Iran: les femmes font une percée aux élections municipales et locales

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ATTA KENARE / AFP

De nombreuses femmes se sont faire élire aux élections municpales et locales iraniennes, dans la foulée de la foulée de la réélection de Hassan Rohani, à laquelle elles ont largement contribué.

 

Les élections municipales et locales iraniennes, organisées le 19 mai dernier en même temps que la présidentielle, ont permis à de nombreuses femmes de se faire élire y compris dans les villages. Des voix s’élèvent pour qu’elles fassent également leur entrée au gouvernement de Hassan Rohani, largement réélu président dès le 1er tour, notamment grâce à la mobilisation des électrices.

On est encore bien loin de la parité, mais dans la capitale iranienne, le nombre des élues femmes a été multiplié par trois. Elles sont désormais six sur un total de 21 membres au Conseil municipal de Téhéran.

Dans les deux autres grandes villes du pays, c’est-à-dire Machhad et Ispahan, il y a deux femmes élues sur une quinzaine de membres. Et dans d’autres villes encore, il y a également des élues femmes.

Par exemple à Ardébil, une femme est arrivée en tête des élues de la ville. Près de 18 000 femmes s’étaient inscrites pour participer aux élections municipales et locales sur un total de 270 000 candidats.

Idem dans les villages d’Iran

Des femmes ont également été élues dans les conseils des villages. Dans la province plutôt rurale et traditionnelle de Sistan-Balouchistan, à la frontière pakistanaise, 415 femmes ont par exemple été élues au sein des conseils municipaux et des villages.

Précédemment, elles n’étaient que 185. Dans le petit village d’Afzal-Abad, situé dans cette même province, les quinze candidats du conseil local sont d’ailleurs des femmes.

Cette forte augmentation est due à la politique du gouvernement du président modéré Hassan Rohani, qui a nommé plusieurs préfets et sous-préfets dans la région. Pour la première fois, une femme a également été ambassadrice.

Des femmes au gouvernement ?

Après les élections, des voix se sont même élevées pour demander que des femmes entrent au gouvernement. Il y a actuellement plusieurs vice-présidentes, notamment chargées de l’Environnement ou du Tourisme, mais aucune femme ministre.

L’ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad avait nommé une femme comme ministre de la Santé. C’était une première.

Désormais, des responsables réformatrices réclament au président Rohani, réélu à une très forte majorité – notamment grâce à la mobilisation des électrices -, de faire entrer des femmes au gouvernement. Mais dans ce cas, le Parlement devra lui accorder sa confiance.

 Siavosh Ghazi

Source RFI 29/05/2017

 

Voir aussi : Actualité Internationale, Rubrique Moyen Orient, Iran, Législatives : poussée des alliés du président Rohani , pas de majorité claire, rubrique Politique internationale, Paris et Téhéran jouent l’ouverture économique et diplomatique, rubrique Société, Droit des femmes,

Trump au Proche Orient. Problèmes de crédibilité…

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Un bond en arrière

Handelsblatt ne croit pas que Trump deviendra l’artisan de la paix au Proche Orient :

«Le président des Etats-Unis n’apporte pas dans la région une nouvelle stratégie de sortie de crise, il mise sur l’ancienne coalition du statu quo. Tandis qu’Obama voulait aider le printemps arabe à percer, Trump table sur un long hiver politique dans la région. … Son administration mise sur les anciennes alliances – avec d’une part les autocrates d’Arabie saoudite et l’Egypte et de l’autre le bloc de droite du Likoud de Nétanyahou. C’est exactement la coalition du statu quo qui, pendant des années, a empêché une paix durable au Proche-Orient. En se rendant dans la région en crise à un stade précoce de son mandat, Trump voulait envoyer un message. A y regarder de près, c’est un retour vers le passé.»

Torsten Riecke

Causeur (FR)

Une stratégie peu crédible

La politique menée par les Etats-Unis au Proche-Orient reste tout aussi contradictoire sous l’égide de Donald Trump, analyse l’expert en géostratégie Hadrien Desuin sur le site Causeur :

«Les Saoudiens et les Israéliens s’étaient beaucoup inquiétés des négociations sur le nucléaire iranien. Trump aussi. Il n’a d’ailleurs pas félicité le ‘modéré’ Rohani pour sa réélection à la présidence. Bien au contraire. Il organise sa venue à Riyad au lendemain de sa victoire. La coïncidence a de quoi troubler. Les premiers contacts avec le Prince héritier Ben Salmane et le président avaient été très bons. Ils vont sans doute le rester. Généraux, diplomates et autres faucons du Sénat sont rassurés. Donald Trump poursuit la politique schizophrène des Etats-Unis : prêche des valeurs américaines au Proche-Orient d’un côté et union sacrée militaro-industrielle avec le régime le plus rétrograde de la région de l’autre. Pour exhorter à un islam modéré, un premier voyage à Riyad, la capitale mondiale du salafisme, n’est pas crédible.»

