Les racines géopolitiques de la crise ukrainienne et de la brouille russo-occidentale

Les tensions entre la Russie et l'Occident sont de plus en plus palpables. Crédit Reuters
Alors que la crise diplomatique fait rage, qui se rappelle que Vladimir Poutine était au départ l’héritier politique de Boris Eltsine ? Petit rappel des faits qui ont poussé le président russe à troquer son occidentalisme initial contre son projet eurasiatique anti-occidental actuel.

l’aune de la crise ukrainienne, qui oppose actuellement Kiev et l’Occident à la Russie autour de la Crimée sécessionniste, on a du mal à croire que la guerre froide est terminée. La lune de miel entre Washington et Moscou – qui avait fait naître une prise de conscience « panoccidentale » lors des attentats du 11 septembre, commis par des ennemis communs des Russes et des Américains – n’est plus qu’un souvenir lointain. Qui se rappelle en effet que Vladimir Poutine était, lorsqu’il accéda au pouvoir en décembre 1999, l’héritier politique de celui qui abolit l’ex-Union soviétique et se rapprocha de l’Occident, Boris Eltsine, puis d’Anatoli Sobtchak, ex maire de Saint Pétersbourg, leader du clan des « pro-occidentaux ? Qui se rappelle qu’à l’époque, Poutine plaidait pour un rapprochement avec l’OTAN et l’Union européenne, position diamétralement opposée à sa vision « eurasienne » actuelle ? Que s’est-il donc passé pour que, 30 ans après la chute de l’URSS, la Russie soit toujours perçue comme un danger et pour que l’OTAN soit toujours perçue comme hostile à Moscou ?

En fait, les événements qui ont motivé Vladimir Poutine à troquer définitivement son occidentalisme initial contre son projet « eurasiatique » anti-occidental actuel ont été d’une part la seconde guerre d’Irak (2003) – qui visa à renverser le régime laïc-nationaliste et pro-russe de Saddam Hussein – puis, l’année suivante, l’appui occidental à la première révolution ukrainienne anti-russe (2004) dite « orange ». Ces deux évènements ont fait déborder un vase déjà très plein, puisque Moscou avait dû se résigner dans les années 1990 au démantèlement de son allié et « frère » slavo-orthodoxe », la Serbie, amputée du Kosovo, puis d’une façon générale de l’ex-Yougoslavie, démembrée pour permettre l’extension de l’OTAN vers l’Est et la création de mini Etats pro-occidentaux (Macédoine, Bosnie, Croatie, Monténégro, Kosovo, etc).

L’encerclement de la Russie par les forces atlanto-américaines, permis par les guerres d’Irak (2003) et d’Afghanistan (2001), le blocage de l’accès russe aux Mer chaudes de l’Océan indien, du Golfe arabo-persique et de la Méditerranée, puis l’entrée dans l’UE ou/et dans l’OTAN d’Etat décidés à punir la Russie pour l’occupation soviétique passée (Pays Baltes, Pologne, Tchéquie, Slovaquie) ont achevé de convaincre M. Poutine que les Occidentaux poursuivaient leur stratégie d’endiguement (« containment ») de son pays, l’ultime « preuve » étant le projet américain d’installation en Europe centrale d’un « bouclier antimissile tourné contre la Russie ».

source Courrier International

source Courrier International

Deux poids deux mesures : « selon que vous soyez atlantiste ou misérable… »:

De la même manière, lorsque, entre 1999 et 2007, les puissances de l’OTAN ont appuyé et reconnu le pouvoir sécessionniste albanophone du Kosovo, aujourd’hui indépendant, pouvoir instauré par le mouvement terroriste anti-serbe UCK, elles ont considéré que le Kosovo autonome était « libéré » de tous les accords juridiques et constitutionnels inhérents à la Serbie. On peut donc se demander sur quelle base logique les Occidentaux considèrent-ils comme « conforme au droit international » la sécession du Kosovo vis-à-vis de la Serbie ainsi que les élections libres qui y ont été organisées pour avaliser cette sécession, tout en jugeant en revanche l’indépendance de la Crimée – pourtant également sanctionnée par des élections libres – « totalement contraire au droit international » ?

On nous répondra qu’en Crimée cela s’est passé « sous occupation » de l’armée russe, mais on peut rétorquer que si les forces militaires russes ont « libéré » la Crimée de l’Ukraine sans tirer un coup de feu au départ, les puissances de l’Otan ont quant à elles « libéré » le Kosovo par des bombardements aériens massifs ayant occasionné la mort de milliers de civils et la destruction des infrastructures stratégiques de Serbie…

