Le cours mondial du pétrole augmente en raison des troubles dans le monde arabe. Le gouvernement américain a proposé de recourir aux réserves pétrolières stratégiques, tandis que les pays européens envisagent une baisse des taxes sur les produits pétroliers. Mais un allégement fiscal n’éliminera pas les pénuries et ne soulagera que brièvement les citoyens.
Ne pas réduire les taxes sur les carburants
Vu l’augmentation du prix de l’essence, les partis britanniques débattent d’une baisse des taxes sur les produits pétroliers. Appliquer cette idée serait toutefois complètement erroné, estime le quotidien de centre-gauche The Guardian : « Cette hausse repose sur l’inquiétude des marchés quant à la stabilité de l’Arabie Saoudite. Si les négociants obtiennent la certitude que le plus gros producteur de l’OPEC n’est pas sérieusement menacé, les prix du pétrole brut chuteront de nouveau. Le parti [conservateur], qui a remporté les élections avec le slogan ‘votez bleu et devenez vert’, devrait réagir à la hausse du prix de l’essence en soutenant les groupes de consommateurs à bas revenus et en investissant dans les transports publics, plutôt qu’en distribuant l’argent des contribuables aux automobilistes, que ceux-ci soient millionnaires ou livreurs de lait. Si, malgré tout, cela est appliqué à l’heure des coupes dans les prestations sociales et le système public, cela montrerait que les priorités sont davantage orientées vers les intérêts politiques que vers l’équité ou l’écologie. Ce n’est pas juste, quel que soit le parti à l’origine de l’idée. »
Le taux de chômage a atteint un nouveau record chez les jeunes Britanniques, grimpant à 20,5%, contre un taux resté globalement stable à 7,9% pour l’ensemble de la population, selon des statistiques officielles publiées le 16 février. Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) a progressé de 44.000 sur les trois mois achevés en décembre par rapport aux trois mois achevés en novembre, pour s’établir à 2,49 millions, a indiqué l’Office des statistiques nationales (ONS).
Le taux d’ensemble est néanmoins resté le même, à 7,9%. Les 16-24 ans ont été les plus frappés, représentant à eux seuls 66.000 nouveaux inscrits et 965.000 chômeurs au total, un nouveau record depuis le début de la compilation de ces statistiques en 1992. Plus d’un jeune sur cinq (20,5%) sur le marché du travail se trouve désormais sans emploi.
Le chômage des femmes a quant à lui atteint un record depuis 1997.
L’évolution du chômage est scrutée avec une attention particulière alors que les coupes budgétaires sans précédent décidées par le gouvernement britannique commencent seulement à faire sentir leurs effets. Selon des prévisions officielles, le plan d’austérité du gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron devrait entraîner la disparition de 330.000 emplois publics sur quatre ans.
Les chiffres publiés mercredi ont conforté les analystes dans leur attente d’une hausse continue du chômage en 2011. Insistant comme ses confrères sur l’envolée du chômage des 16-24 ans, Howard Archer, de IHS Global Insight, a souligné « l’inquiétude sur la situation des jeunes dont beaucoup seront sans travail pendant longtemps » étant donnée la situation de l’économie.
Poline Marion incarne une belle impossibilité de vivre. Photo Christian Vinh.
On ne monte pas, 4.48 Psychose comme on monte Les femmes savantes. D’abord parce que l’œuvre posthume de Sarah Kane est considérée comme noire. Ce qui par les temps qui courent ne remplit pas les salles. Ensuite, parce que la pièce comme toute l’œuvre de Sarah Kane, qui en compte cinq, est basée sur le texte et fuit par essence la théâtralité. C’est donc une occasion de se frotter au répertoire contemporain déroutant de la dramaturge britannique que nous offre Sébastien Malmendier en montant cette pièce interprétée par la jeune comédienne Poline Marion.
L’œuvre parle lumineusement de la souffrance et du suicide. Sarah Kane s’est elle-même donnée la mort en février 1999 à l’âge de 28 ans. Elle livre une pièce qui semble s’être imposée à elle. Un personnage psychotique exprime un monologue poétique qui s’entrecoupe d’une conversation avec un psychiatre. La jeune femme projette de se suicider, à 4h 48.
L’espace réduit du Carré Rondelet s’avère propice à la proximité que requiert cette expérience. Evidemment, on part loin des fêtes publiques qui célèbrent les majorités politiques. On s’éloigne aussi des couleurs spectaculaires, comme des pages sans âme de faits divers qui alignent les trucidés. Ici, le noir qui nous est donné à voir est paradoxal. « J’écris pour les morts, pour ceux qui ne sont pas nés. » On retrouve dans ces mots desséchés une forme d’humanité, presque rassurante. Un espace bien réel qui s’ouvre dans la fiction hors de la majorité morale.