Hadrien Desuin

Karar (TR)

Quelque chose cloche dans cette visite

Samedi à Riyad, Trump a participé à une traditionnelle danse du sabre. Si cette image le présente sous un jour sympathique, elle n’occulte pas le goût amer que laisse le contrat d’armes qu’il a conclu, dont le montant atteint 110 milliards de dollars, écrit Karar :

«Qu’adviendra-t-il de ces armes ? Contre quel ennemi les Saoudiens les dirigeront-elles, ces armes, mais aussi les armes et les avions militaires déjà achetés par tonnes ? … Celui-là même qui avait interdit aux ressortissants de certains pays musulmans d’entrer sur le sol américain s’est-il rendu dans le pays qui est le berceau de l’islam pour lever des fonds et brandir le sabre ? … Cette visite n’est pas nette, pas nette du tout. Des armes et des avions militaires qui ont pour unique fonction de maintenir en vie l’industrie de l’armement et dont on sait qu’ils sont voués à rouiller dans quelque entrepôt des pays acheteurs : l’affaire est extrêmement louche.»

Al-Ahram (EG)

Une alliance et des écueils

Le succès de la coopération forgée à Riyad dépend de plusieurs facteurs, analyse le quotidien public égyptien Al-Ahram :

«D’abord, il faudrait savoir dans quelle mesure on peut se fier aux Américains. Par le passé, on a trop souvent bâti nos attentes sur du sable. … Deuxièmement, l’alliance ou coopération arabo-islamo-américaine devrait définir ses priorités. La lutte antiterroriste passe par la résolution définitive du conflit israélo-palestinien. … Les Etats-Unis sont-ils prêts à faire pression sur Israël et à adopter une position neutre ? De même que les Etats-Unis considèrent l’Iran comme un risque pour la sécurité et la stabilité au Proche-Orient, ils devraient comprendre qu’Israël ne constitue pas une menace moindre. … Troisièmement, il est temps qu’Arabes et musulmans aient recours à des moyens de pression au niveau international. Ils ne sont pas faibles et doivent cesser d’être les simples exécutants des desseins de pays puissants et influents.»

Muhamad Ibrahim Al-Dusouki

 

 

Voir aussi : Actualité Internationales, rubrique revue de presse, Etats-Unis , rubrique Moyen-OrientL’Onu adopte une résolution contre la colonisation des territoires palestiniens, Palestine, Israël, Dans les Territoires, la spoliation s’accélère, Le coup de poker réussi de Nétanyahou,rubrique Politique, rubrique Economie,

Israël à l’heure de l’Inquisition

Bâillonner la gauche

 Jean-Michel Basquiat. – Sans titre, 1984 ADAGP - Christie’s Images - Bridgeman


Jean-Michel Basquiat. – Sans titre, 1984
ADAGP – Christie’s Images – Bridgeman

Le gouvernement israélien utiliserait-il la transition numérique pour faire taire l’audiovisuel public ? Prétextant une mauvaise gestion, il a interrompu brutalement les programmes de plusieurs chaînes de télévision et de radio. Certains journalistes, mais aussi l’opposition de gauche, les mouvements de boycott et de militaires démobilisés font régulièrement l’objet d’accusations de trahison de la part de la droite au pouvoir. En mars 2016, Charles Enderlin témoignait du climat de chasse aux sorcières que connait actuellement Israël et questionnait l’avenir de la démocratie dans le pays. 14/05/2017

Un projet de loi approuvé par M. Benyamin Netanyahou entend imposer de nouvelles exigences de transparence aux associations israéliennes. Ce texte qui vise à pénaliser les organisations opposées à la politique du gouvernement s’inscrit dans le climat délétère d’une chasse aux sorcières orchestrée par les partis favorables à la colonisation.

as une semaine ne passe sans que la droite et l’extrême droite israéliennes prétendent débusquer de nouveaux traîtres. Organisations non gouvernementales (ONG) de gauche qualifiées de « taupes financées par l’étranger » collaborant avec l’« ennemi palestinien » ; écrivains, artistes, personnalités politiques : sur le Web, tous ont droit au shaming, c’est-à-dire aux intimidations et aux humiliations, souvent accompagnées d’insultes racistes et de menaces. En raison de leur opposition à l’occupation des territoires palestiniens, ou seulement parce qu’ils défendent la démocratie.

Même le président du pays, M. Reuven Rivlin, a été victime d’une telle campagne en décembre 2015. Il a eu le malheur de prendre la parole à la conférence organisée à New York par le quotidien de gauche Haaretz alors que des représentants de Breaking the Silence se trouvaient dans la salle. Cette association de militaires démobilisés qui témoignent sur leur service dans les territoires occupés est en effet accusée de porter atteinte à l’image d’Israël et de son armée. Elle a également été mise en cause pour avoir fourni des éléments de preuve à la commission d’enquête de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la guerre à Gaza durant l’été 2014. Le gouvernement israélien avait refusé de collaborer avec cette instance, dont le rapport a fait état de violations susceptibles d’être qualifiées de « crimes de guerre », perpétrées à la fois par Israël et par les groupes armés palestiniens (1).

