Pour la banque Goldman Sachs, la victoire des Bleus peut aider Macron à faire avaler ses réformes aux Français

Pour Goldman Sachs, la "cohésion sociale" créée par la victoire des Bleus pourrait aider Macron à faire passer ses pilules. - Ludovic MARIN / POOL / AFP

Pour Goldman Sachs, la « cohésion sociale » créée par la victoire des Bleus pourrait aider Macron à faire passer ses pilules. – Ludovic MARIN / POOL / AFP

Dans une analyse prédictive publiée juste avant le début le début de la Coupe du monde de foot 2018 en Russie, les analystes de Goldman Sachs estimaient qu’une victoire des Bleus pourrait faire tomber en France les derniers boucliers tendus face aux réformes d’Emmanuel Macron, que la banque soutient.

Le document était passé plutôt inaperçu. Le 11 juin dernier, trois jours avant l’ouverture de la Coupe du monde de football 2018 en Russie, la banque Goldman Sachs avait publié un rapport de 49 pages analysant les différentes perspectives économiques que la compétition pourrait ouvrir. Pays par pays, les scénarios possibles y sont analysés froidement, voire cyniquement dans le cas de la France, comme l’a relevé ce mercredi 18 juillet sur Twitter une étudiante en journalisme.

Ainsi, dans le chapitre consacré à l’Hexagone, intitulé sans déférence aucune « En Marche vers un succès renouvelé », les analystes de Goldman Sachs prédisent qu’« une répétition de la performance de 1998 serait sans doute accueillie avec euphorie et serait un moteur significatif pour les ménages français ». Jusque-là, rien que de très original. Mais si le texte se conclut par « Allez ‘Les Bleus' », ce n’est pas par francophilie, ni par admiration de la stratégie de Didier Deschamps, mais au terme de ce raisonnement : « Peut-être une performance exceptionnelle de l’équipe de football française aiderait-elle à réduire l’opposition actuelle aux réformes en renforçant la cohésion sociale derrière ‘Les Bleus' ».

Oui oui, vous avez bien lu : la banque d’investissement américaine, dont la responsabilité avait été pointée dans l’aggravation de la crise grecque, compte sur le foot comme un opium qui endormirait le bon peuple français, lui faisant avaler des réformes dont il n’aurait pas forcément voulu sans cette deuxième étoile flanquant désormais le maillot bleu !

Il faut dire que la banque ne s’intéresse pas tant à Kylian Mbappé qu’à Emmanuel Macron, dribbleur de son cœur : « Avec l’élection du président Macron l’année dernière, l’image de la France sur la scène internationale est plus positive et la perception de l’environnement des affaires en France s’est considérablement améliorée », s’ébaubissent les deux auteurs du chapitre. En conséquence de quoi ils livrent cette prévision économique : « Nous continuons de prévoir une croissance supérieure à la tendance en 2018, avec une croissance du PIB réel d’environ 2,0% en glissement annuel ». A prendre avec des pincettes, toutefois, Goldman Sachs ayant par ailleurs pronostiqué au Mondial une victoire… du Brésil, face à l’Allemagne.

 Thomas Vampouille

Source Marianne 18/07/2018

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Barroso à Goldman Sachs : l’éthique en toc de la Commission européenne

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L’ancien homme fort de l’Europe n’a pas enfreint les règles, estime dans un avis le comité d’éthique saisi par Jean-Claude Juncker. Mais cet organe informel n’est nullement indépendant.

L’ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso n’a pas violé les règles « d’intégrité et de réserve » de l’Union européenne en acceptant un poste à la banque d’affaires Goldman Sachs. Voilà ce qu’estime le « comité d’éthique » de l’UE dans un avis publié le 31 octobre. Sa conclusion, est en effet on ne peut plus favorable au pantouflard :

Sur la base des informations fournies par M. Barroso dans une lettre adressée au président Juncker, et considérant le Code de conduite pour les commissaires, il n’y a pas d’éléments suffisants pour établir une violation du devoir d’intégrité et de réserve.

