Mars 2012 – Rencontres Nationales des Quartiers Populaires
Organisation, principes et valeurs
Montpellier, les 29 et 30 octobre 2011
Le présent document s’adresse à l’ensemble des acteurs et des dynamiques issues des quartiers populaires qui souhaitent s’engager à porter ensemble des propositions fortes lors des élections présidentielles de 2012. Un mode d’organisation collectif, des principes et des valeurs communes vous sont ainsi proposé suite au travail fait à Montpellier le week-end du 29 et 30 octobre 2011.
Cet engagement répond à la nécessité portée par plusieurs dynamiques locales et nationales issues des quartiers populaires pour permettre la « re-politisation » de ces territoires abandonnés de la République.
1. Contexte et motivations
Le 30 juin dernier, le Front de Gauche des Quartiers Populaires, une nouvelle composante citoyenne du Front de Gauche, lançait sur MediaPart dans un esprit volontariste d’ouverture un appel à l’ensemble des acteurs et des dynamiques issues des quartiers populaires pour que la question des quartiers populaires, notamment lors des prochaines élections présidentielles, soit prise en compte, et appelait à la tenue de Rencontres Nationales des Quartiers Populaires. Depuis, cette initiative a fait son chemin sur le territoire national et a rencontré un écho très favorable auprès de citoyens, d’associations, d’élus de terrain et de plusieurs dynamiques nationales développées dans les quartiers populaires. Partout, la situation désastreuse de ces quartiers qui concentrent tous les problèmes économiques et sociaux nous impose de nous fédérer et de nous rassembler au-delà de nos différences pour porter ensemble un engagement déterminant pour les présidentielles. Le présent document précise les modalités de cet engagement commun qui nous mènera jusqu’aux Rencontres Nationales des Quartiers Populaires.
2. Objectifs des rencontres nationales
Nous souhaitons peser sur les débats et placer les questions du devenir des quartiers populaires au coeur des réflexions politiques à venir en publiant au sortir de ces rencontres nationales un manifeste des quartiers populaires. Celui-ci fera la synthèse des réflexions, des expériences à valoriser, des propositions qui auront été travaillées avec l’ensemble de la société civile. Ce manifeste sera sous-tendu par un cadre d’analyse politique et sociale permettant de rompre avec les logiques actuelles de segmentation des territoires. Il servira de boite à outil et de réflexion politique lors des débat des présidentielles et cela à destination des partis politiques qui ont la prétention de peser sur la destinée de notre pays. Nous voulons démontrer que les quartiers populaires, qui concentrent l’ensemble des problèmes sociaux et économiques qui traversent notre pays, peuvent être une source extraordinaire de créativité et d’inspiration de solutions nouvelles afin de permettre l’émergence d’une vision politique où le droit commun prime sur la sectorisation et les règles d’exceptions sur l’ensemble du territoire français. Ce manifeste retranscrira de manière fidèle et complète les exigences sociales, politiques et culturelles des quartiers populaires.
3. Principes et valeurs
Nous souhaitons promouvoir une éthique de la citoyenneté en favorisant : La connaissance et le respect mutuels indispensables à cette co-construction L’affirmation de valeurs communes comme la justice sociale, la liberté, l’égalité, la solidarité, la laïcité, valeurs qui exigent le refus d’un monde capitaliste et sécuritaire, et qui placent l’Homme au centre des préoccupations L’apport des contributions participatives, actives et créatives pour enrichir le projet de société nécessaire à la vie de notre pays L’addition des initiatives locales et non pas leur opposition
Tout citoyen et toute organisation peut adhérer à cet engagement commun quelles que soient ses options politiques, philosophiques, religieuses, son sexe et sa condition sociale du moment qu’il s’engage à respecter les valeurs républicaines et l’esprit de cet engagement commun décrits ci-dessus dans le présent document. Une vigilance sera apportée pour contrer toute tentative de clientélisme et/ou de récupération.