Pour Moscou, comme pour tout stratège, pareille sélectivité dans l’indignation cache d’évidents intérêts stratégiques (bases US au Kosovo), ce qui est d’ailleurs de bonne guerre. Mais il convient donc de ne pas être dupes et de ne pas sombrer dans un manichéisme étroit qui n’aide pas au nécessaire rapprochement occidental-russe et surtout euro-russe. Pour Vladimir Poutine, Moscou a donc tout autant le droit de défendre ses bases stratégiques donnant accès aux mers chaudes (Syrie, Crimée, etc) que les Occidentaux défendent leurs bases partout et jusqu’aux portes d’espace russe. Rappelons par ailleurs que la Crimée, ancienne « Côte d’azur russe », est devenue ukrainienne par la négation (soviétique) des aspirations de ses habitants, puisqu’elle fut « donnée » à l’Ukraine par le dictateur soviétique Khrouchtchev. Ce fut aussi le cas du Haut Karabakh, région arménienne « donnée » à l’Azerbaïdjan par Staline, origine d’un interminable conflit entre ces deux pays. On pourrait aussi s’étonner du fait que les mêmes occidentaux désireux de « sanctionner » Poutine pour la Crimée passent leur temps à absoudre la Turquie qui occupe illégalement depuis 1974 et colonise l’île de Chypre, pourtant membre de l’Union européenne… Mais il est vrai que la Turquie est un membre important de l’OTAN, ce qui donne des droits différents… On constate ici les sérieuses limites du principe du droit international « d’intangibilité des frontières », opposé à un autre grand principe cher aux Nations unies, celui du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

Les vrais objectifs des sanctions américaines et européens contre la Russie

Ceci dit, le réalisme est aussi un grand principe des relations internationales. Il rappelle que l’objectif de l’OTAN visant à étendre son influence jusque « dans l’étranger proche russe » – vraie cause de la crise – a des limites. Car la Russie conserve un fort « pouvoir de nuisance », de nombreux moyens de pressions, notamment énergétiques, sans oublier ses milliers de têtes nucléaires qui incitent à être prudents… Les sanctions occidentales ont été présentées comme les « plus dures jamais adoptées contre la Russie depuis la Guerre froide », mais elles demeurent imitées et n’inquiètent pas Moscou, d’où la boutade de Vladislav Sourkov, influent conseiller politique de Vladimir Poutine, qui a déclaré que le fait d’y figurer constitue « un grand honneur”… Les sanctions pourront certes viser des personnes plus proches du pouvoir dans les semaines à venir si Moscou lance une opération dans l’Est de l’Ukraine. Mais les enjeux économiques et énergétiques sont tels que personne n’a intérêt à des sanctions susceptibles de nuire réellement au pouvoir de Vladimir Poutine, qui n’a d’ailleurs jamais été aussi populaire qu’aujourd’hui, qui peut déclencher des « représailles » (gels d’avoir de sociétés occidentales présentes en Russie, rupture des livraisons de gaz aux pays européens dépendants (Allemagne, Italie ; pays baltes), etc.

Révolutions de couleur (Ukraine, Géorgie) : le casus belli

Pour revenir à l’Ukraine, Poutine estime qu’il ne peut en aucun cas laisser un gouvernement radicalement anti-russe gouverner un pays situé dans sa sphère d’influence stratégique (« étranger proche »), sachant qu’une partie importante de la population ukrainienne est russe ou russophone. D’après le président russe, c’est le crédit géopolitique même de la Russie qui est en jeu.

Et la contre-partie d’un régime atlantiste à ses frontières serait une rectifications des frontières de l’Ukraine. Ainsi, les Occidentaux et les nationalistes ukrainiens qui ont déposé l’ex-Président pro-russe Ianoukovitch ont raison, de leur point d’affirment que la Russie est revenue sur un accord international consécutif à la chute de l’ex-URSS par lequel la Russie post-soviétique de Boris Eltsine renonçait à récupérer la Crimée – pourtant historiquement russe – et s’engageait à respecter les frontières de l’Ukraine décidées par les dirigeants de l’ex-URSS en échange seulement du maintien de bases militaires russes en Crimée et de la renonciation par l’Ukraine à son arsenal nucléaire. Mais, comme l’explique le spécialiste de la Russie Jacques Sapir, il est aussi indéniable qu’en reconnaissant de façon fort hâtive la « révolution » ukrainienne anti-russe de février 2014 – ce qui a entraîné la constitution d’un gouvernement transitoire hostile à l’ordre juridique préexistant – l’Occident devait s’attendre à ce que les autres parties de l’Ukraine (non hostiles à Moscou et fidèles au pouvoir légal en place) soient de facto et de jure libérées des engagements des autres parties du pays. Ainsi, Moscou se sent également libéré de son engagement international à renoncer à la Crimée, jadis conditionné à une alliance russo-ukrainienne désormais dénoncée par Kiev.

En réalité, la vraie fonction des sanctions est de « dissuader Poutine d’aller plus loin en prenant par exemple des villes de l’Ukraine russophone de l’Est comme Donetsk ou Karkov », explique l’expert de l’Ukraine et de la Russie Fabien Baussart, président du Center of Political and Foreign Affairs (CPFA). D’après lui, ces sanctions sont plutôt mesurées, les pays européens avançant même à reculons à cause de leur dépendance énergétique, l’alternative aux livraisons de gaz russe n’étant pas possible d’ici plusieurs années». Certes, les Etats-Unis sont moins dépendants énergétiquement que les Européens, mais ils sont coincés eux aussi, car ils ont besoin des Russes sur les dossiers iranien et syrien, comme on l’a vu avec les accords de Genève…

En conclusion, il n’est dans l’intérêt de personne de revenir à une “guerre froide”, même si dans les deux camps, les mentalités sont encore formatées par ce paradigme dépassé. Mais il est vrai que côté occidental, nombre de stratèges de l’Otan et de dirigeants politiques sont tentés de capitaliser jusqu’au bout leur “victoire” contre l’ex-URSS dont la Russie est hélas perçue comme la continuité.

