Fiest’A Sète : Des esthétiques et des déferlantes qui embarquent le public

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Bootsy Collins allume Sète. Photo Henri Nocca

Fiest’A Sète. La semaine au Théâtre de la mer a démarré très fort le week-end
dernier. Les concerts d’exception se poursuivent jusqu’au 8 août.

La qualité rejoint l’histoire et l’éclosion de découvertes des nouveaux talents de la world music au Théâtre de la mer où se poursuit Fiest’A Sète, jusqu’au 8 août. Samedi les Dieux ont absous le grand sorcier Bootsy Collins en lui permettant de passer entre les gouttes pour emporter son public par la vague funk qu’il a fait déferler sur le théâtre.

A l’évidence, cette musique est loin d’avoir dit son dernier mot. Le funk de Bootsy et de son super band gratte les tympans et irrite les yeux. Et on aime ça. Il faut le voir pour le croire. Ce personnage hors norme ne se limite pas à l’extravagance de ses costumes psychédéliques ou à sa basse guirlande étoilée. Le funk coule dans ses veines comme l’acide des xénomorphes qui peuplent la saga d’Alien.

Sur scène Bootsy ne s’applique pas sur son manche, il est simplement là pour transmettre. Et il nous embarque sur la piste de la funk music depuis son origine. Avec un de ses fondateur, on saute évidemment, les fastidieuses étapes pédagogiques pour entrer dans le vif. Le funk sommeille en chacun de nous et en toute chose. Sur la portée de Bootsy sont inscrites les quelques notes imparables pour le réveiller.

Toujours samedi, dans un autre registre d’envoûtement, plus glamour soul, se produisait l’étoile montante de la scène israélienne Ester Rada. Le charme de la chanteuse d’origine éthiopienne opère avec beaucoup de vibration. Sa proposition musicale très aboutie se nourrit de ses différentes origines culturelles. Une prestation empreinte d’une farouche volonté de liberté où se mêlent des stigmates de musique traditionnelle juive et éthiopienne. Dommage que le groupe n’ait pas répondu au public qui demandait un rappel après une petite heure de concert.

Le week-end hot s’est poursuivi dimanche avec une très heureuse soirée afro-cubaine. A commencer par la rencontre de la chanteuse malienne Fatoumata Diawara et du jeune pianiste virtuose cubain Roberto Fonseca avec qui elle interprète le superbe titre Bibisa sur son dernier album. La quête d’échange interactive que l’on découvre à l’écoute, s’est prolongée par une série de concerts communs des deux artistes dans une esthétique parfaitement maîtrisée. Le duo devrait poursuivre se voyage vers de nouvelles frontières.

C’est Orquestra Aragon fidèles du festival qui a conclu la soirée en fêtant très dignement son soixante quinzième anniversaire. Le public de Fiest’A Sète, qui en connaît un rayon en matière d’ondulation Rumba, Cha Cha et Salsa, a su être à la hauteur ! Affaire à suivre car la fête continue en s’orientant vers de nouveaux horizons…

JMDH

Théâtre de la mer ce soir. Plaza Francia

plaza_franciaTout est dit, ou presque, dans l’intitulé de ce projet étonnant qui réunit Catherine Ringer et deux tiers du trio Gotan Project, à savoir l’Argentin Eduardo Makaroff et le Suisse Christoph H. Müller. Etonnant ? L’association n’est pourtant pas si incongrue, si l’on se souvient des inflexions latines que la chanteuse des Rita Mitsouko a souvent donné à sa voix, comme pour anéantir les chances de traçabilité d’une musique résolument apatride et inclassable. Les deux Gotan, en congé momentané de leur formule à succès, cherchaient au départ un éventail de voix féminines propres à épouser les courbes sensuelles du tango. Ils ont rencontré la Ringer, et de son tempérament volcanique. So…

Source ; L’Hérault du Jour 05/08/14

 

Diva soul et funk atomic

Ester Rada,

L’étoile montante Ester Rada attendue à Fiest’A Sète, . d.r.

Concerts. Soirée Soul & Funk Session avec Ester Rada et Bootsy Collins au Théâtre de la Mer ce samedi à Sète.Rendez-vous dès la nuit au Théâtre de la mer où Fiest’A Sète installe son QG jusqu’au 8 août après une semaine de concerts nomades sur le bassin de Thau.

