Comment éviter le chaos climatique ? Tous responsables ?

L’exploitation des ressources fossiles a provoqué l’avènement d’une nouvelle ère géologique. Une prouesse des nations industrialisées et de leurs élites, qui ont bâti leur suprématie sur des échanges écologiques inégaux.

Isaac Cordal. – « Résistance », 2013

Isaac Cordal. – « Résistance », 2013

Anthropocène : ce mot désigne une nouvelle époque de l’âge de la Terre, ouverte par une humanité devenue force tellurique (1). Le point de déclenchement de ce nouvel âge géohistorique reste sujet à controverse : la conquête et l’ethnocide de l’Amérique ? la naissance du capitalisme industriel, fondé sur les énergies fossiles ? la bombe atomique et la « grande accélération » d’après 1945 ? Mais il y a du moins un constat sur lequel les scientifiques s’accordent : bien plus qu’une crise environnementale, nous vivons un basculement géologique, dont les précédents — la cinquième crise d’extinction, il y a 65 millions d’années, ou l’optimum climatique du miocène, il y a 15 millions d’années — remontent à des temps antérieurs à l’apparition du genre humain. D’où une situation radicalement nouvelle : l’humanité va devoir faire face dans les prochaines décennies à des états du système Terre auxquels elle n’a jamais été confrontée.

L’anthropocène marque aussi l’échec d’une des promesses de la modernité, qui prétendait arracher l’histoire à la nature, libérer le devenir humain de tout déterminisme naturel. A cet égard, les dérèglements infligés à la Terre représentent un coup de tonnerre dans nos vies. Ils nous ramènent à la réalité des mille liens d’appartenance et de rétroaction attachant nos sociétés aux processus complexes d’une planète qui n’est ni stable, ni extérieure à nous, ni infinie (2). En violentant et en jetant sur les routes des dizaines de millions de réfugiés (22 millions aujourd’hui, 250 millions annoncés par l’Organisation des Nations unies en 2050), en attisant injustices et tensions géopolitiques (3), le dérèglement climatique obère toute perspective d’un monde plus juste et solidaire, d’une vie meilleure pour le plus grand nombre. Les fragiles conquêtes de la démocratie et des droits humains et sociaux pourraient ainsi être annihilées.

 

Cette logique d’accumulation a tiré toute la dynamique de transformation de la terre

Mais qui est cet anthropos à l’origine de l’anthropocène, ce véritable déraillement de la trajectoire géologique de la Terre ? Une « espèce humaine » indifférenciée, unifiée par la biologie et le carbone, et donc uniformément responsable de la crise ? Le prétendre reviendrait à effacer l’extrême différenciation des impacts, des pouvoirs et des responsabilités entre les peuples, les classes et les genres. Il y a eu des victimes et des dissidents de l’« anthropocénéisation » de la Terre, et c’est peut-être d’eux qu’il s’agit d’hériter.

A dire vrai, jusqu’à une période récente, l’anthropocène a été un occidentalocène ! En 1900, l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest avaient émis plus des quatre cinquièmes des gaz à effet de serre depuis 1750. Si la population humaine a grimpé d’un facteur 10 depuis trois siècles, que de disparités d’impact entre les différents groupes d’humains ! Les peuples de chasseurs-cueilleurs aujourd’hui menacés de disparition ne peuvent guère être tenus responsables du basculement. Un Américain du Nord aisé émet dans sa vie mille fois plus de gaz à effet de serre qu’un Africain pauvre (4).

Pendant que la population décuplait, le capital centuplait. En dépit de guerres destructrices, il a crû d’un facteur 134 entre 1700 et 2008  (5). N’est-ce pas cette logique d’accumulation qui a tiré toute la dynamique de transformation de la Terre ? L’anthropocène mériterait alors la qualification plus juste de « capitalocène ». C’est d’ailleurs la thèse des récents ouvrages du sociologue Jason W. Moore et de l’historien Andreas Malm (6).

Depuis deux siècles, un modèle de développement industriel fondé sur les ressources fossiles a dans le même temps dérouté la trajectoire géologique de notre planète et accentué les inégalités. Les 20 % les plus pauvres détenaient 4,7 % du revenu mondial en 1820, mais seulement 2,2 % en 1992  (7). Existe-t-il un lien entre l’histoire des inégalités et l’histoire des dégradations écologiques globales de l’anthropocène ? Non, répondent les tenants du « capitalisme vert », qui reprennent le vieux discours du « gagnant-gagnant » entre marché, croissance, équité sociale et environnement. Pourtant, de nombreux travaux récents, à la croisée de l’histoire et des sciences du système Terre, mettent en évidence un ressort commun aux dominations économiques et sociales, aux injustices environnementales et aux dérèglements écologiques désormais d’une ampleur géologique.

