Arabesques. La liberté sous le signe de la République

urlArabesques. C’est le dernier jour pour profiter du festival des arts arabes au Domaine d’O. La manifestation célèbre sa dixième année d’existence dans une clairvoyante chaleur humaine.

Au moment où la dixième édition du festival Arabesques s’apprête à conclure avec une dernière journée peuplée de belles rencontres, il peut être opportun de rappeler le lien et la continuité entre cette vitrine exceptionnelle des arts arabes et l’esprit républicain qui anime la manifestation depuis ses premiers pas. Parce qu’il s’est ancré dans la découverte, à la fois du patrimoine culturel et des expressions artistiques émergentes et plurielles du monde arabe, cet esprit transcende les clivages et les crises politiques d’ici et d’ailleurs.

Lors de l’édition 2011, au coeur des événements du Printemps arabe, la sphère médiatique a immédiatement cherché à faire une connexion en se pressant pour recueillir l’avis de l’équipe d’Arabesques sur la situation. «?Au moment des révolutions arabes tous les journalistes m’ont demandé de me prononcer, se souvient le directeur Habib Cherkaoui. Je connais bien la situation. J’ai des amis au Yémen, en Irak, en Egypte dont les familles ont été décimées, mais cela ne me met pas en position de juger sous prétexte que je m’occupe d’un festival.?»

Cette clairvoyance, sans doute héritée de l’action culturelle menée par l’association UNI’SONS depuis quinze ans à la Paillade semble salvatrice. Elle permet du moins de poursuivre la mission de défrichage artistique sans s’égarer dans les aléas du temps médiatique ou politicien.

Culture populaire

La responsabilité de déchiffrer et de faire circuler l’expression artistique s’exerce aussi ici et maintenant, avec l’exigence d’un présent et d’une identité digne de ce nom. On retrouve ce combat contre le racisme et les stéréotypes au coeur du réjouissant travail d’Ali Guessoum dont il ne faut pas manquer l’exposition  L’arabe du coin pleine d’humour et de défis qui revisite la place de l’arabe dans notre roman national.

Si tous les membres de l’équipe d’Arabesques ne sont pas Charlie, la défense de la liberté d’expression ne passe pas par une distinction rigide entre les artistes et ceux qui ne le seraient pas. L’unité du monde arabe incarnée par Oum Kalsoum à qui le festival a rendu cette année un vibrant hommage, n’existe plus mais le statut d’artiste reste reconnu de Dubaï à Marrakech en passant par Barbès, ce qui laisse de belles perspectives pour les dix prochaines années d’Arabesques.

Jean-Marie Dinh

Source : La Marseillaise 24/.05/2015

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Le cœur battant d’Arabesques est ouvert

urlFestival. Musique, danse, conte, opéra, expos, action scolaire, débats… Pour ses dix ans, la manifestation montpelliéraine s’impose comme une vitrine des arts du monde arabe tout en restant populaire.

La dixième édition d’Arabesques est ouverte. Fidèle à l’esprit de la première heure, le festival met au centre de l’espace public toutes les expressions artistiques du monde arabe. Jusqu’au 24 mai vont se succéder à Montpellier des trésors de culture en provenance des quatre coins de l’hexagone et de la Méditerranée dans un esprit d’ouverture, d’échange et de rencontres.

Ce dixième anniversaire devrait donner l’occasion  de mesurer le chemin parcouru. « L’idée du festival nous est venue au retour d’une tournée dans le monde arabe où nous avions été frappés par la différence des expressions artistiques », se souvient le directeur de la manifestation, Habib Dechraoui. « L’acte de naissance du festival est issu de la richesse de cette éblouissante diversité. »

Qu’ils interprètent une tradition séculaire ou qu’ils présentent des créations contemporaines, tous les artistes invités par le festival ont toujours fait preuve d’une virtuosité et d’une richesse culturelle insoupçonnables dans un esprit éminemment populaire. La volonté d’accessibilité, comme la volonté de partage pour ambition, constituent assurément les lignes de force d’Arabesques. N’oublions pas que ce festival qui accueille les plus grandes stars du monde est géré par l’Association Uni’sons, dont le siège social est abrité dans le quartier oublié de Montpellier les Hauts de Massane.