On commence très fort en explorant les liens étroits entre la soul et la funk music. Ester Rada fortement influencée par des grandes dames telles que Nina Simone ou Aretha Franklin ouvrira le bal. Attention ! On n’est pas ici dans une pâle copie version baloche mais bien dans l’idée de mettre en pratique les préceptes d’affirmations identitaires qui touchent à l’âme. Cette jeune israélienne d’origine éthiopienne a pris le temps qu’il lui fallait pour affirmer la force de ses racines musicales éthio jazz, pop et soul.

Le second concert du soir sera sans retenu. Bootsy Collins est un enfant terrible du funk tendance psychédélique. Il a fait vibrer sa basse au manche étoilé au sein des Funkadelic au côte de George Clinton. Bootsy est entré dans l’histoire de la musique black en temps que bassiste des JB’s, le backing band de James Brown, avec Fred Wesley et Macéo Parker. La rumeur affirme que James Brown congédia Bootsy Collins après que ce dernier eut des hallucinations dues au LSD sur scène. Un fait d’arme que la star du funk a su mettre à profit en poussant son goût pour l’excentricité. Cela n’enlève rien à ses qualités musicales, bien au contraire et il nous offre une synthèse de la musique noire américaine côté rythmique.

Après le mémorable concert de  Nile Rodgers l’année dernière, les monstres de la musique afro-américaine passent par Fiest’A Sète.  Hey Bootsy ! The god of the funk did not die.

Source : La Marseillaise 02/08/14

Voir aussi : Rubrique Actualité Locale, Rubrique Musique, rubrique Festival, Ouverture, Le Mento historique des Jolly boysFiest’A Sète archives, On Line Site Officiel.

La révolte aux sources du mento des Jolly Boys

JollyBoys

2009 marque le retour du groupe revigoré avec un son révolutionnaire. Photo dr

Festival. Fiest’A Sète c’est aussi une dizaine de concerts gratuits qui valent le
déplacement dans les communes du bassin de Thau et à Sète.

Avant l’ouverture du Théâtre de la mer le 2 août prochain Fiest’A Sète, répand le meilleur des musiques du monde avec une dizaine de concerts gratuits autour du bassin de Thau en partenariat avec les municipalités qui sont parties prenantes de cette ouverture culturelle. Cela a commencé samedi dernier, à Balaruc-les-Bains qui a basculé dans la culture celtique le temps d’un concert des Ballyshannons, une formation franco-Irlandaise qui revisite le répertoire Irish folk avant de rejoindre le climat saharien avec la malienne Mamani Keita.

Le brassage culturel s’est poursuivi le lendemain à Marseillan, avec l’improbable filiation Belge et brésilienne du groupe Anavantou qui associe un quatuor wallon à un ensemble de percussions du Nordeste brésilien (Membrana). Une rencontre étonnante qui démontre que l’on peut partager le goût de la fête à des latitudes différentes.

Concert historique The Jolly boys à Marseillan

Ce même soir, le port de Marseillan a vécu sans conteste un moment historique avec le concert exceptionnel de The Jolly Boys. Un groupe jamaïquain légendaire qui a vu le jour en 1945. Il y a près de soixante ans que les compères présents à Marseillan distillent les ingrédients du Mento. Ancêtre du Ska, du rocksteady et du reggae, le Mento était la musique que l’on dansait dans les boîtes jamaïquaines.

Apparue à la fin du XIXe, elle était jouée dans les campagnes avec des instruments acoustiques faits maison et des paroles familières souvent à double sens qui abordaient les questions sociales. Originaires de Port Antonio sur la côte Nord de la Jamaïque, The Jolly Boys, sont considérés comme les maîtres du Mento. Musique traditionnelle transmise durant plusieurs décennies aux touristes de passage qui l’ont souvent confondu avec le Calypso antillais.

A la fin des années 80, le groupe mené par Errol Flynn, est redécouvert par les amateurs de musique roots, ce qui lui permet de partir en tournée à l’étranger. Plus récemment Jon Baker, ex leader d’Island Records et fondateur de Gee Street Records leur a fait reprendre le chemin des studios pour un retour aux sources. Il a alors la louable idée de capter dans la musique des Jolly Boys, les traces de révolte ayant inspiré des groupes punk comme The Clash, The Stranglers ou les Stooges.

