Jean-Michel Baylet règle ses comptes avec « Jazz In Marciac ».

39 EME FESTIVAL JAZZ IN MARCIACLa presse nationale salue la 39eme édition de « Jazz In Marciac ». Le Monde, Le Parisien, L’Express, Challenges évoquent une programmation exceptionnelle et un vrai succès. En revanche le quotidien de Jean-Michel Baylet fait dans le « couac » et parle d’une première semaine creuse. `Le décalage est troublant.

Problème de goûts musicaux ? Pas du tout. Ce n’est pas une affaire d’oreille mais de business et de protocole. Le mauvais traitement de la Dépêche du Midi est lié à une fibre culturelle particulière. Une fibre culturelle version familiale : le sens du clan et un « crime de lèse majesté » envers l’héritier Baylet mais aussi la fin d’un partenariat commercial entre l’entreprise Baylet et « Jazz In Marciac ».

« Le plus beau festival de jazz du monde ». « Jazz In Marciac : Ahmad Jamal, un monument du jazz enflamme le public». Le journal Le Monde, le quotidien Le Parisien, l’hebdomadaire L’Express, le journal Lacroix et le titre économique Challenges ne tarissent pas d’éloges sur le festival gersois. Belle affiche et affluence. Problème, la Dépêche du Midi décrit un tout autre tableau. Dans un article publié dans l’édition « Grand Sud » du 6 août, le quotidien de la famille Baylet pointe une mauvaise ambiance et une grogne des commerçants. Entre la réalité des faits et la présentation faite par le quotidien de Jean-Michel Baylet, il existe un gouffre.

La patronne de la Maison de la Presse de Marciac, Véronique Berné, relativise la mauvaise humeur des commerçants : « ce sont quelques commerçants et très peu. Je peux montrer mes tickets de caisse. Il y a une très bonne fréquentation journalière ». Un restaurateur est sur la même ligne : « Je n’ai rien à dire. Je suis très content. On travaille bien. J’ai le nez dans le guidon et on bosse. Je n’ai pas entendu parler d’un mécontentement ».

Selon nos informations, il y a bien des grincements de dents du côté de certains commerçants. Mais il est surtout lié au tarif de location des emplacements et, s’agissant de la grogne mise en avant par la Dépêche du Midi, elle est circonscrite à quelques personnes. L’autre clou planté dans la chaussure de « Jazz In Marciac », à savoir la fréquentation et la qualité de l’affiche, est également « tordu ».

Plusieurs journalistes couvrant le Festival démentent catégoriquement le « flop » décrit par le quotidien de Jean-Michel Baylet. Erwan Benezet suit pour Le Parisien, les concerts. Ce n’est pas sa première édition de « Jazz In Marciac ». Il déclare : « La salle est remplie tous les soirs. C’est le même succès qu’en 2015 et même plus haut ». L’envoyé spécial du magazine Challenges, Thierry Fabre dresse le même bilan de la première semaine du Festival : « Autant l’an dernier on aurait pu espérer de meilleures fréquentations pour certaines soirées autant cette année le chapiteau est quasiment plein tous les soirs. Il faut dire que c’est vraiment une belle affiche. D’un point de vue artistique, c’est meilleur que l’an dernier ».

Visiblement, les journalistes de la presse nationale n’assistent pas au même festival que leur confrère de la Dépêche du Midi. En fait, c’est normal car les envoyés spéciaux du Parisien et de Challenges n’ont pas comme patron le fils de Jean-Michel Baylet.

Le ministre n’a pas du tout apprécié l’affront subi par son successeur de fils lors de la précédente saison de « Jazz In Marciac ». Le 25 juillet 2015, Manuel Valls assiste au festival gersois. Jean-Nicolas Baylet est présent mais « relégué » en dehors des premières places. Colère volcanique de Jean-Michel Baylet. On ne badine pas avec les feux de la rampe et les fauteuils de prestige. Peu importe que les services de Matignon soient à l’origine de ce terrible faux-pas. Le coupable est désigné : le président-fondateur du Festival, Jean-Louis Guilhaumon.

Avant l’été 2016, les relations entre le groupe de presse Baylet et « Jazz In Marciac » sont déjà tendues. Les premiers mauvais articles tombent. Un papier est particulièrement négatif. Il est signé par un journaliste que personne ne connaît à la Dépêche du Midi. Et pour cause. Selon une source, c’est en fait Jean-Nicolas Baylet qui aurait signé, sous un faux nom, le brulot.

