Journalistes de RFI assassinés au Mali : le “silence suspect” de Paris

 

Des manifestants réclamant la vérité sur les assassinats de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, à Paris, le 13 janvier 2017. PHOTO / BERTRAND GUAY / AFP

Des manifestants réclamant la vérité sur les assassinats de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, à Paris, le 13 janvier 2017. PHOTO / BERTRAND GUAY / AFP

Il y a quatre ans, les reporters Ghislaine Dupont et Claude Verlon, en reportage dans le nord du Mali, étaient kidnappés puis abattus dans le désert près de Kidal. Depuis, l’enquête n’avance guère. Ce journal burkinabé pointe du doigt les autorités françaises.

2 novembre 2013 – 2 novembre 2017 : “quatre ans après, on demeure toujours dans les supputations et dans un magma d’interrogations dont les possibles réponses sont troublantes”, note Aujourd’hui au Faso, qui titre son éditorial du jour sur ces “quatre ans de silence d’État suspect”.

Quelques mois après l’intervention française militaire Serval, qui avait mis en déroute les djihadistes dans le nord du Mali, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à Radio France internationale, avaient été pris en otages puis tués. Leur exécution avait été revendiquée, dès le lendemain, par un des principaux dirigeants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

 

La thèse de la vengeance

Aujourd’hui, “la justice française traîne les pieds. Aucun mandat à l’horizon. Aucune assurance donnée par le juge d’instruction que les choses avancent ou avanceront dans un délai raisonnable. Rien que des supputations”, déplore le quotidien de Ouagadougou.

En janvier, le magazine d’investigation de France 2 Envoyé spécial avait diffusé une enquête accréditant pour la première fois l’hypothèse d’un lien entre les tractations menées en 2013 pour la libération d’otages français enlevés à Arlit (Niger) et l’assassinat des deux journalistes de RFI quatre jours plus tard. Leurs exécutions auraient ainsi été “une vengeance de la part de kidnappeurs qui n’auraient pas reçu leur dû”.

 

Traces de soupçons

Le titre burkinabé s’interroge sur l’attitude de Paris, qui “a opposé des dénégations” à cette enquête, mais qui “ne sont pas assez fortes, pas assez détergentes pour éponger les traces de soupçons laissées par ces révélations”.

En février, de nouveaux documents officiels avaient été déclassifiés par les autorités françaises, mais de nombreux passages manquaient en raison du secret-défense :

Le comportement des autorités françaises, qui ne semblent pas bien vouloir bouger le doigt pour donner un coup de pouce à ce problème, n’arrange pas du tout les choses et laisse croire que la mort des deux confrères pourrait cacher des choses autrement plus graves.”

Aujourd’hui au Faso pointe également du doigt l’Algérie, où se trouveraient en liberté “des commanditaires ou auteurs de l’assassinat”.
Si tel est le cas, on est en droit d’attendre un acte judiciaire fort de la part de ce pays.

Source Aujourd’hui au Faso 02/11/2017

Voir aussi : Actualité Internationale, Politique, Affaires, rubrique Médias, rubrique Afrique, Mali, Le terrorisme au Sahel,

Mediapart et Marsactu renforcent leur partenariat

Journal en ligne produisant enquêtes et informations sur l’agglomération de Marseille, Marsactu s’engage dans une nouvelle étape de son développement. A cette occasion, nos deux équipes ont décidé de renforcer leur partenariat. C’est pour Mediapart l’opportunité de mieux couvrir les régions et d’accompagner, face aux monopoles vermoulus de la presse régionale, le développement d’un journalisme indépendant et incisif. Explications.

Cela fait déjà plusieurs années que Mediapart et Marsactu collaborent. Tout comme nous le faisons avec le mensuel satirique de la région PACA, Le Ravi. C’est avec ces deux titres que nous avions organisé une grande soirée publique sur la liberté et le pluralisme de l’information au Théâtre de la Criée, à Marseille (la vidéo est ici). C’était en février 2013 et Bernard Tapie venait de racheter le principal quotidien régional, La Provence. Dans le même temps, nous avons réalisé en collaboration plusieurs enquêtes qui ont fortement bousculé la vie politique marseillaise.