C’est dire si ces vieux briscards jamaïquains que l’on a pu voir sur le port sous un jour bien tranquille sont plus subversifs qu’il ne le laissent paraître. A l’image de la reprise qu’ils ont faite d’Iggy Pop, ce sont des passagers qui se promènent à travers  la ville le soir pour y voir la face déchirée de ce qui s’y passe. Et nous, on se réjouit d’avoir pu voir ces monstres.

JMDH

Dream Machine
Les Escales musicales
Convaincus que la fête populaire, telle qu’elle se vit dans nos villes et villages languedociens, est parfaitement compatible avec la plus grande exigence musicale, le festival le démontre chaque année. Pour faire rêver sans galvauder la marchandise il faut savoir aller aux racines. Une spécialité du festival Fiest’A Sète ! Depuis le 26 juillet, des artistes venus de tous les horizons convergent vers Sète et le pourtour du bassin de Thau pour jouer avec le public la carte de la découverte, de la diversité et de la fête populaire (et gratuite !). Poussan, Marseillan et Balaruc-les-Bains ont vibré ou vibreront sur des sonorités créoles, brésiliennes, africaines, celtiques !

Poussan Jeudi 31 juillet Debademba

Debademba-3Le Mali et le Burkina Faso réunis au sein du groupe Debademba. Ce soir avec le groupe Zoréol.  Cette formation issue de la diaspora africaine de Paris redonne à la ville lumière ses lettres de noblesse de « capitale de la sono mondiale », joyeux chaudron où se mêlent les saveurs musicales les plus épicées de l’Afrique de l’Ouest. Mbalax et afrobeat sauce mandingue pour fiesta explosive ! Ancienne cave coopérative de Poussan à 20h30.

Zoréol à Fiest’A Sète.
300x300Ce soir à 20h30 concerts gratuits avec le quintet célèbre de la créolité (Réunion) le groupe Zoreol. Contraction de « zoreil » et « créole », Zoreol est l’ambassadeur du maloya et du séga réunionnais dans le sud de la France où il s’est enrichi de nouvelles influences. Ainsi naissent les métissages, et le leur n’a qu’un but : vous faire danser. Une dimension festive et de chaleureux moments de  partage garantis. Rendez-vous est donné Chemin de la cave coopérative, devant l’ancienne cave coopérative, 34560 Poussan. Le concert est programmé en partenariat avec le Comité des Fêtes le Carré d’As et la Mairie de Poussan. Concerts gratuits

Vendredi 1 août Sète plage la Ola
DJ RKK / Maga BO

F1000004Le rendez-vous annuel on ze beach de Fiest’A Sète : ça se passe à la Ola, avec DJ RKK, résident (annuel) d’un jour, platineur de tous les grooves et artificier des tempos chauds, avec un set EleKtropiK épicé. Un mot pour résumer ses activités : conneXionneur. On le connaît animateur radio, sur Radio Nova depuis 1988. Mais dès 1973, il a participé à la création du journal Libération et a été un des journalistes pionniers de la rubrique « Musique » de 75 à 86. Il a conçu divers projets unissant la France et le Brésil, programmé de grands festivals (dont Nice Jazz Festival 1994/96) et a été durant 7 ans le créateur et MC des mardis salsa de La Coupole. Il est l’auteur de nombreuses compilations Brésil et Latines.

91+maga+Oriana+ElicabeEn guest, Maga Bo, DJ globe-trotter originaire de Seattle, il a quitté son pays en 1999 pour parcourir la planète avec son studio d’enregistrement. Réalisé depuis sa base sud-américaine, son dernier album opère une collision entre le patrimoine afro-brésilien et la culture des soundsystems. Dernier album : Elektropik – RKK (Naive, 2010) Quilombo Do Futuro -Maga Bo (Mis, 2014). http://www.rkkcom.com/ http://www.magabo.com/. Vendredi 1 août plage de la Ola à Sète dès 19h. Entrée libre

Du boulot des pêcheurs de perles

Coup d’oeil. Fiest’A Sète Part One : concerts suivis par un José Bel heureux.

image_unes« On est hyper content de la première semaine à Sète et dans le bassin de Thau, confie le directeur du festival José Bel, mercredi, on a eu un concert mémorable des Jolly Boys à Marseillan qui a rivalisé en terme de fréquentation avec l’incontournable fête de l’huître locale. Jeudi encore les Réunionnais de Zoréol ont emporté le public avec leur interprétation très musique actuelle qui mêle maloya et jazz fusion. A leur suite, Debademba a mis le feu, tout le monde dansait ». Près de 12 000 personnes se sont retrouvées à dans la cave coopérative de Gigean malgré l’incendie (le vrai) qui a perturbé la circulation pour rejoindre le village héraultais.

