La Pologne vote une réforme controversée de la Cour suprême

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Le texte renforce le contrôle politique sur l’institution judiciaire. L’opposition crie au coup d’Etat.

Le Sénat du Parlement polonais, dominé par les conservateurs, a approuvé dans la nuit de vendredi 21 à samedi 22 juillet une réforme controversée de la Cour suprême, en dépit des mises en garde de l’Union européenne (UE), des appels de Washington et d’importantes manifestations.

Le texte, adopté mercredi par la chambre basse, a été soutenu par 55 sénateurs, contre 23 voix d’opposition. Deux sénateurs se sont abstenus.

Tout au long des débats qui ont duré quinze heures, des milliers de manifestants ont protesté dans toute la Pologne contre cette loi qui renforce le contrôle politique sur la Cour suprême. Après le vote, les manifestants rassemblés devant le Parlement, ont scandé « Honte ! », « Traîtres ! », « Démocratie ! ».

Pour entrer en vigueur, le texte doit être promulgué par le président Andrzej Duda, lui-même issu du parti conservateur Droit et justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski au pouvoir. Le chef d’Etat dispose de vingt et un jours pour signer le texte, y mettre son veto ou, en cas de doute, le soumettre au tribunal constitutionnel.

« Coup d’Etat », d’après l’opposition

L’opposition, des organisations de magistrats, le médiateur public et les manifestants ont appelé le président Duda à user de son veto à propos de cette réforme, ainsi qu’à deux autres réformes adoptées récemment qui, selon eux, accroissent le contrôle du pouvoir exécutif sur le système judiciaire.

L’opposition dénonce un « coup d’Etat », alors que le PiS présente les réformes comme indispensables pour rationaliser le système judiciaire et combattre la corruption. Il considère la résistance à ces initiatives comme la défense des privilèges et de l’impunité d’une « caste » des juges.

Mercredi, la Commission européenne avait sommé Varsovie de « mettre en suspens » ses réformes, agitant la menace de possibles sanctions comme la suspension des droits de vote de la Pologne au sein de l’UE.

Séparation des pouvoirs

Tout en soulignant que la Pologne est « un proche allié » de Washington, le département d’Etat américain a déclaré que les Etats-Unis étaient « préoccupés » par une législation « qui semble limiter le pouvoir judiciaire et potentiellement affaiblir l’Etat de droit en Pologne ».

« Nous exhortons toutes les parties à assurer qu’aucune réforme judiciaire ne viole la Constitution polonaise ou les obligations juridiques internationales et respecte les principes de l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs », selon un communiqué.

De son côté, le premier ministre hongrois Viktor Orban a, au contraire, promis de défendre la Pologne contre ce qu’il estime être une « inquisition » de Bruxelles. « Dans l’intérêt de l’Europe et dans l’esprit de l’ancienne amitié hongro-polonaise, la campagne d’inquisition contre la Pologne ne peut jamais mener au succès », a lancé le leader populiste, lors d’une visite en Roumanie.

« La Hongrie utilisera tous les moyens légaux possibles au sein de l’Union européenne afin de montrer la solidarité avec les Polonais », a-t-il insisté.

La loi sur la Cour suprême arrive juste après deux autres textes votés le 12 juillet. Le premier porte sur le Conseil national de la magistrature et mentionne que ses membres seront désormais choisis par le Parlement. Le deuxième modifie le régime des tribunaux de droit commun, dont les présidents seront nommés par le ministre de la justice.

Arrivés au pouvoir en octobre 2015, les conservateurs ont entrepris plusieurs réformes radicales. Certaines – telles celles du Tribunal constitutionnel et des médias publics – avaient déjà suscité des critiques de la Commission européenne.

