Le drame universel passe de Sophocle à Miyagi. Photo Christophe Raynaud De Lage
Le maître japonais Satoshi Miyagi présente « Antigone » dans la Cour d’honneur du Palais des Papes, en ouverture du Festival d’Avignon.
Comme des spectres blancs qui se déplacent flottant sur un jardin d’eau japonais. Dans cette eau tenant lieu de frontière entre ce monde et l’au-delà, le metteur en scène japonais Satoshi Miyagi et sa compagnie nous font parvenir leur perception d’« Antigone » de Sophocle. C’est la première fois qu’une compagnie étrangère ouvre le festival dans son lieu le plus symbolique. De l’Occident à l’Orient le mythe d’Antigone est passé de Sophocle à Satoshi et revient nous ouvrir les horizons à partir d’une autre intuition. Des sujets abordés par le drame, la transgression des lois, la désobéissance à l’autorité paternelle, la liberté féminine, la passion pour la justice… le metteur en scène retient certainement le plus universel, celui d’aimer tous les êtres humains sans les diviser.
Clarification de l’espace
Une pensée chère au bouddhisme japonais dont l’esprit emplit l’étendue de la Cour d’honneur du Palais des Papes où régnait jadis l’autorité chrétienne. Le travail de mise en espace offre des tableaux longilignes raffinés emplis de personnages dont l’esthétique chatoyante des maquillages et des costumes se déploie au gré des scènes narratives. En fond de scène, les âmes des morts composent le rang des musiciens qui propulse les mouvements de l’action. Dans le bassin circule sur un radeau le passeur vers le monde d’Hadès, les méditatifs déplacements sont orchestrés avec une infime précision sans troubler la surface de l’eau. L’ensemble du mouvement ne semble faire qu’un corps oscillant entre la compression du temps et la dilatation de l’espace. Satoshi s’adapte magistralement aux contraintes du lieu dont il tire partie avec un sens poussé de l’esthétique, transformant le haut mur en fond de scène en un théâtre des ombres obscures.
Après avoir confronté le théâtre japonais à l’épopée indienne, « Le Mahabharata », présenté à Avignon en 2014, Satoshi tire « Antigone » du berceau de la pensée occidentale. « Antigone », comme une forme accomplie de la culture de l’ici et maintenant. Dans ce saut spatio-temporel prodigieux qui nous sépare de Sophocle, cette incarnation de la révolte apparaît plus que jamais en capacité de fédérer dans son opposition au pouvoir face à l’arrogance des Créons modernes de Shinzo Abe, à Donald Trump en passant par Macron. Mais contrairement au clin d’oeil subtil à Pierre Henry avec les quelques notes de « Messe pour un temps présent » que laisse filtrer le metteur en scène au début du spectacle, cette référence à l’engagement n’est pas revendiquée par Satoshi qui reste fidèle à l’apparente neutralité bouddhiste.
D’un point de vue formel, le spectacle emprunte aux spécificités irréductibles de la culture japonaise. Le ji-utaï, du nô japonais proche des choeurs grecs, le ku na’uka, méthode de travail où le même rôle est assuré par deux acteurs, l’un s’approprie la parole, l’autre le geste, ou le populaire théâtre kabuki. La pièce nous transporte dans un temps cyclique, où chaque intervention expose des arguments en faveur de l’unité. Engagé contre la discrimination, Satoshi considère le théâtre comme un outil de solidarité et une fête pour apaiser les esprits…
« Dança Doente » un corps malade et engagé qui danse. Photo dr
Avec Flood, l’américain Daniel Linehan explore le monde sur le rythme binaire apparition/disparition. Dans Dança Doente, le brésilien Marcelo Evelin l’ausculte via les ténèbres du corps obscur.
Daniel Linehan présente Flood, sa dernière création. Né à Seattle en 1982, il a travaillé comme danseur et chorégraphe à New York, avant de s’installer à Bruxelles où il s’initie à l’école d’Anne Teresa De Keersmaeker. Drôlerie sérieuse, cruauté froide, envolées interrompues par des cris silencieux, chuchotements incompréhensibles, méditations, portraits féroces, rire malicieux, violentes douceurs. Les jeux de Linehan apparaissent, disparaissent, se répètent devant nos yeux. On songe à l’enfance, à l’expression d’une étrange liberté, contrainte par la règle d’un jeu programmé.