En 2015, Marsactu a été racheté par sa rédaction à la barre du tribunal de commerce. Initialement construit sur un modèle gratuit/publicitaire, le site s’était retrouvé dans une impasse financière malgré un dynamisme éditorial qui lui avait permis de se faire connaître à Marseille. Depuis deux ans, l’équipe de Marsactu a relancé le journal. Elle a fait le choix d’un modèle économique fondé sur l’abonnement avec l’ambition de convaincre 5000 abonnés. En plus d’enquêtes sur les enjeux de l’aire métropolitaine marseillaise, Marsactu propose également une Agora participative, lieu d’expression, d’initiatives locales et de débats.

Indépendance, participation des lecteurs, journalisme de qualité: cette équation est aussi celle de Mediapart et il était normal que nos équipes se rapprochent. Voici les deux dernières enquêtes faites par Louise Fessard de Mediapart et Jean-Marie Leforestier, de Marsactu publiées ce 19 octobre:

Affaire Guérini: un nouveau juge ressuscite l’enquête
Affaire Guérini: plus de 5,9 millions d’euros de redressements fiscaux

Mais au-delà de seules collaborations éditoriales, les enjeux sont autres. Face aux dinosaures de la presse régionale, massivement subventionnés par l’Etat et qui ont organisé des monopoles sur leur zone de diffusion, il est urgent de développer une information régionale pluraliste face aux pouvoirs locaux, politiques et économiques.

On sait combien, au travers de la publicité et d’accords sur des télés locales ou municipales, les mairies, départements ou régions pèsent lourd sur certains choix éditoriaux de la presse régionale. Les citoyens en sont les premières victimes. D’où cette nécessité d’aider à l’émergence et au développement de nouveaux médias à un moment où les aides de l’Etat entretiennent les rentes de la «vieille presse» plutôt que de soutenir les innovations liées à la révolution numérique.

Le SPIIL, Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne, dont Mediapart est l’un des membres fondateurs et qui regroupe aujourd’hui 148 titres, a souligné le mois dernier l’absurdité d’aides d’Etat massives (près d’1,5 milliard d’euros!) mais qui ne font que conforter les positions acquises. «L’État est en retard d’une révolution industrielle», estime le SPIIL, «les aides à la presse ont été dévoyées de leur objectif premier, le pluralisme de l’information, pour devenir essentiellement une politique de soutien à un secteur industriel en crise, celui de la presse papier». L’analyse du SPIIL est à lire ici.

Quelques exemples: en 2015, Le Figaro a bénéficié de 6,5 millions d’euros d’aides directes et indirectes ; Le Monde de 5,5 millions ; Aujourd’hui en France de 7,7 millions ; Libération de 6,6 millions (la liste complète peut être consultée ici). Ces quatre titres sont les propriétés de milliardaires, respectivement Serge Dassault, Xavier Niel, Bernard Arnault, Patrick Drahi. L’Etat n’a-t-il pas mieux à faire que financer les titres d’oligarques qui se sont achetés de l’influence en faisant main basse sur les médias?

Les médias indépendants qui se construisent sur le numérique, innovent, tissent de nouveaux liens avec leurs lecteurs, doivent donc coopérer face à un Etat immobile et conservateur. Outre les collaborations éditoriales, Mediapart est prêt à accompagner financièrement Marsactu qui est actuellement en train d’organiser une levée de fonds pour pouvoir financer son développement. Si vous voulez participez, reportez vous sur cette page:

Il en est de même avec un autre journal indépendant et innovant qui est en train de s’ancrer dans plusieurs villes de France: Mediacités. Là encore, nous avons développé ces dernières semaines des partenariats éditoriaux, produit ensemble plusieurs enquêtes, échangé articles et informations (dernier exemple ici).

Implanté à Lille, Lyon, Toulouse et Nantes, porté par une équipe de journalistes chevronnés, Mediacités peut lui aussi bouleverser l’information locale. Et Mediapart tentera, dans la mesure de ce qu’il nous est possible de faire, de l’accompagner éditorialement et financièrement puisque ce titre est également en train de réaliser une levée de fonds pour se développer. La liste de nos articles mis en commun est ici.

Mais il reste l’essentiel: vous, lecteurs. «Seuls nos lecteurs peuvent nous acheter!». Avec ce slogan, Mediapart n’a cessé de souligner ces dernières années combien l’indépendance était au cœur du journalisme et du droit d’informer et combien les lecteurs étaient les premiers garants de cette indépendance. Abonnez-vous, participez, soutenez ce droit à l’information !

