Théâtre La saison du CDN hTh sera libre drôle et insoumise à l’image de son directeur l’auteur et metteur en scène Rodrigo Garcia, mais surtout dérangeante.
Rodrigo Garcia débute sa troisième année à la tête du CDN dont il est peu de dire qu’il a bousculé les habitudes. La saison 2016/2017 s’annonce drôle, dérangeante fascinante, bestiale à l’image des créatures mi-homme mi animal d’Erik Sandberg qui illustrent le programme.
« Je poursuis le même chemin depuis mon arrivée ici, tentait d’expliquer hier Rodrigo Garcia face à la presse quelque peu dubitative. Cette nouvelle saison répond toujours à la volonté de proposer une quantité de langages, d’ouvrir la programmation à la scène internationale* – on pourra voir des artistes canadiens, brésiliens, allemands, belges, anglais, japonais, suédois, portugais, français, sud africain…- et de favoriser le mélange des genres et des tons entre performance, danse, théâtre, musique, arts plastique. »
De quoi s’y perdre, surtout quand le directeur assume, depuis son arrivée, la disparition des pièces de répertoire. Ce qui lui a valu une levée de bouclier du monde enseignant. En province, quelques propositions « expérimentales » bordées par une bonne armature de classiques, si possible revisités, sont toujours bienvenue aux yeux du public cultivé, mais un tel déverrouillage produit une perte totale des repères des spectateurs habituels, y compris chez les professionnels locaux qui souffrent cruellement de la crise et souhaiteraient trouver une plus large place dans la grille de programmation. Le résultat se traduit par une baisse de la fréquentation assez conséquente bien que la courbe se soit inversée la saison dernière.
Rodrigo Garcia remplit cependant son contrat en assurant son cahier des charges. La prise en compte des publics notamment des jeunes, n’impose aucunement aux CDN de programmer du Molière ou du Marivaux. Dans un théâtre public, il serait intéressant de mesurer le renouveau plutôt que d’évaluer le poids de la valeur numéraire perdue.
Faut-il rappeler que les pièces de Genet ou Pinter ont fait scandale avant d’entrer dans le Panthéon des dramaturges. Le patron d’hTh assume sa démarche qui reste celle d’un artiste. « Si je devais me mettre à remplir le théâtre en changeant ma vision de l’art. Je n’aurais qu’à rentrer chez moi. »
Rodrigo Garcia. Photo JMDI Le vent se lève
JMDH
* Sont notamment programmés au CDN de Montpellier cette saison : Markus Ohrn, Toshiki Okada, Gisèle Vienne, Tino Sehgal, Jan Lauwers, Marion Aubert, Julien Bouffier, Stethias Deler, Luis Garay, Lola Arias, Jan Martens, Gob Squad, Philippe Quesne, Steven Cohen…
La presse nationale salue la 39eme édition de « Jazz In Marciac ». LeMonde, LeParisien, L’Express, Challenges évoquent une programmation exceptionnelle et un vrai succès. En revanche le quotidien de Jean-Michel Baylet fait dans le « couac » et parle d’une première semaine creuse. `Le décalage est troublant.
Problème de goûts musicaux ? Pas du tout. Ce n’est pas une affaire d’oreille mais de business et de protocole. Le mauvais traitement de la Dépêche du Midi est lié à une fibre culturelle particulière. Une fibre culturelle version familiale : le sens du clan et un « crime de lèse majesté » envers l’héritier Baylet mais aussi la fin d’un partenariat commercial entre l’entreprise Baylet et « Jazz In Marciac ».
La patronne de la Maison de la Presse de Marciac, Véronique Berné, relativise la mauvaise humeur des commerçants : « ce sont quelques commerçants et très peu. Je peux montrer mes tickets de caisse. Il y a une très bonne fréquentation journalière ». Un restaurateur est sur la même ligne : « Je n’ai rien à dire. Je suis très content. On travaille bien. J’ai le nez dans le guidon et on bosse. Je n’ai pas entendu parler d’un mécontentement ».
Selon nos informations, il y a bien des grincements de dents du côté de certains commerçants. Mais il est surtout lié au tarif de location des emplacements et, s’agissant de la grogne mise en avant par la Dépêche du Midi, elle est circonscrite à quelques personnes. L’autre clou planté dans la chaussure de « Jazz In Marciac », à savoir la fréquentation et la qualité de l’affiche, est également « tordu ».