Si toute activité humaine transforme l’environnement, les impacts sont inégalement distribués. Quatre-vingt-dix entreprises sont ainsi responsables à elles seules de plus de 63 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis 1850  (8). Les nations qui en ont émis le plus sont historiquement les pays du « centre », ceux qui dominent l’économie-monde (voir la carte « Pollueurs d’hier et d’aujourd’hui »). Ce fut d’abord le Royaume-Uni, qui, à l’époque victorienne, au XIXe siècle, produisait la moitié du CO2 total et colonisait le monde. Ce furent ensuite, au milieu du XXe siècle, les Etats-Unis, en concurrence frontale avec les pays sous influence soviétique, dont le système n’était pas moins destructeur. C’est de plus en plus la Chine, qui émet aujourd’hui plus de gaz à effet de serre que les Etats-Unis et l’Europe réunis. Pékin est engagé dans une compétition économique avec les Etats-Unis qui passe, à court terme, par une ruée sur les ressources fossiles et, à moyen terme, par le numérique, la finance et les technologies « vertes ». Au vu de cette réalité historique, peut-on limiter les dérèglements globaux sans remettre en question cette course à la puissance économique et militaire ?

Plus profondément, la conquête de l’hégémonie économique par les Etats-nations du centre (9) a permis la suprématie de son élite capitaliste, ainsi que l’achat de la paix sociale domestique grâce à l’entrée des classes dominées dans la société de consommation. Mais elle a été possible qu’au prix d’un endettement écologique, c’est-à-dire d’un échange écologique inégal avec les autres régions du monde. Tandis que la notion marxiste d’« échange inégal » désignait une dégradation des termes de l’échange (en substance, le montant des importations que financent les exportations) entre périphérie et centre mesurée en quantité de travail, on entend par « échange écologique inégal » l’asymétrie qui se crée lorsque des territoires périphériques ou dominés du système économique mondial exportent des produits à forte valeur d’usage écologique et reçoivent des produits d’une valeur moindre, voire générateurs de nuisances (déchets, gaz à effet de serre…). Cette valeur écologique peut se mesurer en hectares nécessaires à la production des biens et des services, au moyen de l’indicateur d’« empreinte écologique » (10), en quantité d’énergie de haute qualité ou de matière (biomasse, minerais, eau, etc.) incorporée dans les échanges internationaux, ou encore en déchets et nuisances inégalement distribués.

Ce mode d’analyse des échanges économiques mondiaux apporte depuis quelques années un regard nouveau sur les métabolismes de nos sociétés, et sur la succession historique d’autant d’« écologies-monde » (Jason W. Moore) que d’« économies-monde », selon la définition de l’historien Fernand Braudel. Chacune se caractérise, selon les périodes, par une certaine organisation (asymétrique) des flux de matière, d’énergie et de bienfaits ou méfaits écologiques.

La gloutonnerie énergétique des « trente glorieuses »

L’historien Kenneth Pomeranz a montré le rôle d’un échange écologique inégal lors de l’entrée du Royaume-Uni dans l’ère industrielle (11). La conquête de l’Amérique et le contrôle du commerce triangulaire permirent une accumulation primitive européenne ; accumulation dont les Britanniques profitaient au premier chef au XVIIIe siècle grâce à leur supériorité navale. Cela leur offrit un accès aux ressources du reste du monde indispensables à leur développement industriel : la main-d’œuvre esclave cultivant le sucre (4 % de l’apport énergétique alimentaire de leur population en 1800) ou le coton pour leurs manufactures, la laine, le bois, puis le guano, le blé et la viande. Au milieu du XIXe siècle, les hectares de la périphérie de l’empire mobilisés équivalaient à bien plus que la surface agricole utile britannique. L’échange était inégal puisque, en 1850, en échangeant 1 000 livres de textile manufacturé à Manchester contre 1 000 livres de coton brut américain, le Royaume-Uni était gagnant à 46 % en termes de travail incorporé (échange inégal) et à 6 000 % en termes d’hectares incorporés (échange écologiquement inégal) (12). Il libérait ainsi son espace domestique d’une charge environnementale, et cette appropriation des bras et des écosystèmes de la périphérie rendait possible son entrée dans une économie industrielle.

De même, au XXe siècle, la croissance forte des soi-disant « trente glorieuses » de l’après-guerre se caractérise par sa gloutonnerie énergétique et son empreinte carbone. Alors qu’il avait suffi de + 1,7 % par an de consommation d’énergie fossile pour une croissance mondiale de 2,1 % par an dans la première moitié du XXe siècle, il en faut + 4,5 % entre 1945 et 1973 pour une croissance annuelle de 4,18 %. Cette perte d’efficacité touche aussi les autres matières premières minérales : alors qu’entre 1950 et 1970 le produit intérieur brut (PIB) mondial est multiplié par 2,6, la consommation de minerais et de produits miniers pour l’industrie, elle, est multipliée par 3, et celle des matériaux de construction, quasiment par 3 aussi. C’est ainsi que l’empreinte écologique humaine globale bondit de l’équivalent de 63 % de la capacité bioproductive terrestre en 1961 à plus de 100 % à la fin des années 1970. Autrement dit, nous dépassons depuis cette époque la capacité de la planète à produire les ressources dont nous avons besoin et à absorber les déchets que nous laissons.

