L’origine du monde. De la valeur tangible des choses

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Théâtre
Une expérience de La Vaste Entreprise proposée, écrite et menée par Nicolas Heredia avec la complicité artistique  de Marion Coutarel.

Nicolas Heredia développe depuis 2007 le projet artistique de La Vaste entreprise où se rejoignent son travail théâtral et sa pratique des arts visuels. Sa démarche s’opère à travers une approche privilégiant la mise en valeur d’un ordinaire poétique et/ou politique et sensible plutôt que le spectaculaire. Sa dernière création L’Origine du Monde semble balisée par la notion de hasard. Un homme passe devant une brocante, son regard se pose sur une toile peinte. C’est l’Origine du Monde.

« Les dimensions de la toile de Courbet, “ L’Origine du Monde ”, sont de 46 x 55 cm. Les dimensions de la copie trouvée sur un marché aux puces sont aussi de 46 x 55 cm. Je ne connais pas le prix de la toile originale. Celle du marché aux puces coûtait 200 euros. Avec 200 euros, je pouvais, par exemple, faire réparer la vitre de ma voiture. Ou m’acheter un aspirateur sans fil Rowenta Delta Air Force All Floors Cyclonique

La mise en scène s’affûte à partir de ce point de départ, le texte n’est pas la seule référence de l’écriture. Nicolas Heredia empile les questions plus métaphysiques que pragmatiques, ou économiques, sur la valeur des choses, de l’argent, de l’aventure (de l’art, peut être)  en s’appuyant sur une interactivité qui prend à contre pied la partition attendue.

L’artiste reconnaît les signes que sème le destin. Il instaure un jeu «dont vous serez peut être le héros, ou peut-être pas (et si ce n’est pas vous, un autre peut-être sera ce héros ­ mais nous ne savons pas quand ce héros se manifestera)». L’expérience est pensée pour être collective. Et peu à peu, l’odyssée de L’Origine du monde impose sa parabole.

JMDH

Les 8 et 9 dec à 19h à la Baignoire. Résa : 06 01 71 56 27 ou reservations@labaignoire.fr

Source : La Marseillaise 06 12 2017

Voir aussi : Rubrique  Théâtre, rubrique Belgique, rubrique Montpellier,

Dossier. Théâtre en péril, fin d’un modèle à Montpellier et dans l’Hérault ?

""Les choses paraissent fragiles mais, en fait, c'est toute la vie qui est fragile" Patrick Neu

«  »Les choses paraissent fragiles mais, en fait, c’est toute la vie qui est fragile » Patrick Neu

Déjà sous pression budgétaire, la vie théâtrale héraultaise et montpelliéraine subit les affres du redécoupage territorial et de la méconnaissance des politiques. Attention fragile !

Dossier Réalisé Par JMDH Source La Marseillaise 12/10/2016

 

 

 

 

Beziers : sortieOuest dissolution imminente de  l’association     

4602945_3_42fb_le-chapiteau-theatre-sur-le-domaine-de_8a80da1b9d2301c1d82328f8476cb8deLe lieu culturel populaire et parfaitement compatible avec les questionnements contemporains est menacé. Le Conseil départemental programme la fin de l’association, les spectateurs se mobilisent jeudi à 16h, jour du Conseil d’Administration.

 

Montpellier. Départ de Rodrigo Garcia

Le président de la Métropole Philippe Saurel botte en touche.

201504281637-full«  Il a porté à ma connaissance par courrier qu’il ne souhaitait pas renouveler son mandat. J’entretiens d’excellentes relations avec le directeur du CDN de Montpellier, Rodrigo Garcia. J’ai négocié avec beaucoup de doigté. Nous avons déjeuné ensemble. Il propose une programmation de qualité. C’est vrai que c’est un théâtre peut-être pas à la portée de tous les publics. Je l’ai soutenu. Dans les moments de crise, j’ai pris le parti de dire que le homard n’est pas un animal de compagnie. »

Nomination. Aurelie Filippetti s’adapte.
aurelie-filippetti-ministre-aux-ordres,M93849L’ancienne ministre de la culture qui avait nommé Rodrigo Garcia à la tête du CDN assure aujourd’hui la présidence du festival montpelliérain CINEMED. « Pour les artistes c’est toujours délicat. On a souvent le cas de personnes qui ne veulent jamais lâcher leur mandat , cette fois c’est le contraire. C’est lui qui annonce son départ

 

 

 

 

VIE ARTISTIQUE

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Déjà sous pression budgétaire,  la vie théâtrale héraultaise et montpelliéraine subit les affres du redécoupage territorial et de la méconnaissance des politiques. Attention fragile !