Cela fait 15 ans que cette association s’implique avec une exigence sans commune mesure dans l’action culturelle. « On est là pour unir, casser les clichés et donner de l’amour, affirme Habib Dechraoui, Au départ on est allé chercher les femmes qui vivaient enfermées chez elles dans les tours pour discuter dans les écoles des questions d’éducation. Aujourd’hui elles viennent au festival et elles font venir leur mari. Quand je vois des femmes en djellaba danser avec des femmes en jeans, je suis content. A travers l’expression artistique et culturelle, on retrouve cette confrontation partout dans le monde sans qu’aucune partie du corps social ne soit stigmatisée. »

La quatrième pyramide

Cette année, la diva Oum Kalsoum est à l’honneur avec une grande exposition montée en partenariat avec l’Institut du Monde Arabe qui sera visible sur plusieurs lieux en ville. L’hôtel Mercure Centre accueille le volet photographique de l’expo. A la médiathèque Jules-Verne de St-Jean-de-Vedas, on découvre la partie liée à sa discographie. Au théâtre Jean-Claude Carrière du Domaine D’O, à Montpellier, il est question de l’héritage d’Oum Kalsoum. Enfin on retrouvera les costumes de la grande dame dans le hall de l’Opéra Comédie.

Deux concerts s’y tiendront dimanche et lundi  avec la présence exceptionnelle de l’Opéra du Caire qui maintient l’héritage en perpétuant le répertoire Oum Kalsoum tous les 1er jeudis du mois dans la capitale égyptienne. « Lors de ces concerts, Oum Kalsoum suspendait littéralement le temps dans l’ensemble du monde arabe. Tout le monde s’arrêtait pour l’écouter à la radio, explique Habib Dechraoui. Proche de Nasser, féministe de la première heure, Oum Kalsoum a incarné l’unité du monde arabe. Les plus grands poètes du monde arabe lui faisaient parvenir leurs textes. » Une table ronde animée par le journaliste Rabah Mezouane lui sera consacrée.

Que l’on soit athés, musulmans ou chrétiens, d’ici ou de là-bas, chacun peut profiter de ce grand festival. L’heure de la maturité donne l’occasion de saluer les choix politiques et culturels qui président à la pérennité de cette manifestation.

 JMDH

Jusqu’au 24 mai, Arabesques œuvre pour la mémoire et fait vibrer les aspirations artistiques d’aujourd’hui. photos dr

Source : La Marseillaise 14/.05/2015

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La mostra du livre vers un avenir métropolitain

Temps fort. Carte Blanche à Lydie Salvayre

Temps fort. Carte Blanche à Lydie Salvayre

Comédie du Livre. Pour son trentième anniversaire, l’événement rend dignement hommage aux littératures de la péninsule ibérique et se projette vers la rencontre de nouveaux publics.

La Comédie du Livre fête ses trente ans cette année. L’histoire de ce grand rendez-vous du livre à Montpellier, initié par les libraires de la ville avec la bénédiction de Georges Frêche, n’est pas un long fleuve tranquille. Il coule cependant toujours pour la grande satisfaction des Montpelliérains qui répondent fidèlement et massivement à cette grande fête du livre où se croisent les passions.

Depuis quatre ans, la Ville de Montpellier a recentré la manifestation autour de la littérature des pays invités. Devenu chargé de mission pour la ville, l’ex-libraire Régis Pénalva a su palier à la dispersion des propositions, et aux tentations mercantiles, pour renforcer le contenu littéraire. Dans le même temps, l’association de libraires Coeur de livres conduit une politique à l’année qui fait vivre le livre à travers un sérieux programme pédagogique et de nombreuses propositions et rencontres littéraires. Durant l’événement, elle est aussi partie prenante de la programmation.

Fraîchement élu, le maire Philippe Saurel déclarait en 2014  vouloir étendre la manifestation à l’ensemble des quartiers de la ville via le réseau des médiathèques. Cette semaine, lors de la présentation à la Maison des relations internationales, il a annoncé vouloir « booster la politique des jumelages » dans un souci d’efficacité économique. Le choix des littératures ibériques mises à l’honneur lors de ce trentième anniversaire est pour Philippe Saurel, intimement lié à la volonté de relancer les échanges « tombés en désuétude » avec nos voisins du sud et plus particulièrement avec Barcelone.

