Une encyclopédie du nu au cinéma

Par Alain Bergala Jacques Déniel Patrick Leboutte

encyclopédie nuAu cinéma, le moment du nu n’est jamais un moment comme les autres. Il s’accompagne, de façon grave ou ludique, solennelle ou enjouée, du sentiment diffus de franchir une frontière, un point de non-retour de la représentation. Epreuve pour l’acteur, dont elle expose l’image la moins protégée qui soit, la nudité représente pour tout cinéaste cet instant de vérité révélateur de son art comme de sa manière.  » Montre-moi comment tu filmes le nu, je te dirai quel cinéaste tu es « , pourrait-on lui dire, infailliblement. Le traitement du nu témoigne également des rapports qu’une civilisation (un pays, une idéologie) entretient à un moment de son histoire avec ses tabous, ses refoulements ou ses seuils de tolérance. L’étudier revient donc aussi à dresser l’inventaire d’un siècle d’évolution des mentalités et de subversion des valeurs, vu par le prisme ou le trou de la serrure de ses fantasmes et de ses inhibitions. Livre d’un gai savoir, considérant à la fois Carl Th. Dreyer et Russ Meyer, Marco Ferreri et Jess Franco, un tel ouvrage n’avait pas d’équivalent. Du Bain de la Parisienne à Basic Instinct en poussant par Monika, Mademoiselle Strip-Tease et Sal?, des classiques du burlesque aux plus navrants des nudies et du documentaire aux romans-pornos de la Nikkatsu, du Brésil à la Scandinavie et de Betty Boop à Madonna, de dévoilements en évitements et de prête-corps en ribambelles, de cinéastes pudiques, privilégiant aux ébats sous la couette la nudité en gros plans des mains et des visages, en boucaniers rentre-dedans de la sexploitation, dont on trouvera ici, pour la première fois, la véridique histoire, une encyclopédie du nu au cinéma visite les grands modèles culturels, parcourt tous les genres, observe la nudité dans toutes ses postures, sous toutes les coutures, et dessine une étonnante géographie du corps. A sa manière, elle constitue une première qui aborde une face encore vierge du massif-cinéma. Alain Bergala. Né à Brogmoles (Var). Après dix ans d’activité aux Cahiers du cinéma comme critique, rédacteur en chef-adjoint et directeur de collection, il partage son temps depuis 1983 entre la réalisation, l’écriture et la transmission – dans les trois cas – du cinéma qu’il aime. Cite plus volontiers MacLaine que Marlene et Riz amer que Marienbad. Jacques Déniel. Né en 1953 à Brest. Dirige depuis 1985 le Studio 43 de Dunkerque où il a crée, en 1987, les Rencontres cinématographiques. On lui doit les premières rétrospectives intégrales des films de Kiarostami, Tomes, Monterio. Cite plus volontiers Georges Bernonos et Sonic Youth que Louis Aragon et Peter Gabriel. Patrick Leboutte. Né en 1960 à Berchem-Sainte-Agathe. Peut le prouver. Critique itinérant, il épuisa les médias les plus divers. Directeur de collection aux éditions Yello Now, il a coordonné Cinémas du Québec / Au fil du direct et Une encyclopédie des cinémas de Belgique (avec Guy Jungblut et Dominique Païni). Il enseigne à l’Insas de Bruxelles. Cite plus volontiers Claudio Chhiappucci et le petit Zérard que Gérard Holtz et les pots d’échappement Midas.

éditeur : Yellow Now parution : 1993

Le secteur artistique et culturel face à la parité

la-greve-des-femmes-10414073jgkch_1879Politique culturelle. L’association HF L-R dévoile une étude qui révèle l’inégalité homme/femme en Languedoc Roussillon comme ailleurs en France.

Le domaine des arts et de la culture, que l’on pourrait croire enclin à interroger la société et à en dénoncer les injustices est un secteur où se traduit comme ailleurs l’inégalité entre les hommes et les femmes. C’est fort de ce constat révélé par une première étude du ministère de la Culture en 2006 que des acteurs et des actrices de la société civile  ont décidé d’agir. Des collectifs et associations HF voient ainsi le jour en région. A l’occasion du festival d’Avignon en 2011 se fonde une fédération interégionale du Mouvement HF qui compte aujourd’hui quatorze collectifs régionaux.

