Commandé
Voir aussi : Rubrique Politique locale Petit Bard Pergola rénovation urbaine rubrique Société Médias & banlieue, rubrique Justice Les rois du Petit bard, Délinquance en col Blanc
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Seule candidat en lice pour prendre la tête du premier syndicat étudiant (L’UNEF dit compter 31.000 adhérents sur 2,2 millions d’étudiants au total, contre 30.000 en 2009), le nouveau président avait ouvert le congrès de Montpellier en marquant son attachement à imposer les aspirations des jeunes dans le débat public. « En refusant de nous écouter le gouvernement enfonce de plus en plus le pays dans la crise démocratique. »
Après avoir débattu du statut social de la jeunesse, des perspectives d’avenir syndicale et des moyens pour y parvenir, les 900 délégués étudiants ont approuvé les orientations du syndicat. La tendance Majorité national remporte 81,79% des voix, la tendance pour un UNEF unitaire et démocratique regroupe 11,78% des votes exprimés et la tendance refondation syndicale 6,43%. Elu à la proportionnelle, le nouveau bureau national a désigné sans surprise Luc Zémmour qui accède à la présidence pour deux ans.
Ce congrès est l’occasion d’affirmer que l’UNEF est une force de proposition mais aussi, et surtout, un moyen d’agir notamment sur l’emploi des jeunes. « Il faut tordre le coup à l’idée qui veut que les jeunes soient inemployables. Les entreprises raffolent des jeunes quand il s’agit de remplacer un CDI par un contrat précaire. Nous ne réclamons pas un statut dérogatoire comme les gouvernements successifs nous l’ont proposé. Nous réclamons le droit commun, un CDI pour tous avec une rémunération à la hauteur de nos qualifications. » a martelé le président en ouverture du Congrès. Vie étudiante, rénovation du diplôme de la licence, suivi critique de la loi LRU sur l’autonomie des universités, grand emprunt, les chantiers qui attendent M. Zemmour sont désormais nombreux.
Surtout, un an avant l’élection présidentielle. « Avec Emmanuel, c’est le changement dans la continuité », assure son prédécesseur Jean-Baptiste Prévost.
Jean-Marie Dinh
Voir aussi : Rubrique Education, rubrique Politique La part de vérité des acteurs du PSU,
Emmanuel Zemmour s’exprime sur la dynamique qu’il compte insuffler à l’UNEF.
L’histoire
Le PSU 1960-1989
Si diversifiée soit-elle, la représentation collective de l’histoire des années 60 retracée par les auteurs* se rapproche de la pensée de Gramsci qui refusait dès les années 20 la tyrannie de la reproduction sociale et politique, conséquence d’un déterminisme marxisme réducteur. Le PSU créé en 1960 fonde principalement son action sur le combat pour la paix en Algérie et en est l’un des acteurs essentiels. Il incarne durant trois décennies la deuxième gauche qui se situait entre la SFIO social-démocrate et le PCF.
L’ouvrage parcourt les années soixante pour finir en 1971, année où les ESU quittent l’Unef et où Michel Rocard qui assumait la direction du Parti se trouve face à une forte opposition interne. En 1974 après le bon score de Mitterrand à la Présidentielle, les assises sont présentées comme la dernière étape du processus de reconstruction de la gauche non communiste autour d’une stratégie d’union de la gauche. Rocard choisit de rallier le PS pour se faire un profil d’homme d’Etat. En 1981, Huguette Bouchardeau qui dirige le Parti, est nommée ministre. Le PSU s’auto-dissout en 1989.