Source ; Le Monde.fr avec AFP 22/07/2017

REvue de presse

La révolution culturelle de Kaczynski

Le Monde tente d’expliquer les motivations profondes du PiS :

«Sous la houlette du président du parti, le très secret Jaroslaw Kaczynski, le PiS s’est donné une mission : sortir la Pologne de l’occidentalisme décadent que lui imposerait l’UE, ramener le pays à son identité catholique la plus fondamentale. M. Kaczynski ne cache pas qu’il mène une bataille culturelle et idéologique. … Au service de sa révolution, cet homme veut un Etat fort, délesté de la machinerie des contre-pouvoirs qui caractérisent les démocraties ‘occidentales’. Il se dirait volontiers inspiré par Dieu. La question est de savoir si un tel Etat a sa place dans une Europe qui puise, elle, son inspiration chez Montesquieu.»

Fini les jours heureux en Pologne

Pour Gazeta Wyborcza, l’action du Parlement signe la mort de l’Etat de droit :

«Mercredi, les députés du parti PiS ont mis un terme à l’indépendance de la justice et confié les tribunaux au [ministre de la justice] Zbigniew Ziobro, qui dispose d’un pouvoir illimité et souhaite en découdre avec les juges. C’est la fin de l’Etat de droit. … A partir d’aujourd’hui, toute personne nommée un matin par Jaroslaw Kaczynski peut se faire lyncher le soir à la télévision [publique] nationale, mais également être mise sur écoute, traînée devant la justice, arrêtée, condamnée et déclarée coupable par toutes les instances. … Nous sommes au mois de juillet, tout le monde est à la plage, à boire de la bière en mangeant des saucisses. Malheureusement, le soleil ne sera que de courte durée. Les 27 plus belles années de l’ère démocratique polonaise s’achèvent, pour laisser place à un régime autoritaire.»

Voir aussi : Actualité Internationale, Rubrique UE, L’UE peut-elle stopper la réforme de la justice polonaise ?Pologne, rubrique Politique, rubrique Société, Citoyenneté,

Un traité d’interdiction des armes nucléaires adopté à l’ONU

 Un aide de camp tranporte la valise contenant les codes nucléaires, à la Maison Blanche, le 17 juin. Un aide de camp tranporte la valise contenant les codes nucléaires, à la Maison Blanche, le 17 juin. YURI GRIPAS / REUTERS

Un aide de camp tranporte la valise contenant les codes nucléaires, à la Maison Blanche, le 17 juin. YURI GRIPAS / REUTERS

Voté par 122 Etats mais aucune puissance atomique.

« Historique » pour ses promoteurs, « symbolique » pour ses détracteurs : un tout premier projet de traité sur l’interdiction des armes nucléaires a été adopté à l’ONU, vendredi 7 juillet, par 122 pays sur 192.

Le texte de dix pages sera ouvert à la ratification le 20 septembre et entrera en vigueur si cinquante pays le signent. Fondé sur un argument moral – l’emploi de l’arme atomique aurait des « conséquences catastrophiques sur le plan humanitaire » –, il espère mettre les armes nucléaires hors la loi internationale comme le sont les armes biologiques depuis 1972, et les armes chimiques depuis 1993.

L’initiative a été portée par un consortium d’ONG rassemblées dans la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN). « Aujourd’hui, la communauté internationale a rejeté les armes nucléaires et a précisé qu’elles sont inacceptables », se félicite l’ICAN. En préambule, les promoteurs du traité se disent « préoccupés par la lenteur du désarmement nucléaire ». Les ONG soulignent par ailleurs que le texte « crée des obligations pour soutenir les victimes de l’utilisation d’armes nucléaires et des essais, et pour réhabiliter les dommages environnementaux causés par ces armes ».

Initiative prise au sérieux

Parmi les Etats ont été en pointe pour le défendre l’Autriche, le Brésil, le Mexique, l’Afrique du Sud, la Suède, l’Irlande et la Nouvelle-Zélande. Mais aucun des neuf pays détenteurs de la bombe, à savoir les six Etats « dotés » au sens des traités internationaux (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine et Inde), auxquels s’ajoutent les Etats non déclarés (Pakistan, Israël et Corée du Nord), n’a participé aux négociations ouvertes le 27 mars. Cette absence vide le nouveau texte de toute portée réelle.