Les consuls d’Espagne Juan Manuel Cabrera et du Portugal Pedro Marinho Da Costa, présents à Montpellier, ont tous deux chaleureusement remercié le maire de Montpellier pour cette invitation sans omettre de rappeler l’importance que revêt la culture dans les échanges internationaux. Pedro Marinho Da Costa citant à bon escient, la réponse de Churchill à qui l’on demandait de couper dans le budget des arts pour l’effort de guerre?: « Alors pourquoi nous battons-nous ?» Si la guerre économique liée à la reforme territoriale passe par la culture, le potentiel de la Métropole dans ce secteur demande à être pris en compte à sa juste valeur.

Un programme ouvert captivant

La qualité de l’offre de cette trentième Comédie du Livre s’inscrit dans ce sens. Du 29 au 31 mai, 250 écrivains seront présents à Montpellier dont 35 écrivains portugais et espagnols. Ces deux géants de la littérature seront représentés dans toute leur diversité. Il faut souligner le travail opéré autour de la littérature portugaise nettement moins représentée dans les ouvrages disponibles en traduction française. La langue castillane, qui imposa sa suprématie à la majeure partie de la péninsule, ne sera pas hégémonique puisque nombre d’auteurs écrivant en galicien*, basque, catalan sont invités.

Une belle place sera accordée à la jeune génération qui dresse souvent le tableau sans complaisance d’une société en crise. Parmi les points forts, la carte blanche à Lydie Salvayre, lauréate du prix Goncourt 2014 qui partagera ses références et coups de coeur littéraires ; la découverte de la ligne éditoriale des Editions Viviane Hamy ; les quinze ans des éditions Au diable Vauvert ; et beaucoup de débats passionnants avec des invités de taille dont Antoine Volodine, Jérome Ferrari, Régis Jauffrey, Ken Loach…

Jean-Marie Dinh

 *A l’origine de la langue portugaise.

Source : La Marseillaise 09/05/2015

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France Télévisions : ces candidats qui veulent remplacer Rémy Pflimlin

 Rémy Pflimlin, actuel président de France Télévisions et candidat à sa propre succession, défend son bilan et plaide pour la continuité managériale dans un audiovisuel public fragile Rémy Pflimlin, actuel président de France Télévisions et candidat à sa propre succession, défend son bilan et plaide pour la continuité managériale dans un audiovisuel public fragile

La course à la présidence de France Télévisions a créé ses premières déceptions, jeudi 16 avril. Des personnalités de poids comme Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde (FMM), et Didier Quillot, ancien dirigeant d’Orange et Lagardère Active, ont admis ne pas avoir été retenus dans la liste de candidats que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) doit auditionner dès la semaine prochaine. Au terme de ces auditions, et avant le 22 mai, le CSA doit désigner le nouveau président de l’entreprise publique.

L’éviction de Marie-Christine Saragosse a surpris. Sa personnalité et son bilan à la tête de FMM la rangeaient au rang des favoris. Mais le fait qu’elle soit actuellement en poste dans une entreprise de médias publique, et en cours de mandat, a pu devenir un handicap, au lendemain de la crise survenue à Radio France. Par souci de stabilité, les huit conseillers auraient jugé préférable qu’elle aille au terme de son mandat commencé en 2012 après la crise survenue sous le mandat d’Alain de Pouzilhac, selon une source proche du dossier. Cette préoccupation aurait également barré Emmanuel Hoog, PDG de l’Agence France-Presse (AFP), qui ne figurerait pas dans la liste restreinte. Tous deux sont passés par des cabinets ministériels de gauche, note aussi un connaisseur du secteur.

La décision du CSA est difficile à digérer pour Didier Quillot, qui pensait que sa longue expérience managériale le protégerait d’une élimination à ce stade. « J’ai reçu jeudi un courrier me signifiant que je n’étais pas retenu, mais je n’ai eu aucune explication, déplore-t-il. Je trouve cette décision complètement incompréhensible. J’ai mis en ligne mon projet car je veux qu’il soit connu et j’espère que les autres candidats feront de même. » Parmi les 33 postulants enregistrés par le CSA, d’autres, comme Serge Cimino, du Syndicat national des journalistes (SNJ), et Alexandre Michelin (MSN), ont déclaré publiquement ne pas avoir été retenus.