En finançant une première étude quantitative sur cette problématique, la Région Languedoc-Roussillon a répondu à la demande de l’association HF-LR de disposer d’indicateurs sur la situation régionale. « L’étude conduite par le sociologue Aurélien Jackouane  permet notamment de mesurer à quelle hauteur nos impôts financent la vision des hommes de culture et pas celle des femmes, souligne un brun provocateur, le militant Bruno Paternot, comédien, directeur de la compagnie Soliloque, un des rapporteurs de l’étude en région.

Les femmes pénalisées

Ce premier état des lieux des inégalités hommes/femmes dans le monde de la culture en L-R vient d’être présenté aux spectateurs du Printemps des Comédiens et de donner lieu à une  journée de travail en atelier avec les professionnels dans le cadre du festival Montpellier Danse. La situation globale sur la totalité du secteur du spectacle vivant donne une représentation de 24% de femmes contre 76% d’hommes. Concernant la direction de lieux, les femmes occupent 38% des postes et les hommes 62%. Elles sont 48% à diriger des compagnies contre 52% d’hommes.

« On est globalement dans les clous par rapport aux chiffres nationaux, indique Bruno Paternot, mais il faudrait affiner pour obtenir une analyse régionale plus précise. Par exemple pouvoir déterminer la différence de coûts alloués aux hommes et aux femmes pour des spectacles comparables.» Au niveau national le coût moyen du montage d’un spectacle dans les CDN et CDR s’élève à 77 271 euros s’il est mis en scène par un homme et à 43 791 s’il est mis en scène par une femme.

« Les inégalités apparaissent également dans la gestion des lieux. On a souvent un directeur et une administratrice qui bute sur le plafond de verre. L’homme prend les décisions, la femme gère les relations publiques, et la médiation

L’association HF-LR dresse un premier état des lieux, sensibilise et ouvre le débat sur un aspect méconnu de la politique culturelle pourtant essentiel. Peut-être parce que cette inégalité concerne la politique tout court. Les soixante membres de l’association rencontreront prochainement à Avignon leurs homologues de Midi Pyrénées bien déterminés à faire évoluer le socle de notre société si paternaliste.

Jean-Marie Dinh

Source La Marseillaise 02/07/2015

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Société, Droit des femmes, rubrique Politique, Politique Culturelle, On line, Les femmes artistes réclament la parité,

Cannes 2015 : la palme d’or à « Dheepan », de Jacques Audiard

650x260Dheepan-e7ff7C’est la palme que personne n’attendait. Jacques Audiard est un cinéaste intéressant, qui n’est certes pas manchot en matière de mise en scène, et qui a signé des films marquants : Sur mes lèvres ou Un Prophète. Mais Dheepan ne laisse d’interroger sur la vision de la banlieue qu’il développe. Le pitch : trois Sri Lankais, plus particulièrement des Tamouls, un homme, Dheepan (Jesuthasan Anthonythasan), une jeune femme, Yalini (Kalieaswari Srinivasan) et une petite fille, Illayaal (Claudine Vinasithamby) arrivent en France, fuyant la violence de leur pays. Ils se font passer pour une famille, alors qu’ils n’ont aucun lien entre eux. Ils trouvent à s’installer et à travailler (comme gardiens, tandis que la petite est scolarisée) dans une cité, en grande banlieue, tenue par des dealers. Dheepan est particulièrement marqué par les atrocités commises par les armées qui se sont opposées pendant la guerre civile.

Le film raconte d’abord différents apprentissages qui se déroulent simultanément : entre Dheepan, Yalini et Illayaal, qui, au commencement, ne se connaissent pas. Mais aussi entre ces trois-là et la France, qui se réduit à l’écran à cette cité, et plus encore aux dealers, puisqu’on ne voit pratiquement pas les autres habitants — ce qui a son efficacité cinématographique mais qui n’est pas sans interroger dans un film qui assume une grande part de réalisme. Yalini vient faire le ménage chez le père physiquement diminué d’un chef des dealers, Brahim (Vincent Rottiers), et la confiance qui s’instaure entre eux deux agit comme un contrepoint face à l’inquiétude qui monte progressivement chez Dheepan.

