Le mouvement des précaires et intermittents se durcit

Photo Rédouane Anfoussi.

Le collectif unitaire en rangs serrés. Photo Rédouane Anfoussi.

Festival. Les deux premières soirées du Printemps des Comédiens sont annulées. La grève reconductible votée à Montpellier se propage en France.

La populaire formule « show must go on » n’a pas fonctionné hier matin lors de l’AG de l’équipe technique du Printemps des Comédiens qui a voté l’annulation des deux représentations de Vader prévues hier et aujourd’hui. L’ultimatum lancé lundi au ministre du Travail François Rebsamen afin qu’il rende public son refus d’agréer l’accord du 14 mai est pour l’heure resté lettre morte.

Dans la foulée se tenait en début après-midi l’AG très suivie du mouvement unitaire du Languedoc-Roussillon qui rassemble techniciens du spectacle, artistes, intérimaires, et plus largement toute personne victime de la précarité. Depuis le début, les « insurgés » soulignent en effet que l’impact de l’accord signé par le Medef et certains syndicats va toucher tous les demandeurs d’emploi. « Depuis lundi, notre action bénéficie d’un retentissement hexagonal. La presse nationale semble découvrir la problématique alors que nous sommes mobilisés depuis des mois », constatent les membres de l’AG.

La lutte fait tache d’huile
Hier, on s’est aussi félicité de la prise de parole de Nicolas Bouchaud à la cérémonie officielle des Molière retransmise sur le petit écran. Ce dernier a cité lundi la mobilisation à Montpellier et décerné au nom des intermittents un « Molière de la meilleure trahison à François Rebsamen, ministre du Travail, pour son rôle d’employé du Medef ». Dans plusieurs autres régions les coordinations ont appris la décision avec joie et soulagement. « Nous sentons une onde de solidarité qui se propage », témoigne un acteur du mouvement. Dans la région, le festival Klang de La Chapelle s’est également mis en grève. Le Théâtre de la remise et La bulle bleue ont fait de même ainsi que la Cie Provisoire qui a annulé son spectacle hier à Sortie Ouest. Chaque jour, les équipes artistiques se prononceront sur la poursuite ou non de la grève.

Le Printemps menacé
Les intermittents veulent maintenir la pression jusqu’à début juillet, date à laquelle l’accord devrait entrer en vigueur. Il devrait être question de l’avenir des autres grands festivals lors de la grande AG nationale qui se tiendra à Montpellier samedi 7 juin. Présent à l’AG, le directeur du festival Jean Varela s’est abstenu de tout commentaire sur le conflit.

Le président du Conseil général André Vezinhet a maintenu le cocktail d’inauguration. « Par respect pour le public et les mécènes du festival. » Il aurait souhaité un mouvement plus flexible avec des espaces d’expression dédiés et craint même que les professionnels « scient la branche sur laquelle ils sont assis ». Ce qui ne l’empêche pas de demander au gouvernement de reprendre les négociations : « Le protocole ne prend pas en compte des aspects essentiels des revendications. » Lors de l’AG le mouvement unitaire lui a demandé de donner acte en payant les jours de grèves.

La période s’annonce délicate pour le gouvernement, d’autant qu’une bonne partie d’élus et de parlementaires socialistes sont déjà montés au créneau pour lui demander de ne pas agréer le texte de la convention de Unedic. La proposition d’Aurélie Filippetti d’ouvrir des Assises de l’intermittence n’a pas fait un pli. « On veut nous asseoir, mais nous, on préfère rester debout », affirme Eva Loyer, responsable CGT Spectacle. En vertu de la « Charte des festivals » adoptée lors d’une AG au Théâtre de la Colline, en mai dernier, on savait que les spectacles auxquels les ministres voudraient assister n’auraient pas lieu. Désormais la présence des ministres n’est plus nécessaire pour stopper les représentations « tant qu’ils ne se décident pas à faire de vrais choix politiques et sociaux…»

Jean-Marie Dinh

Source : L’Hérault du Jour : 04/06/2014

Voir aussi : Rubrique Festival, rubrique Politique, Politique culturelle, rubrique Société, Mouvement sociaux, rubrique Montpellier,

Molières : le monde du théâtre célèbre sa jeunesse et s’en prend au gouvernement

Philippe Torreton Photo AFP. Eric Feferberg

Philippe Torreton Photo AFP. Eric Feferberg

Une nuit sous le signe de la révolte, de la jeunesse et de la réconciliation. Après trois ans d’absence pour cause de brouille au sein du théâtre privé, les Molières ont ressuscité, lundi 2 juin, sur la scène des Folies Bergère à Paris lors d’une soirée diffusée sur France 2.

