Projets d’oléoducs : Trump repart en guerre contre les Sioux

C3GoIzQWIAAGBQBDonald Trump a signé le 24 janvier, quatre jours après son investiture, des décrets présidentiels visant à relancer deux projets d’oléoducs. Très controversés, les deux oléoducs Keystone XL et le Dakota Access ont fait l’objet d’une intense bataille politique entre les défenseurs du climat et les industriels des énergies fossiles. Tous deux avaient été suspendus par l’administration Obama.

C’est le 6 novembre 2015, après des mois d’actions non violentes et de batailles juridiques et administratives, que Barack Obama annonce l’abandon de la construction de l’oléoduc Keystone XL au nom, notamment, de la lutte contre les changements climatiques. « Transporter du pétrole brut plus sale jusque dans notre pays ne renforce pas la sécurité énergétique des États-Unis », fait alors valoir le président sortant. Porté par le consortium TransCanada, cet oléoduc doit transporter sur 1900 kilomètres le pétrole issu des champs de sables bitumineux de l’Alberta jusque dans le Golfe du Mexique.

« Nous allons renégocier certaines conditions et, s’ils les acceptent, nous verrons si nous pouvons le faire construire », a précisé Donald Trump à propos du projet Keystone XL. « Ce sont beaucoup d’emplois, 28 000 emplois, de super emplois dans la construction. » Ce décret « invite TransCanada à soumettre à nouveau sa proposition et ordonne aux agences [fédérales] de l’approuver sans délai ». L’objectif est « d’assurer une approbation rapide » du projet.

Une décision « irresponsable »

Le même processus est à l’œuvre dans le cadre du projet Dakota Access Pipeline. D’une longueur de 1800 kilomètres, ce pipeline, dont la construction est évaluée à 3,8 milliards de dollars abondés en partie par des banques françaises, menace des sites culturels ancestraux des Sioux et leurs sources d’eau. Depuis le 1er avril 2016, des tribus amérindiennes et des militants écologistes occupent un terrain privé, acheté 18 millions de dollars par la société exploitante. Au terme de neuf mois de résistance, ils ont obtenu le 4 décembre dernier le rejet du tracé initial, le gouvernement s’engageant à « entreprendre une étude d’impact environnementale complète » et à « étudier des tracés alternatifs » (voir ici). La construction du pipeline a donc été stoppée. Là encore, le décret signé par Donald Trump « ordonne aux agences d’accélérer leurs analyses et leur approbation de la portion restante de l’oléoduc, que la précédente administration a bloquée pour des raisons politiques ».

Le président de la communauté sioux de Standing Rock, Dave Archambault, avant son discours contre Dakota Access devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, en Suisse, en septembre 2016. Photo : Reuters/Denis Balibouse

Le président de la communauté sioux de Standing Rock, Dave Archambault, avant son discours contre Dakota Access devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, en Suisse, en septembre 2016. Photo : Reuters/Denis Balibouse

Les Sioux de Standing Rock ont immédiatement dénoncé les nouveaux décrets signés par le président Trump. Dans un communiqué, ils réitèrent que leurs sources d’eau potable risquent d’être contaminées par le projet. Leur avocat a également déploré une décision « irresponsable », prise avec « trop d’empressement ». « Nous ne sommes pas opposés à l’indépendance énergétique. Nous sommes opposés à des projets de développement imprudents et motivés par des raisons politiques, qui ignorent nos droits issus de traités et menacent notre eau. Créer un deuxième Flint ne rendra pas l’Amérique plus grande. » Une référence au slogan de campagne de Trump – Make America Great Again – et à Flint, une ville de l’État du Michigan de 100 000 habitants, où l’eau potable a été contaminée au plomb après des coupes budgétaires.