4. Relations avec les partis politiques
Notre pari commun est de partir de la base et de la réalité des pratiques des acteurs des quartiers populaires pour construire ce manifeste. Il propose une démarche, un chemin citoyen et politique au sens noble du terme, permettant aux acteurs et individus issus des quartiers populaires (au-delà de leurs appartenances politiques et associatives respectives), de construire un espace d’engagement commun qui a pour objectif de placer la question des quartiers populaires dans les débats des présidentielles. Il appartient ensuite aux différentes formations politiques de notre pays de prendre leur responsabilité au moment de la publication de notre manifeste.
5. Fonctionnement
Une commission de suivi sera mise en place au sortir du week-end du 29-30 octobre 2011 et sera composée de deux membres de chaque organisation.
Une liste de diffusion ainsi qu’un site internet seront mis en place pour préparer les Rencontres Nationales des Quartiers Populaires.
6. Finances
Subventions. Des soutiens financiers seront recevables mais ne donneront aucun droit sur l’orientation et les objectifs de notre engagement.
Cotisations. Chaque citoyen ou chaque organisation sera libre de faire une souscription à la mesure de ses moyens pour financer nos actions. Des appels aux dons seront lancés régulièrement dès lors que les besoins le nécessiteront.
Suite à la démission de la majorité des conseillers du collège « employeurs » du tribunal des prud’hommes, l’institution en charge de l’application du Code du travail, se trouve menacée sur Montpellier.
Le tribunal des prud’hommes en surchauffe
Acte 1, jeudi 6 octobre lors d’une séance en référé, procédure qui juge l’urgence et l’incontesté, deux membres du collège employeur, le conseiller Etourneau, et Chantal Boix* qui assure actuellement la présidence du Conseil paritaire démissionnent en pleine séance laissant les 18 justiciables inscrits à l’audience sur le carreau. Dans les jours qui suivent 10 des 12 conseillers employeurs décident de ne plus siéger. Leur lettre de démission n’est pas motivée. Elle relèverait d’après l’hebdomadaire l’Agglorieuse d’un problème de personne : « Ce Monsieur du collège des salariés fout la zizanie (…) il passe son temps à nous insulter, à nous menacer, à nous traiter de suppôts du patronat , il nous rend la vie impossible. » Un autre son de cloche issu du collège salarié affirme sous couvert de l’anonymat : « Ce conseiller référiste connaît le code du travail sur le bout des doigts et il ne lâche rien et a le verbe haut. Dans huis clos de la salle des délibérations, l’argumentation discriminatoire développée par certains conseillers employeurs a le chic de le faire sortir de ses gonds. »
Acte 2, suite au report de l’audience du 6 octobre, Jean-Paul Luce, vice-président CGT du Conseil des Prud’hommes est reçu le 11 octobre par ses responsables hiérarchiques, le Procureur de la République et le président de la Cour d’appel. Alors qu’il s’apprête à demander leur intervention pour faire appliquer le règlement et dénoncer l’attitude patronale qui met en danger le fonctionnement de l’institution, il s’entend répondre que si les deux parties ne parviennent pas à une entente les jugements pourraient être transférés au tribunal d’instance. Le Parquet se donnant le temps de voir si l’audience en référé en date du jeudi 13 se tiendra ou pas.
Une apparente neutralité qui laisse du champ à l’attitude en francs-tireurs adoptée par les conseillers du collège employeur et orchestré par Chantal Boix.
*Chantal Boix vient par ailleurs d’être mise en examen dans l’affaire de la fraude électorale supposée lors des dernières élections à la CCI.
L’audience en référé s’est finalement tenue hier mais le fonctionnement de la juridiction demeure en sursit
Hier, l’audience en référé prévue au tribunal des prud’hommes à 14h a débuté avec deux heures de retard. Le seul conseiller employeur à ne pas avoir démissionné n’étant pas disponible avant 15h30. L’importance des dossiers traités (2 882 en 2010 avec un délais moyen de 14 mois) implique de trouver une solution rapide car ce courageux conseiller ne pourra pas tenir seul le rythme des audiences.
