L’association Justice pour le Petit bard en réunion, on envoie les hélicos ?
Mobilisation contre l’expulsion d’un couple de retraités manu militari
L’association citoyenne justice pour le Petit Bard invite à un rassemblement le 25 octobre à 14h devant le TGI de Montpellier pour soutenir trois membres d’une famille expulsée et un bénévole de l’association qui comparaissent pour «Outrage, résistance en réunion avec violences aux dépositaires de la force publique». Un Forum se tiendra à 18h pour le droit au logement.
Dans cette affaire opposant à l’origine le bailleur ACM à un couple de retraités plusieurs points restent à élucider. Le couple accuse certes un retard de loyer de huit mois mais il occupe le petit appartement depuis 1984 sans avoir rencontré de problème. Pourquoi l’avis d’expulsion par les forces de l’ordre est arrivé comme l’éclair alors que tous bailleurs privés y compris les marchands de sommeil qui sont légion au Petit bard savent que le délais moyen pour se débarrasser d’un locataire est de deux ans ?
Pour justifier la sentence ACM argue que le foyer s’est muré dans le silence malgré les relances tandis que la famille affirme s’être rendue dans les bureaux d’ACM pour expliquer sa situation où on l’aurait reconduit prétextant que les agents n’avaient pas de temps à perdre. Il est vrai que l’Office public de l’habitat, le plus gros bailleur local, dont Claudine Frêche assure la direction générale ne dispose pas de service social. A ce propos l’association Justice pour le Petit Bard qui croule sous les dossiers de relogement dont une quinzaine de foyers menacés d’expulsion, souligne que le quartier ne dispose que d’une assistance sociale.
L’examen du dossier de ce malheureux couple de retraités vivant avec 900 euros par mois aurait permis de comprendre qu’ils ne pouvaient plus honorer leur loyer depuis qu’on leur a suspendu les APL. Enfin les deux cents CRS mobilisés pour évacuer deux retraités laisse songeur sur l’utilisation des effectifs de police et les capacités physique et mentale des membres de l’association qui auraient tenté de prendre le dessus par la force…
Les débats médiatiques et les faits le prouvent : on assiste à une montée des discriminations et de la xénophobie contre les Roms. Le sociologue Jean-Pierre Liégeois décrypte les politiques de la France et de l’Europe à leur égard.
Jean-Pierre Liégeois, sociologue, a fondé en 1979 et dirigé jusqu’en 2003 le Centre de recherches tsiganes de l’Université de Paris Descartes (Paris-V). Depuis 1982, il travaille en étroite collaboration avec le Conseil de l’Europe et la Commission européenne. Il est membre élu du Conseil scientifique du Réseau universitaire européen d’études romani (Conseil de l’Europe et Union européenne) formé actuellement de près de trois cent cinquante chercheurs de trente-sept Etats.
Parmi ses derniers ouvrages : Roms et Tsiganes, dans la Collection Repères (Editions La Découverte, 2009), Roms en Europe, Editions du Conseil de l’Europe, 2007, Le Conseil de l’Europe et les Roms : 40 ans d’action, Editions du Conseil de l’Europe, 2010.
Les Roms sont à nouveau sur le devant de la scène politico-médiatique. Et pourtant on en sait toujours aussi peu sur eux, leur histoire, leurs communautés … Pourquoi ?
Dès que les discours abordent la question des Roms, on est en pleine confusion. Le résultat est qu’on dit tout et son contraire. Dans ces conditions, les propositions faites par les politiques ont peu de chances d’être adaptées, car elle portent sur des présupposés loin de la réalité. A l’analyse de ces discours, on en apprend plus sur ceux qui les prononcent que sur ceux qui en sont l’objet.
Les Roms ne sont pas inconnus, mais méconnus, et l’image qu’on s’en fait passe par des représentations sociales, préjugés et stéréotypes, très difficiles à modifier. Dès l’arrivée de familles dans l’Europe du XIVe et XVe siècles, commencent à se construire des images fondées sur des a priori, sur le fait qu’on ignore l’origine de ces familles, donc on l’invente. On est dans l’imaginaire, et au fil des siècles s’est constitué un réservoir de représentations dans lequel il suffit de puiser pour aller chercher les éléments dont on a besoin, pour justifier une attitude de rejet, un comportement discriminatoire, y compris au niveau politique le plus élevé : il suffit d’analyser les discours politiques pour voir clairement qu’ils s’alimentent à une image souvent fausse, négative ou folklorique, qui vient justifier les décisions qui sont prises. Les Roms ne sont donc pas définis tels qu’ils sont, mais tels qu’ils doivent être pour justifier des orientations politiques.