Or, l’équation que le film va poser à travers ce personnage entre la « jungle » de la guerre civile au Sri Lanka et la « jungle » des banlieues crée finalement un malaise qui n’est jamais dissipé, bien au contraire. « Cela nous a vraiment touchés ces personnes qui vivent dans des conditions difficiles », a déclaré l’actrice Rossy de Palma, membre du jury, lors de la conférence de presse qui a suivi la cérémonie. Cette vision du film à courte vue, strictement compassionnelle, écarte ce que le film a de politiquement gênant. Une palme d’or problématique, donc.

Grand prix : « le Fils de Saul », de Laszlo Nemes

Annoncé comme le film choc de la compétition par Thierry Frémaux, ce premier long métrage (c’est à souligner) du Hongrois Laszlo Nemes, très à l’aise avec le français comme on a pu s’en rendre compte pendant la cérémonie de remise des récompenses, est plus intéressant que la polémique escomptée par le délégué général du festival, sur la question de la représentation des camps de la mort et des chambres à gaz. Une polémique qui n’aura pas lieu, car Claude Lanzmann a adoubé le film. Il n’empêche que certains choix esthétiques et scénaristiques de Laszlo Nemes peuvent laisser dubitatif, sinon choquer. Ce prix important aura le mérite d’ouvrir grand le débat autour de ce film.

Prix de la mise en scène : Hou Hsiao-Hsien, pour « The Assassin »

Hou Hsiao-Hsien ne pouvait repartir bredouille, tant son film en impose grâce à sa plastique fulgurante et ses batailles au sabre éblouissantes. Le prix de la mise en scène lui convient parfaitement, même si on peut penser que la beauté poussée jusqu’à sa perfection peut devenir étouffante.

Prix d’interprétation masculine : Vincent Lindon dans « la Loi du marché »

Rien à redire. Vincent Lindon est l’un des plus grands comédiens en France aujourd’hui, et il le prouve particulièrement dans la Loi du marché de Stéphane Brizé, avec qui il tournait pour la troisième fois.

Prix d’interprétation féminine : ex aequo, Rooney Mara, dans « Carol » et Emmanuelle Bercot, dans « Mon roi »

Étrange choix de récompenser à juste titre Rooney Mara et d’écarter injustement Cate Blanchett qui, dans le beau film de Todd Haynes, sont inséparables aussi bien par leur jeu que par leurs personnages. Emmanuelle Bercot n’est pas particulièrement mauvaise dans Mon roi, même si cette actrice est dépourvue de charisme. C’est surtout, à travers elle, honorer un film accablant .

Prix du jury : « The Lobster », de Yorgos Lanthimos

Le cinéaste grec, parvenu à la reconnaissance internationale – d’où un casting mené (fort bien) par Colin Farrell, où l’on retrouve aussi Léa Seydoux –, poursuit dans une veine aux atours transgressifs. The Lobster se veut une satire cruelle des apparentements identitaires que concoctent notamment les sites de rencontres. Pour finalement nous dire que l’amour doit rester aveugle. Yorgos Lanthimos se voit en nouveau Bunuel, il n’est qu’un anodin Michel Deville.

Prix du scénario : « Chronic », de Michel Franco

Ce prix du scénario veut sans doute saluer l’audace du Mexicain Michel Franco de s’être emparé d’un sujet pour le moins délicat : la fin de vie. Pour autant, le cinéaste était-il obligé d’infliger à son spectateur autant d’épreuves ? Comme si Michel Franco, imbu de son « courage » de s’emparer d’une question aussi grave, voulait tester celui de son spectateur. Haneke a trouvé un successeur.

C’est ainsi que se termine cette chronique de Cannes 2015 sur ce palmarès peu engageant, qui oublie le superbe Mia Madre de Nanni Moretti. Merci à celles et ceux qui l’ont suivie. Et rendez-vous dans l’hebdo de jeudi prochain pour un bilan plus large de cette quinzaine festivalière.

