La presse condamne l’annonce de Trump sur Jérusalem, qui « rompt l’équilibre international » et « ébranle le Proche-Orient »

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La décision, mercredi 6 décembre, du président américain, Donald Trump, de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël a déclenché une vague de critiques de la communauté internationale et fait craindre une nouvelle Intifada au Proche-Orient. Cette vague de réprobation et ces inquiétudes occupaient de nombreuses « unes » de la presse internationale, jeudi.

 

New York Times, Washington Post, Boston Globe, Financial Times… A des degrés divers, les principaux titres de la presse américaine faisaient état de leurs préoccupations ou de leur scepticisme quant à une décision risquant « d’interrompre les efforts de paix ».

Le New York Times déplore l’isolement accru de la diplomatie américaine que traduit cette décision et souligne le risque d’un embrasement supplémentaire de la région auquel elle peut conduire : « Trump affirme que son plan pour Jérusalem est un pas en avant en direction de la paix, mais en pratique, il place le Moyen-Orient au bord de l’explosion, écrit le quotidien. La décision de Trump isole les Etats-Unis sur l’un des sujets diplomatiques les plus sensibles. »

Mais le New York Times insiste aussi, dans un autre article, sur ce que cette décision traduirait des liens du président américain avec certains de ses soutiens :

« M. Trump admet que sa décision est provocatrice. Mais comme il l’a fait en se retirant de l’accord de Paris ou en refusant de certifier l’accord avec l’Iran, il se délecte en jouant son rôle favori consistant à défier l’orthodoxie en matière de politique étrangère au nom des intérêts de ceux qui l’ont élu. »

 

« Pour Donald Trump, le statut de Jérusalem est plus un impératif politique qu’un dilemme diplomatique. Entre ses partisans [chrétiens] évangéliques et pro-israéliens (…) et des dirigeants arabes menaçant son propre plan de paix, le président s’est rangé à l’avis de ses partisans », écrit le quotidien.

Si, de prime abord, le Washington Post, dans son éditorial, veut voir « un certain bon sens » dans la décision prise par M. Trump, c’est pour, aussitôt, relever que ce dernier minimise les risques d’« un embrasement au Moyen-Orient et au-delà » et, qu’en adoptant une stratégie « peut-être efficace auprès de sa base électorale, ainsi que de nombreux Israéliens », il prend « un gros risque dans le seul but de marquer des points politiquement ».

« En pratique, le gouvernement israélien siège à Jérusalem-Ouest depuis 1949, et aucune solution impliquant la création d’un Etat palestinien ne pourra changer cela », rappelle le quotidien. C’est d’ailleurs ce qui fait dire à M. Trump que cette reconnaissance n’est « ni plus ni moins que la reconnaissance d’un état de fait ». Le Washington Post nuance ensuite :

« Mais en même temps, les présidents Bill Clinton, George W Bush et Barack Obama avaient de bonnes raisons de se retenir de franchir ce pas, même si, comme M. Trump, ils avaient promis durant leur campagne de transférer l’ambassade américaine à Jérusalem. Ils ont estimé que cette étape somme toute symbolique pourrait saper la diplomatie américaine dans tout le Moyen-Orient, ainsi que leurs espoirs de trouver un arrangement entre Israéliens et Palestiniens — et potentiellement déclencher des violences, y compris contre des ressortissants Américains.

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REVUE PRESSE Moyen Orient

Dans un article intitulé « Trump n’a pas tué le processus de paix, il a juste annoncé sa mort », le quotidien israélien Haaretz estime que « la reconnaissance de Jérusalem comme capitale israélienne par les Etats-Unis a fait voler en éclats l’illusion que, si les problèmes centraux du conflit israélo-palestinien pouvaient être résolus, le conflit prendrait fin ».

