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Mobilisation. Reçus par l’Etat, la Région et l’Agglo les travailleurs de la culture attendent toujours du concret.
Le vice-président du Medef, Jean-François Pilliard, a réclamé hier à Paris « des premières mesures applicables de suite » pour réformer l’indemnisation chômage des intermittents, à « compléter » par de « nouvelles discussions » tandis que dans toute la France des cortèges unitaires défilaient à l’appel d’une l’intersyndicale des métiers de la culture.
Les syndicats rassemblés défendent des propositions pour un juste régime d’assurance chômage. Ils dénoncent les baisses programmées du budget du ministère et des collectivités locales avec les conséquences dramatiques sur l’emploi et l’économie locale.
A Avignon, les intermittents ont occupé la mairie. A Marseille, ils ont été gentiment gazés avant d’être reçus par le candidat socialiste Patrick Mennucci. A Montpellier, les intermittents ont rencontré le directeur régional des affaires culturelles, avant de se rendre à l’hôtel de Région puis de rencontrer J.-P Moure à l’Agglo. Au cœur de la discussion : l’illisibilité de la loi d’orientation qui devait régir les compétences et définir un programme.
« Il y aurait un volet concentré sur les métropoles et un volet régional. La loi prendrait effet en janvier 2015, mais on sent bien qu’il n’y a pas de projet et pour le budget, on nous renvoie sur Bercy », commente Yves Bommenel du SMA. La CGT spectacle souhaite une décentralisation basée sur des compétences partagées en refusant le transfert de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales.
« Ils veulent faire une loi alors que les collectivités ne s’entendent pas sur les compétences, souligne Eva Loyer. Le résultat sera une gestion à la petite semaine avec un retrait de l’Etat et nous au milieu. Ce gouvernement n’a aucune ambition culturelle. On perd tous sens du politique. On veut des écrits et des actes ! »
Au niveau national, le Medef n’évoque plus la suppression pure et simple du régime des intermittents. Provocation ? « Notre mobilisations a joué, contre la casse de l’assurance chômage, constate Didier Taudière (SFA CGT). Mais, on peut aussi y voir un contre feu dans la négociation sur le pacte de responsabilité. » Prochain rendez-vous les 18 contre le pacte de responsabilité et 20 janvier, date de reprise des négociations sur l’indemnisation chômage.
JMDH
Source : L’Hérault du Jour : 13/03/2014
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Montpellier Danse. Cette année, la 34e édition se tiendra du 22 juin au 9 juillet. Le festival suit l’instinct spatial des artistes et s’adapte aux désirs et aux bourses du public.
Trente quatre éditions, l’âge de la maturité dans le rétro, le festival Montpellier Danse s’étire comme un beau muscle, un long fil qui suit et révèle l’histoire de la danse contemporaine en France et dans le monde. A l’heure où le maintien d’un festival dans le temps devient un sport de compétition, où les rivalités pour une tête d’affiche s’exacerbent dans une ronde suicidaire, l’institution Montpellier Danse respire d’un souffle paisible.
« Notre budget n’est pas réduit, se félicite Jean-Paul Montanari, ce qui est préoccupant c’est le recul des dotations d’Etat aux collectivités territoriales qui vient d’être annoncé. Dans un tel contexte nous comprendrions que celles-ci ne puissent abonder en notre faveur, et nous savons que cela sera à contre-coeur. » Le directeur sait depuis longtemps que la voix de la sagesse politique est toujours la plus favorable.
Etat du lieu
L’édition 2014 s’exonère de thématique et d’artiste associé. Comme s’il suffisait d’un simple instant pour cueillir dans son jardin les quelques fleurs les plus épanouies. A l’instar de l’ikebana, la composition d’une programmation de Montpellier Danse est devenue un art traditionnel.
Cela permet de se consacrer à d’autres choses, comme les tarifs, ou les lieux, aspects qui peuvent paraître anecdotiques mais ne le sont pas. On apprend ainsi qu’hormis les nombreux spectacles gratuits, les places les plus chères – à 35 euros pour le Corum -, ne représentent que 10% des ventes, que le prix moyen est de 20 euros et que 40% des billets achetés pour le Corum sont à 12 euros ou moins.