La jeunesse du personnage qui cohabite avec la mort, est un aspect non négligeable de l’expérience qui emplit la scène et la salle. Le texte, qui traverse le corps de la comédienne, résonne avec justesse dans les moments de colère, quand le personnage interpelle sa mère, son père et finalement Dieu : « Je t’emmerde parce que tu me fais aimer quelqu’un qui n’existe pas. » Mais aussi, dans le regard lucide et tragique. « Je ne désire pas la mort, tous les suicidés ne désirent pas la mort. »
L’écriture dit l’impensable. Face à ce défi lancé à la représentation, le parti pris de mise en scène de Sébastien Malmendier est simple et efficace. Il s’agit de donner à voir les mots et sur scène, psychose et littérature font bon ménage.
Le conflit nord-irlandais, appelé aussi Les Troubles (The Troubles en anglais et Na Trioblóidi en irlandais), a concerné des organisations paramilitaires républicaines et loyalistes, des activistes politiques, des groupes de lutte pour les droits civiques, la police nord-irlandaise (RUC) et l’armée britannique.
Il débuta le 12 aout 1969 et s’acheva le 10 avril 1998 par la signature de l’Accord de Belfast. La violence continua cependant après cette date, mais de façon occasionnelle et à petite échelle.
Ce conflit s’est résumé en une répétition, pendant près de trente ans, d’actes d’une violence extrême entre des éléments de la communauté nationaliste d’Irlande du Nord, principalement catholique, et ceux de la communauté unioniste, principalement protestante. Il fut provoqué par l’opposition des nationalistes au statut de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni définit après la guerre d’indépendance de l’Irlande, et par la domination et la discrimination de la minorité nationaliste par la majorité unioniste.
L’Ulster dans la tourmente
Le conflit nord-irlandais va commencer de manière anodine. À la fin des années 1960, un mouvement pacifique en faveur de l’égalité et des droits civiques pour les catholiques voit le jour au sein des jeunes catholiques issus de la classe moyenne. Menés notamment par Bernadette Devlin, ils organisent des marches et des sit-in. En août 1968, un de leurs rassemblements pacifiques à Londonderry (« Derry » pour les Républicains) est violemment attaqué par la police nord irlandaise, la Royal Ulster Constabulary (RUC), composée à 90% de Protestants. Durant tout l’automne 1968, les manifestants catholiques sont ainsi victimes de violences et d’attaques de la part de la police, mais aussi de groupes protestants comme l’Orange Order (OO – Ordre Orange) ou l’UVF.
Dans le courant du printemps 1969, éclatent les premiers attentats, principalement œuvre des para-militaires protestants de l’UVF qui entendent terroriser la population catholique qui continue ses manifestations pour les droits civiques. Durant l’été, et devant la détérioration de la situation, le premier ministre d’Ulster fait appel aux unités spéciales de la RUC, les B. Specials, dont beaucoup de membres sont liés aux para-militaires protestants. Le 12 août 1969, une manifestation catholique est durement réprimée à Londonderry. Retranchés dans le quartier du Bogside, les catholiques subissent l’assaut des B. Specials de la RUC qui sont repoussés : mais on compte 8 morts et plusieurs centaines de blessés. Les quartiers catholiques se soulèvent tandis que les protestants passent à l’attaque des quartiers catholiques : le 16 août à Belfast, 150 maisons sont incendiées, 8 catholiques sont tués et 300 autres blessés.
Le 20 août 1969, le gouvernement britannique décide d’envoyer l’armée pour rétablir le calme. La tension cependant reste vive et l’IRA, en sommeil depuis des années, fait sa réapparition. Le 30 janvier 1972, l’armée britannique ouvre le feu sur une manifestation catholique. Il y a 14 morts en ce Bloody Sunday. Le 21 juillet, l’IRA réplique par un Bloody Friday : 22 bombes explosent à Belfast faisant 16 morts. L’Irlande du Nord s’enfonce dans la guerre.
Le 27 août 1979, Lord Louis Mountbatten, cousin de la reine et dernier vice-roi des Indes est tué dans l’explosion de son bateau, piégé par l’IRA.
La période sera notamment marquée en 1981 par les grèves de la faim de détenus catholiques souhaitant obtenir le statut de prisonniers politiques ; dix d’entre eux en mourront devant l’intransigeance de Margaret Thatcher, dont Bobby Sands, membre de l’IRA et élu député Sinn Féin de Belfast-Ouest depuis sa prison. Cette élection marque d’ailleurs un tournant dans la vie politique nord-irlandaise puisque le Sinn Féin, jusqu’alors absent des élections, prouve ainsi sa représentativité.