Dans un autre article intitulé « Des Palestiniens expriment leur désespoir face à la décision de Donald Trump sur Jérusalem », le journaliste Nir Hasson décrit la profonde désillusion des Palestiniens de Jérusalem-Est, se sentant abandonnés de tous depuis longtemps et pour qui la déclaration de M. Trump n’est qu’une goutte d’eau de plus : « Il semble que les attentes des Palestiniens vivant à Jérusalem soient si minces que rien ne peut les choquer. »

Dans le monde arabe, les alliés de Washington sont tiraillés entre leur puissant partenaire et une opinion publique hostile à Israël. L’Egypte, l’Arabie saoudite et la Jordanie, alliés clés des Etats-Unis dans la région, qui ont établi des liens géopolitiques ou de dépendance financière avec Washington, se retrouvent dans une position délicate.

En Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, où le gouvernement a dénoncé la décision de M. Trump comme « une violation du droit international et de la charte des Nations unies », le quotidien anglophone Jordan Times estime que « déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem déclencherait un bouleversement régional ».

De son côté, le journal libanais Al-Akhbar, favorable au Hezbollah, titrait en « une » jeudi « Mort à l’Amérique », d’après la traduction de Reuters, réaction la plus vive d’une presse libanaise déjà très critique envers la décision de Trump. Al-Akhbar la qualifie de « Nouveau Balfour de l’Amérique », en référence à la déclaration Balfour, par laquelle le Royaume-Uni évoquait il y a un siècle l’établissement d’un foyer national juif au Proche-Orient. Le journal écrit :

REVUE DE PRESSE Europe

 

Trump enterre-t-il le processus de paix israélo-palestinien ?

La communauté internationale a réagi avec inquiétude à la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale de l’Etat hébreu. Tandis que la France et la Grande-Bretagne ont sollicité une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies, l’Arabie Saoudite a appelé Washington à revenir sur sa décision. Seul Israël a salué l’initiative américaine. La presse européenne redoute que le président américain ne ravive le conflit israélo-palestinien.

A l’unisson des gouvernements européens, dont beaucoup ont condamné la décision de M. Trump, de nombreux titres européens dénoncent celle-ci, pointent l’isolement de Washington et affichent leurs inquiétudes quant aux conséquences possibles.

« Trump rompt l’équilibre international », pour El Pais, en Espagne ; « Trump isolé sur Jérusalem », pour le Corriere della Sera, en Italie ; « Donald Trump ébranle le Proche-Orient », pour Le Soir, en Belgique ; « Explosion de colère après que Trump a déclaré Jérusalem capitale d’Israël », pour Le Guardian, au Royaume-Uni…

Et le quotidien britannique de s’inquiéter dans une tribune : « L’erreur de Trump sur Jérusalem est un désastre pour le monde arabe… et les Etats-Unis. (…) Maintenant, il a annoncé que son administration reconnaîtrait Jérusalem comme capitale d’Israël, faisant marche arrière sur plusieurs décennies de politique américaine. Ce nouveau pas va engendrer de multiples conséquences négatives, impossibles à anticiper pour la plupart. »

 

Un médiateur devenu pyromane

El Mundo y voit une initiative irresponsable et stupide :

«Un an passé à la tête de la superpuissance mondiale et Trump n’a toujours pas compris que sa principale responsabilité consistait à résoudre les conflits, du moins à ne pas en créer de nouveaux. Sa décision de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël est l’une de ses pires erreurs en date ; elle pourrait raviver les conflits au Proche-Orient et renvoyer sine die la potentielle reprise des pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens. Au titre de puissance garante, les Etats-Unis ont toujours assuré le rôle d’arbitre et de médiateur dans le dialogue sans fin entre les deux parties. S’ils se rangent du côté de Tel-Aviv, ils perdront toute leur influence et aggraveront la situation.»

