Rendez-vous du cinéma mondial en Cévennes


La 34e édition du Festival Cinéma d’Alès Itinérances débute ce soir. Dans la cité minière aux pieds des Cévennes, les cinéphiles et amateurs du ciné mondial se préparent à un périple richement épicé de dix jours

Le Délégué général Antoine Leclerc  « Nous avons élargi les horizons avec gourmandise» Photo dr

Le Délégué général Antoine Leclerc « Nous avons élargi les horizons avec gourmandise» Photo dr

Comme chaque année depuis vingt ans, le Délégué général Antoine Leclerc est à son poste. Malgré  l’appréhension des derniers réglages, il semble encouragé par la motivation du public qui s’anime déjà à l’idée du coup d’envoi.  Il y a plus de trois décennies une bande de passionnés décidait d’offrir ce grand rendez-vous du cinéma aux Alésiens en s’appuyant sur un terreau cinéphilique. Les 1 000 personnes réunis lors de la 1ère édition se sont depuis démultipliés pour concerner 48 000 personnes en 2015.

« Nous avons élargi les horizons avec gourmandise, résume Antoine Leclerc,  en conservant la volonté d’un festival de cinéma généraliste sous toutes ses formes, court, moyen, long métrage, films documentaires, fiction et ouvert sur le monde  comme l’indique son nom, Itinérances. La lettre S, est celle à laquelle nous sommes le plus attachés puisqu’elle ouvre sur les cultures lointaines et le brassage qui caractérise  notre identité. »

Inédits et films en avant première

Le succès et l’effervescence d’Itinérances tient à la qualité de ses ingrédients que sont les films inédits et les avant-premières, 70 cette année sur les 230 films programmés. Les nombreux invités de marque reçus à Alès, avec la participation complice de la population,  sont aussi un atout de poids. On attend  notamment la documentaliste néerlandaise Heddy Honigmann, le polonais Jerzy Skolimowski, l’algérien Farid Bentoumi, l’écrivain et le réalisateur français Pascal Bonitzer dont le film Tout de suite maintenant compte parmi les trois avant-premières projetées aujourd’hui.

L’arrivée du Multiplex Cineplanet, 8 salles et 1300 places implantées en coeur de ville, ne perturbera pas la destiné du festival qui investi les lieux. « Le complexe dispose d’une labellisation Art et essai étendue à toutes les salles, ce qui est rare dans le cas d’un multiplex. Cela  permettra d’améliorer le confort du public. Mais nous conservons évidemment les projections et débats au Cratère (scène nationale d’Alès) avec qui nous travaillons depuis le début, ainsi qu’avec la Médiathèque et Pôle Mécanique où se tient l’ exposition dédiée à Steve Mc Queen A toute vitesse ».

A J moins quelques heures tous les fondus du 7 arts des Cévennes, de Basse Ardèche, de Lozère, du Gard et de l’Hérault s’apprêtent à rejoindre Itinérances pour lui donner le droit de rejouer en 2017.

JMDH

Cirque et musique au coeur de l’édition 2016

19187316Compétitions de courts-métrages, programmation jeune public, hommages, concert et nuits thématiques rythment ce festival qui, depuis près de trente ans, s’est fortement ancré dans le paysage culturel régional.

Cette année la rétrospective En Piste ! est consacrée à l’art du cirque sous toutes ses coutures. Une trentaine de films sont programmés de Chaplin (Le cirque) à Blancanieves  de Pablo Berger en passant par Freaks de Tod Browning. Tous les maîtres du grand écran inspirés par l’art et le monde  du cirque seront présents Fellini, Bergman, Ophuls, Feyder, Wenders Clint Eastwood… Sans oublier les Français, de Tati et Étaix à Jérôme Descamps. La thématique se déroule en collaboration avec la Verrerie d’Alès, le pôle national des arts du cirque et l’Université Paul Valéry de Montpellier.

Cinéma et Musique
La musique, inséparable du cinéma, sera aussi de la partie avec le concert de Zen Zila qui suivra la projection de l’avant-première du film de Wahid Chaïb et Laurent Benitah Chaâba, du bled au bidonville. Itinérances élargit ses collaborations avec des festivals Montpelliérains. Jacqueline Caux présentera, au travers d’un Super Talk mêlant musique, projections, photos et paroles, l’histoire passée et actuelle des femmes chanteuses et musiciennes arabes rebelles en partenariat avec Arabesques.  Musique encore avec la carte blanche offerte à Chassol, musicien et compositeur qui fait pont entre le son et l’image en partenariat avec le festival Tropisme.