Mardi soir, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés en signe de protestation, à New York et devant les grilles de la Maison Blanche. « Donald Trump n’est en fonction que depuis quatre jours et il se révèle déjà être une dangereuse menace pour le climat, comme nous le redoutions », réagit le directeur exécutif de l’ONG Sierra Club. « C’est un jour sombre pour la raison mais nous allons continuer le combat », souligne 350.org, fer de lance du mouvement contre les énergies fossiles. L’American Civil Liberties Union (ACLU), la puissante association de défense des droits civils, estime que la décision concernant le pipeline Dakota Access s’apparente à une « gifle » donnée par le président. Les Sioux de Standing Rock annoncent d’ores et déjà qu’ils engageront une bataille juridique contre ces décrets.

Sophie Chapelle

Source Basta 26/01/2017 lire également : Aux États-Unis, les Républicains légifèrent déjà pour réprimer durement les manifestations pacifiques

Voir aussi : Actualité Internationale, rubrique EcologiePolitique, Politique économique, rubrique International, société civile, rubrique Amérique du Nord Etats-Unis, Bilan quotidien des premières décisions Trump, La réponse de San Francisco, Fucking Tuesday,

Nigeria: ces détournements de pétrole qui alimentent la corruption…

Ouvriers nigérians intervenant dans une raffinerie de pétrole à Port Harcourt (sud du Nigeria), le 16 septembre 2015. © AFP - PIUS UTOMI EKPEI

Ouvriers nigérians intervenant dans une raffinerie de pétrole à Port Harcourt (sud du Nigeria), le 16 septembre 2015. © AFP – PIUS UTOMI EKPEI

Le groupe Total doit passer le 16 janvier 2017 en procès à Lagos. Avec d’autres compagnies étrangères, il est accusé par le Nigeria d’avoir exporté illégalement plusieurs millions de barils de pétrole. Ce procès intervient alors que le président Buhari, confronté à une grave crise économique et à la baisse du prix du brut, est engagé dans une vaste lutte contre la corruption.

L’affaire ressort d’un véritable marathon judiciaire entamé à l’automne 2016. Elle touche Total mais aussi l’américain Chevron et l’italien Agip. Est également concerné l’anglo-américain Shell, comme le serait une dizaine d’autres opérateurs pétroliers étrangers. Les compagnies internationales, qui doivent obligatoirement s’associer avec la compagnie nationale NNPC, assurent la quasi-totalité de la production du pays.

En trois ans, entre 2011 et 2014, les firmes concernées par l’affaire auraient exporté illégalement vers les Etats-Unis pour 12,7 milliards de dollars (11,94 milliards d’euros) de brut. Le stratagème leur aurait ainsi permis de réduire le montant des taxes dues à l’Etat nigérian. Taxes qui, officiellement, s’élèvent à 85% des revenus générés par les hydrocarbures.

Accusation d’exportations de pétrole non déclaré
L’affaire commence en juillet 2016. Fraîchement élu, le président Muhammadu Buhari prononce une interdiction d’entrée dans les eaux territoriales du pays à l’encontre de 113 tankers. Il les accuse d’exporter du pétrole non déclaré.

Les autorités mandatent alors des sociétés d’audit américaines pour comparer le nombre de barils déclarés au départ des côtes nigérianes, avec les quantités déclarées à l’arrivée dans les ports américains, chinois et norvégiens. L’enquête conclut que «la baisse (remarquée dans les revenus de l’Etat) était en grande partie due à la non-déclaration ou la sous-évaluation des exportations de brut par les plus grandes compagnies d’hydrocarbures qui opèrent au Nigeria», selon les documents de l’accusation.

Navires et tankers au large des côtes du Nigeria le 25 février 2016. © REUTERS - Afolabi Sotunde

Navires et tankers au large des côtes du Nigeria le 25 février 2016. © REUTERS – Afolabi Sotunde

Dans un premier temps, la justice nigériane s’est concentrée sur les exportations illégales de 57 millions de barils vers les Etats-Unis. Opérations qui concernent donc Total, Agip et Chevron. Selon le procès-verbal d’une audience judiciaire qui s’est déroulée en septembre, document où seul Total est cité, le gouvernement demande à la société française 245 millions de dollars de dommages et intérêts. Avec 21% d’intérêts par année d’impayés, jusqu’à ce que la somme totale soit versée.