Plusieurs journalistes couvrant le Festival démentent catégoriquement le « flop » décrit par le quotidien de Jean-Michel Baylet. Erwan Benezet suit pour Le Parisien, les concerts. Ce n’est pas sa première édition de « Jazz In Marciac ». Il déclare : « La salle est remplie tous les soirs. C’est le même succès qu’en 2015 et même plus haut ». L’envoyé spécial du magazine Challenges, Thierry Fabre dresse le même bilan de la première semaine du Festival : « Autant l’an dernier on aurait pu espérer de meilleures fréquentations pour certaines soirées autant cette année le chapiteau est quasiment plein tous les soirs. Il faut dire que c’est vraiment une belle affiche. D’un point de vue artistique, c’est meilleur que l’an dernier ».
Visiblement, les journalistes de la presse nationale n’assistent pas au même festival que leur confrère de la Dépêche du Midi. En fait, c’est normal car les envoyés spéciaux du Parisien et de Challenges n’ont pas comme patron le fils de Jean-Michel Baylet.
Le ministre n’a pas du tout apprécié l’affront subi par son successeur de fils lors de la précédente saison de « Jazz In Marciac ». Le 25 juillet 2015, Manuel Valls assiste au festival gersois. Jean-Nicolas Baylet est présent mais « relégué » en dehors des premières places. Colère volcanique de Jean-Michel Baylet. On ne badine pas avec les feux de la rampe et les fauteuils de prestige. Peu importe que les services de Matignon soient à l’origine de ce terrible faux-pas. Le coupable est désigné : le président-fondateur du Festival, Jean-Louis Guilhaumon.
Avant l’été 2016, les relations entre le groupe de presse Baylet et « Jazz In Marciac » sont déjà tendues. Les premiers mauvais articles tombent. Un papier est particulièrement négatif. Il est signé par un journaliste que personne ne connaît à la Dépêche du Midi. Et pour cause. Selon une source, c’est en fait Jean-Nicolas Baylet qui aurait signé, sous un faux nom, le brulot.
Mais, à cette querelle autour d’un ego, s’ajoute depuis cet été, un autre motif de guérilla. Un motif beaucoup plus sérieux : une perte financière. « Jazz In Marciac » a rompu son partenariat avec le groupe de Jean-Michel Baylet. Nouvelle grosse colère de Jean-Michel Baylet. Et même menace de poursuite judiciaire pour rupture unilatérale de contrat.
La friction prend une toute autre dimension : l’argent. Avant d’être remplacée, l’entreprise de Jean-Michel Baylet gérait la location des emplacements, la sono et la scène. Le business passe à la concurrence.
Pour une source, c’est clair : « Baylet lance une kabbale contre le Festival car il a perdu du business ». Ces propos reviennent en boucle dans la bouche de nombreuses personnes. Ils sont lourds de sens et de conséquences : « un mauvais papier » pour sanctionner une perte de délégation de service public, cela s’appelle en bon français du « trafic d’influence ».
Ce n’est pas la première fois que des élus ou des responsables associatifs se font l’écho de telles « accusations ». Il faut dire que certaines coïncidences sont troublantes. Des communes (Castelsarrasin et Toulouse par exemple) ont coupé leurs budgets publicitaires avec le groupe Baylet. D’un seul coup, les maires de ces villes disparaissent des photos du quotidien régional.
Ces précédents entretiennent un lourd sentiment de suspension et même de tension. On ne compte plus les anecdotes (réelles, réécrites ou inventées) sur les méthodes « commerciales » et le lobbying acharné de Jean-Michel Baylet. Des anecdotes qui vont du conflit ouvert entre Jean-Michel Baylet et l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, au sujet de la délégation de la gestion du Parc aux Expositions jusqu’au démarchage à la hussarde d’une commune du Lot.
Mais, pour la première fois, l’omerta laisse la place à des confidences et des confessions.
« Jazz In Marciac » a permis le retour sur scène d’un monument du jazz, Ahmad Jamal. Mais la 39eme édition du festival gersois écrit également une nouvelle partition : la fin d’une mise en sourdine.