Les étudiants socialistes unitaires
Le PSU s’est appuyé sur la transformation (et la laïcisation) de la CFTC en CFDT. Il a défendu l’expérience autogestionnaire, en soutenant notamment les travailleurs de l’usine de Lip. Le livre donne un éclairage particulier sur les liens du Parti avec l’Unef. Dans les années 60, ce sont en effet les étudiants du PSU, regroupés sous la bannière des ESU, qui se trouvent au cœur des luttes politiques contre l’impérialisme. Le Montpelliérain Michel Perraud qui présidait l’Unef de janvier 67 à mars 68 se souvient. « En 67 nous héritions d’une situation très difficile sur le plan politique et financier. Le ministère de l’EN nous avait supprimé les subventions, et les AGE (dirigées par la droite corporatiste) ne payaient plus leurs cotisations pour s’opposer à notre position internationale qui prônait la décolonisation. On mesurait la contradiction entre la fonction de gestionnaire (cités et restos U) et nos actions revendicatives. » Michel Perraud, co-auteur de l’ouvrage, souligne le rôle prédominant de l’Unef en mai 68. « L’engagement politique de l’Unef à l’époque nous a permis de mobiliser au-delà du périmètre d’influence des organisations politiques étudiantes, et d’engager une coordination avec la CGT, la CFDT et la FEN. »
Après la célébration du cinquantenaire de sa création en 2010, il importait de remettre en valeur le rôle du PSU où beaucoup d’hommes politiques français ont fait leurs classes. Cet ouvrage permet aussi de revenir sur l’histoire de l’Unef des années 60, quelque peu revisitée après la scission entre l’Unef et l’Unef ID. Enfin la situation que nous traversons actuellement avec des structures politiques qui apparaissent inadaptées aux urgences démocratiques, sociales et environnementales n’est pas si éloignée des problématiques politiques rencontrées naguère pour rompre avec l’impérialisme capitaliste. Le dialogue avec des acteurs d’hier, qui sont aussi témoins et acteurs de la réalité d’aujourd’hui, s’engage ce soir à la salle Pétrarque.
JeanMarie Dinh
Au Cœur des luttes des années soixante, les étudiants du PSU . Une utopie porteuse d’avenir ? éditions Publisud, 413 p, 32 euros
Ce soir à 18h Salle Pétrarque, Présentation et signature du livre. Avec Jacques Sauvageot, Luc Barret et Michel Perraud, tous trois anciens militants du PSU et dirigeants du syndicalisme étudiant.
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Musique.
L’édition 2011 du Festival de Radio France de Montpellier LR offre un large panorama de manifestations. 173 au total, le plus grand nombre de concerts proposés depuis sa création en 1985. Une programmation originale et audacieuse, sans doute la dernière concoctée par René Koering, pas moins de 17 créations signalent et réaffirment l’appartenance du festival aux grands rendez-vous. Celui-ci conquiert le grand public et attirent les mélomanes des quatre coins de l’Europe.
Les poubelles merveilleuses de l’histoire musicale
Dans le domaine lyrique, on pourra découvrir La Magicienne de Halevy, une œuvre oubliée depuis un siècle et demi, donnée par l’Orchestre National de Montpellier dirigé par Lawrence Foster. La soprano allemande Simone Kermes chantera Mozart, Mendelssohn et Beethoven. A découvrir Le Paradis perdu du compositeur français Théodore Dubois, une œuvre sacrée pour chœur et orchestre jouée dans toutes les églises de Paris au lendemain de La Commune pour expier les atrocités de cet épisode. Autre découverte exhumée des fabuleuses poubelles de l’histoire musicale, Sémiramis une tragédie lyrique de Charles-Simon Catel, un compositeur de la révolution oublié par Napoléon. Plus proche de nous, on célébrera le dixième anniversaire de la mort de Iannis Xenakis avec Oresteïa, œuvre musicale contemporaine « prenante et compliquée » en hommage à Georges Frêche.
Une nouvelle fois la gratuité des concerts de musique de chambre ne fera aucune concession à la qualité. Qu’on en juge plutôt avec la présence du Quatuor tchèque Prazak, un des trois meilleurs au monde, présent deux jours à Montpellier avec une création avec le Quatuor à cordes d’Alexander Lokshin au programme. Le pianiste Georges Pludermarcher et le quatuor Tercea puiseront dans le répertoire symboliste de G Faure et G. Catoire dans le cadre de l’exposition Odilon Redon du Musée Fabre.
Autres genres musicaux
Les amateurs de jazz ne seront pas en reste avec le retour des concert dans l’espace départemental du Domaine d’O sous la houlette du conservatoire de Montpellier. Le Jam qui assurait la programmation s’est vu disqualifié pour des raisons qui restent à éclaircir. On regrette que la programmation fort attractive des musiques du monde ne vienne pas colorer cette édition 2011. En revanche la place Dionysos vibrera aux sons des musiques électroniques sélectionnées par Pascal Morin. La décentralisation du festival qui reste un objectif prioritaire des collectivités se poursuit. Elle se singularise cette année autour du bicentenaire du génial facteur d’orgue, Aristide Cavaillé-Coll, qui permettra de découvrir les orgues des P-O.