Christophe Kantcheff

Source Politis : 24/05/2015

Voir aussi : Rubrique Cinéma , rubrique Festival,

Cannes – Woody Allen : « L’industrie du cinéma va très mal »

Director Woody Allen poses during a photocall for the film "Irrational Man" out of competition at the 68th Cannes Film Festival in CannesDe passage sur la Croisette pour présenter son dernier film, « L’Homme irrationnel », le réalisateur n’a pas mâché ses mots.

Et de 49 ! À 79 ans, le cinéaste le plus régulier au monde présente sa quarante-neuvième création : L’Homme irrationnel, conte philosophique à l’humour grinçant, projeté ce vendredi à Cannes, hors compétition. Fraîchement débarqué de New York, avec seulement trois heures de sommeil et un décalage horaire encore neuf, Woody Allen s’est néanmoins prêté au jeu de l’interview avec la bonhomie sardonique et pessimiste qu’on lui connaît.

 Quelles questions faut-il poser à Woody Allen pour l’impressionner ?

Woody Allen : C’est impossible d’impressionner quelqu’un qui est en promo. Je suis censé parler de façon à rendre les gens impatients de voir mon film, mais je ne peux pas leur dire « vous devez aller voir ce film, il est génial », ne serait-ce que parce que, généralement, je ne le pense pas (et si je le pensais, je ne pourrais pas non plus le dire puisque je suis trop modeste pour ça). Je suis donc dans une position extrêmement inconfortable et rien de ce vous pourriez dire ne peut m’aider. Je m’occupe de la promotion des films depuis des années et c’est toujours le même problème.

Et depuis des années, le Festival de Cannes vous reçoit sans jamais avoir réussi à vous convaincre de présenter votre film en compétition. Pourquoi refuser toujours de tenter l’expérience ?

J’aime le concept du festival en lui-même, le fait qu’une fois par an tout le monde, tous les acteurs et les réalisateurs se retrouvent à Cannes pour montrer leur travail. Mais qui est habilité à dire que telle oeuvre est mieux que telle autre ? Qui peut juger qu’un Matisse est meilleur qu’un Picasso ou qu’un Jackson Pollock ? Si je viens, j’aime pouvoir regarder le film d’un autre réalisateur sans me mettre à penser : « Oh, son film est meilleur que le mien ! C’est pas juste, ils ont préféré son film au mien ». Ou bien : « Ils préfèrent le mien, mais je ne le mérite pas ». C’est à se rendre fou. J’aime juste venir avec ma femme et profiter de la compagnie des gens que je connais dans l’industrie du cinéma, manger dans de bons restaurants, regarder des films et passer un bon moment.

Cette fois, vous êtes en compagnie d’Emma Stone et de Joaquin Phoenix. Comment les avez-vous découverts ?

Emma Stone, je l’ai découverte par hasard. Un de ces films pour jeunes passait et j’ai vu son visage. Je me suis dit : « Mon Dieu, qui est cette fille ? » Elle était en plus très amusante et ça m’a donné envie de travailler un jour avec elle. Quant à Joaquin, je l’ai vu dans plusieurs films et je le trouve excellent. Tout ce qu’il fait, on pourrait le filmer tellement il est dramatique dans sa façon d’être. Il dit « passe-moi le sel » et c’est déjà intéressant !

Au fur et à mesure que vous changiez d’acteurs, durant toutes ces années, l’industrie du cinéma a muté. Que pensez-vous de son état actuel ?

L’industrie du cinéma, surtout aux États-Unis, va très mal. Dans ma jeunesse… Les gens disent toujours ça et ça fait vieux nostalgique, comme si avant était une époque dorée ! En l’occurrence, ça ne l’était pas : Hollywood faisait beaucoup, beaucoup de films, et la plupart étaient très mauvais. Mais parce que tant de films étaient produits, dans le tas, on en trouvait des bons ! Aujourd’hui, Hollywood fait moins de films, mais ils sont énormes et, pour la plupart, stupides, infantilisants. C’est plus difficile pour un jeune réalisateur talentueux de réunir 10 millions de dollars afin de développer un projet original que pour d’autres d’obtenir 200 millions de dollars pour un énième blockbuster. On décourage le talent. Quand j’étais jeune homme, toutes les semaines, il y avait toujours un film à voir. Un Godard, un Truffaut, un Fellini, un Buñuel, un Kurosawa… Et ils influençaient l’industrie du film américaine. Aujourd’hui, le samedi soir, je n’arrive pas à trouver un bon film à regarder parce que plus rien, sauf exception, n’arrive d’Europe… Maintenant, en Amérique, il n’y a que ces films de super-héros…

En avez-vous regardé ?