Désormais, les représailles, les coups tordus et le mélange des genres entre presse et business familial, ça ne passe plus.
Voix Vives en mer face au cimetière de Paul Valéry. Photo dr
La paix comme un souffle qui monte avec Voix Vives et ses invités…
Comment le port de Sète qui a 350 ans cette année n’aurait-il pas vibré aux ondes de la poésie portées par les cents poètes invités au festival Voix Vives ? Celui-ci vient de s’achever. Ils sont venus de toutes les rives, pas pour faire des ronds de jambe à l’attention des élites cultivées qu’il leur arrive de fréquenter. Juste pour échanger avec les gens dans la rue, les parcs, les petites places du quartier haut, pour parler avec simplicité, profondeur et apaisement.
En écho paradoxal au monde qui semble se déchaîner autour de cette petite mer que l’on nomme grande bleue. « La Méditerranée, c’est la quiétude face à l’avalanche de l’Atlantique mais actuellement ce n’est pas la mer de la baleine blanche, a souligné la poétesse madrilène Maria Antonia Ortéga. Les tragédies de la Méditerranée sont les conséquences de l’égoïsme des hommes qui n’ont pas la capacité de surpasser leurs contradictions. »
Vision de la tragédie, au sens classique des héros abandonnés par leurs dieux qui ne parviennent plus à affronter leur destin. « La poésie a cette capacité de saisir la vie dans ce qu’elle a d’immédiat et d’universel », rappelle la directrice du festival Maïthé Vallès-Bled.
Ainsi est-il toujours possible d’interpréter le présent à travers le prisme de la tragédie grecque. Mais le questionnement permanent qui aiguise l’interrogation du poète comme son désir de dire et d’écrire ne se limite pas à la tragédie. Durant neuf jours, Voix Vives l’a une nouvelle fois démontré.
Le festival a ouvert grand les vannes, libérant les poèmes par milliers sous toutes les formes, en provenance des horizons proches et lointains de la culture méditerranéenne. Pour la première fois depuis sa création, le festival s’est affublé d’un sous titre : La poésie chemin de paix. A l’évidence, ces chemins ont été pluriels, comme le sont, les douleurs et expériences que peuvent traverser les membres d’une même famille face à un déchirement.
Au-delà de ce sous-titre, qui n’a contraint aucun des poètes invités, le ciel de cette 7e édition sétoise du festival fut chargé d’implication, de présence, et d’écoute tant de la part des poètes que de celle de l’équipe et du public et même d’une ministre de la Culture. Comme si l’espace du festival s’ouvrait plus que de coutume aux relations directes avec le monde et au bonheur d’une altérité affûtée.
Avant que les mots qui nous ont traversé ne s’égarent aux confins mystérieux de nos pensées ou de nos sens, les éditions Bruno Doucey proposent une anthologie 2016 qui porte traces des mots de chaque poète présent. A nous de savoir encore les faire danser dans nos bouches. Et de saisir ceux de Maria Antonia Ortéga : « On ne réussit à s’approcher des êtres humains que par le chemin de la liberté et il ne peut y avoir de paix sans liberté. »
Voix Vives se décentralise en Méditerranée, après Gènes en Italie, les 17 et 18 juin et Sète du 22 au 30 juillet, l’édition de Tolède en Espagne se tiendra du 2 au 4 septembre. Et le projet d’une édition à Ramallah, Naplouse, et Bethléem , devrait voir le jour au printemps 2017.
Sonya Yoncheva opéra de clôture du festival Iris de Mascagni . marc Ginot
Région Occitanie
La 32e édition du Festival de Radio France Montpellier Occitanie s’achève sur un bilan positif à plusieurs égards. Elle confirme la reprise et l’avenir d’un grand festival engageant toutes les radios publiques françaises à inscrire leurs identités – plus que leur marque – dans un mouvement de décentralisation. Il existe, quoi qu’on en dise, une différence fondamentale entre une présence physique et une liaison radio. L’expérience vaut pour le vaste ensemble du personnel de la maison ronde concerné comme pour le public, dont le statut passe d’auditeur à spectateur, voire à celui acteur.
