De quelques coupures de presse relatives à Tristan Tzara et André Breton
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Après la grève, la réorganisation à Radio France
« Comme annoncé par le président Mathieu Gallet le 16 avril dernier, une réflexion a effectivement été engagée sur l’évolution des instances de direction de Radio France dont les conclusions seront présentées dans quelques semaines », a confirmé la direction de l’entreprise publique dans un message interne, mercredi 6 mai.
Tout en déplorant « des informations parues dans la presse ce matin au sujet de changements présumés au sein du Comité exécutif de l’entreprise ».
Comme l’a annoncé Le Figaro, Sibyle Veil, actuellement directrice du pilotage de la transformation de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, est pressentie pour rejoindre Radio France. Toutefois, sa venue n’est pas confirmée officiellement. Se posent notamment, selon nos informations, des questions sur le périmètre de ses missions.
Elle a été présentée comme une future « directrice générale » et une remplaçante de Catherine Sueur, l’actuelle directrice générale déléguée, réputée en froid avec M. Gallet. Mais son poste pourrait avoir une envergure un peu moindre. Mme Sueur était numéro deux de l’entreprise sous le président précédent, Jean-Luc Hees.
Sibyle Veil est énarque, issue de la même promotion qu’Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, Gaspard Gantzer, le conseiller communication de François Hollande, ou Boris Vallaud, le secrétaire général adjoint de l’Elysée, aussi mari de Najat Vallaud-Belkacem. Elle a été conseillère santé, travail et logement à l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Elle est mariée à Sébastien Veil, lui aussi ancien membre du cabinet du président de la République et petit-fils de la ministre Simone Veil. Elle ne connaît pas le secteur audiovisuel.
Le ministère de la culture de Fleur Pellerin a été informé par Radio France de la possible venue de Mme Veil, mais nie avoir donné une forme d’aval.
D’autres changements possibles
Un autre changement devrait intervenir prochainement : le départ de Jean-Pierre Rousseau, l’actuel directeur de la musique, recruté par Mathieu Gallet. Cette hypothèse avait été évoquée dès fin mars, lors du conflit social qui a débouché sur une grève inédite à Radio France. Jean-Paul Quennesson, délégué Sud de Radio France et corniste à l’Orchestre national, avait qualifié sa direction de « fiasco total ».
Pendant le conflit, l’assemblée générale des grévistes avait aussi visé l’actuel directeur des ressources humaines, Christian Mettot, un des principaux interlocuteurs des syndicats.
Après la crise qui a secoué son autorité, Mathieu Gallet a donc engagé une réflexion sur la gouvernance de Radio France. Avant la sortie de grève, la ministre, Fleur Pellerin, s’était davantage impliquée personnellement, « convoquant » le dirigeant nommé par le CSA et nommant plus tard un médiateur pour renouer le dialogue entre les syndicats et la direction. Après la crise, certains anticipaient que la réflexion évoquée par Mathieu Gallet puisse être l’occasion pour le gouvernement de peser sur la réorganisation de l’entreprise. Il semble plutôt que le président de Radio France étudie sa future direction de son côté, dans la lignée du comité exécutif élargi mis en place à son arrivée.
Pendant ce temps, le médiateur Dominique-Jean Chertier poursuit actuellement la « seconde phase » de sa mission, menant des réunions avec les parties prenantes en vue de la négociation du contrat d’objectifs et de moyens, feuille de route de l’entreprise pour les cinq années à venir. Parmi les chantiers sensibles figurent notamment la réforme des modes de production et la négociation d’un plan de départs volontaires de 300 personnes environ.
Toutefois, la mise en place de ces discussions reste délicate. De source syndicale, un calendrier a été proposé par le médiateur. S’il propose des ateliers sur France Bleu, la musique ou les modes de production, aucun espace de discussion n’est pour le moment prévu sur le plan stratégique de l’entreprise.
Source Le Monde 06/05/2015
Rémy Kolpa Kopoul. Un talent unique pour la connexion
Musique.
C’est un peu comme un blanc à la radio ou entre deux morceaux de musique… Le départ de Rémy Kolpa Kopoul décédé d’une crise cardiaque dimanche à 66 ans, fait l’effet d’un silence qui résonne.
L’homme de radio avait mixé la veille lors d’une soirée, au bénéfice des enfants de Ramiro Mussoto, percussionniste argentin disparu en 2009 dont il soutenait la famille. « C’était un ambassadeur Nova, il adorait venir à Montpellier et à Sète pour rencontrer les acteurs culturels, souligne Annick Delefosse qui fait briller l’étoile de radio Nova sur la région. C’était toujours très drôle de voir l’engouement des jeunes autour du personnage. Ils venaient le voir après ses mix pour faire des selfies. Rémy se prêtait volontiers au jeu, ça lui faisait plaisir, lui qui a consacré une grande part de sa vie à la transmission.»