La course aux armements, à l’espace, à la production, mais aussi à la consommation, à laquelle se sont livrés le bloc de l’Ouest et le bloc de l’Est durant la guerre froide a nécessité une gigantesque exploitation des ressources naturelles et humaines. Mais avec une différence notable : le camp communiste exploitait et dégradait surtout son propre environnement (échanges de matières premières avec l’extérieur proches de l’équilibre et nombreux désastres écologiques domestiques), tandis que les pays industriels occidentaux construisaient leur croissance grâce à un drainage massif des ressources minérales et renouvelables (avec des importations de matières premières dépassant les exportations de 299 milliards de tonnes par an en 1950 à plus de 1 282 milliards en 1970  (13)). Ces ressources provenaient du reste du monde non communiste, qui, lui, se vidait de sa matière et de son énergie de haute qualité.

Ce drainage fut économiquement inégal, avec une dégradation des termes de l’échange de 20% pour les pays « en voie de développement » exportateurs de produits primaires entre 1950 à 1972. Mais il fut aussi écologiquement inégal. Vers 1973, tandis que la Chine et l’URSS atteignaient une empreinte écologique équivalant à 100 % de leur biocapacité domestique, l’empreinte américaine était déjà de 176 %, celle du Royaume-Uni de 377 %, celle de la France de 141 %, celle de l’Allemagne fédérale de 292 % et celle du Japon de 576 %, tandis que nombre de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine restaient sous un ratio de 50 % (14).

On comprend que le moteur de « la grande accélération » de cette période fut le formidable endettement écologique des pays industriels occidentaux, qui l’emportent sur le système communiste et entrent dans un modèle de développement profondément insoutenable, tandis que leurs émissions massives de polluants et de gaz à effet de serre impliquent une appropriation des fonctionnements écosystémiques réparateurs du reste de la planète. Cette appropriation creuse un écart entre des économies nationales qui génèrent beaucoup de richesses sans soumettre leur territoire à des impacts excessifs et d’autres dont l’économie pèse lourdement sur le territoire.

Aujourd’hui, un échange écologique inégal se poursuit entre ceux — Etats et oligarchie des 5 % les plus riches de la planète — qui entendent asseoir leur puissance économique et leur paix sociale sur des émissions de gaz à effet de serre par personne nettement supérieures à la moyenne mondiale (voir la carte « Pollueurs d’hier et d’aujourd’hui ») et, d’autre part, les régions (insulaires, tropicales et côtières, principalement) et les populations (essentiellement les plus pauvres) qui seront les plus durement touchées par les dérèglements climatiques. Ces régions et populations sont aussi celles dont les écosystèmes — leurs forêts — sont les plus mis à contribution pour atténuer les émissions excessives de déchets des régions et populations riches ; et ce à titre gratuit — une dette écologique incommensurablement plus élevée que les dettes souveraines — ou contre une faible rémunération, via des mécanismes tels que Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation (REDD) et autres marchés des biens et services environnementaux, qui constituent une nouvelle forme d’échange inégal.

Il incombe à notre génération, et il est de la responsabilité des dirigeants du monde, de rompre avec cette trajectoire destructrice et injuste. Il en va, à long terme, d’un basculement majeur de la géologie planétaire et, à court terme, de la vie et de la sécurité de centaines de millions de femmes et d’hommes, des zones côtières au Sahel, de l’Amazonie au Bangladesh. Que ces violences frappent déjà durement les populations les plus pauvres et les moins responsables des émissions passées est un héritage du capitalocène. Mais le choix d’ajouter ou non à ce bilan des dizaines de millions de déportés climatiques supplémentaires, de nouvelles violences, souffrances et injustices, relève de notre responsabilité.

Toute démarche qui retarderait le gel d’une partie des réserves fossiles et toute émission nous amenant à dépasser le seuil des + 2 °C (voire + 1,5 °C, selon certains climatologues — lire « Deux degrés de plus, deux degrés de trop »), doivent désormais être prises pour ce qu’elles sont : des actes qui attentent à la sûreté de notre planète, lourds de victimes et de souffrances humaines (15). Même si les causalités et les calculs sont complexes, on sait déjà qu’à chaque gigatonne de CO2 émise en sus du « budget + 2 ° » correspondront plusieurs millions de déplacés et de victimes supplémentaires. Comme Condorcet ou l’abbé Raynal surent le faire à propos de l’esclavage, osons donc l’affirmer : ces émissions incontrôlées de gaz à effet de serre méritent la qualification de « crimes ».