Depuis toujours, le théâtre se passionne pour le quotidien ordinaire des hommes et des femmes. Face à la crise planétaire que traverse l’humanité, il doit faire face aujourd’hui à la barbarie d’une radicalisation religieuse, politique, sociale et économique qui se présente sous les traits d’une violence aux multiples facettes. A Montpellier, dans la Région et au-delà, cette violence quotidienne questionne les artistes et les acteurs culturels de façon aiguë. Comment l’éducation à la consommation qui va de concert avec la paupérisation des connaissances et la montée de la violence pourrait-elle ne pas peser de tout son poids sur les politiques culturelles et plus particulièrement le théâtre ?

Le théâtre est un art politique, non par son contenu idéologique, mais à travers la progression régulière de l’action qui fonde l’intensité dramatique, politique aussi, à travers la contestation des valeurs données comme intangibles. Certains artistes, c’est le cas de Rodrigo Garcia, annonçant vendredi qu’il ne briguera pas un second contrat à la direction du CDN de Montpellier, ont fait du consumérisme le tremplin d’une mutation des formes dramatiques et scéniques. Ils proposent un travail artistique affirmé plein d’ambivalence. Et le désordre s’empare du plateau, parce que le quotidien qui se présente résiste à toute forme de sens. La scène devient le lieu où se renouvelle l’espace.

Le public jeune perçoit l’expression d’une rupture 

« Mes choix artistiques peuvent paraître radicaux si on les compare aux autres. Moi, je n’ai pas ce sentiment. La majorité de ce qui est programmé dans les CDN est radicalement conservateur, dans ce contexte, ma propre radicalité ouvre une fenêtre pour l’expression plurielle », formulait ily a peu, le directeur d’hTh.

Le public cultivé traditionnel ne voit pas dans «l’insignifiance» enchanteresse un moyen de relever le défi. Il peut éprouver dans cette transgression le sentiment d’un espace qu’on lui retire. A l’inverse, le public nouveau, plus jeune, perçoit  dans cette inquiétante étrangeté l’expression d’une rupture liée à la violence de l’histoire contemporaine. Une alternative aussi à la culture high-tech que lui propose la société de consommation.

Le CDN hTh occupé en avril 2016

Le CDN hTh occupé en avril 2016

Le projet hTh se caractérise par un esprit d’ouverture sans frou-frou. Le hall du théâtre est devenu lieu de création et d’échanges tous azimuts.  Rodrigo Garcia n’a jamais revendiqué le statut d’artiste engagé politiquement. Il a eu maille à partir avec le conflit des intermittents du spectacle. En 2014, il annule les représentations de Golgota Picnic au Printemps des Comédiens. S’il affirme à l’époque son soutien aux intermittents et précaires en lutte,  il se fend d’une lettre où il fait référence aux artistes étrangers victimes de la grève. «Les intermittents français défendent leurs droits avec un égoïsme prononcé et ne se préoccupent pas de ce qui se passe autour d’eux.»  En avril dernier, alors que le CDN est occupé il déclare «Je partage le point de vue des travailleurs. Perdre des droits correspond à un retour en arrière.» Cette fois, les spectacles se poursuivent et le combat trouvera une issue favorable.

Au-delà de la représentation esthétique, force est de constater que le communiqué de Rodrigo Garcia ne focalise pas sur le contenu de ses propositions mais sur l’étroitesse financière de son budget artistique, 350 000 euros, que l’on peut mettre en regard avec le budget d’une ZAT  (Zone artistique temporaire), 500 000 euros pour deux jours. Le directeur du CDN hTh pointe notamment le refus de la Métropole de mettre à disposition un bus pour accéder au Domaine de Grammont qui n’est pas desservi par les transports en commun.