Non, je vois les bandes-annonces de temps en temps, mais ils ne m’intéressent pas le moins du monde.

Qu’est-ce qui peut trouver grâce à vos yeux ?

Ce qui m’a intéressé récemment, c’est le film argentin Les Nouveaux Sauvages. J’aimerais qu’il y ait plus de films comme celui-là, des films intelligents qui ont quelque chose à dire. Il y en a si peu et, quand il y en a, ils ne viennent pas d’Amérique mais d’Europe, d’Amérique latine, d’Iran… Parce qu’aux États-Unis les réalisateurs n’arrivent plus à monter leurs projets… Et puis les jeunes sont complètement illettrés en matière de cinéma. Quand je leur parle de Bergman ou de Fellini, ils n’en ont jamais entendu parler. Je leur conseille de voir Citizen Kane et ils le regardent sur leur ordinateur portable ! Et on se dit : mon Dieu, c’est un tel gâchis, un tel crime que d’en faire l’expérience ainsi. Vous allez penser que je me morfonds dans la nostalgie du passé, mais je ne crois pas. Je crois vraiment que le cinéma va moins bien de nos jours.

Propos recueillis par

Source Le Point 15/05/2015

Voir aussi : Rubrique Cinéma,

Festival International du documentaire. Un autre regard sur l’actualité et sur l’histoire

urlCinéma. La 14e édition du Festival International du documentaire en Cévennes bat son plein jusqu’à ce soir. Rendez-vous à Lasalle pour refaire le monde.

A Lasalle rendue célèbre par le film Bien de chez nous réalisé par son maire Henri de Latour, les membres de l’association Champ contre champ ont planché cette année autour du thème C’est pour quand ? Tout pourrait rester autour du point d’interrogation mais il n’en est rien, car les soixante films programmés cette année sont autant d’éléments de réponse.

Dans ce village d’irréductibles de 1100 habitants chacun des auteurs est considéré comme un citoyen actif et donc comme porteur de solution. A l’occasion du festival les amoureux du documentaire double la population. « L’année dernière nous avons fait 5 900 entrées, indique Jacques Monteil durant le festival nous aménageons quatre salles de projection. Durant l’année la population désormais cinéphile bénéficie d’une scéance par semaine grâce à un dispositif de cinéma itinérant qui circule dans les Cévennes.

La décentralisation figure parmi les innovations de cette édition puisque le festival embrasse plusieurs vallées du Parc national ce qui lui permet de se diffuser sur l’Hérault, le Gard et la Lozère dont ont espère bien obtenir un soutien du conseil départemental l’année prochaine. Autre nouveauté, l’émergence de la catégorie de web documentaire.

Trois films seront montés en ligne avec une participation scénographique des internautes. Parmi les temps fort, on découvrira neuf films québécois dont les sujets proposent une vision très mondialisée. A ne pas manquer le coup de projecteur sur le travail du réalisateur indonésien Joshua Oppenheimer avec la diffusion de son dyptique : The act of Killing suivi  de The look of silence autour de la tragédie indonésienne de 1965 perpétrée par l’armée du général Suharto qui fit 500 000 victimes avec la bénédiction des Etats-Unis.

Son travail transforme les codes du documentaire de manière provocatrice en unissant réalité et fiction. Une mise en abîme de la culpabilité des assassins et peut être des voyeurs que nous sommes. Ces projections seront complétées par une conférence avec Amnesty International A propos du rapport à l’actualité, Jacques Monteil précise : « Dans le choix de son sujet, le documentariste exprime ce qui lui paraît urgent pour faire contre poids aux grands médias. Ils use de sa caméra pour écrire sa vision, interroge les gens et fait lien.»

JMDH

Source La Marseillaise : 16//2015

Voir aussi : Rubrique Festival, rubrique Cinéma,