Tout est légal confirme donc en substance ce comité, saisi mi-septembre par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à la demande de la médiatrice européenne Emily O’Reilly.

Ledit comité refuse de se prononcer sur l’avidité et l’affairisme de l’ex-président de la commission européenne parti conseiller la pieuvre Goldman Sachs inquiète des conséquences du Brexit, une institution vilipendée pour son rôle dans le déclenchement de la crise des subprimes et celle de la dette grecque. Tout juste estime-t-il que José-Manuel Barroso « n’a pas fait preuve du bon jugement que l’on pourrait attendre de quelqu’un qui a occupé un poste à haute responsabilité pendant de si longues années ». Quel scoop ! L’unique reproche adressé par le comité d’éthique à l’ancien président de la Commission est bien mince :

M. Barroso aurait dû être conscient et informé qu’en agissant ainsi, il déclencherait des critiques et risquerait de nuire à la réputation de la Commission, et de l’Union en général.

Il ne propose aucune sanction, et note même dans ses conclusions que la tempête médiatique qui a suivi l’annonce de cette embauche est « certainement une indication pertinente, mais pas suffisante en elle-même » pour conclure que les règles éthiques ont été violées. D’ailleurs, poursuit le comité dans son rapport, Goldman Sachs opère dans le respect des lois.

Un bras d’honneur à l’opinion publique

Pour l’opinion publique européenne scandalisée par cette reconversion de celui qui a incarné l’Union européenne durant dix ans (2004-2014), cet avis est un insupportable bras d’honneur. Il balaie d’un revers de main, les protestations du Parlement européen ainsi que les pétitions lancées aussi bien par des ONG que par « un collectif spontané d’employés des institutions européennes », lequel avait engrangé un peu plus de 150.000 signatures.

Ce blanchiment de José-Manuel Barroso n’a rien de surprenant. « Il semble que cette recommandation a été rédigée sans même interroger M. Barroso, et le comité d’éthique a simplement accepté sa déclaration assurant qu’il ne fera pas du lobbying pour Goldman Sachs , sans même sonder ce que l’on entend par « lobbying » », déplore Corporate Europe Observatory (CEO) dans un communiqué. Pour cette ONG, la combinaison de « règles imparfaites » – un code de déontologie des commissaires bien faible – et « un processus défectueux » ne pouvait aboutir qu’à cette « recommandation viciée ».

Plusieurs eurodéputés avaient également souligné, l’absence d’indépendance du comité d’éthique lors d’un débat organisé le 4 octobre, au sein du parlement européen, sur les moyens d’éviter les conflits d’intérêts des membres, anciens ou actuels, de la Commission. Ils avaient notamment soulevé les points suivants :

  • Le code de conduite sur lequel s’engage les commissaires et sur lequel les membres du comité d’éthique ont fondé leur avis est rédigé par les commissaires eux-mêmes. Et c’est d’ailleurs la Commission Barroso qui, en 2011, s’était chargée de la révision du code de conduite en vigueur actuellement. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas très sévère.
  • La période dite de calling off durant laquelle les anciens commissaires ne peuvent rejoindre le secteur privé sans en demander l’autorisation au comité d’éthique est beaucoup trop courte. Actuellement, elle est de dix-huit mois. « Les textes législatifs pour lesquels les commissaires peuvent subir l’influence des groupes de pression ont une vie beaucoup plus longue, beaucoup plus dure : trois ans, cinq ans et même parfois, comme dans le cas du PNR, une bonne dizaine d’années », avait fait remarquer l’eurodéputé Jean-Marie Cavada.
  • Le comité d’éthique ad hoc qu’instaure le code de conduite des commissaires est un organe informel. Il ne peut être saisi que par la Commission, ses avis sont seulement consultatifs et ne peuvent être rendus publics que par la Commission, qui nomme seule ses trois membres.

