Il ne faut pas manquer le premier volet du film Howard Zinn Une histoire populaire américaine, coréalisé par Olivier Azam et Daniel Mermet. Ce regard sur les Etats-Unis retrace 500 ans d’histoire enfouie sous le mythe du rêve américain révélé par l’historien Howard Zinn (1922/2010) dont les travaux retracent les guerres sociales et la lutte des classes dans un pays où les classes dominantes, les médias, les politiques et le monde des affaires, ont tout fait pour ne jamais les reconnaître.
Le film est construit à partir de l’histoire personnel d’Howard Zinn fils d’immigrés juifs d’Europe de l’Est qui faisait partie de la working class neyworkaise. On le voit au début du film à bord des bombardiers qui larguent leurs bombe au napal sur Rouen. « Zinn ne comprend pas tout de suite, explique Daniel Mermet, après Hiroshima, il partage la joie de la victoire. Puis, il va réaliser que ceux qui tuent les méchants ne sont pas forcément les gentilles.»
De la même façon, Zinn n’est pas vraiment marxiste, mais il se retrouve entraîné dans sa jeunesse au coeur des mouvements sociaux où il découvre la violente répression du mouvement ouvrier. C’est ainsi qu’il va développer sa vision du monde en faisant un pas de côté par rapport à l’image idéologique atlantiste et progressiste que cultive son pays.
En 1980, Howard Zinn sort son livre L’histoire populaire américaine qui rencontre un succès énorme. Au point où il contribue à changer le regard des Américains sur leur propre histoire. L’approche dévoile un bon nombre d’inégalités sociales.
Dans la constitution de 1787 La formule Nous le peuple des États-Unis, qui affirme la volonté démocratique américaine sur le principe de l’égalité en droit fut adoptée par 55 hommes blancs représentant 13 États qui n’avaient pas tous les mêmes intérêts et ne tenait pas compte des femmes, des pauvres et des indiens.
« L’histoire répond toujours aux nécessités du présent et elles sont souvent politiques souligne Olivier Azam L’oeuvre comme le parcours d’Howard Zinn remettent en cause le grand récit national américain.»
Dans ce premier volet défile tous les grands combats de la classe ouvrière qui sont liés à la révolution industrielle. L’exploitation associe la violence de l’esclavage du Sud à la violence de l’esclavage des salariés du nord pour construire des fortunes colossales.
Face aux grandes familles industrielles émerge les figures mythique de la résistance comme la philosophe féministe Emma Goldman ou les responsables syndicaux August Spies et George Engel exécutés avec trois autres camarades en 1887 suite à une grève dans l’usine McCormick de Chicago. Les ouvriers revendiquaient la journée de huit heures de travail. Cet événement a traversé l’histoire, il est à l’origine de la célébration du 1 mai.
Jean-Marie Dinh
Ce soir à 18h ciné-débat au Diagonal en présence d’Olivier Azam demain au Festival international du documentaire en Cévennes de Lasalle.
Source : La Marseillaise 13/05/2015
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