Source : La Marseillaise 18/03/2016

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Cinéma A Perfect Day. De la futilité de l’effort

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Ciné A perfect Day de Fernando León de Aranoa
Les films de Fernando León sont des portraits humains marquants, servis par de très bons acteurs bien dirigés  et par des dialogues remarquablement écrits, souvent drôles, ne sombrant jamais dans le cliché, le pathos ou la lourdeur. Fernando León a pourtant fait le pari délicat de raconter « ce qui ne compte pas ». Dernier en date,  A Perfect day retrace la vie d’un groupe d’humanitaires en mission dans les Balkan en 1995.
Le film a été tournée en Bosnie. Mambru,et son équipe doivent sortir un corps d’un puits afin que les habitants puissent se réapprovisionner en eau potable. Mais un tas d’obstacles vont rendre leur mission impossible.
On peut en rire, ça n’empirera pas les choses…
Fernando León démontre l’absurdité d’un conflit et au-delà, de la situation calamiteuse des relations internationales, dans lequel on suit le parcours de ces humanitaires lors d’une journée presque parfaite.
Un film rythmé, intelligent, drôle, où les coups de feu sont remplacés par le un sens aigu de la dérision des humanitaires…
A Perfect day. Bande Annonce.

Le triptyque gagnant de Cinemed : Filippetti-Leparc-Talvat

vcsPRAsset_3165929_63766_42f1763f-dfc0-483b-90b8-cad0e9993b7d_0Christophe Leparc, Philippe Saurel, Henri Talvat, Aurélie Filippetti. Photo Montpellier Métropole

La nouvelle gouvernance du festival de cinéma méditerranéen a été dévoilée hier. Elle répond à un équilibre et une volonté de développement.

L’attente s’éternisait et le secret était bien gardé, en cinéma on appelle ça le suspense. Philippe Saurel y a mis fin hier après-midi lors d’un point presse. La direction du Festival Cinemed revient à Christophe Leparc qui assurait l’intérim depuis le départ de Jean-François Bourgeot. Une satisfaction pour l’équipe soudée du festival qui soutenait sa candidature. La présidence revient à l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti. Le cinéphile Henri Talvat, membre fondateur du festival conserve la présidence d’honneur.

Cet annonce, qui doit encore être entérinée par le conseil d’administration du Cinemed, devrait satisfaire tous les amoureux de ce festival atypique dédié au cinéma méditerranéen. Le président de la Métropole montpelliéraine Philippe Saurel a finalement choisi de maintenir l’identité forte de la manifestation qui rayonne aujourd’hui sur toutes les rives de la grande bleue. Equilibre interne et professionnalisme avec Christophe Leparc qui assure la fonction de Secrétaire général de la Quinzaine des réalisateurs cannoise depuis 2008 et fut une cheville ouvrière du Cinemed depuis 20 ans, en tant que délégué artistique notamment. Histoire et passion pour le cinéma avec Henri Talvat, qui fut conseiller municipal en charge de la culture sous Georges Frêche et fondateur du festival avec Pierre Pitiot.

La nomination d’Aurélie Filippetti revêt un caractère quasi providentiel par sa dimension à la fois politique, culturelle et médiatique. « C’est un grand plaisir et une jolie surprise d’avoir été sollicitée  par Philippe Saurel, indique l’ancienne ministre, désormais députée de la Moselle, « En tant que ministre, j’ai constaté la vitalité et l’innovation de Montpellier en matière de politique culturelle. Ce qui suppose d’être toujours en mouvement. Cinemed en représente un des aspects. Je pense que la culture est une solution et une réponse face à cette crise qui touche certains pays de la Méditerranée. » Philippe Saurel voit dans la réforme territoriale « une occasion de renforcer notre identité méditerranéenne », ce qu’il s’apprête à faire lors de son voyage à Palerme où il entend parler cinéma avec le maire dans la perspective d’un jumelage qui sera signé lors de la Comédie du livre.

Au-delà de la culture, la dimension politique n’est jamais absente chez le maire de Montpellier. « Qui se rassemble s’assemble, commente la frondeuse Aurélie qui semble proche du rebelle Philippe dans la défiance des instances au pouvoir. Le temps est à l’innovation…

JMDH

La Marseillaise 20/02/2016

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L’homme qui réparait les femmes

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Dans le cadre du programme Cinémas D’Afrique Et de la Diaspora,
Rendez-vous Jeudi 18 février à 19h45 au Cinéma Diagonal pour une projection-débat autour du film L’homme qui réparait les femmes de Thierry Michel.