Enfin le projet de transfert du CDN au Domaine d’O proposé par le maire de Montpellier et président de la Métropole, Philippe  Saurel, apparaît comme un élément majeur dans la décision de Rodrigo Garcia de ne pas prolonger son mandat. «Pour ce qui nous concerne, nous ne refuserons jamais de grandir. Toute initiative qui viserait à faire du CDN un projet plus important, j’y serai favorable »,  indiquait-il en avril dernier.

Il ne s’est rien passé depuis, qu’une stérile lutte de pouvoir sans l’ombre d’un projet artistique. Jean Varela directeur de sortieOuest et grand défenseur de l’action publique l’a dit d’un autre endroit : « La seule question est de savoir comment les politiques conçoivent un service public de qualité. »

Jean-Marie Dinh

 

PRODUCTION hTh 2016
Markus Ohrn  s’attaque à l’ancien testament

markus-1168x350Rodrigo Garcia l’a souligné, il remplira son contrat. Et qu’on se le dise, la saison hTh 2016/2017 mérite le détour. Elle se compose d’une succession de propositions internationales, mais pas seulement, parfaitement décoiffantes. Le coup d’envoi a été donné avec To Walk the Infernal Field, une création post bourgeoise, de l’artiste visuel suédois Markus Ohrn en collaboration avec le dramaturge Pär Thörn, qui s’inspire librement de l’Ancien Testament relu au gré d’un univers Hard metal.

Un retour à la genèse reposant sous la forme d’une série de 70 épisodes en 10 chapitres. L’aventure, pour le moins risquée, a débuté à Montpellier où les trois premières soirées ont été données du 5 au 7 octobre. L’inventivité débridée et le principe performatif adapté à celui de la série produisent pour beaucoup un effet addictif. Qu’ils se rassurent, le chapitre 2 se tiendra à hTh du 1er au 3 décembre. Pour les suivants, il faudra surveiller les programmations des théâtres et festivals des grandes villes européennes.

To walk the infernal fields donne une interprétation des Livres de Moïse en tant que doctrine d’économie politique, construction d’une identité nationale et des lois terrestres autant que religieuses. « Je trouve pertinent de procéder à un examen de la Bible dans une époque au cours de laquelle tout le monde est obsédé par l’interprétation du Coran », indique Markus Ohrn.

Autre parti pris radical exprimé par l’auteur face au public après l’une de ses représentations « Je ne veux pas créer une performance qui puisse être envisagée comme un produit à vendre ou à acheter. Je veux  que l’expérience soit réellement ressentie comme l’ici et maintenant. C’est pourquoi, il n’y aura pas d’autre opportunité de la voir ensuite, car elle disparaîtra

Dans le public, auquel on a fourni à l’entrée des boules-Quies afin qu’il préserve son audition, une dame interroge le metteur en scène « Moi j’ai 80 ans, et je me demande si vous pensez au public quand vous faites vos spectacles ?                                                   – Oui bien-sûr, répond l’artiste, je considère que c’est un don que je vous fais.»

Cette dame reviendra le jour suivant et répondra à l’invitation faite à l’ensemble de la salle d’investir le plateau…

PROGRAMMATION : CDN hTh

 

 

ECRITURES

La Baignoire : Elément indispensable au paysage artistique

Béla Czuppon capitaine de  La Baignoire , 7 rue Brueys à Montpellier

Béla Czuppon capitaine de La Baignoire , 7 rue Brueys à Montpellier


La Baignoire débute sa saison. Le petit laboratoire montpelliérain  consacré aux écritures contemporaines résiste modestement au tsunami qui ravage la création en Région.

Elle n’est pas insubmersible mais tient son cap, comme une petite bête d’eau qui se propulse sans raison apparente à la surface des eaux pas très claires, dans la bassine du mondillo culturel. Chaque saison, la Baignoire accueille des artistes, des auteurs et des compagnies.

« Chaque année la situation s’empire et les demandes s’accroissent, constate le capitaine Béla Czuppon qui sait de quoi il parle puisqu’il est aussi  comédien et metteur en scène.   Nous participons au glissement général. L’adaptabilité  qui encode les solutions aux problèmes nous fait devenir coproducteurs en proposant des résidences dotées de 2 000 ou 3 000 euros » évoque-t-il avec dépit.