Le 8 février dernier, par 50 voix pour et 43 contre (sur 120 députés), le Parlement israélien a adopté en première lecture un projet de loi sur la « transparence » des ONG. Porté par la ministre de la justice Ayelet Shaked, affiliée au Foyer juif, partisan de la colonisation, ce texte oblige toute association recevant des subventions d’un gouvernement étranger à mentionner l’identité de ses donateurs dans ses rapports publics et lors de ses contacts avec des organismes et des officiels israéliens. Faute de quoi elle devra s’acquitter d’une amende de 29 200 shekels (6 800 euros). S’il concerne nombre d’associations de gauche et de défense des droits humains qui bénéficient des financements de gouvernements européens ou nord-américains, ce projet de loi ne s’applique pas à celles qui reçoivent des financements étrangers privés, telles les organisations de droite qui contribuent au développement de la colonisation. Critiqué par l’Union européenne et par les Etats-Unis, ce vote est intervenu dans un contexte marqué par un climat de défiance à l’égard d’une partie de la société civile, et surtout par l’affirmation du projet politique du premier ministre Benyamin Netanyahou.

Soutenus par plusieurs ministres, les mouvements de droite et d’extrême droite multiplient les campagnes pour délégitimer les ONG de défense des droits humains. Le plus actif est Im Tirtzu. Cette association estudiantine dont le nom signifie « Si vous le voulez », en référence à une phrase célèbre de Theodor Herzl (1860-1904), a vu le jour un matin de 2006 lorsque son fondateur, M. Ronen Shoval, a rencontré M. Moti Karpel, l’un des dirigeants du mouvement des colons, auteur de La Révolution par la foi (en hébreu). Cet ouvrage, publié en 2003 et sous-titré L’effondrement du sionisme et l’arrivée du changement par la foi, prône la reconstruction du temple de Jérusalem et prétend imposer la souveraineté israélienne sur l’ensemble de la « terre d’Israël », étant entendu que les Arabes n’y auraient plus que le statut de ger toshav : des résidents étrangers privés de droits politiques. M. Shoval s’est alors donné pour mission de « renouveler la pensée et l’idéologie sionistes, et de lutter contre les campagnes délégitimant l’Etat d’Israël en apportant des réponses aux phénomènes post- et antisionistes (2) ». Les responsables d’Im Tirtzu n’aiment pas que l’on qualifie leur mouvement de « fasciste », mais ils n’ont pas réussi à faire condamner pour diffamation plusieurs organisations qui lui avaient attribué cette épithète (3).

« Ils vivent parmi nous et ce sont des taupes »

Aidé par des membres de la droite parlementaire, Im Tirtzu a remporté quelques succès, notamment contre Breaking the Silence. Accusés — à tort — de soutenir la campagne internationale Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) (4) et de faire le jeu des ennemis d’Israël, les vétérans de l’association se sont vu interdire l’accès à l’armée et aux lycées. Dès lors, Im Tirtzu a vu grand. Avec l’aide de M. Moshe Klughaft, le proche conseiller de M. Naftali Bennett, ministre de l’éducation et président du Foyer juif, l’association a produit une vidéo (5) où l’on voit un homme brandir un couteau vers la caméra avec, en fond sonore, le commentaire suivant : « Avant même de vous poignarder, le terroriste sait que Yishaï Menuhin, du Public Committee Against Torture in Israel, une taupe implantée par les Pays-Bas, va le protéger du Shin Beth [le service de sécurité intérieure]. Le terroriste sait aussi qu’Avner Gvaryahu, de Breaking the Silence, une taupe allemande, traitera de “criminel de guerre” le soldat qui tentera d’empêcher l’attentat. Le terroriste sait aussi que Sigi Ben-Ari, de Hamoked, une taupe du gouvernement norvégien, le défendra devant la justice. Avant même de vous poignarder, le terroriste sait que Hagaï Elad, de B’Tselem, taupe de l’Union européenne, accusera Israël de crimes de guerre. Yishaï, Avner, Sigi et Hagaï sont israéliens. Ils vivent parmi nous et ce sont des taupes. Ils nous combattent lorsque nous luttons contre le terrorisme. » Dans cette logique, l’Europe, qui soutient la solution à deux Etats, serait donc hostile à Israël et complice du terrorisme.