Tous ces points contreviennent aux critères qui devraient être ceux d’un comité indépendant. Or la composition du comité d’éthique est elle-même révélatrice de la proximité de ses membres avec la Commission pour laquelle certains continuer d’œuvrer.

La plus connue de ses membres, rappelle l’ONG CEO sur son site, Dagmar Roth-Behrendt, est une ex-députée social-démocrate allemande, aujourd’hui conseillère spéciale du commissaire Andriukaitis (Santé et sécurité sanitaire des aliments). Son mari, Horst Reichenbach, « a dirigé plusieurs services de la Commission avant de diriger le groupe de travail de la Commission pour la Grèce 2011-15 » ; directeur de la Banque européenne pour la reconstruction, il est aussi conseiller spécial auprès de Pierre Moscovici, commissaire à l’Économie et aux finances. Le couple figurait, fin août, dans la liste des couples politiques les plus influents à Bruxelles, établie par le site Politico.

Les deux autres membres du comité d’éthique, Heinz Zourek et Christiaan Timmermans, ont aussi exercé au sein de la Commission : le premier comme directeur général (fiscalité et union douanière) jusqu’en décembre 2015 après avoir rejoint les services de la Commission en 1995 ; le second a été juge à la Cour de justice (2000-2010) après avoir exercé au service juridique de la Commission.

Il faut une haute autorité indépendante

Dans leur avis sur M. Barroso, ces trois membres notent prudemment qu’« il ne revient pas au comité de savoir si le Code est suffisamment strict ». Le 4 octobre, de nombreux députés européens ont plaidé pour son renforcement. C’est le cas de Pascal Durand (EELV) :

Il faut une haute autorité indépendante, de façon à arrêter que la Commission se juge elle-même par les pairs, il faut allonger la durée d’interdiction des passerelles public-privé et il faut prévoir des sanctions exemplaires lorsque des commissaires ont menti ou dissimulé au public des intérêts qui sont en contradiction avec les fonctions qu’ils occupent.

Ce n’était pas l’avis de Pierre Moscovici, qui représentait la Commission dans ce débat. Ce n’est certainement pas non plus celui de son président, Jean-Claude Juncker. Cet ardent défenseur des politiques « pro-business » de l’Union européenne ne trouve rien à redire aux nombreux pantouflages des anciens commissaires, « quelque chose de normal aux États-Unis où il y a un mélange entre postes publics et emplois privés ». Il s’est même agacé quand, récemment, la youtubeuse Laetitia Nadji l’a interrogé sur ce sujet :

Si un type quitte une grande entreprise pour devenir ministre, personne ne se pose de questions, comme si celui qui était au service, solidement rémunéré, d’une grande firme ou d’une banque n’emporterait pas dans sa nouvelle fonction tous les réflexes et savoirs qu’il avait pu acquérir en travaillant dans le cercle privé. Mais si un homme politique quitte la sphère publique pour rejoindre la sphère privée, tout le monde se pose des questions.

Avec lui à la tête de la Commission, José-Manuel Barroso n’a pas trop à s’inquiéter pour ses lucratives activités. Et Goldman Sachs continuer à entretenir des liens incestueux avec institutions européennes; ils ne datent pas d’hier. Avant de présider la Commission (1999-2004), Romano Prodi avait été conseiller de Goldman Sachs Italie sur les questions internationales. Mario Monti, commissaire à la concurrence dans sa Commission, a été embauché en 2008 par Goldman Sachs. Mario Draghi, ancien vice-président Europe de Goldman Sachs entre 2002 et 2005, préside la Banque centrale européenne…

Source Politis 01/11/2016

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Pluie de critiques après l’embauche de Barroso par Goldman Sachs

Le « pantouflage » de l’ancien président de la Commission européenne ne passe pas auprès d’une partie de la presse et de la classe politique, en France comme au Portugal. AP / Geert Vanden Wijngaert

Le « pantouflage » de l’ancien président de la Commission européenne ne passe pas auprès d’une partie de la presse et de la classe politique, en France comme au Portugal. AP / Geert Vanden Wijngaert

« Sans honte », « indécent », un « bras d’honneur » : une pluie de critiques s’est abattue samedi 9 juillet en France et au Portugal sur l’ex-président de la Commission européenne, José Manuel Barroso qui va rejoindre la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.