Au-delà de retombées médiatiques nationales et internationales conséquentes, le Festival de Radio France permet à la Région Occitanie (65% du budget global) d’affirmer son ambition culturelle en terme d’accessibilité à la culture avec 90% de propositions gratuites, et de qualité. Il en va de même pour les Villes et Départements, parties prenantes de l’événement et particulièrement pour Montpellier, lieu de naissance du festival .
Plus 4,2% de fréquentation
Côté chiffres, l’édition 2016 enregistre une hausse globale de 4,2% avec un total de 101 000 spectateurs pour 171 événements contre 212 l’année dernière. Les 15 concerts payants (deux de moins qu’en 2015,) se situent essentiellement à Montpellier dans le répertoire lyrique et symphonique. Ils affichent une hausse significative avec 22 000 places vendues. Sur ce segment, la programmation semble trouver un équilibre entre le répertoire courant de bonne qualité sauf exception, et des propositions plus rares et appréciées comme le Zoroastre de Rameau ou Iris de Mascagni avec la soprano Sonya Yoncheva qui a fait l’unanimité en clôture.
Pour cette 32e édition, la qualité artistique n’a pas failli à la réputation acquise dans chacun des genres musicaux dont la diversité constitue une singularité majeure du festival. Le volet musique du monde gagnerait à être développé même s’il se trouve parfois au carrefour de la programmation jazz accueillie au Domaine d’O. La programmation électro de Tohu Bohu sur le parvis de l’Hôtel de ville de Montpellier renouvelle son caractère attractif auprès du public jeune qui trouve, fort heureusement, des occasions de prolongation en ville après l’extinction précoce des feux officiels.
Pour leur 30e anniversaire, les Rencontres de Pétrarque ont donné du grain à moudre. Autour de son livre Le procès de la liberté, qui fait revivre les idées de liberté ouvrière et des révolutions sociales du XIXe siècle, l’historienne Michèle Riot-Sarcey, à introduit cinq jours de passionnants débats.
Le thème du Voyage d’Orient choisi cette année s’est illustré de différentes et belles manières comme lors du concert d’ouverture autour de Shéhérazade. Il a aussi été tragiquement rattrapé par l’actualité. Quelques concerts ont été affectés par des annulations mais l’art musical a dignement pris le dessus sur les interrogations et la culture sur la barbarie, en gardant le cap sur l’humanité, la diversité et l’avenir.
Sète. La poésie est une fête globale et lucide sur la réalité du monde.
Poésie, chemin de paix
« Quand la société est en crise le poète ne peut que prendre note dans sa poésie de la crise traversée », constate le poète libanais et président d’honneur du festival Salah Stétié. « Il arrive dans certains cas très rares qu’un souhait bien exprimé par un poète puisse se retrouver mobilisateur », ajoute-il encore.
A l’instar de ce vers du poète Abou Kacem Al Chebbi « Lorsque le peuple un jour veut la vie / Force est au destin de répondre / Aux ténèbres de se dissiper » devenu un élément de l’hymne national tunisien. Mais combien de poètes empêchés, emprisonnés, exilés pour leur amour de la liberté… Le festival Voix Vives qui bat son plein à Sète jusqu’au 30 juillet offre l’immense plaisir et privilège de les rencontrer dans les rues et d’éprouver le souffle de leur poésie et de leurs réflexions.
Ashur Etwebi est né à Tripoli, c’est un poète renommé en Libye qui a contribué à faire renaître une culture libre après la chute du président Kadhafi. Il a du quitter son pays en 2015 pour émigrer en Norvège. « Il n’est pas aisé de vivre cet exil… » Si le système intellectuel d’un Clausewitz a fait beaucoup de petits en s’évertuant à penser et à comprendre la nature et l’essence de la guerre, celui des poètes de la Méditerranée qui la subissent, cherchent les chemins de la paix.