Depuis des années, et spécialement dans mon essai*, je plaide au contraire pour une “réconciliation euro-russe” et russo-occidentale dans le cadre de ce que j’ai appelé un “PanOccident”, un Occident qui aurait renoncé à sa définition universaliste “arrogante” et qui saurait se recentrer sur ses intérêts civilisationnels, son identité judéo-chrétienne et son espace stratégique face aux nouveaux défis du monde multipolaire que la Russie accepte mais que l’Occident semble nier au nom d’une utopie universaliste (“Village Global ou Mc World”) qui résulte d’une confusion entre mondialisme et globalisation, le premier étant une utopie dangereuse de type néo-impériale et le second n’étant qu’un champ d’action et d’échanges entre puissances souveraines.

Alexandre Del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue renommé. Ancien éditorialiste à France Soir, il enseigne les relations internationales à l’Université de Metz et est chercheur associé à l’Institut Choiseul. Il a publié plusieurs livres sur la faiblesse des démocraties, les Balkans, la Turquie et le terrorisme islamique.

* Dernier essai d’Alexandre del Valle, “Le Complexe occidental, petit traité de déculpabilisation”, éditions du Toucan, mars 2014.

Source Atlantico 24/03/2014

Voir aussi : Rubrique Ukraine, rubrique Géopolitique, Réorientation d’un monde multipolaire, On Line , La politique énergétique de la Russie,

Mila Turajlic : « Tito était vraiment passionné par le cinéma »

Mila+Turajlic+Filmmaker+Welcome+Party+2011+S02IelMnFPslMila Turajlic. La jeune réalisatrice filme l’histoire de l’ex-Yougoslavie racontée par son septième art. Elle était invitée hier soir au cinéma Utopia à Montpellier.

Après des études à la London School of Economics et une formation en audiovisuel à Belgrade, Mila Turajlic entreprend une carrière de documentariste. Séduite par l’aspect subversif du cinéma, elle se lance dans le septième art, En 2011, elle réalise son premier long métrage : Cinema Komunisto : il était une fois en Yougoslavie. Le film qui a reçu de nombreux prix est distribué par Les films des deux rives. Il était projeté hier soir à 20h au cinéma Utopia en sa présence. Entretien.

Comment a germé l’idée de départ de Cinema Komunisto ?
Au début, je ne pensais pas m’attaquer à un sujet aussi vaste. Je voulais faire un documentaire sur des studios Avala aujourd’hui laissés à l’abandon à Belgrade. En travaillant sur les archives, il m’est apparu que la disparition des studios était liée à celle de la Yougoslavie. Et c’est au cours de mes rencontres avec les protagonistes de l’époque que je me suis décidée a évoquer le destin de ces studios comme une métaphore du pays.

Votre film met en parallèle le cinéma, l’histoire du pays et celle de Tito. Quels choix de traitement avez-vous fait ?
Je ne voulais pas me concentrer sur Tito mais il était difficile de raconter cette histoire sans lui. C’est en avançant que j’ai découvert, la nature de son engagement qui s’exprimait dans le financement et le choix des films, et bien au-delà encore, puisqu’il allait jusqu’à s’impliquer dans les casting. Le film révèle un des aspects méconnus de sa personnalité, celle d’un vrai passionné de cinéma. J’ai aussi voulu faire appel à des personnages témoins, pas à des historiens du cinéma ou à des experts. Tous les gens qui parlent dans le film ont été impliqués dans l’histoire et beaucoup le reste. Ils ne livrent pas une analyse distanciée. Cela amène une dimension plus humaine. J’ai dû m’armer de patience pour convaincre le projectionniste personnel de Tito de s’exprimer, il n’avait jamais donné d’interview.

Lorsque Tito crée les studios en 1945, il s’inspire de l’école soviétique portée par les films des années vingt comme ceux d’Eisenstein, puis par le réalisme soviétique, sous Staline. Sa volonté s’inscrit-elle dans cette veine ?
Tito était très inspiré par le cinéma soviétique qui faisait référence. Le premier film de fiction Yougoslave, sorti avant la fin de la guerre, avait d’ailleurs un chef opérateur soviétique mais on pressent déjà une rétissance chez lui. Il le commente en disant c’est bien, mais un peu trop idéologique, il faut faire des choses plus subtiles…

La production des studios Avala accompagne les enjeux politiques du moment avec des films de guerre, de propagande ou autour de l’unification nationale, quand est-il de la politique de non alignement ?
On tourne en effet beaucoup de films de guerre. L’axe idéologique de la fraternité ethnique revient également avec constance. Les aspects du communisme yougoslave reposant sur le principe socio-économique de l’autogestion sont mis en valeur avec des sujets sur la production ouvrière dans les usines ou la valorisation d’une jeunesse engagée et bâtisseuse. Le sujet des non alignés n’apparaît pas directement dans le cinéma Yougoslave mais beaucoup de cinéastes se sont déplacés dans les pays prenant part au mouvement.