Après les crimes esclavagistes, coloniaux et totalitaires, voici donc l’idée de la valeur intangible de la vie humaine à nouveau menacée. Dès lors, comme le note l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, autrefois engagé dans la lutte contre l’apartheid, réduire notre empreinte carbone n’est pas une simple nécessité environnementale ; c’est « le plus grand chantier de défense des droits de l’homme de notre époque (16) ». Il est désormais inacceptable que des individus et des entreprises s’enrichissent par des activités climatiquement criminelles. M. Tutu appelle à s’attaquer aux causes et aux fauteurs du réchauffement climatique comme on a combattu l’apartheid : par les armes de la réprobation morale, du boycott, de la désobéissance civile, du désinvestissement économique et de la répression par le droit international.

 

Mettre hors d’état de nuire les négriers du carbone

A-t-on vaincu l’esclavage, il y a deux siècles, en demandant aux dirigeants des colonies et territoires esclavagistes de proposer eux-mêmes une baisse du nombre d’êtres humains importés ? Aurait-on accordé aux négriers des quotas échangeables d’esclaves ? De même, aujourd’hui, peut-on espérer avancer en comptant sur des engagements purement volontaires d’Etats pris dans une guerre économique effrénée, ou en confiant l’avenir climatique à la main invisible d’un marché du carbone à travers une monétisation et une privatisation de l’atmosphère, des sols et des forêts ?

Ne faut-il pas rechercher plutôt les forces capables d’arrêter le dérèglement climatique dans l’insurrection des victimes du capitalisme fossile (Pacific climate warriors océaniens, militants anti-extractivistes, précaires énergétiques, réfugiés climatiques) et dans le sursaut moral de ceux qui, dans les pays riches, ne veulent plus être complices et le manifestent par diverses actions — solutions pour vivre autrement et mieux avec moins, campagnes pour contraindre les banques à se désinvestir des entreprises climaticides, pressions sur les gouvernements pour qu’ils passent des paroles aux actes en matière de réduction des émissions (17), résistance aux grands projets inutiles, etc. ?

Il faut également espérer un retour du courage politique. Nul doute que si Bartolomé de Las Casas, Condorcet, Jaurès, Gandhi ou Rosa Parks vivaient aujourd’hui, l’abolition des crimes climatiques, la mise hors d’état de nuire des quatre-vingt-dix négriers du carbone et la sortie du capitalocène seraient leur grand combat (18).

Christophe Bonneuil

Historien, coauteur de L’Evénement Anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, Seuil, Paris, 2013, et de Crime climatique stop ! L’appel de la société civile, Seuil, 2015.

(1) Paul J. Crutzen, « Geology of mankind », Nature, vol. 415, n° 23, Londres, 3 janvier 2002.

(2) Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, L’Evénement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, Seuil, Paris, 2013 ; Bruno Latour, Face à Gaïa. Huit conférences sur le nouveau régime climatique, La Découverte, coll. « Les Empêcheurs de penser en rond », Paris, 2015.

(3) Lire Agnès Sinaï, « Aux origines climatiques des conflits », Le Monde diplomatique, août 2015.

(4) David Satterthwaite, « The implications of population growth and urbanization for climate change », Environment & Urbanization, vol. 21, n° 2, Thousand Oaks (Californie), octobre 2009.

(5) Calcul effectué en dollars 1990 constants à partir des données de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, Seuil, 2013.

(6) Jason W. Moore, Capitalism in the Web of Life : Ecology and the Accumulation of Capital, Verso, Londres, 2015 ; Andreas Malm, Fossil Capital. The Rise of Steam Power and the Roots of Global Warming, Verso, janvier 2016.

(7) François Bourguignon et Christian Morrisson, « Inequality among world citizens : 1820-1992 » (PDF), The American Economic Review, Nashville, vol. 92, n° 4, septembre 2002.

(8) Richard Heede, « Tracing anthropogenic carbon dioxide and methane emissions to fossil fuel and cement producers, 1854-2010 » (PDF), Climatic Change, vol. 122, n° 1, Berlin, janvier 2014.

(9) Immanuel Wallerstein, Comprendre le monde. Introduction à l’analyse des systèmes-monde, La Découverte, 2006.

(10) Pour la méthode et les résultats récents, cf. www.footprintnetwork.org

(11) Kenneth Pomeranz, Une grande divergence. La Chine, l’Europe et la construction de l’économie mondiale, Albin Michel, coll. « L’évolution de l’humanité », Paris, 2010.

(12) Alf Hornborg, Global Ecology and Unequal Exchange. Fetishism in a Zero-Sum World, Routledge, Londres, 2011.