Im Tirtzu bénéficie d’un comité de parrainage prestigieux. On y trouve une brochette de professeurs d’université, parmi lesquels Robert Aumann, lauréat en 2005 du prix de la banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, ou le Français Georges-Elia Sarfati, professeur à la Sorbonne, ainsi que des avocats, comme Me Daphne Netanyahou, la belle-sœur du premier ministre. Forte de ces soutiens, l’organisation a franchi un autre palier en dénonçant comme « taupes » gauchistes certains des principaux écrivains et artistes du pays : Amos Oz, Abraham B. Yehoshua, David Grossman, ainsi que des comédiens de premier plan. Alors que, jusque-là, le gouvernement et la droite avaient gardé un silence complice face à ce maccarthysme, des voix ont tout de même fini par se faire entendre. « Désigner ainsi de prétendus traîtres est une vieille technique fasciste, à la fois laide et dangereuse », a asséné M. Benny Begin, personnalité historique du Likoud, le parti de M. Netanyahou, et fils de l’ancien premier ministre Menahem Begin. M. Bennett a lui aussi réagi en qualifiant l’initiative d’Im Tirtzu d’« embarrassante et inutile ». Après cela, M. Netanyahou ne pouvait pas être en reste : « Je m’oppose à l’utilisation du mot “traître” pour qualifier ceux qui sont en désaccord avec moi. Nous sommes une démocratie et il existe une multitude d’opinions. » Mais il a dans le même temps dénoncé Breaking the Silence, qui « salit le nom d’Israël dans le monde (6) ».

Pour sa part, la ministre de la culture, Mme Miri Regev, a publié cette mise au point : « Si le public a le droit d’être informé, il faut éviter les commentaires pouvant inciter à la violence. » Membre du Likoud, cette personnalité très active a pourtant les artistes de gauche dans le collimateur. En témoigne son projet de loi sur le « loyalisme culturel » : ce texte entend interdire le versement de subventions à tout artiste qui porterait atteinte aux symboles de l’Etat, soutiendrait le terrorisme ou s’opposerait à l’existence d’Israël comme Etat juif et démocratique (7). La population ne rejette pas cette démarche. Déjà, en juin 2015, l’attitude offensive de la ministre à l’égard du monde artistique lui valait le soutien de 59 % des Juifs israéliens, selon un sondage de l’Israel Democracy Institute (8). Quant aux ONG de défense des droits humains, elles sont plutôt impopulaires : en octobre 2013, 52 % des personnes interrogées considéraient qu’elles portaient atteinte à l’Etat.

L’« Intifada des couteaux », autrement dit la vague d’attaques palestiniennes contre des ressortissants israéliens militaires et civils, contribue au durcissement de la société et à son virage à droite. Le « Rapport sur la haine » de la Fondation Berl Katznelson relève en moyenne plus de 500 000 commentaires et échanges haineux ou racistes chaque mois (9). En janvier 2016, l’éditorialiste Nahum Barnea décrivait l’Israël d’aujourd’hui en faisant référence à la violence politique en Allemagne de 1918 à 1933, à la veille de la prise de pouvoir par les nazis : « Cela ressemble à la république de Weimar. Cela sent comme Weimar. C’est cancéreux comme Weimar. Nous ne sommes pas la république de Weimar, mais ce qui se passe actuellement rappelle par bien des aspects ce qui est arrivé là-bas. Peut-être que c’est une bonne chose. Peut-être que cette vague d’incitations à la haine fera comprendre aux Israéliens combien la pente est glissante. La belle vie que nous avons — comparé à ce qui se passe chez nos voisins — nous aveugle. J’ai rencontré il y a quelque temps l’un des écrivains qui figurent sur une liste [de “traîtres”]. Il m’a dit : “Netanyahou dirige notre avion droit sur la montagne.” J’ai répondu : “C’est une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que nous voyageons en classe affaires” (10). »

A la tête du gouvernement depuis sept ans, M. Netanyahou est, lui, persuadé qu’il mène le pays dans la bonne direction et maintient vaille que vaille le cap à droite, tant sur le plan économique et social que face aux Palestiniens et à ses adversaires politiques. Selon lui, c’est la gauche israélienne qui s’est toujours trompée. Dans un ouvrage publié en 1995, après la signature des accords d’Oslo, il expliquait déjà que cette gauche avait « une prédisposition à absorber les arguments de la propagande arabe fondée sur le principe des “droits inaliénables du peuple palestinien”, débouchant sur la création d’un Etat palestinien aux côtés d’un Israël diminué. Ce syndrome provient de la maladie chronique qui affecte le peuple juif depuis le début du XXe siècle : le marxisme qui imprègne les mouvements juifs de gauche, d’extrême gauche et communistes en Europe de l’Est ». Cela expliquerait pourquoi « des personnes intelligentes, morales, cultivées, affirment qu’Israël doit quitter les “territoires”. (…) Nous assistons à une montée de l’antisémitisme, à une énorme vague de haine d’Israël en raison de l’islamisme qui se renforce, tandis que l’assimilation des Juifs en diaspora se développe rapidement. Mais cela n’intéresse pas spécialement la direction politique de la gauche, qui travaille à réaliser l’objectif de “libérer les Palestiniens du fardeau de l’occupation israélienne” en abandonnant le cœur de la patrie du peuple juif » (11).