Est-ce la rupture avec l’URSS en 1948, qui ouvre la porte à Hollywood ?
Oui, l’incidence notamment économique se fait tout de suite sentir. En 1949 il n’y a plus un seul film soviétique distribué en Yougoslavie. Avec intelligence Tito parvient à attirer l’industrie du cinéma américain qui débarque avec des moyens importants pour réaliser des super productions.

Le film, souligne l’autoritarisme de Tito avec subtilité…
C’est vrai que Tito était un dictateur, mais un dictateur différent de ses homologues à l’Est. C’est le seul à avoir ouvert les frontières, permettant à beaucoup de Yougoslaves d’aller travailler en Allemagne. Il a aussi instauré une forme de liberté économique ouvrière. Sa dictature s’est surtout exercée à travers les persécutions et l’absence de liberté politique, ce que je suggère dans certains passages. Je ne voulais pas faire un film didactique. Nous avons beaucoup travaillé sur le montage pour mettre en scène l’autoritarisme qui est caché dans le décor afin que le spectateur le sente et construise ses propres représentations.

Dix ans après la mort de Tito, la guerre inter-ethnique resurgit suivie d’un processus d’effacement perceptible dans la nostalgie de vos personnages. Un mode de vie disparaît de l’histoire ?
Le film touche à cette question de la disparition d’une réalité orchestrée par le pouvoir politique établi. On retrouve en effet ce processus dans tous les pays de l’ex-Yougoslavie qui s’appliquent à faire disparaître le passé, y compris la lutte antifascisme de la seconde guerre mondiale.

Quel regard portez-vous sur le cinéma des républiques de l’ex-Yougoslavie ?
L’activité s’est réduite, on ne produit plus dans ces pays que six ou sept films par an. Faire des films suppose d’être soutenu par le fonds européens ce qui implique souvent de travailler en co-production. Le résultat étonnant, est que les co-productions réunissent les ex-pays yougoslaves pour des raisons de simplicité comme le partage de la langue. La plupart des films Bosniaques sont des co-productions régionales, tant et si bien qu’on ne parle pas du cinéma de tel ou tel pays mais de l’ex cinéma Yougoslave.

Recueilli par Jean-Marie Dinh

Source : La Marseillaise 15/01/2014

Voir aussi : Rubrique Cinéma, rubrique Histoire, rubrique Rencontre, On Line, Le pillage des studios d’Avalla,

Festival Fiest’A Sète 2013

Le Disco n’est pas mort, Nile Rodgers le prouve

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Disco revival au Théâtre de la Mer avec Nile Rogers

Festival. Fiest’à Sète maintient le cap sur le meilleur des musiques du monde. Le festival rejoint ce soir le Théâtre de la Mer de Sète pour 7 soirées d’exception.

Après la semaine nomade et gratuite, le festival des musiques du monde poursuit sa 17ème saison en s’installant ce soir dans le légendaire Théâtre de la Mer. Jusqu’au 8 août on y verra des pointures mondiales venues des quatre coins de la planète. Les soirées offrent deux concerts programmés avec un savoir faire qui pousse à la rencontre inédite, voire à la confrontation.

Demain Orlando Maraca Valle et son rutilant équipage cubain seront mêlés à la sauce piquante du francocubain Sergent Garcia. Dimanche le grand maître malien de la guitare n’goni, Bassekou Kouyate partagera la scène avec la légende vivante du blues caraïbe Taj Mahal.

Lundi, le festival nous transportera au brésil avec la samba João Bosco, qui fêtera à Sète ses 40 ans de carrière et la Bossa muffin de Flavia Coelho. Mardi 6 août, ce sera le contraste entre le rock épicé de Rachid Taha et les fines lames du ‘oud du trio palestinien
Joubran. Mercredi 7 août, l’Europe centrale débarque avec les cinq musiciennes de Rodinka et l’incontournable Goran Bregovic pour un concert volcanique.

La fiesta touchera à son terme le 8 août avec une soirée malienne plus enthousiasmante que le résultat des élections, réunissant la formation de l’excellent chanteur et guitariste Yacoub Afuni et la lady Rokia Traoré.

Ce soir, c’est chic

L’ouverture de Fiest’à Sète au Théâtre de la mer promet d’être tonitruante ce soir avec le groupe culte des années disco funk, Chic et son créateur Nile Rodgers. De Bowie à Madonna, en passant par la reine Diana Ross, le bonhomme est à l’origine des plus gros tubes planétaires des années 70 et 80. Avec son propre groupe, il cartonne avec le hit Le fric c’est chic qui fait un tabac et des émules.

Parmi eux, les membres de Daft Punk, avec lesquels il a collaboré sur leur dernier album.
Le disco s’est éteint officiellement à la fin des années 70 mais tel le phénix, il ne cesse de renaître de ses cendres. Imprégné de l’esprit soul funk, Nile Rogers qui a fait ses classes musicale à Harlem, le sait mieux que quiconque.