Source Médiapart 19/10/2017

Actualité France, Actualité locale,Rubrique Médias, rubrique Internet,

A Malte, la blogueuse anticorruption Daphne Caruana Galizia assassinée

A Malte, la blogueuse anticorruption Daphne Caruana Galizia assassinée

La voiture de Daphne Caruana Galizia après son explosion, à Bidnija, à Malte, le 16 octobre. Photo Darrin Zammit Lupi. Reuters

La blogueuse et journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, à l’origine d’accusations de corruption qui avaient provoqué des élections anticipées en juin, a été tuée lundi par une bombe placée sous sa voiture.

 

Daphne Caruana Galizia est à l'origine d'accusations de corruption contre l'entourage du Premier ministre, Joseph Muscat. Ce dernier a évoqué "une journée noire pour notre démocratie", après le drame.

Daphne Caruana Galizia est à l’origine d’accusations de corruption contre l’entourage du Premier ministre, Joseph Muscat. Ce dernier a évoqué « une journée noire pour notre démocratie », après le drame.

«Cet escroc de Schembri était au tribunal aujourd’hui, plaidant qu’il n’est pas un escroc» : le titre du dernier billet publié ce lundi à 14h35 par Daphne Caruana Galizia (photo AFP) sur son «carnet» en ligne, Running Commentary, résume assez bien son style offensif. Une demi-heure plus tard, la journaliste et blogueuse de 53 ans a été tuée par une bombe placée sous sa voiture, alors qu’elle conduisait près de son village de Bidnija, dans le nord de Malte. En décembre, la version européenne du magazine Politico la faisait figurer dans son classement des «28 qui font bouger l’Europe». Et la décrivait comme «un WikiLeaks à elle toute seule, en croisade contre l’opacité et la corruption à Malte».

L’an dernier, en plein scandale des Panama Papers, Caruana Galizia avait été en première ligne des révélations sur les sociétés offshore détenues par Keith Schembri, le chef de cabinet du Premier ministre travailliste, Joseph Muscat, et par le ministre de l’Energie, Konrad Mizzi. Cette année, au mois d’avril, elle avait cette fois accusé la femme de Muscat d’être la bénéficiaire d’une société-écran domiciliée au Panama, sur les comptes de laquelle un million de dollars auraient été versés par la fille du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev. Le couple Muscat avait nié, accusant la journaliste d’avoir été manipulée par une lanceuse d’alerte russe. La justice n’en avait pas moins ouvert une enquête, et le gouvernement maltais avait convoqué des législatives anticipées – remportées en juin par les travaillistes.

Jusqu’à 400 000 lecteurs

Entre-temps, Daphne Caruana Galizia avait également dénoncé le lobbying de l’industrie du tabac en révélant que le vice-gouverneur de la Banque centrale de Malte, Alfred Mifsud, avait été rémunéré pendant plusieurs mois par Philip Morris au début des années 2010. En février, son compte bancaire avait été gelé sur demande du ministre de l’Economie, Christian Cardona ; un mois plus tôt, elle avait accusé ce dernier d’avoir visité une maison close alors qu’il était en voyage d’affaires en Allemagne. Et celle qui se définissait auprès du Monde comme une «journaliste d’opinion», et assumait ouvertement sa proximité avec le Parti nationaliste (conservateur), s’était aussi fait des ennemis à droite après avoir accusé Adrian Delia, le nouveau leader de l’opposition, d’avoir un compte offshore à Jersey, alimenté, écrivait-elle, par l’argent d’un réseau de prostitution.

Dans un pays que Reporters sans frontières place 47e dans son classement mondial de la liberté de la presse, où les poursuites judiciaires à l’encontre des médias sont courantes, Caruana Galizia pouvait attirer certains jours, selon Politico, jusqu’à 400 000 lecteurs – presque autant que la population totale de l’île. Lors d’une conférence de presse, ce lundi, Joseph Muscat a dénoncé un acte «barbare», «une journée noire pour notre démocratie et notre liberté d’expression».