Les Pays-Bas, seul pays parmi les 29 membres de l’OTAN à avoir suivi les discussions, s’étaient abstenus lors de l’adoption de la résolution préparatoire en décembre 2016, se plaçant dans une position difficile au sein de l’Alliance atlantique. Le pays héberge en effet des armes nucléaires américaines. Il a voté contre le traité vendredi. Le Japon, seul pays victime de frappes nucléaires, n’a pas non plus participé aux négociations.

Symbolique, le texte contribue néanmoins à fragiliser la légitimité de l’arme suprême devant l’opinion publique, et l’initiative est prise au sérieux depuis des mois par les Etats dotés. Dans un communiqué commun, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont rejeté vendredi un texte qui « méprise clairement les réalités de l’environnement sécuritaire international », au premier rang desquelles la menace nord-coréenne. Le vote de l’ONU intervient trois jours après le premier test par Pyongyang d’un missile intercontinental, qui place désormais l’Alaska à portée d’un tir nucléaire.

« Le désarmement ne se décrète pas »

« Il n’y a rien que je souhaite tant pour ma famille qu’un monde sans arme nucléaire, mais nous devons être réalistes », avait déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, lors de l’ouverture des pourparlers à l’ONU. Ajoutant : « Qui peut croire que la Corée du Nord accepterait une interdiction des armes nucléaires ? »

« Le problème nucléaire nord-coréen est un problème très grave. Mais (…) il faut garder son sang-froid, il faut agir de manière pragmatique et très délicate », a pour sa part déclaré le président russe, Vladimir Poutine, vendredi au G20, à Hambourg. Moscou a bloqué jeudi à l’ONU un projet américain de déclaration appelant à prendre des « mesures significatives » contre la Corée du Nord.

Mettant en avant la force dissuasive de l’arme nucléaire encadrée par le traité de non-prolifération, mais aussi ses efforts en matière de désarmement, Paris estime que « le désarmement nucléaire ne se décrète pas ». Selon le communiqué du ministère des affaires étrangères, « un traité d’interdiction des armes nucléaires risque d’affecter la sécurité de la région euro-atlantique et la stabilité internationale », et il est « susceptible de fragiliser le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, pierre angulaire du régime de non-prolifération ».

Nathalie Guibert

Source Le Monde 07/07/2017

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Censurée, l’interdiction de manifester revient dans le texte sur l’état d’urgence

ob_90acd5_libertesL’interdiction de séjour, utilisée pour empêcher des militants de rejoindre les cortèges anti-loi travail, avait été censurée par le Conseil constitutionnel.

Ce sera la première loi votée sous la présidence d’Emmanuel Macron. La sixième prolongation de l’état d’urgence est en cours d’examen au Sénat. Le texte gouvernemental doit être adopté selon une procédure accélérée avant le 15 juillet, date de la fin de l’actuelle période d’état d’urgence.

À l’occasion de l’examen en commission des lois du Sénat, le gouvernement a déposé un amendement réintroduisant l’interdiction de séjour. Il a été adopté mercredi 28 juin. Censurée le 9 juin par le Conseil constitutionnel, cette disposition donne aux préfets le pouvoir d’interdire à une personne de paraître dans « tout ou partie du département », si elle cherche à « entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics ».

L’interdiction de séjour est dénoncée par ses détracteurs comme un détournement de l’état d’urgence. Assimilée à une interdiction de manifester, elle a essentiellement été déployée pendant le mouvement contre la loi travail, pour empêcher des militants soupçonnés de vouloir commettre des violences de rejoindre les cortèges. Il ne s’agissait donc pas de prévenir un risque d’attentat.