Une loi pour interdire le boycott des colonies

Le premier ministre s’est donc donné pour mission d’assurer la survie du peuple juif sur sa terre. Selon l’analyste Eldad Yaniv, doyen du centre universitaire Shimon-Pérès, « il y a une cohérence absolue entre son idéologie et sa stratégie politique. Il est persuadé que l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de gauche, ou même d’autres dirigeants de droite, serait une catastrophe pour Israël, dont il se considère personnellement comme le gardien (12) ».

Ce n’est qu’après sa quatrième victoire électorale en vingt ans que M. Netanyahou a pu, le 14 mai 2015, former une coalition à son goût. Libéré de la nécessité d’y intégrer des éléments centristes ou travaillistes, il peut désormais diriger le pays comme il l’entend. Chef du gouvernement, il conserve les portefeuilles de l’économie, de la communication et des affaires étrangères, où il a nommé Mme Tzipi Hotovely ministre déléguée. Députée du Likoud, proche du sionisme religieux, cette dernière est farouchement opposée à la création d’un Etat palestinien. C’est donc en toute connaissance de cause que M. Netanyahou l’a envoyée diffuser le message de son gouvernement à la « communauté internationale » : la Cisjordanie n’est pas occupée, mais fait partie intégrante de la « terre d’Israël ». Le jour de son entrée en fonctions, elle a exposé son credo devant un aréopage de diplomates et de hauts fonctionnaires de son ministère : « Il est important de répéter que cette terre nous appartient. Elle est entièrement à nous. (…) Le monde comprend les besoins sécuritaires d’Israël, mais les arguments d’éthique et de justice les supplantent toujours. » Et de citer Rachi, un talmudiste du XIe siècle : « C’est par sa volonté que [Dieu] donna Canaan aux sept peuples, et c’est par sa volonté qu’il la leur reprit et nous la donna… »

Déjà, en juillet 2011, M. Netanyahou avait fait adopter par la Knesset une proposition de loi contre le boycott des colonies. Lancée par le député du Likoud Zeev Elkin, cette initiative intervenait après le refus de dizaines d’artistes de se produire dans les implantations. Le texte, voté par 47 voix pour et 38 contre, permet d’engager des poursuites judiciaires « contre toute personne ou institution refusant de conclure des accords économiques, sociaux ou universitaires avec une personne ou un organisme en raison de ses liens avec l’Etat d’Israël, ses institutions ou les régions sous son contrôle [les territoires occupés] ». Des ONG de gauche qui avaient fait appel auprès de la Haute Cour de justice ont été déboutées le 16 avril 2015. Les juges se sont contentés de supprimer l’article autorisant les tribunaux à infliger des pénalités illimitées à ceux qui appellent au boycott, même si aucun dommage commercial ou économique n’est prouvé.

Ce jugement a surpris Me Talia Sasson. Pendant vingt-cinq ans, elle a été l’une des responsables des services du procureur de l’Etat ; elle préside aujourd’hui le New Israel Fund, qui finance plusieurs dizaines d’ONG israéliennes. « J’ai eu honte, dit-elle, que la Haute Cour entérine cette loi. Son seul objectif est de museler la gauche. Il aurait fallu distinguer l’interdiction du boycott de l’Etat d’Israël — là, j’aurais pu être pour ! — et l’interdiction du boycott des colonies. C’est inacceptable. De fait, dans ses jugements, la Cour suprême avait établi que la Cisjordanie ne fait pas partie de l’Etat d’Israël, qui n’y a pas imposé sa souveraineté. »

La détermination de M. Netanyahou s’est confirmée lors de l’examen du projet de loi sur la « transparence » des ONG par le conseil des ministres. Le chef du gouvernement a ainsi donné son imprimatur au texte en l’amendant à la marge — il a supprimé une disposition qui prévoyait que les membres des ONG touchant des financements d’un gouvernement étranger portent un badge spécifique lors de leurs visites à la Knesset. Députée au Parlement, dirigeante du parti Hatnuah (centriste, allié au Parti travailliste), Mme Tzipi Livni a occupé plusieurs postes ministériels au cours de la dernière décennie. Elle revient sur la portée de ce texte controversé : « Lorsque j’étais au gouvernement en tant que ministre de la justice [à trois reprises, la dernière fois de mars 2013 à décembre 2014], j’avais la possibilité de mettre mon veto à de tels projets de loi, ou de rejeter la plupart d’entre eux. Sauf qu’en dernier ressort les choses ne dépendent pas du ministre de la justice, mais du chef du gouvernement. S’il le veut, il peut rejeter un projet de loi. S’il veut préserver sa coalition, il laisse les éléments extrémistes de son gouvernement donner le ton, ce qui, à mon grand regret, est le cas. Je suis contre ces projets de loi. Nous sommes dans l’opposition et nous tentons de leur faire barrage, mais nos pouvoirs sont limités. » Pour sa part, Me Sasson qualifie ce texte de « stupidité destinée à réduire au silence le camp de la gauche. La politique de la droite, aujourd’hui, n’est pas d’aller au débat, à la controverse entre la gauche et la droite, mais de faire taire la gauche ».

