Théâtre. La Baignoire ouvre grand les portes aux auteurs dramatiques contemporains du 28 mars au 3 avril.
A Montpellier le lieu des écritures contemporaines La Baignoire ouvre samedi la deuxième édition des Horizons du texte qui donne à entendre et à écouter au quatre coins de la ville la langue des auteurs dramatiques de notre temps. Outre le laboratoire de la Baignoire du 7 rue Brueys, les lectures se tiendront au Centre dramatique national Hth, à la Bulle Bleue, au Théâtre universitaire La Vignette et à la bibliothèque de l’université Paul Valéry jusqu’au 3 avril.
La question du statut du texte dans le théâtre n’a jamais vraiment été stable. Est-t-il un simple support de l’expression scénique, un matériau de la construction dramatique ou une base fondatrice incontournable pour l’art théâtrale ? Aujourd’hui le texte serait une nouvelle fois confronté à la liberté créative des metteurs en scène renforcés par l’arrivée des nouvelles pratiques technologiques et l’hybridation des formes (musique, vidéo…) qui se multiplient sur scène.
A l’initiative des Horizons du texte, Béla Czuppon réaffirme l’importance du texte pivot de la création théâtrale. « Dans la tête des gens, le théâtre correspond à des formes assez figées. Les auteurs évoluent avec la vitesse du monde. La partition des enjeux, la multiplicité des sources d’information se reflètent aujourd’hui dans les écritures contemporaines. Ces évolution appelle d’autres formes de textes à découvrir. Je tiens beaucoup à la position de l’auteur dont les textes sont souvent retravaillés à coups de ciseaux. Un texte signifie la place d’un individu, il traduit son regard sur le monde. Cela ne me dérange pas que l’on fasse des collages à partir du moment où on respecte la cohérence. D’autant que les écritures contemporaines laissent très souvent la place au travail de mise en scène. Ce ne sont pas des textes impérieux.»
Cette nouvelle édition nous offre l’occasion d’ausculter la forme du texte en évolution en passant par le Japon avec L’Abeille de Hideki Noda ( sam 28 à la Baignoire ) qui aborde le rapport aux médias et à la violence. Autre invité asiatique à découvrir (La Vignette jeudi 2 avril), deux textes singapouriens de Stella Kon et Kuo Pao Kun qui évoque la question de l’identité bien au-delà de la réussite économique apparente.
On pourra aussi écouter du théâtre dialogué et performatif. « Avec les progrès des neurosciences entre autre, les auteurs ont quitté le schéma narratif. Dans L’assassin dispersé, Jean-Marc Lanteri exploite l’éclatement qu’il nous est permis d’accepter et la capacité que nous avons de reconstituer le récit à partir de stimuli.» indique Béla Czuppon qui estime que l’heure est venue de « passer les horizons.»
Jean-Marie Dinh
Source : L’Hérault du Jour 27/03/2015
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