 

 

Une violation du droit international

Cette décision entérine la colonisation israélienne, estime Aftonbladet :

«La politique de colonisation réduit mètre carré par mètre carré la marge de négociation. Ceci vaut notamment pour Jérusalem, dont la partie palestinienne est étouffée par les colonies. Sans accord préalable concernant Jérusalem, une solution à deux Etats est impossible. La décision de Trump de transférer l’ambassade américaine et de reconnaître les revendications israéliennes revient à avaliser la politique de colonisation. Cela signifie que les Etats-Unis acceptent et entérinent des violations du droit international. Dans le pire des cas, l’initiative entraînera un regain de violence ; dans tous les cas, l’étiolement d’une lueur d’espoir déjà faible et la perte d’influence des Etats-Unis dans la région.»

 

 

Trump alimente le terrorisme

La décision de Trump fait le jeu des islamistes, déplore Tages-Anzeiger :

«La situation risque de s’envenimer, comme si cette région en crise ne souffrait pas déjà assez. Les Palestiniens ont annoncé ‘trois jours de colère’, le Hamas a menacé de commettre des attentats. … Si l’on assiste à un nouveau soulèvement palestinien, le processus de paix ne sera plus bloqué, il sera tout simplement mort. Au profit de Daech, d’Al-Qaida et de tous les terrorismes islamistes. Jérusalem, al-Quds pour les Arabes, est la troisième ville sainte après La Mecque et Médine, surtout pour les sunnites. De même que l’interdiction d’entrée sur le territoire américain visant les musulmans, le déménagement de l’ambassade américaine est ‘instrumentalisable’ à souhait par la propagande. Ce qui aurait aussi des conséquences pour l’Europe. Une fois de plus, Trump hypothèque la sécurité internationale. »

 

 

Une bonne décision

Die Welt est favorable à l’initiative américaine :

«Les Israéliens avaient construit leurs bâtiments gouvernementaux alors que la ville était encore divisée et alors qu’ils n’en occupaient que la partie occidentale – la partie Est étant à l’époque contrôlée par la Jordanie. Le statut de Jérusalem en tant que capitale israélienne est donc plus ancien que la guerre des Six jours de 1967, au cours de laquelle Israël avait également conquis l’Est de la ville. Un tel acte de reconnaissance ne préempte d’aucune façon le résultat des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens. Rien n’empêche les Palestiniens de faire de Jérusalem-Est leur capitale, dans la mesure où les deux parties s’entendent sur cette solution.»

 


Washington galvaude son leadership

Le quotidien Yeni ?afak craint que cette décision n’attise d’autres conflits :

«Le monde islamique est très en colère contre le gouvernement américain. … L’idée d’un transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem n’est pas nouvelle, et ce ne sera pas la dernière décision de ce type dans le cadre de la politique palestinienne du gouvernement Trump. Il ne serait pas surprenant non plus que l’on se mette bientôt à envisager des négociations sur une ‘solution à un Etat’. La crise se poursuit dans la région, elle s’institutionnalise. On veut manifestement mettre en œuvre au Proche-Orient la stratégie du ‘chaos créatif’, comme l’avaient nommée la ministre des Affaires étrangères de George W. Bush [Condoleezza] Rice et les penseurs néoconservateurs. Mais ce ‘chaos créatif’ se mue lentement en incendie qui cerne les Etats-Unis et menace de consumer leur hégémonie internationale.»


Un front uni contre l’Iran ?

Si le monde arabe tolérait la décision de Trump, alors il n’y aurait plus d’obstacle à une alliance contre Téhéran, juge Lucia Annunziata, rédactrice en chef du portail Huffington Post Italia :

«Le gouvernement israélien est convaincu qu’après ces ultimes années de guerres intestines dans le monde arabe, une bonne partie de l’opinion publique estime désormais qu’Israël est en fin de compte un bon allié, ne serait-ce que dans une perspective utilitaire, pour relever les défis du terrorisme et de l’Iran. Et donc qu’une nouvelle partition incluant Jérusalem est possible, transformant l’Etat hébreu en nouvel atout dans la région. Avec l’appui, peut-être, du prince héritier saoudien, le réformiste Ben Salmane, qui partage aujourd’hui avec Israël la volonté et la nécessité de mettre un frein à l’Iran, au nom de la revanche sunnite contre les chiites, quel que soit le prix à payer.»

