Culture. Pour une refondation des pratiques politiques

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Hier salle Pétrarque, un débat nourri de témoignages et de réflexions. Photo David Maugendre

Municipales. Un forum participatif du Front de gauche consacré à la politique culturelle sur Montpellier.

La culture à Montpellier quel état des lieux quelles perspectives ? C’est sur ce thème que Muriel Ressiguier candidate pour le Front de gauche et ses colistiers ont organisé hier, un forum salle Pétrarque. Riche de la présence et de la participation d’acteurs culturels, d’artistes et de citoyens, le débat s’est engagé autour de trois grands axes: La culture pour tous, le soutien à la création, et l’orientation d’une responsabilité publique susceptible de créer les conditions de l’épanouissement humain.

La forme même de la rencontre se trouvait en adéquation avec le programme du Front de gauche qui entend mettre la culture au coeur de son projet politique. Un projet où la culture est la condition même de la démocratie doit permettre à tous les citoyens de se confronter aux arts et de développer sa propre réflexion.

Cela suppose souligne  Roger Montcharmont «de rompre avec une pratique où le pouvoir politique fait la danse du ventre  devant le pouvoir financier et applique à la politique culturelle les méthodes du management privé. La véritable attractivité du territoire ne se mesure pas en terme de compétitivité mais à travers son indice de développement humain

Concernant le soutient que la municipalité et l’Agglo doivent apporter aux nombreux artistes dont le travail contribue pleinement à la valeur ajoutée urbaine et manque beaucoup de reconnaissance, – Le débat a donné l’occasion  à plusieurs artistes professionnels, issus de différentes disciplines,  de témoigner des conditions extrêmement précaires dans lesquelles ils exercent leur métier, et des conséquences alarmantes que cela entraîne sur la qualité des créations – le modèle de distribution de subventions, souvent insuffisantes et arbitrairement distribuées, a été l’objet d’un débat.

Certains acteurs se prononçant pour un service public de la culture avec une mise en place de lieux et de personnels mis à la disposition des artistes pour leurs créations,  d’autres pointant la part importante des équipements culturels gérés par l’institution et l’impact économique et politique qui en découle.

Bien que la ville soit particulièrement bien doté en matière d’équipement culturel, l’offre peine à concerner tous les publics.

« La culture à Montpellier est riche en frou-frou. C’est une culture bourgeoise qui laisse peu de place à la culture populaire et aux croisements culturels. Nous avons beaucoup d’offres mais des offres pour qui ? interroge une citoyenne.

Ce problème ne se résoudra pas seulement à travers une politique tarifaire qui considère le public sous l’angle d’un consommateur de culture. Les populations qui ne viennent pas n’ont pas envie de recevoir. Elles souhaites être actrices. Une politique qui les concerne est une politique qui leur offrira des moyens d’agir

Au coeur du politique, la culture ouvre inévitablement sur la question de l’émancipation…

JMDH

Voir aussi : Rubrique Politique Culturelle, Municipales: la culture sur ordonnance, Politique économique, rubrique Société, Citoyenneté, Rubrique Montpellier,

Les intermittents debout entre le marteau et l’enclume

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Photo Rédouane Anfoussi.

Mobilisation. Reçus par l’Etat, la Région et l’Agglo les travailleurs de la culture attendent toujours du concret.

Le vice-président du Medef, Jean-François Pilliard, a réclamé hier à Paris « des premières mesures applicables de suite » pour réformer l’indemnisation chômage des intermittents, à « compléter » par de « nouvelles discussions » tandis que dans toute la France des cortèges unitaires défilaient à l’appel d’une l’intersyndicale des métiers de la culture.

Les syndicats rassemblés défendent des propositions pour un juste régime d’assurance chômage. Ils dénoncent les baisses programmées du budget du ministère et des collectivités locales avec les conséquences dramatiques sur l’emploi et l’économie locale.

A Avignon, les intermittents ont occupé la mairie. A Marseille, ils ont été gentiment gazés avant d’être reçus par le candidat socialiste Patrick Mennucci. A Montpellier, les intermittents ont rencontré le directeur régional des affaires culturelles, avant de se rendre à l’hôtel de Région puis de rencontrer J.-P Moure à l’Agglo. Au cœur de la discussion : l’illisibilité de la loi d’orientation qui devait régir les compétences et définir un programme.