Ancien Mao, RKK est de la bande qui fonde Libé il y bossera jusqu’en 1987. C’est un des premiers à s’intéresser aux musiques du monde. Son travail de terrain le conduit à rencontrer Jean François Bizot l’entreprenant boss d’Actuel puis de Radio Nova.
« Je suis déstabilisé, confie le directeur de Fiest’A Sète, José Bel, nos chemins se sont croisés il y a 18 ans et notre relation n’a fait que s’amplifier depuis. C’était un homme qui faisait les connections à tous les niveaux. Il devait m’envoyer son texte de présentation dans le train de retour de Brest. On est comme des cons. C’est un coup de massue. »
RKK venait de monter une comédie musicale qu’il avait imaginée il y a trente ans, relatant l’histoire d’amour du Brésil et de la France. Cette année, l’absence de Rémy laisse un vide dans la programmation, de Fiest’A Sète, du festival ImageSingulières et d’Arabesques.
Il avait un côté titi parisien mais aussi une conscience aiguë de l’importance de l’ouverture
culturelle en province.
JMDH
Voir aussi. Rubrique Musique, rubrique Festival, rubrique Médias,
Delphine Ernotte Cunci: une nomination et des questions pour France Télévisions
Au terme d’un rapide tour d’horizon des projets des candidats à la présidence de France Télévisions, dont on ne sait absolument rien (pas la queue d’une idée), c’est finalement Delphine Ernotte Cunci, 48 ans, directrice exécutive d’Orange France, qui a été choisie par le CSA. Une femme présidente, c’est du jamais vu dans l’histoire de la télévision publique.
Peu connue du grand public, Delphine Ernotte Cunci a fait toute sa carrière chez France Télécom, d’abord comme analyste financier, puis à la tête de la communication et des sponsors. C’est elle qui a piloté le changement de marque, de France Télécom à Orange. Lorsque Stéphane Richard fut nommé patron d’Orange il y a quatre ans, elle devient directrice générale. Elle fut dans le cadre de ces fonctions, confrontée à la question sensible des suicides. Un drame qui marqua la culture de l’entreprise: son ancien patron Didier Lombard avait mis en place un mode de management critiqué pour la pression qu’il faisait porter sur ses salariés.
Le profil technocratique de la nouvelle présidente (elle est centralienne), spécialiste exclusive de l’univers des télécom, suscite des interrogations dans le milieu de la télévision qu’elle n’a jamais fréquenté, au-delà des réseaux minimums activés durant sa campagne. Même si on ne connait encore aucune de ses idées et projets, on sait au moins qu’elle sera tenue de gérer un groupe public riche de 10 000 salariés avec moins d’argent. Peut-être que Mathieu Gallet, patron chahuté de Radio France, pourra partager avec elle quelques hypothèses…On verra ce qu’elle compte faire de la politique éditoriale des chaînes (une de trop ?), des moyens de France 3, de la fusion des rédactions, de la question des jeunes publics (avenir de France 4 ?), de la place de la culture dans les grilles, de la réorganisation ou pas de la structure… Ses conseillers de l’ombre (Xavier Couture, David Kessler) devraient l’aider dans ses missions à venir…
Elle est en tout cas déjà attendue au tournant. Syndicats, salariés, producteurs…, tous ont leurs doléances cachées dans leurs tiroirs. Dans une “lettre ouverte aux candidats à la présidence de France télévisions”, la CGT a par exemple exigé de “retirer le projet Info 2015″, qui prévoit la fusion des rédactions nationales de France 2 et France 3. Le syndicat des producteurs audiovisuels (USPA), espère que France Télévisions va rompre “avec une certaine vision schizophrénique de l’audience“, vieux serpent de mer révélant l’ambivalence de ce qu’on attend de la télé publique : s’adresser à tous, mais à quel prix, comment, selon quel mode d’écriture, au prix de quel compromis avec les recettes de la télévision populaire… ? Comment consolider le pluralisme des émissions tout en respectant l’exigence éditoriale ?
Par-delà ses atouts tenus secrets, la nomination de Delphine Ernotte aura en tout cas révélé le vice d’un mode d’audition qui, plutôt que d’accentuer ses vertus démocratiques, a suscité de nombreuses critiques pour son opacité renforcée. Si le pouvoir exécutif est resté extérieur au choix final, l’impossibilité de connaître les projets, et le nom même de quelques candidats restés secrets, semble une incongruité démocratique. Après l’erreur de casting du CSA avec le choix contesté de Mathieu Gallet, les sages pilotés par Olivier Schrameck devraient justifier leur choix, ne serait-ce que par respect pour les candidats évincés (Pascal Joseph, Nathalie Collin, Robin Leproux, Cyrille du Peloux, Christophe Beaux et Rémy Pflimlin lui-même qui espérait secrètement être reconduit à son poste).
La nouvelle présidente devrait prendre ses fonctions avant la fin de l’été. Une nouvelle ère s’ouvre à France Télévisions, sans que l’on sache encore si elle penchera du côté d’une vraie rupture ou d’une douce continuité…Une ère rouge ou orange ?