(13) Anke Schaffartzik et al., « The global metabolic transition : Regional patterns and trends of global material flows, 1950-2010 », Global Environmental Change, vol. 26, mai 2014.

(14) « National footprint accounts 1961-2010, 2012 edition », Global Footprint Network, 2014.

(15) Laurent Neyret (sous la dir. de), Des écocrimes à l’écocide. Le droit pénal au secours de l’environnement, Bruylant, coll. « Droit(s) et développement durable », Bruxelles, 2015 ; Valérie Cabanes, « Crime climatique et écocide : réformer le droit pénal international », dans Crime climatique stop ! L’appel de la société civile, Seuil, 2015.

(16) Desmond Tutu, « Nous avons combattu l’apartheid. Aujourd’hui, le changement climatique est notre ennemi à tous », dans Crime climatique stop !, op. cit.

(17Cf. par exemple Andrea Barolini, « Une décision historique : un tribunal néerlandais impose à l’Etat d’agir contre le changement climatique », Reporterre, 25 juin 2015.

(18Cf. la pétition « Laissons les fossiles dans le sol pour en finir avec les crimes climatiques ».

Source : Le Monde Diplomatique Novembre 2015

Voir aussi. Rubrique Ecologie, On Line 100 entreprises responsables de plus de 70 % des émissions mondiales de carbone,

Oxygène : un combat pour la défense des terres agricoles

cp_15-1024x768Environnement. A St Clément de Rivière, le projet de création d’une zone commerciale sur 23 ha trouve un groupe d’opposants citoyens sur sa route.

Le rejet par la CNAC du recours du collectif Oxygène, contre le projet Oxylane, qui prévoit la création d’une zone commerciale sur un terrain de 23 ha à Saint Clément de Rivière, n’a pas fait rentrer les opposants à la maison. Les membres du collectifs qui rassemble 13 associations en luttes depuis six mois étaient de sortie hier pour une grande manifestation à vélo depuis Saint-Clément-de-Rivière jusqu’au Décathlon Odysseum, où ils ont déposé symboliquement devant le magasin de la terre « que Décathlon veut détruire» en provenance des terres agricoles où devrait s’implanter le projet.

Le diagnostic est plus qu’alarmant. Dans les périphéries des agglomérations grandes et moyennes, la multiplication anarchique des implantations commerciales s’accompagne d’une consommation foncière excessive. L’entrée des villes et leur périphérie, sont là pour témoigner de la croissance incontrôlée de la grande distribution (création de 3 à 4 millions de m2 de surfaces de vente chaque année en France, ) et des conséquences parfois néfastes pour le tissu économique, le patrimoine architectural et environnemental des territoires.

« Une étude de la CCI met en évidence que si la population a doublé dans l’aire montpelliéraine au cours des trente dernières années, la surface commerciale a elle, été multipliée par dix », indique Jean-Michel Hélary un des porte-paroles du collectif Oxygène.

Ainsi, les centralités urbaines se fragilisent et le processus de banalisation des paysages d’entrée de ville se poursuit avec une surproduction manifeste de surfaces de vente au regard des potentiels locaux de consommation. Les déséquilibres spatiaux s’accentuent avec la concurrence territoriale.

Dans le cas de l’implantation d’Oxylane, la commune de Saint Clément de Rivière qui n’a toujours pas transformé son POS en PLU, dépend de la Communauté de communes du grand Pic St Loup. « Le paradoxe explique Michel Hélary c’est que le Schéma de cohérence territoriale (SCoT) de cette Communauté de communes a été attaqué par le Préfet et annulé par le Tribunal Administratif au motif qu’il ne protège pas suffisamment les terres agricoles. Du coup il n’existe plus et on peut faire n’importe quoi.»

La loi LME du 4 août 2008 a introduit plusieurs innovations en matière d’urbanisme commercial, en modifiant les critères d’obtention de l’autorisation, de création. La législation s’inscrit dans une perspective d’environnement et de développement durable tout en respectant les exigences de la législation européenne relative à la liberté d’installation et l’égalité de traitement pour les entreprises afin de garantir la concurrence.

A l’instar de l’action d’hier, le collectif Oxygène s’inscrit dans une démarche citoyenne. La plupart des membres ne sont pas des riverains puisqu’il n’y a pas d’habitation. Il entendent faire connaître leur lutte et se rapprocher de thème analogue comme le collectif Caylus qui lutte contre l’implantation d’un lotissement de 20 ha à Castelnau le Lez où les opposants à la gare TGV de la Maugère.

L’action citoyenne qui passe par l’action judiciaire embarrasse de plus en plus les élus, les promoteurs et la grande distribution. Serait-ce pour cela que la loi Pinel entrée en vigueur en janvier supprime le recours aux collectifs citoyens ?