 

 

Voir aussi : Actualité Internationales, Rubrique , GéopolitiqueLa dangereuse alliance entre les Etats-Unis, Israël et l’Arabie saoudite,  rubrique Moyen-OrientArabie Saoudite, une purge sans précédent vise princes, ministres et hommes d’affaires, Israël, Dossier. La crise saoudo-qatarie, rubrique  Etats-Unis, Iran, Liban, Syrie, rubrique Politique, Politique internationale, rubrique Revue de presse,

La France Boude la cérémonie du prix Nobel de la Paix !

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Depuis le 7 Juillet 2017, la France exprime son profond désaccord avec l’adoption à l’ONU du Traité d’interdiction des armes nucléaires, le TIAN. C’est un choix de vision diplomatique. Mais refuser d’envoyer un ambassadeur de premier rang à la cérémonie du prix Nobel de la Paix, c’est une erreur sans nom !

Le 10 décembre, le Comité Nobel norvégien va attribuer le prix Nobel de la paix à la campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN). Ce collectif d’associations recevra ce prix pour son travail de sensibilisation sur les conséquences humanitaires catastrophiques de toute utilisation d’armes nucléaires ainsi que pour son initiative inédite visant à obtenir l’interdiction de ces armes au moyen d’un traité.

Il est de coutume que la France, (comme les britanniques et les Etats-Unis) envoie un ambassadeur de haut rang, pour représenter le président de la république. Or cette année, Paris (avec Washington et Londres) a officiellement annoncé que cela ne sera pas le cas, un « simple » chargé d’affaire sera présent.

C’est une faute grave et démontre chez les acteurs de la politique étrangère de ces 3 Etats à quel point ils sont dans un aveuglement complet :

  • Une faute à l’égard du Comité Nobel et vis-à-vis de tous les récipiendaires de ce prix ; Ce comité qui, il ya tout juste 100 ans attribuait cette récompense au Comité Internationale de la Croix Rouge.
  • Une faute de rang et d’honneur. La France qui se dit promouvoir le multilatéralisme (discours du président Macron à l’ONU), protectrice des Droits de l’homme, respectueuse de la démocratie remet tous simplement en cause ses fondements.
  • Une faute dans le cadre de la crise nord-coréenne. Car, que signifie ce message. Il faut avoir et conserver des armes nucléaires ? Face cela, il est facile d’imaginer la réaction nord-coréenne dans une future réunion de l’ONU…
  • Une faute vis-à-vis de ses propres engagements réalisés à de multiples reprises en faveur du désarmement nucléaire à travers des traités internationaux et des résolutions du Conseil de sécurité. En effet, cet acte est bien une protestation contre une ONG qui travaille pour promouvoir le désarmement nucléaire.
  • Une faute vis-à-vis des 122 Etats à travers la planète qui ont adopté en juillet le Traité d’interdiction des armes nucléaires. Comment ces Etats vont-ils pouvoir croire les diplomates français qu’ils sont en faveur du désarmement, si ils boudent la cérémonie du prix Nobel !

La France joue depuis 2013 le jeu de la chaise vide. Après avoir été absente des trois conférences (2013 et 2014) intergouvernementales sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires ; des Groupes de travail de l’ONU sur le désarmement nucléaires (2013 et 2016) ; de la négociation du traité d’interdiction (mars, juin, juillet 2017) ; Elle ne sera donc pas (vraiment) présente ce 10 décembre.

A ceux qui s’interrogent pourquoi la France perd de son influence dans le monde, la réponse se trouve dans ces absences, le non respect de ces engagements et ce message d’un autre âge que le Président Macron et son ministre des affaires étrangères Le Drian viennent d’envoyer ….