Les mouvements s’opèrent dans un espace circulaire à l’intérieur d’un labyrinthe invisible. On y circule un peu comme dans Pac Man, en évitant d’être touché par des fantômes. Plus de foyer, de feu, et de foi, dans notre société du tout-jetable pleine de nouvelles technologies et idées, Linehan interroge la domination culturelle de la nouveauté et réfléchit à ce qui disparaît, à ce qui devient superflu dans un rythme toujours plus effréné. Un beau souffle partagé par les danseurs et une technique à suivre pour survivre : respirer pour tenir ou se tenir pour respirer…
Là où Linehan se confronte à la déformation du temps et suggère un apaisement par le ralentissement. Marcelo Evelin et sa compagnie Demolition Inc prennent pour base des corps fatigués, fragiles, souffrants. Les corps adversaires les plus constants et les plus efficaces à la frénésie du beau et du renouvellement permanent. Ce qu’un certain nombre de spectateurs ont eu l’occasion, la chance (?) d’apprendre avec surprise.
Expression affirmée Dança Doente (Danse malade) débute sous l’apparence d’un cortège sinistre dont la force évocatrice pourrait s’apparenter au meilleur bestiaire zombies, à la différence majeure que les danseurs laissent leur corps trouver une manière propre d’exprimer la vie. C’est sur les pas de Tatsumi Hijikata, figure pionnière de la danse bûto, que Marcelo Evelin trouve matière à son questionnement : « Comment penser la danse comme activation d’un état corporel qui conduit à un état en commun ?»
Question éminemment politique qui ne manque pas d’écorner la vision du monde lissée qui nous tient de modèle. Pour le dire vite ce que nous renvoie Evelin, c’est notre monde, la publicité en moins. Avec ce spectacle très abouti l’habile archer brésilien équilibre une proposition qui fait mouche. Le public entre dans une zone vibratoire, esthétique et pulsionnelle qui le ramène à l’essentiel.
L’univers sonore complète cette expérience multi-sensorielle qui renvoie au changement, à la perception des modifications subtiles de notre corps. De quoi faire fuir d’impatience les gens pressés de traverser la vie au plus vite pour échapper aux hommes, dirait le libéral Benjamin Constant.
En dépit de l’appel des scientifiques, l’UE a adopté mardi 4 juillet une définition laxiste de ces substances chimiques dangereuses.
Paris s’est finalement incliné devant Berlin. La Commission européenne a fini par obtenir, mardi 4 juillet en comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, un vote favorable des Etats membres à son projet controversé de définition réglementaire des perturbateurs endocriniens (PE), ces substances chimiques, omniprésentes dans l’environnement et les objets de consommation courante.
La majorité qualifiée requise a été obtenue grâce au revirement de la France. Celle-ci s’opposait pourtant depuis plus d’un an, aux côtés du Danemark et de la Suède, à un texte jugé trop peu protecteur de la santé publique et de l’environnement par les sociétés savantes et les organisations non gouvernementales. Berlin, favorable à une réglementation moins contraignante pour l’industrie, a eu gain de cause.
Dans un communiqué de presse conjoint, les ministres français de l’environnement, de la santé et de l’agriculture, se félicitent d’avoir obtenu des « garanties supplémentaires » de la Commission européenne. L’une d’elles : le « lancement d’une stratégie européenne », un texte officiel qui énonce une politique générale sur un thème donné. Or, une stratégie communautaire sur les perturbateurs endocriniens, développée par le précédent commissaire à l’environnement, Janez Potocnik, existe bel et bien, mais elle a été enterrée en 2014 par la Commission Juncker.
Niveau de preuves « jamais exigé »
Les critères adoptés mardi permettront d’appliquer le règlement européen de 2009 sur les pesticides, mais devraient à l’avenir servir de base à la régulation d’autres secteurs industriels (cosmétiques, agroalimentaire, jouets…). Fait notable : en dépit de l’extrême attention politique et médiatique, la Commission a mis en ligne la mauvaise version du texte pendant près de deux heures.
« Après des mois de discussion, nous avançons vers le premier système réglementaire au monde pourvu de critères légalement contraignant, définissant ce qu’est un perturbateur endocrinien, s’est félicité Vytenis Andriukaitis, le commissaire européen à la santé. C’est un grand succès. Une fois mis en œuvre, ce texte assurera que toute substance utilisée dans les pesticides et identifiée comme perturbateur endocrinien pour les humains ou les animaux pourra être évaluée et retirée du marché. »
Ce n’est pas l’avis du Danemark, qui a voté contre la proposition. « Le niveau de preuves requis pour identifier les substances chimiques comme perturbateurs endocriniens est bien trop élevé », a déclaré le ministère danois de l’environnement au Monde.
