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Le cinéaste américain Oliver Stone, dont le documentaire sur la gauche latino-américaine South of the Border sort vendredi aux Etats-Unis, déclare à l’AFP qu’il souhaite voir « un Hugo Chavez à la tête des Etats-Unis » et le considère comme un modèle pour l’Amérique latine. Pour le réalisateur de Né un 4 juillet, JFK ou Wall Street, « quoi qu’on en dise, la vérité c’est que (Hugo Chavez et son gouvernement) redistribuent l’argent au peuple, aident les gens, ils ne sont pas là pour enrichir et engraisser les grandes entreprises, c’est ça le plus important ».
Dans son film, le cinéaste veut dénoncer la « désinformation » qui règne, selon lui, aux Etats-Unis, chaque fois qu’il est question de Hugo Chavez. « Je voulais montrer la face cachée de l’histoire à un pays (les Etats-Unis) intoxiqué par les mensonges », déclare-t-il. Dénonçant le « tissu de conneries » écrites sur Hugo Chavez « chaque semaine » dans le New York Times et le Washington Post, Oliver Stone estime que la liberté de la presse est plus grande au Venezuela qu’aux Etats-Unis. Là-bas, « vous pouvez dire tout ce que vous voulez. Ici, on ne peut pas dire, par exemple, ‘Il faudrait renverser Obama’« , affirme-t-il.
Les fermetures de radios au Venezuela, dénoncées par l’opposition, « sont un mensonge », pour Oliver Stone, qui reconnaît éprouver une admiration sans bornes pour « le combattant Chavez ». Au risque parfois d’y perdre son sens critique. Les radios « ont fermé pour des raisons techniques », assure-t-il. « Sur le millier de radios du pays, trente ont fermé pour des raisons techniques, des problèmes d’autorisations, et parce qu’elle violaient les lois du pays ». Et celles qui restent « sont majoritairement opposées à Chavez, alors il ne faut pas exagérer », s’emporte-t-il. Il estime que l’opposition vénézuélienne, loin d’être muselée, a suffisamment de canaux pour s’exprimer: « Vous allez sur (le site de vidéos) YouTube et il n’y a rien d’autre que des saloperies sur Chavez. C’est pour cela qu’il fallait un contrepoids à cette histoire », dit-il.
Oliver Stone ne s’est pas embarrassé de subtilités pour décrire la situation au Venezuela, et va jusqu’à le revendiquer. « Il est important d’être simple », affirme-t-il. Pour lui, les opposants aux changements en Amérique latine veulent rendre le débat plus compliqué qu’il n’est en réalité. « Quand vous êtes contre quelque chose, vous le rendez obscur, difficile à comprendre, plus complexe. Mais parfois, il faut être blanc ou noir », ajoute-t-il. « Il faut dire des choses simples comme ‘Les banques ne devraient pas garder tous les profits pour elles' ». « Quand Chavez et (le président brésilien) Lula sont arrivés au pouvoir, ils ont dit: ‘Nous voulons être maîtres de nos ressources naturelles, le pétrole est à nous, le gaz est à nous, ils appartiennent au peuple. Nous voulons distribuer les profits au peuple’. Et ils l’ont fait », poursuit-il.
« Ils ont dix ans d’avance sur les Etats-Unis », déplore-t-il. « Ici, on laisse les compagnies pétrolières tout voler et empocher les profits. Et qu’est-ce qu’elles en font? Elles se paient elles-mêmes, elles paient les actionnaires, elles paient de gros salaires, mais ne font rien pour aider la population. »
AFP