Alors, qui sont-ils ?
Les Roms, soit douze millions de personnes en Europe, viennent de l’Inde. Ils ont vécu 1 000 ans d’histoire, ils ont une culture, une langue dérivée du sanskrit, et leur présence en France est ancienne. Les Roms qui viennent aujourd’hui de Roumanie ou de Bulgarie ne sont donc pas les premiers. Si l’on évoque des moments intenses de déplacements, on peut citer celui d’avant la Révolution russe de 1917, ou encore dans les années 1970 les familles venant de l’ex-Yougoslavie. Par ailleurs l’usage en France du terme « Gens du voyage » renforce la confusion. C’est un néologisme administratif récent qui ne recouvre aucune réalité sociale ou culturelle. On voit donc que poser comme quasi synonyme Roms = « familles nomades venant de Roumanie depuis l’entrée de la Roumanie dans l’UE » est totalement faux.
Ils n’ont rien à voir avec le nomadisme?
Les familles sont souvent mobiles par obligation, pour s’adapter à des conditions d’existence changeantes, parfois menaçantes. Au cours de l’histoire, on assiste à des déportations, par exemple du Portugal vers l’Afrique et le Brésil, de l’Angleterre vers les colonies d’Amérique et vers l’Australie. Ou, quand des conflits se produisent, les Roms, souvent pris comme boucs émissaires ou bloqués entre les belligérants, doivent partir. Un des exemples récents est le Kosovo à la fin des années 90, d’où la presque totalité des Roms sont partis pour survivre et se sont réfugiés dans d’autres Etats. Ceux-ci veulent maintenant les y renvoyer sans mesurer les risques que les Roms courent.
Les Roms ont ainsi dû intégrer la mobilité dans leur existence, pour s’adapter à un rejet qui reste dominant. La montée actuelle des discriminations et de la xénophobie, dont les Roms, tous les rapports internationaux le montrent, sont les premières cibles en Europe, ne va pas entraîner une stabilisation sereine des familles ; elles seront souvent contraintes à aller voir ailleurs si leur sort peut être meilleur.
Les politiques des Etats européens vis à vis des Roms vont toutes dans le même sens, celui de l’exclusion ?
On peut proposer une typologie de ces politiques :
• des politiques d’exclusion, par le bannissement hors du territoire d’un Royaume, ou d’un Etat. Il s’agit le plus souvent d’une disparition géographique, par le rejet hors du territoire. Il peut aussi s’agir d’une disparition physique que la plupart des familles roms d’Europe ont eu à subir douloureusement sous le régime nazi.
• des politiques de réclusion : la disparition, souhaitée géographiquement par un bannissement, devient souhaitée socialement par l’enfermement et l’éclatement du groupe et des familles, et s’accompagne d’une utilisation de la force de travail que peut représenter la communauté rom. C’est l’envoi aux galères, l’envoi dans les colonies à peupler, la déportation, l’esclavage, etc.
• des politiques d’inclusion : par l’assimilation du Rom par son environnement. La disparition est alors culturelle, et le Rom n’est considéré que comme un marginal posant des problèmes sociaux. Il n’est plus interdit mais contrôlé, il n’est plus rejeté mais assimilé.
Ces trois catégories peuvent être considérées dans une chronologie, mais elles peuvent aussi coexister car la volonté d’assimiler n’a jamais réduit le désir d’exclure, d’où le hiatus qu’on observe entre le discours politique central et l’action des collectivités locales. Mais aujourd’hui, on entre dans une chronologie à rebours : il est davantage question, dans les discours politiques, d’exclusion plutôt que d’assimilation.
Chaque Etat cherche donc à renvoyer les Roms dans l’Etat voisin ?
Comme au temps de la royauté ! La négation des Roms est une des politiques d’Europe les mieux partagées. Là aussi, on peut distinguer trois tendances :
• une réactivation de l’exclusion au niveau national, exacerbée avec la proximité d’élections. Le « Rom » en tant que bouc-émissaire est facile d’accès, il a peu de force politique pour se défendre, et dans ces conditions chacun peut impunément et de façon irrationnelle râcler les fonds de tiroirs des stéréotypes pour y trouver ce qui lui convient. D’ailleurs, le renvoi sous des formes diverses, comme les reconduites à la frontière, est inutile et plus coûteux qu’une politique d’accueil. On sait que les personnes ainsi traitées peuvent légalement revenir, et qu’une reconduite à la frontière coûte 21 000 euros minimum aux finances publiques (un rapport officiel du Sénat qui a fourni ces données en 2008).