« La justice est un service qui ne peut être interrompu, affirme-t-on au Parquet général par la voix de son secrétaire général Joël Garrigue : » Il n’est pas question de fermeture. Nous étudions les portes de sortie. En toute hypothèse nous mettrons en œuvre les possibilités que nous offre la loi. Il n’est pas exclu que nous demandions un transfert au tribunal d’instance. La question est toujours en réflexion. Nous espérons que les conseillers prud’homaux sauront faire face à leurs responsabilités. »
La Bâtonnière Michelle Tisseyre se dit, elle aussi, préoccupée par la situation : « Ce mouvement antagoniste entre les conseillers des collèges employeur et salarié pose des difficultés. Devant le nombre d’affaires importantes, les avocats ont du mal à expliquer à leur clients les vicissitudes procédurales. On est réduit au rang de spectateurs. Mais nous insistons auprès de nos magistrats pour qu’ils trouvent une solution rapide. »
La situation du Conseil des prud’hommes (CPH) de Montpellier s’inscrit dans un contexte tendu. « La réforme de la carte judiciaire qui s’est soldée par la suppression de 63 Conseils éloigne de fait les citoyens de la justice ce qui se traduit par une minoration des affaires. Les justiciables de Clermont l’Hérault et de Bédarieux qui disposaient d’un tribunal dans leur ville hésitent naturellement à se rendre à Montpellier. Par ailleurs la participation de 35 euros pour tout recours en justice sera également un élément dissuasif. Ce déni de justice de la part des employeurs est la goutte qui fait déborder le vase. » commente le secrétaire général de l’UD CGT Serge Ragazzacci qui projette de faire un point avec les autres organisations salariales.
L’influence de la présidente Chantal Boix auprès de son collège n’est un secret pour personne. Son discours très offensif lors de l’audience solennelle de rentrée où elle s’en était pris indistinctement à la médecine du travail, à la formation des conseillers et aux syndicats de salariés a donné le ton et quelques indications sur la méthode. Celle-la même qui semble à l’origine du blocage. Mais une nouvelle reconfiguration de la représentation syndicale pourrait se mettre en place après la lutte violente autour de l’élection de la CCI. L’heure est à la redistribution des cartes au sein du monde patronal.
La danseuse et chorégraphe Latifa Laâbissi dont le travail ausculte la question du déterminisme social et culturel des minorités, investit actuellement le Domaine du Centre national chorégraphique Montpellier L.R dirigé par Mathilde Monnier. Les Domaines sont des propositions ouvertes permettant à des artistes de se saisir d’un espace de recherche nécessaire à la construction et à la réalisation de leur projet, tout en offrant au public la possibilité de circuler et de pénétrer dans le dispositif de la création chorégraphique. Depuis lundi, Latifa Laâbissi a animé un atelier avec la chanteuse Dalila Khabir. Elle propose au public d’assister à différentes projections qui nourrissent son travail, et présente ce soir son spectacle Loredreamsong à 20h dans le studio Bagouet.
On vous sent plutôt à l’aise face à cette proposition du Domaine ?
Oui je sors d’un atelier mené sur la matière mixte corps et voix avec la chanteuse Dalila Khabir. Le dispositif des Domaines me paraît tout à fait adapté. Cette possibilité d’aller à la rencontre d’autres projets artistiques de manière large me semble être au cœur des enjeux de la création contemporaine. Moi qui me nourris beaucoup du cinéma, cela me permet de faire partager ma recherche, sur le plan théorique, mais aussi en faisant émerger des associations inattendues qui font sens.
Pasolini, Alice Diop, Spike Lee, Kara Walker, les œuvres que vous mettez en résonance révèlent par différents endroits la colonisation et l’agressivité de la culture occidentale…
On observe cependant une différence entre le regard porté sur la situation afro-américaine par les artistes et la pensée critique américaine qui va au bout des choses, et la position française qui traite la question de la colonisation de façon très refoulée. Ici on reste plutôt dans un impensé et en voulant atténuer les phénomènes on oublie. Outre-atlantique, le statut critique permet de « problématiser » les questions, sans tomber dans le binaire du bon et du méchant, pour toucher la complexité. Et c’est profitable.