Une gauche qui est en perte de vitesse, comme le constate la professeure Tamar Hermann : « Au début des années 1990, on pouvait encore parler de deux camps qui s’affrontaient. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Je ne parle plus de “gauche”, mais des 20 % de la population juive adulte qui forment le groupe laïque, urbain, cultivé, universaliste, de sensibilité libérale. (…) Quant aux plus jeunes qui en sont issus, ils n’ont pas reçu les réponses qu’ils attendaient de leurs parents et se sont alors tournés vers une forme d’identité juive basique. » L’universitaire rappelle aussi que, en 2009 déjà, l’analyse sociologique montrait que plus de 51 % des Israéliens juifs croyaient en la venue du Messie. Parmi eux, des religieux, mais aussi des traditionalistes et des séculiers. Une plus forte majorité (67 %) estime que le peuple juif est le peuple élu (13). Cinq ans plus tard, le camp nationaliste religieux s’était encore renforcé, puisque 22 % de la population juive s’identifiait à ses valeurs (14).

Mme Livni s’inquiète des tendances qui se développent au sein de la société : « Le public juif a l’impression que nous sommes entourés d’ennemis. C’est d’ailleurs la réalité, dans le voisinage difficile où nous vivons. Il y a du terrorisme contre Israël ; l’extrémisme islamique se renforce. Malheureusement, une partie de la société se replie sur elle-même. Elle se défie d’une menace extérieure, mais aussi intérieure, à travers les minorités et les groupes opposés à la politique du gouvernement. Netanyahou les a montrés du doigt pendant la campagne électorale. On voit une union entre les Arabes citoyens d’Israël, les organisations de gauche et des gouvernements étrangers. Des secteurs de la société israélienne sont ainsi identifiés à l’ennemi. (…) Pour moi, sans aucun doute, Israël est la seule véritable démocratie du Proche-Orient et doit faire partie intégrante de ce que l’on appelle le “monde libre”. »

M. Netanyahou, quant à lui, entend faire adopter un projet de loi constitutionnelle qui redéfinit Israël comme l’Etat-nation du peuple juif et prévoit que le législateur s’inspire des principes du judaïsme. Le régime y serait défini comme démocratique, mais seuls les Juifs y auraient des droits collectifs ; les musulmans et les chrétiens, soit 20 % de la population, ne jouiraient que de droits personnels prévus par les lois. Pour Me Sasson, cela signifie qu’actuellement « l’antagonisme essentiel dans le pays n’est pas “gauche ou droite”, mais “pour ou contre la démocratie” ». Alors que l’échec du processus de paix avec les Palestiniens semble mener inexorablement à une forme d’Etat binational, la campagne orchestrée contre la gauche par le gouvernement et par la droite pose donc la question de l’avenir de la démocratie en Israël. Une question qui concerne aussi les communautés juives à l’étranger, où la plupart des intellectuels gardent un silence assourdissant sur cette évolution.

Charles Enderlin

Journaliste. Auteur notamment d’Au nom du temple. Israël et l’irrésistible ascension du messianisme juif (1967-2013), Seuil, Paris, 2013.
Source Le Monde Diplomatique Mars 2017

Présidentielles en Iran

Zahra, l'héroïne de bande-dessinée créée par Amir Soltani était candidate à l'élection présidentielle iranienne en 2013

Zahra, l’héroïne de bande-dessinée créée par Amir Soltani était candidate virtuelle à l’élection présidentielle iranienne en 2013

Les Iraniens seront appelés vendredi à élire un nouveau président. Le duel opposera l’actuel président Hassan Rohani au religieux conservateur Ebrahim Raïssi. Beaucoup d’observateurs voient dans ce scrutin un test de la politique d’ouverture à l’Occident pratiquée par Rohani, dont l’accord sur le nucléaire a été un important jalon. Les commentateurs conjecturent sur l’avenir du pays.

LA POPULATION NE PROFITE PAS DE L’ACCORD SUR LE NUCLÉAIRE

Le peuple ne ressent pas vraiment les retombées positives de l’accord sur le nucléaire, explique le politologue Valentin Naumescu sur la plate-forme de blogs Contributors :

«Selon un sondage du mois d’avril, 72 pour cent des Iraniens estiment que le ‘Joint Comprehensive Plan of Action’ n’a pas généré de changement significatif de leur niveau de vie. Ils n’ont pas ressenti non plus le bénéfice de la levée progressive des sanctions, même si la croissance annuelle de l’Iran était de l’ordre de cinq à huit pour cent en 2015 et 2016. Le chômage reste élevé aujourd’hui. Il atteint 12 pour cent dans l’ensemble et près de 25 pour cent chez les jeunes. C’est l’une des raisons pour laquelle le scrutin ne devrait pas pouvoir être scellé à l’issue du premier tour et qu’un second tour devrait être nécessaire – pour la première fois depuis 1981.»