En octobre 1984, une bombe posée par l’IRA explose au Grand Hôtel de Brighton, où se tient le congrès annuel du parti conservateur non loin de la « dame de fer » et de plusieurs membres de son gouvernement.
La lente résolution du conflit
Le 20 mars 1993, l’IRA est responsable d’un attentat à la bombe à Warrington, la veille de la fête des mères, alors que des dizaines d’enfants sont dans les rues à la recherche d’un cadeau. Deux enfants sont tués, Jonathan Ball (3ans) et Tim Parry (12ans). À partir de ce moment l’Armée Républicaine perd son statut de défenseur des opprimés (qu’elle avait acquis après le Bloody Sunday) et devient pour l’opinion publique (les catholiques comme les protestants) une cruelle organisation terroriste. Par conséquent elle perd un grand nombre de ses soutiens et sa légitimité. Sous la pression du Président Clinton, l’IRA déclare un premier cessez-le-feu en 1994, ce qui permet aux différents acteurs politiques d’engager des discussions. Mais cette trève n’avait pas été suivie d’un désarmement, et en 1996 une attaque survient à Docklands (Londres) ralentissant le processus politique.
Il faut attendre l’année 1998 pour voir s’amorcer un processus de paix durable bien que fragile. Le 10 avril, un accord dit « du Vendredi Saint » (Good Friday Agreement) est signé par huit partis politiques dont le principal parti extrémiste unioniste le Democratic Ulster Party (DUP) et la branche politique de l’IRA, le Sinn Féin, grâce à la médiation américaine de George Mitchell. L’accord porte notamment sur l’élection d’une assemblée locale et un cessez le feu, suivi d’un désarmement de la plupart des organisations para-militaires. Le peuple irlandais a massivement approuvé la signature de l’accord par référendum (74% de OUI en Irlande du Nord et 94% en République d’Irlande). Cet accord a cependant été dénoncé par une fraction dissidente du Sinn Féin apparue en 1986, le Republican Sinn Féin, ainsi que par certains extrémistes de l’IRA qui poursuivent la lutte armée sous le sigle C-IRA (Continuity IRA). Du côté protestant, les para-militaires de la Loyalist Volunteer Force (LVF – Force des Volontaires Loyalistes) ou des Red Hand Defenders (RHD – Défenseurs de la Main Rouge) ont eux aussi refusé de désarmer, tout comme la plupart des autres petits groupes para-militaires protestants.
Ces efforts ont été encouragés par la Communauté Internationale à travers l’attribution du Prix Nobel de la paix 1998 aux deux leaders des partis nord-irlandais démocrates opposés signataires: John Hume pour le Social Democratic and Labour Party (Républicain) et David Trimble pour le Ulster Unonist Party (Unioniste).
Le 11 février 2000 marque la première suspension des institutions. Les protestants demandent le désarmement de l’IRA.
Mais cet accord reste fragile, comme le montrent les élections à l’Assemblée Nord-Irlandaise le 27 novembre 2003 dont les vainqueurs sont d’une part le DUP (25,6%) et d’autre part le Sinn Féin (23,5%), c’est-à-dire les porte-paroles respectifs des partis les plus extrémistes de chaque communauté. D’une façon générale la violence demeure larvée et les principaux acteurs du conflit restent sur la défensive. Le processus de paix est à la merci du moindre dérapage politique ou militaire.
Néanmoins, le 28 juillet 2005, l’IRA dépose les armes et renonce à la lutte armée. Dans un communiqué officiel, l’organisation informe qu’elle a demandé à ses membres de lutter pour la réunification de l’Irlande et la fin de la tutelle britannique sur l’Irlande du Nord par des moyens politiques. Cependant, étant donné que l’IRA était une organisation secrète, le processus de désarmement s’annonce précaire car malgré les mesures d’amnistie, la certitude ne sera jamais acquise que toutes les armes auront été rendues. Seuls le temps et le maintien de la volonté de résoudre le conflit pacifiquement pourront mettre un terme définitif à la violence.
Les premiers ministres britannique et irlandais relancent le processus de paix à Saint Andrews (Écosse), le 13 octobre 2006.