• une pression des institutions internationales, qui vise à la reconnaissance des Roms, à leur protection, et à leur mobilité dans l’espace européen. Des stratégies nationales ont été adoptées sous la pression de l’Union européenne, mais le fossé est grand entre les projets et leur réalisation, et le suivi de l’UE reste mou à l’égard des Etats.
• une période d’indécision : on s’est aperçu que les politiques d’exclusion, réclusion ou assimilation, n’ont pas abouti au cours des siècles, et on s’interroge, ce qui ouvre la voie à de nouvelles réponses. Peut-être y a-t-il là une raison d’espérer un changement…
Et la France, comment se situe-t-elle?
Elle entre de façon radicale dans la réactivation de l’exclusion. Les indicateurs sont nombreux : interpellations en France de la Halde puis du Défenseur des Droits, de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme, interpellations européennes de la Commission européenne, notification à la France, par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe, de sa violation de la Charte sociale européenne à l’égard des Roms et des « Gens du voyage », etc.
On peut aussi mentionner le fait qu’un texte fondamental comme la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales n’a pas été signé par la France : il s’agit d’un texte du Conseil de l’Europe, et sur les quarante-sept Etats membres seuls quatre n’ont pas signé : France, Turquie, Andorre et Monaco.
Et, pourtant vous insistez souvent sur le fait que les Roms sont au cœur de l’intégration européenne ?
Je propose même un renversement de perspective ! Deux faits majeurs marquent l’Europe : la mobilité des populations, et l’émergence de la question des minorités depuis 1990. Or les Roms illustrent les deux. Tous les Etats sont aujourd’hui obligés de gérer des situations complexes de multiculturalité, et les questions concernant les Roms sont exemplaires et peuvent servir de modèle.
Leur situation illustre ce que l’Europe a de plus négatif, en termes de discrimination, de rejet, de racisme, d’impuissance à accepter et à gérer la diversité. Mais par leur présence dans tous les Etats et leurs liens transnationaux, ils sont les pionniers d’une Europe future. Ils sont des passeurs de frontières, et dans une Europe qui se voudrait sans barrières, certains Etats veulent aujourd’hui restreindre la circulation des citoyens roms.
Ce discours peut-il être entendu, aujourd’hui ?
L’Union européenne a porté son attention sur la situation des Roms à partir de 1984, et son activité s’est intensifiée lors de la candidature d’Etats d’Europe centrale, essentiellement avec la mise en place de grands programmes d’aide financière qu’il faudrait aujourd’hui évaluer et coordonner, car on a l’impression qu’on navigue à vue, sans vision à moyen et long termes, et seulement en réaction à des événements auxquels il faut faire face à un moment donné.
Christophe Coello : « Le terme indignés vient des médias, il comporte une petite notion de passivité »
Né au Chili, Christophe Coello est arrivé en France dans son enfance avec ses parents qui ont obtenu le statut de réfugiés politiques. Il a réalisé plusieurs documentaires sur les luttes en Amérique latine dont Chili L’ombre du Jaguar (1998) sur l’absurdité du miracle économique chilien ou Mari Chi Wen (2000) sur les luttes du peuple mapuche. Il co-réalise également avec Pierre Carles et Stéphane Goxe un diptyque sur le rapport au travail avec Attention danger travail ( 2003) et Volem rien foutre al païs (2007). C’est sur ce tournage qu’il rencontre en 2003 les membres du collectif de réappropriation urbaine barcelonais Miles de Viviendas qu’il va suivre avec sa caméra pendant sept ans.
Christophe Coello était sur Montpellier au cinéma Diagonal mercredi. Accompagné de Annie Gonzalez, de C-P Productions qui a produit plusieurs de ses films, il a présenté Squat la ville est à nous, qui retrace la vie du collectif Miles de Viviendas.
Votre film propose un autre regard sur les squatters dont il est souvent donné une image stéréotypée de marginaux, passablement drogués voir de délinquants…
Christophe Coello. C’est un parti pris de ma démarche de documentariste. Je vais souvent au contact de gens qui vivent autrement. Je pense que c’est un enjeu important de donner un autre point de vue sur des mouvements inconnus. Par exemple, rompre avec cette vision que la lutte c’est forcément du sacrifice et de la douleur. Quand je les ai rencontrés en 2003, ils étaient en train de fonder le collectif. La plupart des membres – ils sont une trentaine – s’étaient rencontrés autour de la mobilisation contre la guerre en Irak. Le groupe était quasiment paritaire et regroupait des gens entre 18 et 45 ans.