Où situez-vous la politique dans votre démarche artistique ?
Pour moi, l’art n’est pas un lieu de propagande. Mais il est concerné par la question politique au sens platonicien, celle d’une réelle mutation. Cela n’a rien de manichéen. L’art s’attache à la question de la responsabilité, de l’organisation collective. Il participe à la nécessité de se prendre en charge collectivement, de se légitimer, de s’auto-légitimer… Je porte intrinsèquement ces questions dans mon travail.
Distinguez-vous vos responsabilités artistiques et citoyennes ?
Il n’y a pas de dichotomie à l’endroit de l’art. C’est une autre nature avec laquelle je joue. Pour moi il ne s’agit pas de se départir d’un camp. Je sais que dans cette société je m’ « auto-capitalise ». Ma responsabilité est toujours engagée. En ce sens je ne me sens jamais victime. Je n’ai pas peur des lieux communs. Je travaille beaucoup sur les clichés où s’infiltre l’idéologie pour les tordre.
Est-ce que le désir d’altérité vous amène aussi à tordre le langage de la danse ?
J’ai été formée à l’école abstraite américaine avec Cunningham, mais certaines données se révélant intraduisibles « chorégraphiquement », la parole est arrivée dans mon travail. Je ne me sens plus assignée au solfège de la danse. Je fais feu de tout bois, je parle, je chante, ma construction dramaturgique répond au choc des hétérogénéités. J’ai beaucoup à le défendre dans le milieu de la danse, mais bizarrement le public saisit les enjeux d’une chorégraphie qui choque le réel. »
Recueilli par Jean-Marie Dinh
Ce soir à 19h installation vidéo de Kara Walker suivi du spectacle Loredreamsong de Latifa Laâbissi à 20h.
Blocage de la raffinerie à Grandpuits en octobre 2010
Olivier Azam présente ce soir en avant-première nationale son film Grandpuits et petites victoires. Ce film événement qui renoue avec l’histoire populaire française, nous replonge au cœur du conflit qui a mobilisé des millions de Français opposés à la réforme des retraites.
Il y a tout juste un an, alors que le gouvernement résiste aveuglement à un mouvement social de grande ampleur, les dépôts et raffineries de pétrole sont bloqués. Mi-octobre, près de 3 000 stations services sont en rupture de stock : on n’a pas vu cela depuis mai 68. Les grévistes de la raffinerie de Granpuits en Seine et Marne se retrouvent malgré eux sous les projecteurs des médias nationaux. Réquisitions, charges policières, propagande, le pouvoir concentre sa charge contre les raffineurs pour briser le conflit dans son ensemble.
« Quand on est arrivés avec la caméra, on a reçu un bon accueil des grévistes qui ont vite compris notre démarche grâce aux diffusions que l’on retransmettait sur le Net. Cela faisait 15 jours qu’ils subissaient les journalistes de la télé. Ils se sentaient trahis », témoigne le réalisateur. « A la différence du traitement quasi- direct que nous avons diffusé sur le Net, le film met en perspective la lutte en faisant des liens avec l’histoire sociale. Il revient sur la notion de grèves générales, rappelle comment s’est mis en place le système de souscription en 1906. Certains grévistes ont découvert que leur action s’inscrivait dans une continuité.»
La démarche fait un usage public de l’histoire des mouvement sociaux. Elle décrypte l’actualité du rapport de classe. « Le film d’Olivier Azam est très construit. Il décrypte un mouvement en train de se construire et la stratégie patronale qui lui répond », analyse Jacques Choukroun qui assure la distribution du film avec sa société Les films des deux rives. La production est assurée par la Scop les Mutins de Pangée sans laquelle le film n’aurait pas vu le jour. Il ne bénéficie d’aucun soutien des chaînes de télé, ce qui le coupe d’autres sources de financement.