Ce lieu, il le  tient, avec un budget de fortune, par passion, par goût, et aussi nécessité, celle d’offrir un lieu de travail et de découverte. A la Baignoire, les propositions et les formes sont diverses mais toujours qualitatives.

Lydie Parisse ouvre la saison avec L’Opposante (voir ci-dessous). La Comédienne et metteur en scène Marion Coutarel prendra le relais  avec Si ce n’est toi, une sortie de chantier du 17 au 19 nov avant une création programmée au Périscope à Nîmes. Une virée poétique d’Andréa d’Urso sera conduite par le collectif marseillais Muerto Coco accueilli le 24 nov en partenariat avec la Cave Poésie à Toulouse. A découvrir aussi l’installation sonore immersive La Claustra de Marc Cals qui fait causer les meubles, et les micro-concerts de l’Oreille Electrique qui rythmeront la saison, ainsi que les lectures-déjeuners proposées par Hélène de Bissy qui feront la part belle aux nouvelles.

La Baignoire reste un lieu essentiel à l’écosystème du travail artistique local, les artistes et le public le savent déjà, il y aurait-il d’autres personnes à convaincre ?
Rens 06 01 71 56 27

PROGRAMMATION : La Baignoire

 

SPECTACLE

Baignoire.  L’opposante mise en scène par Lydie Parisse et Yves Goumelon

Lydie_LightC’est à partir d’une histoire réelle que l’auteure a élaboré le récit de cette femme – morte à 97 ans – qui a enfoui dans le secret de son âme un amour interdit. Elle a aimé un Allemand durant la seconde guerre mondiale avant d’en être séparée, sans jamais l’avoir oublié. Depuis le jour de sa mort elle se met à parler pour un compte à rebours avant de s’enfoncer à jamais dans la brume. Lydie Parisse signe un texte saisissant de liberté, celle d’une femme morte un dimanche, jour où la France entre en guerre au Mali. Rapport de la petite histoire à la grande, rapport à une guerre du silence qui forge le destin de l’opposante. La pièce met en lumière une vie  sous forme de confidences emportées. La simplicité intense et sincère d’Yves Gourmelon porte l’interprétation à un niveau de sensibilité rare. Le texte est touchant, drôle et jubilatoire quand il bouscule les tabous et les simagrées commémoratives. Pour ceux qui restent, la mort est un grand théâtre. La mise en scène présentée à Avignon, accueille le public dans une quasi-obscurité permettant aux spectateurs d’entrer dans un espace d’entre deux mondes où l’acuité s’aiguise. « C’est comme ça et pas autrement. »

                                                                                                                                                                   L’opposante à La Baignoire les 14 et 15 oct

 

 LIEU MENACÉ

sortieOuest dans la tourmente

 

Le poumon culturel du Biterrois en proie aux intrigues  politiciennes  dr

Le poumon culturel du Biterrois en proie aux intrigues politiciennes dr

Créée il y a dix ans par le Conseil départemental et cultivée par son directeur Jean Varela et son équipe, sortieOuest  est devenue  un espace de diffusion pluridisciplinaire, un lieu privilégié d’élaboration de projets culturels pensés en collaboration avec les acteurs locaux. Une réussite totale remise aujourd’hui en question...
Après le quasi-avis de décès du festival la Terrasse et del Catet, c’est au tour des spectateurs-amis de sortieOuest, qui viennent de se monter en association, de manifester une vive inquiétude quant à l’avenir de leur théâtre « attaqué sur ses missions de service public de la culture par sa propre tutelle : le conseil départemental de l’Hérault

Victime des dégâts collatéraux  liés au bras de fer qui oppose  le Conseil départemental de l’Hérault  à la Métropole de Montpellier à propos de la compétence culturelle métropolitaine, le lieu a vu sa présentation de saison repoussée, puis annulée. Aucun programme n’a été édité, ce qui renforce l’inquiétude du public fidélisé autour d’une programmation accessible de grande qualité.