La composition de la liste restreinte ne fait l’objet d’aucune communication de la part du CSA dès lors qu’un ou plusieurs de ses membres sollicite la confidentialité. Il n’est donc pas possible de la connaître avec certitude. Toutefois, selon nos informations, au moins cinq candidats ont été contactés par l’autorité pour être auditionnés, et deux autres sont annoncés certains par d’autres médias.

Âgé de 48 ans, Christophe Beaux s’appuie sur la transformation jugée réussie de la Monnaie de Paris, une institution industrielle et culturelle de 500 personnes qu’il préside depuis huit ans. Cet énarque a travaillé en banque d’affaires, chez JP Morgan, et connaît parfaitement la machine d’Etat pour avoir œuvré au Trésor – sous la responsabilité de Jean-Pierre Jouyet, actuel secrétaire général de l’Elysée – et dans plusieurs cabinets ministériels – sous le second mandat de Jacques Chirac. Il est membre du conseil d’administration de France Télévisions depuis 2011.

Arrivée à La Poste au poste de directrice générale adjointe en charge de la communication en avril 2014, Nathalie Collin, 50 ans, a auparavant dirigé des structures plus modestes, dans la presse (Libération, Le Nouvel Observateur) ou la musique (EMI France). Elle se présente comme une experte de la transition numérique – qu’elle chapeaute désormais à La Poste. Pour se renforcer sur les programmes et la stratégie, elle se serait appuyée sur Vincent Meslet, directeur éditorial d’Arte et ancien directeur des programmes de France 3, ainsi que sur Catherine Smadja, cadre du groupe audiovisuel public britannique BBC et ancienne conseillère audiovisuelle du ministère de la culture sous Catherine Trautmann.

Delphine Ernotte, directrice exécutive d’Orange France, a fait toute sa carrière chez l’opérateur, où les activités audiovisuelles sont concentrées sur la distribution (via les box d’accès à Internet). Ingénieure de formation, 48 ans, elle a l’expérience d’une grosse structure et du dialogue social. Son profil a suscité une inquiétude chez des syndicats de France Télévisions, après des échos de presse rappelant qu’elle était en poste chez France Télécom à l’époque de la mise en place du plan Next, dans la foulée duquel les suicides se sont multipliés chez l’opérateur. Son entourage a rappelé que la justice ne l’avait en rien mise en cause.

Pascal Josèphe, ancien consultant, a surtout été dirigeant de TF1, La Cinq, France 2 ou France 3, dans les années 1980 et 1990. Il dit aborder la télévision publique par « la question de l’offre », qui doit davantage refléter, selon lui, la jeunesse et la diversité. Quand on lui parle de son âge (60 ans), il pointe celui, plus élevé, des actuels patrons de M6, TF1 ou Canal+.

Robin Leproux incarne, dans cette liste, l’expérience du secteur privé, après notamment un long parcours chez M6. Âgé de 55 ans, l’homme qui a géré la crise des supporters en tant que président du PSG est aussi celui qui a conquis des parts de marché publicitaire avec la régie de M6. Il dispose aussi d’une expérience dans la stratégie et les contenus, sur la chaîne privée et à RTL. Sur ce média grand public, il a fait venir l’éditorialiste Jean-Michel Aphatie ou mis en place certains rendez-vous comme « On refait le monde ».

Polytechnicien, ingénieur des Ponts et chaussées, Cyrille du Peloux a fait partie de l’équipe de direction de TF1 lors de son acquisition par le groupe Bouygues. Passé à la Lyonnaise des Eaux, il a ensuite dirigé le bouquet satellite TPS et la chaîne Paris Première avant de rejoindre, en 2002, le groupe Veolia, où il est aujourd’hui, à 61 ans, directeur de la transformation et membre du comité de direction.

Rémy Pflimlin, lui, ne doit pas voir d’un mauvais œil la liste retenue par le CSA, dont deux candidats sérieux issus, comme lui, de la sphère publique ont été écartés. À l’automne, l’actuel président ne se voyait crédité que de chances très faibles de voir son mandat renouvelé. Les derniers mois, et notamment les difficultés de Mathieu Gallet à Radio France, lui ont plutôt redonné des raisons de ne pas désespérer. À 61 ans, il défend son bilan et plaide pour la continuité managériale dans un audiovisuel public fragile. Reste une particularité de son profil : il a été nommé par le président de la République Nicolas Sarkozy. Alors que François Hollande a tenu à rendre au CSA le choix de ces patrons, l’autorité voudrait-elle confirmer à la tête de France Télévisions la personne choisie par l’ancien président ?

