Début de polémique autour du film de Richard Bouchareb

Richard bouchareb

« Les débats sur le drame de la guerre d’Algérie sont sains », a jugé mardi le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, à propos d’une polémique naissante autour du film de Rachid Bouchareb « Hors la loi ». Sélectionné en compétition officielle pour représenter l’Algérie ce mois-ci au festival de Cannes, « Hors la loi » est la suite du film « Indigènes », qui rendait hommage aux tirailleurs algériens qui se sont battus pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Le long métrage du Franco-Algérien Rachid Bouchareb raconte cette fois le parcours de trois frères dont la famille a survécu aux massacres de Sétif, répression sanglante d’émeutes nationalistes en 1945, sur fond de guerre d’Algérie (1954-1962).

Le récit de l’épisode de Sétif inquiète le député UMP Lionnel Luca, qui n’a toutefois pas vu le film coproduit par quatre pays (France, Algérie, Belgique et Tunisie). Le député français s’appuie sur une interview donnée par Rachid Bouchareb au journal algérien El Watan en juin 2009, dans laquelle le cinéaste déclare que « Hors la loi » va sans doute rétablir une vérité historique confinée dans les coffres ».

Pour Lionnel Luca, « M. Bouchareb doit admettre qu’il puisse être contesté ». « Rétablir la vérité historique ? Quelle prétention sur un sujet aussi délicat ! », a dit l’élu à Reuters. Lionnel Luca dit avoir reçu, dans sa démarche, le soutien du député-maire de Cannes Bernard Brochand et du député des Bouches-du-Rhône Christian Kert. Dénonçant une « machination politique », un collectif proche de l’extrême droite nommé « Vérité Histoire – Cannes 2010 » appelle par ailleurs sur un site internet à manifester à Cannes et à « pourrir » le festival, qui aura lieu du 12 au 23 mai.

« Ceux qui parlent n l’ont pas vu »

Interpellé à ce sujet lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale mardi, Frédéric Mitterrand a repoussé les « allégations » à propos d’un film qui n’a pas encore été montré au public. « J’observe que la plupart de ceux qui en parlent ne l’ont pas vu », a-t-il dit. « Je le verrai moi-même très prochainement pour me forger une opinion. Les historiens feront aussi ce travail d’analyse, même s’il s’agit d’un film de fiction ».

Citant notamment le film « La Rafle » relatant la rafle du Vel d’Hiv visant les juifs en juillet 1942, le ministre a rappelé que le cinéma contribuait « à sa façon au devoir de mémoire ». « Tout le reste n’est qu’allégations qui contribuent à entraver le climat d’un débat qui devrait être salutaire », a-t-il ajouté. Pour Frédéric Mitterrand, lui-même cinéaste, « les débats sur le drame de la guerre d’Algérie sont sains, ils nous aident à reconstituer une trame essentielle de notre passé récent ». « Les événements tragiques de Sétif sont connus, de nombreux historiens les ont relatés à travers livres et documentaires de télévision », a souligné le ministre de la Culture.

Le secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco, a écrit à Lionnel Luca pour lui indiquer que le Service historique de la défense (SHD) avait été saisi en juin 2009 afin d’analyser le contenu historique du synopsis de « Hors la loi ». Dans son rapport rendu en septembre, le SHD a relevé des « inexactitudes pas conformes à l’Histoire » à propos de Sétif, a-t-on précisé dans l’entourage d’Hubert Falco. « Entre le mois de juin et maintenant, le scénario a forcément évolué. Aujourd’hui, personne n’a vu le film ici, donc on ne peut pas de prononcer », a-t-on ajouté de même source.

Reuter

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Mémoires combattantes

Livre document. Témoignages de résistant(e)s de l’Hérault et de la région recueilli par François Berriot.

resistance-zone-sudL’universitaire montpelliérain François Berriot vient de publier aux éditions de l’Harmattan La France Libre, la résistance et la déportation (Hérault, Zone Sud). Ce livre constitué de vingt-quatre témoignages d’hommes et de femmes qui furent des acteurs de la Résistance dans notre région a été réalisé avec le soutien du Centre régional d’Histoire de la Résistance et de la Déportation basé à Castelnau-le-lez.

En zone Sud, la Région 3 regroupe l’Aude, l’Aveyron, le Gard, l’Hérault, la Lozère et les Pyrénées-Orientales. La naissance des maquis, à partir du printemps 1943, répond à des contingences topographiques et sécuritaires, délaissant la plaine côtière et la frontière espagnole au profit de l’arrière-pays. Mais les actes de résistance débutent bien en amont. L’ouvrage met notamment en exergue comment le combat contre l’occupant s’est nourri ici de l’expérience des Républicains espagnols. Comme le démontre le témoignage de Candido Lopez, en charge du dynamitage des trains entre Mireval et Frontignan qui débute dans le village espagnol de Prahua dès 1934 et passe par les conditions lamentables du camp d’Argelès.  » Le 28 février 1939, nous arrivons à la frontière épuisés. Un autre cauchemar nous attend en France. « 

Beaucoup de jeunes combattants rejoignent la résistance pour échapper à la mobilisation des travailleurs français requis pour le S.T.O afin de travailler pour le Reich. Jean Soto de Paulhan, évoque, lui, son expérience au sein des  » Groupe Francs « , puis des M.U.R (Mouvement unis de Résistance) et les contacts avec le Maquis de Bir Hakeim qui se déplace dans le Languedoc-Roussillon et le Sud Ouest.