Jean-Marie Dinh

Source L a Marseillaise 08/06/2015

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Ecologie, rubrique Politique, Politique locale, société civile, Rubrique Société, Citoyenneté, Justice,

Le réacteur EPR de Flamanville touché au cœur

EPR de Flamanville
Le réacteur EPR de Flamanville (Manche), en chantier depuis 2007, vient de connaître un nouveau déboire. Et c’est le cœur même du projet qui est aujourd’hui touché : la cuve où se produit la fission des atomes et qui constitue aussi la seconde barrière de confinement de la radioactivité, après la double enceinte de béton du bâtiment du réacteur. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a en effet annoncé, mardi 7 avril, qu’Areva l’avait prévenue d’une « anomalie de la composition de l’acier » dans le couvercle et le fond de la cuve du réacteur.

Le réacteur EPR de Flamanville (Manche), en chantier depuis 2007, vient de connaître un nouveau déboire. Et c’est le cœur même du projet qui est aujourd’hui touché : la cuve où se produit la fission des atomes et qui constitue aussi la seconde barrière de confinement de la radioactivité, après la double enceinte de béton du bâtiment du réacteur. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a en effet annoncé, mardi 7 avril, qu’Areva l’avait prévenue d’une « anomalie de la composition de l’acier » dans le couvercle et le fond de la cuve du réacteur.

Au cours des premiers essais chimiques et mécaniques sur des pièces similaires, fin 2014, les ingénieurs ont constaté une concentration importante en carbone, réduisant la capacité de l’acier à résister à la propagation de fissures. Une résistance indispensable dans une chaudière soumise à d’énormes pressions et à des chocs thermiques violents, précise le gendarme du nucléaire.

La seule pièce qu’on ne peut pas changer

La ministre de l’écologie et de l’énergie, qui s’est prononcée pour la construction de nouvelles centrales une fois les plus anciennes mises à l’arrêt, a aussitôt demandé à Areva de se conformer « sans délai » aux demandes de l’ASN. Ségolène Royal a réaffirmé sa « confiance à ce dispositif de contrôle et d’expertise » – composé de l’ASN et de son bras armé, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) – censé rapprocher les installations du risque zéro.

Forgée dans l’usine Areva de Chalon/Saint-Marcel (Saône-et-Loire), la cuve est soumise à l’arrêté sur les équipements sous pression nucléaire qui renforce les exigences techniques dans ce domaine depuis 2005. Cette pièce doit être sans défaut puisque c’est la seule qu’on ne peut pas changer au cours de la durée de vie d’un EPR, qui sera de soixante à cent ans.

EDF et Areva ont annoncé le lancement, en avril, d’une « nouvelle campagne d’essais », dont les résultats sont attendus pour octobre, et s’engagent à « apporter à l’ASN toutes les informations permettant de démontrer la sûreté et la qualité des équipements concernés ». Ce contretemps n’empêchera pas les travaux de Flamanville de se poursuivre, affirment les deux groupes. Mais dans l’hypothèse où les nouveaux essais seraient invalidés, le chantier, qui a accumulé plus de cinq ans de retard et une dérive des coûts – ils sont passés de 3,3 milliards d’euros à 8,5 milliards –, pourrait prendre encore du retard.

Lourd enjeu pour Areva

A l’automne, EDF avait encore repoussé la date de mise en service de 2016 à 2017 et annoncé une nouvelle estimation du coût final, qui pourrait atteindre 10 milliards. Sur le site, les syndicats doutent de ce calendrier. L’équipe du nouveau PDG, Jean-Bernard Lévy, affiche aussi une grande prudence à quelques mois du début de la phase la plus critique : les essais du réacteur.

L’enjeu est lourd pour Areva, mais aussi EDF. Dans sa lettre de mission à M. Lévy, l’Etat actionnaire (à 84,5 %) lui a demandé d’« améliorer la gestion du chantier » et de « le livrer en optimisant les coûts et les délais ». Des équipes conjointes EDF-Areva y travaillent au siège d’Areva, à La Défense. Le raccordement de Flamanville (1 650 MW) conditionne aussi l’arrêt de deux tranches de 900 MW, qui pourraient être celles de Fessenheim (Haut-Rhin).

Cette incertitude sur les capacités de résistance de la cuve est d’autant plus inquiétante qu’elle concerne aussi les deux EPR construits par EDF et son partenaire China General Nuclear Power Corporation (CGN) sur le site de Taïshan, dans la province chinoise du Guangdong.

Les responsables de l’ASN ont prévenu leurs collègues chinois d’un risque de défaut, alors que le premier EPR chinois devrait être mis en service en 2016. En revanche, l’ASN indique que les pièces de l’EPR finlandais d’Olkiluoto, forgées au Japon, ne sont pas concernées par ces « anomalies ».