Annie Gonzalez. Le travail d’auteur de Christophe offre un point de vue sur le monde. Son approche permet de capter l’histoire populaire. Ce qu’on ne trouve pas au cinéma et encore moins à la télévision qui la réduit à une caricature à travers les reality shows.
Comment avez-vous négocié les conditions du tournage ?
CC. C’est un travail de confiance fin 2003 à Barcelone. Le contexte était tendu. Je leur ai proposé de filmer leur vie quotidienne sans la trahir mais je voulais garder une carte blanche. Je ne voulais pas faire un film de propagande. Ils en ont discuté en assemblée et ils ont accepté. On le voit à l’écran, Il y a des moments de tension mais je ne focalise pas sur cela. J’ai privilégié les prises directes. Il n’y a pas d’interview, pas de voix off pour faciliter la compréhension. Ce choix opératoire demande beaucoup plus de temps. J’ai intégré leur mode de vie. Je voulais restituer la vie quotidienne, l’intimité, ne pas montrer que des moments d’exception.
Dans le cas du collectif de réappropriation urbaine, on voit que l’action vise à se loger, mais elle va bien au-delà puisqu’il s’agit de reprendre le contrôle sur sa vie…
CC. Pourquoi ouvrir un squat ? C’est une action illégale qui s’avère complètement légitime. Pour le collectif cela permettait de libérer du temps pour débattre et s’organiser en autogestion de manière transversale. Et aussi stimuler les autres mouvements, pour travailler en réseau avec d’autres collectifs ou soutenir les populations ciblées par les spéculateurs immobiliers. Etre ensemble permet de diminuer la peur, pas seulement celle de la matraque mais aussi celle du vide. Ce ne sont pas des gens qui affirment détenir la vérité avec un V énorme. Ils politisent leur vie quotidienne. L’idée n’est pas de prendre le pouvoir mais de le dissoudre. Il y avait 200 000 personnes dans la rue, samedi dernier à Barcelone, rassemblées sous le slogan : De l’indignation à l’action. Après la manif les gens sont allés occuper la fac de lettres et un immeuble pour reloger les gens expulsés. Le qualificatif des indignés vient des médias, c’est un terme qui comporte une petite notion de passivité…
Forum social des quartiers populaires à la Paillade une semaine avant les assisses. Photo David Maugendre
La politique des banlieues était au cœur du Forum social des quartiers populaires qui s’est tenu à la Maison pour tous Léo Lagrange de Montpellier une semaine avant le premier rendez-vous des Rencontres Nationales des quartiers populaires qui vient de s’achever à Montpellier.
Le Mouvement de l’immigration et des banlieues 34 (MIB) est à l’initiative du Forum qui fait le point sur la situation à quelques encablures du lancement de la campagne présidentielle et de celle des législatives. Les deux thématiques abordées dans les débats d’hier ont mis en présence différents représentants du réseau des associations de quartier qui maillent l’Hexagone.
Il s’agissait notamment de répondre à la question : « A qui profitent les dispositifs de la politique de la ville ? » à partir du bilan de ces politiques lancées dans le courant des années 70. « Ce que l’on constate, expose le Parisien Tarek Kawtari, c’est que les collectifs de défense des habitants de quartier qui se sont souvent constitués pour dénoncer des bavures policières ou pour s’opposer à des expulsions ont très peu été intégrés dans les dispositifs institutionnels qui se sont succédé depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. » Autre constat unanime : l’échec pur et simple de la politique de la ville. « On masque cet échec en achetant un tel pour le calmer, en adoptant un autre pour la diversité, mais sur le terrain la situation s’empire. J’ai 49 ans, confie Tarek, et plus ça va, plus je me dis que c’est foutu. »
« Trente ans de politique pour l’amélioration des conditions de vie des gens et les choses ne font qu’empirer. Du coup on a assisté à une montée de la contestation dans les quartiers. Ce qui a entraîné la mise en place de moyens et d’outils de coercition sociale très importants et très coûteux, explique Pierre Didier de Vaulx-en-Velin. Comment être contre les discours qui prônent l’aménagement économique ou la mixité sociale ? Mais en réalité ces questions techniques cachent un problème politique. Le terme de mixité sociale sert à modifier la composition d’une population qui pose trop de problèmes. On inscrit bien souvent les populations dans un mode de gestion, pour profiter de plus values foncières. Les instances répondant au concept de démocratie participative sont des outils de communication pour faire adopter des choix qui sont déjà faits. »