« Il y aurait un volet concentré sur les métropoles et un volet régional. La loi prendrait effet en janvier 2015, mais on sent bien qu’il n’y a pas de projet et pour le budget, on nous renvoie sur Bercy », commente Yves Bommenel du SMA. La CGT spectacle souhaite une décentralisation basée sur des compétences partagées en refusant le transfert de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales.

« Ils veulent faire une loi alors que les collectivités ne s’entendent pas sur les compétences, souligne Eva Loyer. Le résultat sera une gestion à la petite semaine avec un retrait de l’Etat et nous au milieu. Ce gouvernement n’a aucune ambition culturelle. On perd tous sens du politique. On veut des écrits et des actes ! »

Au niveau national, le Medef n’évoque plus la suppression pure et simple du régime des intermittents. Provocation ?  « Notre mobilisations a joué, contre la casse de l’assurance chômage, constate Didier Taudière (SFA CGT). Mais, on peut aussi y voir un contre feu dans la négociation sur le pacte de responsabilité. » Prochain rendez-vous les 18 contre le pacte de responsabilité et 20 janvier, date de reprise des négociations sur l’indemnisation chômage.

   JMDH

Source : L’Hérault du Jour : 13/03/2014

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Municipales Montpellier. La culture du XXIe sur ordonnance politique

soiree culturePolitique culturelle. Jean-Pierre Moure précise la place de la culture et le soutien
à la création dans un nouveau modèle de gouvernance métropolitaine.

Le 5 mars dernier, devant 250 représentants du monde culturel montpelliérain, Jean-Pierre Moure a présenté ses engagements pour la culture. Le candidat socialiste à la mairie de Montpellier entend porter une dynamique collective à partir de trois axes qu’il a déclinés en suscitant espoir et scepticisme.

Le premier axe entend « promouvoir une culture de proximité avec les jeunes et pour le vivre ensemble. » Il s’agirait de favoriser les cultures urbaines pour « en faire un nouveau marqueur identitaire », avec la volonté de créer un « Printemps des cultures urbaines » qui associerait le Fise, la Battle, des expos…

L’idée générale consiste à s’appuyer sur la jeunesse de la population pour bâtir l’offre et intégrer la culture urbaine dans une réflexion urbanistique et de communication. La rénovation du skate park de Gramont, l’ouverture d’espaces polyvalents et des Maisons pour Tous ainsi que la mise à disposition de friches (avec le concours de la SERM et d’ACM) font partie des intentions qui étayent cette proposition.

Concernant le « vivre ensemble », la ZAT serait « vouée à évoluer » pour répondre à trois critères : « Plus simple, plus souple, moins onéreux ». Le nouveau projet qui rappelle Quartiers Libres s’étirerait sur toute l’année et concernerait tous les quartiers, « avec des projets co-construits avec les artistes locaux et les habitants ».

« Sécuriser les artistes »

Le candidat propose aussi la gratuité des activités périscolaires avec la création d’un pacte d’éveil éducatif et culturel. Les artistes seront invités à accompagner l’aménagement des rythmes scolaires…

Le second grand axe vise à soutenir les artistes et impulser une économie de la culture. Jean-Pierre Moure s’engage à signer des conventions pluriannuelles de trois ans avec les artistes. Pour s’adapter aux soucis de trésorerie des associations, il propose de verser les subventions en début d’exercice en conditionnant un quart du budget alloué, sur objectifs.

Le candidat souhaite mailler le territoire urbain de résidences artistiques qui seraient mises à disposition par les bailleurs sociaux. Il est aussi très attaché à la dimension économique de la culture, appelant de ses voeux des incubateurs d’entreprises culturelles, il veut encourager les investisseurs en capital risque à miser sur ces entreprises.

Le troisième axe concerne la mise en exergue du patrimoine et de la culture scientifique. Il s’agit d’élever la ville à travers un appel à projet autour de la valorisation des cultures méditerranéennes, d’une candidature au label « Art et Histoire » de l’Unesco, ainsi que d’un travail de mise en réseau des artisans d’arts, et des sites de collections scientifiques universitaires.