En maître de cérémonie désopilant et gardien du temps, Nicolas Bedos est parvenu à rendre cette vingt-sixième édition des Molières moins ennuyeuse et plus joyeuse que les Césars. Pour y parvenir, le provocateur a su s’entourer et laisser libre cours aux pitreries d’un Denis Podalydès, à l’aisance survoltée d’une Florence Foresti, à l’impayable extravagance d’un Michel Fau, à l’apparition éclair mais efficace d’un Jean Dujardin et à la folie d’une Julie Ferrier.

« LAMENTABLE »

Et il avait aussi en tête que « le théâtre est à l’audimat ce que Manuel Valls est à l’aile gauche du parti socialiste ». De politique qui pousse à la révolte, il en fut beaucoup question lors de cette cérémonie de retrouvailles.

Les dizaines d’intermittents du spectacle qui manifestaient devant le théâtre ont reçu de nombreux soutiens sur scène. Devant Aurélie Filippetti, trois comédiens ont tour à tour fustigé l’attitude du gouvernement.

Valérie Dreville (Molière de la comédienne dans le théâtre public pour Les revenants de Thomas Ostermeier) a ouvert le bal de la fronde en évoquant la « précarité d’une profession menacée » et en demandant à la ministre de la culture de « tout mettre en œuvre pour que l’accord sur la réforme de l’assurance chômage ne soit pas agréé ».

Puis Nicolas Bouchaud a pris officiellement la parole au nom des intermittents et a décerné un « Molière de la meilleure trahison à François Rebsamen, ministre du travail, pour son rôle d’employé du Medef ». Quant à Philippe Torreton (Molière du comédien dans le théâtre public pour Cyrano de Bergerac) il a « dédié » son prix « à tous les intermittents », trouvant « lamentable d’avoir à le faire sous un gouvernement socialiste ».

MOLIÈRE D’HONNEUR POUR MICHEL BOUQUET

Ces prises de paroles auront plombé la soirée de la ministre mais pas l’ambiance d’une cérémonie qui a récompensé la jeunesse. Une pluie de Molières est allée aux auteurs et metteurs en scène trentenaires, Jean Bellorini (pour Paroles gelées), Alexis Michalik (Le Porteur d’histoires et Le cercle des illusionnistes) et Florian Zeller (Le Père).

Le premier a remporté les Molières de la mise en scène et de la meilleure pièce dans le théâtre public.

Le second a raflé ceux de l’auteur francophone, de metteur en scène dans le théâtre privé et a vu l’une des comédiennes de sa troupe, Jeanne Arenes, obtenir le Molière de la révélation féminine. « Alexis Michalik est un punk. Ecrire ‘Le cercle des illusionnistes’ dans une période si morose c’est réaliser un rêve et c’est cela qui est subversif », a lancé la jeune comédienne.

Le troisième a obtenu le Molière du meilleur spectacle de théâtre privé et les deux principaux interprètes du Père, Robert Hirsch et Isabelle Gélinas, ont chacun décroché le Molière du meilleur comédien(ne) du théâtre privé.

Aux côtés du producteur et président du bureau des Molières, Jean-Marc Dumontet (artisan de la renaissance de cette cérémonie), Murielle Mayette, administratrice générale de la Comédie française, s’est dite « très fière d’être là ». Dans un bel élan, en apparence sincère, tout a été fait et dit pour casser les différences et en finir avec les caricatures entre théâtre public et théâtre privé.

C’est ainsi que Michel Bouquet, longuement applaudi, a profité de son Molière d’honneur, remis des mains de Fabrice Luchini, pour remercier « tout ce gentil petit monde ».

Sandrine Blanchard

Source : Le Monde 03/06/2014

Voir aussi : Rubrique Théâtre, rubrique Politique culturelle,

Ibsen : Le dramaturge des invisibles sauts de l’âme

echoes-of-ibsen-promoRencontre littéraire. En partenariat avec L’Hérault du Jour, l’association Cœur de livres poursuit la redécouverte des grands auteurs classiques scandinaves.