« Nous regrettons que la Commission n’ait pas écouté la grande inquiétude du Danemark, de la Suède et d’autres, soulignant que les critères proposés exigent, pour pouvoir identifier un perturbateur endocrinien, un niveau de preuve jamais exigé jusqu’à présent pour d’autres substances problématiques comme les cancérogènes, les mutagènes et les reprotoxiques, précise au Monde Karolina Skog, la ministre suédoise de l’environnement. Cela ne reflète pas l’état actuel du savoir scientifique. Au total, ces critères ne remplissent pas le niveau de protection attendu par les co-législateurs. »
Le trio d’Etats membres qui tenait tête à la Commission vient ainsi d’exploser. La Suède avait en effet porté plainte contre l’exécutif européen avec le soutien du Danemark et de la France : la Commission devait proposer les critères avant fin 2013. En décembre 2015, son retard lui avait valu – fait rarissime – une condamnation par la Cour de justice de l’Union européenne pour carence.
Les scientifiques demandaient une échelle graduée
La Commission n’a rendu publique sa première version qu’en juin 2016. Le texte a, depuis, évolué. Les critères adoptés mardi sont cependant identiques à ceux présentés le 30 mai – mais non mis au vote en raison de la vacance du pouvoir en France. Or, cette version avait suscité une mise en garde de trois importantes sociétés savantes.
Le 15 juin, l’Endocrine Society, la Société européenne d’endocrinologie et la Société européenne d’endocrinologie pédiatrique avaient adressé une lettre aux vingt-huit ministres de l’Union, leur enjoignant de rejeter la proposition de Bruxelles, au motif qu’elle ne permettait pas d’assurer « le haut niveau de protection de la santé et de l’environnement requis » par les traités européens et qu’elle « échouerait probablement à identifier les PE qui causent des dommages chez l’homme aujourd’hui ».
Les scientifiques demandaient qu’une échelle graduée soit mise en place, distinguant les perturbateurs endocriniens « suspectés », « présumés » et « avérés » – à la manière de la classification des substances cancérogènes. Cette gradation aurait permis une réponse réglementaire adaptée au niveau de preuve disponible pour chaque produit, mais elle n’a pas été incluse dans les critères adoptés.
Dans leur communiqué commun, les trois ministères français chargés du dossier se félicitent que les critères soient étendus aux perturbateurs endocriniens « présumés ». Dans plusieurs déclarations publiques, le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a affirmé qu’il avait obtenu l’ajout de cette disposition, mais celle-ci est pourtant présente dans le texte depuis la mi-mai…
De même qu’une clause controversée, ajoutée voilà plusieurs mois à la demande expresse de Berlin. En contradiction avec les objectifs du texte, elle permet d’empêcher un retrait des pesticides « conçus spécifiquement pour perturber les systèmes endocriniens des insectes ciblés ». Et ce, alors qu’ils sont aussi susceptibles d’atteindre ceux d’autres espèces animales. Cette exemption avait été développée par les fabricants de pesticides les plus menacés par les conséquences d’une réglementation drastique, en particulier les géants allemands BASF et Bayer.
« Définition au goût amer »
Nicolas Hulot, a déclaré sur France Info que l’Allemagne avait « obtenu cette exemption sur ce que l’on appelle des perturbateurs endocriniens qui ont été conçus pour l’être, parce que [son] industrie tient évidemment à les conserver le plus longtemps possible ». Le nouveau ministre a assuré que les experts français plancheraient sur ces pesticides et « si leur dangerosité est avérée, nous les sortirons unilatéralement du marché ». Théoriquement possibles, de telles mesures sont en pratique très difficiles à mettre en œuvre : elles créent des distorsions de concurrence et entravent la libre circulation des marchandises.
Au total, M. Hulot a néanmoins salué l’adoption de ces critères comme « une avancée considérable », ouvrant « une brèche qui ne va pas se refermer ». Cruelle ironie, la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, elle, évoque « une définition au goût amer », à l’unisson de plus de 70 ONG européennes, qui « regrettent le caractère insuffisant des critères » et appellent le Parlement européen à les rejeter.