Hommage à l’abnégation et à l’extraordinaire courage du Docteur Mukwege qui soigne les femmes victimes de viol en R. D. du Congo. Ce Juste nous administre la preuve que la violence et la barbarie ne sont pas des fatalités.
Synopsis:
Prix Sakharov 2014, le Docteur Mukwege est internationalement connu comme l’homme qui répare ces milliers de femmes violées durant 20 ans de conflits à l’Est de la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la planète, mais au sous-sol extrêmement riche. Sa lutte incessante pour mettre fin à ces atrocités et dénoncer l’impunité dont jouissent les coupables, dérange. Fin 2012, le Docteur est l’objet d’une nouvelle tentative d’assassinat, à laquelle il échappe miraculeusement. Menacé de mort, ce médecin au destin exceptionnel vit dorénavant cloîtré dans son hôpital de Bukavu, sous la protection des Casques bleus des Nations unies. Mais il n’est plus seul à lutter. A ses côtés, ces femmes auxquelles il a rendu leur intégrité physique et leur dignité, devenues grâce à lui de véritables activistes de la paix, assoiffées de justice.La projection sera suivie d’un débat animé par Soumaïla Sunjata Koly

La bande annonce :
Pour en savoir plus :
Cinéma Diagonal, 5, rue de Verdun, 34007 Montpellier Tel: 04 67 58 58 10
http://www.cinediagonal.com/
Voir aussi : Agenda, Rubrique Cinéma, rubrique Afrique, rubrique Droit des femmes,

Ruffin, Robin des bois des classes

 Affluence au Diagonal

Affluence au Diagonal

Avant-première. Le fondateur du journal Fakir présente son film « Merci patron » au cinéma Diagonal à Montpellier.

La grande salle de 400 places du cinéma Diagonal était archi pleine lundi pour accueillir François Ruffin venu présenter en avant première son dernier film Merci Patron. La majorité de jeunes composant le public, et l’accueil franc et enthousiaste durant et après la projection du film sont de nature à faire remonter le moral des chaussettes au cerveau pour mieux se retrousser les manches.

Le film part d’un bon sentiment. Il met en scène une action sociale pour réinsérer le grand manitou de LVMH Bernard Arnault. L’homme qui, avec l’accord du gouvernement Fabius, promettait en 1983 de redresser le groupe Boussac et de sauver des emplois. Il est vrai qu’il a construit sa fortune sur l’exploitation de la vallée picarde en se débarrassant de la partie industrielle de l’empire Boussac laissant 23 000 salariés sur le carreau après avoir empoché une subvention d’un milliard de francs du gouvernement socialiste. Mais la réussite n’est pas toujours facile à vivre. Pour des raisons fiscales, en 2012 Bernard Arnault demande la nationalité belge et subit une violente charge médiatique. C’est à ce moment que le fondateur du journal Fakir décide de rétablir la justice et de réconcilier la France d’en bas et d’en haut.

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Fakir, un cailloux dans la chaussure.

La mémoire des travailleurs

François Ruffin, retourne alors dans la région sinistrée avec son camion I love Bernard. Sur place, il rencontre Jocelyne et Serge Klur, un couple licencié du groupe LVMH criblé de dettes qui risque de perdre leur maison. L’occasion rêvée pour toucher le coeur de la 4e fortune mondiale à l’occasion de l’assemblée des actionnaires de son groupe. Faire un petit geste ne pouvait mieux tomber pour Bernard qui venait de se faire épingler en train de fuir à Bruxelles comme Louis XVI l’avait fait en rejoignant Varenne. Mais parfois les choses simples empruntent un parcours un peu complexe et s’avèrent très drôles…

Désacralisation du pouvoir pris à son propre jeu, rénovation de l’action syndicale dépolitisée et ramenée à sa fonction originelle, rétablissement d’un rapport de force entre le capital et le travail que la gauche a abandonné, ce film fait du bien et redonne du sens à l’action. L’auteur des Petits soldats du journalisme mais aussi de La guerre des classes combat le mécanisme structurel de la domination de classe avec conviction en partant de réalités concrètes. Une lucidité qui ne l’empêche pas d’être drôle et efficace. Lorsqu’il se livre à une analyse politique de son film, Ruffin se définit lui-même comme un petit bourgeois, et en tant que tel, un maillon intermédiaire devant rallier la classe populaire pour contraindre les classes les plus hautes au changement. « Le véritable enjeu c’est de restaurer un rapport de force », explique-t-il à la salle restée pleine pour le débat.

JMDH

Merci Patron sur les Ecrans le 24 février 2016

Source : La Marseillaise 03 01 2016

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