Mais, à cette querelle autour d’un ego, s’ajoute depuis cet été, un autre motif de guérilla. Un motif beaucoup plus sérieux : une perte financière. « Jazz In Marciac » a rompu son partenariat avec le groupe de Jean-Michel Baylet. Nouvelle grosse colère de Jean-Michel Baylet. Et même menace de poursuite judiciaire pour rupture unilatérale de contrat.

La friction prend une toute autre dimension : l’argent. Avant d’être remplacée, l’entreprise de Jean-Michel Baylet gérait la location des emplacements, la sono et la scène. Le business passe à la concurrence.

Pour une source, c’est clair : « Baylet lance une kabbale contre le Festival car il a perdu du business ». Ces propos reviennent en boucle dans la bouche de nombreuses personnes. Ils sont lourds de sens et de conséquences : « un mauvais papier » pour sanctionner une perte de délégation de service public, cela s’appelle en bon français du « trafic d’influence ».

Ce n’est pas la première fois que des élus ou des responsables associatifs se font l’écho de telles « accusations ». Il faut dire que certaines coïncidences sont troublantes. Des communes (Castelsarrasin et Toulouse par exemple) ont coupé leurs budgets publicitaires avec le groupe Baylet. D’un seul coup, les maires de ces villes disparaissent des photos du quotidien régional.

Ces précédents entretiennent un lourd sentiment de suspension et même de tension. On ne compte plus les anecdotes (réelles, réécrites ou inventées) sur les méthodes « commerciales » et le lobbying acharné de Jean-Michel Baylet. Des anecdotes qui vont du conflit ouvert entre Jean-Michel Baylet et l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, au sujet de la délégation de la gestion du Parc aux Expositions jusqu’au démarchage à la hussarde d’une commune du Lot.

Mais, pour la première fois, l’omerta laisse la place à des confidences et des confessions.

« Jazz In Marciac » a permis le retour sur scène d’un monument du jazz, Ahmad Jamal. Mais la 39eme édition du festival gersois écrit également une nouvelle partition : la fin d’une mise en sourdine.

Désormais, les représailles, les coups tordus et le mélange des genres entre presse et business familial, ça ne passe plus.

Comme le précise un élu gersois, « ça suffit ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Source France 3 Midi Pyrénées 06/08/2016

Voir aussi : Actualité Locale, rubrique Médias, rubrique Festival, rubrique Politique , AffairesJean-Michel Baylet, un nouveau ministre encensé par ses propres journaux,

Radio France. Le Domaine d’O quartier jazz du festival

Radio France. Le programmateur Pascal Rozat évoque les orientations de la programmation et l’accueil attentif d’un large public.

rozatLe volet jazz du festival de Radio France propose une riche sélection qui fait le bonheur des festivaliers tous les soirs à l’Amphithéâtre du Domaine D’O. A un peu plus de la mi-parcours Pascal Rozat, qui a pris la programmation en charge cette année, tire les premiers enseignements : « La singularité du festival , c’est ce lieu vraiment magique du Domaine d’O où les gens viennent souvent pique-niquer avant les concerts et la gratuité qui permet à un public très large de se laisser aller à la découverte, sans prendre de risque

Si l’on se fie à la fréquentation, déjà plus de 12 000 personnes depuis le début du festival, le public répond positivement à la proposition. Le jeune journaliste à Jazz Magazine connaît son affaire même si le défit d’élargir le Jazz à l’espace public ne coule pas de source.

« J’ai constitué la programmation sur la base de la qualité. Cela dit, il existe aujourd’hui beaucoup de bons musiciens et de bonnes musiques. Et on a, pour le moins, l’embarras du choix. J’ai privilégié les groupes disposant d’un bon contact avec le public. Ce qui n’a rien à voir avec le genre musical car ce rapport peut s’établir de différente manière comme on a pu le voir avec le show de la formation suisse d’Andreas Schaerer ou encore avec David Enhco Quartet dans une atmosphère beaucoup plus intime, presque pudique.» La programmation met clairement  en valeur la scène française tout en ouvrant le champ à la scène montpelliéraine avec des groupes comme,  Modern Times Quintet ou encore le Grand Ensemble Koa.

« La programmation est effectivement française avec des projets ouverts sur les autres cultures, indique Pascal Rozat comme le Gypsy Eyes, trio de Louis Winsberg qui marie avec générosité le jazz et le flamenco manouche, le jazz Vaudou de Jacques Schwarz-Bart qui puise dans les racine de Haïti ou la musique aux multiples saveurs du saxophoniste guadeloupéen Georges Troupé, Sonny qui clôturera le festival vendredi 24 juillet

Le jazz hermétique a semble-t-il vécu et les propositions purement instrumentales peinent à élargir un public de niche. A l’image de cette édition, la tendance actuelle est de proposer au public une musique qui croise les influences et sorte du format chanson habituel.