On survole les techniques de guérilla adoptées, ponctuelles et diffuses. On mesure la volonté d’action de la jeunesse comme l’incertitude liée à la particularité des luttes qui contournent l’affrontement direct avec l’ennemi.  » Ce livre se veut uniquement un recueil de témoignages, confié par l’écrit ou, ce qui est encore plus émouvant, par la parole orale, précise François Berriot dans la préface, il ne prétend ni à l’exhaustivité ni au réalisme historique. « 

Il est peu question de l’aide fluctuante des Alliés et des choix politiques qui ont joué sur la nature et l’activité de ces maquis. La force de ce recueil vient de l’expérience humaine vécue. De la détermination profonde que le lecteur saisit entre les lignes du récit. Une force qui contribua à la libération du territoire particulièrement violente autour de la capitale régionale. Le livre participe à la construction d’une mémoire combattante, mémoire collective en lien avec le passé des hommes et des femmes, complémentaire à la version historique.

Jean-Marie Dinh

La France libre résistance et la déportation  (Hérault zone Sud) Editions de l’Harmattan

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Les Etats-Unis dévoilent leur nouvelle stratégie nucléaire

bombe-hLes Etats-Unis ont dévoilé  leur nouvelle stratégie nucléaire, promettant de réduire le rôle des armes nucléaires dans la stratégie de sécurité nationale tout en réaffirmant les engagements de dissuasion en faveur de leurs alliés. Le document, qui établit la politique, la stratégie et la capacité nucléaire des Etats-Unis dans les cinq à dix années à venir, constitue une interruption de la doctrine nucléaire de l’ère Bush qui abaisse le seuil d’utiliser les armes nucléaires et affaiblit le régime international de non-prolifération nucléaire.

 

Non-utilisation conditionnelle des armes nucléaires

 

Les Etats-Unis ne vont pas utiliser ni menacer d’utiliser les armes nucléaires contre les Etats qui n’ont pas d’armes nucléaires, sont signataires du Traité de non-prolifération nucléaire (NPT) et remplissent leurs obligations de non-prolifération nucléaire, a affirmé le secrétaire américain à la défense, Robert Gates, au cours d’un point de presse conjoint avec la secrétaire d’Etat Hillary Clinton et le secrétaire à l’Energie Steven Chu, portant sur le Rapport sur la position nucléaire (NPR).

 

 

 

Washington a ainsi laissé entendre que les pays comme l’Iran et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) restent sur la liste des cibles potenielles des forces nucléaires américaines. M. Gates a déclaré que tout pays utilise des armes chimiques ou biologiques contre les Etats-Unis ou leurs alliés ou partenaires, il sera face à « une réponse militaire conventionnelle dévastatrice « . Cette politique de non-utilisation est non seulement limitée par des conditions mais peut aussi être révisée dans certaines circonstances, selon le document.

 

 

soumarin-nuc« En raison du potentiel catastrophique des armes biologiques et le développement rapide de la technologie biologique, les Etats- Unis garde le droit à entreprendre tout changement dans cette assurance, qui pourrait être justifié par l’évolution et la prolifération de la menace d’armes biologiques, et à maintenir la capacité des Etats-Unis à contrer la menace », dit le document. Par rapport à l’ère Bush qui insistait sur les représailles nucléaires en cas d’attaques biologiques ou chimiques, la déclaration de l’administration Obama – non-utilisation conditionnelle des forces nucléaires – peut être considérée comme un progrès significatif dans la sauvegarde du régime de non- prolifération nucléaire.

Le désarmement continuera

« Après le nouveau traité START, les Etats-Unis vont poursuivre le contrôle des armées avec la Russie en ce qui concerne non seulement les armes stratégiques, mais aussi les armes nucléaires non stratégiques et non déployées », indique la nouvelle stratégie nucléaire de Washington. Le mois dernier, les Etats-Unis et la Russie avaient finalisé le nouveau traité START et convenu de réduire leurs ogives nucléaires à 1.550, soit une baisse de 30%.

Le président Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev devraient signer le traité le 8 avril à Prague, capitale de la République tchèque, où Obama avait dévoilé, en avril 2009, une feuille de route pour un monde sans armes atomiques. Réduire l’arsenal nucléaire ne signifie pas que les Etats-Unis retirent leur engagement vis-à-vis de leurs alliés quand à la dissuasion élargie, appelée aussi « parapluie nucléaire ».

La nouvelle stratégie nucléaire réflète l’engagement du gouvernement américain à « renforcer la dissuasion contre les menaces du 21e siècle aux Etats-Unis, nos alliés et partenaires », dit le document. Les Etats-Unis vont adopter « une approche globale qui élargit les architectures de sécurité régionales, y compris les systèmes antimissiles et les forces conventionnelles améliorées ».