Par Alexis Delcambre et Alexandre Piquard

Source Le Monde : 16 04 2015

Près d’un tiers des lecteurs empruntent des livres en bibliothèque

BibliothequeAlors que le Salon du livre se tient du 20 au 23 mars à Paris, le Centre national du livre (CNL) publie une étude commandée à l’institut Ipsos sur « Les Français et la lecture ». Réalisée auprès d’un échantillon de 1.012 personnes de 15 ans et plus, elle se révèle particulièrement riche d’enseignements. Elle montre notamment que 85% des Français se considèrent comme « lecteurs de livres » ; parmi eux, 21% déclarent lire beaucoup. Des chiffres qui ne cadrent pas vraiment avec les difficultés actuelles de la librairie et de l’édition… L’étude aborde ainsi de nombreux aspects : comment devient-on lecteur ? quelles sont les pratiques de lecture ? où et comment se procure-t-on les livres ? pourquoi lit-on ou ne lit-on plus ?…

Pas de différence dans la fréquentation des bibliothèques selon la CSP ou le revenu

On en retiendra plus particulièrement les réponses sur le rôle des bibliothèques. Si 86% des Français disent acheter au moins un livre par an, ils sont aussi 29% à emprunter souvent ou de temps en temps des livres en bibliothèque, avec une prédominance de femmes et de foyers avec enfants de moins de quinze ans. En revanche, il n’y a pas de différences significatives selon la CSP (catégorie socioprofessionnelle) ou le niveau de revenu du foyer.

Les lecteurs qui n’empruntent pas de livres en bibliothèque invoquent plusieurs raisons pour expliquer leurs réticences. La principale – de très loin – est l’envie de lire des livres qui vous appartiennent (73% de citations). Viennent ensuite le fait que « les livres que vous cherchez ne sont pas toujours en stock » (33%), la durée limitée du prêt jugée trop contraignante (31%), la peur d’oublier de rendre les livres (27%) ou l’absence de bibliothèque près de chez soi (26%). La durée de prêt trop limitée et la crainte d’oublier de rendre les livres sont particulièrement présentes chez les 15-24 ans, de même que la peur de perdre les livres empruntés.

En revanche, les non-emprunteurs ne mettent pas en avant des arguments comme le manque de conseils par les bibliothécaires (10% seulement de citations), l’absence de livres numériques (8%) ou le coût d’inscription trop onéreux (7% de citations en moyenne, mais 18% chez les 15-24 ans). On peut toutefois regretter que l’étude ne propose pas, parmi les items, la question des horaires d’ouverture des bibliothèques, sujet récurrent de discussion entre le ministère de la Culture et les collectivités territoriales (voir nos articles ci-contre du 24 mars et du 9 décembre 2014).

Un fort potentiel de développement pour la lecture

Si l’on en croit les résultats de l’étude, la lecture possède un fort potentiel de développement. Près des deux tiers des Français (64%) affirment en effet qu’ils aimeraient lire plus de livres. C’est le cas de 63% des grands lecteurs, de 73% des moyens lecteurs, de 65% des petits lecteurs, mais aussi de 30% des non-lecteurs.
De même, les Français affirment que, s’ils avaient plus de temps, la lecture d’un livre serait l’une de leurs trois activités privilégiées (13%), avec les sorties entre amis (28%) et les sorties culturelles (15%). La lecture arrive ainsi devant la télévision (5%) – qui est, il est vrai, déjà beaucoup consommée -, le surf sur internet (2%) ou les jeux vidéo (1%).

En termes de cibles, les bibliothèques gagneraient à cibler la tranche d’âge des 25-34 ans. Le taux de lecteurs qui déclarent emprunter souvent ou de temps en temps des livres dans les bibliothèques est en effet de 27% chez les 15-24 ans. Mais il s’effondre à 16% chez les 25-34 ans, avant de remonter à 32% chez les 35-49 ans, puis de se stabiliser (31% chez les 50-64 ans et 33% chez les 65 ans et plus).

Jean-Noël Escudié / PCA

Source Localis.info : 23/03/2015

Voir aussi : Actualité France, Rubrique Lecture, rubrique Politique culturelle, rubrique Société,