Né à Altenburg en 1828, le poète et dramaturge norvégien s’éteindra à Oslo en 1906. Henrik Johan Ibsen grandit dans un foyer que la faillite des affaires paternelles, désunit rapidement. Son père sombre dans l’alcoolisme tandis que sa mère se réfugie dans le mysticisme. Après une jeunesse morose passée à Grimstad, petite ville de province qui forgera son esprit critique, il est apprenti apothicaire. Il connaît des amours malheureuses dont il s’évade pour gagner Christiana où il se consacrera à sa seule passion, le théâtre.

L’année 1848 qui voit la révolution des peuples d’Europe lui inspire le drame historique Catilina. Avec La terre des guerrier (1850) il fait échos au  conflit entre paganisme et christianisme. Ibsen est appelé comme dramaturge au nouveau théâtre de Bergen qui lui permettra de partir en voyage d’étude à Copenhague et en Allemagne. Il prendra par la suite la direction du théâtre norvégien de Christina (1857). L’année suivante, il fait représenter Les guerrier de Helgeland inspirés des sagas islandaises.
Ère contemporaine
Dans La Comédie de l’amour (1862), l’auteur situe pour la première fois son action à l’époque contemporaine en déployant son intrigue autour du conflit entre esthétique et éthique. Avec Les prétendant à la couronne (1863) inspiré de l’ancienne histoire scandinaves, Ibsen aborde l’affrontement de la vocation et du doute incarnés par deux personnages principaux : un portrait de Bjornson, l’engagé auteur des paroles de l’hymne national et Ibsen lui-même en proie à une hésitation perpétuelle. En 1864, muni d’une bourse et d’une somme réunie par son rival et ami Bjornson, Il part pour l’Italie. A part quelques brèves visites il ne reviendra que 27 ans plus tard dans son pays natal. Deux ans après, il écrit ses deux pièces majeures, Brand (1866) et Peter Gynt (1867) : d’un côté le pasteur intransigeant « tout ou rien », de l’autre le petit paysan qui se veut libre de toute responsabilité et recherche toujours une issue en contournant avec cynisme les obstacles. Après Empereur et Galiléen (1873), toutes les pièces d’Ibsen se dérouleront en Norvège et s’attaqueront aux abus de la société contemporaine. Son exigence éthique resurgit et malgré les thèmes sociaux, c’est une morale de l’individu qu’il vise.
Préoccupation sociale
Ibsen contribue à donner à l’art dramatique une puissance nouvelle en dotant le drame bourgeois d’une gravité éthique et d’une profondeur psychologique. « Je ne peux plus me contenter de ce que les gens disent ni de ce qu’il y a dans les livres. Je dois penser par moi-même et tâcher d’y voir clair » dit Nora dans Maison de poupée, avant de prendre la porte en tournant le dos à la mascarade de sa vie conjugale. Les revenants (1881) et Un ennemi du peuple (1882) confirment l’affirmation de la technique dramatique d’Ibsen. Sa méthode analytique ou rétrospective fait tourner l’intrigue autour d’un passé successivement dévoilé. Dans Le Canard sauvage (1884), le passé devient un poids impossible à rejeter. Solness le constructeur ne sait plus habiter sa maison neuve comme sa vie et va répondre à la jeunesse qui frappe à sa porte.
Les trois dernières pièces – Le Petit Eyolf, Johan Gabriel Borkman et Quand nous nous éveillerons d’entre les morts (1899) sous titré épilogue dramatique – ont une parenté profonde : elles traitent de ce que fut pour Ibsen le péché mortel, la renonciation à la vie et à l’amour.

JMDH

 Eloi Recoing
eloi_recoingEloi Recoing, metteur en scène, dramaturge et traducteur des oeuvres d’Henrik Ibsen sera présent ce soir à 19h salle Pétrarque (entrée libre) pour évoquer l’oeuvre et la carrière de l’auteur norvégien. Maître de conférences à l’Institut d’Etudes Théâtrales à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, intervenant auprès de plusieurs écoles supérieures du théâtre (CNSAD, ENSATT, TNS…), Eloi Recoing est également directeur artistique et pédagogique du Théâtre aux Mains nues à dans le 20e à Paris. Il a été nommé le 7 mars dernier à la direction de l’Institut International de la Marionnette de Charleville-Mézières par Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication et prendra ses nouvelles fonctions au mois de juin 2014.