Pas de nouvelles têtes nucléaires

L’administration Obama a promis dans la nouvelle stratégie de ne pas développer de nouelles têtes nucléaires, d’utiliser seulement les pièces nucléaires basées sur les conceptions antérieurement testées, et de ne pas soutenir de nouvelles missions militaires. Le document indique en outre que les Etats-Unis n’entreprendraient pas de nouveaux essais nucléaires et chercheraient la ratification et la mise en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBT).

Le CTBT interdit les explosions nucléaires, qu’elles soient pour fins militaires ou civiles. Il a été adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 1996, mais n’est toujours pas en vigueur, du fait qu’il n’est pas ratifié par des pays signataires, dont les Etats-Unis.

Source Xinjua

Le directeur général de la gendarmerie est remplacé brutalement

drapeau-du-gignSurprise dans la Gendarmerie nationale : son directeur général (DGGN) Roland Gilles est remercié ! Le conseil des ministres de ce matin a en effet décidé de remplacer le général Gilles, nommé en juin 2008, par son numéro 2, le général Jacques Mignaux, qui était jusqu’à présent major général. La passation devrait avoir lieu avant la fin du mois.

Selon nos informations, Roland Gilles devrait être nommé ambassadeur en Bosnie, ce qui s’apparente à un lot de consolation. Le général Gilles a eu la lourde tâche de piloter concrètement le rattachement de l’Arme au ministère de l’Intérieur, une réforme mal vécue en interne. Sur le plan des textes, le processus est achevé. Il pouvait passer la main et s’attendait d’ailleurs à le faire à l’été. La méthode employée par l’Elysée est pourtant d’une grande brutalité.

Selon nos informations, la décision a été prise durant le weekend et le général Gilles en a été officiellement informé hier à peu avant 17 heures ! Il ne faut sans doute pas surestimer l’importance de l’affaire Matelly dans cette décision. Certes, la grogne de la base gendarmique n’a pas arrangé la situation. Le poème antisarkosyste d’un adjudant-chef, comme le détournement du film La chute où le président de la République est comparé à Hitler n’a sans doute pas été apprécié avec tout l’humour nécessaire…

Dans cette période difficile pour elle, le général Gilles a défendu sa maison et cela ne lui a pas valu que des amis dans les cercles policiers très influents en haut lieu. Aucun fait particulier ne lui est reproché. Son successeur, Jacques Mignaux, a, lui, été , membre du cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur.

Mignaux sera-t-il le dernier général nommé DGGN ? Il y a quelques semaines, un grand responsable policier proche de l’Elysée le disait – estimant que les suivants seraient des préfets.

Voir aussi : Rubrique société rencontre avec  un superflic, délinquance  l’embarras des chiffres, Education nouvelle plainte des parents contre le fichier base élève, Justice droits de l’enfant en France, Affaire Villiers-le-Bel, la hausse de la délinquance des mineurs ne se confirme pas

Washington renforce son arsenal anti-missiles autour de l’Iran

Les Etats-Unis accélèrent le déploiement de systèmes anti-missiles dans le Golfe afin de parer à une éventuelle attaque iranienne, rapporte samedi le New York Times. Le quotidien, qui cite des responsables militaires et de l’administration Obama, précise que Washington déploie des navires spécialisés au large des côtes iraniennes ainsi que des intercepteurs de missiles dans quatre pays : le Qatar, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Koweït. Oman a également été approché, mais aucun missile anti-missile n’a encore été installé dans ce pays, indique le journal. Selon le NYT, les pays arabes sont de plus en plus enclins a accueillir des équipements de défense américains par crainte des ambitions et des capacités militaires de l’Iran. Notre premier objectif est de dissuader les Iraniens » de s’en prendre à leurs voisins, a déclaré un haut fonctionnaire cité par le journal. « Le deuxième est de rassurer les Etats arabes afin qu’ils ne se sentent pas obligés de se procurer eux-mêmes l’arme nucléaire. Mais il s’agit aussi en partie de calmer les Israéliens », a-t-il dit.

Ces préparatifs militaires visent à prévenir d’éventuelles représailles iraniennes qui suivraient un renforcement des sanctions internationales contre Téhéran. Ils pourraient aussi dissuader Israël de frapper militairement les installations nucléaires iraniennes. Le Sénat américain a adopté jeudi un projet de loi permettant au président Barack Obama de sanctionner les importations d’essence iraniennes pour obliger Téhéran à se conformer à ses obligations internationales concernant son programme nucléaire. L’Iran refuse depuis des mois une offre de l’Agence internationale de l’énergie atomique de faire enrichir son uranium à l’étranger. La communauté internationale soupçonne Téhéran de développer des capacités militaires sous couvert d’un programme nucléaire civil. Washington et cinq autres pays (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Russie) tentent de se mettre d’accord sur des sanctions accrues contre l’Iran, mais la Chine affirme vouloir poursuivre la négociation avec Téhéran.

Voir aussi : Rubrique Politique internationale Iran nucléaire Pékin sous pression , rubrique France défense défense anti-missiles française et européenne