Le président de l’Agglo dispose d’une assez bonne image auprès des acteurs culturels qu’il a souvent défendus. Le budget culturel de l’Agglo a augmenté de 18% depuis 2011. Le schéma qu’il porte aujourd’hui relève d’une vision politique assez partagée en France et en Europe.

Cette politique culturelle repose sur une interprétation de la création dans une dimension matérielle et sociale de la ville. Jean-Pierre Moure imagine la ville de demain mais dans une configuration où le rêve légitime du politique englobe et sécurise celui des artistes dont on oublie d’interroger la vocation sociétale. Qu’est-ce que la culture ? Il y a là un thème de réflexion passé sous silence qui conditionne fortement l’avenir de l’offre et de la demande culturelle montpelliéraine.

Le passage de l’équipement culturel au mode de vie

Point de vue

imagesLe concept de ville et les fonctions urbaines connaissent un profond changement que va venir renforcer la loi sur la décentralisation et l’émergence probable d’une métropole montpelliéraine. Jean-Pierre Moure qui évoque désormais le terme Agglo-métropole pour désigner le territoire qu’il vise à conquérir l’a bien compris.

La politique culturelle qu’il a présentée intègre la culture dans le jeu relationnel urbain avec les flux de personnes et les marchandises qui y circulent. Lieux de production, lieux de création, lieux de divertissements, lieux sportifs, lieux de diffusion culturelle, sphère publique et privée, concourent indistinctement au même schéma directeur.

Aujourd’hui la ville est certes autant un lieu de production que de consommation mais la culture rappelons-le, n’est pas un produit comme les autres. Les dimensions de la culture sont multiples, hétérogènes, diverses et il semble important qu’elles le demeurent.

A l’instar d’une saison lyrique, un projet comme la Zat, pour ne citer que celui-là, ne se mesure pas en terme de coût mais de valeur et précisément, à travers la qualité du travail artistique réalisé pour l’espace public. De même, la construction d’une identité urbaine ne se décrète pas d’un perchoir.

C’est justement de la culture qu’émerge l’identité. Le pragmatisme utile en politique n’est pas de bon conseil en matière culturelle et l’inversion des valeurs qui pose l’action politique comme matrice de l’identité ne sort pas du flou les motivations qui déterminent les choix culturels, leurs effets sur la consommation, et sur l’espace urbain. Comment ce discours sera lu par les acteurs culturels ?

Jusqu’ici la culture reste un lieu où la confiance dans les élus est forte. Dans la crise de la démocratie que nous traversons, c’est un élément qui doit être mesuré à sa juste valeur. Non seulement la culture peut infléchir les résultats électoraux mais elle garantit notre dimension critique et par la même notre capacité à penser par nous-mêmes. La culture reste une réponse possible à cette crise, la gardienne d’une authenticité, d’un engagement, d’une liberté de vivre et d’expression.

Jean-Marie Dinh

Source L’Hérault du Jour 11/03/2014

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Faire voler les pages des libraires

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Librairie L’Ivraie. Photo Rédouane Anfousi

On le sait déjà, pour choisir un livre, notre ordi ne sert pas à grand chose. Rien ne remplace une petite visite chez le libraire du coin qui est au fait de la vie littéraire et peut nous conseiller. Ce libraire donne une valeur à nos critères de choix et finalement à nos lectures. C’est un travail  important que celui de libraire. Le problème c’est qu’on en prend conscience au fur et à mesure qu’ils disparaissent.

A force d’acheter des livres en fonction du coût et de la facilité, on finira par lire n’importe quoi. A vouloir économiser quelques euros, gagner du temps, rester chez soi sans entrer en relation,  on ne sait même plus ce qu’on perd. Et l’on oublie ce que nous offre ce métier prodigieux de libraire : des informations non commerciales sur un auteur, une forme de langue particulière, des pistes de lecture pour entrer dans un bouquin, tous ces facteurs de découverte qui contribuent au plaisir de lire. Il se pourrait même qu’on oublie l’existence des librairies… A ce sujet, on pourrait dire que l’association Cœur de Livres joue un rôle de berger…

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Librairie Nemo. Photo R.A

Des passeurs de livres
La manifestation Escapades en Librairie nous réveille la mémoire depuis hier et durant tout le week-end, elle rafraîchit la signalétique sur l’ensemble de la ville pour nous ramener vers les passeurs de livres. L’idée originale s’articule autour d’une programmation faite de concert, performance, théâtre, lecture, art en tout genre qui se tiennent dans toutes les librairies indépendantes de Montpellier. Comme il fallait s’y attendre, tous ont accepté de sortir la tête de leurs cartons pour ouvrir leur portes à la création et s’y impliquer.