Jean-Marie Collin

Source : Blog Defense et Géopolitique 03/12/2017

Voir aussi : Actualité Internationale, Rubrique Ecologie, rubrique DéfenseUn traité d’interdiction des armes nucléaires adopté à l’ONU, rubrique PolitiqueEdouard Philippe, un chef de gouvernement pas très « vert », Société civileUn accident nucléaire, c’est la fin de la démocratie, rubrique Economie, rubrique Rencontre, Entretien avec le Général Françis Lenne,

Neil Young met à disposition l’ensemble de ses archives en ligne

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C’est le moment d’écouter Neil Young : tout son travail, la moindre des chansons enregistrées par le rocker canadien durant son demi-siècle de carrière, est désormais accessible en ligne et gracieusement. Un trésor proposé bien entendu en qualité haute résolution, conformément au cheval de bataille bien connu du musicien sur la qualité du son.

Dix albums inédits

Le site Neil Young archives a été développé, explique Neil Young, 72 ans, dans une lettre ouverte, « pour offrir aux fans et aux historiens un accès sans précédent à toute ma musique et à mes archives dans un seul et même endroit pratique. » Ces archives ne sont pas complètes, « nous ajoutons encore des détails concernant les vieux enregistrements », précise le musicien canadien. Et « chaque nouvel enregistrement et film » seront ajoutés au fur et à mesure dans ce corpus « en constante évolution ».

Les chansons, que l’on peut écouter en streaming, sont classées de façon chronologique. On y retrouve tous ses titres en solo mais aussi ses disques réalisées avec Crosby, Stills Nash and Young, avec Buffalo Springfield et avec le Crazy Horse. Elles sont accompagnées de paroles, de photos, de vidéos, d’informations sur ses enregistrements et ses tournées ainsi que de références bibliographiques.

Dans cette caverne d’Ali Baba, on trouve aussi dix albums inédits et quelques films jamais sortis. « Ce sont des projets que je n’ai pas publiés à l’époque, pour une raison ou une autre, et la plupart de ces chansons sont apparues sur d’autres albums au fil du temps », précise Neil Young.

L’accès au site sera libre jusqu’au 30 juin. Ensuite, le rockeur a indiqué qu’il fera payer une « très modique somme » pour consulter ce site qu’il a mis des années à mettre au point.

Le tout nouveau clip de Neil Young publié vendredi avec son groupe Promise of The Real

Haute qualité sonore

Le musicien canadien qui étrille depuis des années la qualité déplorable selon lui de la musique actuelle (MP3 etc) au point d’avoir lancé en 2014 un lecteur de musique et son service associé de téléchargement (Pono et PonoMusic), a bien sûr eu à coeur de proposer de la haute qualité sonore pour ses archives.

Il a travaillé pour ce faire en collaboration avec la société de Singapour OraStream et propose des fichiers sans compression, 20 fois plus lourds que le format standard MP3. Pour ses fans qui auraient de vieux ordinateurs ou une une connexion internet à faible débit, il met toutefois aussi à disposition des fichiers moins gourmands.

Neil Young dézingue Trump sur son nouvel album

Les archives remontent jusqu’au premier enregistrement de Young, « The Sultan », un single sorti en 1963 et elles se terminent (provisoirement) par son nouvel album publié vendredi, « The Visitor ». Il s’agit de son second disque enregistré avec le groupe de rock Promise of the Real, formidable jeune groupe dont on avait pu apprécier la vigueur et la fraîcheur lors de son dernier concert à Bercy en juin 2016.
Sur cet album, Neil Young, qui vit en Californie et est toujours aussi engagé, lance pique sur pique contre le président américain. Le disque débute avec une attaque en règle contre Donald Trump dans « Already Great ». Dans « Stand Tall », il fait allusion au président qui ne croit pas dans la science parce que « elle fait mentir l’argent ».