JMDH

Source : L’Hérault du jour 02/08/2013

 Le Show plaisir

Rodgers performs with his band Chic on the third day of the Glastonbury music festival at Worthy Farm in Somerset

Le Théâtre de la mer archi comble, le public très éclectique en liesse, debout de la première note à la dernière. vendredi, le concert de Nile Rodger s’est inscrit dans les annales de Fiest’A Sète comme une soirée légendaire.

Au lendemain de cette prestation, on se dit que le disco est bien parti pour reprendre d’assaut les scènes mondiales avec ses chanson entraînante et irrésistiblement dansante. Un signe des temps sans doute qui s’interprète par le désir de légèreté et de partage. A ne pas confondre avec un énième retour du disco recyclé, type orchestre de baloche ou nostalgie délavée sur TF1, avec Nile Rogers on touche à l’original. Le disco du
guitariste culte est enraciné dans le soul et le funk Il lui suffit de quelques riffs de guitare et la machine à faire danser la planète se lance.

Sur scène, le band aligne les pointures : deux claviers, batterie, basse, sax, trompette, sans parler des envoûtantes chanteuses qui s’approprient les tubes de Diana, Ross , Madonna ou Sheila comme on savoure les glaces pendant la canicule. Toutes les qualités du show à l’américaine sont mobilisées, contact, précision, sens de l’enchaînement et de la relation.

En 1h40 chrono. ce diable de Rogers vous balances un parcours discographique à en danser sur les mains. 40 ans de tubes, et toujours, l’esprit de libération par la fête et le goût de vivre. Comme dirait Franklin «Respect».

JMDH

Source : La Marseillaise 06/08/2013

Roi du blues et griot mandingue

Fiest’A Sète. Intense rencontre entre Bassekou Kouayate et Taj Mahal.

Taj Mahal au source

Taj Mahal aux sources

On pourrait comparer le festival Fiest’A Sète à un grand clavier de couleurs. A chaque soirée sa couleur projetée en phase avec la musique. Dans cette perspective, le concert de dimanche réunissant Bassekou Kouayate & N’Goni Ba et Taj Mahal aura été lumineux.

L’idée de mêler des couleurs de base comme celle de la musique ancestrale mandingue avec le blues enrichi de Taj Mahal a pris tout son sens au sein du festival et de l’histoire de la musique. Sur la scène du théâtre de la mer, le griot malien Bassekou Kouayate a magnifié la culture mandingue avec son orchestre qui fait la part belle aux n’goni. Un instrument traditionnel et sacré dont il a poussé l’exploration hors des gammes classiques en l’utilisant comme une guitare pour s’accorder au blues de Taj Mahal.

Un grand moment de partage entre les deux musiciens qui restera gravé dans la tête des spectateurs. Originaire du Bronx, le blues man Taj Mahal est connu pour avoir remonté les
sources de la black music du delta du Mississipi jusqu’à la boucle du Niger, source sahalienne du blues.

Il n’en a pas fallu beaucoup pour que les intonations onduleuses et nasales de ses frères maliens le poussent à faire le lien entre la musique mandingue et sa pratique ultra roots du blues.

Messiaen dont la musique se veut un vitrail sonore, a approfondi le rapport son couleur. Il pensait la musique comme un perpétuel dialogue entre l’espace et le temps, entre le son et la couleur, ce dialogue a abouti dimanche à une unification, qui restera un moment d’exception de l’édition 2013.

Pour trouver un pendant au proverbe peul qui dit « Un monde sans griot serait fade comme du riz sans sauce », on pourrait avancer qu’une édition de Fiest’A Sète sans rencontre magique serait comme un arc en ciel en noir et blanc.

A chaque touche du clavier une couleur, elles promettent encore d’être chaudes ce soir avec le dernier concert qui réunit Yacoub Afuni et Rokia Traore.

JMDH

Source : La Marseillaise 08/08/2013

Rodinka : Petite famille et grands horizons

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Fiest’A Sète. Un groupe de cinq femmes, deux mères et leurs filles originaires de Prague suivi de Goran Bregovic.

Elles se nomment Drahomira Hejna, Stania, Dita, Kristyna, Mariana et se connaissent par coeur. Elles forment le groupe Rodinka qui sera demain sur la scène du Théâtre de la Mer. Originaires de la région de Prague, ces cinq femmes et filles de la même famille, vont rythmer la soirée Europe centrale du festival de leurs chants magnifiques et contrariés par les incertitudes de la vie et du voyage.

Mélodie de l’errance

La propre histoire des membres du groupe se nourrit à la source d’un élan poétique propre à l’exil. Départ de Pragues en 1983, pour Drahomira qui obtient avec son mari l’asile politique. Sa soeur Hedja la rejoint dans l’Aude en 1997, après l’ouverture des frontières. Elles s’installent ensemble entre Limoux et Carcassonne et forment avec leur mari le groupe Si Zivot qui signifie « La vie des chiens ». L’aventure musicale se poursuit pendant huit ans avant d’être interrompue par un décès et un accident de la vie qui mettra fin au groupe et à la présence masculine au sein des foyers.