Un accident qui tombe mal

Le nouvel accident de parcours subi par l’EPR est du plus mauvais effet pour ses clients potentiels, comme l’Afrique du Sud, la Pologne, l’Arabie saoudite ou l’Inde. Tous s’interrogent depuis plusieurs années sur la solidité et la cohérence de la filière nucléaire française. Cette annonce sur l’EPR de Flamanville intervient à la veille de la visite en France du premier ministre indien, Narendra Modi, dont le pays est candidat à l’achat de deux à six EPR.

Elle s’inscrit aussi dans un environnement déjà très dégradé pour Areva. Le groupe a annoncé, le 4 mars, une perte de 4,8 milliards d’euros sur l’exercice 2014 et une baisse de 8 % de son chiffre d’affaires. Ses dirigeants travaillent depuis des mois avec EDF et le gouvernement à une réorganisation complète de la filière nucléaire. Dans ce cadre, tout ou partie d’Areva NP, la filiale réacteurs et services d’Areva, devrait passer sous le contrôle du géant de l’électricité.

Si les industriels croient toujours à l’avenir de l’EPR, écologistes et antinucléaires ont trouvé dans ce énième déboire une raison de plus pour réclamer l’arrêt du chantier. « Après une multitude de problèmes techniques, des années de retard et un surcoût monstre, souligne Europe Ecologie-Les Verts, le nouveau feuilleton de ce gigantesque ratage industriel déconstruit une nouvelle fois le mythe du nucléaire sûr et peu cher. »

Jean-Michel Bezat

Source : Le Monde 07/04/2015

Conflit de pouvoirs : Une lettre de l’avocat des parents de Rémi Fraisse

7775131476_nantes-les-manifestants-denoncent-la-mort-de-remi-fraisse-un-jeune-militant-ecologiste-retrouve-mort-sur-le-site-du-barrage-de-sivens-dans-le-tarn02 novembre 2014 |  Par arié alimi (Avocat des parents de Rémi)

Je ne connaissais pas Rémi Fraisse. Et je ne pensais pas en acceptant de défendre ses parents, en qualité de parties civiles, que j’aurai également à le défendre. Car depuis une semaine, depuis le moment où il s’est effondré, touché par une grenade lancée par un membre de la gendarmerie mobile, il ne se passe pas un moment sans que l’on fasse offense à sa personne et à sa mémoire.

Casseur, djihadiste vert, ecoloterroriste…. Le discours du gouvernement ou de certains syndicats agricoles s’est établi et n’a cessé de monter en puissance. D’abord pour tenter de nier l’existence même des origines de sa mort. Rappelons-nous que dans les premiers moments, on ne parlait que d’un corps découvert dans la foret. On apprendra plus tard que le parquet, la direction de la gendarmerie et le gouvernement savaient déjà ce qu’il s’était passé puisque les gendarmes avaient quelques instants après sa mort ramassé le corps de Rémi.

Alors pourquoi  pendant deux jours, ce silence assourdissant, pourquoi cette absence de réaction du parquet, du gouvernement, pourquoi le refus de dire cette vérité que l’on connait depuis le début ? Pourquoi le parquet a-t-il tenté de semer une confusion indécente sur les circonstances de sa mort en ne donnant que des bribes d’informations, en ne parlant lors de la première conférence de presse que d’une explosion, laissant croire à la possibilité d’un décès dû à un Cocktail Molotov, pourquoi avoir lancé de fausses pistes, comme celles du sac à dos disparu, volontairement récupéré par les manifestants, et qui aurait pu contenir des substances explosives ? Simplement pour discréditer un jeune homme pacifiste, militant de la fédération Nature Environnement, botaniste, qui n’a jamais fait usage de violence ou eu maille à partir avec les forces de l’ordre. Salir l’image d’un jeune homme mort qui militait pour l’environnement et pour les générations avenir ?

Y a-t-il attitude plus basse et plus veule ?

Pourquoi ne pas assumer ses responsabilités et dire : nous l’avons tué. Notre politique l’a tué. Nous n’avons pas voulu choisir la voie du dialogue, nous avons voulu montrer que nous sommes forts aux yeux des Français, et cela passe par des démonstrations de violences contre ces militants majoritairement pacifistes. Nous les avons harcelés, frappés, nous avons brulé leurs effets personnels, les avons délogés sans autorisations judiciaires, puis nous avons fait usage de Flash balls, de grenades fumigènes et de désencerclement. Et comme ils ne partaient toujours pas, nous avons fait lancer des grenades contenant des explosifs, en les jetant sans sommations, sans respecter les règles élémentaires d’usage de ces grenades, en l’air directement sur les manifestants, ou même dans des lieux clos, comme dans une caravane occupée. Nous les avons blessés, alors qu’ils tentaient simplement de sauver notre patrimoine naturel, eux qui ont cette conscience que nous n’avons plus, à force de vouloir produire et gagner toujours plus.