Valentin Naumesc

Source Contributors 16/95/2017

 

A QUAND LE PROCHAIN COUP D’ETAT ?

Le risque de coup d’Etat en Iran est imminent, redoute Taimoor Aliassi, représentant à l’ONU de l’Association pour les droits humains au Kurdistan iranien, dans Le Temps :

«La génération d’après la révolution, déçue de trente-sept ans de règne sans partage du clergé, a du mal désormais à croire à un avenir meilleur sous l’égide des ayatollahs. Nombreux sont les intellectuels, politologues, journalistes, activistes et artistes pour qui la question n’est plus de savoir quand il y aura un coup d’Etat, mais quelles en seront les modalités et les conséquences, à savoir : un bain de sang et un embrasement généralisé comme en Syrie ou en Irak ? Ou bien une reprise en main encore plus autoritaire et centralisée, plus ou moins téléguidée de l’étranger par certaines puissances occidentales, Etats-Unis en tête, qui n’ont aucun intérêt à voir le pays s’embraser, et sont prêtes à sacrifier leurs prétendus idéaux sur l’autel de la stabilité de la région.»

Source Le Temps 16/95/2017

 

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Cybertattaque: la rançon en bitcoins, garantie d’anonymat

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Les auteurs de la cyberattaque mondiale lancée vendredi exigent le versement des rançons en bitcoins car cette monnaie immatérielle permet l’anonymat, mais face à la mobilisation internationale, cela ne suffira peut-être pas pour couvrir leurs traces, assurent des experts.

Le bitcoin, qui tire son origine d’un logiciel mis en ligne en février 2009 par un ou plusieurs informaticiens se cachant sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, est une monnaie virtuelle autorégulée, qui préserve l’anonymat de ses propriétaires.

Sur l’écran qui apparait sur les centaines de milliers d’ordinateurs infectés par le virus «WannaCry» au cours des derniers jours, dans 150 pays, figure un lien pour permettre aux victimes d’acheter des bitcoins, puis une adresse où envoyer la rançon, en échange de laquelle les pirates promettent de décrypter les fichiers que leur virus a crypté.

«Le bitcoin, c’est l’argent liquide du numérique», explique à l’AFP Nicolas Debock, investisseur chez Balderton Capital, spécialiste des monnaies virtuelles. «Les transactions sont totalement anonymes, non répudiables. En revanche, elles sont totalement traçables».

«Toutes les transactions sont inscrites dans les chaînes de stockage, appelées «blockchains». C’est anonyme, mais tout le monde peut surveiller une adresse bitcoin et voir comment l’argent bouge», ajoute-t-il. «Personne ne pourra leur prendre cet argent, mais il sera possible de suivre à la trace l’activité de ce compte».

Pour Pierre-Antoine Gailly, rapporteur en 2015 d’un rapport sur le bitcoin et les monnaies virtuelles pour le Conseil économique, social et environnemental français (CESE), cela pose «un problème majeur».

«Le bitcoin n’a besoin d’aucune banque, donc cette circulation « monétaire » échappe à toute supervision, à tout contrôle», dit-il à l’AFP. «Les comptes n’ont pas d’adresse physique, pas d’adresse bancaire, il n’y a pas d’hébergeur central: l’anonymat est mis en tête de gondole».

«Un coup très fort»

L’ampleur des dégâts infligés aux ordinateurs du monde entier, le nombre de victimes et de pays concernés par ce piratage d’une gravité inédite va certainement pousser les services internationaux d’enquête et de renseignements à surveiller de près l’adresse bitcoin sur laquelle les rançons ont été ou vont être versées, estiment les experts.

Des services existent, appelés «tumblers», qui promettent aux détenteurs de bitcoins d’anonymiser entièrement leurs comptes en monnaie virtuelle.

«Le tumbler va diviser les sommes en bitcoins en milliers de petits morceaux, les répartir sur des milliers d’adresses différentes et faire plein de transactions», explique Manuel Valente, directeur à Paris de la maison du Bitcoin. «Au bout d’une semaine, on remet tous ces bitcoins sur une nouvelle adresse, en espérant avoir couvert ses traces. Ce sont des systèmes de blanchiment de bitcoins. Sur le darkweb, il y a des gens qui proposent ce genre de service».

Mais si, face à l’importance du préjudice, les polices et services de renseignement du monde entier, avec leurs formidables puissances de calcul, s’allient pour surveiller le compte bitcoin des pirates, cet argent virtuel sera intouchable sans se faire repérer.

Pour Clément Francomme, directeur général de Utocat, entreprise de logiciels spécialisée dans les technologies «blockchain», les pirates le savent si bien que la collecte d’argent via les rançons n’est peut-être pas le véritable but de cette cyberattaque.