En France, plusieurs voix de gauche, jusqu’au sein du gouvernement, ont protesté contre son embauche par une banque à la réputation sulfureuse, notamment en raison de son rôle dans la crise des subprimes en 2008 et parce qu’elle avait aidé, au début des années 2000, l’Etat grec à masquer ses déficits pour rester dans l’euro.

Le secrétaire d’Etat français au commerce extérieur, le socialiste Matthias Fekl, a qualifié, dans un tweet, le Portugais de « représentant indécent d’une vieille Europe que notre génération va changer ».

Les eurodéputés PS français ont eux jugé « scandaleux » ce « nouveau pantouflage, qui ressemble fort à un conflit d’intérêt ». « Nous exigeons une révision des règles pour empêcher de tels recrutements d’anciens Commissaires européens », ont-ils écrit dans un communiqué.

La présidente du parti d’extrême droite Front national, Marine Le Pen, a d’ailleurs estimé sur Twitter que la nouvelle n’avait « rien d’étonnant pour ceux qui savent que l’UE ne sert pas les peuples mais la grande finance ».

Indignation au Portugal

Même indignation à Lisbonne, dans les rangs du parti socialiste au pouvoir et de ses alliés de la gauche radicale. « Cette nomination montre que l’élite européenne dont fait partie Barroso n’a aucune honte », a ainsi réagi Pedro Filipe Soares, chef de file parlementaire du Bloc de gauche.

Premier ministre du Portugal de 2002 à 2004, M. Barroso a occupé la présidence de la Commission européenne de 2004 à 2014, période durant laquelle l’Europe, secouée par la crise financière de 2008, a été perçue comme libérale et sans grand dessein. La banque Goldman Sachs a annoncé vendredi l’avoir engagé pour la conseiller, alors que la sortie du Royaume-Uni de l’UE devrait avoir des impacts sur le monde financier.

« Après avoir passé plus de trente ans dans la politique et le service public, c’est un défi intéressant et stimulant qui me permet d’utiliser mes compétences dans une institution financière mondiale », a expliqué M. Barroso à l’hebdomadaire portugais Expresso.

« Si l’on reste dans la vie politique, on est critiqué pour vivre aux crochets de l’Etat, si l’on va dans le privé, on est critiqué pour tirer profit de l’expérience acquise dans la politique », a-t-il ajouté, balayant tous les reproches.

Mais la presse française estime que cette nomination tombe au plus mal. « L’image de l’Union européenne qui n’est pas folichonne en ce moment, n’avait pas besoin de cela », écrit samedi L’Obs..

« C’est, au pire moment, un symbole désastreux pour l’Union et une aubaine pour les europhobes », renchérit le quotidien de gauche Libération, qui dénonce sur son site internet un « bras d’honneur à l’Europe ». « Cette nomination est particulièrement mal venue et pourrait avoir un effet désastreux » juge l’hebdomadaire économique La Tribune.

José Manuel Barroso n’a enfreint aucune règle, puisque au-delà de 18 mois après la fin de leur mandat, rien n’oblige les anciens membres de la Commission à rendre des comptes, a pour sa part souligné cette institution.

Le Monde et AFP 10/07/16

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Les «dark pools», nouveau front judiciaire pour les banques aux USA

668607-le-procureur-de-new-york-eric-schneiderman-le-27-mai-2014Déjà cibles de multiples enquêtes, les grandes banques font face à un nouveau front judiciaire aux Etats-Unis, menaçant un de leurs relais de croissance: les «dark pools», des plateformes alternatives où s’échangent dans l’anonymat des milliards de dollars par jour.