Entre autres propositions, on peut se rendre ce matin à la librairie Nemo à 10h30 pour combattre les stéréotypes sur le rôle des filles et des garçons. « A l’instar des cafés philo, on organise un chocolat philo autour des idées reçues du genre : les filles pleurent tout le temps, les garçons n’ont peur de rien ! Idées qui trouvent écho dans la littérature jeunesse, explique une représentante de la librairie,  l’auteur et prof de philo  Isabelle Wlodarczyk fera circuler la parole. On a aussi proposé l’idée à notre comité de lecture ado qui s’est s’impliqué avec enthousiasme en préparant des petites saynètes d’impro. »

Librairie Okoku photo R.A

Librairie Ioku photo R.A

Pas très loin, toujours au centre-ville, la librairie Ikoku spécialisée dans le Manga propose demain à 14h des ateliers de calligraphie, confection de maki ou encore d’ikebana. A noter, que le graveur typographe Marc Granier débarque cette après-midi avec ses presses à la librairie l’Ivraie pour un atelier création. L’objectif est de repartir avec son livre. « Les gens peuvent venir avec leurs écrits mais nous mettrons aussi des textes à disposition » explique le gérant.

Bien d’autres propositions alléchantes sont proposées en ville pour nous rappeler que les librairies ne sont pas seulement des espaces où l’on range les livres.

JMDH

Info programme : Cœur de livres

Source : L’Hérault du Jour 22/02/14

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L’appel des acteurs culturels se décline et s’élargit

La Marche pour la culture. Paris et une quinzaine de villes se préparent. En LR le rendez-vous à Montpellier est fixé lundi 10 février à 12 h au Parc Rimbaud à proximité de la fédération départementale du PS.

960x350-ctPour sortir du piège infernal d’un démantèlement programmé vers lequel notre pays avance pas à pas, il était urgent d’obtenir la sanctuarisation du budget de la culture. Le candidat Hollande l’avait promis. Cette promesse n’a pas été tenue, comme d’autres, diront certains, sans vraiment mesurer les enjeux politiques et économiques de ce manquement. La culture ne se réduit pas à une offre de pratiques et de services culturels. C’est pourquoi l’étude réalisée par les ministères de l’économie et de la culture est à double tranchant. Justement, parce qu’en surfant sur ces chiffres enthousiasmants, – la culture a généré 58 Mds d’euros de valeur ajoutée en 2012- on aurait tôt fait de réduire la richesse de la culture à son poids économique en oubliant le reste.

Avancée de la vision libérale

L’apport de la culture n’est pas soluble dans les points de PIB. La culture relève de l’acquis et non de l’inné, elle distingue l’humanité du monde animal, elle est aussi ce qui soude les individus entre eux et par conséquent une cible prioritaire des idéologues libéraux. On se souvient de la violence des propos du président, José Manuel Barroso à l’encontre de l’exception culturelle «un programme antimondialisation que je considère comme totalement réactionnaire» et du commentaire faussement outré du Président Hollande. Aujourd’hui, la France se dit toujours prête à défendre cette ligne dans le cadre des négociations de la zone de libre-échange transatlantique, mais de la parole aux actes, les fissures dans la digue de l’exception culturelle suscitent de grandes inquiétudes.