Aucune des nombreuses compagnies internationales n’a souhaité commenter. Selon une source proche du dossier, les groupes pétroliers préfèrent ne pas rentrer en confrontation directe avec le gouvernement nigérian pour l’instant. Ils se disent confiants pour la suite dans la mesure où ces accusations «ne sont pas fondées», selon elles. Certaines compagnies pensent que ce processus judiciaire est, pour l’Etat nigérian, un moyen de pression pour différer le paiement de sa dette…

Crise économique
Quoi qu’il en soit, l’affaire s’inscrit dans une situation économique très difficile pour le Nigeria, dont le déficit public est estimé à 17% du PIB.

La crise est accentuée par la chute du prix du baril, qui représente 70% des recettes de l’Etat. Elle l’est aussi par une baisse de la production. Selon les chiffres de l’Opep publiés début août 2016, le Nigeria, 11e producteur mondial, accusait alors une chute de 21,5% par rapport au mois de janvier. En cause notamment: les insurrections de groupes rebelles dans la région pétrolifère du Delta (du fleuve Niger dans le sud). Ces derniers mènent des attaques régulières sur les installations off-shore ou sur les pipelines stratégiques.

Désormais en récession, le Nigeria, deuxième puissance économique d’Afrique, est étranglé par une pénurie de devises étrangères. Les investissements étrangers ont par ailleurs chuté de 75% au deuxième trimestre 2016, par rapport à la même période de l’année précédente.

Cette récession survient alors que le Nigeria combat à la fois le groupe Boko Haram, les rebelles du Delta mais aussi la piraterie touchant les zones pétrolifères.

Croisade anti-corruption
Pendant ce temps, le nouveau président est engagé dans une croisade anti-corruption contre ses opposants politiques. «Ce qui est sûr, c’est que (si les compagnies pétrolières étrangères) ont fraudé, elles ont bénéficié de complicités au sein de la (…) NNPC et (de) la précédente administration», observe France Culture. «Personne ne peut extraire 400.000 barils de brut et en déclarer 300.000 sans connexions politiques», précise un conseiller en énergie pour Ecobank Group, cité par l’AFP.

Muhammedi Buhari a promis de retrouver les «sommes ‘‘astronomiques’’ dérobées par la classe dirigeante depuis des décennies» (Le Monde). C’est dans ce contexte qu’a été arrêtée, en octobre 2015 à Londres, l’ancienne ministre du Pétrole, Diezani Alison-Madueke, pour blanchiment d’argent. Une arrestation qui a mis «l’industrie pétrolière du Nigéria en mode panique»

Il faut dire que les détournements de pétrole dans les régions de production sont apparemment massifs. Ils concerneraient «15 à 20% de la production totale du pays», révèle La Croix. «Tout cela n’est possible qu’avec des appuis au ministère du Pétrole nigérian, à la NNPC ou au sein de l’administration présidentielle, avec des complicités incluant des traders véreux. Cette activité génère des revenus qui se comptent en milliards d’euros.» Petite précision du quotidien: 75% du brut volé partirait «vers le marché international, grâce à des navires qui circulent avec de faux permis»

 Laurent Ribadeau Dumas

Source : Géopolis 16/01/2017

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Matières premières : comment les traders suisses écoulent du carburant toxique en Afrique

Plateforme pétrolière en Angola. Photo Martin AFP

Plateforme pétrolière en Angola. Photo Martin AFP

Dans l’enquête intitulée « Diesel sale », l’ONG Public Eye (ex-Déclaration de Berne) dévoile les pratiques peu scrupuleuses de traders pétroliers suisses en Afrique. Quatre enquêteurs ont travaillé durant trois ans pour percer les mystères toxiques de l’essence et du diesel distribués sur le continent africain par les géants suisses du négoce de matières premières.

Les résultats de cette enquête publiée jeudi 15 septembre sont sans appel : les carburants écoulés en Afrique ont une teneur en soufre entre 200 et 1 000 fois plus élevée qu’en Europe, mettant gravement en péril la santé de populations exposées aux particules fines et à d’autres substances chimiques cancérigènes.