« Les films sur le monde du travail sont assez rares, indique Julien Collet le secrétaire de l’UL CGT de Montpellier qui participera ce soir au débat en présence de deux acteurs du mouvement de Grandpuits membre de la CGT Mines énergie. Les images de la télévision gomment généralement les sigles des organisations syndicales. L’image doit être consensuelle. On minimise la présence syndicale. Nous sommes partie prenante des débats qui parlent du monde du travail et redonnent la parole aux gens. »
Nicolas Sarkozy a fait passer la réforme des retraites en force « comme un joueur de foot qui marquerait un but avec un revolver à la main. » Mais les français ne l’ont pas oublié. Grandpuits et petites victoires reste un élément du débat qui s’apprête à ressurgir prochainement dans la rue.
Jean-Marie Dinh
Ce soir à 19h45 au Cinéma Diagonal en présence du réalisateur. Le film sera également présenté à Sète et à Béziers. La sortie nationale aura lieu le 23 novembre.
C’est au septième étage de la tour du Polygone que L’institut de gestion de ressources humaines Florian Mantione tient régulièrement ses Rencontres du 7ème niveau. Régulièrement, une trentaine de cadres et de chefs d’entreprise se retrouvent pour échanger leurs expériences. Le rendez-vous qui s’est tenu hier avait pour thème « La révolution de Jasmin du Printemps de Tunis ». Un sujet d’actualité à trois semaines des élections tunisiennes du 23 octobre dont émergera une Assemblée constituante. « Les thématiques de nos rencontres sont très larges, confie le chef d’entreprise Florian Mantione. La dernière fois, nous avions convié un astrophysicien, aujourd’hui les participants présents entretiennent une relation privilégiée avec la Tunisie. Ce qui est mon cas, puisque je suis né là-bas et que nous gérons une agence de conseil sur place. »
La Tunisie a su tirer profit de la vague du redéploiement d’activités Nord-Sud. Signataire d’un accord de libre échange avec l’UE, le pays affiche un taux de croissance de 5% depuis une dizaine d’année. Mais captés par le système Ben Ali, les fruits de cette bonne santé économique n’ont pas bénéficié au peuple tunisien.
Florian Mantione porte un regard optimiste sur la situation du pays. « Tout le monde a applaudi des deux mains le programme économique et social du gouvernement provisoire. Même si celui-ci s’inscrit dans un contexte économique difficile caractérisé par une baisse du niveau d’activité très importante dans le secteur du tourisme ». Pour l’année à venir, le chef d’entreprise se déclare plutôt confiant : « Je pense que l’activité repartira après les élections. Une meilleure redistribution devrait consolider les mesures d’appui et de relance du secteur social et économique. »
Une étape dans la reconstruction politique
Interrogée sur la capacité du peuple tunisien à s’y retrouver face à l’explosion du nombre de liste électorale (111 partis), Samia Miossec* estime qu’au- delà des grands partis qui concentrent l’enjeu, « les tunisiens qui ne disposent pas de culture politique apporteront leur soutien aux partis dont le programme annoncé correspond le plus à leurs aspirations. » Compte tenu du principe proportionnel choisit pour l’élection de l’Assemblée constituante, il paraît peu probable qu’un parti dispose de la majorité. Ce qui renvoie à un second round de négociations d’où se dégageront des grands courants.
« Un pôle constitué de parti de gauche aborde la question de la liberté de pensée en préconisant un état laïque. Mais sur cette question, la plupart des partis jouent la prudence », estime par ailleurs Samia Miossec. « Ils se prononcent pour l’application d’une laïcité dans la pratique, mais sans l’inscrire dans le marbre de la constitution. On rappelle l’exemple de Bourguiba qui en signe de provocation s’était montré en train de boire un jus d’orange en plein mois du ramadan. Mais on oublie qu’il a fait cela dans le contexte du panarabisme. Nous sommes aujourd’hui dans celui de l’islamiste où ce n’est plus imaginable… »
Jean-Marie Dinh
* Samia Miossec est maître de conférences à l’université Paul Valéry et directrice du département d’Etudes arabes, tunisienne.