Source : Les Inrocks 23/04/2015
Voir aussi : Actualité France, Rubrique Médias, Ces candidats qui veulent remplacer Rémy Pflimlin, rubrique Politique,
Jean-Michel Baylet, un homme de pouvoir privé de son fief départemental
Jean-Michel Baylet auteur d’une triple carrière de grand patron de presse, d’homme politique national et régional, s’est retrouvé privé jeudi de son pilier politique local avec la perte de la présidence du conseil départemental du Tarn-et-Garonne.
Président du Parti radical de gauche, qui a souffert du désaveu général électoral comme ses alliés socialistes, M. Baylet, 68 ans, a jeté l’éponge, renonçant au dernier moment à disputer au candidat soutenu par l’UMP la présidence qu’il avait occupée pendant 29 ans. Il demeure toutefois simple conseiller départemental du canton de Valence d’Agen.
Patron du puissant groupe de presse La Dépêche du Midi, cet homme du Sud, grand, chauve à la voix puissante, était également jusqu’à peu sénateur (de 1986 à 1988 puis à partir de 1995), avant se faire battre en septembre 2014 par le candidat UMP François Bonhomme, avec le soutien d’un ancien de sa majorité Yvon Collin.
Homme de pouvoir, M. Baylet, très amer, a accusé l’UMP d’avoir « rejoué le coup des sénatoriales » en faisant élire Christian Astruc, qu’il considérait comme PRG.
Co-fondateur en 1973 du mouvement des Radicaux de Gauche (MRG) devenu aujourd’hui le Parti radical de gauche (PRG), il est à la tête du dernier allié de la majorité présidentielle de François Hollande, après le départ des écologistes.
Il a été à plusieurs reprises membre de gouvernements socialistes: secrétaire d’Etat aux Relations extérieures (1984-86); secrétaire d’Etat chargé des Collectivités locales (1988-90), puis ministre du Tourisme entre 1990 et 1993.
Après son échec départemental, le seul basculement de majorité dans tout Midi-Pyrénées, la question est de savoir s’il pourra encore briguer un poste ministériel, comme on lui en avait prêté le dessein depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir en 2012.
Il était devenu en 2011, le seul candidat non socialiste aux primaires du PS pour l’élection présidentielle.
Très ouvert, il prônait alors une Europe fédérale, la dépénalisation du cannabis, le droit de mourir dans la dignité et le mariage homosexuel. Avec un score de 0,64% au premier tour des primaires, il avait ensuite soutenu François Hollande.
– Un patron de presse à l’offensive –
Sa carrière politique a commencé dans les souliers familiaux. Il a d’abord succédé à sa mère Evelyne Jean-Baylet en 1977 à la mairie de Valence-d’Agen (Tarn-et-Garonne) qu’il gardera jusqu’en 2001.
Il a pris la tête du Conseil général du Tarn-et-Garonne en 1985, trois ans après le retrait de sa mère de la présidence . Entretemps, il s’est fait élire député jusqu’en 1984, puis en 1988, mais n’a pas siégé, ayant été nommé ministre.
Il a connu une ascension parallèle dans le groupe La Dépêche du Midi, prenant sa tête en 1995, pour remplacer Mme Baylet mère, alors âgée de 82 ans.
Si l’homme politique connaît des revers, le grand patron de presse est toujours à l’offensive. Jean-Michel Baylet est en train de prendre le contrôle du groupe Midi Libre, dont se retire Sud-Ouest.
Par tradition familiale et politique, Jean-Michel Baylet, marié et père de trois enfants, est initié à la franc-maçonnerie au sein de la loge Demain, au Grand Orient de France.
M. Baylet a été mis en cause dans trois affaires, dont une pour favoritisme, mais a bénéficié de deux non-lieux et d’une relaxe pour prescription.
Source AFP :02-04-2015
Puce du Midi Libre du 21/04/2015
» Dans l’article que Libération consacre à Jean-Michel Baylet, notre confrère assure que le patron du PRG compte bien « imposer au PS pour les Régionales « sa protégée » Sylvia Pinel, l’actuelle ministre du logement, comme tête de liste en Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Elle aurait alors pour allié le maire de Montpellier Philippe Saurel. Et le quotidien national d’affirmer que « Hollande et Valls ne peuvent pas s’en mêler. Qui a dit que la gauche devait désormais s’unir ? «
NB. Dans un entretien accordé au Midi Libre de la même édition , le Député Patrick Vignal qui se déclare partant pour les régionales évoque une possible opportunité pour Philippe Saurel de décrocher un Secrétariat d’Etat. Affaire à suivre… On en sera plus en juin après le congrès du PS, y compris sur la forme que devrait prendre ce remaniement tant attendu.
Voir aussi : Actualité France Rubrique Politique, Politique locale, Rubrique Médias, On line Jean-Michel Baylet : Harley, cœur à vif,