Amaelle Guiton

Source Libération 16 octobre 2017

Voir aussi :  Actualité Internationale, rubrique Politique, Affaires, Un nouveau droit à l’opacité pour les multinationales, Société civile, Lanceurs d’alerte, Politique Economique, Rubrique Société, JusticeTravail, rubrique UEMalte, rubrique Médias,

On Line, « Un WikiLeaks entier en une seule femme », La journaliste considérée comme une des rares sources d’information indépendante, publie scoop sur scoop,

Les carnets en ligne de Daphne Caruana Galizia : Running Commentary

Des cadres de la France insoumise et des personnalités réclament un « média citoyen »

 KAMIPHUC/FLICKR/CC BY 2.0


KAMIPHUC/FLICKR/CC BY 2.0

Certains avaient annoncé une « chaîne de télé insoumise ». Ce sera finalement un « média citoyen » censé produire sur Internet une information gratuite et francophone reflétant toutes les sensibilités de la gauche. Ce lundi 25 septembre, un collectif comprenant des personnalités politiques, dont plusieurs cadres de la France insoumise, des artistes et des intellectuels ont cosigné une tribune appelant à la création d’un média alternatif tournant le dos au modèle économique dominant des sites d’information.

« Nous appelons à soutenir la création d’un nouveau média fondamentalement alternatif par sa gouvernance, son modèle économique et son fonctionnement », peut-on lire dans cette tribune parue dans Le Monde et sur la plateforme de pétitions Change.org où l’initiative avait récolté quelques 4500 soutiens ce lundi en fin d’après-midi. Objectif: « bâtir un espace commun et visible, influent et fraternel, un espace qui agrège et rassemble des initiatives citoyennes » autour de valeurs marquées à gauche (fonctionnement collaboratif, humanisme, anti-racisme, féminisme, écologie, défense des droits LGBTI).

Qu’y verra-t-on? De l’écrit, de l’audiovisuel, des infos avec un JT « cinq fois par semaine », des reportages, de la culture, des débats. Des personnalités connues du grand public participeront occasionnellement ou régulièrement au média.

« Ce ne sera pas un média Mélenchon »

Si l’initiative se revendique « indépendante », un doute subsiste sur le rôle qu’occupera la France insoumise dans le fonctionnement et le financement de ce média alternatif. Plusieurs de ses cadres, dont Jean-Luc Mélenchon, la directrice de la communication de la FI Sophia Chikirou, l’avocate et chroniqueuse Raquel Garrido ou encore les députés insoumis Adrien Quatennens et François Ruffin ont signé le manifeste. Des compagnons de route affichés du parti, comme le comédien Yvan Le Bolloc’h, le psychanalyste Gérard Miller, le politologue Thomas Guénolé ou le journaliste Guillaume Tatu figurent dans la liste.

« Ce ne sera pas un média Mélenchon », a promis Gérard Miller ce lundi sur France Inter, en précisant que Jean-Luc Mélenchon préparait de son côté sa propre « télévision insoumise ». « Ce média, coopératif, sera indépendant: sa gouvernance impliquera ses sociétaires, ses salarié(e)s et ses ‘bénéficiaires' », peut-on lire dans le manifeste.

Des responsables politiques extérieurs à la FI ont d’ailleurs apporté leur soutien: les anciens ministres socialistes Pierre Joxe, Aurélie Filipetti et Arnaud Montebourg, tout comme l’ancien candidat du NPA à la présidentielle Philippe Poutou et les écologistes Noël Mamère et Eva Joly.

Si la FI assume d’être à l’initiative du projet, « ce média citoyen ne sera pas affilié à la France insoumise », jure l’un des concepteurs joint par Le HuffPost. Ce dernier promet « un pluralisme complet sur une ligne de gauche ». La direction éditoriale du média devrait justement être confiée à une personnalité qui sera garante de son indépendance vis-à-vis de la France insoumise.

« Moins élitiste et plus accessible » que Mediapart

Le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon porte un regard très critique sur le fonctionnement des médias grands publics et les contourne régulièrement en diffusant en ligne ses propres émissions. Le député des Bouches-du-Rhône accuse la presse de se plier à une doxa libérale et met en cause la pression des actionnaires sur les rédactions.

La raison d’être du site est de « faire masse » pour toucher un très large public. « Mediapart a ses limites et notamment son coût. Notre média sera moins élitiste et plus accessible », confie la même source. Sans préciser que les relations entre le site cofondé par Edwy Plenel et la France insoumise ne sont pas toujours simples.