L’avenir en point de suspension
Lors de la présentation du festival, Christian Bourquin et Jean-Pierre Mourre brillaient par leur absence. Josiane Collerais, en charge de la culture à la Région, devait annoncer la signature d’une convention avec Radio-France. Une façon de rassurer sur l’avenir du festival. Après le départ non volontaire de René Koering, le CA du festival a acté le principe d’un appel à candidature pour désigner un nouveau directeur. Tandis que Josiane Collerais tentait d’éluder les questions des journalistes sur le profil recherché, Nicole Bigas en charge de la culture à L’Agglo s’est lancée : « Il devra répondre à notre volonté politique de décentralisation (…) On ne peut pas faire moins bien que ce qu’on fait aujourd’hui. » A bon entendeur… Après le décès du visionnaire et le départ du mélomane responsable et créatif la barre semble pourtant bien haute…
Jean-Marie Dinh
Voir aussi : Rubrique Festival, Radio France 2010, rubrique Musique, rubrique politique culturelle, rubrique Montpellier, rubrique Rencontre Le bilan du surintendant, René Koering , On line le site du Festival de Radio France Montpellier Languedoc Roussillon.
Atiq Rahimi, l’écrivain franco-afghan, était jeudi dernier l’invité de la librairie Sauramps pour évoquer son dernier roman « Maudit soit Dostoïevski ». Une déclinaison de Crime et Châtiment dans une Kaboul secouée par les bombes, où «tuer est l’acte le plus insignifiant qui puisse exister».
A la différence de Syngué Sabour qui s’inscrivait dans un huis clos, votre dernier roman nous invite à une errance dans Kaboul, espace qui donne un sentiment de détachement où le vide occupe une place centrale…
Le vide, je suis en plein dedans. Ce sera le sujet de mon prochain livre et d’un projet d’exposition qui m’occupe actuellement. Dans Maudit soit Dostoïevski le personnage de Rassoul vit dans le vide. Au début, il sombre dans son orgueil comme le Raskolnikov de Dostoïevski dans Crime et Châtiment. Puis, il évolue au fil de sa discussion avec le narrateur. Rassoul pense que sans lui le monde serait vide mais celui-ci lui fait comprendre que sa disparition aurait pour effet un monde sans lui. Dans ce parcours se définit quelque chose qui aboutit à un détachement.
Votre livre comporte un aspect métaphysique à travers la recherche du personnage mais aussi celle d’un pays mystique, l’Afghanistan, qui a perdu le sens des responsabilités ?
La littérature persane afghane est peuplée de grands penseurs mystiques qui ont mis l’accent sur le sens, le retour sur soi alors que la pensée religieuse n’a pas de pensée individuelle. Elle considère l’individu au nom de son identité ethnique, politique ou religieuse. En Afghanistan s’ajoute la situation propre à l’état de guerre qui annihile aussi la liberté individuelle.
Le meurtre que commet Rassoul est une façon d’affirmer sa liberté dans une guerre civile où il n’a pas choisi son camp ?
Il le croit. Mais son crime ne le rend pas plus libre. Cela réduit au contraire sa liberté alors que ceux qui continuent à tuer autour de lui parviennent à se sentir libre parce qu’ils n’ont pas de conscience. Rassoul va chercher à faire reconnaître sa culpabilité. Lacan disait que la pathologie de la culpabilité aboutit à deux résultats : la névrose chez ceux qui s’enferment avec leur culpabilité ou la psychose quand les gens refusent de l’endosser.
Guidé par une des femmes qui le hantent tout au long du récit, Rassoul se livre aux autorités mais ne parvient pas à faire exister son crime ?
Pour les autorités son appartenance supposée communiste revêt plus d’importance que l’acte criminel. Rassoul souhaite que l’on reconnaisse sa faute. Il veut être jugé. Cela peut nous renvoyer aux procès des criminels de guerre. Si le jugement n’a pas lieu, la loi aveugle de la vengeance demeure.
Elle se résout aussi parfois par un recours à l’amnistie nationale…
Oui, ce fut au cœur de la polémique entre Mauriac et Camus au sortir de la guerre. Mauriac prenant le parti de l’amnistie au nom de la cohésion nationale et Camus se prononçant pour un jugement. Le débat est toujours d’actualité.
A vous lire on réalise à quel point la littérature nous est nécessaire pour porter l’histoire humaine et ses absurdités.
Maudit soit Dostoïevski est précisément un livre sur la littérature depuis son titre qui rend hommage à l’auteur russe jusqu’aux questions de conscience qu’il est, je l’espère, susceptible de soulever.
Recueilli par Jean-Marie Dinh
Maudit soit Dostoïevski, éditions P.O.L 19,5 euros
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