 » On avait arrêté Si Zivot mais pas la musique, se souvient Stania, ma soeur et moi on continuait à jouer avec nos enfants et les invités de passage à la maison. Dès leur plus jeune âge les trois filles d’Hejna et Stania sont initiées aux chants slaves, tziganes et klezmer des Juifs ashkénazes, à la musique de cet ailleurs indéfinissable au parfum empoisonné de la nostalgie. Des amis qui partageaient parfois nos soirées nous ont encouragé à reformer un groupe. C’est ainsi que l’on a créé Rodinka avec ma soeur et nos filles. »

Rodinka veut dire petite famille », explique Stania. Le fait d’être un groupe féminin s’avère plutôt un atout pour le groupe qui constitue le coeur de son répertoire autour du folklore traditionnel tchèque.

Chants traditionnels

La musique tchèque a des liens particuliers avec la musique traditionnelle de Bohême, de Moravie (anciennes régions austrohongroises) et de Slovaquie. Malgré des frontières changeantes, son caractère central européen s’est toujours affirmé. « Nos chansons parlent du quotidien, des principaux événements de la vie : l’amour, le travail, la jalousie, la tristesse et la joie… Nous nous inspirons aussi des chants traditionnels russes, et tsiganes qui sont très profonds. Le public qui ne comprend pas les paroles ressent le caractère émotif et le coeur qu’il y a dans tout ça. Ce sont souvent des histoires tristes, mais il y a toujours la beauté de la vie. »

Dans ces chansons dont beaucoup font référence aux traditions rurales, le rôle des femmes demeure très codifié. « Nous sommes un groupe de femmes, mais nous ne sommes pas féministes. Moi qui suis née en 1957, j’appartiens à la génération des femmes au foyer. C’est difficile de se débarrasser de ça. On a été élevé dans une société où les filles étaient à marier puis destinées à servir leur mari. Ne pas se marier signifiait rester dans l’insécurité ou d’être à la charge de son frère. Les choses sont bien-sûr différentes pour nos filles qui vivent ici. Au pays aussi, cela a évolué

Stania confie quelques inquiétudes sur le destin de son peuple dans l’Europe d’aujourd’hui, mais elle se refuse à parler de politique. « Petite on m’a obligé à parler le russe. J’avais la caserne juste derrière mon jardin. Cela ne m’empêche pas aujourd’hui de chanter les chansons traditionnelles russes que je trouve très belles.»

Jean-Marie Dinh

Source La Marseillaise 06/08/2013

La musique reflète l’état du monde

Flavia Coelho partage la scène avec Juan Bosco

Flavia Coelho partage la scène avec Joao Bosco

Festival. Depuis 17 ans Fiest’A Sète dresse l’espace de la «géomusique» en
provocant des rencontres inatendues au Théâtre de la mer. A vos calendriers…

C’est sous les auspices d’un vers rimbaldien que le directeur de Fiest’A Sète, José Bel, présente l’édition 2013 du festival. « On n’est pas sérieux, quand on a dix sept ans ». Il est vrai que goût du risque et du voyage, sont des composantes, pour ne pas dire des artères de cette grande fête des musiques du monde.

Pour José Bel, la logique de la programmation est une forme de cuisine expérimentale qui
suppose une bonne connaissance des aliments de base que l’on mêle pour en tirer les meilleurs saveurs. La démarche requiert une dose certaine d’intuition et le résultat n’est jamais assuré. Parfois il est au rendez-vous en terme artistique mais l’affiche n’a pas réussi à convaincre suffisamment de spectateurs.

C’est un paramètre de poids pour un festival qui assure 75% de son budget sur fonds propres mais l’esprit d’ouverture et la nature authentique de la fête qu’il s’agit d’offrir aux spectateurs, ne font pas partie des variables d’ajustement. L’équipe de passionnés ne donne pas dans la mode facile, elle tente d’être en avance, en gardant le sens d’une vraie programmation artistique.

Ce choix suppose de jouer sur des équilibres subtils entre des artistes disposant d’une grande notoriété, d’autres ayant confirmé leur valeurs et une ouverture sur les étoiles émergentes. Parmi les historiques, on attend cette année trois météores avec le monument de la musique afro américaine Nile Rodgers, le Brésilien Joao Bosco et le blues man précurseur de la world music Tal Mahal.

Dans le menu des artistes confirmés on assistera au retour de Goran Bregovic, aux premiers pas de Yacoub Afuni en solo au côté de la lumineuse Rokia Traore pour une soirée malienne sans Trierweiler. Raul Castro ayant décliné, Sergent Garcia sera de la partie cubaine. A noter également un cocktail oriental sucré salé composé du trio palestinien Joubran et de Rachid Taha.

Comme chaque année durant la première semaine, du 20 juillet au 1 er août, le festival distillera les couleurs du monde dans le Bassin de Thau avec des concerts gratuits à Poussan, Balaruc, Marseillan et Sète. Pour toutes ces raisons, les 400 adhérents de l’association Métisète le savent, Fiest’A Sète n’est pas un festival comme les autres. Il est attendu parce qu’il convoque toujours l’inattendu.