Parmi les premiers signataires figurent nombreuses personnalités marquées à gauche comme les acteurs Jacques Weber et Josiane Balasko, les réalisateurs Cédric Klapisch et Philippe Lioret, l’humoriste Guillaume Meurice ou le Youtubeur politique Usul. Des journalistes cosignent l’appel comme Cécile Amar, qui avait été sanctionnée par L’Obs après avoir cosigné un livre avec Jean-Luc Mélenchon, Aude Lancelin, licenciée de L’Obs, ou l’ancienne journaliste et conseillère de Ségolène Royal Françoise Degois.

Geoffroy Clavel

Source HuffPost 25/09/2017

Pétition

Rubrique Médias, rubrique Politique, Société civile, rubrique Internet,

La Marseillaise. Audience positive au tribunal de commerce

photo dr

Les efforts entrepris pour que vive « la Marseillaise » ont été exposés au tribunal de commerce de Marseille mercredi tandis qu’un nouveau rassemblement de soutien se tenait devant ses portes. Délibéré le 19 juillet.

C’est la nouvelle qu’attendaient les amis et salariés de la Marseillaise rassemblés devant le tribunal de commerce. « L’audience a été positive. Il y a encore des efforts à faire sur les chiffres mais nous sommes plutôt contents », indique maître Caradec qui représentait le journal pour cette audience d’étape.

Audrey Garino, directrice générale des éditions des Fédérés, société éditrice de la Marseillaise, résume les points mis en avant pour convaincre le tribunal des efforts consentis : « la restructuration du journal, la belle réussite du Mondial la Marseillaise à pétanque et les avancées accomplies sur le volet immobilier ». « Nous allons concentrer notre travail sur l’augmentation de nos recettes », complète-t-elle.

« Chemin parcouru »

En attendant le délibéré le 19 juillet, Alain Hayot, président des éditions des Fédérés souligne « la tonalité positive de l’audience lors de laquelle il a été réaffirmé que la Marseillaise n’est pas à vendre ». « Le tribunal a pris acte des efforts considérables réalisés, du travail sur l’avenir du site et du grand succès populaire du Mondial. Par ailleurs, des contacts sont en cours avec l’État et les ministres en charge du secteur », indique-t-il à la fois « optimiste » et « conscient » du rôle majeur joué par la souscription en cours.

Pierre Guille, le président du Mondial la Marseillaise à pétanque, se félicite de l’élan donné par la réussite de l’édition 2017. « Le résultat est moins important que le chemin parcouru pour l’atteindre », assure-t-il, heureux d’avoir attiré encore plus de boulistes que l’année précédente et d’être parvenu à organiser l’événement en un temps record après l’extension du redressement judiciaire à l’association organisatrice. « Chaque salarié s’est réapproprié le Mondial qui a permis d’engranger 420 000 euros de recettes. On a réussi tous ensemble, collectivement : les salariés, les bénévoles, les Amis, le comité bouliste départemental », se réjouit-il.

Un succès salué par Jean-Marie Dinh (SNJ-CGT) qui identifie « deux axes essentiels à nos yeux : la préservation de l’emploi et l’entrée de nouveaux capitaux ». Il prévient que « les syndicats CGT de l’entreprise s’opposeront fermement à tout nouveau PSE ». « Nous avons besoin d’apports nouveaux pour régénérer la Marseillaise via des investissements dans les nouvelles technologies et le numérique notamment ainsi que dans la formation », affirme-t-il avant d’insister : « Nous serons porteurs de propositions constructives dans tous les cas pour préserver notre entreprise, notre journal, les emplois et notre indépendance ».

Quant à Serge Baroni, le président des Amis de la Marseillaise, il se dit « satisfait de la tonalité de l’audience ». Il appelle tous les lecteurs « attachés à ce titre » à poursuivre l’effort de souscription et à multiplier les initiatives locales de soutien.

« Nous préparons une belle soirée à l’Agora des galériens pour la rentrée », annonce-t-il avant de promettre d’y revenir plus précisément « dans la page Pour que vive la Marseillaise ». Évidemment.

Léo Purguette

Source La Marseillaise 13/07/2017

Voir aussi : Actualité France Rubrique Médias, rubrique  Société, Justice,