Un plébiscite pour la programmation du festival qui fait dans le sur mesure. « Debademba, on les connaissait mais on a signé après les avoir vus au Womex 2013 à Cardiff, explique José Bel, Ce grand rendez-vous des musiques du monde qui tourne dans différentes villes d’Europe nous permet de découvrir de nouveaux talents comme de suivre l’évolution des esthétiques.» Les musiques du monde se fondent progressivement dans le grand mixer de la sono mondiale. « De plus en plus d’artistes font des rencontres, et l’offre se multiplie. Internet favorise évidemment ce mouvement, constate le fondateur du festival. Ce grand brassage aboutit à d’innombrables queues de poisson mais dans le lot on découvre immanquablement des pépites. »

C’est depuis longtemps le parti pris de Fiest’A Sète, de favoriser des rencontres et parfois de les provoquer. Celle de Bassekou Kouayate et Taj Mahal programmée lors de la dernière édition a été reprise cette année par plusieurs grands festivals en Europe. « Cette année on aura par exemple la rencontre de l’electro des ex Gotan Project avec l’expression tango – rock de Catherine Ringer ou encore celle de Nino Josele et Aziz Sahmaoui, ex membre de l’Orchestre National de Barbès avec le célèbre gitan Juan Carmona qui a joué avec Al di Meola ». Ca va chauffer, parole d’un grand homme de l’alchimie !

Source L’Hérault du Jour : 02/08/14

Voir aussi : Rubrique Actualité Locale, Rubrique Musique, rubrique Festival, 2014 : les notes métisses débarquent en forceDes esthétiques et des déferlantes qui embarquent le publicFiest’A Sète archives, On Line Site Officiel.

Lybie. Un pays bientôt coupé du monde

2807-libyeLes Etats-Unis ont évacué le 26 juillet leur ambassade à Tripoli et plusieurs autres pays, dont le Royaume-Uni et la France, ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays. Alors que la guerre de l’aéroport fait rage, les tentatives d’apaisement peinent à aboutir.

Les plus durs parmi les miliciens islamistes de Misrata [ville côtière située à 200 km à l’est de Tripoli], conduits par l’ex-membre du Congrès général national (CGN, Parlement) Salah Badi, refusent toutes les tentatives de cessez-le-feu, en prétextant l’attachement aux principes de la révolution du 17 février 2011. « Pourtant, ce Badi n’est pas le saint des saints. Il a été exclu du Parlement pour connivence avérée avec le régime de Kadhafi et il défend aujourd’hui les intérêts du Qatar », rappelle Fatma Ghandour, rédactrice en chef d’Al-Mayadine [journal créé à Benghazi pendant la révolution].En quinze jours de combats, la quasi-majorité de la flotte rattachée à l’aéroport international de Tripoli a été détruite, et les quartiers riverains vivent pratiquement en permanence sous des bombardements intenses [l’offensive Libya Dawn (Aube de la Libye) a été lancée le 13 juillet par la Force de stabilité et de sécurité libyenne, une coalition d’islamistes et de milices de Misrata].Plusieurs dizaines d’habitations et de commerces du quartier de Ben Ghachir [à proximité de l’aéroport] ont été démolis par des tirs d’obus. Deux missiles Grad sont tombés non loin de l’ambassade américaine. La direction de l’aéroport de Tripoli évalue à plus de 90 % le niveau de démolition de l’infrastructure. Les pertes sont évaluées par le gouvernement libyen à plus de 2 milliards de dollars.