Car le vote en comité n’est pas le dernier épisode de la saga. Le texte doit désormais être examiné par les députés européens. Ils ont quatre mois pour, éventuellement, adopter une résolution qui s’y opposerait – avec une majorité absolue du Parlement comme condition, a expliqué au Monde Axel Singhofen, conseiller santé et environnement pour le Groupe des Verts/Alliance libre au Parlement. Le compte à rebours commencera au moment où la Commission aura adressé sa notification officielle. Si elle le faisait avant le début des vacances parlementaires, à la mi-juillet, le temps de mobilisation des élus serait ainsi amputé de plus d’un mois.
Un second front s’ouvre aussi : c’est celui des directives d’applications de ces critères d’identification des PE. Plus techniques encore que les critères, déjà abscons pour le commun des mortels, ces documents-guides sont développées sous les auspices des agences européennes chargées de la sécurité alimentaire (EFSA) et des produits chimiques (ECHA). Sans même attendre le vote du comité, les deux agences ont commencé ce travail de traduction des critères en termes techniques et scientifiques et les consultations ont déjà commencé avec les agences réglementaires nationales. Et là encore, c’est le niveau de preuves scientifiques nécessaire qui se retrouve au cœur de ces discussions.
Le parti du Premier ministre Shinzo Abe a essuyé une défaite cuisante aux élections de l’assemblée municipale de Tokyo, le 2 juillet. Un vote de sanction pour ce gouvernement qui bafoue les fondements de la démocratie, fustige le plus grand quotidien du pays.
Le Parti libéral-démocrate [PLD, conservateurs] a essuyé une défaite historique le 2 juillet aux élections à l’assemblée métropolitaine de Tokyo. À n’en pas douter, l’électorat attend beaucoup de Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo, qui l’a emporté avec une large majorité. Mais cela ne suffit pas à expliquer la défaite désastreuse du PLD. Les résultats du scrutin doivent être interprétés comme un non retentissant à l’arrogance et à la suffisance du gouvernement du Premier ministre, Shinzo Abe.
On a pu constater à maintes reprises les effets néfastes de son autoritarisme. Shinzo Abe a refusé de répondre aux questions sur les scandales politiques dans lesquelles lui-même, son épouse Akie et son proche allié politique Koichi Hagiuda sont suspectés d’être impliqués. Son gouvernement a même rejeté la demande des partis d’opposition de tenir une session extraordinaire au Parlement, en vertu de l’article 53 de la Constitution.
Après avoir organisé à la hâte un débat en commission sur le projet de loi “anticonspiration” [loi adoptée le 15 juin], le gouvernement Abe s’est appuyé sur la large majorité dont il dispose dans les deux chambres pour faire passer en force cette législation très controversée [le texte est destiné à punir les individus se préparant à commettre des actes terroristes et est accusé d’être liberticide par ses opposants]. Par la force du nombre, le PLD a ni plus ni moins étouffé le débat au Parlement, qui est pourtant le cœur de la démocratie. Cela montre à quel point ce gouvernement ne respecte pas le Parlement.
Le discours de campagne qu’a prononcé M. Abe devant la gare d’Akihabara, à la veille du scrutin de Tokyo, a révélé le fossé qui le sépare du sentiment général. Quand l’assistance a commencé à scander des appels à sa démission, le Premier ministre a crié : “Nous ne serons pas vaincus par des gens pareils?!” Il a certainement pensé que ces huées ne provenaient que d’une poignée de détracteurs cherchant à saboter son discours. Les résultats de l’élection ont pourtant bien montré que sa politique mécontentait une part bien plus importante de l’opinion japonaise.
Des conséquences sur l’élection de 2018
Le mépris de son gouvernement pour le débat public n’est pas nouveau. Avant son retour au pouvoir en 2012, le Premier ministre s’est engagé, en campagne, à donner la priorité aux questions économiques. Les élections passées, il s’est empressé de faire adopter des lois soulevant de graves enjeux constitutionnels, à l’image de la législation sur la protection des secrets d’État ou de la nouvelle loi sur la sécurité nationale [qui a renforcé le rôle des militaires japonais].
Alors que de nombreux Japonais ainsi que des parlementaires ont dénoncé les problèmes posés par ces nouvelles législations, le PLD n’a guère pris la peine ni le temps d’en expliquer la nécessité pour qu’elles soient mieux acceptées. Pis, il s’est appuyé sur la majorité de son camp dans les deux chambres pour les faire passer en force, prétextant que les parlementaires leur avaient déjà consacré des heures de délibération.
