Festival International du documentaire. Un autre regard sur l’actualité et sur l’histoire

urlCinéma. La 14e édition du Festival International du documentaire en Cévennes bat son plein jusqu’à ce soir. Rendez-vous à Lasalle pour refaire le monde.

A Lasalle rendue célèbre par le film Bien de chez nous réalisé par son maire Henri de Latour, les membres de l’association Champ contre champ ont planché cette année autour du thème C’est pour quand ? Tout pourrait rester autour du point d’interrogation mais il n’en est rien, car les soixante films programmés cette année sont autant d’éléments de réponse.

Dans ce village d’irréductibles de 1100 habitants chacun des auteurs est considéré comme un citoyen actif et donc comme porteur de solution. A l’occasion du festival les amoureux du documentaire double la population. « L’année dernière nous avons fait 5 900 entrées, indique Jacques Monteil durant le festival nous aménageons quatre salles de projection. Durant l’année la population désormais cinéphile bénéficie d’une scéance par semaine grâce à un dispositif de cinéma itinérant qui circule dans les Cévennes.

La décentralisation figure parmi les innovations de cette édition puisque le festival embrasse plusieurs vallées du Parc national ce qui lui permet de se diffuser sur l’Hérault, le Gard et la Lozère dont ont espère bien obtenir un soutien du conseil départemental l’année prochaine. Autre nouveauté, l’émergence de la catégorie de web documentaire.

Trois films seront montés en ligne avec une participation scénographique des internautes. Parmi les temps fort, on découvrira neuf films québécois dont les sujets proposent une vision très mondialisée. A ne pas manquer le coup de projecteur sur le travail du réalisateur indonésien Joshua Oppenheimer avec la diffusion de son dyptique : The act of Killing suivi  de The look of silence autour de la tragédie indonésienne de 1965 perpétrée par l’armée du général Suharto qui fit 500 000 victimes avec la bénédiction des Etats-Unis.

Son travail transforme les codes du documentaire de manière provocatrice en unissant réalité et fiction. Une mise en abîme de la culpabilité des assassins et peut être des voyeurs que nous sommes. Ces projections seront complétées par une conférence avec Amnesty International A propos du rapport à l’actualité, Jacques Monteil précise : « Dans le choix de son sujet, le documentariste exprime ce qui lui paraît urgent pour faire contre poids aux grands médias. Ils use de sa caméra pour écrire sa vision, interroge les gens et fait lien.»

JMDH

Source La Marseillaise : 16//2015

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