« Le complot international se poursuit en Libye
 »

Le pire, c’est qu’en opposition avec les précédents pics de tension les missions de réconciliation ne sont pas parvenues à des solutions viables. Mme Ghandour déplore que « l’unique accord de cessez-le-feu, signé le 17 juillet à la mairie de Tripoli par les anciens chefs de guerre de Zintan [ville de l’ouest de la Libye dont les milices contrôlent l’aéroport depuis 2011] et de Misrata, ceux-là mêmes qui ont libéré Tripoli en août 2011, n’ait jamais été respecté parce que les nouveaux chefs de guerre de Misrata, notamment Salah Badi, ont peur pour leur avenir politique après la défaite des islamistes aux élections du 25 juin 2014 ». « Badi et sa bande veulent outrepasser les résultats des élections. »

Entre-temps, une dernière mission de réconciliation, conduite par le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdel Jalil, essaie de rapprocher les belligérants, en exploitant la chute des tensions pendant l’Aïd [fête qui marque la fin du ramadan]. A l’échelle internationale, on ne cesse d’appeler à un cessez-le-feu, que ce soit au niveau des pays arabes ou de l’Union européenne et des Etats-Unis. « Mais personne ne demande fermement au Qatar de freiner ses pions en Libye. Le complot international se poursuit en Libye », regrette Mme Ghandour.

En rapport avec les conséquences de cette gabegie, le chef du gouvernement intérimaire, Abdallah Al-Theni, a été interdit le 25 juillet de partir de l’aéroport de Maitigua [situé dans la banlieue est de la capitale]. Il devait se rendre aux Etats-Unis pour assister au sommet afro-américain [prévu du 4 au 6 août à Washington]. Mais les milices islamistes d’Abdelhakim Belhaj, qui contrôlent l’aéroport et la base aérienne adjacente, ont interdit à la délégation gouvernementale d’embarquer.

Par ailleurs, l’Organisation internationale de l’aviation civile a décrété des interdictions de vol pour les aéroports de Maitigua, Misrata et Syrte à partir du 28 juillet pour des raisons de sécurité. Seuls les aéroports de Labraq (à Al-Baïda) et de Tobrouk [deux villes situées dans l’est du pays] resteront ouverts aux mouvements aériens. Mais au rythme où vont les choses, c’est toute la Libye qui risque d’être mise en quarantaine.

Source El Watan 28/07/14
Voir aussi : Rubrique Actualité Internationale rubrique  Lybie, Quatar,

Le complexe militaro-financier pour la paix ?

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Opinion libre

Allez savoir pourquoi en me levant un peu tard aujourd’hui j’ai repensé au documentaire « we make weapons » de Yotam Feldman que j’ai croisé l’année dernière au Cinemed ?

Né à Tel-Aviv, Yotam Feldman n’est pas un amateur ni un militant politique, c’est un journaliste qui a bossé pendant plus de sept ans comme enquêteur pour l’édition du week-end de Haaretz, s’occupant des questions de politique militaire, des réfugiés et de la culture.

Son film démontre que durant la dernière décennie, le contrôle exercé par l’armée israélienne sur plus de 3,75 millions de Palestiniens s’est mué en une entreprise économique considérée comme essentielle à la richesse d’Israël. Les moyens employés par l’armée contre Gaza et en Cisjordanie s’exportent dans le monde entier. L’occupation militaire est si rentable pour l’État d’Israël qu’il ne peut y renoncer.

Cet éclairage explique aussi certains blocages incompréhensibles émanant d’Etats comme le notre. Les enjeux des conflits sont rarement liés, comme on veut nous le faire croire, aux bons ou aux méchants, aux positions humanistes ou humanitaires. Nous ne sommes pas dans la théorie du complot. Ces portraits qui apparaissent des coulisses du pouvoir sont bien réels.

De Washington à Paris en passant par Tel-Aviv, Londres, Berlin le pouvoir du complexe  militaro-financier (ensemble constitué par l’industrie de l’armement, les forces armées et les décideurs publics) est devenu le centre névralgique d’une finance mondiale en crise. Il est alimenté par des affaires de corruptions à grande échelle qui bénéficient du Secret Défense.

Comment imaginer un instant que le complexe militaro-financier qui dispose de moyens considérables agisse en faveur de la paix ? Il irrigue les industries nationales en se nourrissant de victimes civiles. Ce qu’il ne faut cesser de dénoncer, merci donc à Yotam Feldman.

JMDH

Le Vent se lève 26/07/14

Voir aussi : Rubrique Défense, rubrique Affaires, rubrique Cinéma, rubrique Méditerranée, Israël, Drones : les secrets de la success-story israélienne,