Loi travail et hooliganisme

g-8514D’après les chiffres communiqués au Monde par le Sénat, parmi les 618 mesures individuelles d’interdiction de séjour prises depuis le début de l’état d’urgence, 438 l’ont été dans le cadre de la mobilisation contre la loi travail (seules 169 auraient cependant été notifiées aux personnes visées).

Les premiers arrêtés ont été pris, fin 2015, au moment de la conférence de Paris sur le climat (COP21) – des militants avaient en outre été assignés à résidence –. D’après le Sénat, des personnes soupçonnées de hooliganisme ont aussi été empêchées d’accéder aux « fan zones » pendant l’Euro 2016.

Le Conseil constitutionnel a censuré l’interdiction de séjour, jugée trop imprécise dans sa formulation et pas assez encadrée. L’institution a considéré qu’elle ne conciliait pas suffisamment la sauvegarde de l’ordre public et celle de la liberté d’aller et venir et du droit de mener une vie familiale normale. Dans la nouvelle rédaction adoptée mercredi, il faut qu’il existe « des raisons sérieuses de penser » que le comportement de la personne « constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». L’arrêté préfectoral devra en outre être limité dans le temps et l’espace, en tenant compte « de la vie professionnelle et familiale ». Il ne pourra pas inclure le domicile de la personne.

« Nous mettons simplement en application la décision du conseil constitutionnel », résume le sénateur centriste Michel Mercier, rapporteur du texte. Depuis le début de l’année, près de 80 interdictions ont été prises. Leur emploi a diminué mais la réforme du code du travail par ordonnances promet une rentrée sociale à risque.

Source Le Monde 29/06/2017

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Srebrenica: les Pays-Bas responsables du massacre

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Justice internationale En juillet 1995, 35o musulmans ont été massacrés par les Serbes dans une enclave sous protection des casques bleus néerlandais de l’ONU. L’Etat néerlandais est fautif, selon le TPI.

 

L’Etat néerlandais est tenu partiellement responsable du décès de 350 musulmans lors du massacre de Srebrenica en 1995, selon un jugement de la Cour d’appel de La Haye rendu mardi.

«La Cour juge que l’Etat néerlandais a agi illégalement» et «condamne l’Etat à verser une compensation partielle» aux familles des victimes, a déclaré la juge Gepke Dulek. Les Casques bleus néerlandais ont «facilité la séparation des hommes et des garçons musulmans tout en sachant qu’il y avait un risque réel qu’ils subissent un traitement inhumain ou qu’ils soient exécutés par les Serbes de Bosnie», a-t-elle expliqué.

Environ 8000 hommes et garçons musulmans ont perdu la vie en 1995 lors du génocide de Srebrenica, théâtre des pires atrocités commises en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

30% des dommages et intérêts

Les troupes néerlandaises, connues sous le nom de «Dutchbat», retranchées dans leur base, avaient recueilli des milliers de réfugiés dans l’enclave des Nations unies.

Mais, submergées, elles avaient d’abord fermé les portes aux nouveaux arrivants, puis permis aux Serbes de Bosnie d’évacuer les réfugiés. Les hommes et les garçons avaient alors été séparés et mis dans des bus.

«Dutchbat aurait dû prévenir ces hommes des risques qu’ils couraient et aurait dû leur laisser le choix de rester dans l’enclave pendant que leur famille était évacuée», a poursuivi la juge.

Toutefois, la Cour d’appel condamne l’Etat néerlandais à verser seulement 30% des dommages et intérêts réclamés par les familles des victimes car elle «n’est pas certaine que ces personnes n’auraient pas été tuées plus tard même si elles étaient restées dans l’enclave.»

Une cour inférieure avait déjà statué en 2014 que l’Etat néerlandais était responsable du décès de ces 350 hommes et garçons bosniaques.