Ces constats critiques ne sont pas gratuits défendent les associations. « A quelques exceptions près nous avons joué le jeu avec les représentants des collectivités territoriales en nous engageant dans un esprit constructif, explique Salah Amokrane de Toulouse, Mais nous sommes aujourd’hui dans un système insensé où dans les quartiers populaires les collectivités refusent de refaire un trottoir si elles ne disposent pas de subvention de l’État alors qu’elles le prennent à leur charge dans les autres quartiers. »
La relation entre les forces de gauche et acteurs de quartiers ne coule pas de source. « Il faut intégrer ces acteurs en les considérant à part entière », témoigne l’élu municipal de Nanterre Nordine Iznasni. Mais à Montpellier la situation demeure difficile. « Nous ne sommes pas considérés parce que nous ne voulons légitimer aucun parti politique, indique le président de l’association Justice pour le Petit Bard Khalid El-Hout. Notre implication vise à mener des actions pérennes en faveur des populations, pas à faire de la politique politicienne. D’ailleurs je ne suis pas sûr que les choses avanceraient mieux si nous avions des élus isolés. Pour défendre nos causes, mieux vaut que nos revendications soient un enjeu du champ électoral. »
Jean-Marie Dinh
Le premier week-end de préparation des Rencontres Nationales des Quartiers Populaires s’est tenu les 29 et 30 octobre à Montpellier.
Ce week end, une grande diversité d’acteurs et de mouvements issus des quartiers populaires se sont réunis pour initier ensemble un engagement commun pour les présidentielles de 2012. Ce premier rendez vous à permis à l’ensemble des participants d’acter une organisation collective respectant des valeurs communes pour les Rencontres Nationales des Quartiers Populaires à Montpellier ainsi que la publication d’un manifeste au mois de mars prochain. Ce manifeste synthétisera des réflexions, des expériences à valoriser et des propositions nouvelles pour notre pays. Nous souhaitons ainsi par ce moyen peser sur les débats et placer les questions du devenir des quartiers populaires au coeur des réflexions politiques des prochaines élections présidentielles. Dans les mois qui viennent, nous continuerons, à travers plusieurs rencontres dans le territoire national avec l’ensemble des participants, la coproduction intellectuelle de notre manifeste ainsi que le travail de rassemblement le plus large des acteurs et des mouvements issus des quartiers populaires sur la base du cadre adopté ce week end.
Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale, souligne que la réforme sur le financement de la dépendance « n’est pas annulée, elle est reportée », dans une interview publiée par Libération.
« Cette réforme viendra », a insisté la ministre, en expliquant que « la crise financière mondiale que nous rencontrons nous empêche, pour le moment, de mettre en œuvre un financement massif pour les années à venir ».
Mme Bachelot indique « qu’un nouveau point sera fait début 2012 », mais que d’ici là, « la politique en direction des personnes âgées ne s’arrête pas. Nous restons mobilisés, l’Etat continue à agir », affirme-t-elle dans cet entretien.
« Chaque année, nous créons 7 500 places supplémentaires dans les maisons de retraite. Et cet effort va augmenter en 2012 », promet-elle.
Cependant, interrogée sur le besoin immédiat d’un milliard d’euros pour les départements chargés de la dépendance, la ministre répond qu' »il faut adapter nos dispositifs » et qu’il est possible de fournir « davantage d’information » ainsi que « des structures de répit, mais aussi des structures de jour » aux familles qui les réclament.
Selon un sondage CSA pour l’assureur Axa publié vendredi, les trois quarts des Français pensent que c’est à l’Etat d’assumer le coût de la prise en charge des personnes dépendantes.
A la question « selon vous, qui devrait assumer le coût de la prise en charge des personnes dépendantes ? » (plusieurs réponses possibles), 75 % des sondés citent l’Etat, 50 % les assureurs, 44 % les personnes dépendantes elles-mêmes, 34 % l’Etat et les assureurs, 32 % l’Etat et les personnes dépendantes, 24 % les assureurs et les personnes dépendantes.
Par ailleurs, 80 % des personnes interrogées disent connaître actuellement ou avoir connu un cas de dépendance dans leur famille ou entourage. Parmi elles, 64 % ont joué un rôle d’aidant auprès de cette personne. Sondage réalisé par téléphone du 18 au 23 avril sur un échantillon de 1 210 personnes de 25 ans et plus (méthode des quotas).