«L’ambition culturelle s’est effacée des discours politiques», constatent les signataires de l’appel Je marche pour la Culture. Le mouvement s’élancera lundi 10 février à Paris à 13H place de la République et dans une quinzaine de villes en France. La diversité des organisations syndicales signataires et le phénomène de propagation par tâche d’huile, (seules 5 villes de provinces étaient concernées initialement) laisse penser que le mouvement s’inscrira dans la durée. Une fois encore, il importe de sortir de la logique des chiffres (le nombre de marcheurs recensés). Par la concentration inédite d’enjeux législatifs, sociaux et financiers le secteur culturel prend conscience du désengagement de l’Etat et de ses mortifères conséquences. Il y a péril en la demeure. Après les diminutions déjà constatées ces dernières années, de nouvelles baisses, plus drastiques encore, s’annoncent pour les trois prochaines années.

Non au renoncement politique.

Dans la région La Marche de Montpellier fera halte devant la fédération PS de l’Hérault. « Le parti socialiste gouverne. Il détient les deux chambres et une très large majorité des collectivités territoriales, nous nous attendions à une politique lisible, commente Eva Loyer de la CGT spectacle LR, et on assiste à une démultiplication de coupes budgétaires sans aucune coordination. Combien il y a-t-il de PS ?» Une absence de vision confirmée par Yves Bommenel délégué du SMA : «On est dans ce qui se voit avec des équipements dignes de La vallée des rois mais une fois posés les grands mausolées que fait-on ? » «La question des compétences culturelles reste impensée», ajoute  Emmanuel Latreille pour le Syndeac et le Cipac. «La loi d’orientation est un grand fourre tout », affirme Eva Loyer On vide les caisses et on vide le sens.» Autant de réflexions et questionnements de fond qui poussent les acteurs culturels à interpeller leurs élus locaux.

 Jean-Marie Dinh

La culture participe à plusieurs niveaux d’exigences défendent les acteurs du secteur en crise.

 

 

 

Des conséquences régionales alarmantes

je_marche_pour_la_culture-snamToutes les organisations sont sur le pont. «On avait jamais connu ça. 90% du personnel de la Drac est mobilisé, constate Myriam Marchadier de la CGT Culture, la réduction des effectifs se poursuit chaque année et on nous enlève des missions. Après que l’Etat se soit désengagé de ses compétences patrimoniales, c’est maintenant la maîtrise d’oeuvre en archéologie qui file vers le privé.» Au sein de la CGT, les préoccupations du porte-parole du SNJ-CGT de France 3, Philippe Menu, illustrent le rapprochement opéré entre journalistes et acteurs culturels. Le budget de France Télévision amputé de 150 M par le ministère de la culture et de la communication s’ajoute au manque à gagner résultant de la réduction publicitaire imposée par Sarkozy et laissée en l’état par son successeur avec de criantes répercutions régionales. « Localement, France 3 n’assure plus qu’une heure de programme par jour. Essentiellement de l’actu qui concentre 88% de la production avec un peu de culture en bout de programme. Les production autour des spectacles, de la vie en région, de ses habitants, ont disparu. La télé en tant qu’élément de liens social et culturel est clairement menacée

Même constat pour le Synavi LR : «Avec le financement direct impacté par les baisses et l’effet domino lié à réduction des budgets de lieu de diffusion, c’est la double peine pour les artistes observe Catherine Levasseur. L’arrière pays est abandonné. Les inégalités territoriales se creusent. Même dans les agences départementales où il devient très compliqué de faire tourner les dispositifs qui ont fait leurs preuves. Les cies qui subsistent font du théâtre à minima pour ne pas se fragiliser. On ne prend plus de risques notamment artistiques. Dans cinq ans ce sera un désert

«Le ministère se replie sur les gros équipements. Dans la musique, le transfert de valeurs se fait sur les gros opérateurs qui doivent participer au financement de la création. Souligne Yves Bommenel. «C’est la fin de l’équité territoriale. Les région riches comme Paca ou Rhône-Alpes vont étendre leurs offres et les régions pauvres comme la nôtre le seront de plus en plus. Il est primordial que l’Etat pense la décentralisation avec les collectivités territoriales » indique Emannuel Latreille. « Lundi on ne va pas seulement marcher pour défendre des budgets et des compétences mais aussi contre l’exclusion. La culture c’est universel. C’est la pensée de l’autre.»

 Voir aussi : Rubrique Politique, Politique culturelle, Rubrique Société, Mouvements Sociaux,