Or le Parlement est la représentation du peuple, détenteur collectivement de la souveraineté nationale : les partis d’opposition représentent de larges pans de l’électorat japonais. Shinzo Abe semble avoir oublié ces principes de base de la démocratie.
Même si ces élections à l’assemblée de Tokyo restent un scrutin local, la défaite cuisante du PLD dans la capitale pèsera lourdement sur la mise en œuvre du programme national d’Abe. Cet échec aura des conséquences aussi sur l’élection à la présidence du PLD, prévue en septembre 2018, ainsi que sur les législatives, annoncées pour décembre 2018. À ce rythme, la révision de la Constitution, qui est le projet phare du Premier ministre, pourrait être compromise.
Ce qu’il doit faire aujourd’hui tombe sous le sens. Shinzo Abe doit réunir le Parlement en session extraordinaire et répondre à la demande de l’opposition, comme prévu par la Constitution, et donner des explications claires aux questions qui lui sont posées. Le gouvernement tire son pouvoir d’un mandat public qui le lui confie de façon temporaire : le Premier ministre n’en est pas le détenteur à titre personnel. Si Shinzo Abe n’a pas compris cette vérité simple, il n’est pas qualifié pour continuer à présider aux destinées du Japon.
Gouverneure de Tokyo depuis 2016, Yuriko Koike, ancienne membre du PLD, a remporté une large majorité à l’assemblée de Tokyo avec 79 des 127 sièges. Sa campagne, lancée avec son nouveau parti, Tomin First no Kai (Association pour donner la priorité aux habitants de Tokyo), a mis en avant le besoin de transparence dans la gestion de la capitale. Première femme à diriger la mairie de Tokyo, elle partage certaines propositions controversées de Shinzo Abe, comme la révision de la Constitution pacifiste de 1947.
Pas de panique tout baigne, c’est juste les 20 ans du FIRN. dr
A vingt ans, le Festival International du Roman noir de Frontignan enclenche une petite fiesta du polar sans plisser les paupières.
Organisé conjointement par la ville de Frontignan et l’association Soleil Noir, le FIRN fête cette année ses vingt ans. Créé en 1997 par Michel Gueorguieff qui a su convaincre le maire de Frontignan, Pierre Bouldoire, sur la base de quelques fondamentaux comme l’idée que le livre est avant tout populaire, que le roman noir est utile pour comprendre les sociétés parce qu’il parle de leurs sous sol et qu’on y découvre les règles du jeux, qu’écrire du noir peut être un acte de lutte, que lire du noir est un acte de culture, qu’on doit parfois, comme tous bons inspecteurs de la crim’, laisser tomber les évidences pour suivre son intuition. Les fidèles vous le diront ; ce n’est pas un hasard si Cesare Battisti a été fait citoyen d’honneur de Frontignan et que la marraine du festival, qui y a fait ses premières armes, se dénomme Fred Vargas.
Cet événement littéraire bénéficie d’un pouvoir d’attraction hors du commun. Il rassemble tous les éditeurs qui comptent sur la planète noire. Des écoles aux maisons de retraite, le polar a bousculé cette ville de 20 000 âmes. Cela se vérifie aussi auprès des meilleurs écrivains français. Il se dit que l’association du roman noir à Frontignan rend le Muscat fou de jalousie. Elle s’est même propagée aux quatre coins du monde en séduisant les plus grands auteurs de polar de la planète. James Crumley, Georges V Higgins, Gregory Mcdonald, Elmore Leonard… pour ne citer qu’eux, sont venus à Frontignan. On peut affirmer que le FIRN a fait école si on se réfère à la profusion de festival de roman noir ayant vu le jour au cours des deux dernières décennie, mais le FIRN reste un cas d’espèce qu’il doit à son exigence et à son humanité.
Tous les ans, le festival choisit sa thématique. Cette année, c’est autour du nombre 20, que l’équipe a inventé de nouvelles mises en scène. 20 ans, 20 événements parmi lesquels l’expo Yes Willem à découvrir à la Médiathèque Mitterrand à Sète, 20 jours de festival, et 20 auteurs de nationalités différentes de l’argentine (Carlos Salem) au Nigéria (Leye Adenie) en passant par la Moldavie (Vladimir Lortchenkov) ou le Soudan (Parker Bilal) qui se retrouvent dans la place à partir d’aujourd’hui jusqu’à dimanche.
En numérologie, le nombre 20 est considéré comme le symbole d’une transformation et amène une évolution heureuse. On vous attend donc pour le meilleur à Frontignan, toujours loin des sentiers battus…