Le directeur artistique Jean Varela, par ailleurs directeur du Printemps des Comédiens garde le silence. Il avait évoqué lors de la présentation à la presse de la saison d’hiver du Domaine D’o « l’impatience du public biterrois» et les répercutions néfastes de la loi NOTRe sur les territoires ruraux : « cette loi pose la question des politiques en milieu rural. Le populisme est partout…»

Depuis la situation n’a pas évolué, des spectacles programmés ont été annulés et rien ne s’éclaircit si ce n’est que l’équipe qui compte dix salariés ne peut plus faire son travail. SortieOuest est en théorie à l’abri du conflit impliquant la Métropole Montpelliéraine mais se retrouve concernée dans un projet alambiqué notamment défendu par le président de la structure Philippe Vidal, qui consisterait à élargir l’Epic du Domaine d’O à d’autre structures dont sortieOuest.

Dans cette perspective, le Conseil départemental a annoncé la dissolution de l’association. Un Conseil d’administration de l’association se tiendra demain à Béziers, précédé d’un rassemblement du public qui s’est approprié la démarche artistique et la convivialité de ce lieu incontournable. Le flou n’est cette fois pas artistique mais bien politique.

PROGRAMMATION : sortieOuest

 

THÉATRE UNIVERSITÉ
Au coeur de la fac La Vignette consolide sa mission

GetAttachmentThumbnailLes problèmes du théâtre seraient-ils inhérents au marasme politique ? La question mérite d’être posée si l’on se réfère à la bonne santé du Théâtre universitaire montpelliérain La Vignette, qui évolue partiellement hors de cette arène.

L’université Paul Valéry a bien compris l’intérêt d’assumer pleinement sa mission culturelle figurant au cahier des charges de toutes les universités françaises. Elle dispose d’un Centre culturel très actif et d’un théâtre qui développe les échanges intra-universitaires et inter-universitaires tout en restant ouvert au public extérieur.

Douze ans après sa création La Vignette est devenue une scène conventionnée pour l’émergence et la diversité. «Cette année, Patrick Gilli, le nouveau président est venu approuver  la place du théâtre en tant que lieu d’échanges et de recherches, se félicite le Directeur Nicolas Dubourg, le théâtre s’est affirmé comme un outil de rayonnement sur le territoire, nous poursuivons maintenant  sur la voie de la professionnalisation en tissant des liens qui favorisent l’insertion des étudiants dans le monde actif.»

Le Théâtre s’inscrit  par ailleurs comme partenaire du nouveau Master Création Spectacle Vivant du département Cinéma&Théâtre en participant à la formation des étudiants en études théâtrales. En tant que représentant régional du Syndeac, Nicolas Dubourg n’est pas insensible à la crise actuelle.

«Les attaques contre la liberté de programmation par les maires  ou par le public via des débats participatifs tronqués se multiplient, il faut que la profession se mobilise. Ici nous ne sommes pas concernés car notre théâtre n’est pas un simple lieu de diffusion. Il y a une  différence entre programmer un spectacle et voir ce qui se passe avant et après, pour nous le spectacle n’est pas un événement mais un parcours où interviennent professionnels, chercheurs, étudiants et public.»

La programmation de cette saison réserve de très bonnes surprises ; elle se décline cette année autour de l’engagement et de l’intention de réaffirmer un théâtre de texte contemporain.

PROGRAMMATION : Théâtre La Vignette

 

 

SORTIR ENCORE

 Théâtre.  Sélection de trois spectacles qui ouvrent les esprits sur le monde

L’offre théâtrale montpelliéraine de cette saison demeure globalement qualitative à l’instar de ces trois spectacles à découvrir prochainement. Les spectateurs citoyens doivent se manifester s’ils ne veulent pas mesurer les répercutions du désastre qui s’annonce dans les années à venir.

 

142-illustration-hearing-amir-reza-koohestani_1-1450362282Hearing texte et mise en scène de l’artiste iranien Amir Reza Koohestani qui conçoit ses récits comme des jeux de miroirs pour évoquer le rapport aux autres et la distance entre les individus. Proposé par le Théâtre La Vignette les 15 et 16  novembre prochain.

portfolio_pleine_hd02marc-ginotPleine Texte et mise en scène de Marion Pellissier par la cie montpelliéraine La Raffinerie. Une femme qui n’accouche pas, une sage-femme et un médecin inquiétants, un foetus qui observe la vie de l’intérieur…Spectacle proposé par le Domaine d’O du 13 au 15 oct.

 

ATMEN-5159 Time’s Journey Through a Room scénario et mise en scène de la japonaise Toshiki Okada reconnue comme une figure majeure des arts de la scène.  Les 18 et 19 oct à hTh.