JMDH

Source : La Marseillaise 27/05/13

Voir aussi : Rubrique Musique,  rubrique Festival,

L’accord kosovar rapproche la Serbie de l’UE

Revue de Presse Europe

L’accord kosovar rapproche la Serbie de l’UE

La Serbie et le Kosovo se sont entendus vendredi à Bruxelles sur une gestion commune de leurs frontières et sur une représentation internationale du Kosovo sans que la Serbie ne reconnaisse l’Etat. Ce compromis, qui intervient juste avant les délibérations de ce lundi des ministres des Affaires étrangères de l’UE sur l’éventuel octroi à la Serbie du statut de candidat à l’adhésion, est très positif pour Belgrade, estime le quotidien Lidové noviny : « Cet accord arrive littéralement au dernier moment. Aucun progrès n’a été possible pendant des mois. Ce n’est pas un hasard si les choses avancent maintenant : les Serbes sont en effet sous pression. Ils espéraient obtenir dès le mois de décembre le statut de candidat à l’adhésion européenne. … La deuxième occasion approche maintenant. … La Serbie mériterait le statut de candidat. Elle s’efforce de remplir toutes les conditions et ne se trouve pas dans une situation plus mauvaise que la Croatie voisine. Si le statut de candidat devait ne pas lui être accordé, cela pourrait jouer en faveur des nationalistes aux élections du mois de mai. Ce serait à nouveau une régression considérable. »

Lidové noviny – République tchèque

Bruxelles mène la Hongrie à la ruine

La Commission européenne a proposé mercredi de geler les 495 millions d’euros de fonds de développement que doit recevoir la Hongrie l’année prochaine, en raison du non-respect par celle-ci du pacte de stabilité. Mais bloquer ce fonds de cohésion est incompréhensible au vu de la situation économique actuelle, critique le quotidien conservateur Dziennik Gazeta Prawna : « Si les Hongrois veulent venir à bout de la crise, ils ont besoin d’une croissance économique au même titre que les pays d’Europe méridionale. Actuellement, les prévisions du PIB pour 2012 varient entre zéro et 0,3 pour cent. Comme si la Commission n’avait pas remarqué le rôle particulier que joue la politique de cohésion pour les pays relativement pauvres de la soit disant nouvelle Europe en matière de relance économique. Il est difficile de trouver judicieux le gel de versements de près d’un demi-milliard d’euros alors que Budapest est au bord de la récession. »

Dziennik Gazeta Prawna – Pologne (23.02.2012)

Le vice-PM polonais dégrade la femme

Dans le débat relatif à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite en Pologne, le vice-Premier ministre et chef du parti paysan, Waldemar Pawlak, a proposé que pour chaque enfant mis au monde, une mère de famille voit son âge de départ à la retraite diminuer de trois ans. Cette proposition est inacceptable car elle fait de la femme une machine à procréer et occulte les problèmes essentiels, s’emporte la féministe Magdalena ?roda dans une tribune au quotidien libéral Gazeta Wyborcza : « M. le vice-Premier ministre se permet de réduire les femmes à leur fonction purement biologique de procréation. … Pour Pawlak il s’agit de ‘tradition’. Espérons que Pawlak soit pour sa femme un époux fidèle et généreux. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre une femme plus jeune. Car beaucoup d’hommes trouvent soudain une partenaire plus jeune. Une fois qu’ils mènent leur nouvelle vie, ils cessent tout bonnement de verser des pensions alimentaires convenables. Puis ils ne soutiennent plus leur ex-femme à l’âge de la retraite. C’est aussi une tradition. Et celle-ci est également soutenue par le parti paysan. »

Gazeta  wyborcza 27.02.2012

Amsterdam : Big Brother à l’hôpital

Les autorités sanitaires néerlandaises ont ouvert une enquête contre la clinique universitaire d’Amsterdam (VU), celle-ci ayant autorisé une chaîne de télévision à filmer le service des urgences à l’aide de 30 caméras cachées. Les patients ont souvent été informés a posteriori que les prises étaient destinées à un reality show. La chaîne privée RTL a annulé l’émission prévue pour le samedi. Ce scandale digne de Big Brother est une conséquence du néolibéralisme, critique le quotidien de centre-gauche De Volkskrant : « Cette affaire dévoile clairement la dégénérescence des normes dans l’espace public. L’appétit de sensationnel des médias, soumis depuis l’avènement de la télévision commerciale au terrorisme de l’audimat, est aiguisé : tout ce qui peut rapporter de l’argent est le bienvenu. On constate en deuxième lieu la mercantilisation de la société. Les hôpitaux sont désormais eux aussi des entreprises qui doivent s’imposer sur le marché. Pour renforcer son image de marque dans une concurrence qui met en opposition les différentes cliniques universitaires, la VU est prête à tout. … Par manque de repères moraux, sa direction a oublié où étaient les limites. »

De Volkskrant – Pays-Bas (27.02.2012)