« Il y a finalement pas mal de chanteurs ou plutôt de vocalistes dans la programmation jazz de cette année,  4 sur 10 concerts: Andreas Schaerer, Celia Kameni avec le big band, la Haïtienne Moonlight Benjamin avec Jacques Schwarz-Bart, et enfin Leila Martial qui sera sur scène demain. Mais pour la plupart, notamment Andreas et Leila, ce sont des musiciens qui utilisent leur voix comme un instrument, pour aller au-delà de la simple chanson.»

De quoi éveiller notre curiosité et aller profiter de ces belles découvertes.

JMDH

Source : La Marseillaise 22/07/2015

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Printemps musical et éclectique au Jam

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Mulatu Astatke : la fusion éthiopienne et occidentale

Concerts. Le Jam « sacre le printemps » du 12 mars au 1er  avril. Jazz, soul et musiques du monde se croisent dans un cocktail hyper explosif.

Le printemps saison de tous les tourbillons, moment où la culture bouillonnante se répand avec la lumière et parfois le devance. Parce que l’envie de respirer est si pressante. Chaque année à cette époque, le Jam participe à cette célébration. Créé il y a trente ans pour répondre aux besoins des collectifs de musiciens, le temple du jazz montpelliérain (350 à 400 places) est devenu la petite étape des grandes pointures.

Steve Coleman, John Abercrombie, David Murray, Mike Stern… pour ne citer qu’eux, portent le lieu dans leurs souvenirs. « Dans le milieu on se demande comment nous faisons pour accueillir des géants américains dans un lieu si petit, indique le directeur Jean Peiffer, c’est un état d’esprit et un travail de longue haleine. Quand nous souhaitons faire venir un musicien, on ne le lâche pas. Et une fois qu’il est venu une fois, on finit toujours par le revoir. » Au fil du temps le Jam, a bénéficié du bouche à oreille. L’ambiance club et la chaleur du public font le plus de ce lieu ouvert aux musiques du monde. « Le Jazz est une éponge musicale qui fait des allers retours avec toutes les formes de musiques. »

« Monter en puissance »
40% des 80 concerts annuels programmés au Jam le sont par des producteurs extérieurs comme Les Internationales de la Guitare ou l’incontournable producteur local Cosmic Groove dont les propositions détonantes ont rajeuni le public. La salle appartient à la ville de Montpellier. La structure abrite aussi une école régionale de jazz et de musiques actuelles fréquentée par 200 élèves, qui dispense des formations diplômantes. Pour cette double activité, elle bénéficie du soutien de l’Etat et de l’ensemble des collectivités locales. A l’occasion de la présentation de la 10e  édition du « Jam sacre le Printemps »,  le président Jean-François Fontana, est revenu sur la singularité du lieu comme sur sa « fragilité financière ». Le budget global est de 500 000 euros autofinancé à 75%. Aujourd’hui, le Jam souhaite, selon les mots de son président, « monter en puissance ». Mais la jauge de la salle ne le permet pas. Ce qui le pousse à chercher une salle d’une capacité de 1 500 à 2 000 personnes pour son festival printanier.

Le 10e  sacre du printemps
Du 12 mars au 1er avril 2011, le dixième  sacre du printemps du Jam s’annonce particulièrement alléchant avec notamment, Antonio Rivas, alias « le jardinier colombien » qui chante pour les fleurs qu’il a rencontrées, le batteur monstre Jeff « Tain » Watts, et l’insurrection afro beat de SoulJazz Orchestra et de Kokolo.

La programmation éclectique et atypique débute ce samedi par un concert de  l’éthiopien Mulatu Astatke qui avait enflammé le Théâtre de la mer il y a trois ans. Un flegmatique cocktail de touches traditionnelles abyssiniennes et de groove éthiopien et occidental, absolument envoûtant. A ne pas manquer aussi, le concert Uri Caine quartet, cosmopolite à souhait avec Nguyen Le à la guitare, Reggie Washington à la basse et Cornell Rochester à la batterie. Issu de la scène juive new-yorkaise Uri Caine est un pianiste fou qui mélange toutes les cultures et tous les registres : classique, jazz, blues, musique contemporaine, funk,  pour nourrir ses improvisations décalées. Le Jam l’a bien compris, à Montpellier, la première saison de l’année ne connaît pas de limite…

Jean-Marie Dinh

Le Jam, 100 rue Ferdinand de Lesseps à Montpellier. Rens et résa : 04 67 58 30 30
le 12 mars Mulatu Astatke : la fusion éthiopienne et occidentale.