« La cohérence de cette édition ne s’est pas construite autour d’une problématique mais d’un lieu : l’Agora, cité internationale de la danse », souligne J.-P. Montanari. Le festival suit ainsi l’instinct des artistes comme Raidmund Hogde, ou Emmanuel Gat qui s’inspirent des lieux pour créer. Ce dernier revient cette année dans la Cour de l’Agora équipée de gradins pour la circonstance.
Retour également prévu d’Israel Galvan et reconfiguration de l’espace pour l’interprétation d’un solo sans plateau, sans musique, à la lumière du jour devant 300 personnes. Dans une ancienne cellule, sous les gradins du Théâtre de l’Agora, le photographe d’origine russe Grégoire Korganow, qui signe l’affiche du festival, installera son labo. Il a dans l’idée d’arrêter le temps sur les danseurs à la sortie de scène, et d’afficher ses clichés au fur et à mesure dans la Cour de l’Agora.
Volonté universaliste
Consacrée en tant que lieu de création, la cité internationale de la danse donne à la capitale régionale un rayonnement nourri par une volonté universaliste. Cette année encore les pointures de la danse contemporaine vont s’y retrouver. L’Iranien Hooman Sharifi résidant à Oslo présentera Tout ordre perd finalement de sa terreur une création autour du rite Chiite Ashura qui célèbre la mort de l’Imam Hussein tué au VIIe siècle par un Sunnite.
La chorégraphe franco-algérienne Nacera Belaza créera Les Oiseaux, Salia Sanou chorégraphe d’origine burkinabée présente Clameur des arènes, un projet autour de la lutte traditionnelle en Afrique de l’Ouest. Sidi Larbi Cherkaoui s’est associé au Chinois Yabin Wang pour la création Genesis.
Sont également attendus le britannique Wayne Mc Gregor, jamais venu à Montpellier, la Cap Verdienne Marlene Monteiro Freitas, le Belge Jan Fabre, et trois détonnants chorégraphes français : Boris Charmatz, Matthieu Hocquemiller et Yann Lheureux.
« On pense que ce festival va cartonner, prédit son directeur, parce qu’il est tourné vers le public sans lequel on n’est pas grand chose. »
JMDH
Angelin Preljocaj. De la scène aux rues de l’Agglo
Invité au festival, le chorégraphe Angelin Preljocaj met un terme à sa recherche à partir de l’oeuvre Empty Words de John Cage. La pièce sera présentée dans son intégralité Empty move (part I, II & III). Par ailleurs, le chorégraphe et son ballet composé de 26 danseurs investiront comme l’année dernière des villes de l’Agglomération de Montpellier. Le groupe urbain d’intervention dansée (GUID) propose des pièces spécialement conçues pour l’espace public.Les danseurs aguerris aux méthodes du chorégraphe portent avec brio, non seulement ses oeuvres, mais aussi sa volonté de proximité avec le public.
Source La Marseillaise : 05/03/2014
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La
Pour sortir du piège infernal d’un démantèlement programmé vers lequel notre pays avance pas à pas, il était urgent d’obtenir la sanctuarisation du budget de la culture. Le candidat Hollande l’avait promis. Cette promesse n’a pas été tenue, comme d’autres, diront certains, sans vraiment mesurer les enjeux politiques et économiques de ce manquement. La culture ne se réduit pas à une offre de pratiques et de services culturels. C’est pourquoi l’étude réalisée par les ministères de l’économie et de la culture est à double tranchant. Justement, parce qu’en surfant sur ces chiffres enthousiasmants, – la culture a généré 58 Mds d’euros de valeur ajoutée en 2012- on aurait tôt fait de réduire la richesse de la culture à son poids économique en oubliant le reste.