Source : La Marseillaise : 15/05/2014

Télécharcher la brochure de présentation Ibsen

Voir aussi : Rubrique Littérature, Littérature Scandinave, Le kalevala : retour aux origines poétiques, Andersen au-delà des contes pour enfants, Les Sagas islandaises, Rubrique Norvège, Rubrique Rencontre,

Printemps des Comédiens 2014. De Molière à Marx, de Bergman à Pasolini

persona_12_13©_Jan_Versweyveld-5

Jan Versweyveld met en scène Persona d’après Bergman

Festival. La 28 ème édition du Printemps des Comédiens s’annonce accessible et exigeante. Elle se tiendra du 3 au 29 juin au Domaine d’O, vitrine culturelle départementale (34) située à Montpellier.

Il faudrait écouter ce que se disent les arbres la nuit. Depuis presque trois décennies au Domaine d’O, la flore s’épanouit sur 31 hectares au rythme des oiseaux et des comédiens de passage. Elle communique secrètement et attend, comme nous, avec impatience les belles nuits théâtrales de juin. Le magnifique parc, où l’on vient de redonner vie aux jardins à la française, trompe un peu son monde car l’heure n’est plus aux Folies aristocratiques du XVIIIe siècle.

Sur les pas d’un Vitez, Jean Varela prône « l’élitisme pour tous » et il y travaille avec acharnement en transportant au début de ce XXI e siècle, le questionnement de Victor Hugo : « Comment allumer le flambeaux dans les esprits ? »

Cette programmation, sa troisième, y répond « de variations en variations » avec intelligence. Il est toujours question du théâtre. C’est-à-dire de la compréhension de l’autre, du contexte contemporain européen, des positions d’un art qui tente d’accorder les idées, les procédés et les structures qui les véhiculent. De la relecture des oeuvres majeures comme celle de Molière, Pasolini ou encore celle proposée par Brett Bailey avec un Macbeth qui permet de contourner les tabous pour évoquer le désastreux coût humain de l’exploitation en Afrique subsaharienne.

Cherchez les fils rouges si cela vous est utile. L’un pourrait tourner autour de la famille avec la projection d’un film autour des règles du savoir-vivre dans la société moderne de Lagarce, en hommage à Richard Mitou à qui le directeur dédie l’édition. Vision familiale encore que celle du chorégraphe Franck Chartier qui cosigne avec Gabriela Carrizo et la cie Belge Peeping Tom, Vader (Père), première pièce d’une trilogie sur la famille qui sera donnée en ouverture. Tout commence au milieu d’une étrange maison de retraite…

Un autre fil se distingue autour du rôle de l’argent dans la société avec le projet fou de Sylvain Creuzevault d’adaptation du Capital de Marx, la reprise de Marx Matériau de Jacques Allaire et Luc Sabot et Golgota Picnic de Rodrigo Garcia qui fustige la société de consommation.

Entre beauté esthétique et engagement politique, Jean Varela espère cette année « passer un palier » dans la relation de confiance qu’il entretient avec le public. Mais ce que se disent les arbres, ça c’est à vous de l’imaginer…

Jean-Marie Dinh

 

Des nuages sur le budget culturel

Fidèle au rendez-vous de présentation du Printemps des comédiens André Vezinhet, a évoqué hier, les arbitrages budgétaires qu’il s’est vu contraint d’imposer au budget culturel du Département (-6% sur le budget 2014).

« Les plus importants réalisés depuis 17 ans », confie le président du Conseil général de l’Hérault qui s’est toujours refusé à considérer la culture comme une variable d’ajustement. « J’espère qu’on ne nous contraindra pas à faire à nouveau cet exercice l’année prochaine », a-t-il émis sous l’oeil attentif du directeur compréhensif du festival Jean Varela.

Le vœu peut sembler pieux si on se reporte au 50 Md d’économie que doit réaliser l’Etat pour rester dans les clous de « la règle d’or » budgétaire bruxelloise. Marylise Lebranchu, qui conserve le ministère de la Décentralisation, était restée dans le vague avant les Municipales, mais les collectivités territoriales devraient contribuer à l’effort national à hauteur de 20% soit une dizaine de milliards d’euros d’ici à 2017.