Voir aussi : Rubrique Théâtre, hTh 2017 Libre saison de bruit et de fureur, SortieOuest archivesBéziers, le débat déconstruit la mystification, Sortieouest. Des spectacles vraiment vivants ! , Un théâtre de toile et d’étoiles reconnu et défendu, rubrique Politique, Politique culturelleDernière saison d’hiver au Domaine d’O ?, Politique Locale, rubrique Danse,  rubrique Montpellier, rubrique Rencontre, Rodrigo Garcia : «Vivre joyeusement dans un monde détestable»,

Théâtre. Le roi Bohème : Un conte social contemporain

le comédien Eric Colonge

Le comédien Eric Colonge dans Le roi bohème Photo Dr

Théâtre. Le roi Bohème mis en scène par Béla Czuppon à la Baignoire.

Après l’adaptation au Théâtre du Peuple de Bussang, Béla Czuppon monte à La Baignoire Le roi Bohème, un conte social de Stanislas Cotton. Le fondateur de ce lieu dédié aux écritures contemporaines, ne s’aventure pas en terrain inconnu. Il avait déjà offert une remarquable mise en scène du texte du dramaturge belge Bureau National des Allogènes.

La pièce est interprétée par le comédien Eric Colonge qui répond à l’élasticité d’interprétation exigée par le rôle, passant avec aisance du registre comique au dramatique, et du rationalisme au naturalisme.

L’intrigue est simple. Aurelio travaille depuis peu chez Monsieur Lampadaire, comme vendeur d’escarpins à talons aiguilles, et ballerines au rouge velours. Camelia une gracieuse cliente entre dans la boutique pour un achat impulsif qui se métamorphose pour l’enthousiaste Aurelio, en véritable accident de la vie, son existence, s’en trouve  bouleversée. L’idéaliste vendeur dont la liberté évoque le profil d’un artiste, se lance à la poursuite de sa belle, gouverné par la courbe de son pied.

Au fil de cette exploration faite de confrontation sociales l’écriture très ancrée de Stanislas Cotton se déconstruit. La langue qui se délite apparaît comme l’unique voie de salut dans la spirale du pire enclenchée. Le travail de Béla Czuppon suit ce mouvement inexorable, révélant la complexité de la nature humaine et l’importance du langage qui fond progressivement. Alors que la présence des journaux se réduit à la lutte contre le froid, seuls les mots semblent en mesure d’assurer l’unité. En fin de course, la disparition du langage annonce l’abus de pouvoir.

JMDH

Source : La Marseillaise 10 01 2016

Voir aussi : Rubrique  Théâtre, rubrique Belgique, rubrique Montpellier,

Théâtre : Les souffrances de l’amour

Mama Prassinos et Béla Czuppon  credit photo dr

Mama Prassinos et Béla Czuppon credit photo dr

La Baignoire. Mama Prassinos met en scène Une séparation de Véronique Olmi.

La Baignoire a ouvert sa saison à Montpellier par l’histoire intime d’un homme et d’une femme. Marie et Paul sont en couple sans partager le quotidien. Ils ont la cinquantaine et vivent à Paris. Un matin, Marie écrit à Paul une lettre de rupture.

Terrassé par cette nouvelle, Paul lui répond aussitôt pour lui exprimer son refus : il l’aime et ne se séparera pas d’elle. Et elle l’aime aussi, il en est sûr. Une Séparation  est une pièce épistolaire qui déroule ce que fut une magnifique histoire d’amour, depuis la première rencontre jusqu’au dernier jour, avec ses fulgurances, ses doutes, ses erreurs et sa souffrance.

« C’est une histoire d’amour avant tout confie Mama Prassinos, qui met en scène et interprète avec  Béla Czuppon le texte de Véronique Olmi. C’est une histoire de séparation entre deux êtres qui s’aiment. Ils n’ont pas d’enfant, ne vivent pas sous le même toit, en d’autres termes, ils se sont donner les moyens de construire une relation fondée sur l’autonomie et pourtant Marie décide de rompre parce qu’elle a la certitude que le couple a échoué. Le texte aborde cette question. La femme décide. C’est difficile d’aimer et de se quitter..