Sur « Change of Heart », il s’en prend à la grande promesse du milliardaire de bâtir un mur anti-immigrants tout le long de la frontière avec le Mexique. « Cela ne vaut pas la peine d’user de la haine, même comme ciment pour construire tes murs derrière lesquels tu te caches », chante Neil Young. Il laisse encore mieux transparaître son mépris pour ce président dans « When Bad Got Good » en lançant avec force: « Enfermez le ! ».

Regardez son concert de vendredi

Pour l’occasion, Neil Young a donné vendredi soir un concert en solo, sans accompagnement, depuis Omemee, la petite ville rurale de l’Ontario où il a passé une partie de son enfance. Il a joué « Stand Tall », extrait de son nouvel album, ainsi que plusieurs chansons pas jouées en live depuis des lustres, dont « There’s a world » (sur l’album chef d’oeuvre « Harvest »), absente de ses setlists depuis 1971. Ce concert est visible en replay sur sa page Facebook.

Par Laure Narlian (avec AFP)

Source : Culture box 02/12/2017

Happiness bye Steve Cutts

 

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voir le film de Steve Cutts !

Rencontres de Bamako: Afrotopia, nouveaux imaginaires de l’Afrique contemporaine

Lola Keyezua - «Stone Orgasms», 2015 (Angola) Cette série pose la question des mutilations génitales et plus largement l’asservissement des femmes. «Née à Luanda, en Angola, Keyezua est diplômée de la Royal Academy of Arts de La Haye. Consciente des attentes performatives de la féminité, Lola Keyezua s’attache à déconstruire les cadres de la beauté, de la féminité, de la sexualité. Briser les codes attendus des cultures africaines, rompre les silences à l’égard de l’Art Africain et développer une nouvelle vision de l’Afrique, font partie de ses propositions artistiques», précise Afriscope/Africultures sur Facebook. © Lola Keyezua

Lola Keyezua – «Stone Orgasms», 2015 (Angola)
Cette série pose la question des mutilations génitales et plus largement l’asservissement des femmes. «Née à Luanda, en Angola, Keyezua est diplômée de la Royal Academy of Arts de La Haye. Consciente des attentes performatives de la féminité, Lola Keyezua s’attache à déconstruire les cadres de la beauté, de la féminité, de la sexualité. Briser les codes attendus des cultures africaines, rompre les silences à l’égard de l’Art Africain et développer une nouvelle vision de l’Afrique, font partie de ses propositions artistiques», précise Afriscope/Africultures sur Facebook.
© Lola Keyezua

Afrotopia, en écho au livre de Felwine Sarr, est le nom de la 11e édition des Rencontres de Bamako, biennale africaine de la photographie. Les diverses manifestations (photos, vidéos, arts numériques): Exposition panafricaine, Remix de l’indépendance, Histoires récentes, Afrofuturisme ou encore La Vie selon James Barnor, sont autant de témoignages d’un continent en pleine mutation.

Sibusiso Bheka - «Stop Nonsense», 2017 (Afrique du Sud) Sibusiso Bheka est un jeune  photographe né en 1997. Soutenu par Rubis Mécénat, il travaille sur les townships de son pays. Il y décrit l’environnement nocturne dans un langage cinématographique. Sa série sur les murs érigés autour de Thokoza, le township où il a grandi est une réflexion sur l’enfermement, la peur, la limite qui empêche d’aller vers l’autre. © Sibusiso Bheka

Sibusiso Bheka – «Stop Nonsense», 2017 (Afrique du Sud)
Sibusiso Bheka est un jeune photographe né en 1997. Soutenu par Rubis Mécénat, il travaille sur les townships de son pays. Il y décrit l’environnement nocturne dans un langage cinématographique. Sa série sur les murs érigés autour de Thokoza, le township où il a grandi est une réflexion sur l’enfermement, la peur, la limite qui empêche d’aller vers l’autre.
© Sibusiso Bheka

L’exposition panafricaine, projet artistique central de cette édition 2017 (du 2 décembre au 31 janvier 2018), présente 40 projets qui invitent à réfléchir «aux ressorts du futur, à révéler les espaces du possible en germe dans les réalités contemporaines africaines. Qu’ils situent leurs propositions artistiques aux confins de récits autobiographiques, dans des fictions ou dans des narrations en prise immédiate avec l’actualité, les visions qu’ils nous livrent épousent les mouvements souvent chaotiques du réel», explique Marie-Ann Yemsi, commissaire de l’exposition.