Le 28 janvier 2007, le Sinn Féin, après un vote de ses militants à 90%, a annoncé reconnaître la légitimité de la police et de la justice nord-irlandaises. Cette décision pourrait permettre de conclure le processus de paix lancé par les accords du vendredi saint de 1998. L’application de ces accords, qui prévoyaient un partage du pouvoir entre les deux communautés, est suspendue depuis 2002. La Grande-Bretagne a dissous mardi 30 janvier 2007, l’Assemblée d’Irlande du Nord, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles élections pour parvenir à un partage du pouvoir dans la province. Celles-ci ont eu lieu le 7 mars 2007, et ont été de nouveau gagnées par le DUP et le Sinn Féin.Le Parti unioniste démocratique de Ian Paisley a remporté 36 des 108 sièges de l’Assemblée d’Irlande du Nord (+ 6 sièges par rapport à 2003). Le Sinn Féin de Gerry Adams détient 28 sièges (+4). Les formations modérées de chaque camp ont baissé : 18 élus chez les protestants et à 16 chez les catholiques. La Grande-Bretagne et l’Irlande ont exhorté chaque camp à s’accorder sur un partage du pouvoir. « Le message de l’électorat est clair », ont déclaré dans un communiqué commun le Premier ministre britannique, Tony Blair, et son homologue irlandais, Bertie Ahern. Celui a également ajouté : « Nous avons fait des bonds de géant par le passé, aujourd’hui il faut que le DUP en fasse un autre, notamment en s’associant aux nationalistes au sein du gouvernement ». Lundi 26 mars 2007, les leaders des deux partis majoritaires se sont entendus sur un partage du pouvoir à partir du 8 mai 2007.
Peter Hain, le ministre britannique à l’Irlande du Nord a signé lundi 7 mai 2007 le décret permettant la formation d’un gouvernement semi-autonome de l’Irlande du Nord, administrée précédemment par Londres. Le révérend Paisley qui dirige le Parti unioniste démocrate (DUP) et Martin McGuinness, numéro deux de Sinn Féin ont prêté serment mardi 8 mai 2007 pour devenir respectivement le nouveau Premier ministre nord-irlandais et le vice-Premier ministre . Les Premiers ministres britannique Tony Blair et irlandais Bertie Ahern ont assisté à la cérémonie à Stormont, le siège de l’assemblée régionale – un vaste palais blanc autrefois symbole du pouvoir protestant.
De violents incidents — filmés en direct par les télévisions en continu — ont éclaté jeudi en milieu d’après-midi à Londres entre policiers et manifestants mobilisés contre la hausse des droits d’entrée à l’université, faisant plusieurs blessés de part et d’autres, selon les reporters de l’AFP et la police. Scotland Yard a annoncé dans un communiqué que deux officiers avaient été blessés, dont un grièvement au niveau de la nuque après avoir été frappé. Le deuxième homme appartenant à la police montée a été hospitalisé avec des blessures aux jambes. Selon des témoins, il est tombé de sa monture qui l’a piétiné, après une charge. Par ailleurs, plusieurs étudiants sont sortis d’échauffourées le visage ensanglanté, après une intervention des policiers armés de matraques qui tentaient d’empêcher les manifestants de gagner le Parlement où les députés débattaient d’un projet de loi sur les frais d’inscription à l’université.
« Fuck the police »
Avant d’être évacué pour subir des soins, Julyan Phillips, 23 ans, étudiant au Goldsmiths College de Londres, a déclaré à l’AFP, le crâne en sang: «J’étais sur la ligne de front, j’ai marché jusqu’au cordon de police, mains derrière le dos, pour leur expliquer que leur encerclement était amoral et inhumain». «Des types poussaient des barrières métalliques tout à côté, mais un policier a préféré me taper sur la tête», a-t-il ajouté. Des manifestants ont tenté en vain de renverser des barrières placées autour du Parlement. D’autres ont peint des slogans «policiers enc….» et «éducation pour les masses» sur la statue de l’ancien Premier ministre conservateur et chef de guerre Winston Churchill, située en face de la Chambre des Communes. Plusieurs fumigènes ont été lancés depuis les rangs des manifestants en direction de la police, qui avait du mal à contenir la foule. De nombreux étudiants brandissaient des pancartes demandant: «Supprimez les frais universitaires et les coupes budgétaires».
Mise en garde
Des milliers de personnes participaient à cette manifestation estudiantine, la quatrième organisée à Londres en un peu plus d’un mois. Les forces de l’ordre avaient mis en garde contre une répétition des violences survenues en marge de précédentes mobilisations estudiantines. Les députés doivent voter en fin d’après-midi le projet gouvernemental visant à relever le plafonnement des droits d’entrée à l’université, qui seraient portés d’ici 2012 de 3.290 livres (près de 4.000 euros) à 9.000 livres par an, «dans des circonstances exceptionnelles».
Les débats parlementaires étaient houleux, les libéraux-démocrates, partenaires clefs de la coalition gouvernementale aux côtés des conservateurs, faisant face à une rébellion de leur base.