Le bonheur sur ordonnance pour les enfants belges

En Belgique, selon les données officielles, quelque 11.000 enfants et jeunes prennent des psychotropes. Une tendance dangereuse, estime le quotidien de centre-gauche De Morgen : « Sous la pression des vendeurs de médicaments, les sautes d’humeur pubertaires, les caractères rebelles ou les tendances à l’expérimentation – spécificités caractéristiques et même saines des jeunes – sont considérés comme les symptômes de maladies psychiques. … L’industrie pharmaceutique puissante et les médecins trop dociles sont responsables de cet état de fait, mais ils ne sont pas les seuls. La manière dont nous obligeons les enfants à prendre des médicaments reflète l’attitude de notre société en matière d’éducation. Les parents, peu sûrs d’eux, sont poussés dans ce piège par les images de parents et d’enfants parfaits. Ce qui est hors normes, appuyé par une littérature pseudo-scientifique, est jugé malade. … Nous nous rendons nous-mêmes dépendants de l’illusion d’un bonheur prescriptible sur ordonnance. »

De Morgen – Belgique (24.02.2012)

La destitution de Behxhet Pacolli plonge le Kosovo dans une nouvelle crise politique

01 avril 2011 revue de presse des Balkans –
par  Courrier des Balkans / Jean-Arnault Dérens

Behxhet Pacolli

La Cour constitutionnelle du Kosovo, saisie par l’opposition, a invalidé l’élection de Behxhet Pacolli la présidence de la République. Celui-ci avait été élu par le Parlement le 22 février, au troisième tour de scrutin, sans que le quorum requis ne soit respecté. Depuis l’annonce de cette décision, le 28 mars dernier, la plus grande confusion règne à Pristina. La coalition gouvernementale cherche à éviter la convocation de nouvelles élections générales mais la majorité du Premier ministre Hashim Thaçi est extrêmement fragile. Cette crise institutionnelle risque fort de bloquer une fois de plus le dialogue entre Belgrade et Pristina, qui s’est pourtant bien poursuivi, lors de la seconde session, qui a eu lieu en début de semaine à Belgrade. Les discussions ont un caractère technique et porte sur des aspects concrets, susceptibles d’améliorer la vie des populations, mais la Serbie envisage toujours de rouvrir la question du statut du Kosovo. Pour sa part, le président Tadi? a récemment plaidé en faveur d’un « compromis historique serbo-albanais ».

Les télécommunications et l’énergie au menu du second round de dialogue Belgrade-Pristina

Kosovo : Boris Tadi? pour un « compromis historique » serbo-albanais

Ce 1er avril 2011, le premier recensement de population depuis 1981 devrait commencer au Kosovo. Le recensement sera supervisé par l’UNOPS et une mission de l’Union européenne. Le succès du processus semble pourtant très aléatoire : Belgrade appelle les Serbes du Kosovo à boycotter les opérations de recensement, tandis que les Albanais dénonce l’exclusion de la diaspora. En effet, les personnes qui n’ont pas résidé en continu au Kosovo au cours des douze derniers mois ne seront pas comptabilisées.

Kosovo : un recensement critiqué de toutes parts

La crise politique se durcit en Bosnie-Herzégovine. Le Haut Représentant a tenté de reprendre la main en gelant l’annulation de l’élection du président décidée il y a quelques jours par la Commission électorale. Il a reçu l’appui du Conseil d’application de la paix, qui réunit 55 pays. Les Croates, soutenus par le pouvoir serbe de Republika Srpska, dénoncent « l’ingérence internationale ».

La Bosnie-Herzégovine six mois après les élections : une crise politique sans fin ?

Crise politique en Bosnie : les Croates condamnent « l’ingérence internationale »

Manifestation à Belgrade

En Serbie, l’actualité sociale a dominé la semaine. Plus de 10 000 fonctionnaires ont défilé le 25 mars dans Belgrade, bloquant les rues du centre de la ville. Un dialogue de sourds se poursuit depuis des mois entre le gouvernement et les syndicats, qui ne veulent pas faire les frais de la crise, et subir les mesures d’austérité recommandées par le FMI.

Serbie : le gouvernement va-t-il répondre aux revendications des fonctionnaires ?

La Serbie espérait revendre à bon prix l’entreprise publique de télécoms. Finalement, seul Telekom Austria, déjà propriétaire de VIP l’actuel 3e opérateur serbe, s’est porté acquéreur avec une offre a minima. Un coup dur pour le gouvernement qui avait déjà vendu la peau de l’ours.

Serbie : la privatisation de Serbia Telekom capote, camouflet pour le gouvernement

En Croatie, les cortèges de protestation se succèdent toujours, mais les yeux sont désormais braqués sur La Haye. En effet, l e 15 avril prochain, le TPIY rendra son verdict contre les trois généraux Ante Gotovina, Ivan ?ermak et Mladen Marka?. Le mouvement Stop à la chasse aux combattants croates appelle déjà à la mobilisation. Le HDZ, au pouvoir mais en chute libre dans les sondages, pourra-t-il canaliser les mouvements de protestation ? En 2005, l’arrestation d’Ante Gotovina avait permis de mettre la Croatie sur les rails de l’intégration européenne, aujourd’hui sa condamnation pourrait se muer en obstacle.

Le Courrier des Balkans

 

Voir aussi : On Line TPI : le verdict contre Ante Gotovina pourrait faire chavirer la Croatie , TPI : Ante Gotovina, criminel de guerre et « ami de la France »