Rahima Gambo - «Education is Forbidden», 2015 (Nigeria) Ce travail raconte le quotidien des étudiantes dans les écoles et les universités pendant l'insurrection de Boko Haram au nord-est du Nigeria en 2009. Boko Haram que l’on peut traduire par «l’éducation occidentale est un péché» est un mouvement insurrectionnel qui prône une idéologie salafiste djihadiste. Il a pour objectif d'instaurer un califat et d'appliquer la charia. Des centaines d’écoles ont été détruites, beaucoup sont fermées. En  avril 2014, près de 300 lycéennes ont été kidnappées par Boko Haram qui, depuis, a prêté allégeance à l'Etat islamique. Comment surmonter la peur, comment continuer à étudier, comment faire acte de résistance sont les questions soulevées par Rahima Gambo. © Rahima Gambo

Rahima Gambo – «Education is Forbidden», 2015 (Nigeria)
Ce travail raconte le quotidien des étudiantes dans les écoles et les universités pendant l’insurrection de Boko Haram au nord-est du Nigeria en 2009. Boko Haram que l’on peut traduire par «l’éducation occidentale est un péché» est un mouvement insurrectionnel qui prône une idéologie salafiste djihadiste. Il a pour objectif d’instaurer un califat et d’appliquer la charia. Des centaines d’écoles ont été détruites, beaucoup sont fermées. En avril 2014, près de 300 lycéennes ont été kidnappées par Boko Haram qui, depuis, a prêté allégeance à l’Etat islamique. Comment surmonter la peur, comment continuer à étudier, comment faire acte de résistance sont les questions soulevées par Rahima Gambo.
© Rahima Gambo

«Cette dernière édition est profondément ancrée dans les transformations d’une Afrique qui se renouvelle au quotidien, une Afrique tournée vers un avenir qu’elle invente à partir de ses propres expériences», ajoute Pierre Buhler, président de l’Institut français qui, aux côtés du ministère de la Culture du Mali, l’inaugure.

Zied Ben Romdhane - «West of Life», 2014-2016 (Tunisie) Le photo-reporter tunisien «arpente la région à la fois comme une terre connue et comme un territoire étranger. Des gisements de Redeyef aux mines de Métlaoui et aux collines d’Oum El Araies, c’est le visage fatigué mais résistant d’une terre qui ne l’est pas moins qui donne chair à ce projet, précise le site Nawaat. Il aborde avec «West of Life», les cicatrices qu'ont laissé ces lieux, sur les habitants.   © Zied Ben Romdhane

Zied Ben Romdhane – «West of Life», 2014-2016 (Tunisie)
Le photo-reporter tunisien «arpente la région à la fois comme une terre connue et comme un territoire étranger. Des gisements de Redeyef aux mines de Métlaoui et aux collines d’Oum El Araies, c’est le visage fatigué mais résistant d’une terre qui ne l’est pas moins qui donne chair à ce projet, précise le site Nawaat. Il aborde avec «West of Life», les cicatrices qu’ont laissé ces lieux, sur les habitants.
© Zied Ben Romdhane

Geopolis Afrique vous propose de découvrir 20 photographes en herbe ou de renom dont certains découverts à Bamako sont aujourd’hui exposés dans des manifestations phares sur le continent africain et à l’international.

Laurent Filippi

Source Géopolis 02/12/2017

Voir aussi :  Rubrique Afrique, rubrique Expo, rubrique Art,