Je suis désolé de dire cela, je ne suis qu’avocat. Je ne devrais pas parler de ce qui me dépasse, de ce qui dépasse mon champ d’action, le droit. Mais c’est plus fort que moi. Je me dois aujourd’hui de défendre Rémi Fraisse, ou plutôt ce qu’il en reste. Un corps dans une morgue. Un corps au centre d’un conflit de pouvoir. De tous les pouvoirs, politiques, judiciaires, militaires, médicaux, médiatiques. Un corps autopsié, malmené, disséqué par la France entière qui se le déchire, comme Damien supplicié en place publique, objet de la toute-puissance de la souveraineté. Un corps auquel le pouvoir refuse de redonner un nom, une dignité. Un corps que le pouvoir refuse de rendre à ses parents qui à ce jour n’ont toujours pas pu voir leur enfant, auquel ils ont donné naissance, qu’ils ont vu faire ses premiers pas, dire ses premiers mots, crier ses premières révoltes, et qu’ils ne pensaient pas devoir inhumer, envers et contre toute logique générationnelle.

Ce n’est pas qu’un drame ou une tragédie qui s’est nouée autour de Rémi. Il est mort parce qu’il s’est retrouvé par hasard au milieu d’une déflagration de pouvoir et d’expression de la violence publique. Ce qui a tué Rémi Fraisse, ce n’est pas seulement un gendarme jetant une grenade offensive en pleine nuit en direction de jeunes manifestants, quelle que soit la violence de ceux-ci. Ce qui a tué Rémi, c’est la violence Etatique. Un Etat gouverné par des hommes dont la boussole n’est orientée que vers la prochaine échéance électorale,  des hommes motivés par leur stratégie de communication, et qui en ont oublié que l’Etat dont ils sont les représentants n’était finalement qu’une simple fiction destinée en premier lieu à protéger ceux qui avaient accepté de se soumettre à sa violence légitime. Mais lorsque la violence n’est plus légitime, lorsque l’on utilise des armes de guerre non pas contre un autre Etat belligérant, mais contre sa propre population,  lorsque l’Etat tue ceux qu’il est sensé protéger, alors la question de l’Etat, de son fonctionnement, de ses intérêts et de ses représentants doit inéluctablement être posée. Dimanche à 16H00, je serais devant le mur de la paix, avec une renoncule à feuille d’ophioglosse sur le torse, et je penserai aux parents de Rémi Fraisse, je penserai à Rémi, et à toute cette vie, plus importante que tout le reste, qui s’est en allée. Pour Rémi Fraisse.

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Rémi Fraisse et la résistance citoyenne

1102 ventre Une Montpellier dimanche


Pour les manifestants la mort du jeune homme de 21 ans n’est pas une bavure

Société civile. A Montpellier, la manifestations contre la violence d’Etat rassemble 400 personnes.

La mort de Rémi Fraisse lors d’une manifestation contre le barrage de Sivens le week-end dernier soulève un mouvement d’indignation dans la société civile.  Des dizaines de manifestations se sont tenues hier dans les villes françaises contre les brutalités policières, les manifestations servent de plateforme pour mettre en évidence les cas, de plus en plus nombreux, de violence de la police qui vont crescendo en parallèle avec l’intensification des luttes sociales et la défense de l’environnement face à l’aménagement marchant du territoire.

A Montpellier, la mobilisation a rassemblé 400 personnes: citoyens, membres des partis (PG, NPA, Ensemble, EELV ), anarchistes, écologistes, organisations et ONG (Attac, LDH, la Confédération Paysanne Le Centre démocratique Kurde de Montpellier…) Parti de la Comédie, le cortège s’est orienté vers la préfecture où plusieurs prises de parole se sont succédé suivies d’une minute de silence à la mémoire de Rémi Fraisse.

Les opinions exprimées hier devant la préfecture mettent en exergue le phénomène de violence policière de moins en moins contrôlé par le pouvoir politique. En rappelant le précédent lors de l’expulsion de la zad de Notre Dame des Landes où de nombreux jeunes militants ont été blessés gravement par des tirs de flasballs et grenades.

Les positions de la rue divergent sur l’avenir attendu et les moyens à déployer pour y parvenir mais les expressions convergent sur la responsabilité du gouvernement et du le CG du Tarn qui avaient stigmatisé les manifestants, et «tenté de les diviser pour noyer le poisson». L’ensemble des forces représentées a finalement scandé en coeur « Cazeneuve démission

Ce sinistre événement témoigne d’une fracture entre une raison d’Etat qui s’éloigne du service public et des contestataires qui militent pour des droits environnementaux. L’engagement en acte dans la résistance pourrait être contagieux, certains évoquant « La future gare TGV Odysseum de Maugère construite en zone inondable.»

JMDH

Source : L’Hérault du Jour : 02/11/20142

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