Elections
La mise en place du bureau et l’élection de la présidence de la CCI de Montpellier s’est tenue hier dans une atmosphère peu coutumière. La tête de liste de l’équipe CCI autrement Gabrielle Deloncle (CGPME) a été intronisée à huis clos, tandis qu’à l’extérieur une quarantaine de patrons de la liste adverse (soutenu par le Medef) battaient le pavé pour marquer leur désapprobation, le tout, sous l’œil vigilant des forces de l’ordre.
Un cadre ubuesque lié aux élections consulaires tenues en novembre et décembre dernier. Cette campagne à suspense s’était déroulée à couteaux tirés, tenant en haleine les observateurs jusqu’à la dernière minute. Le soir du dépouillement, crédité d’une avance confortable, le candidat Medef MPR sortant Rudy Iovino avait commencé à fêter sa victoire mais le champagne devait prendre le goût d’une potion amère avec l’arrivée de centaines de voix obtenues par vote électronique en faveur de l’équipe menée par Gabrielle Deloncle. Un retournement de situation qui devait finalement donner la victoire à la chef d’entreprise et élue communautaire.
Depuis sa publication, ce résultat entraîne une forte contestation dans le camp Iovino qui ne se prive pas de dénoncer » la façon douteuse dont se sont déroulées les élections consulaires » pourtant sous le patronage de la commission de dépouillement préfectorale en charge de l’organisation du scrutin. Le 15 décembre, le préfet de l’Hérault, Claude Baland, a officialisé la victoire de la liste CCI autrement. Celle-ci l’emporte dans deux collèges sur trois : industrie et commerce et se voit attribuer 28 sièges, contre 22 pour l’équipe Poursuivons l’élan, majoritaire dans le collège services.
L’affaire est portée au pénal
Mais visiblement, la pilule ne passe toujours pas dans le camp Iovino. La manif de patrons avec sit-in (sic) qui s’est tenue hier visait à le démontrer. Le Medef, la Faduc, l’Umith et la Fédération du bâtiment de l’Hérault, font de la résistance?! Les 22 élus qui ont boycotté l’élection de la présidente devraient néanmoins assurer leurs responsabilités » pour ne pas nuire à l’intérêt général « , précise le vice-président sortant Michel Fromont qui porte comme Rudy Iovino de sérieux soupçons sur « ces élections faussées. » Sa liste a déposé plusieurs recours. Elle demande l’annulation au TA et porte, attestation d’huissier à l’appui, l’affaire au pénal pour du matériel de vote ayant disparu, et une appropriation de voix de personnes qui n’auraient pas voté. Sans faire tourner les tables, il faudra notamment expliquer comment une électrice de Palavas a pu voter en novembre alors qu’elle est décédée en octobre.
« Ils veulent s’accrocher au pouvoir, leurs recours ne tiennent sur rien. D’ailleurs la préfecture a demandé le rejet de leurs requêtes qui ne sont fondées sur rien de solide » déclare pour sa part Gabrielle Deloncle. La nouvelle présidente entend se mettre très vite au travail afin de rendre les services de la CCI plus efficaces: » Je suis sidérée de voir ces gesticulations qui pourraient être risibles si elles ne donnaient pas une image si triste de nos décideurs économiques » tacle encore Gabrielle Deloncle, ce en quoi elle n’a pas tout à fait tort…
Jean-Marie Dinh
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