Avancée de la vision libérale
L’apport de la culture n’est pas soluble dans les points de PIB. La culture relève de l’acquis et non de l’inné, elle distingue l’humanité du monde animal, elle est aussi ce qui soude les individus entre eux et par conséquent une cible prioritaire des idéologues libéraux. On se souvient de la violence des propos du président, José Manuel Barroso à l’encontre de l’exception culturelle «un programme antimondialisation que je considère comme totalement réactionnaire» et du commentaire faussement outré du Président Hollande. Aujourd’hui, la France se dit toujours prête à défendre cette ligne dans le cadre des négociations de la zone de libre-échange transatlantique, mais de la parole aux actes, les fissures dans la digue de l’exception culturelle suscitent de grandes inquiétudes.
«L’ambition culturelle s’est effacée des discours politiques», constatent les signataires de l’appel Je marche pour la Culture. Le mouvement s’élancera lundi 10 février à Paris à 13H place de la République et dans une quinzaine de villes en France. La diversité des organisations syndicales signataires et le phénomène de propagation par tâche d’huile, (seules 5 villes de provinces étaient concernées initialement) laisse penser que le mouvement s’inscrira dans la durée. Une fois encore, il importe de sortir de la logique des chiffres (le nombre de marcheurs recensés). Par la concentration inédite d’enjeux législatifs, sociaux et financiers le secteur culturel prend conscience du désengagement de l’Etat et de ses mortifères conséquences. Il y a péril en la demeure. Après les diminutions déjà constatées ces dernières années, de nouvelles baisses, plus drastiques encore, s’annoncent pour les trois prochaines années.
Non au renoncement politique.
Dans la région La Marche de Montpellier fera halte devant la fédération PS de l’Hérault. « Le parti socialiste gouverne. Il détient les deux chambres et une très large majorité des collectivités territoriales, nous nous attendions à une politique lisible, commente Eva Loyer de la CGT spectacle LR, et on assiste à une démultiplication de coupes budgétaires sans aucune coordination. Combien il y a-t-il de PS ?» Une absence de vision confirmée par Yves Bommenel délégué du SMA : «On est dans ce qui se voit avec des équipements dignes de La vallée des rois mais une fois posés les grands mausolées que fait-on ? » «La question des compétences culturelles reste impensée», ajoute Emmanuel Latreille pour le Syndeac et le Cipac. «La loi d’orientation est un grand fourre tout », affirme Eva Loyer On vide les caisses et on vide le sens.» Autant de réflexions et questionnements de fond qui poussent les acteurs culturels à interpeller leurs élus locaux.
Jean-Marie Dinh
La culture participe à plusieurs niveaux d’exigences défendent les acteurs du secteur en crise.
Des conséquences régionales alarmantes
Toutes les organisations sont sur le pont. «On avait jamais connu ça. 90% du personnel de la Drac est mobilisé, constate Myriam Marchadier de la CGT Culture, la réduction des effectifs se poursuit chaque année et on nous enlève des missions. Après que l’Etat se soit désengagé de ses compétences patrimoniales, c’est maintenant la maîtrise d’oeuvre en archéologie qui file vers le privé.» Au sein de la CGT, les préoccupations du porte-parole du SNJ-CGT de France 3, Philippe Menu, illustrent le rapprochement opéré entre journalistes et acteurs culturels. Le budget de France Télévision amputé de 150 M par le ministère de la culture et de la communication s’ajoute au manque à gagner résultant de la réduction publicitaire imposée par Sarkozy et laissée en l’état par son successeur avec de criantes répercutions régionales. « Localement, France 3 n’assure plus qu’une heure de programme par jour. Essentiellement de l’actu qui concentre 88% de la production avec un peu de culture en bout de programme. Les production autour des spectacles, de la vie en région, de ses habitants, ont disparu. La télé en tant qu’élément de liens social et culturel est clairement menacée.»
Même constat pour le Synavi LR : «Avec le financement direct impacté par les baisses et l’effet domino lié à réduction des budgets de lieu de diffusion, c’est la double peine pour les artistes observe Catherine Levasseur. L’arrière pays est abandonné. Les inégalités territoriales se creusent. Même dans les agences départementales où il devient très compliqué de faire tourner les dispositifs qui ont fait leurs preuves. Les cies qui subsistent font du théâtre à minima pour ne pas se fragiliser. On ne prend plus de risques notamment artistiques. Dans cinq ans ce sera un désert.»