«L’idée était peut-être de montrer au reste du monde qu’ils ont fait un coup très très fort. Avec une attaque pareille, ils vont être très connus dans le milieu des pirates internationaux. Cette équipe a fait une démonstration de force, et je suppose que dans pas très longtemps il va y en avoir une autre», dit-il.

«C’est une démonstration de puissance, pour construire un CV. Ils pourraient ne pas avoir envie de dépenser ces bitcoins, sachant qu’ils vont être très surveillés, mais plutôt de se servir de leur renommée mondiale pour vendre des services à côté».

Michel MOUTOT
Agence France-Presse 15/05/2017

 

Le bitcoin, qui tire son origine d'un logiciel mis en ligne en février 2009 par un ou plusieurs informaticiens se cachant sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, est une monnaie virtuelle autorégulée, qui préserve l'anonymat de ses propriétaires.

Le bitcoin, qui tire son origine d’un logiciel mis en ligne en février 2009 par un ou plusieurs informaticiens se cachant sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, est une monnaie virtuelle autorégulée, qui préserve l’anonymat de ses propriétaires.

Du rançongiciel au « kill switch », voici un lexique des principaux termes de cybersécurité utilisés pendant la cyberattaque attribuée au virus Wannacry, réalisé notamment à partir du glossaire de l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informations).

– Bitcoin:

Le Bitcoin est une monnaie électronique virtuelle basée sur un algorithme. Elle permet d’acheter des biens et des services et peut être échangée contre d’autres devises. Indépendante des réseaux bancaires, elle fonctionne de manière décentralisée grâce à la technologie du blockchain ou « chaîne de blocs », un registre partagé sécurisé.

Permettant à ses utilisateurs de brouiller leur identité, elle est devenue très populaires sur les sites illicites.

– Kill switch

Un « bouton d’arrêt  » virtuel qui peut être présent dans le code d’un logiciel malveillant.

Dans le cas de Wannacry, un chercheur en cybersécurité a remarqué que le rançongiciel tentait avant chaque infection de contacter un nom de domaine et s’exécutait s’il était sans réponse de ce dernier. Il a donc enregistré le nom de domaine pour freiner la propagation du rançongiciel, semble-t-il avec succès.

Mais les experts avertissent que le code du logiciel peut être changé pour créer des variantes qui ne comportent pas de bouton d’arrêt.

Logiciel malveillant ou malware:

Tout programme développé dans le but de nuire à, ou au moyen, d’un système informatique ou d’un réseau. Il peut prendre la forme d’un virus ou d’un vers informatique.

– Faille:

Vulnérabilité dans un système informatique permettant à un attaquant de porter atteinte à son fonctionnement normal, à la confidentialité ou à l’intégrité des données qu’il contient.

Une faille « zero day » est une vulnérabilité qui n’a pas encore été rendue publique.

– Patch

Morceau de code que l’on ajoute à un logiciel pour remédier à un problème.

– Phishing ou hameçonnage:

Vol d’identités ou d’informations confidentielles (codes d’accès, coordonnées bancaires) par subterfuge : un système d’authentification est simulé par un utilisateur malveillant, qui essaie alors de convaincre des usagers de l’utiliser et de communiquer des informations confidentielles.

L’utilisateur est souvent invité à visiter le site frauduleux – qui ressemble au site authentique – par un courrier électronique.

– Rançongiciel ou ransomware:

Forme d’extorsion imposée par un code malveillant sur un utilisateur du système. Si ce dernier refuse de payer ou d’effectuer une tâche imposée, le service auquel il veut accéder lui est refusé.

Un tel code peut par exemple chiffrer des fichiers pour les rendre inexploitables. L’utilisateur reçoit une demande de payement pour récupérer ses fichiers.

– Réseau de machines zombies ou botnet

Un botnet, ou un réseau de robots, est un réseau de machines compromises à la disposition d’un individu malveillant. Ce réseau est structuré de façon à permettre à son propriétaire de transmettre des ordres aux machines du botnet et de les actionner à sa guise.

Certains réseaux peuvent atteindre plusieurs milliers de machines. Celles-ci peuvent faire l’objet de commerce illicite et être utilisées dans des opérations malveillantes contre d’autres machines.

– Virus et vers informatiques:

Un virus est un programme ou morceau de programme malveillant dont le but est de survivre sur un système informatique (ordinateur, serveur, appareil mobile, etc.) et souvent d’en atteindre les données, mémoire, réseau. Il peut être propagé par messagerie, partage de fichiers, portes dérobées, page internet frauduleuse, clés USB?

Un ver est un virus qui se propage de manière quasi autonome (sans intervention humaine directe) via le réseau. Il cherche à propager son code au plus grand nombre de cibles, puis de l’exécuter sur ces mêmes cibles à l’insu des utilisateurs.

Voir aussi : Actualité Internationale, rubrique Internet,