuses de torture contre un responsable américain, d’enquêter et d’en tirer les conséquences… Cette personne devrait être traduit en justice», a déclaré M. Novak sur la radio BBC 4.

M. Nowak a cependant reconnu qu’il ne pourrait s’agir que d’une enquête américaine. Des poursuites par la Cour pénale internationale (CPI) ne sont pas possibles car les Etats-Unis ne reconnaissent pas la cour, a-t-il admis.

Au cours de la même conférence de presse, un responsable de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson, a annoncé la diffusion prochaine de nouveaux documents militaires américains, sur la guerre en Afghanistan cette fois.

AFP

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Oliver Stone voudrait voir « un Hugo Chavez à la tête des Etats-Unis »

Photo Reuter.

Photo Reuter.

Le réalisateur américain a estimé que le président du Venezuela était un modèle pour l’Amérique Latine et dénonce la « désinformation » qui règnerait aux Etats-Unis.

Le cinéaste américain Oliver Stone, dont le documentaire sur la gauche latino-américaine South of the Border sort vendredi aux Etats-Unis, déclare à l’AFP qu’il souhaite voir « un Hugo Chavez à la tête des Etats-Unis » et le considère comme un modèle pour l’Amérique latine. Pour le réalisateur de Né un 4 juillet, JFK ou Wall Street, « quoi qu’on en dise, la vérité c’est que (Hugo Chavez et son gouvernement) redistribuent l’argent au peuple, aident les gens, ils ne sont pas là pour enrichir et engraisser les grandes entreprises, c’est ça le plus important ».

Dans son film, le cinéaste veut dénoncer la « désinformation » qui règne, selon lui, aux Etats-Unis, chaque fois qu’il est question de Hugo Chavez. « Je voulais montrer la face cachée de l’histoire à un pays (les Etats-Unis) intoxiqué par les mensonges », déclare-t-il. Dénonçant le « tissu de conneries » écrites sur Hugo Chavez « chaque semaine » dans le New York Times et le Washington Post, Oliver Stone estime que la liberté de la presse est plus grande au Venezuela qu’aux Etats-Unis. Là-bas, « vous pouvez dire tout ce que vous voulez. Ici, on ne peut pas dire, par exemple, ‘Il faudrait renverser Obama’« , affirme-t-il.

Les fermetures de radios au Venezuela, dénoncées par l’opposition, « sont un mensonge », pour Oliver Stone, qui reconnaît éprouver une admiration sans bornes pour « le combattant Chavez ». Au risque parfois d’y perdre son sens critique. Les radios « ont fermé pour des raisons techniques », assure-t-il. « Sur le millier de radios du pays, trente ont fermé pour des raisons techniques, des problèmes d’autorisations, et parce qu’elle violaient les lois du pays ». Et celles qui restent « sont majoritairement opposées à Chavez, alors il ne faut pas exagérer », s’emporte-t-il. Il estime que l’opposition vénézuélienne, loin d’être muselée, a suffisamment de canaux pour s’exprimer: « Vous allez sur (le site de vidéos) YouTube et il n’y a rien d’autre que des saloperies sur Chavez. C’est pour cela qu’il fallait un contrepoids à cette histoire », dit-il.

Oliver Stone ne s’est pas embarrassé de subtilités pour décrire la situation au Venezuela, et va jusqu’à le revendiquer. « Il est important d’être simple », affirme-t-il. Pour lui, les opposants aux changements en Amérique latine veulent rendre le débat plus compliqué qu’il n’est en réalité. « Quand vous êtes contre quelque chose, vous le rendez obscur, difficile à comprendre, plus complexe. Mais parfois, il faut être blanc ou noir », ajoute-t-il. « Il faut dire des choses simples comme ‘Les banques ne devraient pas garder tous les profits pour elles' ». « Quand Chavez et (le président brésilien) Lula sont arrivés au pouvoir, ils ont dit: ‘Nous voulons être maîtres de nos ressources naturelles, le pétrole est à nous, le gaz est à nous, ils appartiennent au peuple. Nous voulons distribuer les profits au peuple’. Et ils l’ont fait », poursuit-il.

« Ils ont dix ans d’avance sur les Etats-Unis », déplore-t-il. « Ici, on laisse les compagnies pétrolières tout voler et empocher les profits. Et qu’est-ce qu’elles en font? Elles se paient elles-mêmes, elles paient les actionnaires, elles paient de gros salaires, mais ne font rien pour aider la population. »

AFP

Washington renforce son arsenal anti-missiles autour de l’Iran

Les Etats-Unis accélèrent le déploiement de systèmes anti-missiles dans le Golfe afin de parer à une éventuelle attaque iranienne, rapporte samedi le New York Times. Le quotidien, qui cite des responsables militaires et de l’administration Obama, précise que Washington déploie des navires spécialisés au large des côtes iraniennes ainsi que des intercepteurs de missiles dans quatre pays : le Qatar, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Koweït. Oman a également été approché, mais aucun missile anti-missile n’a encore été installé dans ce pays, indique le journal. Selon le NYT, les pays arabes sont de plus en plus enclins a accueillir des équipements de défense américains par crainte des ambitions et des capacités militaires de l’Iran. Notre premier objectif est de dissuader les Iraniens » de s’en prendre à leurs voisins, a déclaré un haut fonctionnaire cité par le journal. « Le deuxième est de rassurer les Etats arabes afin qu’ils ne se sentent pas obligés de se procurer eux-mêmes l’arme nucléaire. Mais il s’agit aussi en partie de calmer les Israéliens », a-t-il dit.

Ces préparatifs militaires visent à prévenir d’éventuelles représailles iraniennes qui suivraient un renforcement des sanctions internationales contre Téhéran. Ils pourraient aussi dissuader Israël de frapper militairement les installations nucléaires iraniennes. Le Sénat américain a adopté jeudi un projet de loi permettant au président Barack Obama de sanctionner les importations d’essence iraniennes pour obliger Téhéran à se conformer à ses obligations internationales concernant son programme nucléaire. L’Iran refuse depuis des mois une offre de l’Agence internationale de l’énergie atomique de faire enrichir son uranium à l’étranger. La communauté internationale soupçonne Téhéran de développer des capacités militaires sous couvert d’un programme nucléaire civil. Washington et cinq autres pays (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Russie) tentent de se mettre d’accord sur des sanctions accrues contre l’Iran, mais la Chine affirme vouloir poursuivre la négociation avec Téhéran.

Voir aussi : Rubrique Politique internationale Iran nucléaire Pékin sous pression , rubrique France défense défense anti-missiles française et européenne