  • Des produits toxiques ajoutés aux carburants pour augmenter les profits

Pour augmenter leurs profits, les traders effectuent des mélanges avec des produits toxiques et particulièrement nocifs pour l’environnement et pour la santé. Des opérations souvent risquées qui s’effectuent à quai, notamment à Rotterdam, Amsterdam et Anvers, ou en pleine mer à quelques miles des côtes de Gibraltar ou des ports d’Afrique de l’Ouest.

Les traders ont un nom pour qualifier ces produits pétroliers : « qualité africaine ». Ce carburant toxique est écoulé en Afrique de l’Ouest où les négociants en matières premières profitent de réglementations qui permettent encore l’importation de diesel et d’essence contenant un taux de soufre très élevé. Ils en ont fait un marché parallèle et opaque.

  • Dans les stations essence de Trafigura, Vitol ou Oryx

Public Eye a effectué des prélèvements dans des stations essence de huit pays africains (Angola, Bénin, Congo-Brazzaville, Ghana, Côte d’ivoire, Mali, Sénégal et Zambie) détenues ou alimentées par ces maîtres du négoce pétrolier, comme Trafigura, Vitol ou Oryx. Plus de deux tiers des échantillons contiennent un taux de soufre supérieur à 1 500 parties par million (ppm). Avec une pointe à 3 780 ppm au Mali. La limite est de 10 ppm en Europe, aux Etats-Unis et même en Chine, à compter de 2017.

Les grandes villes africaines pâtissent déjà d’une qualité de l’air déplorable et d’une urbanisation préoccupante. D’ici 2050, la population urbaine devrait tripler sur le continent. Et le nombre de véhicules devrait considérablement augmenter. Les grands acteurs suisses de ce marché du « diesel sale » disent respecter les normes en vigueur. Et ils insistent sur les efforts fournis par l’Association des raffineurs africains (ARA), une organisation basée… à Genève et dont ils sont membres, pour améliorer la qualité des carburants qu’ils importent, mélangent, revendent et distribuent sur le continent.

Lire l’intégralité du papier :   Les géants du négoce pétrolier écoulent depuis des années un carburant toxique en Afrique

Source Le Monde 15/09/2016

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Aucun enseignement tiré de la marée noire

Il y a un an explosait dans le Golfe du Mexique la plate-forme du groupe pétrolier britannique BP Deepwater Horizon, entraînant le déversement de centaines de millions de litres de pétrole en mer et sur les côtes. La politique et l’industrie n’ont toutefois tiré aucun enseignement de cette catastrophe désastreuse, estime la presse, qui demande de renforcer le contrôle des groupes responsables et de réduire la dépendance au pétrole.

Hospodá ské noviny – République tchèque
Des conséquences incalculables

Un an après la marée noire dans le Golfe du Mexique, le retour des premiers touristes et la reprise de la pêche donnent une image trompeuse, écrit le journal économique Hospodá?ské noviny : « Vu de l’extérieur, on pourrait penser qu’il ne s’est rien passé de particulier. Mais en y regardant de plus près, il y a de quoi se demander encore longtemps ce qui a bien pu arriver dans les eaux du Golfe du Mexique. … Jusqu’à aujourd’hui, même les conséquences de l’accident pétrolier de l’Exxon Valdez en 1989, largement plus limitées que celles de l’accident de BP, n’ont pas été décrites de manière satisfaisante. La politique et la société doivent donc augmenter la pression sur les groupes pétroliers pour que ceux-ci tiennent leurs promesses quant aux enquêtes scientifiques sur les conséquences. Ne serait-ce que parce qu’on ne peut exclure de nouveaux accidents malgré l’amélioration des techniques. Ce n’est pas jouer les oiseaux de mauvais augure. Il s’agit plutôt d’une expérience qui a déjà coûté cher à plusieurs reprises. » (20.04.2011)