«Le ministère se replie sur les gros équipements. Dans la musique, le transfert de valeurs se fait sur les gros opérateurs qui doivent participer au financement de la création. Souligne Yves Bommenel. «C’est la fin de l’équité territoriale. Les région riches comme Paca ou Rhône-Alpes vont étendre leurs offres et les régions pauvres comme la nôtre le seront de plus en plus. Il est primordial que l’Etat pense la décentralisation avec les collectivités territoriales » indique Emannuel Latreille. « Lundi on ne va pas seulement marcher pour défendre des budgets et des compétences mais aussi contre l’exclusion. La culture c’est universel. C’est la pensée de l’autre.»
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Consacrée au travail de l’auteur sur la première guerre mondiale, Tardi et la Grande Guerre était l’exposition phare du FIBD cette année. « Si j’avais su au départ que le festival était financé par cette marque, jamais je n’aurais donné mon accord pour que mes planches soient accrochées à Angoulême. Je me serais abstenu », a-t-il indiqué au Monde.
Jacques Tardi ajoute en fait sa voix à celle d’un groupe d’auteurs de BD de plusieurs nationalités, parmi lesquels l’Américain Joe Sacco, qui avait envoyé une lettre ouverte, vendredi, à l’organisation du festival pour protester contre ce partenariat. Le père d’Adèle Blanc-Sec et son épouse, la chanteuse Dominique Grange, ont à leur tour écrit une lettre ouverte pour s’opposer à la présence de SodaStream sur les affiches du FIBD : « Une vaste exposition « Tardi et la Grande Guerre » présente, dans le cadre du festival, l’intégralité de son travail sur la guerre de 14-18, accompagnée le long de ce parcours par une bande-son des chansons de notre album CD Des lendemains qui saignent. Nous estimons donc, en tant qu’artistes participant à ce Festival (auquel toutefois nous n’assistions pas), avoir été pris en otages par ceux qui le dirigent et n’ont pas estimé nécessaire de nous informer que l’édition de cette année était en partie financée par une entreprise installée dans les Territoires palestiniens occupés, cautionnant ainsi la politique de colonisation de l’Etat d’Israël, le blocus de Gaza et les violations récurrentes des droits du peuple palestinien ! »
« PAS UNE ENTREPRISE HONTEUSE »
Interrogé par Le Monde pendant le festival, son délégué général, Franck Bondoux, s’était dit « particulièrement gêné » par la première lettre ouverte des dessinateurs. « Quand le festival s’engage avec un partenaire, il regarde naturellement qui il est », indiquait-il.
« Concernant SodaStream, je ne vois pas en quoi cette entreprise est honteuse. Elle est implantée dans une colonie ancienne, en zone C, qui est née des accords d’Oslo entre Israël et l’OLP. Rien n’interdit à une entreprise de s’installer là dans l’attente d’un accord entre les deux parties, quand bien même celui-ci tarde particulièrement. SodaStream crée plutôt des passerelles. Elle emploie 500 travailleurs palestiniens qui travaillent dans de bonnes conditions. Cette entreprise n’a jamais été condamnée en France. Parler de “crime” à son encontre, comme le font ces auteurs, est une prise de position partisane. La rejeter reviendrait à la condamner : ce serait une injustice à l’envers », ajoutait-il.
Installé dans la zone industrielle de Michor Adoumim, dans la colonie de Maalé Adoumim, à une dizaine de kilomètres de Jérusalem, SodaStream est dénoncée par les militants pour les droits des Palestiniens menacés par l’occupation israélienne.
Avant le neuvième art, le septième avait déjà été secoué par une polémique liée à SodaStream. Le partenariat publicitaire entre l’actrice américaine Scarlett Johansson et la marque israélienne a provoqué un tollé médiatique.
Plus de 80 auteurs de bande dessinée ont ajouté leur signature à celles de Jacques Tardi et Joe Sacco, parmi lesquels Baru et François Schuiten.
Frederic Polet
Source Le Monde 3/02/2014
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