Voir aussi : Rubrique Musique, éthiopique et fauve soirée, rubrique Montpellier,

Une notion du plaisir musical renouvelée

Herbie Hancock hors du temps et toujours présent. Photo DR

Herbie Hancock hors du temps et toujours présent. Photo DR

Festival. Du 12 au 17 juillet, la quatorzième édition de Jazz à Sète creuse un sillon musical essentiel. Six jours de jazz non stop. Herbie Hancock et George Benson en invités légendaires.

Ray Charles, Pacco de Lucia, Hank Jones, Michel Portal…, depuis 1985, les moments musicaux inoubliables de Jazz à Sète font légion. Au point de s’interroger sur ce sentiment de bonheur pas entamé, cette forme de candeur toujours renouvelée qui saisit les fidèles amateurs à l’approche du festival. D’évidence, la magie du lieu tient son rôle. Le majestueux Théâtre de la mer souffle ou aspire, selon les cas, nos esprits vers d’autres rivages, avec cette vertu particulière de faire éclater les sphères individuelles. Ce lieu d’échange est d’autant plus propice à la sérénité quand le goût du jazz se trouve en partage ouvert libre et sans frontières. A l’image de son capitaine Louis Martinez, directeur artistique et musicien qui tient la barre parfois contre les vents. « ?Assurer une programmation c’est autre chose que de mettre un paquet de pognon sur des têtes d’affiches? », a-t-on rappelé  lors de la présentation de l’édition 2010.

Celle-ci se tenait à l’Atelier du Garage, espace de travail commun d’Isabelle Marsalla et de Bocaj qui signe l’affiche. Depuis de nombreuses années, les personnages féminins colorés et provocateurs du peintre sont devenus l’emblème du festival. On pourra faire plus ample connaissance avec les muses de Bocaj grâce à l’expo qui s’ouvre salle Tabouriech durant le festival. A découvrir aussi, l’exposition du photographe Eric Morère qui propose une rétrospective du festival au bistrot du marché.

La vie d’un festival se mesure souvent à ce qu’il se passe en dehors de la scène. A l’occasion du centenaire de la naissance de Django Reinhardt, le festival organise cette année une conférence à la Médiathèque qui sera donnée par Francis Couvreux suivie d’un concert manouche sur le parvis. Les instrumentistes pourront parfaire leurs techniques d’impro en suivant les ateliers jazz au conservatoire. A suivre également, l’aboutissement du Tremplin Jazz à Sète permettant aux groupes de jazz non distribués d’ouvrir l’une des soirées phare du festival. Le lauréat 2010 est Riad Klaï Project Un groupe de sept musiciens œuvrant dans un registre allant du jazz à l’Afrobeat. Ils joueront en première partie de George Benson.

En quatorze éditions, Jazz à Sète s’est forgé une identité forte à l’image d’une ville qui n’en manque pas. L’idée d’un off impliquant toute la population est plus que mûre mais ne trouve pas de financement, dommage !

La programmation jazz concoctée par Louis Martinez passe du subtil à l’émotion brute

Avec des mots simples, Louis Martinez a eu le plaisir de dévoiler le programme de Jazz à Sète 2010. « ?Je me dis que cette programmation me serait apparue inespérée il y a quelques années.? » Le temps a, semble-t-il, plaidé pour une reconnaissance qualitative du travail engagé. Et si le budget demeure modeste (300 000 euros dont 65% de fond propre), le festival s’annonce une fois de plus riche est varié. A l’image de son équipe et de ses cinquante bénévoles fous de jazz. A l’image aussi de l’œuvre d’Herbie Hancock qui en assurera l’ouverture lundi 12 juillet. On ne présente plus le maître de l’électro jazz funk tant sa traversée des générations le place hors du temps. Membre du Miles Davis Quintet dans les années 60, le pianiste s’est toujours distingué par la complexité de ses rythmiques autour de la mélodie. Alors qu’il s’apprête à fêter ses 80 ans, son œuvre demeure à la fois expérimentale et populaire, ce qui n’est donné qu’aux géants. Le guitariste Angelo Debarre présentera le 13 juillet le spectacle Manoir de mes rêves en hommage au père spirituel du jazz manouche Django Reinhardt. Le 14 juillet, au moment où les feux de lumière répandront leurs éclats dans le ciel national, un nouveau diamant vocal éblouira le Théâtre de la mer. Nul doute que les imparables mélodies de Melody Garbot auront raison des artificiers à moins que l’ensemble ne se conjugue sur front de mer en clair obscur…