La pièce est bâtie sur un échange épistolaire. Dans sa première lettre Marie signifie sa décision. Paul lui répond qu’il refuse cette séparation. S’en suit un échange dans le temps qui retrace la nature de la relation amoureuse tout en la prolongeant. Comme si le sentiment d’impasse et d’ennuie dépendait de ces moments perdus, de la cruauté du temps qui interdit tout retour. La scénographie de Gérard Espinosa place le public dos à dos au centre de la scène.

Très engagés, à la hauteur de l’exigence du texte, les deux comédiens évoluent à partir de leur vécu, chacun dans leur propre espace. Un espace physique et mental qui laisse peut de place à l’environnement extérieur. C’est la dimension intime plus que sentimentale qu’ausculte la mise en scène de Mama Prassinos.

Il est avant tout question du désir de vie et de l’entretien de ce désir au sein de la relation. S’il souhaite se garder du torticolis, selon le côté où il se trouve, le spectateur suit un des acteurs et ne fait qu’entendre le second. Ce qui invite à aller voir le spectacle une seconde fois. Pour y laisser couler les larmes sans les combattre.

JMDH

Source: La Marseillaise 24/10/2015

Voir aussi : Rubrique Théâtre, rubrique Montpellier,

Théâtre. Un regain de textes contemporains

Béla Czuppon

Théâtre. La Baignoire ouvre grand les portes aux auteurs dramatiques contemporains du 28 mars au 3 avril.

A Montpellier le lieu des écritures contemporaines La Baignoire ouvre samedi la deuxième édition des Horizons du texte qui donne à entendre et à écouter au quatre coins de la ville la langue des auteurs dramatiques de notre temps. Outre le laboratoire de la Baignoire du 7 rue Brueys, les lectures se tiendront au Centre dramatique national Hth, à la Bulle Bleue, au Théâtre universitaire La Vignette et à la bibliothèque de l’université Paul Valéry jusqu’au 3 avril.

La question du statut du texte dans le théâtre n’a jamais vraiment été stable. Est-t-il un simple support de l’expression scénique, un matériau de la construction dramatique ou une base fondatrice incontournable pour l’art théâtrale ? Aujourd’hui le texte serait une nouvelle fois confronté à la liberté créative des metteurs en scène renforcés par l’arrivée des nouvelles pratiques technologiques et l’hybridation des formes (musique, vidéo…) qui se multiplient sur scène.

A l’initiative des Horizons du texte, Béla Czuppon réaffirme l’importance du texte pivot de la création théâtrale. « Dans la tête des gens, le théâtre correspond à des formes assez figées. Les auteurs évoluent avec la vitesse du monde. La partition des enjeux, la multiplicité des sources d’information se reflètent aujourd’hui dans les écritures contemporaines. Ces évolution appelle d’autres formes de textes à découvrir. Je tiens beaucoup à la position de l’auteur dont les textes sont souvent retravaillés à coups de ciseaux. Un texte signifie la place d’un individu, il traduit son regard sur le monde. Cela ne me dérange pas que l’on fasse des collages à partir du moment où on respecte la cohérence. D’autant que les écritures contemporaines laissent très souvent la place au travail de mise en scène. Ce ne sont pas des textes impérieux

Cette nouvelle édition nous offre l’occasion d’ausculter la forme du texte en évolution en passant par le Japon avec L’Abeille de Hideki Noda  ( sam 28 à la Baignoire ) qui aborde le rapport aux médias et à la violence. Autre invité asiatique à découvrir (La Vignette jeudi 2 avril), deux textes singapouriens de Stella Kon et Kuo Pao Kun qui évoque la question de l’identité bien au-delà de la réussite économique apparente.

On pourra aussi écouter du théâtre dialogué et performatif. « Avec les progrès des neurosciences entre autre, les auteurs ont quitté le schéma narratif. Dans L’assassin dispersé, Jean-Marc Lanteri exploite l’éclatement qu’il nous est permis d’accepter et la capacité que nous avons de reconstituer le récit à partir de stimuli.» indique Béla Czuppon qui estime que l’heure est venue de « passer les horizons.»

Jean-Marie Dinh

Source : L’Hérault du Jour 27/03/2015

Voir aussi : Actualité locale, Rubrique Théâtre, rubrique Littérature, Lecture,