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Présence contestée

L’Etat néerlandais avait fait appel du verdict, en disant que personne n’aurait pu prévoir un génocide. Aux Pays-Bas, le rôle des anciens Casques bleus néerlandais continue de susciter la controverse.

Plus de 200 d’entre-eux demandent également des dommages et intérêts au gouvernement pour les avoir envoyé à Srebrenica remplir «une mission irréaliste, dans des circonstances impossibles», selon les mots prononcés l’année dernière par Jeanine Hennis-Plasschaert, ministre de la Défense.

«A partir de demain (mardi), 206 de mes clients réclament une compensation de 22’000 euros chacun», a déclaré leur avocat à l’émission télévisée néerlandaise Jinek lundi soir. Au total, les dommages s’élèveraient à environ 4,5 millions d’euros. (ats/nxp)

Source : La Tribune de Genève 27/06/2017

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Irak. Des forces gouvernementales accusées de crimes de guerre

Suite à cela, explique Ali Arkady dans le Spiegel, j’ai amené ma famille dans un endroit sûr et j’ai quitté l’Irak, mon pays, parce qu’il était clair que ma vie serait en danger dès que je publierais ces preuves de crimes de guerre.”

Suite à cela, explique Ali Arkady dans le Spiegel, j’ai amené ma famille dans un endroit sûr et j’ai quitté l’Irak, mon pays, parce qu’il était clair que ma vie serait en danger dès que je publierais ces preuves de crimes de guerre.”

Un photojournaliste vient de diffuser des images qui prouvent que la Division d’intervention d’urgence a eu recours à la torture sur des détenus accusés d’être affiliés à l’État islamique. Le gouvernement irakien a lancé une enquête.

L’homme est pendu par les mains, bras derrière le dos et yeux bandés. Son corps vrille à l’extrémité des câbles qui le maintiennent suspendu. Derrière lui, un soldat en uniforme pose sur le haut de son dos un pack de bouteilles d’eau pour redoubler la souffrance. Les images diffusées par la chaîne ABC le 25 mai sont terrifiantes. Filmées par Ali Arkady, photojournaliste irakien, elles témoignent de la torture perpétrée par une force gouvernementale sur des détenus accusés d’être affiliés à l’État islamique.

La diffusion de ces images fait suite à la parution du témoignage du photojournaliste dans Der Spiegel la semaine dernière. “Pas des héros, mais des monstres”, titrait alors le magazine allemand. Ces monstres sont des soldats de la Division d’intervention d’urgence (Emergency response division, ERD) qui dépendent du ministère irakien de l’Intérieur. En octobre dernier, le photojournaliste de 34 ans avait décidé de suivre cette force soutenue par les États-Unis afin de documenter le combat contre l’État islamique pour reprendre Mossoul. Torture, viols, meurtres : rapidement, son reportage a tourné au cauchemar. Il écrit :

Les choses maintenant empiraient, de façon bien pire que ce à quoi je m’attendais ou que j’avais pu imaginer.”

Enquête

Le 25 mai, le gouvernement irakien a ordonné le lancement d’une enquête. “Les allégations d’Arkady soulèvent des inquiétudes quant à savoir si les États-Unis en font assez pour vérifier avec quelles forces ils s’associent pour combattre l’État islamique en Irak, alerte le Washington Post.

Arkady a dit qu’il avait été témoin d’abus en fin d’année dernière, quand la coalition dirigée par les États-Unis a élargi sa mission de conseil et d’assistance afin de travailler en étroite collaboration avec les forces du ministère de l’Intérieur irakien  y compris la Division d’intervention d’urgence – sur les opérations de planification et en fournissant un soutien aérien

Suite à cela, explique Ali Arkady dans le Spiegel, j’ai amené ma famille dans un endroit sûr et j’ai quitté l’Irak, mon pays, parce qu’il était clair que ma vie serait en danger dès que je publierais ces preuves de crimes de guerre.”

Source Spiegel, 26/05/2017

 

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