La soirée du jeudi s’intitule Bass Leaders. Le contre bassiste virtuose Diego Imbert en assurera la première partie accompagné de son quartet sans instrument harmonique. La soirée se poursuivra dans le climat arabo-andalou et hébraïque d’Avishai Cohen. Beaucoup de chemins et de cultures se sont croisés entre le premier disque Avishai Cohen produit par Chick Coréa et son dixième album sorti en 2009, où il rejoint le prestigieux label Blue note. Un autre géant est attendu vendredi avec George Benson. Un guitariste de jazz avant que sa rencontre avec Quincy Jones ne l’entraîne dans le tourbillon du funk et de la soul où il a commis quelques tubes planétaire comme « ?Give me the night? ». George Benson n’en demeure pas moins un fameux compositeur de jazz comme le démontrent les instrumentaux de son dernier album. L’influence des chorus du guitaristes légendaires n’est plus à démontrer mais toujours à apprécier.

La clôture s’annonce hot samedi 17 avec Lena and the deep soul et le groupe londonien The Brand New Heavies, l’un des premiers à investir la scène acid jazz, en croisant l’esprit funk des années 1970 au hip hop de la fin des années 1980. Tout est dit ou presque, car traduire en mots l’expérience vécue d’un concert est toujours impossible. Le mieux est de s’y rendre.

Jean-Marie Dinh

Carton plein de sons

 

Photo Sandrine Alouf

Photo Sandrine Alouf

Nuit blanche et rayon vert. Plongée dans le nouveau coffret Nova. Deux tours de cadran en musique pour atteindre la vingt-cinquième heure.

On ne s’en lasse pas et c’est pour ça qu’ils sont toujours là. Max Guiguet, RKK, Emilien Aumard, Bintou Simporé ou encore Jean Croc jouent quotidiennement avec les platines de Radio Nova. On rend grâce à leur dévouement en écoutant le dernier coffret de la station parisienne. 25 CD, 260 titres et deux tours d’horloge non stop pour un nouveau cube en carton incontournable.

Tchin à ceux qui écoutent le monde du haut de leurs ailes de verre à l’affût de la note renversante qui brisera le cristal. Tchin à ceux qui n’ont rien des trafiquants de single officiels et vulgaires. A ceux qui persistent dans l’entêtante idée qu’il reste encore quelque chose de grandiose à découvrir à chaque heure.

Il est 8 h, on ouvre un œil dans l’attente d’une voie céleste. I want you tonight, un sample vocal sirupeux de Guts surgit sans avoir la moindre chance de mettre un peu d’ordre dans vos pensées. On est en 2009 mais il faudra rejoindre l’année 1970, cinq morceaux et trois bols de café noir plus tard, pour émerger presque en trombe avec le M Fortune de The Hitch-Hikers feat myghty pope. La journée s’annonce hot et la nuit pas tiède. Surprise Trip hop à 9 h, l’optimisme de Portishead marche dans la chambre avec the Rip et se dissipe avec and I love him d’Esther Philips celle qui connut une fin précoce, usée par les excès toxiques. A 13 h, Seun Kuti procure beaucoup de pensées parmi lesquelles celle de s’éloigner d’une dur journée de labeur. On poursuivra l’écoute jusqu’au bout de la nuit. Les samaritains de Nova vous offrent la possibilité d’éloigner idées noires, contextes professionnels et sombres histoires de cœur et de cul. Manier blues, funk, soul, jazz, afro beat, reggae, electro, hip hop…, ne s’improvise pas. La musique n’est pas un agrément accessoire. C’est une expression de la vie confirme l’Ethiopien Alemayehu Eshete à l’heure du goûter et le chanteur de The Spécials Terry Hall et ses musiciens du moyen Orient quelques tirs croisés plus tard.

A 21 h, les DJ new-yorkais de Soho vous font renouer le contact avec vos frères et sœurs automobilistes qui viennent juste de sortir des bouchons. La nuit débute sous hypnose avec les syncopes du balafon et du vibraphone de Neerman & Kouyatè. Elle se poursuivra jusqu’à la déraison luxueuse et zénithale. Ce coffret c’est l’essence intime du monde Nova. Un nouveau voyage à travers le temps et les cultures. Il est 7 h la diva Minnie Riperton nous transporte vers les rêves. Tchin à ceux qui se lèvent !

Jean-Marie Dinh

Coffret Nova 24 H 60 euros