Les projections d’une défaite quasi programmée pour le PS lors des élections cantonales et régionales qui se tiendront en 2015 ne portent évidemment pas à l’optimisme. Autre sujet d’inquiétude soulevé par André Vézinhet, la question des compétences générales toujours en débat, qui pourrait priver les départements de la compétence culturelle, « la culture donne du sens à nos actions et nous permet d’atteindre toute une série d’objectifs ».

Enfin, les fameuses inconnues liées aux Métropoles : « Si les Départements perdent leurs compétences sur le territoire des métropoles nous consacrerons nos efforts à leurs frontières », menace le patron du Département. Mais les résultats des municipales ne devraient pas pousser le gouvernement à aller de l’avant sur ce dossier.

Source : La Marseillaise : 04/04/2014

Voir aussi : Rubrique Festival,  Le Printemps des Comédiens, édition 2013, rubrique Théâtre, rubrique Politique, Décentralisation, Politique culturelle, On line Le site du festival,

Un espace d’écriture s’ouvre sur la ville

Michel Simonot invité le 19 avril autour de « Le but de Roberto Carlos ». Photo dr

Michel Simonot invité le 19 avril autour de « Le but de Roberto Carlos ». Photo dr

La Baignoire met à l’honneur l’écriture dramatique contemporaine durant une semaine  avec  Horizon du texte, du 5 au 11 avril.

On y pense peu et pourtant, le théâtre d’aujourd’hui a besoin de textes, pour exister, pour dire ce qui va se jouer, ce qui se joue dans notre vie et dans notre monde. Les auteurs contemporains sont là. Perdus quelque part ils écrivent, souvent dans l’anonymat. On ne les voit pas à la télé, on les entend peu à la radio. On édite leurs textes avec parcimonie. Quand cela arrive, (rarement si le texte n’est pas monté), il faut encore les découvrir.

Offrant aux compagnies un lieu d’expérimentation de toute forme d’écriture scénique, la Baignoire promeut avec passion et pertinence les écritures contemporaines. Sans en faire des tonnes, son équipe remplit cette mission depuis de nombreuses années. « Reconnaître ces écritures c’est connaître mieux sa maison », avance-t-elle. « Notre action est de montrer que non seulement l’écriture contemporaine est accessible mais salutaire », souligne Béla Czuppon. « C’est à cet endroit que se constitue l’émancipation de l’individu qui ne se résume pas  comme certains le pensent à un consommateur de culture. »

Horizons de développement


Quoi de neuf en ce début de siècle ? interrogent les forces vives de la Baignoire avant de répondre du tac au tac « le texte et l’écriture ». Cette année on change l’eau, la programmation des Bains d’écriture qui associait des auteurs autour d’une savoureuse cuisine textuelle trouve une expansion avec Les horizons du texte.

En partenariat avec les Éditions Espaces 34, La Maison Antoine-Vitez, Centre international de la traduction théâtrale, la Maison Louis-Jouvet, école nationale supérieure d’art dramatique de Montpellier (Ensad) et l’université Paul-Valéry, la Baignoire propose une manifestation qui ouvre le champ sur l’écriture dramatique.

Du 5 au 11 avril se tiendront des lectures de textes d’aujourd’hui traduits ou écrits dans notre langue. L’idée est d’associer différents lieux de la ville en lien avec l’écriture dramatique pour ouvrir de nouveaux espaces de perception et de recherche et d’inviter le public à des lectures et à des tables rondes comme ce sera le cas au Chai du terral qui prolongera la manifestation festive le 12 avril à St-Jean-de-Védas en confiant une carte blanche à Sarah Fourage.

Samedi 5 avril la Baignoire investit la fac (Saint-Charles) pour inviter les étudiants à « entrer dans le cambouis » en retravaillant les traductions en compagnie des traducteurs de La Maison A.Vitez. « Nous avons la volonté de promouvoir les écritures au-delà d’un horizon professionnel et de donner le goût des auteurs contemporains. »

D’autres lectures seront prises en charge par des comédiens professionnels. Ce travail de fond mené à Montpellier par l’équipe de la Baignoire gagne vraiment à être connu. Les pros et habitués, amateurs de texte et d’expériences théâtrales en prise avec notre époque s’y retrouvent.

JMDH

www.labaignoire.fr

Source : L’Hérault du Jour, 31/03/2014
Voir aussi : Rubrique Théâtre,