La Vanguardia – Espagne
Engager un tournant énergétique

Malgré les conséquences désastreuses de l’accident pétrolier dans le Golfe du Mexique il y a un an, on n’entend pas parler d’un tournant énergétique, critique le quotidien La Vanguardia : « Jusqu’à maintenant, la principale préoccupation de l’industrie pétrolière et de certains politiques consistait à minimiser les répercussions de la pollution, à évoquer le moins possible les erreurs à l’origine du sinistre et à oublier aussi vite que possible la catastrophe. A peine un an après, on effectue déjà de nouveaux forages dans le Golfe du Mexique. Au lieu de comprendre que l’industrie pétrolière est manifestement incapable de garantir la sécurité de ses installations, le Conseil des ministres espagnol a ouvert la voie pour de nouveaux forages en Méditerranée. … Tant que nous ne prendrons pas la décision politique de nous libérer de la dépendance pétrolière, nous serons contraints de payer le prix du pétrole brut quel qu’il soit. En Espagne notamment, où deux jours de hausse des prix nous ont coûté plus d’argent que toutes les aides financières apportées dans l’année aux énergies renouvelables. » (20.04.2011)

The Times – Royaume-Uni
Un mélange dangereux dans le Golfe du Mexique

Un an après la marée noire dans le Golfe du Mexique, la Baie de Barataria dans l’Etat américain de Louisiane reste polluée. Les habitants souffrent de problèmes de santé après avoir été en contact avec les dissolvants déversés en mer pour réduire la nappe de pétrole. La catastrophe est donc loin d’être terminée, met en garde Susan Shaw, directrice de l’institut environnemental Meri, dans le quotidien conservateur The Times : « Il n’y a pour le moment pas de véritables réponses aux interrogations sur les répercussions durables des dissolvants sur la vie sauvage. Nous savons que les dissolvants augmentent la toxicité du pétrole. Leurs propriétés chimiques pénètrent dans les membranes graisseuses et permettent au pétrole de s’infiltrer plus facilement dans les cellules vivantes. Le moindre tissu, le moindre organe peut être endommagé. Les dissolvants et le pétrole forment un cocktail mortel. Pour le salut à la fois des animaux et des individus du Golfe, nous devons découvrir … l’effet de ce mélange sur leur santé. Le désastre du Golfe n’est pas surmonté. » (20.04.2011)

 

Voir aussi : Rubrique Ecologie, La guerre mondiale c’est la guerre contre le monde, rubrique Etats-Unis,

Inquiétudes pour les prix des carburants

pompe

Le cours mondial du pétrole augmente en raison des troubles dans le monde arabe. Le gouvernement américain a proposé de recourir aux réserves pétrolières stratégiques, tandis que les pays européens envisagent une baisse des taxes sur les produits pétroliers. Mais un allégement fiscal n’éliminera pas les pénuries et ne soulagera que brièvement les citoyens.

Ne pas réduire les taxes sur les carburants

Vu l’augmentation du prix de l’essence, les partis britanniques débattent d’une baisse des taxes sur les produits pétroliers. Appliquer cette idée serait toutefois complètement erroné, estime le quotidien de centre-gauche The Guardian : « Cette hausse repose sur l’inquiétude des marchés quant à la stabilité de l’Arabie Saoudite. Si les négociants obtiennent la certitude que le plus gros producteur de l’OPEC n’est pas sérieusement menacé, les prix du pétrole brut chuteront de nouveau. Le parti [conservateur], qui a remporté les élections avec le slogan ‘votez bleu et devenez vert’, devrait réagir à la hausse du prix de l’essence en soutenant les groupes de consommateurs à bas revenus et en investissant dans les transports publics, plutôt qu’en distribuant l’argent des contribuables aux automobilistes, que ceux-ci soient millionnaires ou livreurs de lait. Si, malgré tout, cela est appliqué à l’heure des coupes dans les prestations sociales et le système public, cela montrerait que les priorités sont davantage orientées vers les intérêts politiques que vers l’équité ou l’écologie. Ce n’est pas juste, quel que soit le parti à l’origine de l’idée. »

The Guardian

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