« Il n’y a aucun courage dans la guerre. La guerre prend votre air, votre inspiration, la guerre prend votre ombre, la guerre prend ton âme, affirme Ashur Etwebi. Pendant 42 ans nous avons été sous le joug d’un dictateur fou. On attendait juste qu’une fenêtre s’ouvre à nous pour un lendemain. Lorsque le Printemps arabe a éclaté, nous avons vraiment cru que le paradis était juste à un bras de nous. Mais on s’est confronté quelques mois après à la réalité. Ce que nous pensions être un paradis n’était autre qu’un vrai enfer. Après avoir liquidé un gouverneur fou, on s’est retrouvé face à des milliers de fous sanguinaires qui ont mis le feu au pays. »
L’art des poètes est de nous toucher par leur sincérité. A Sète, les artistes témoignent parfois aussi de leur expériences politiques et sociétales apportant d’autres regards.
« La première année après la chute de Kadhafi, la société civile s’est développée. Pendant que nous essayons de la consolider, les islamistes extrémistes, travaillaient en toute intelligence à mettre la main sur le gouvernement. Le résultat du match fut la perte de la société civile et la réussite des groupes extrémistes islamistes. Ce qui est à noter, c’est que des pays étrangers, qui pratiquent la démocratie en paroles et en apparence, ont appuyé et armé ces groupes terroristes extrémistes. C’est pour cela que les Libyens connaissent aujourd’hui une grosse déception. C’est un désastre dans les âmes, dans l’économie et dans tous les domaines de la vie finalement. »
Que font les poètes dans ce contexte ? « Ils ont à leur disposition leur inspiration, parfois un organe de presse mais si cet organe déplaît à telle ou telle faction, ou au gouvernement, on a vite fait de l’étrangler et le poète se retrouve muet et souvent jeté dans les caves et les prison du régime jusqu’à ce que mort s’en suive, indique Salah Stétié, C’est arrivé en Europe. Il ne faut pas croire que l’Europe est descendue du ciel avec l’idéal démocratique. Les poètes peuvent ramener un peu de paix, demain un peu plus de paix, et peut être un jour la Paix...»
JMDH
Source La Marseillaise 28/07/2016
L’ouverture du festival Sètes quartiers hauts dr
Poésie
Le festival Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée a débuté hier dans l’île singulière un marathon poétique de neuf jours qui éprouve les sens. L’entraînement n’est pas requis, il suffit de tendre l’oreille, sentir, voir… pour éprouver les embruns de toutes les rives.
La saison Voix Vives a débuté. Au bord de la grande bleue, c’est le moment où la ville de Sète s’ouvre à la mer comme un livre ivre. Celui où les lettres s’émancipent pour tracer tous les sens imaginables de la liberté. Profitant de la léthargie temporaire des cahiers scolaires, les milliers de mots se rebiffent pour célébrer le culte de la poésie vivante. Cent poètes traversent les rives tels des prophètes, pour investir la ville de Sète où ils vont se croiser durant neuf jours dans pas moins de six cent cinquante rendez-vous ! Les poèmes sont livrés par leur auteur en langue originale, puis traduit par des comédiens. Ils résonnent parfois aux rythmes des musiciens, du balancement des hamacs, ou du frémissement des feuilles, ou encore de la houle des vagues pendant les lectures en mer…
Quarante pays représentés
Parmi les poètes invités on pourra notamment croiser dans les rues cette année Jacques Ancet (France), Horia Badescu (Roumanie), Mohammed Bennis (Maroc), Jean-Pierre Bobillot (France), Denise Boucher (Francophonie/Québec), Philippe Delaveau (France), Haydar Ergülen (Turquie), Déwé Gorodé (Francophonie/Nelle-Calédonie), Vénus Khouy-Ghata (Liban/France), Paulo Jose Miranda (Portugal), María Antonia Ortega (Espagne), Anthony Phelps (Francophonie/Haïti), Liana Sakelliou (Grèce), Yvan Tetelbom (Algérie) sans oublier son président d’honneur, Salah Stétié (Liban) empêché l’an passé pour des raisons de santé.
Cette liste pourrait se prolonger. Elle révèle l’ouverture du festival sur un monde que les visions éthnocentriques ignorent bien dangereusement. Quarante pays sont représentés à Voix Vives cette années. On y accède gratuitement, de l’aube à la nuit par le plus sûr des moyens, la poésie comme regards portés sur le monde et comme chemin vers l’humain.
JMDH
Concerts du festival au Théâtre de la Mer avec Pierre Perret, Tiken Jah Fakoly et Misa Criolla. Réservation : 04 99 04 72 51