Tour à tour, la britannique Barclays, les suisses UBS et Credit Suisse, l’allemande Deutsche Bank et les américaines Goldman Sachs et Morgan Stanley ont révélé avoir reçu des demandes de documents d’autorités américaines dans le cadre d’enquêtes concernant leur «dark pool» respective. Elles disent coopérer.

A l’exception de Barclays, attaquée en justice, la plupart des investigations, menées par le procureur de l’Etat de New York Eric Schneiderman, le FBI et le régulateur des marchés financiers (SEC), sont encore à un stade préliminaire.

Une dark pool est une plateforme où les transactions, qui sont de gré à gré, se font à l’aveugle, c’est-à-dire que le prix et l’identité du vendeur et de l’acheteur ne sont connus qu’une fois l’opération conclue. L’opérateur, souvent une banque d’affaires, joue les intermédiaires.

A l’inverse des marchés réglementés, il y est difficile de tracer qui a acheté et vendu quoi.

Les dark pools sont fréquentées par les investisseurs institutionnels (fonds d’investissements, de pension ou spéculatifs) qui achètent et vendent de gros blocs de produits financiers (actions, obligations) et ne veulent pas que ça se sache.

«Ils viennent ici pour l’anonymat», explique à l’AFP Adam Sussman, un des responsables de la plateforme alternative Liquidnet, qui compte 700 participants affichant des portefeuilles d’actifs d’un montant total de 13.000 milliards de dollars.

Les dark pools représentent aujourd’hui 35% du volume des échanges boursiers aux Etats-Unis, contre 25% en 2009, selon des chiffres cités par la patronne de la SEC Mary Jo White lors d’un discours en juin.

Les enquêtes à leur sujet viennent allonger la liste déjà longue des litiges auxquels les grandes banques sont confrontées aux Etats-Unis: des prêts immobiliers toxiques «subprime» aux violations d’embargo américain en passant par les manipulations des marchés de changes ou du taux interbancaire Libor.

Favoritisme

L’angle d’attaque des autorités américaines porte sur le favoritisme supposé accordé aux traders de haute fréquence sur ces plateformes alternatives légales.

Depuis le krach éclair de Wall Street en mai 2010, pour lequel il avait été mis en cause, le courtage de haute fréquence, qui permet à des robots d’échanger des actions instantanément, est sous haute surveillance des autorités – bien que cette pratique ne soit pas illégale.

La parution au printemps du best-seller du journaliste Michael Lewis, «Flash Boys», qui relate l’histoire vraie d’un courtier en rébellion contre les méthodes de courtage les plus sophistiquées, a encore accentué la tendance.

Les régulateurs reprochent notamment aux banques d’attirer les traders à haute fréquence sur leurs dark pools en leur accordant des «avantages systématiques» au détriment des autres courtiers, selon les termes de la plainte déposée fin juin contre Barclays par Eric Schneiderman.

La banque britannique est ainsi accusée d’avoir «falsifié» un document marketing destiné aux gros investisseurs en y retirant le nom d’une maison de courtage spécialisée dans la haute fréquence et qui s’était déjà distinguée par des pratiques «agressives».

La banque a saisi la Cour suprême de l’État de New York pour lui demander de «rejeter» cette plainte qu’elle estime «injustifiée».

«Je suis inquiète par le manque de transparence des dark pools», avait déclaré en juin Mary Jo White, en rappelant que la transparence est un «outil important» censé protéger les investisseurs quel que soit le marché.

Pour elle comme pour les critiques du courtage alternatif, la dark pool alimente d’une façon ou d’une autre la spéculation.

Un investisseur peut par exemple jouer à la baisse une action sur un marché réglementé pour la racheter à très bon prix ensuite sur une dark pool.

Au Canada et en Australie, les autorités n’ont pas hésité à y interdire les transactions à moins que celles-ci ne s’effectuent à des prix supérieurs à ceux des marchés réglementés.

L’Europe et Hong Kong réfléchissent à faire de même.

Source AFP : 08/08/14

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